La soirée était toujours aussi agréable à passer pour le vampiroïde. Plus de problème avec la cuisante chaleur du soleil, plus besoin d'être aussi discret que d'habitude à cause des ténèbres permanente, et surtout, une activité commune de toute cette ville fourmillante qu'il appréciait tant. Dans le fond, il n'y avait rien de mieux pour lui que de se complaire dans une telle période de la soirée, et il commençait généralement à se balader au crépuscule, pour passer la nuit à se balader dans la rue, évitant les problèmes pour qui que ce soit, mais surtout, pour profiter de quelques rencontres positives, et en profiter pour continuer son apprentissage des diverses moeurs de la populace de Seïkusu. Aujourd'hui, il avait abandonner les enfants du terrain de basket après un petit match amical, et se dirigeait désormais dans son quartier de prédilection, celui de la Toussaint, un lieu particulièrement peu sympathique pour nombre de personnes vivant dans la grande cité japonaise, mais qui ne lui posait aucuns problèmes personnellement, surtout parce qu'il était largement assez puissant pour n'y jamais rencontrer le moindre danger. Il y arrivait tout juste sur les alentours de 21 heure, et commença sa petite "patrouille" en fredonnant, imaginant de quoi cette soirée saurait être remplie.
C'est alors qu'il traverse la longue allée remplie de bars et de troquets que les choses vinrent à devenir un peu plus étrange que prévue. Il n'avait pour l'instant rien remarquée d'étrange jusqu'ici, mais il se sentit soudainement observée, sans pour autant dire d'où venait cette étrange impression, cherchant quelques réponses autour de lui alors que la foule dense l'empêchait clairement de remarquer la personne qui le suivait. Tant pis, si celle-ci voulait vraiment croiser sa route pour lui demander quelque chose, elle le feras n'est-ce pas ? Juste par prudence, il chercha rapidement à se rappeler une zone relativement vide près d'ici, se rappelant notamment d'un cul de sac plus loin où il pourrait se diriger pour s'assurer que son poursuivant soit obligé de se montrer au cas où il se décidait à le suivre indéfiniment, et se décida à faire comme si de rien était, tandis qu'il s'y dirigerait paisiblement. Pour autant, il ne s'en rapprocha pas longtemps, car apparemment on souhaitait bien lui parler : La personne se rapprocha clairement de lui, et il se prépara à riposter sans sommation si il sentait la moindre petite once d’agressivité, avant d'être héler de manière bien surprenante par une douce voix féminine parvenant de son dos, l'obligeant à se retourner doucement, avec calme, pour observer celle qui venait d'engager l'échange. Une lycéenne ? Bon dieu qu'est-ce qui était en train de se dérouler ? Quelle genre de folle viendrait, à cette âge, au beau milieu du quartier réputé dangereux de la ville, sans compagnie aucune ?
- Bonsoir, monsieur. J'aurais plusieurs questions à vous poser. Je sais de source sûre que vous n'êtes pas humain. Je m'appelle Saki Miyo.
La foule, le brouhaha ambiant, bien heureusement ces deux éléments avaient fait que personne ne s'était arrêtés, n'avaient portés sur eux leur attention, ni n'avait put entendre les mots de la jeune femme, mais pour autant, c'est un long frisson qui vint parcourir l'échine de l'homme, qui ne se sentait clairement pas assez d'aplomb pour encaisser pareille information aussi soudainement. Elle savait pour lui, est-ce qu'elle savait autre chose ? C'était gênant, il n'avait pas prévu de croiser qui que ce soit qui aurait put apprendre pour ses quelques secrets, et savoir que cela provenait en plus d'une lycéenne, le genre de pipelette qui racontait absolument tout à ses camarades, était une chose qui rendait la situation d'autant plus troublante et désagréable. La question qui restait était : Pourquoi cette jeune femme était venue à le rencontrer si elle savait qu'il pouvait être dangereux ? Peut-être finalement qu'elle ne connaissait pas toutes les informations, qu'elle ne savait pas pour son passé, et qu'elle faisait juste partie de ces jeunettes qui ont la mauvaise tendance d'apprécier les vampires comme des symboles d'élégance et d'érotisme, tout en oubliant leur coté monstrueux ? Il ne savait pas, et n'avait ainsi aucune idée de comment réagir face à la situation, mais il allait devoir faire vite un choix pour ne pas paraître hésitant... Et il finit par se laisser aller à l'idée de simplement échanger avec elle, afin d'en savoir un tout petit peu plus, sa curiosité piquée au vif.
- Eh bien que voulez vous mademoiselle Miyo ? Si ce ne sont que des questions, je préférerais échanger en un autre lieu. Et si il s'agit juste de venir me taquiner en début de soirée, je n'en suis pas vraiment d'humeur désolé.