Il y avait une chose qu’elle avait toujours aimé avec Peter : pouvoir s’envoler dans les airs en s’agrippant à ses bras. Malgré tous les à-côtés de sa vie difficile, elle avait toujours adoré ces moments où, enroulant ses bras autour de son cou, elle se laissait porter par Peter, voguant entre les gratte-ciel de Manhattan, pour terminer leur course sur Liberty Island, se posant sur la tête de la Statue de la Liberté. Des moments particulièrement joyeux, qui avaient marqué l’adolescence de la femme. Et, maintenant, c’était ce genre de sensations que MJ ressentait, se catapultant dans les airs, s’envolant comme une fusée
dans sa combinaison blanche et rouge. Elle tournoya dans les airs, se retrouvant la tête en bas, voyant Petey filer sous elle, et balança un autre filament de toile, puis se propulsa en avant, filant vers le sol, se suspendant avec les deux mains sur la toile, se rapprochant des voitures de la 21
ème Avenue, qui ne comprenait aucun gratte-ciel, les faisant ainsi voler très près des New-Yorkais. Depuis le Queens, c’était un chemin direct pour rejoindre Harlem, où le Rhino était en train de faire des siennes.
Mary Jane et Peter étaient maintenant mariées, et ce depuis quelques mois. Leur cérémonie s’était accompagnée d’une fête organisée dans la
Stark Tower, où Tony avait présenté à Mary l’invention réalisée par lui-même et par son mari. Quand MJ avait décidé de s’engager à vivre pour de bon avec Peter, son futur mari avait su qu’il était nécessaire de la protéger. Ensemble, ils avaient vécu trop de coups durs que Peter prenne cela à la légère. La mort de Gwen, il y a des années, avait été le premier coup dur dans la vie des deux individus. Le grand amour de Peter était mort, et MJ avait perdu l’une de ses meilleures amies. Puis, par la suite, Mary-Jane et Peter s’étaient rapprochées. Ils étaient amoureux, mais la vie n’avait pas été facile avec eux. Harry, leur meilleur ami, était devenu aussi fou que son père, puis, peu à peu, leur couple s’était distendu, Mary Jane n’arrivant pas à se faire à la double vie de son fiancé. Elle avait rompu leur fiançailles pour réfléchir, partant vers Los Angeles, et un maniaque l’avait capturé en faisant exploser un avion, la laissant pour morte. Pendant des mois, MJ s’était retrouvée dans une cave, entre les mains d’un mutant instable qui avait le pouvoir, en s’approchant des personnes, de s’accaparer leurs pouvoirs et leurs émotions. En faisant ça auprès de Spider-Man, il était tombé amoureux de MJ. Un amour pervers et corrompu, mais qui avait meurtri la jeune femme.
Cet épisode, accompagné à d’autres, avait donc amené Peter à utiliser ses talents pour concevoir cette combinaison particulière. Elle reposait sur le modèle de l’
Iron Spider, une ancienne combinaison que Tony avait fabriqué pour Peter, à une époque où le Tisseur était son mentor. La combinaison était composée de multiples implants cybernétiques, et permettait à MJ de se doter des pouvoirs de son mari, le tout étant amélioré grâce à des substances qu’elle prenait. Peter avait réalisé que, à force de faire l’amour avec MJ, sa mutation avait fini par se transmettre chez elle, et, grâce à la combinaison, elle pouvait développer des pouvoirs. Dans l’esprit de Peter, il avait juste s’agi, initialement, de la protéger, mais MJ était rapidement passée au-delà de ça.
«
On ne peut pas te séparer de Spider-Man, tiger, lui avait-elle dit.
C’est moi qui ai touché le jackpot avec toi, car je ne peux pas juste sortir avec Peter, et exclure le fait que, parallèlement, tu es un super-héros. Si je dois partager ta vie, je dois partager TOUTE ta vie. »
Convaincre Peter n’avait pas été simple, mais il avait fini par se rallier aux arguments de sa femme. Pendant plusieurs semaines, ils s’étaient entraînés ensemble, et MJ avait progressé rapidement. Après tout, elle était déjà habituée au fait de voler, et avait rapidement pu se montrer à la hauteur. Dans un premier temps, Peter l’avait mis à l’épreuve pour affronter de simples bandits, et elle s’en était admirablement bien sortie. Depuis lors, à chacune de ses interventions, MJ intervenait aussi.
Ceci expliquait pourquoi elle le rejoignit contre le Rhino déchaîné, Buzzbee leur fournissant des images à glacer le sang. Et, comme à chaque fois, elle écouta le plan de Peter, comprenant que ce dernier voulait l’éloigner de l’épicentre du danger. Elle hocha la tête.
«
D’accord, mais... Sois prudent, tiger, d’accord ? »
Ils pouvaient entendre les gyrophares des véhicules d’urgence qui hurlaient autour de la banque, tandis que le Rhino continuait à semer la pagaille. Peter bondit vers lui, et MJ fila en avant, remontant le long de la rue, et ne tarda pas à voir la voiture, qui filait vers le nord, afin de rejoindre l’échangeur rapide à hauteur du pont Georges Washington, pour rejoindre l’autoroute urbaine.
*
En théorie, je devrais les suivre pour savoir pour qui ils travaillent... Je vois mal de simples loubards engager le Rhino...*
MJ savait que, pendant des années, le crime organisé avait été sous la coupe réglée de Wilson Fisk, le Caïd. Néanmoins, Peter s’était longuement battu contre lui, et Daredevil, par l’intermédiaire de l’avocat Matt Murdock, avait réussi à monter un épais dossier contre Fisk, et à démanteler son empire criminel. Néanmoins, dans le crime organisé, il y avait toujours de nouvelles têtes pour remplacer les anciens chefs. Mary suivait la voiture, filant le long des immeubles.
Peter aurait sûrement pisté la voiture, mais elle, elle était moins intrépide que lui, et se contenta de se rapprocher rapidement. La voiture filait le long de
Fort Washington Avenue quand MJ se catapulta en avant, et atterrit sur le toit de cette dernière. Surpris, l’un des voyous leva son pistolet, et MJ sentit son sixième sens l’avertir d’un danger, et bondit sur le côté, s’appuyant sur les portières, à droite de la voiture, tandis que l’un des quatre malfrats trouait le plafond de la voiture à l’aide de son pistolet. Un autre la visa alors, mais elle bondit alors sur le capot de la voiture, et inonda le pare-brise de toiles, amenant le chauffeur à piler, les essuies-glaces étanet obstrués.
MJ bondit à nouveau, et se posa sur un feu tricolore, puis lança un nouveau filament de toiles, et arracha la portière du conducteur, l’envoyant rebondir sur le trottoir, et sauta à nouveau, revenant sur le toit de la voiture, puis jeta le chauffeur dehors d’un coup de main, avant d’entrer, les deux pieds en avant, heurtant l’homme assis à sa droite, l’envoyant également sortir de la voiture. Elle tira ensuite ses toiles sur les deux passages à l’arrière, puis écrasa la pédale de frein. La voiture pila, et MJ releva le frein à main pour l’arrêter plus rapidement.
L’un des truands ouvrit la portière, et sortit. Les toiles étaient sur son visage, et, tout en titubant, il les arracha partiellement, courant vers
J. Hood Wright Park, un petit square de quartier qui longeait
Fort Washington Avenue. MJ s’élança vers lui, et atterrit à pieds joints dans son dos, l’envoyant s’écraser sur le trottoir, où elle le ligota. Son sens de l’araignée carillonna à nouveau dans sa tête, et elle bondit en arrière, évitant des coups de feu émanant du pilote du véhicule, qui avait plutôt bien résisté à sa chute, et tenté de lui tirer dans le dos.
Son saut périlleux en arrière l’amena à arriver dans le dos de l’homme, qui se retourna en la visant.
«
Putain, mais t’es qui, toi ? La salope de cet enculé de Tisseur ? J’te pisse à la raie, sa... »
*
TWHIP !*
Un filament de toile fila dans la bouche du malotru, coupant court à ses injures. De son mari, MJ avait hérité de son sens de la répartie, car, tout en bondissant vers lui pour le neutraliser, elle ne put s’empêcher de lui répondre :
«
Quand on dit de si vilaines choses avec sa langue, mieux vaut la garder close. »
Neutraliser ces forbans n’avait pas été très difficile.
Tout ce qu’elle espérait, maintenant, c’était que Peter arrivait à gérer le Rhino, et, tout en regroupant les quatre malfrats dans un même cocon de toile, elle bondit à nouveau dans les airs, avec une aisance naturelle des plus impressionnantes, et retourna près de la banque, afin de venir en aide à son mari...