On dit qu'un dieu, par extension, parfait, ne devrait pas avoir à supporter l'ennui. Et pourtant… pourtant, il fallait avouer une chose : Rahemar était en manque d'une nouvelle distraction, d'un nouveau jeu ! Il lui fallait donc trouver quelque chose, que ce soit une nouvelle tête à) martyriser, une ancienne à faire replonger, ou les deux en même temps, bref, trouver une victime qui puisse présenter une quelconque forme d'intérêt, aussi temporaire que ça puisse l'être. Oui, il pouvait très bien garder un jeu sur des millénaires ou moins d'une heure ! Cela dépendait du plaisir qu'il tirait de la situation. Avec Roxane, par exemple, le jeu prenait un temps considérable… il sourit à cette idée.
Errant dans les terres, kil finit par s'engouffrer en ville. Là, la populace abondante lui permettrait de trouver chaussure à son pied alors qu'il déambulait, invisible, éthéré, intangible, comme une chose inaccessible. Il finit par être attiré, du coin de l'œil, par une jeune femme qui s'engouffrait dans le véritable dédale que formaient les ruelles de la basse-ville. Il sourit et regarda la jeune femme avec un petit sourire non sans se dire, au fond « pourquoi pas »…
Il la suivit, sans faire le moindre bruit, et constata avec un brin de déception qu'il n'était pas le seul à la suivre, un groupe de malandrins, il lui semblait ; Ou un de ces groupes d'esclavagistes dont il avait su protéger sa « chère » Roxane. Il prit l’apparence de la victime et partit sur une autre piste, disparaissant dans un cul-de-sac pour les y planter et reprendre sa route vers le bon chemin. Voilà, bon débarras !
Il revint vers elle et passa sous la porte qu'elle avait empruntée comme de la fumée. Pour voir ce qui se passait… elle était là ! Parfait ! Parfaitement parfait ! Il eut un petit sourire en coin en voyant la présence du cadavre. Il avait la gorge ouverte, d'un bout à l'autre, les yeux énucléés et vu la quantité de sang et le joli petit tas de peau, il avait été, en partie au moins, écorché vif… cela ressemblait à une forme de torture. On lui avait infligé tout ça pour qu'il parle. Avait-il parlé ? Vu la mort miséricordieuse, sans doute, oui.
Il en eut une sorte de frisson d'excitation, alors que l'idée prenait déjà corps dans son esprit… il repassa de l'autre côté de la porte, comme il était venu et prit l'apparence d »'un soldat, musculeux, une épée courte à la main, un bouclier accroché dans le dos, une armure en cuir qui lui couvrait le pectoral. Il tambourina plusieurs fois à la porte.
« Gurkhal, ouvre ! »[/b][/i]
Plusieurs invectives suivirent avant de finalement enfoncer la porte comme de rien, d'un coup d'épaules. Il avait une carrure impressionnante, si bien qu'il dut légèrement se baisser pour passer par l'encadrement. Il resta figé devant le cadavre un moment, comme figé, avant de détailler le reste de la pièce. Et de voir la mine de l'inconnue. Elle avait du sang sur selle ! Rahemar était ravi, en exprimant ce regard comme si c'était elle, forcément !
« C'est toi qui a fait ça ! » [/b][/i]
Il se jeta sur elle pour la saisir par les cheveux et la soulever du sol.
« Pourquoi ! Allez, raconte-moi tout ! Et je te jure que tu ne souffriras pas plus que lui ! »* [/b][/i]
Il s'agissait d'un grondement alors que la lame venait caresser sa gorge...