Petite note de l'auteur : Je ne serai disponible que trois jours par semaine (à hauteur d'un certain temps) en moyenne, j'espère que ça ne posera pas de soucis !
Identité : Emilia Deneville
Âge : 22 ans
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Sexualité : Hétérosexuelle jusqu’à présent mais curieuse
Physique : (150 mots minimum)
En toute modestie, je suis parfaite. Regardez bien mon corps ; aucun défaut, huhu.
Pour commencer, j’ai eu la chance de naître rousse, ce qui m’aide aujourd’hui à captiver mes fans lubriques avec un peu d’exotisme. Je prends extrêmement soin de ma chevelure qui me descend aujourd’hui au milieu des omoplates une fois lissée, et qui me reste sur les épaules lorsqu’elle est plus ondulée. Naturellement, j’ai aussi eu droit à la peau fragile qui va avec. Mon teint est d’une pâle qui ferait possiblement envie à Dracula. Bon, j’exagère. Notez tout de même que la différence entre un cachet d’aspirine et moi est minime. C’est d’ailleurs pour ça que la pollution irrite ma belle peau. Si je veux l’entretenir, je dois absolument la nettoyer précautionneusement et la préserver le plus possible des agressions extérieures avec mille et une crèmes, ce qui n’est pas toujours pratique. Pourtant, j’en reste fière. Elle fait ma beauté, après tout.
Avec ça, Dieu (qui qu’il soit, je m’en fiche) m’a donné de jolis yeux ambrés dont je ne me séparerais pour rien au monde, sauf si je pouvais avoir de véritables ambres à la place. Bref. Si on descend, n’importe qui pourra remarquer qu’on m’a aussi accordé les formes qu’il fallait. Aux dernières nouvelles, je porte du 105 C et je ne m’en cache pas, choisissant soigneusement un décolleté et de la lingerie qui mettent mes formes en valeur. Ces formes se distinguent d’ailleurs de ma taille plus fine, de mon ventre aux abdominaux à peine marqués. En faisant un peu plus attention, on peut trouver un grain de beauté sur ma hanche droite. Puis mon corps s’élargit à nouveau, dessinant les courbes de mon bassin et de mon fessier avec légèreté. Il en faut toujours plus pour tracer les mes courbes de pin-up. Et enfin, mes jambes paraissent longues et le sont effectivement, en plus d’être fines mais suffisamment musclées pour supporter mon petit poids. Ah oui ! Je ne vous l’ai certainement pas dit mais je ne pèse que cinquante six kilos pour une taille honorable d’un mètre soixante dix-neuf.
Vestimentairement parlant, j’aime plaire. Jamais vous ne me verrez sans ma petite dose de maquillage (sauf peut-être au réveil) ou sans quelque chose de joli à porter. Que ce soit en terme de lingerie ou d’habits d’extérieurs, je ne me couvre que du meilleur. Et non, je ne paye pas. On le fait à ma place. Si jamais vous voulez m’offrir quelque chose, sachez que j’aime les décolletés plongeants, la dentelle, les bas, les talons et le vernis. En terme de couleurs, évitez le vert et le jaune, ça ne me va pas.
Voilà ! Vous savez à peu près tout.
Caractère : (150 mots minimum)
Alors là, y’a controverse. J’aime bien me dire que je suis parfaite sur tous les plans mais les autres ne semblent jamais d’accord avec moi. Quand je leur dis que je suis la gentillesse et l’honnêteté incarnées, on me qualifie de harpie (je vais leur déchirer la peau, sérieux). Quand je leur dis que je suis douce et aimante, on me rétorque que je suis bien plus amère et langue de vipère (en parlant de langue, je vais leur faire bouffer). Quand j’affirme être économe et peu dépensière, on prétend que ce n’est valable que pour mon propre compte en banque (ils ont pas tord, mais je les enfonce quand même). Quand je me décris comme modeste, on se met à rire ouvertement (si je pouvais, je les castrerais tous à coups de talon aiguille). Bref. On me décrédibilise totalement, on me fait passer pour ce que je ne suis pas, n’est-ce pas ?
Bon, j’avoue. On ne peut pas avoir un corps parfait et une psyché parfaite, non mais oh. Et puis ce n’est pas de ma faute ; si je suis comme ça, c’est pour me prémunir de la cruauté des autres. Je ne suis qu’un petit ange souillé par ce monde, qui a été obligé d’adopter les moeurs en vigueur pour s’intégrer et se faire une place dans la société. Je n’étais pas comme ça ! Enfin bref. Il y a par contre quelques défauts que “j’assume”. Et encore, ce ne sont pas forcément des défauts, à mes yeux. Par exemple, je suis très coquette et soignée. Les autres me font le reproche de passer trop de temps à me préparer. Moi, je leur réponds que je n’en passe juste pas assez à les éblouir par ma beauté. Je suis aussi particulièrement volage. Je suis déjà tombée amoureusement, hein. Mais, qu’on se le dise, les relations exclusives sont barbantes. L’amour se partage pas, mais le cul, si. Je comprends même pas comment les gens peuvent s’engueuler pour des histoires d’adultère. Ah ! Je suis aussi pas mal grincheuse. J’adore me plaindre, c’est une religion. Que ce soit pour faire ma princesse ou simplement pour recadrer quelqu’un, j’aime quand les choses et les personnes sont telles que je les vois. Si la réalité ne correspond pas à ma vision, je me plains et je fais changer ça, parce que j’aime le contrôle. Et si on me tient tête ? Bah… J’ai des ongles parfaitement vernis qui pourraient se planter à peu près partout.
Pour en revenir aux relations, parce que c’est quelque chose que j’aime particulièrement, je n’ai pas de préférences particulières. Enfin si, mais autant dire que je les garde pour moi. Quoi ? J’assume pas ? Mais la ferme ! (note narrateur : sur internet, vous pourrez potentiellement retrouver ses fanfictions où elle y décrit tous ses rêves masochistes sous couvert de l’anonymat, ahem) BREF !
Ah, j’y pense : j’ai étudié le japonais pendant deux ans et ai vécu au Japon pendant presque deux ans de plus. Résultat, je parle suffisamment la langue pour comprendre et me faire comprendre, mais ne vous attendez pas à un vocabulaire ultra développé. Par contre, si on s’attaque à l’anglais ou au français, je vous en mettrai plein la vue avec mon lexique aussi développé que ma liste d’amants. Ouais, j’aime prendre des grands airs dès que je le peux, que ce soit pour me moquer des véritables bourges ou pour m’intégrer parmi eux, l’air de rien.
En terme de faiblesses, je n’en ai aucune, voyons. Enfin… Est-ce que les phobies sont comptées comme telles ? Si oui, ma kryptonite est l’étranglement. Ouais, rien que ça. En même temps, c’est la faute de l’autre salaud qui a profité de moi. J’ai même pas retenu son nom, d’ailleurs. Je sais juste qu’après ça, j’ai pris un malin plaisir à détruire sa vie. Moi, rancunière ? Aucunement. Je te rends juste la monnaie de ta pièce. Ce n’est pas de la rancune mais de la justice, voyons. M’enfin. Je pense en avoir fini là. Fais tes propres déductions, j’ai pas envie d’être mon propre psychologue. C’est rasoir.
Histoire : (400 mots minimum)
Je suis née en France, quelque part dans le nord du pays. Mes parents s’en sont toujours pas mal fichus, si bien que j’ai dû faire mes propres recherches et découvrir ma ville natale sur mon acte de naissance ; Caen. Au final, que ce soit ici ou à Lille, ça ne faisait pas grande différence pour moi et ça n’en a jamais fait. J’avais juste espéré que, en raison des secrets gardés par mes vieux, j’aurais pu être quelque peu exceptionnelle. Mais non ! Il a fallu que je sois la fille tout à fait normale, celle issue des ébats charnels entre un notaire et une avocate. Depuis le début, je suis fille unique et l’ai toujours été. Apparemment, me faire naître était déjà une plaie ; ma mère refusait catégoriquement d’avoir un deuxième enfant, là où mon père était plus neutre sur la question. Quoi qu’il en soit, je n’avais rien d’exceptionnel pour moi. Dans les récits, on parle d’humains à pouvoirs, de sorciers, de créatures mythiques, d’aventures féeriques… De mon côté, je n’avais que le droit de rêver et d’espérer qu’un jour, quelque chose de fascinant m’arrive. Au moins, mes parents avaient de l’argent dont je profitais à loisir.
C’est donc dans un milieu que certain qualifieraient de “riche” que j’ai grandi. La vérité est que, même si mes parents m’offraient toujours ce dont j’avais réellement besoin, j’en demandais toujours plus. Aussi bien petite que grande, j’ai toujours été le genre de gamine à demander le bras si on lui tendait une main. Mes vieux ont-ils raté mon éducation ? Je sais pas vraiment ; peut-être que je suis une plaie par nature, que c’est inné. Quoi qu’il en soit, c’est en raison de ce trait de caractère qu’ils m’offrirent l’accès à des écoles soi-disant plus prestigieuses que les publiques. Vous savez ? Celles qui coûtent un bras et qui n’inculquent rien de plus si ce n’est le pseudo prestige d’appartenir à l’élite. C’est d’ailleurs pour cette raison que ma famille a déménagé assez rapidement pour la capitale, Paris, là où je pourrais pleinement m’épanouir. M’enfin. Il y avait probablement d’autres raisons, vu qu’ils semblaient particulièrement contents de s’en aller. Peu importe, je m’en fichais pas mal.
Comme tout le monde sur cette planète, il fut un temps où j’atteignis l’âge ingrat, celui de l’acnée et des sautes d’humeur. La première menace ne frappa pas tant à ma porte, là où la seconde faisait déjà partie intégrante de moi, ce qui me valut notamment de ne pas avoir tant d’amis. Après tout, les garçons me paraissaient stupides et les filles étaient de pures cruches. Pourtant, j’aimais déjà m’habiller et me maquiller sans faire preuve d’une grande vivacité d’esprit ; j’étais très certainement une conne et une cruche aux yeux des autres, mais passons. Cet âge m’apporta aussi du bon, à savoir le développement naturel d’un corps dont je suis aujourd’hui fière. Et, très étrangement, ce corps m’aida à me faire accepter des garçons voire de certaines filles. Comme c’est bizarre.
Je n’étais pas devenue plus sociable ou quoi, mais je m’étais soudainement intéressée à l’amour. Enfin, au pseudo-amour, celui qui dure trois semaines et qui consiste simplement à se rouler des galoches entre deux cours. Puis, à cause d’une certaine dépendance au maigre plaisir que cela procurait, je m’étais mise à sécher un cours, puis deux, et trois… jusqu’à ce que le renvoi se fasse inévitable. N’imaginez même pas la crise de mes parents. Ouais ouais, ceux qui me disent rien sur leur passé et dont je profite salement. “Oh mon dieu, ma fille de quinze ans est déjà corrompue !” C’était pas mal drôle. Enfin, la conséquence ne le fut aucunement. Pour ma dernière année de lycée, on m’envoya dans un établissement public à la réputation douteuse. Et si j’avais dit adieu aux règles strictes de mon ancien lycée (non pas que je les respectais de base, loin de là), c’était pour me retrouver aujourd’hui dans ce lieu rempli de je-m’en-foutiste et de profs aussi cons que rasoirs pour la plupart. Sécher à nouveau ? Carrément. Il paraît que le baccalauréat est une blague, je finirai bien par l’avoir. Surtout si c’est un littéraire. Même si j’ai actuellement 8 de moyenne. Ouais, je l’aurai. Easy.
Surprise ! Quelques mois plus tard, je me retrouve à passer en rattrapage. Je bricole quelques discours sophistes à droite à gauche et je m’en sors sans effort. Franchement, j’ai jamais compris pourquoi les gens n’assistaient pas plutôt aux rattrapages. Les examinateurs sont là pour te donner ce foutu bout de papier, t’as à peine besoin de réfléchir. Bref. Je savais pas trop vers quel domaine m’orienter, à ce moment. Mes parents voulaient que je poursuive une carrière prestigieuse, que je sois imaginative, que je profite de l’avantage budgétaire à disposition pour m’offrir les meilleures études, tout ça. Moi, je voulais juste qu’on me fiche la paix. Année sabbatique, hop ! Vous l’aviez pas vue venir hein, les vieux ?
Bien évidemment, leur réaction fut des plus hilarantes. Des cris par-ci, des leçons de morale par-là. J’ai pleuré, j’ai crisé, j’ai fait genre “je vais changer, promis” alors que non. Résultat, je suis restée pendant une année scolaire entière sans rien faire, si ce n’est sortir de plus en plus pour rencontrer des personnes dans mon cas, voire des personnes plus âgées que moi (et aux intentions douteuses, bien sûr). Et le pire, c’est que je me plaignais de ma situation. “Papa, maman, donnez-moi mon argent de poche. Je vais être sage et j’irai en cours (l’an prochain, kek). Je compte même devenir avocate comme toi, maman”. Une vraie peste.
Doutez-vous bien que mes vieux ont fini par en avoir marre. “Hop, vas-y que je te balance dans un établissement aléatoire avec internat. Amuse-toi bien chérie !” Autant dire que je l’ai très mal pris (même s’ils avaient raison, mais pense même pas que j’assume quoi que ce soit). J’étais prête à tout pour me sortir de ce bordel, même à enfreindre le règlement plus qu’il ne le fallait. J’avais presque dix-sept ans et devinez pour quel délit on m’a virée ? “Emilia ne doit pas s’adonner à des pratiques sexuellement explicites dans les toilettes”. Ouais, c’est ça. On était juste en train de se peloter, rien de bien grave. Bon, y’avait peut-être deux-trois parties à l’air, mais rien de profondément sexuel. Ces adultes, je vous jure.
Ce fut néanmoins la goutte d’eau qui fit déborder le vase ; mes parents, en ayant clairement ras-le-bol de moi (rappelons quand même que j’en avais marre d’eux bien avant, ils avaient qu’à pas me cacher des trucs, ces cons). Ils ne voulaient plus de moi. Génial ! Moi non plus je ne voulais plus d’eux. Le seul problème, c’est que j’ai dû me démerder pour ne plus être dans la misère. En plus de me virer, ils comptaient même pas m’aider financièrement. Autant dire que j’étais passée de la gamine pourrie-gâtée à une sans domicile fixe. Je m’étais néanmoins débrouillée pour squatter chez des gens (autant dire chez des garçons) un peu trop attirés par mon petit derrière et mon joli minois. Au moins, ça me permettait de rester un minima présentable, de manger et de me conforter dans mon idée de “je suis intelligente, les autres sont cons”. Et finalement, que ce soit le résultat de la providence ou non, l’un d’entre eux m’accepta de façon permanente chez lui. C’était un étudiant en microbiologie à priori sans histoires. Gentil mais pas très beau. Pourtant, je n’avais pas à faire la fine-bouche ; il m’hébergeait et me permettait de vivre plutôt que de survivre. Cependant, tout ne pouvait pas être bien.
Le problème dans cette histoire ? Bah… Comment le dire sans être méchante ? Il m’aime, je l’aime pas. Il essaie de me convaincre qu’être avec lui est le meilleur choix possible, parce qu’il m’aide, que sans lui je ne serais rien actuellement, patati patata. Bref, je le prends très mal. La vérité qui blesse ? Je m’en fiche. Il est le profiteur, je suis la victime. Je refuse donc ses avances, mais je veux pas pour autant me retrouver à la rue. Du coup, je ne l’ai jamais envoyé chier, à mon grand dam puisqu’il se fit de plus en plus insistant. Il dépassa les limites le jour où il s’était immiscé dans mon lit (même si, à la base, c’était le sien) en pleine nuit, totalement contrôlé par ses pulsions. Encore engourdie par la fatigue et surtout bien moins forte que lui, il profita de moi en m’insultant et clamant que j’allais finir par aimer ça. Pour rappel, j’avais dix-sept ans. Et même en dehors de ça, j’avais théoriquement le droit de dire non, n’est-ce pas ? Mais qu’est-ce qu’il en avait à faire ? Malgré mes plaintes, il ne s’arrêta pas. Même si je me débattais du mieux que je le pouvais, il l’emporta clairement sur moi et obtînt ce qu’il voulait depuis le début. J’avais beau être la pire des garces, je me disais que je ne méritais certainement pas ça.
Le lendemain, alors que mon corps portait encore les séquelles de la nuit passée, je décidai de jouer le jeu pour m’en sortir. Je m’étais montrée enjôleuse, entreprenante et confiante, lui assurant qu’il pourrait me refaire la même chose ce soir. Que mon jeu soit crédible ou non, il semblait y avoir crû et rentra en plein dedans, me décrivant avec le plus de détails possibles ce que j’allais subir. Heureusement pour moi, il ne pouvait pas rater ses examens, aussi excité soit-il. Il me laissa l’appartement, bien trop confiant. Et qu’est-ce que j’avais fait ? Oh, pas grand chose. Ce ne fut pas du tout une journée bien remplie.
Premièrement, j’avais pris son ordi’ et ses consoles pour aller les vendre dans la journée, quitte à ce que je n’en tire pas de bénéfices massifs. Après quoi, je m’assurais que les séquelles de mon viol soient bien mises en valeur, ne serait-ce que pour que je puisse les exposer aux forces de l’ordre. Comme vous l’avez deviné, je suis donc partie déposer une plainte qui fut aussitôt prise. Mes larmes et ma voix tremblante y avaient peut-être été pour quelque chose, même si les preuves flagrantes des événements étaient les divers bleus sur mon corps. L’affaire ne put néanmoins pas avancer dans l’immédiat, étant donné que les analyses n’avaient pas encore été réalisées. Par peur que l’autre me retrouve avant que son arrestation ait eu lieu, j’avais magouillé pour pouvoir dormir au commissariat, afin “d’être en sécurité jusqu’à ce qu’on appelle un responsable légal”. Oh, merde. Je leur ai pas dit que mes parents ne voulaient même plus entendre parler de moi ? Tant pis.
Mais à ma grande surprise, ma mère ne put s’empêcher de courir au commissariat en question pour me prendre dans ses bras. Pour la première fois de ma vie, j’avais l’impression d’avoir au moins un parent. Elle me jura par la même occasion de mener le procès à l’encontre de mon agresseur, ce qui se révéla particulièrement facile. Cet abruti semblait ignorer l’existence des capotes ; les experts n’eurent aucun mal à retrouver des traces de son passage. Selon ma mère, il écopa de la peine qu’il méritait. Je n’avais apparemment plus à m’inquiéter. Effectivement ! J’étais même aux anges ; je venais de détruire la vie d’un connard (même si je suis pas non plus un exemple, hein). Et par la même occasion, j’avais récupéré ma place à la maison après avoir raconté à mes parents toutes mes mésaventures, sans oublier de bien dramatiser comme il le fallait. Vas-y que je t’explique les galères d’un SDF, que je te dise que les gens sont cruels et indifférents, tout ça. Autant dire que j’avais regagné l’amour et l’argent. Chouette.
Je ne fis également pas deux fois la même erreur ; aussitôt revenue, je m’étais mise à chercher une licence qui, soi-disant, me convenait. La vérité ? J’ai vu un truc pas trop chiant (des langues, quoi) avec peu d’heures par semaine et je me suis dit “ok, c’est parfait”. Et de l’autre côté, je m’étais mise à rêver d’une vie idéale avec de l’argent à flots sans faire trop d’efforts. Je m’étais donc mise dans la peau d’une de celles que je considérais autrefois comme des cruches : mannequinat ou télé réalité ? Ces “cruches” étaient intelligentes, en fait. Elles tiraient profit de leur physique pour avoir une vie facile. Et moi, c’était tout ce dont je rêvais. En plus de ça, j’avais un passif. Imaginez un peu : une jeune femme violée durant son adolescence s’affirme au grand public. J’avais de l’avenir dans le milieu.
Évidemment, je me reportais sans trop d’hésitation sur mon premier choix, étant donné que le deuxième allait m’exposer à la haine des personnes avec plus de 80 de QI. Sous le regard inquisiteur de mes parents, je m’étais fixée un régime draconien (alors que j’étais quand même assez fine) et un programme quotidien d’exercices physiques, tout ça en parallèle de mes pseudos études de langue. Standards de merde. J’ai failli me rendre gravement malade, avec tout ça. Heureusement pour moi, l’une des auditions à laquelle j’ai assisté a porté ses fruits avant que je ne devienne un squelette ambulant. La boîte dans laquelle j’allais bosser voulait que je conserve mon poids actuel. Et devinez pour quoi c’était ? De la lingerie érotique, bien sûr. Autant dire qu’ils s’étaient davantage focalisés sur mes formes que sur mon visage, même si ce dernier restait agréable au regard.
Est-ce que je devais annoncer la grande nouvelle aux parents ? Oh que non, ils allaient encore péter une durite. À la place de ça, je leur disais que je bossais dans la restauration histoire de me construire une expérience professionnelle. Qu’ils étaient fiers ! Et moi aussi. Je me faisais de l’argent (pas encore des masses, certes) juste en posant en lingerie sexy devant une caméra. La vie est belle. Et le mieux dans cette histoire, c’est qu’on m’offrait parfois les produits dont je faisais la promotion. Du luxe gratuit ? Avec plaisir, jamais je ne pourrais refuser ça. Je devais juste cacher le sésame pour que mes parents ne tombent pas dessus.
Pendant trois ans, j’avais réussi à tenir le rythme de ma licence, même en rajoutant une option de japonais dès ma deuxième année (ma boîte me l’avait fortement recommandé ; le siège principal se trouvait au Japon). Et pendant trois ans, j’avais posé pour la même marque et j’accumulais de l’argent que je ne dépensais pas. Après tout, je vivais encore aux frais de mes parents. Néanmoins, je n’avais pas tardé à leur annoncer un départ pour le Japon (toujours sous recommandation de mes supérieurs) sous couvert de mes études. “C’est pour mieux développer la langue, je reviendrai l’an prochain” et tout ça. Tu parles ! Au bout d’un an, je n’étais toujours pas revenue. Je me plaisais plutôt bien, là-bas. C’est une belle ville, Seikusu. Et puis, maintenant que j’avais obtenu une certaine promotion, je gagnais bien plus qu’auparavant (sans parler de mes réserves sur trois ans). Autant dire que je vivais dans un certain confort, loin de tous mes précédents ennuis. Mais bon ! Un de perdu, dix de retrouvés. Je n’ai pas eu autant de problèmes, non. J’ai juste dû faire face à quelque chose d’assez particulier, notamment la disparition soudaine et inopinée d’un de mes photographes alors qu’il revenait avec mon café. Je n’avais même pas eu le temps de cligner des yeux, c’est comme s’il s’était définitivement volatilisé. Et jusque là, plus personne n’a eu ne serait-ce qu’une nouvelle de sa part.
Aujourd’hui, je sais toujours pas ce que cet événement signifie, mais j’ai légèrement peur qu’il m’arrive la même chose. Des aliens ? Les illuminatis ? Je ne pouvais qu’imaginer. Cependant, en dehors de la peur, j’étais fasciné, comme quand j’étais enfant. Peut-être que ce genre de disparition m’apporterait ce dont j’ai toujours rêvé, qui sait ? Ouais, je me sens légèrement folle, de penser ça. Mais vous savez, écrire des fanfictions au lieu de prendre note de mes cours, au lycée, ça m’a pas vraiment aidée.
Quoi qu’il en soit, je ne pouvais que vivre ma vie de luxe et d’opulence (j’avais un appartement bien plus grand que la moyenne japonaise, génial) en attendant de me faire emporter, peut-être un jour. Mais pour le moment, faire tourner mon petit monde et prendre du plaisir restaient mes priorités, surtout quand je pouvais jouer de mes charmes pour obtenir ce que je désire d’un pauvre petit japonais libidineux. Illégal ? Mais non ! Ce ne sont que des dons de fans pour m’aider à poursuivre ma carrière, parce que je le vaux bien.
Autre :
Comme mentionné à la fin de l’histoire, Emilia habite dans un “appartement” plus grand que la moyenne japonaise, même bien plus grand. On pourrait l’assimiler à un loft dans son architecture ; c’en est effectivement un, même si sa propriétaire préfère l’appeler “appartement” pour prendre un air faussement modeste. Il s’agissait à la base d’un dojo ayant fait faillite et reconverti par la suite en surface entièrement habitable dont la mannequin est aujourd’hui l’unique propriétaire.
Trivia : entre l’argent qu’elle a économisé et les [strike]arnaques[/strike] dons qu’elle reçoit de sa communauté, Emilia a récemment pu être qualifiée de millionnaire (à échelle japonaise). Et pourtant, elle ne gaspille plus un rond et préfère qu’on lui offre tout. C’est sans doute pour cela qu’elle a autant d’argent…