Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Doomed to live forever |Valériane]

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Alexander E. Alfheim

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    Dernier survivant du royaume de Marluxia, maudit par son immortalité.
    Grand prêtre d'Héra à Nexus, et guide spirituel.

Doomed to live forever |Valériane]

lundi 10 août 2015, 02:02:19

Il faisait frais, ce matin-là. Il avait neigé pendant la nuit, et les rues de Nexus étaient couvertes de verglas. Je marchais avec précautions, un grand sac de tissu sur le dos. Je m'étais emmitouflé dans un long manteau à manches longues, et m'abritais du vent sous une capuche doublée de fourrure. Je revenais tout juste du marché, avec de la nourriture et des offrandes à ramener au temple. La plupart des prêtresses avaient du mal à laisser le Grand Prêtre sortir seul par ce froid pour ramener des provisions, mais je restais un Marluxien. Aussi je n'étais pas très confiant dans l'idée de laisser mes protégées passer sous le nez des marchands d'esclaves. Un homme de haute stature, encapuchonné et avec un grand sac sur le dos, curieusement, retenait bien moins leur attention.
J'avais surtout acheté de la venaison et quelques légumes verts, mais aussi des fruits et du vin que j'allais disposer aux pieds de la statue de ma Déesse, celle qui se trouvait dans le grand hall, après l'autel. La semaine s'était plutôt bien passée et nous avions même célébré trois mariages en quelques jours. Je n'en avais présidé qu'un, un mariage arrangé entre un parent éloigné de la famille Ivory -neveu par alliance de la cousine de l'Impératrice, une connerie comme ça-, et l'héritière d'une famille de tisserands en plein essor. Les deux promis se regardaient de façon timide, mais mes manières avaient suffi à les détendre. Ils feraient sans doute un beau mariage, à la longue. Les parents avaient fait une offrande bien généreuse.

Après avoir déposé mes dons et présenté mes respects à ma Déesse, j'avais apporté le reste de la nourriture aux cuisines, en flanquant le sac négligemment sur un plan de travail. Quelqu'un s'en chargerait. En sortant, j'annonçais à un prêtre, Rogrim, qui était là depuis plus longtemps que moi, que je me retirais dans mes appartements. Il était suffisamment avisé pour comprendre que je ne voulais pas être dérangé, sauf en cas d'urgence.
En arrivant dans mon bureau, je trouvais sur le meuble homonyme un papier à demi replié, une lettre, qui n'y était pas avant mon départ, une heure et demie plus tôt. La lettre disait "ne me fais pas attendre davantage", et je reconnaissais l'écriture. Un sourire se dessina sur mon visage, alors que je me précipitais vers ma chambre. J'y trouvai, comme je m'y attendais, Mérédith, une des prêtresses, allongée sur mon lit et vêtue du plus simple appareil. Son regard était tout empreint de malice.

"Et moi qui comptais m'adonner à la prière..." lui avais-je dit, avec une déception volontairement exagérée.
"Je vous attends pour communier, votre Sainteté!"

Sa voix était aussi espiègle qu'enjôleuse, et je ne résistais pas à l'appel de la chair. Je me jetais à corps perdu dans ses bras, ce qui lui arracha un petit rire complice. Mes lèvres rencontrèrent les siennes, mais mains rejoignirent ses seins. Il n'était pas très vertueux pour un prêtre de coucher avec une prêtresse, mais se laisser aller au désir n'en était pas un vice pour autant. Et si Héra l'avait un jour désapprouvé, elle m'aurait sans doute déjà envoyé un signe.

Au terme de nos ébats, je m'étais levé pour me passer un peu d'eau sur le visage. Je me tenais nu au milieu du bureau lorsque Rogrim frappa à la porte:

"Votre Sainteté?"
"Qu'y a-t-il?"
"Navré d'interrompre votre... Méditation, mais quelqu'un vous demande dans le Grand Hall."

L'homme de quarante-deux ans était loin d'être sot. Par le ton qu'il avait employé, facile de comprendre qu'il savait que Mérédith était entrée dans mes appartements. Il mettait ce genre d'agissements sur le compte de "ma fougueuse jeunesse", et de ce fait je ne tenais pas à lui avouer que j'étais de cinq ans son ainé. Il aurait sans doute peiné à le croire. Je lui fis un demi-aveu:

"Qui que ce soit, essaye de le faire patienter, le temps que j'enfile une tenue plus convenable."

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Valériane

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Re : Doomed to live forever |Valériane]

Réponse 1 lundi 10 août 2015, 22:23:39



Un chant d'oiseau.
Qu'est-ce que ce bruit venait faire ici ? Ce fut la toute première pensée qui survint à l'esprit de Valériane une fois pleinement éveillée. Elle avait prit l'habitude de se réveiller dans le repère de son maître, dans le noir complet, l'humidité et le froid saisissant qui caractérisaient les lieux. Mais ce matin là, elle se rendit rapidement compte qu'elle n'avait rien d'autre au dessus de sa tête qu'un toit de verdure. Elle ouvrit les yeux et les cligna plusieurs fois, surprise d’apercevoir un amas de branches et de feuilles quasi immobiles plutôt que le vieux plafond poussiéreux et grinçant.
En temps normal, elle n'appréciait pas vraiment ce genre de chose. La nature, la tranquillité et la magie que cela dégageait. Ce n'était pas vraiment qu'elle n'aimait pas ça, mais c'était plutôt qu'elle ne savait plus comment l'apprécier. Pour elle, ce n'était d'aucune utilité et elle voyait mal pourquoi il faille s'émerveiller devant tout cela. Mais ce matin, elle du bien avouer qu'il y avait quelque chose... de surprenant. De poignant. Comme si son corps se rendait subitement compte qu'il faisait partit du même monde.
Valériane se redressa en position assise, le nez toujours un peu en l'air alors qu'elle observait tout ce monde autour d'elle. Les arbres, la forme de leurs feuilles qui frémissaient doucement, le chant joyeux des oiseaux qui passaient parfois à tire d'aile d'une cime à l'autre, les rayons du soleil qui dessinaient des astres lumineux sur les troncs et le sol, la mousse verte et brillante encore humide de la rosée matinale, le parfum du mucus et de l'écorce, l'air frais...

Valériane remonta lentement ses jambes contre sa poitrine et elle écouta, sentit, observa pendant de longues minutes qui devinrent bientôt une heure. Elle ne fermait pas les yeux, elle regardait chaque détail. Une sauterelle qui bondissait au-dessus des brindilles, un oiseau qui arrangeait ses plumes, une feuille qui lâchait prise et descendait lentement jusqu'au sol comme une danseuse étoile, un jeune lapin qui mordillait une herbe fraiche, tapis sous un buisson frémissant sous la bise. Valériane ne savait quoi penser de tout cela. Bien des gens qualifierait tout ceci de beau, merveilleux, incomparable même et bien d'autres adjectifs encore. Pourtant ce n'était pas ce qui lui venait directement à l'esprit puisqu'elle n'avait plus aucune notion de ce qui était beau ou laid. Tout ce qu'elle comprenait... c'était que c'était différent et que cela méritait d'être regardé et respecté encore un peu. Alors elle resta longtemps.

Elle n'avait pas une notion du temps très précise non plus... elle savait juste qu'elle ne pourrait pas rester indéfiniment ici à rien faire. Lentement, elle s'étira comme une chatte, puis se leva et commença à marcher dans une direction, sans trop réfléchir. Il était temps de retourner près de son maître. Dommage que cette jeune femme n'eut pas conscience de sa beauté alors que le soleil donnait un reflet splendide à ses longs cheveux argents, colorait un peu plus sa peau si pâle et faisait briller ses grands yeux bleus.

C'est alors qu'elle entendit quelqu'un venir dans sa direction. Valériane cessa de marcher et observa, écoutant le bruit de pas qui approchait, mais qui finit par la contourner pour s'arrêter un peu plus loin. Elle hésita. Elle n'avait pas vraiment besoin de compagnie aujourd'hui, mais la curiosité la poussa à rejoindre l'inconnu. Elle ne fit aucun effort pour être discrète et fit craquer plusieurs brindille lors de son avancée. Enfin, elle aperçut quelqu'un. Un homme. Non mieux encore. Son maître. Elle resta un petit instant à l'écart en se contentant de le fixer, puis entra dans la clairière, s'arrêtant à deux ou trois mètres environ de lui. Elle pencha légèrement la tête sur le coté. Que faisaient-ils tous deux ici ? Pourquoi n'avait-elle aucun souvenir ?
Son maître se retourna et s'adressa à elle tout naturellement, comme si de rien n'était.

- J'ai un autre travail pour toi, ma petite catin.

Une personne normale se serait posé plus de question. On ne se réveille pas en pleine forêt du jour au lendemain sans aucun souvenir sans s'inquiéter et se poser de question. Mais Valériane ne pouvait ressentir ce genre de chose. La seule chose importante, c'était que son maître allait lui donner une ordre. Une mission. Et qu'elle devait obéir.

Verox l'envoya à la Cité État de Nexus. Un lieu bien connu de Terra. Sa mission était simple : exterminer Alexander Ezekiel Alfheim, Grand Prêtre d'Héra. Et pour ça, la jeune elfette se rendit directement au temple, demandant à voir sa future victime auprès d'un vieux prêtre. Ainsi, elle n'avait plus qu'à patienter et attendre sagement que sa cible vienne à elle.
Malheureusement pour lui et ce temple, son maitre lui avait demandé d'être rapide. Alors elle ne patienta pas bien longtemps, avant de tendre le bras vers l'autel et de lâcher une boule de feu  qui explosa dans un bruit terrible, envoyant des débris dans tous les sens et faisant trembler le sol. Les rares passants près de l'entrée du temple poussèrent un cri horrifié.
Valériane était sûre à présent de rencontrer le Grand Prêtre plus tôt que prévu...



Alexander E. Alfheim

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Re : Doomed to live forever |Valériane]

Réponse 2 mardi 11 août 2015, 02:34:52

J'avais à peine eu le temps d'enfiler un pantalon quand le fracas se fit entendre, secouant le bâtiment. J'avais même entendu un cri au-dehors, dans la rue. Un regard en coin vers Mérédith me suffit pour voir son expression paniquée, et j’attrapai le manteau que j'avais laissé sur la chaise de mon bureau: juste un pantalon et un manteau. Fort bien vêtu, le Grand Prêtre d'Héra.
La porte s'ouvrit soudainement et nous fîmes sursauter. C'était Rogrim, le visage blême, les yeux grands ouverts:

"Euh..." Il s'humecta les lèvres, puis déglutit: "C'est la merde!"

Je roulai des yeux en soupirant. Pas besoin d'une grande perspicacité pour s'en rendre compte. Après avoir enfilé le vêtement que j'avais en main, je me tins droit, l'expression ferme, la bouche close. J'étais prêt à aller au-devant du danger. J'étais prêt à protéger les miens. Un claquement de doigt et un signe vers mon bâton de marche, et Rogrim me l'apporta. Je lui donnai l'instruction de mettre tout le monde à l'abri, et intimai à Mérédith l'ordre de ne pas sortir, quoiqu'il arrive. Mon cœur battait fort, gagné à la fois par l'appréhension, la peur et l'excitation du danger.
Je me rendis donc dans le Grand Hall en toute hâte, pour y trouver là une femme aux longs cheveux d'argent et aux oreilles pointues. Malgré la teinte de sa chevelure, la femme avait un visage candide et jeune, et je m'oubliai, l'espace d'une très longue seconde, dans le bleu de ses yeux. Et puis un liquide coula contre mon pied nu. Je baissai les yeux, pour y voir le vin que j'avais déposé en offrande, répandu sur le sol, se glissant entre les dalles comme un serpent couleur carmin. L'autel n'était déjà plus que miettes rougeoyantes, mais la statue, fort heureusement, n'avait subi aucun dommage.
La femme était toujours là, et ne me quittait pas des yeux un seul instant. Son expression était totalement vide, elle me faisait penser à une poupée.

"J'ose supposer que vous n'avez pas l'intention de vous joindre à nous ni de faire une offrande?"

A ma grande surprise, je n'obtins aucune réaction. Pas un demi-sourire, même pas un froncement de sourcil furtif. Et c'était très mauvais signe. Rassemblant ma bravoure et ma prestance, j'avançais vers elle d'un pas résolu, renforçant mes barrières mentales par simple précaution. Je ne savais pas de quoi elle était capable, mais elle ne rentrerait pas dans mon esprit. A chaque pas, je faisais claquer mon bâton sur le sol, juste assez fort pour qu'il soit bruyant, mais assez faiblement pour laisser à penser que ce n'était pas intentionnel. Quand il s'agissait de défendre le temple, je ne laissais rien au hasard.
Je me plantai donc devant elle, à une longueur de bras, la dominant d'une tête. Aucun de ces artifices ne semblait fonctionner, et je me surpris à me mordiller la lèvre inférieure. J'en vins à me demander si c'était là l'expression que j'avais eue, lors de ma dernière conversation avec la bibliothécaire. Cette absence inexplicable de sentiments que j'avais ressentie ce jour-là. Je me demandais si elle était aussi perdue que je l'avais été.

"Je suis Alexander Alfheim, le maître de ces lieux. Enfin, si on excepte la..." Je désignai du doigt la statue au fond de la salle. "Notre Déesse, Héra. Mais je dois avouer qu'elle n'est jamais passée. Même pas pour un café."

Mon ton avait été calme et monocorde. J'essayais simplement d'apaiser la tension palpable de l'atmosphère, mais même pour moi, ça devenait vain. Mes traits devinrent soudain plus rudes, ma voix plus sèche.

"... Qu'est-ce que vous voulez?"

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Re : Doomed to live forever |Valériane]

Réponse 3 vendredi 14 août 2015, 13:13:12



Après l'explosion, le silence revint peu à peu. On entendait guère plus que quelques débris et poussières roulant encore sur le sol et un bruit sourd résonner en écho avant de s'évanouir. Nul doute que cette entrée spectaculaire allait faire grande impression, mais c'était le but recherché. C'était sa manière à elle de presser un peu le maître des lieux à se montrer car elle n'avait aucunement l'intention de patienter sagement ici. Et bien entendu, son petit manège eut l'effet escompté. Moins de cinq minutes plus tard, un homme, visiblement vêtu la va-vite, entra dans son champ de vision. Valériane posa sur lui un regard inanimé et devina sans mal qu'il était l'homme qu'elle cherchait. Certes, il n'était pas richement habillé, mais il avait de la prestance. Et aucun autre idiot d'humain n'aurait osé venir lui faire face à part le Grand Prêtre.

Leur regard se croisèrent un instant avant que l'homme ne baisse les yeux vers le vin qui coulait sur le sol et l'autel réduit en mille morceaux. Cela allait sûrement coûter cher à reconstruire, mais il n'aura plus à s'en inquiéter une fois qu'elle l'aura tué. Pourtant loin d'être inquiet, le Grand Prêtre fit preuve d'humour en annonçant avec perspicacité qu'elle n'était pas là pour une offrande ou autre chose encore de pacifique.

Valériane ne répondit nullement à cela. Elle se contenta de le fixer, prête à agir, attendant tout simplement le bon moment. Enfin, il s'approcha, lentement, mais d'une démarche assurée. Elle ne réagit toujours pas, les yeux fixés sur lui, telle une statue de chair. Il n'y avait que le bruit de pas et les claquements du bâton à entendre. L'homme reprit la parole, certifiant alors ce qu'elle avait déjà deviné. Il était bien Alexander Alfheim, Grand Prêtre d’Héra. Il fit de l'humour, malheureusement la demoiselle n'était pas apte à le comprendre et à agir en conséquence. Elle resta de marbre, ayant levé légèrement les yeux pour voir son visage, puisqu'il faisait une bonne tête de plus qu'elle.

L'homme cessa enfin de plaisanter et lui demanda ce qu'elle voulait.  Voilà une question intéressante. Et essentielle. Les yeux azurs de la jeune femme clignèrent enfin et elle répondit de sa voix morne :

- Je suis venue vous tuer, Grand Prêtre d’Héra.

Tourner autour du pot n'était pas dans ses habitudes. Elle annonça donc sans détour quel était son but ici-même.
Ses yeux s'illuminèrent subitement d'une lumière pourpre et aveuglante. Elle ouvrit la paume de ses mains en grand et deux boules lumineuses de même couleur s'élancèrent, contournant le Grand Prêtre à une vitesse folle pour venir percuter la statue d'Héra. Celle-ci sembla trembler, puis soudain, elle s'anima, levant ses bras de pierres, puis posa son regard minéral sur l'homme. Le colosse de pierre se montra alors soudain violent, s'avançant en faisant trembler le sol et les murs, pour tenter d'écraser le maître des lieux.

Retourner sa déesse contre lui était sans doute délicieusement pervers. Valériane, elle bondit en arrière, se retrouvant en train de léviter dans les airs, ses cheveux volant autour de son visage. Lorsqu'elle prit la parole, la statue d'Héra sembla parler elle aussi d'une même voix, cependant plus puissante et plus caverneuse.

- Montrez-moi donc l'ampleur des pouvoirs de votre déesse, Grand-Prêtre.

La statue tenta d'atteindre de nouveau sa cible, tandis que Valériane observait la scène en hauteur. Qu'allait donc faire Alexander ? Sans doute n'allait il pas apprécier le fait qu'elle se serve de la statue du temple pour ses méfaits. Mais qu'importe.



Alexander E. Alfheim

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Re : Doomed to live forever |Valériane]

Réponse 4 vendredi 14 août 2015, 15:13:12

La lumière de ses yeux s'était écrasée sur ma rétine avant que je ne puisse réagir, m'arrachant une espèce de glapissement surpris. Je me frottai les yeux, et me retournai pour voir la statue de ma Déesse prendre vie et me regarder. On était vraiment obligés de se fabriquer des idoles aussi grandes, putain? Le bâtiment était tellement secoué que je m'attendais presque à ce que le sol ne se dérobe sous mes pieds. J'espérais que Rogrim avait eu le temps d'évacuer tout le monde. Et cet immense golem sculpté selon les traits de la Reine des Dieux essaya de me piétiner.
J'évitais l'assaut d'une roulade assez maladroite, mais l'instinct qui me poussait à ne pas rester sur place me remit debout sans même que je m'en rende vraiment compte. Derrière moi, l'inconnue aux yeux bleus avait décollé les pieds du sol, et donnait l'image d'une créature venue d'un autre monde. Sa voix semblait résonner dans toute la pièce.

"Montrez-moi donc l'ampleur des pouvoirs de votre déesse, Grand-Prêtre."

Le géant de pierre profita de cet instant d'inattention pour tenter à nouveau de m'écraser. Mais son pied se heurta à la sphère de teinte argentée qui m'entoura avant l'impact, et son assaut avait été si effréné qu'il se brisa sur mon bouclier. La statue n'était plus un danger pour moi tant que ma magie m'en abritait. Le bâtiment pouvait même s'écrouler sur moi. Cette idée me détendait un peu, et je pus reprendre mon souffle et ma contenance l'espace d'un instant. Il était temps pour moi de prendre cette menace très au sérieux. Mes yeux rubis lançaient à la femme un regard mauvais et défiant:

"Les pouvoirs de ma Déesse? Il y a bien plus à craindre de la Reine des Dieux que d'une vulgaire idole animée."

Je n'étais pas dupe. Il fallait sans doute un pouvoir phénoménal pour faire mouvoir un objet de pierre comme si c'était un être vivant, surtout de cette taille. Mais je voulais lui faire comprendre que sa statue ne pouvait rien face à ma barrière. Car je saisis l'opportunité qu'elle m'avait offerte en s'envolant pour me ruer vers la sortie. Je n'aurais pas pu envisager cette possibilité avant d'avoir dit ça: je ne voulais pas me faire poursuivre dans les rues de Nexus par une réplique géante d'Héra. Et puis avec un pied cassé, elle aurait sans doute plus de mal à la faire marcher... Hein?

Une fois les portes franchies, je savais que je ne disposais que de quelques secondes pour élaborer une stratégie et arrêter cette folle furieuse qui était venue m'assassiner. La première option était de rester sur le côté de l'entrée, et de la plaquer au moment où elle sortirait. J'étais assez bon chasseur pour pouvoir m'embusquer discrètement, mais la théorie dans laquelle la statue ferait voler la façade du temple en éclats excluait cette possibilité. La seconde était de me cacher à proximité du temple, évitant ainsi le combat en espérant qu'elle ne laisse tomber ou cherche ailleurs. Mais je serais sans doute forcé de disparaitre et de tout recommencer ailleurs. Non, je n'étais pas encore prêt à changer de vie. La troisième était de gagner un point en hauteur pour pouvoir l'attraper au vol: si elle me cherchait, elle devrait prendre de l'altitude pour maximiser ses chances de me trouver. Ce serait le moment de l'avoir par surprise, car elle était en sécurité en l'air. Une partie de moi priait Héra et tout le reste du panthéon de m'envoyer un passant armé d'une arbalète.
En dernier recours, je pouvais lui montrer, tout simplement, qu'elle ne pouvait pas me tuer. Mais la douleur qu'elle pouvait m'infliger était à elle seule très dissuasive.

Je pris donc la décision de continuer de courir, au hasard des rues, en espérant qu'une opportunité se présenterait. Il me fallait gagner du temps. Il me fallait un plan infaillible.

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Re : Doomed to live forever |Valériane]

Réponse 5 samedi 15 août 2015, 12:12:22



Le Grand Prêtre s'en sortait plutôt bien. Pour le moment. Il était parvenu à éviter de peu la tentative de la statue pour l'écrabouiller. Mais cela eut pour seul effet d'énerver l'homme de foi. Ce qui était déjà pas mal en soi. Il eut même le culot de la menacer, prétextant qu'il y avait bien plus à grande d'une déesse. Valériane n'en savait rien, n'ayant jamais rencontré de divinité. Pour l'heure, l'humain était seul et sa chère Héra ne semblait pas vouloir lever le petit doigt pour lui venir en aide. Peu importe, l'elfette ne craignait rien. Pas dans l'état actuel des choses.
La seconde tentative du colosse de pierre fut un échec. Le pied de pierre se brisa sur un bouclier magique que le Grand Prêtre avait déployé autour de lui. Celui-ci n'attendit pas d'ailleurs de voir la suite avant de courir vers la sortie et quitter le temple. Le golem de son côté, commença à vaciller. La jeune femme le fixa un instant, comme pour réfléchir, puis finalement, elle lâche son emprise. La statue d'Héra se figea de nouveau, puis s'écrasa avec fracas sur le sol, détruisant tout sur son poids et manquant de faire écrouler l'édifice tout entier qui ne tint que par miracle.

Ainsi, Valériane retourna au sol pour se diriger tranquillement dehors, laissant derrière elle un nuage de poussière qui s'évacuait à l'air libre par la grande porte, comme la gueule béante d'un monstre mythique crachant le feu. Dans le quartier, les habitants hurlaient et fuyaient en tous sens, appelant la garde à l'aide. Celle-ci n'allait d'ailleurs pas tarder. Mais la demoiselle ne les craignait guère. Elle reprit rapidement son envol pour tenter de localiser le fuyard. Pas question de le perdre.
Elle sentait sa présence et n'eut qu'à suivre son flair et son instinct. Elle l’aperçut un peu plus loin, courant dans les rues. L'elfette ignorait s'il lui tendait un piège ou non, mais elle s'en fichait éperdument. Elle ne craignait pas grand chose et de toutes les manières, la peur n'était pas une émotion à sa portée. Ni aucune autre.

S'élançant, plus rapide encore, elle descendit vers elle et ralentit, restant à son niveau pour lui lancer :

- J'ignorais que les serviteurs des Dieux étaient des couards inoffensifs...

Sur ses mots, étrangement, elle s'éloigna, prenant un peu d'avance avant d'atterrir et d'agripper sans prévenir une petite fille qui passait par-là avec un panier de fruits. Celle-ci poussa un petit cri horrifié. Valériane l'avait agrippée d'une seule main à la gorge et la maintenait au-dessus du sol à bout de bras, son visage toujours dénué d'émotions.

- Dois-je massacrer ces gens un à un pour avoir un peu plus d'attention, Grand Prêtre ? Laissez-vous faire... ne me rendez pas la tâche plus difficile. Je n'ai pas le temps de jouer au chat et à la souris.

La petite commençait à suffoquer, tentant de se débattre, des larmes coulant sur son visage. Si elle avait put, sans doute aurait elle appelé sa mère. Autrefois, Valériane aurait été incapable d'une telle ignominie. Mais aujourd'hui... elle n'était plus celle qu'elle avait été. Elle était un simple pantin entre les mains de son maître...
Aujourd'hui, massacrer une population toute entière était une chose si simple...



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Re : Doomed to live forever |Valériane]

Réponse 6 lundi 17 août 2015, 03:02:48

C'était un risque auquel je m'étais attendu. L'idée qu'elle s'en prenne à un innocent ne m'avait pas échappé, mais il avait bien sûr fallu qu'elle attrape une pauvre fillette qui revenait du marché. La situation virait à l'impasse, et pas seulement parce que mon assaillante me barrait la route. Si je faisais demi-tour, j'étais certain d'entendre une nuque se briser derrière moi. Je ne pouvais pas risquer bêtement une vie, simplement pour cacher mon immortalité et me préserver de la douleur. Je profitai de la situation pour reprendre un peu mon souffle, avant de lancer:

"En réalité, je préfère le terme 'pacifiste' à celui de 'couard inoffensif'. C'est différent."

Je bougeai doucement mon bras pour présenter mon bâton devant moi, accompagnant le mouvement d'un léger hochement de tête. J'allais déposer les armes, et me rendre. Qu'elle laisse la fillette tranquille. Quand j'ouvris la main et que le bâton tomba devant moi, ce fut pour mieux le rattraper dans sa chute avec le creux de mon pied et le lui envoyer au visage d'un même mouvement de la jambe. C'était une tactique que je réussissais avec brio, par force d'habitude: elle m'avait sauvé la mise plus d'une fois.
Mais la rencontre entre mon bâton et sa tête n'était qu'un début, une ouverture pour saisir la meilleure occasion que j'avais. Jamais je n'aurais espéré qu'elle ne pose pied au sol aussi facilement. Et comme elle s'était elle-même handicapé un bras en me croyant inoffensif, elle m'avait laissé le champ libre. A la suite de mon arme, je chargeais. Un petit saut, et je plaquais ma main sur ses yeux, mon genou contre son thorax, et un coup de poing dans le bras pour qu'elle lâche la gamine. Quand un homme d'un mètre quatre-vingt dix vous plaque de cette façon et sans prévenir, en général, vous le sentez passer. Avec l'élan, nous glissâmes sur le verglas qui commençait à fondre, et j’espérais bien qu'elle avait été sonnée une fois envoyée au sol. Le seul hic, c'était que la fillette était tombée avec nous. Ma main sur ses yeux servait surtout à éviter un second flash désagréable, mais je m'en servis pour serrer au niveau des tempes, pour qu'elle ne porte plus l'attention que sur moi.
Pitié, oublie la fillette, oublie les passants! J'ajoutais sur un ton mi-moqueur:

"La différence, c'est qu'un pacifiste peut aussi se montrer agressif. Surtout s'il s'agit de protéger des innocents. Je n'ai certes rien d'un guerrier, mais la couardise ne fait pas partie de mes défauts."

La petite se redressa avec lourdeur, et se mit à pleurer. Son épaule n'avait pas du tout apprécié la rencontre avec le pavé et semblait lui faire atrocement mal. Elle se redressa à l'aide de son bras indemne et commença à s'éloigner en appelant sa mère d'une voix cassée, avant de s'interrompre en se tenant la gorge. Sa trachée avait été écrasée. Celle qui était en-dessous de moi ne plaisantait vraiment pas. J'appuyai davantage mon genou sur sa poitrine, la privant toujours de sa vue, l'autre main levée prête à réagir à tout assaut.

"Je ne sais pas qui t'envoie, mais avec ton petit numéro, la garde ne devrait pas tarder à rappliquer. Et vu la situation tu n'arriveras jamais à me tuer et à t'éclipser à temps. La partie est terminée."

Je craignais déjà que quelques gardes ne suffisent pas à la maîtriser. A vrai dire, elle s'était montrée si inexpressive jusque là que je me demandais si, elle, craignait quoi que ce soit. Et une autre chose m'effrayait. Si le temple avait déjà été attaqué, ce n'était pas parce qu'on m'en voulait personnellement. En général il s'agissait des gens que j'abritais ou de quelques fanatiques agressifs d'un autre culte. Quelqu'un m'en voulait. La cible, c'était moi, et seulement moi.

"Qui t'envoie? Pourquoi veut-on ma tête?"

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