Bon Terka, c’est bien beau tout ça, mais t’as juste planté le décor, t’as pas mis de scénario !
Je sais, j’y viens. Or donc, le capitaine Crochet a un dessein (n’oubliez pas le « e ») bien plus ambitieux que la simple domination du Pays Imaginaire. Son objectif ultime : l’asservissement de notre monde. Enfin, nos mondes, puisqu’il y a la Terre mais aussi Terra… Non, chers lecteurs, vous n’êtes pas concernés, rassurez-vous.
Nous sommes le 21 octobre 1975 (calendrier du Pays Imaginaire). Mélusine, comme à son habitude, s’entraîne. Son épée tranche tous les mannequins comme de simples fétus de paille. Elle n’utilise pas la magie des fées, pas cette fois. C’est un entraînement physique et pas magique. La jeune femme virevolte entre les mannequins qui bougent selon des trajectoires aléatoires, les découpant avec une précision impressionnante, même si elle a encore pas mal de progrès à faire.
-Euh… Dame Mélusine ?
Elle ne répond pas. L’homme, qui essaye de suivre du regard la minuscule guerrière, hésite à insister, car sa colère est réputée faire couler beaucoup de sang. Mais elle ne se met presque jamais en colère, alors bon… C’est vrai.
-Dame Mélusine, le capitaine vous demande.
La fée s’arrête instantanément et se tourne vers lui. Les mannequins s’arrêtent de bouger, eux aussi.
-J’arrive.
Le temps de remettre un peu de poussière sur ses ailes, elle filait vers le Jolly Roger, le navire que le capitaine ne quittait jamais. Quand elle arriva sur le pont, tous firent une révérence respectueuse.