Encore à déambuler dans une forêt...qu’est ce que cela pouvait m’énerver de voir autant d’arbre et autant de verdure. Je ne comprenais décidemment pas pourquoi les elfes sylvains aimaient vivre dans ce genre d’endroit. Il n’y avait vraiment rien de plaisant à vivre ici. Il n’y avait aucune cité, aucune agitation, aucun bar, aucune bibliothèque et surtout aucune maison close. Bref c’était ennuyant. Déjà que traverser autant de verdure était pénible....alors vivre ici devait être une plaie. Cela devait être terriblement morose. Toutefois, il arrivait parfois que certaines forêts soient dignes d’intérêts et cela semblait être le cas de celle-ci, du moins si j’en croyais les livres d’histoire et certains grimoires.
D’après les écrits que j’avais pu parcourir, il existait une forêt un peu spéciale nommée forêt de Brocéliande. Cette dernière était un lieu original car c’était sensé être ici que la dame du lac, celle qui avait en sa possession Excalibur , l’épée du roi Arthur, et une quantité d’autres objets, habitait. C’était en tout cas ce que suggérait les livres. J’étais donc venue ici afin de vérifier si la légende disait vrai et s’il y avait possibilité de mettre la main sur le savoir de cette magicienne ainsi que sur ses reliques. Si je parvenais à découvrir ces trésors, je risquais avec de la chance de devenir la plus grande magicienne de cette ère mais aussi de parvenir à en terminer avec mon addiction qui jour après jour me pourrissait la vie en plus de m’égayer... J’étais venue ici également car j’avais entendu dire qu’un fantôme très puissant hantait cette forêt. D’après ce que j’avais pu lire sur le sujet, il était sensé avoir été enterré ici avec...son savoir ce qui était pour le moins prometteur. Il ne restait plus qu’à mettre la main dessus...
Malheureusement pour moi, j’avais été loin de me douter que cette forêt était si grande et serait si dangereuse...même pour moi. Pour un lieu sensé être magique, je n’aurais pas cru que j’aurais trouvé sur mon chemin des orcs mais aussi des araignées géantes. Les orcs n’avaient pas été bien difficile à tuer...bien au contraire. Il s’agissait de simples animaux qu’il suffisait de faire cramer à distance. Ils n’étaient que des cloportes sans aucun intérêt vu leur bêtise et vu l’absence de magie dans leur corps. Pour les araignées par contre...c’était une autre histoire comme j’avais pu le constater au détour d’un sentier.
En effet, alors que j’étais plongée dans mes pensées, j’avais été pris en embuscade par de multiples araignées. Au début, j’avais réussi à me défendre et à réduire en cendres ces créatures venues tout droit de l’enfer. Hélas, l’une de ces saloperies avaient réussi à me prendre par surprise et à me toucher avec son dard l’une de mes fesses ce qui m’avait fait gémir de douleur et qui m’avait plongé dans les vappes ce qui avait permis à cette abomination de tisser un cocon tout autour de mon corps.
Le transport de ce dernier à travers les arbres et les rochers n’avait guère été de tout repos comme je pu le constater à mon réveil. J’avais plein de courbature et me sentais quelque peu nauséeuse en plus d’avoir envie de ressentir toujours une vive douleur au niveau de mon postérieur. Décidemment, ces créatures n’étaient même pas tendre avec leurs nourritures. Elles n’avaient vraiment pas de respect pour la bouffe ni même pour la beauté et je comptais bien le leurs faire payer....ce que je fis sans plus tarder, en parvenant à bruler le cocon dans lequel j’étais retenue et en tuant l’araignée qui me transportait.
Sur le coup, je m’étais battue pour ma vie et donc mes réactions avaient été mue par l’adrénaline...mais par la suite....je pus constater deux choses. Déjà, en voulant me libérer de ma prison, je m’étais brulée les mains en lançant mon sort ce qui était assez douloureux. Il devait vraisemblablement s’agir d’une brûlure au premier degré...et je n’avais aucun moyen pour désinfecter et panser ces plaies. N’étant pas médecin et n’ayant aucune expérience dans le domaine des soins au niveau magique, j’allais devoir me débrouiller...
L’autre chose que je constatais était d’ordre plus trivial. Même si j’avais été en danger de mort, je n’avais pu m’empêcher de me dire que cette situation aurait pu être très...plaisante si à la place d’une araignée il y avait eu de véritables êtres vivants. En effet, à l’intérieur de ce cocon, qui était des plus confortables, j’aurais été à la merci de n’importe qui. L’on aurait pu me faire subir n’importe quoi et je n’aurais rien pu faire... Et puis le contact de cette toile qui collait à la peau c’était si grisant... que si je n’étais pas sûre de me faire manger, j’aurais volontiers retenté l’expérience avec l’une des araignées de cette forêt. Quel dommage de ne pas pouvoir vivre cela avant de retrouver la civilisation...
Soupirant, je décampais de ce nid le plus rapidement possible et repris ma route...route qui me mena à une clairière dans lequel se trouvait une cascade et un mini lagon. Même si je n’aimais pas les arbres et les forêts, je ne pus m’empêcher d’être subjuguée par cet endroit. Il s’agissait d’un paysage tout à fait magnifique. Cela aurait été un crime de ne pas profiter de ce cadre merveilleux.... et puis...il fallait que je soulage mes brulures et que je me débarrasse de toutes les saletés que j’avais sur la peau suite à ma rencontre avec les araignées.
Sans plus tarder, à l’instar d’un enfant qui découvrait la mer pour la première fois, je me débarrassais de tous mes vêtements et me jetais dans l’eau qui était à la bonne température. Soupirant d’aise, j’en profitais pour faire quelques brasses, puis décidais de commencer à dépouiller mon corps de la moindre trace de saleté...ce qui ne me prit que quelques minutes à vrai dire. Je voulus également en profiter pour soulager mon corps de la tension qu’il avait accumulé au cours de cette histoire...Hélas, mes mains étaient tellement brulées que malgré la douceur de l’eau, le simple fait de toucher ma peau...me faisait souffrir. En clair j’allais donc devoir me soigner avant de pouvoir soulager mon intimité qui suite à mon imagination fertile était un peu humidifiée...
Quelle plaie ! S’il y avait bien une chose que je n’aimais pas c’était bien de rester sur ma faim et tout ça à cause de stupide araignées qui m’avaient enfermé dans un cocon dans lequel j’étais si bien et dans lequel...l’on aurait pu me faire subir tant de choses...dans lequel j’aurais pu être à la merci de mes amants et amantes...dans lequel j’aurais tout simplement pu assouvir certains de mes fantasmes les plus inavouées... Penser à cela n’arrangeait décidemment pas mon état car je sentais mon excitation poindre le bout de son nez comme pouvait en attester non seulement mes tétons qui commençaient lentement mais surement à pointer... Rah j’aurais vraiment donné n’importe quoi pour pouvoir m’envoyer en l’air !
Alors que j’étais occupée à chercher un moyen pour ressentir ce plaisir qui m’échappait du fait ma situation, je fus apostrophée par une personne qui visiblement m’avait vu. Sur le coup, je sursautais et m’admonestais une claque mentale afin de maudire ma bêtise. J’avais tellement voulu me faire plaisir, que j’avais totalement oublié que j’étais dans une forêt remplie de dangers... Me retournant vers la personne et ce prête à me battre malgré l’état déplorable de mes mains, je remarquais que cette personne que j’avais pris pour une menace n’était nul autre qu’une elfe comme moi...une elfe qui d’ailleurs ne se gêna pas d’ailleurs pour balancer mes vêtements dans l’eau ainsi que les siens sous prétexte que le lac, dans lequel j’étais en train de me baigner, était en fait le lieu de résidence de la dame du lac et que celle-ci s’amusait à noyer toutes les personnes qui cherchaient à profiter de son domaine. Pour éviter cela, cette inconnue avait donc voulu faire une offrande pour éviter son courroux...ce qui l’obligea d’ailleurs elle aussi à faire une offrande.
Sur le coup, devant cette explication, je ne manquais pas de hausser un sourcil. C’était sans doute la malédiction, si cela était vrai, la plus stupide qui soit. Pourquoi une aussi grande magicienne que la dame du lac chercherait-elle à maudire les personnes qui oseraient se baigner dans ce lac ? Cela n’avait aucun sens à moins que ce lac ne fut l’endroit où reposait son trésor...ce qui m’étonnait quelque peu vu que l’elfe avait tenu à faire une offrande pour éviter son courroux... Bref cela n’avait aucun sens...sauf si...la dame du lac n’était pas une grande magicienne mais juste une pécore de plus ou si l’elfe n’était qu’une ignorante qui ne connaissait rien à la magie et qui décidait de colporter des racontars. Pour le coup, il y avait de fortes chances pour l’hypothèse la plus probable soit la dernière vu que les bouquins insistaient tous sur la grandeur de cette magicienne...
Soupirant, je regardais attentivement ma mystérieuse....salvatrice et ne pus m’empêcher de la trouver à mon gout même si je la trouvais bizarre. D’après les cicatrices sur ses jambes, la musculation de ses bras et son katana, je pouvais supposer qu’elle devait être une guerrière... guerrière qui avait un je ne sais quoi d’exotique. De par ces oreilles, il s’agissait indéniablement d’une elfe mais contrairement à moi elle n’était pas aussi fine...elle semblait plus robuste...et plus massive. A coté d’elle, je n’étais qu’une enfant dont on pouvait rompre le cou assez facilement. J’étais clairement vulnérable... Si l’on comptait en plus qu’elle avait une arme....j’étais, face à elle, totalement à poil...ce qui était le cas de le dire d’ailleurs....
...mais cela ne me gênait pas outre mesure vu que je n’étais guère pudique. Vu le nombre d’amants que j’avais enchainé dans ma vie et vu le corps que je possédais, j’éprouvais un certain plaisir à le montrer... alors que cette femme puisse mater mon corps sans vergogne ne me posait aucun soucis. A vrai dire, j’aurais été même flattée ! Et puis, je ne me gênais pas pour la dévorer des yeux... M’offusquer aurait été une belle preuve de mauvaise foi.
Ma mystérieuse interlocutrice s’était d’ailleurs présentée et portait le doux nom de Milva. Celle-ci me posa des questions d’usage mais plus que ces questions qui portaient sur mon identité et sur mes origines, j’avais le sentiment de percevoir en elle de la curiosité...qui ne demandait qu’à être assouvi ce qui sur le coup me fit sourire étant donné le fait que cela me fit penser à moi lorsque j’étais plus jeune.
«Heureuse de faire votre connaissance Miva, moi c’est Avali. Je viens de la cité de Silvermoon et je parcoure le monde...et vous de quel cité elfique venez-vous ? »
Bien entendu cette question avait été posée plus par politesse que pour autre chose. Savoir de quel royaume venait cette jeune fille ne risquait peut être pas de me renseigner beaucoup même si cela me dirait probablement à quel type d’elfe j’ai affaire. Toutefois, contrairement à la plupart des miens, je ne laissais pas d’antiques querelles elfiques obscurcir mon jugement et me fichais pas mal de savoir si cette espèce d’elfe était en conflit avec mon peuple. Tout ce qui m’importait je le savais déjà : à savoir que les miens étaient des elfes supérieurs...le reste avait bien peu d’importance...
...surtout dans cette situation. Même si Milva m’avait..hum..sauvé..., je demeurais en quelque sorte dans un piteux état ou plutôt mes mains étaient quelque peu...grillés. J’étais donc à la merci de cette elfe et j’allais devoir faire ce que je détestais faire à savoir demander un service. Et pourtant il le fallait bien !
« Je suis venue ici pour voir si les contes et légendes disaient vraies à propos de cet endroit. Je suis magicienne voyez-vous et comme tout magicien, j’essaie d’accroitre mes connaissances. Or je suis venue ici en espérant que peut être je parviendrais à découvrir des secrets dans cette forêt. Hélas, hormis rencontrer des orcs et des araignées, je ne suis parvenue qu’à me blesser. » Je lui montrais l’état de mes mains brulées « Vous serez-t-il donc possible de m’aider ? En temps normal j’aurais bêtement utilisé certains pans de mes vêtements en guise de pansement mais vu...notre offrande et n’étant guère une elfe des bois...je n’ai aucun moyen pour...soigner ou panser ces plaies. Si cela vous est possible....je vous en saurais gré »
Je lui souris afin de la mettre en confiance et lui fis signe de sortir de l’eau d’un signe de la main. Après tout que ce soit un racontar ou non, Milva semblait croire qu’une malédiction hantait ce lieu. Quand bien même, une offrande avait été faite, on n’était jamais trop prudent et puis j’imaginais que malgré tout l’elfe ne devait pas être trop à l’aise donc autant la mettre dans de bonnes dispositions afin qu’elle m’aide... et puis qui sait...peut être que si je la mettais dans de bonne humeur, je pourrais tenter avec elle...d’aller un petit peu plus loin.
« Sinon...qu’en est-il de vous ? Pourquoi êtes vous venu ici ? »