Un autre jour à Papua. L’un ne ressemblait jamais à l’autre au harem de la famille royale ; c’était toujours très animé. Mélonye ne dira jamais le contraire, en tout cas. Elle n’allait pas se plaindre de vivre dans le confort tous les jours, simplement en était une courtisane de la reine Khaora et de sa fille. Malgré ce qu’on pouvait croire, être membre de ce harem était tout sauf désagréable. Les courtisanes royales étaient respectées à Papua, et disposaient d’un statut assez privilégié. Elles étaient aimées et protégées. Car elles servaient la famille royale avec dévotion, et car elles dédiaient leur vie à eux. Mélonye avait atterrit au harem pour échapper à un mariage forcé ; étant la fille d’un Sultant dans les contrées à l’ouest, c’était la seule alternative.
Une noble, qui était devenue courtisane royale. Ce n’était pas une mauvaise situation et avec le temps, Mélonye avait appris à adorer sa vie tel qu’elle était désormais. Le fait qu’elle soit devenue très amie avec Rhian y était pour quelque chose aussi … La princesse était comme la sœur qu’elle n’avait jamais eu, même si ce n’était pas exactement ça. Très complice avec elle, les deux femmes entretenaient une relation très proche et amicale. À un tel point que Mélonye était devenue la confidente de la princesse, et même si ce n’était pas officiel, elle était aussi l’une de ses principales partenaires au lit. Mais tout ceci n’avait rien à voir avec ce qui allait se passer ce jour-là. Ce jour-là où Mélonye était de sortie dans la ville, accompagnée d’un garde pour assurer sa sécurité. Elle s’en serait bien passée ; la jeune femme détestait être surveillée, elle tenait beaucoup à sa liberté d’action.
Pourtant, cela ne l’empêcha pas de venir en aide à quelqu’un. En effet, par des circonstances quelconques, Mélonye vint à une personne en assez mauvais état. Elle était affamée et blessée, dans un état assez critique. Comme si elle n’avait pas rien mangé et bu depuis plusieurs jours. Une clocharde ? Non, vu son accoutrement elle ne l’était pas. Cette femme devait avoir fui quelque chose et cela suffit à Mélonye pour s’affoler, et décider qu’il était de son devoir de l’aider. Contre l’avis de son garde, la courtisane décida de ramener cette femme au harem, en toute discrétion et secret, afin de pouvoir l’aider à se soigner. Quoi de mieux que le harem et sa sécurité pour aider quelqu’un à guérir ? Mélonye prit cette décision irréfléchie mais, elle savait qu’elle avait fait la bonne chose. Ainsi, elle ramena cette femme au harem et la cacha dans sa propre chambre, où elle commença à s’occuper d’elle en lui apportant de quoi boire et manger.
Quelques temps après, il était l’heure de savoir si elle allait mieux. Mélonye revenait vers sa chambre, avec un petit baluchon entre les mains. Un baluchon contenant quelques fruits, de quoi donner de bonnes vitamines à sa patiente, qui normalement devrait mieux se porter. Elle entra dans sa chambre et referma la porte à clé, pour être tranquille. Déposant le baluchon, elle se pencha sur le lit et observa la jeune femme, qui avait déjà meilleure mine. « Vous allez mieux … Comment dois-je vous appeler, au fait ? » Demanda-t-elle, d’une voix avenante. « Vous êtes en lieu sûr. Je vous ai ramené au harem royal, c'était le seul endroit que je connaissais où vous pouviez guérir paisiblement. »