Difficile de cacher sa joie devant tous ses vautours quand son Amiral lui apprendra qu'il a été plus que généreux. Si il resta stoïque, le petit sourire de satisfaction sera perceptible, surtout devant un public qui fréquente quotidiennement des menteurs et des hypocrites. L'Amiral Foster venait de lui offrir une petite fortune commençant à avoisiner celle de sa famille. De quoi narguer son frère aîné. Et ce n'est que la première.
"Je vous remercie Amiral, se fut un plaisir de servir sous vos ordres."
Maintenant reste à savoir comment écouler le butin mais pour cela, il verra bien selon l'inventaire. Déjà, un petit plus à ses hommes semblent naturel à son tour, il n'est pas corsaire, n'a pas à donner une part du butin mais Foster non plus, bien que pour celui-ci c'est une question de ne rien devoir à William tout en gardant une bonne relation avec. Mais assez réfléchis qu'il recevra la lettre cachetée. Une invitation pour le prochain Cursus. Wil ne sait pas trop comment prendre la nouvelle, autant ça lui garantissait un avenir, autant si l'élite sont aussi dépravé que son frère et aussi arrogant que son père, il devra ronger son frein et jouer au faux-cul dans une assemblée de faux-cul. Il vous dira seulement que ce n'est qu'un mauvais moment à passer.
"C'est tout à fait compréhensible et merci de votre conseil, My Lord. J'y prendrais le temps d'y réfléchir."
Il en a déjà une vague idée mais ce n'est pas un mensonge, juste une formule de politesse parmi tant d'autres. Qu'il soit fils de comte n'y changera rien, il n'est pas spécialement attaché à ses terres. De toute façon, William peu être considéré comme quelqu'un qui a la bougeotte. Viendra assez vite le sujet comme quoi le capitaine a une personnalité un peu à part. Des ennemis, mis à part sa propre famille, il en a déjà depuis son passage à l'académie mais la différence est que maintenant avec une situation plus stable, les personnes qu'il risque de frustrer seront un poil plus chatouilleux.
Arriva enfin la dernière récompense mais au fil de la conversation, William commençait à se douter de sa présence. Lakrain s'y prendra en deux fois en présentant l'elfe mise au fer, bien plus apte à offrir des lettres de grande valeur qu'à présenter un trophée. Un agissement typique d'un bureaucrate au point que Will n'y en voudra même pas pour cette comparaison un peu maladroite. Le capitaine n'irait pas jusqu'à comparer une elfe à "cette chose" comme Lakrain semble considéré Weila mais pour quelqu'un d'inférieur, certainement. Après tout, ce n'est qu'une esclave, un individu qui n'a plus qu'une valeur marchande. Avoir une esclave à ses ordres n'est pas vraiment ce qu'il avait prévu, encore moins "se mettre à la mode" quand on sait que le prix des esclaves elfes ont explosés vu les résultats de la dernière campagne militaire mais soit, c'est toujours un don non négligeable, surtout qu'elle est visiblement bien enchantée. Il finira par recevoir l'acte de propriété des mains d'un secrétaire présent dans la pièce qui était un peu à part.
"Je vous remercie My Lords. J'espère revoir certains d'entre vous au Cursus."
Si on lui a dit de partir, c'est pourtant un peu vers le bureau qu'il se dirigea, plus particulièrement vers l'elfe. Cheveux blancs, virant sur la couleur du crystal et yeux couleur rubis, comme Will n'est pas spécialement insensible aux charmes des elfes, il a très bien compris où Lakrain a voulu en venir quand il a cherché à la comparer à un trophée. C'est clairement un trophée d'une prise de guerre, cette femme est magnifique mais William ne s'arrête pas là, il a entendu plusieurs de ses hommes de parler d'une elfe contre qui ils ont frôlé la catastrophe. Un trophée a une valeur aussi sur la manière dont on l'obtient et si sa capture a donné du fil à retordre, le trophée n'en devient que plus méritant. Pas comme ses nobliaux qui vont se veut jeter sur le marché aux esclaves pour avoir leurs elfes et se pavaner partout avec. Quelle bande de dépravés...
"Je suis le Capitaine William Hardking et dorénavant ton propriétaire et seul maître. Qu'est ce que tu attends ? Viens. Ses messieurs n'ont toute leur journée à attendre que tu partes."
C'est simple, c'est rapide et froid à la fois. Si il hésite ou montre un peu de faiblesse, ça sera en tirant la chaîne à son cou qu'elle la fera se dépêcher. Hors de question de perdre la face devant ses gens, surtout ses gens là puisqu'en temps normal, William se moque un peu ce que l'on pense de lui. Si un peu plus de conversation il devait y avoir, et y en aura certainement plus, ça se fera dans le couloir car Harding veut l'examiner d'un peu plus près. Voir sa santé, ne serait ce qu'en lui faisant ouvrir la bouche pour voir si elle n'a pas un problème dentaire ou un hématome qui ne se guérit pas aux bras et surtout au niveau du crâne ou de la tête. Pour arriver ici, après tout elle a emprunté la mer et certaine personne ne supporte pas l'océan et durant le voyage, elle a dû prendre des coups. Pendant l'examen médical du pauvre, le capitaine s'adressa à elle.
"Comment tu t'appelles ? Cursus, spécialité et même un peu de ton passé ? Et pas de détails larmoyants, je pense que tu as une idée qui je suis, je ne pense pas que tu me feras tiré une larme."