Réveil banal. Matinée banale. Glandouille banale... Ouais, en fait non. Ca fait maintenant trois jours qu'un de mes followers avait passé commande, j'arrivais bientôt à la date limite imposée par mes propres soins. Je me suis donc levée bien plus tôt que d'habitude, aux alentours de six heures, pour me laisser le temps d'être fraîche, d'aller prendre une bonne douche et de sortir après avoir déjeuné. Sous mes habits de ville, je porte actuellement un maillot de bain en deux pièces, un classique que j'affectionne pourtant. En chemin pour une plage ou tout autre décor marin, je me permets de harceler mon photographe attitré de quelques appels. Je suis sa patronne, il me gueulera jamais dessus. Et puis le salaud se rinçait bien l'oeil à chaque session. Il était bien content de venir. Bref. Après l'avoir fait chier un peu pour qu'il se bouge, je lui donne un point de rendez-vous et lui demande si ça ferait un décor assez beau pour une photo typée plage et soleil. Ouais, on est à Seikusu. Y'a pas de plage. Et alors ? Vous savez, les fleuves débouchent parfois sur de grands lacs puis sur des océans. Et puis le train, ça existe. J'ai donc opté pour deux heures de train afin de me rapprocher de la plage. C'était peut-être mieux comme ça, j'en avais aucune idée.
Sur le chemin, je fais tout et n'importe quoi. Je regarde les gens qui semblent juger le manque de longueur de ma jupe, j'écoute de la musique, je flâne sur mes réseaux sociaux. D'ailleurs... Faut toujours que je prévienne mon cher adorateur que sa commande est en préparation. Quand personne regarde, j'extirpe le haut de mon buste de mon t-shirt et prends une
photo très expédititive de ma poitrine et d'un bout de mon maillot, laquelle est alors envoyée par message privée Twitter au commenditaire.
Hello mon chou ! Voilà un aperçu de ce que je te réserve. Tu devrais recevoir ta commande ce soir. J'espère que t'es prêt à te faire plaisir devant moi ♥
de @LexieFl4wless à 10h09L'air de rien, je remets mon t-shirt en place. Heureusement, la disposition des sièges est pas mal, dans ce train. Faut vraiment qu'un type s'intéresse à moi pour me voir faire. Quoi qu'il en soit, je descends une fois arrivée à la bonne gare et vais patienter au bar le plus proche, m'y faisant siffler une, non, deux fois. Je laisse une heure de pleure à mon crétin de photographe. S'il n'est pas là à temps, je le vire. Je commande donc à boire, un simple sirop, et patiente. Cinq minutes. Dix minutes. Vingt minutes. Trente minutes. Ha ! Il lui aura fallu trente huit minutes, pas mal. Faut dire qu'il avait une voiture. Il avait pas à attendre à chaque station, lui.
Je me lève, quitte cet endroit miteux après avoir réglé la maigre addition et me rends sur la plage même, alors que le soleil a finalement atteint son zénith. Je retire mon talons, ma jupe et mon haut sous le regard de merlan frit de mon photogaphe. Je claque des doigts pour le ramener sur terre et m'avance sur le littoral tout en portant mes affaires, jusqu'à ce qu'il me dise finalement de m'arrêter. Il venait de trouver le spot idéal, selon lui. Je me plie donc à ses exigences et commence par adopter quelques positions toujours aussi classiques mais suggestives, me roulant à moitié dans l'écume et le sable humide. Je révèle mes atouts et mets également en avant mon
fameux maillot de bain que j'affectionnais tant, bien que basique. Une photo. Deux photos. Trois photos. On enchaîne. On gardera uniquement les meilleurs.
Soudain, mon employé m'informe que quelqu'un s'amuse à saboter mes clichés. Quoi ? Sérieux ? Qui ? Je vais lui péter les dents. Il me dit de me retourner. Je vois rien. Il dit que c'est parti. On réessaye donc ! ... et le truc est de nouveau là. Je me retourne : toujours rien. Furax, je me relève et m'approche du photographe, lui prends l'appareil des mains et regarde les clichés. Et... il a pas rêvé, le con ! Y'a bien une tête qui dépasse de l'eau. Ho bordel. Je vais péter un câble. Si c'est un sale gosse qui s'amuse, je promets que ses parents le retrouveront avec une marque rouge sur la joue.
»
Sors de là, peste ! D'où tu te permets de te montrer sur MES photos ? Attends que je te choppe !Sans tenir compte des avertissement du salarié, je me rapproche de l'eau et avance jusqu'à ce qu'elle m'arrive aux hanches. Brrr. Elle est un peu froide, mine de rien. Je prends une inspiration et m'égosille encore une fois pour sommer la peste de sortir de l'eau. Rien. Je plisse les yeux et discerne une ombre un peu plus loin. Je m'avance, furieuse, et me rends rapidement compte que je n'ai plus trop pieds. Heureusement, je sais nager. Et bientôt, j'arrive à proximité de l'ombre en mouvement.
»
Tu veux jouer à cache-cache ? Alors sors de là, je t'ai trouvé. Et excuse-toi ! Et dégage ! C'est ça le plus important.Moi, exécrable ? Et alors ?