Pays maudit !
Ïrika marmonnait dans sa barbe en maudissant cet endroit. Il faisait trop chaud, il n'y avait pas un seul arbre fruitier ou de baies à l'horizon, elle était fatiguée et voilà qu'elle errait seule au milieu de nulle part, manquant de trébucher sur la moindre caillasse tant ses jambes peinaient à la porter. Elle s'était éloignée de la forêt et les coins d'ombres se faisaient ,rare. A ce rythme là elle allait se déshydrater et mourir bêtement au milieu de rien ! Non, pas question d'abandonner ! Elle devait trouver Caelan et retourner en Irlande reprendre sa place, libérer son clan !
Tenace, elle se forçait à avancer encore et encore, espérant apercevoir enfin un village où elle pourrait trouver de quoi boire et manger.
Les minutes s'écoulaient, puis une heure. L'Irlandaise était à bout de force et commençait à se dire que ses efforts seraient vains. Jusqu'à ce que, comme par miracle, une silhouette se dessine au loin, un peu en hauteur. La demoiselle plissa les yeux, la main en visière, tentant de voir de quoi il s'agissait. Étais-ce un mirage ? Une hallucination ? Non... un cavalier. Il lui fit signe.
Ïrika poussa un profond soupire de soulagement. Enfin, une âme ! La chance lui souriait, juste à temps.
La jolie rousse fit quelques pas supplémentaires, pour rejoindre le cavalier inconnu qui s'approchait. Oh, faîtes qu'il ne s'agisse pas d'un assassin ou d'un bandit ! Elle n'avait vraiment pas besoin de ça.
Lorsque l'individu arriva à sa hauteur, Ïrika ouvrit de grands yeux ronds, restant bouchée bée devant cette apparition. La monture, qu'elle pensait être un cheval, était en fait une créature bien plus grande, pourvu d'un regard reptilien... assez effrayant pour tout dire. Ce n'était pas pour la rassurer.
Heureusement, l'homme ne semblait pas menaçant, lui proposant même sa main pour l'aider à monter. Préférant prendre le risque de lui faire confiance plutôt que de mourir de soif, la jeune femme agrippa la main puissante de l'inconnu et se hissa sur la bête.
Lorsqu'on lui proposa de l'eau, Ïrika n'hésita pas une seconde et l'attrapa aussitôt pour boire de longues gorgées. Quel plaisir de sentir enfin de l'eau fraîche couler au fond de sa gorge ! C'était inespéré. Une fois réhydratée, laissant tout de même encore un peu d'eau au fond de la gourde, elle reporta son attention sur son sauveur qui lui tendit même de quoi se protéger du soleil brûlant. Autant dire qu'il avait une carrure impressionnante.
- Merci, si vous n'aviez pas été là je serais certainement morte de soif.
Elle enroula le foulard improvisé sur sa tête puis ajouta :
- J'ai fait naufrage, à plusieurs kilomètres d'ici. Je cherchais un village pour trouver de l'aide, mais je me suis perdue. Et vous ? Par quel heureux hasard êtes-vous en ces lieux ?
Il n'y avait pas l'air d'y avoir grand chose alentours. Mais finalement, peut-être y avait il un village non loin. Elle réalisa qu'elle ne connaissait pas le nom de l'homme et décida de commencer les présentations :
- Je m’appelle Ïrika.
Nul besoin de lui cacher son nom pour le moment, peu probable que ce soit un danger puisqu'il ne connaissait certainement pas les barbares du nord.