Cette journée était un peu spéciale pour Naysha : de une, c’était samedi, et le samedi, elle n’avait pas cours, et de deux, elle venait de passer une excellente nuit… en très agréable compagnie. Elle ne se refaisait décidément vraiment pas. Comme bien souvent, elle a passé son vendredi soir à travailler au club, s’échauffant sur du service de boissons assez simple, puis, l’heure avançant, elle a commencé à sucer quelques queues sous une table ou une autre, même un antre humide et chaud y eut droit ce soir là, puis, les choses allant dans une direction habituelle, elle a terminé sa nuit de boulot par quelques envoyées en l’air, c’était vraiment l’expression, dans une chambre ou une autre, en compagnie de certains clients, et clients, elle a même eu droit à un couple…
Belle soirée, ça c’est certain, puis à trois heures du matin, elle est rentrée, avec le couple avec lequel elle a achevé son « service ». Ils l’ont invitée chez eux, histoire de continuer un peu, encore…
Ils se sont finalement tous trois endormis, comblés, et c’est vers les quatorze heures que la belle lycéenne se réveilla, prit une douche, avant de laisser ses partenaires d’une nuit seuls. Elle portait le même ensemble – qui n’était pas celui utilisé pour travailler – que la veille, à savoir un petit short en jeans, qui couvrait à peine l’entier de ses fesses, un petit haut blanc très moulant, qui laissait aisément deviner l’absence de tout soutien-gorge, et qui descendait jusque par-dessus le short, ne dévoilant pas, choses plutôt rare, son ventre.
Elle était de l’autre côté de la ville, et n’avait pas vraiment envie de prendre le bus, du coup, elle n’eut guère d’autre choix que de passer par les bois, si elle voulait rentrer chez elle. Ca irait encore, elle aurait une grosse demi-heure de marche, de quoi entretenir la ligne, un peu le physique qui n’était pas excellent chez elle, et puis il faisait beau, pas trop chaud, c’était tout simplement une petite promenade qui se voudrait être agréable.
Traversant le bois, elle fut soudainement happée par l’un des portails menant à Terra. Stupéfaction, surprise, que dire d’autre, c’était la première fois que cela arrivait à Naysha, puis elle se retrouva dans un endroit inconnu. Elle connaissait le nom de Terra, mais c’était tout. A vrai dire, elle venait d’expérimenter ce que lui avait expliqué Saïl au centre commercial, durant cette nuit particulière, dont elle se souvenait encore, évidemment. Elle regarda d’un côté, puis de l’autre, autour d’elle, vraiment rien qu’elle n’eût pu reconnaître. L’endroit était désert, délabré, elle devait être dans un endroit très pauvre, ou abandonné, ou un quartier mal famé…
Elle n’avait pas vraiment eu le temps de s’interroger, déjà elle entendait quelques ricanements, rien de très rassurant, au contraire. Elle fit quelques pas, tentant vainement de s’éloigner de ces rires qui la faisaient frissonner, puis elle poussa un soupir de soulagement, elle venait de tomber sur une jolie jeune femme, vêtue de façon encore plus provocante qu’elle-même ne l’était. Elle la salua, puis une sortie de scène étrange se joua, la jeune femme ne comprit à vrai dire pas tout, de loin pas… Payer quelque chose, puis finalement non, un droit de passage peut-être, ou simplement le droit de rester en vie, dur à dire.
Tous s’en allèrent, je me demande ce que cette Fiela avait bien pu leur dire, mais elle devait être influente, au moins un peu, ou un truc de ce genre là. La noiraude soupira, en revenant me faire une petite révérence, une nouvelle fois, la clochette tintant…
Une clochette, drôle d’idée, non ? C’est peut-être une mode sur Terra, c’est ce que pense la rouquine au premier abord en tout cas. Naysha sourit doucement à la belle femme qui se tenait face à elle, et elle lui répondit assez simplement, sur un ton un peu plus bas qu’à l’accoutumée, légèrement empli d’une certaine angoisse.
- Je vais bien oui, et toi ? Je… merci ! Ah, et heu… je ne suis pas encore une madame, appelle-moi simplement Naysha, ou Nay, ça ira très bien !
La rouquine regardait toujours autour d’elle, même s elle revenait très régulièrement sur Fiela. Elle cherchait juste à bien se souvenir du lieu, histoire de se retrouver si elle devait à nouveau se retrouver là, un jour ou l’autre. Elle détailla un peu plus la jeune femme, lors d’un des regards qu’elle posa sur cette dernière, puis elle reprit la parole, demandant naturellement :
- On est où ? sur Terra ?