Ma première nuit à l’internat n’a pas été terrible terrible, j’avais du mal à me faire à cette exclusion de la maison, c’est pas évident, et puis j’ai repensé encore et encore à la rencontre avec Kamui-chan ! Ca aurait pu être pire, c’est vrai, mais quand même… j’avais fait très fort !
Ca ne changeait rien à cette journée de cours qui s’annonçait, et en plus j’avais EPS aujourd’hui, et j’avais cette nouvelle crainte de la douche commune et tout le temps ouverte, sans cabines pour séparer les jets d’eau. Hier j’ai été chanceuse, j’ai pu me doucher seule, mais ça sera pas comme ça tout le temps, j’en suis sûre, et rien que d’y penser, j’en rougis déjà ! Ah que c’était agréable la vie à la maison, au moins je pouvais rester toute seule en général pour me doucher, sauf si Naïka ou Naga, voir les deux me rejoignaient, mais ça restait rare, et puis c’étaient de bons moments, hihi !
Matinée passée sans gaffe, sans demande d’aide, sans petits nettoyages, sans maladresse, sans problème, sinon que j’ai failli m’assoupir, faut vraiment que je dorme mieux cette nuit, ou je vais finir collée et à la direction, ce serait une telle honte pour ma famille, et un peu pour moi aussi ! Le déjeuner, comme tous les jours, avec quelques copines, je disais rien pour ne pas changer, me contentant de manger proprement, et d’écouter, j’aimerais bien être un peu comme elles et avoir des choses à dire, mais je pense pas que mes talents de nettoyeuse soit un sujet passionnant… pff !
Et voilà ce fichu cours d’EPS, forcément, rien ne va trop bien dans ce cours même si je fais de mon mieux, et aujourd’hui j’ai transpiré comme jamais, et manque de chance, je n’avais que la possibilité de vite me parfumer pour camoufler la légère odeur, pas eu le temps de prendre une douche, forcément, qui a du aider le prof à tout ranger ? Et j’ai eu un peu peur, je sais pas trop ce qu’il me voulait, mais il me regardait un peu bizarrement…
Enfin la journée arrivait à sa fin, mais je devais passer à la bibliothèque pour pouvoir rendre un travail, et voilà comment occuper deux heures très rapidement, le ciel s’était assombri, la nuit était presque tombée, c’est joli de voir encore à l’horizon cette lueur orangée rougissante, ha… bon, une douche, j’en ai plus que besoin, et je laverai mon uniforme dès que je serai dans ma chambre ! Quelques couloirs, et voilà la fameuse porte, je la pousse tout doucement, sans faire de bruit, ma tête se glisse dans l’entrebâillure, ouf !! Il n’y a personne, hop je file, je lâche tout dans un casier, mon cartable, mon uniforme, mes sous-vêtements, et ma tenue pour vite filer à mon dortoir après, qui est toute propre heureusement ! N’empêche, faut vraiment que je prenne des sous-vêtements de rechange aussi, ça va me jouer des tours un jour !
Et voilà, j’y suis, enfin de la détente, l’eau tiède, je la sens sur ma main, puis elle se réchauffe, encore, et encore, jusqu’à devenir très chaude, mais pas brûlante. Je me glisse dessous…
« Aaahhhhh… »
Un long soupir, que ça fait du bien, je ne vais plus penser à rien, je suis dans l’angle, j’appuie mon coude contre le carrelage, ma tête est retenue par ma petite main, mon autre bras pend le long de mon corps, mes jambes sous détendues… je me laisse aller à ce bonheur si simple, cette décontraction totale, face à ce mur carrelé… je ferme les yeux, et plus rien n’existe… nouveau soupir plus discret, et je suis ce monde pour quelques longues minutes encore...