Identité : Cassia Tiberius.
Âge : 23 ans.
Sexe : Féminin.
Race : Créature magique (et humaine), venant de Terra.
Sexualité : Hétérosexuelle, et plus ou moins expérimentée.
Autre :
+ Cassia possède des dons de Devineresse particulièrement puissants.
+ Elle possède aussi la magie, dans ses veines, et était considéré comme une enchanteresse de talent à Tiberius.
+ Elle ne connaît pas son père, qui apparemment était un géniteur parmi tant d'autres.
Histoire & descriptions :
I – Les origines.
Dans un coin reculé de Terra vivaient des peuples qui n’avaient pas entendu parler d’Ashnard ou de Nexus. Des peuples barbares, mais aussi des peuples simples. Toute une civilisation qui ne dérangeait personne, qui ne guerroyait pas et qui restait cultiver dans leur petit coin secret. Enfin, secret… Disons plutôt qu’ils étaient situés tellement loin des autres civilisations que personne n’avait été les emmerder. Quelques fois, un étranger arrivait, et ne repartait pas. Soit il était tué, soit il s’intégrait.
Mais cette société n’était pas non plus idyllique. Les femmes, plus que tout autre, souffraient de manque de considération, de violence, et d’autres problèmes de reconnaissance. Pendant des siècles et des siècles, il en est allé ainsi. Les hommes étaient les plus forts, et les femmes étaient presque des objets. Vendues, données, frappées, tuées pour des prétextes futiles, elles n’avaient pas plus d’importance qu’une chaise.
Puis un jour est née Faye. Sa mère ne pouvait pas avoir de garçons. Tous les enfants qu’elle avait donnés à son mari, à son maître plutôt, étaient des filles. Et il l’avait prévenue. Une fille de plus, et elle finirait en amuse-gueule pour les démons. Alors, plutôt que ce sort qu’elle présumait horrible, même si elle n’avait jamais vu un démon de sa vie, la mère dit que l’enfant était mort-né et qu’elle l’avait jeté dans le Tibre, le fleuve qui passait non loin du village. L’excuse, cependant, ne suffit pas, et la mère se retrouva vendue à un démon pour que l’homme puisse avoir un fils à lui afin de lui succéder.
Faye aurait pu mourir, bien sûr. Jetée dans le fleuve à peine née, il y avait très peu de chance qu’elle ne s’en sorte. Mais sa mère n’était pas seule à s’être approchée du Tibre ce jour-là. Cachée dans les roseaux, Juliana a vu tout ce qui s’était passé. Dès que la mère se fut éloignée, elle agit. Elle plongea dans les eaux furieuses du fleuve, et récupéra le nourrisson déjà presque mort. Elle en prit grand soin, et le soigna. Elle l’éduqua à sa manière. Juliana n’était peut-être pas une femme bien-née, mais elle n’était pas une esclave non-plus. Citoyenne assez pauvre, elle n’était pas pour autant dénuée de valeur et de rêves.
Bientôt, Faye grandit, et devint une femme forte, une femme fière et indépendante, faisant la fierté de Juliana. Eduquée en secret au combat et au maniement des armes, elle ne se laissait pas faire. Elle ne connut pas un seul homme avant d’être prête, malgré les offres alléchantes faites par les plus nobles, ou les menaces faites par les marchands de plaisir. Juliana résista, et Faye l’accompagnait. A deux, les femmes envoyèrent balader plus d’hommes que toutes les femmes de leur civilisation.
Bien sûr, cela ne pouvait rester secret. La rumeur enfla tant et si bien que tout le territoire fut au courant de l’existence de deux femmes qui tenaient tête aux hommes. Si ces derniers ne pouvaient laisser un tel affront se faire, les femmes au contraire se retrouvèrent motivées par cette rébellion, et beaucoup rejoignirent Faye et Juliana en secret, abandonnant maris violents et fils ingrats.
Au bout de quelques mois, le mouvement avait pris de l’ampleur, et tous les hommes envoyés pour les maîtriser étaient repartis la queue entre les jambes. Faye et Juliana étaient devenues le symbole de la Révolte de la Femme, qui restera connu dans les annales pour des siècles et des siècles. Et la Révolte de la Femme ne consistait pas simplement à rejeter la domination masculine, non. Au bout de quelques années, les femmes qui suivaient Faye et Juliana disparurent, purement et simplement, du territoire. Les nombreuses recherches menées pour les retrouver n’avaient rien donné.
II – Tiberius.
Mais, évidemment, c’est parce que les hommes ne savaient pas où chercher. Ils ne connaissaient pas bien les causes qui avaient menées à la Révolte de la Femme. Ils ne savaient pas non plus que la magie coulait parfois dans le sang de celles qu’ils considéraient comme leurs choses. Alors ils n’ont certainement pas pu savoir que Juliana étaient ce qu’on pourrait appeler une sorcière, une magicienne. Et ils n’ont pas non plus pu savoir que Faye avait aussi ces capacités, même en n’étant pas la fille naturelle de Juliana.
Ce qui s’est passé, ce jour-là, est au final assez simple. Faye et Juliana étant les deux magiciennes les plus puissantes de leur rébellion, elles ont joint leurs pouvoirs, et ont sollicité l’aide des eaux du Tibre. Après avoir failli y mourir noyée dès sa naissance, Faye songeait au fleuve comme à un parent. De ses eaux, elle était née. Rien de plus normal, donc, que de demander sa protection. Et le fleuve répondit par l’affirmative. Il leur ouvrit ses eaux, et les conduisit à un lieu que personne n’aurait trouvé sans aide. Les femmes se construire une nation à elles, sous les eaux du Tibre. Sous l’eau, mais au sec. Comme si le fleuve n’était qu’une illusion qui masquait un territoire enchanté. Comme si le fleuve n’était que la porte pour un domaine magique.
Bien qu’en sécurité à Tiberius, comme elles avaient nommé le territoire offert par le fleuve, Faye ne cessa pourtant pas de se préoccuper des femmes de la surface. Habile devineresse, elle pouvait se servir d’une vasque d’eau pour observer le sort de ses compatriotes. Et dès que l’une d’elle était maltraitée, elle intervenait. Soit elle l’amenait à Tiberius, en lui offrant une nouvelle vie, soit elle lui donnait de quoi s’enfuir loin de cette civilisation à dominance masculine, après avoir effacé ses souvenirs de Tiberius, évidemment. Sauf en de très rares exceptions, toutes les femmes qu’elle sauvait préférait vivre sous les eaux du fleuve.
Consciente cependant que les femmes avaient au moins besoin des hommes pour enfanter, Faye et Juliana s’entretinrent longuement avec chacune des femmes qui vivaient dans leur domaine idyllique. Et après des mois et des mois à élaborer des plans, il fut convenu de retourner au-delà des eaux du Tibre durant une nuit, une fois tous les trois mois. Toutes n’iraient pas en même temps, car cela représenterait un trop gros risque. Et cette nuit où elles retourneraient dans la patrie de leurs maris, pères et enfants, les femmes en choisiraient un pour procréer. Elles coucheraient avec eux quand ils seraient endormis, drogués cette nuit-là par une potion glissée dans les eaux du fleuve, qu’ils puisaient chaque jour.
Faye tint aussi à préciser que toutes les femmes n’étaient pas obligées d’y aller, mais seules celles qui voulaient procréer. Et pour s’assurer que cette nuit ne soit pas vaine, Juliana concocterait un sort de fertilité pour les volontaires.
Et ainsi, la civilisation de Tiberius prospéra.
Mais bien vite, la population masculine refit surfaces parmi elles. Faye n’y voyait pas d’inconvénient. Eduqués correctement, ils n’auraient jamais le même comportement qu’une civilisation qui était dans cet état d’esprit depuis des siècles. Cependant, Juliana n’était pas du même avis. Elle avait souffert de la domination des hommes, comme toutes les femmes de Tiberius. Aussi, après avoir convaincue ses ouailles, elle fit passer un décret. Nul homme ne résiderait à Tiberius. Si l’enfant tout juste né était un mâle, il serait déposé à la surface une fois son sevrage effectué. Toutes étaient d’accord. Sauf Faye, mais elle se rangea à l’avis de la majorité.
Et ainsi, Tiberius n’hébergea que des femmes.
Les années passèrent. Faye disparut alors qu’elle atteignait l’orée de sa quarantaine d’année. Mais comme les femmes étaient libres de voyager si elles le désiraient, personne ne s’en inquiéta tout de suite. Et puis, grâce à Juliana, les eaux du Tibre refusaient l’entrée à tout individu mâle venant de l’extérieur. Donc elles n’étaient pas menacées, même si leur existence était connue.
Personne ne sait ce qui advint de Faye, en vérité. Et cette disparition inexpliquée contribua à sa légende. La co-fondatrice de Tiberius vivrait éternellement dans la mémoire des femmes. Tout comme Juliana, qui décéda après une longue vie de cent trois années. Avant sa mort, toutefois, elle mit en place un système de gouvernement de Tiberius, basé non seulement sur l’hérédité, mais aussi sur la démocratie. Un conseil, constitué de quatre femmes. Deux qui seraient issues de la descendance de Faye et de Juliana, et deux qui seraient élues.
Et ainsi perdura Tiberius.
III – Cassia.
Des siècles étaient passés depuis la création de Tiberius. Faye et Juliana étaient restées dans les mémoires, et l’organisation de la société des eaux du Tibre avait évolué, en sachant garder le cœur voulu par les Fondatrices. Après la disparition de Faye, et la mort de Juliana, il a été décidé qu’une femme aux dons prophétiques serait élue à vie, afin de surveiller la surface au travers de la vasque d’or qu’avait utilisé Faye, et afin de recueillir les femmes qui le désiraient, et de protéger les autres.
Des quatre membres du conseil, il y en avait à présent douze. A mesure que la société s’agrandissait, il fallait que les membres du conseil soit disponibles. Il y avait à présent six femmes issues des lignées des Fondatrices, et six élues. Une parité, d’une certaine manière. Et de ces six femmes des lignées des Fondatrices, il en résultat six grandes familles.
Cassia, dont c’est l’histoire (même si on n’en avait pas l’impression jusqu’à présent), est née de l’une des lignées de Faye. Elle a très vite démontré de grands dons magiques, tels que l’on n’en avait pas vu depuis la mort de Juliana et la disparition de Faye. Elle fut très vite renommée grâce à cela. Elle était, par ailleurs, suffisamment vive et intelligente pour comprendre comment s’en servir. Ses dons prophétiques n’étaient pas non plus en reste, et elle était pressentie pour être la futur Devineresse de Tiberius. Elle fut d’ailleurs éduquée dans cette optique.
Mais Cassia, si elle se soumettait de bon cœur à ces leçons, rêvaient à autre chose que de devenir la Devineresse attitrée de Tiberius jusqu’à sa mort. Elle voulait voyager dans le monde de la surface. Quitter la protection des eaux du Tibre pour vivre, vraiment, et non pas se terrer sous le fleuve. Elle admettait que la vie y était douce. Le décor était enchanteur, les sols étaient fertiles et la météo était réglée comme une horloge. Mais elle était une enfant ayant besoin de plus. Elle avait besoin de défis, dans sa vie, et si jeune qu’elle soit, elle s’en rendit compte très tôt.
Quand elle eut quinze ans, elle eut sa première sortie à la surface. Une nuit, pour se faire dépuceler. Elle ne voulait pas d’enfants, pas encore, alors elle but une potion pour s’en protéger. Elle était accompagnée par une femme plus âgée, Marcia. De trois ans son aînée, Marcia n’était toujours pas mère. Mais elle aimait aller à la surface, une fois par an, pour prendre son plaisir avec un homme. S’ils étaient drogués, ils n’en étaient pas moins aussi efficaces et expérimentés que s’ils étaient éveillés. Et certains, disait-elle, avait le don de rendre une femme toute chose rien qu’avec un regard ou une caresse.
Marcia se chargea donc de lui enseigner les choses de l’amour, comme elle l’appelait, et non pas la simple procréation. Cassia avait déjà expérimenté quelques-unes de ses choses, car il n’était pas rare que les femmes en manque de sexe se tournent les unes vers les autres, mais cette expérience avec l’homme choisi cette nuit-là, c’était inédit. C’était incroyable. Et quand il fut l’heure de rentrer à Tiberius, quand les premiers rayons du soleil éclairèrent le visage de son maître d’apprentissage pour la nuit, Cassia se languissait déjà de revenir.
Depuis ce jour, elle cherchait à aller à la surface dès qu’elle le pouvait. Le plus souvent, en cachette. La Devineresse, bien que près de la mort, gardait son secret, et Cassia lui en était reconnaissante. Elle n’était, après tout, plus la petite fille brune qui avait les yeux grands ouverts par la curiosité. Elle était devenue plus, bien plus.
Et elle était devenue belle aussi, ça oui. Aussi belle qu’avait pu l’être Faye, et même encore plus. Une jeune femme svelte, au corps sculpté par une vie en plein air et par des entraînements au maniement des armes, au cas où. Un corps magnifique, qui avait bourgeonné pour offrir au monde sa beauté. Une belle poitrine, une taille fine, des hanches marquées, un fessier rebondi et de longues jambes galbées. Sa peau était douce, et délicatement hâlé par le soleil. Alliance parfaite avec sa crinière sombre comme l’ébène, brillant en longues boucles souples sous le soleil du couchant. Et son visage… Des traits aussi délicats que devaient l’être ceux d’un ange. Très mobiles aussi, puisqu’ils exprimaient tout ce qu’elle ressentait. Mais pas autant révélateurs que ses yeux. Deux orbes profonds, d’un bleu-vert tirant sur le turquoise, l’outre-mer. Ils étaient frangés de longs cils recourbés, et surlignés par des sourcils à l’arc parfait. Séparés par un petit nez légèrement retroussé, légèrement pointu, et soulignés par des pommettes hautes, ses yeux évoquaient malgré tout la moindre de ses pensées, le moindre de ses sentiments. Et sa merveilleuse bouche, aux lèvres gonflées et aussi rouges qu’une cerise bien mûre, ne cessait d’évoquer son état d’esprit par de petites moues adorables, dévoilant parfois deux rangées de dents parfaitement blanches, soignées.
Finalement, la Devineresse de Tiberius mourut alors que Cassia atteignait sa vingtième année. Mais elle n’avait aucune envie de reprendre ce poste. Elle avait décidé, peu avant, qu’elle voulait voyager. Qu’elle voulait découvrir le monde hors de Tiberius. Le conseil n’était pas d’accord, et voulut la forcer à devenir la Devineresse. Il ne lui restait donc plus qu’une chose à faire.
Fuir.
Et ne jamais revenir.
Et elle a fui, longtemps, durant la nuit où elle était sortie pour s’accoupler. Elle a quitté les territoires qu’elle avait connus depuis l’enfance. Et elle a voyagé. Elle a connu des jours difficiles, elle a dû se battre pour survivre, mais elle n’a jamais renoncé. Elle a rencontré des personnes d’horizons différentes, elle a rencontré des personnes de races différentes aussi, mais elle ne s’est jamais attaché, elle est toujours repartie.
Et enfin, à l’aube de ses 23 ans, elle atteint les territoires plus connus de Terra. Un peu plus âgée, mais toujours aussi avide de connaissances et de découvertes.