Immersion [pv Lollipop Du Vivier]

Journée orageuse à Seikusu. La chaleur avait été lourde, avec la fin de l'après-midi bon nombre de personnes étaient sorties de chez elles pour profiter de la fraîcheur qu'apportait la nuit, ou plus pragmatiquement pour se dépêcher de faire leurs courses avant que les magasins ne ferment.

Marek se baladait justement du côté du centre commercial. Le flot chaotique des humains poussant leurs caddies l'amusait presque autant qu'observer les innombrables imprudences et absurdités qu'ils commettaient au volant d'une voiture : comment était-il possible qu'un semblant de société soit maintenu avec aussi peu d'organisation ? Ce spectacle était d'un comique...

Hélas l'heure de la fermeture venait, le Formien arrêta de flâner pour sortir et se diriger vers le quartier de la Toussaint où il ''louait'' un appartement. Concrètement il ne payait pas le moindre loyer mais s'était contenté de s'introduire dans la demeure d'un couple parti en vacances. Tant qu'il ne faisait pas plus de bruit que la moyenne de l'immeuble, il n'y avait aucune raison qu'il soit repéré : les gens faisaient si peu attention à leurs voisins. Pas vu, pas pris.
Son quotidien était paisible, principalement occupé par des promenades dans Seikusu et ses environs. Néanmoins Marek n'oubliait pas sa mission, il effectuait simplement quelques repérages afin de pouvoir se situer dans la cité japonaise. Ensuite viendrait le temps de l'infiltration.

Son esprit cessa de vagabonder pour se concentrer sur le présent. Un détail le perturbait, sans qu'il sache de quoi il s'agissait. Une impression diffuse, mal définie.


Le crépuscule approchait, l'horizon rougeoyait, brusquement assombri par la lourde chape de nuages qui restait suspendue sur la région.


Marek changea de direction pour explorer un autre quartier avant de rentrer à son domicile d'emprunt. Le sentiment de menace diffuse lui collait à la peau comme un parfum tenace. Son instinct ne l'avait encore jamais trompé, il était suivi. Bien qu'il ne soit pas un prédateur vivant par et pour la traque, le Formien ne tenait pas à assumer le rôle de proie. Dos au soleil, son chemin le mena face à une vitrine où il scruta le reflet de la rue derrière lui. À une vingtaine de mètres derrière lui, une silhouette semblait effectivement marcher à même allure que lui, mais à contre-jour elle n'était qu'ombre parmi les ombres. Il poursuivi son chemin sans se retourner.


Le soleil se coucha. Lorsque le dernier rayon cessa d'éclairer la cime des buildings de la ville, comme obéissant au signal d'un invisible chef d'orchestre, des nuages commencèrent à tomber de grosses gouttes éparses, larmes tombant pour éclater loin en bas sur le bitume, qui bientôt se muèrent en une pluie diluvienne martelant le sol. La foudre suivit, flash de lumière éblouissant à travers les rideaux de pluie qui brouillaient les silhouettes.


Marek se mit à courir, autant pour échapper au déluge qu'à son mystérieux poursuivant. Il bifurqua et sauta une grille pour arriver trempé jusqu'aux os sous un auvent, où sur un panneau était inscrit : '' Horaires et tarifs de la piscine : En semaine : 8h à 18h… '', inutile d'en lire plus. L'endroit était fermé au public, donc idéal pour s'y dissimuler. Il sourit à cette pensée, et se dispersa en une nuée d'insectes qui escaladèrent sans mal le mur jusqu'à une aération assez grande pour y pénétrer. Entrer dans un lieu fermé, sans le moindre bris de verre, le moindre crochetage... Nombre de montes-en-l'air rêveraient d'une telle capacité.
La masse grouillante poursuivit son exploration, certains éléments quittant parfois le groupe pour explorer un recoin. Il traversa ainsi les vestiaires, avant d'être arrêté par un obstacle étrange : un bassin rempli d'eau à l'odeur chlorée. Étrange, sûrement un piège pour empêcher la vermine de passer.

Le Formien reprit forme humaine, et sauta sans mal au dessus du pédiluve en une grande enjambée. Les terriens manquaient visiblement d'imagination en terme de sécurité...
Il s'arrêta sur le coup devant un bassin bien plus grand. L'eau limpide, sans la moindre ride à sa surface avait un aspect irréel dans l'obscurité partielle, la pièce étant uniquement éclairée par les lumières blafardes des panneaux indiquant les sorties de sécurité et les éclairs intermittents visibles par la verrière du toit. Hésitant devant ce nouvel élément, le jeune homme s'approcha et se pencha. Son reflet le regardait. Une goutte tomba de ses cheveux trempés. Marek observa, fasciné, l'onde parfaite se propager, croître en cercles concentriques et s'écraser lentement sur les bords du bassin.
Puis il se retourna soudain.

Il se retourna trop tard.

But my words like silent raindrops fell
And echoed
In the wells of silence

Il faut narrer l'histoire depuis le début jusqu'à la fin. Sinon, qui pourra comprendre ? Personne. Revenons dans le passé, la machine à remonter le temps existe pour les narrateurs. Ils ont tous les droits sur leurs personnages, après tout. Mais ne les contrôle pas. Que c'était-il donc passé ? La journée était passé vite. Tu n'avais pas fait grand chose, c'est bien vrai. Tu avais profité de cette journée de Samedi pour te reposer et réfléchir à de nouvelles proies. Une attitude de prédateur qui cherche une nouvelle manière de vivre. Parfois, ton statut de vampire te torturait tant que tu te disais que tu pouvais arrêter de boire le sang humain et essayer celui des animaux. Pourtant à chaque fois que tu te retrouvais au moment où le sang te manquait ... Tu ne pouvais te résigner à choisir du sang qui était encore plus compliqué à avoir, moins nourrissant et avouons-le, vraiment pas bon.

Tu décides donc, en cette fin d'après-midi orageuse, de sortir te promener, chercher une proie pour la soirée. Tu n'es pas vraiment en manque, tu pourrais te battre, te transformer et régénérer sans problème, mais tu t'ennuies un peu et ça va t'occuper. Te voilà donc, dans la rue, habillée plus ou moins simplement. Pour une fois, jean's, corset blanc et veste sombre. Tes cheveux aux mèches blanches sont remontés en une queue de cheval. La chaleur moite des journées orageuse te dégoute particulièrement, humidifiant les humains d'une transpiration malodorante. Mais tu n'es pas sortie n'importe où. Là ou tu as le plus de chance de trouver une proie intéressante. Le Centre commercial. Tu flânais, libre de tout achat, ton flair à a recherche d'un sang ... qui passa devant toi. Un sang qui sentait bon la force, bon le gout sucré, bon ... quelque chose de plus. Tu ne pouvais pas mettre le doigt dessus, mais ce sang était différent. Différent d'à peu près tout ce que tu avais déjà gouté.

Ta victime était toute trouvée, ta fin de journée, ta soirée toutes tracées, ton but tout indiqué. Ce jeune homme brun était devenu en quelques secondes une victime, un homme traqué par une vampire intéressée ... autant par son sang que par son corps. Tu as bien des défauts, Lollipop, et celui de la chair est tout de même le plus particulier et compliqué. Mais, passons. Le centre commercial fermait. Certes. Il partait, tu suivais, une main dans une poche de ton jean, l'autre restant ballantes le long de tes courbes élégantes. Tes souliers étaient favorables à une longue traque, baskets confortables. Le Quartier de La Toussaint était moins vides que d'habitude; Tu suivais le jeune inconnu à une distance raisonnable, te laissant couler parmi les autres silhouettes du quartier. Et puis, tu avais une aide précieuse.

Ta colombe volait au dessus du jeune homme, le surveillant de prêt, prête à volait vers toi pour t'indiquer le chemin à suivre si tu le perdais. Doublement suivi, il était déjà cuit. Enfin. Si on voulait. Tu fronças tes sourcils noirs. T'avait-il remarqué ? Non, tu te faisais des idées. Il regardait juste une vitrine. Idiote. Tu soupiras, continuant de le suivre à la trace. Il allait falloir mettre fin à ce petit jeu du chat et de la souris, ta patience avait une limite définie et très proche. Tu accéléras le pas. Le soleil se couchait, il était hors de question de perdre ta proie en plein milieu du Quartier de la Toussaint ! La colombe arriva soudain en trombe. Ces animaux sentait la pluie et la haïssait comme l'homme haït la Mort. La colombe vint se perdre sur ton épaule et tu claques des doigts pour la faire disparaître. Pas besoin de paraître bizarre maintenant. Mais en tout cas, ton animal a bien deviné ... Voilà la pluie. Un déluge, un orage. Tu te retrouves trempée en seulement un fraction de seconde. Raaah ! Et ce jeune homme qui s'enfuit, courant, vite. Mais, non.

Tu es une jeune femme têtue. Ca sera lui et pas un autre. Tu cours toi aussi sous la pluie. Rien à faire de ta couverture. Tu le suis en courant, fermant parfois les yeux quand les éclairs te font trop peur. Parce que oui, tu as peur des éclairs et des tonnerres. Chaque personne a ses faiblesses, après tout. Alors que tu voyais encore sa silhouette, elle disparut au niveau de la piscine. Tu connaissais un peu les lieux, et voilà que tu ne vois plus rien. Il n'est pourtant pas entré ... Tu aperçois un nombre quelque peu étonnant de cafard qui monte rapidement sur le mur et s'engouffrent par le conduit. Non, ce n'est pas possible..? Qui pourrait ..? Tu n'auras jamais la réponse si tu ne vas pas voir par toi-même après tout ! Tu réfléchis. Si c'est pour te retrouver nue devant un ennemi ... Mais tu n'as pas d'autre manière ... Tu te transforme. Tes vêtements tombent sur le sol. Attrapant ton corset et ta petit culotte dans ton bec, tu te mets à voler. Inutile de préciser, qu'en tant que colombe transformée, tu as bien plus d'endurance et de force qu'un oiseau normal ? En tout cas, tu t'envoles. La piscine est dans le quartier de la toussaint, un carreaux menant sur les vestiaires est cassé. Il ne te faut rien de plus. Tu passes, et entres. Il y a bien quelqu'un, près du bassin.

Toujours transformée en colombe tu poses tes vêtements près du bassin, là d'ou son sort l'air chaud pour sécher culotte et corset. Il ne t'a pas vu, trop occupé à regarder son reflet. Tu hésites en te retransformer ou faire une petite surprise. Mais après il va falloir que tu t'habilles rapidement...Oh, tant pis, ce sang est trop plaisant à sentir, tu peux bien faire une folie ! Tu fonces sur le jeune homme qui se retourne.

Trop tard ! Arrivant rapidement sur lui, la surprise aidant, plus le coup de bec que tu lui mets dans l'épaule du côté de l'eau, il trébuche et tombe dans la piscine. Mouillé pour mouillé, après tout. Par contre ... Tu as mal calculé. Très mal. Te voilà retransformer en humain, soit. Nue, certes. Mais surtout. Dans l'eau. Trempée. Loin de tes habits. Et s'il se transforme réellement en cafard, un combat dans l'eau risque d'être ... terrible ? Et notons, que tu ne peux plus utiliser ton pouvoir de transformation avant quelques temps. Sinon, ça n'aurait pas été amusant.

<< - L'eau est bonne, n'est-ce pas ? Autant que ton sang, cher ange ? >> Tu souris. Et nage rapidement vers le rebord. Tant pis pour la nudité. Après tout, le repas avant tout.

   Une violente poussée le déséquilibre soudain et le fait tomber vers la surface miroitante... dont l'harmonie vole en éclat alors qu'il la traverse. Mais il n'a pas réellement le temps d'observer ce fascinant phénomène : le Formien n'a encore jamais nagé, et visiblement a du mal à utiliser ses souvenirs pour coordonner ses gestes.
Par contre il constate plusieurs choses : premièrement qu'un corps humain vêtu immergé dans l'eau a spontanément tendance à aller vers le fond. Deuxièmement que l'eau chlorée dans les yeux est désagréable mais supportable. Enfin, qu'il a une bonne capacité pulmonaire puisqu'il parvient à retirer sa veste, à enlever de force ses chaussures ainsi qu'à défaire la ceinture de son pantalon sous l'eau pour pouvoir remonter. Pourquoi ne pas simplement se disperser en petits Formiens ? Tout simplement parce que ces bestioles si pratiques pour s'immiscer dans des endroits exigus, escalader des surfaces sans prises ou même creuser des tunnels de taille réduite...sont incapables de nager.

   Alors qu'il donne une poussée au fond de la piscine, ledit pantalon reste au fond. Le Formien se retrouvant simplement en chemise détrempée, se tenant au bord de la piscine en cherchant dans la pénombre ce qui l'a propulsé dans le bassin.

   Une humaine. Enfin à première vue, même dans la semi-obscurité, aucun doute sur le sexe de la créature qui nage au milieu du bassin. Diable, qu'elle est séduisante ! À propos de quoi songeait-il à une capacité pulmonaire déjà ? Marek secoue la tête, et est ébahi par le culot de l'inconnue :

<< - L'eau est bonne, n'est-ce pas ? Autant que ton sang, cher ange ? >> lance-t-elle avec malice avant de se rapprocher. Elle n'a pas de mal à nager, elle.

   Son sang ? En voudrait-elle à sa vie ? Non, ça n'aurait pas de sens. Pas qu'on veuille le tuer, mais que l'on s'y prenne d'une façon aussi improbable ! Et appeler sa cible «cher ange» serait fort singulier, y compris pour une tueuse. Quoique l'étrange nageuse - par son irruption nocturne dans le plus simple appareil en ce lieu - avait immédiatement prouvé qu'elle était de nature originale.

« Que veux tu dire par mon sang ? », demande-t-il afin d'éclaircir la situation, toujours accroché au rebord contre lequel des vaguelettes viennent s'échouer. Méfiant de nature, il prend pourtant le parti d'afficher un certain amusement vis à vis de la situation. Après tout, il commençait à s'ennuyer durant ce séjour sur Terre.

« Tu en veux donc à mon sang ? Je suppose que tu n'es pas une simple humaine... », répond-t-il avec un sourire après qu'elle ait explicité ce qu'elle recherchait en le poursuivant.

« Pourquoi pas après tout ... », songe-t-il à voix haute, les yeux levés vers la verrière sur laquelle les gouttes continuent à tambouriner dehors.

« ...d'un autre côté, quand je rends un service je m'arrange généralement pour que ce soit donnant donnant. » ajoute-t-il les yeux rivés dans les siens avec un air rusé et... indéniablement aguicheur.
Malgré l'incongruité de la situation et le fait qu'il ne soit clairement pas dans son élément, Marek comptait bien tirer un aspect positif de cette rencontre imprévue.

[HRP Tiens, je viens de m'apercevoir que je suis spontanément passé au présent]

<< Tell me true, tell me why was Jesus crucified ? Is it for this that daddy died ? Was it for you? Was it me? did i watch too much TV ? >>

A vrai dire, tu n'étais pas sûre de ton coup. Mais apparemment ça a quand même bien fonctionné. Le voilà en train de respirer bruyamment, s'accrochant au rebord pour ne pas couler. Oh, il ne sait pas nager ? Quel dommage .. ! Enfin, c'était pas toi qui avait obligatoirement chercher à aller dans la piscine. Tu as suivi, et tu n'en es pas mécontente.  Une victime sur un plateau d'argent qui ne sait vraiment nager et qui a un sang si ... bon, ce n'est pas tous les jours qu'elle s'offre à toi de cette manière. Tu le dévisages, inscrivant les traits de son visage dans tes souvenirs. Il n'est pas laid, loin de là. A quoi penses-tu encore ? Tu aurais presque pu rire tant cela te paraît idiot, mais tu continues à le fixer, nageant en petite brasse pour t'approcher de lui.

Oh, tiens, il se déshabille ? Non, il essaie juste de ne pas se noyer. Mais ça revient un peu au même...Et tant mieux, après tout. Si lui a une belle vue sur ton corps nu, c'est normal que tu puisses toi aussi te rincer un peu l'œil. Tu souris doucement, de cet air calme qui te caractérise. Il a l'air un peu étonné, l'espace de quelques secondes, avant de demander un peu de clarification. Mais c'est avec plaisir que tu vas lui expliciter ce que son sang veut dire pour toi. Après un sursaut soudain quand un éclair et un lourd tonnerre te surprennent, tu avances encore un peu vers lui, tes pieds battant dans l'eau pour rester à la surface. Souriant en coin, malicieusement tu jettes un regard au cou de ta victime, une mèche de cheveux trempée chatouillant ton nez.

<< - Ton sang, ton sang ... Je voudrais connaître son gout et m'en nourrir un peu. Tu vois sans doute l'idée ? Je voudrais sentir ton sang dans ma gorge, tester son acidité et son amertume, savoir s'il s'agit d'un grand cru comme il a l'air de se vendre. >>

Ton sourire est un peu mystérieux et tu fermes tes yeux calmement, écoutant le son doux de la voix de cet inconnu. Une simple humaine ? Non, non, tout comme lui, tu n'es pas un inutile humain qui ne sait rien faire de ses mains et de son esprit. Tout comme lui, tu es bien plus que ça, tu es un prédateur, un supérieur. Tu avances encore un peu en quelques brasses près de lui. Si tu tendais la main, tu pourrais le toucher. Tu lui lances un regard étonné. Oh, il accepte ? C'est peu souvent qu'on s'offre à toi avec un sourire, qu'on s'offre à toi en réfléchissant que ce n'est pas une mauvaise idée de donner son sang à une vampire qui le lui demandes si gentiment. Tu lances un regard aux éclairs qui t'arrachent des frissons de peur. Raaah, c'est terrible d'avoir peur d'une chose aussi innocente que des éclairs...

<< - Cela me paraît tout à fait ... honorable. >> Au sourire aguicheur de l'inconnu si aimable, tu réponds par un sourire amusé, passant ta langue sur tes lèvres d'un air un peu affamé et quelque peu vulgaire. Riante, tu hausses tes sourcils, lui demandant aux traits de ton visage ce qu'il pourrait vouloir comme compensation.

Tu avances encore vers lui, passant ta main gauche sur la chemise trempée du jeune homme, tes doigts un peu griffues exerçant une pression contre le torse de cet inconnu. Entr'ouvrant ta bouche aux crocs acérés, tu approches tes lèvres de son oreille, ta langue lapant quelques secondes le lobe de l'oreille de l'inconnu d'un air joueur. Un air joueur, oui mais aussi assez explicite, puisqu'il te plaît. Puis, tu ne rencontres pas souvent un homme qui se transforme en cafard. Ta main droite se perd dans le dos du jeune homme, tes lèvres froides caressant la peau de Marek.

<< - Mais ça serait dommage si tu ne pouvais pas profiter de la compensation, mmm ? >>

 Et soudain, il sent tes dents sur sa gorge qui vont pour pénétrer la peau. Mais peut-être qu'il va pouvoir éviter de se faire sucer le sang par surprise. Ton menton est immergé dans l'eau et tu te tiens à lui pour ne pas te noyer. Ouais, tu te tiens à une bouée humaine alors que tu veux lui prendre son sang, c'est user de ta victime pour pouvoir mieux l'attaquer.

   C'est la première fois que l'on complimente le Formien sur son sang ! Cela dit, après réflexion, il est logique qu'il soit différent de celui des êtres humains : après tout il reste détectable par les autres Formiens et a également des propriétés régénératrices peu communes... En tout cas le compliment le fait sourire. Comportement typiquement humain : être sensible aux flatteries même lorsqu'elles ciblent quelque chose dont on n'est pas responsable. Peu importe, après tout ces sentiments issus de sa pseudo-humanité sont peut-être déroutants, mais participent à le faire passer pour un vrai humain. Même si en l’occurrence le pot aux roses a été découvert bien vite.

   Quoiqu'il en soit, le fait qu'on veuille consommer un peu de son sang ne le dérange pas. D'autant plus s'il s'agit d'une exquise créature. Créature qui l'intrigue d'ailleurs, alors qu'elle le touche il perçoit quelque chose d'étrange, de presque faux. Elle n'est certes pas tout à fait humaine, ne serait-elle pas tout à fait vivante ? Un cadavre exquis, voilà qui ne manque pas de l'intriguer, surtout que la belle témoigne pourtant d'une ardeur vivace.

   La vampire sursaute pour la deuxième fois lorsque la foudre les illumine une nouvelle fois, suivie de près par le rugissement assourdi du tonnerre. Ses pupilles écarquillées l'espace d'un instant contrastent avec l'assurance qu'elle affichait une seconde plus tôt. Puis elle retrouve son air mutin, se fendant même d'un passage quelque peu provocateur de sa langue sur ses lèvres. Miam, elle n'est pas seule à être alléchée.

   Elle se colle à lui, Marek sent ses ongles sur son torse à travers le tissu, sent sa langue effleurer la peau, sent son souffle tandis qu'elle lui susurre à l'oreille de sibyllines paroles.

« Sous entends tu que je pourrais être trop affaibli pour … réclamer compensation ? », demande-t-il faussement offensé, prêt à en rire.

    Le rire s'éteint dans sa gorge lorsqu'il sent soudainement la pointe aiguë des canines de la sculpturale créature. En un instant son esprit repasse en état d'alerte, son inconscient hurlant à son corps de se débattre, puis de fuir ou combattre cette présence qui cherche à lui nuir et...
Sa panique retombe une fraction de seconde plus tard. Pourquoi s'inquiéter ? En dernier recours il trouvera bien un moyen de fausser compagnie à la belle si elle se montre trop dangereuse, et puis il serait dommage de passer à côté d'une telle expérience.

« Fais-le. », souffle-t-il tout en enlaçant la vampire de son bras, la rapprochant de lui tandis qu'il ferme les yeux.

   La sensation est...étonnante. Simultanément nouvelle, douloureuse et grisante. Il ferme les yeux, la serrant fort contre lui d'un bras tandis que l'autre les retiens toujours hors de l'eau. Pas pratique pour un manchot de câliner, mais il ne fait pas le difficile. Il savoure tout simplement.

   Dès qu'elle décolle ses lèvres de son cou, sa bouche attire la sienne pour l'embrasser passionnément quelques secondes, puis il la relâche, planta ses yeux dans les siens.

« Je suis sûr que tu peux faire mieux... », la provoque-t-il, joueur. Par ce demi-compliment il sous-entend qu'il se doute bien que cela ne fait que commencer, que sa partenaire n'a pas abattu toutes ses cartes.

<< Les chats auraient neuf vies ... J'espère que tu en as autant. >>

Il ne sait donc pas qu'un vampire est d'abord un être mort ? Avant d'être une créature suceuse de sang, un vampire est un corps mort qui ne se décompose pas grâce au fait qu'il se nourrit du sang de ses victimes. Sinon, malgré ta beauté de jeunesse, il offrirait bien moins gentiment son sang à une chose pleine de rides et sans cheveux, mieux qu'un squelette mais aussi bien qu'un corps en décomposition, chose que tu serais si tu ne te régénérais pas. Il est donc l'homme ou la créature qui peut se mousser de te rendre une apparence tout à fait normale, jolie et belle. Enfin, tu ne l'as pas encore perdu cette apparence juvénile mais ça pourrait ne pas tarder. Bref, passons, explications données et claires, tu es donc morte, ce qui explique le fait qu'il te trouve un peu fausse. Tu es morte, froide comme une morte mais tu vis dans ta mort. Oui, c'est tout un programme, tout une manière de vivre, c'est la "vampire" maner of life.

En tout cas, ta peur des éclairs n'est pas passée inaperçue. Mais, ce n'est pas important, maintenant que ton repas est si près de toi, à ta portée comme si c'était tout à fait normal. Il lui donne faim, soif, comme un mets appétissant, un repas de riche que tu comptais déguster, qui était offert par la victime, qui plus est. Tu souris doucement, laissant échapper un léger rire amusé. Ce jeune homme était terriblement charmant et avant d'essayer de le mordre, tu passas un doigt sur la veine en murmurant calmement.

<<  - Qui sait ..? Ca serait dommage, tout de même .. >> Ton sourire en coin s'étira avant de disparaître sérieusement.

Il passe son bras autour de toi, te rapprochant encore de son cou. Et, puisque tout avait si bien commencé, le comble, il t'autorise à le mordre. Oh, tu vas te délecter de son sang qu'il t'offre de bonne foi et tu vas plus en profiter que lorsque te te bats pour l'avoir. Celui-là, tu l'as mérité par ta beauté et la gentillesse d'un jeune homme inconscient. Tes canines entrent doucement dans la peau, un petit suçon se faisant entendre ta langue caressant la peau entre les deux trous de la morsure. Tu suces le sang goulument, une main agrippée à l'autre côté du cou du jeune homme, grattouillant les cheveux bruns de ta victime. Le sang passe dans ta gorge, chaud et gouteux, coule le long de ton menton quelques secondes et se dispersant en petites goutes dans l'eau de la piscine. Un petit gémissement de plaisir t'échappe alors que tu lâches son cou après quelques minutes de pompage d'énergie.

Ta langue passe sur tes lèvres juste pour enlever le sang qui avait coloré ta bouche. Ton visage a pris une couleur rosé comme si tu étais pompette, tes yeux sont un peu plus coloré que d'habitude, moins pâles et ton sourire est celui d'une enfant heureuse qui vient d'avoir le plus beau des cadeaux à Noël : son ratio de sang. Tu ne t'y attendais pas, et quand tu sens ses lèvres s'écraser contre les tiennes, mélanger leurs salive avec la tienne, tu fermes les yeux de bonheur. Après le plat principal, voilà un dessert qui paraissait être très agréable. Tes yeux pétillent de plaisir, reflétant ceux du jeune homme, alors que tout sourire en coin s'étire doucement, plissant tes yeux d'une sorte de joie calme.

<< - Je peux faire tellement de chose ... >> Tu le susurres, reprenant ses lèvres entre les tiennes, savourant le baiser comme tu as savouré le sang, ta langue se joignant à la partie. Lachant les lèvres de ton partenaire tu le fixes encore un instant, avant de t'éloigner dans l'eau, son bras un instant étonné n'étant pas assez rapide pour te garder auprès de lui, le laissant accroché à son rebord, à quelques mètres de toi. Ce soir, c'est toi, qui est joueuse << - Comme me faire désirer ... >> Tu lui fais signe d'oser s'aventurer vers elle, de nager jusqu'à elle, se jouant de lui et de sa non-capacité à survivre s'il vient au milieu du bassin. << - Ou même te laisser en plan .. >> Un tonnerre te contredit, un frisson parcourant tout ton corps nu, tes pieds battant encore plus rapidement sous l'eau pour te tenir à la surface. << - Ou encore te noyer. >> Es-tu une plante venimeuse qui tue ses amants après avoir usé d'eux ? Non, tu fais cela juste pour voir ce que lui, peut faire, juste pour t'amuser. Non, bien pire. Tu n'as pas une apnée de folie, certes, mais tu ne peux pas te noyer non plus, enfin, pas totalement, pas vraiment, pas réellement ... Et l'idée lubrique qui vient de naître en ton esprit est trop amusante pour que tu laisses passer l'occasion. Tu lui laisses tout de même encore le temps d'agir comme il veut, avant de mettre en oeuvre ta p'tite idée.

Il va avoir peur, car te voilà plongée sous l'eau et en quelques battements te voilà à son côté, sous l'eau, pouvant mettre en application la menace que tu proférais un instant auparavant. Pourtant, s'il sent ta main sur son corps ... ce n'est pas particulièrement pour l'noyer. Alors que tu réapparais à la surface, collée à lui, ta main plaquée contre son membre, sourire malicieux et pour le moins pervers aux lèvres, ton visage et tes cheveux encore plus trempés, tu laisses échapper un doux murmures.

<< - On parlait de compensation ... ? >>

Après la délicieuse ''collation'', aussi agréable pour la gourmande que pour son repas, la vampire restait visiblement d'humeur taquine. Elle le provoquait même sans vergogne, était-ce un trait de caractère habituel chez elle ? Était-ce le fait de s'être nourrie ? Ou bien un effet de l'ingestion son sang en particulier ? À bien y réfléchir, il n'avait pas la moindre idée des propriétés de celui-ci, encore moins sur ce qui tenait de métabolisme à un être défiant les lois de la biologie.

Bah ! Au diable analyses, observations et conjectures ! La situation ne se prêtait pas à de tels jeux de déduction, mais bien plus à des jeux de dimension physique et, pourquoi pas, à des joutes verbales. Alors qu'une réplique à sa menace de noyade allait franchir ses lèvres, la malicieuse créature s'immerge à nouveau, le laissant décontenancé.
Et voilà qu'elle le nargue, envisagerait-elle sérieusement de lui fausser compagnie ? Voire de se débarrasser définitivement de lui ?
Cette petite vexation est de courte durée puisque quelques brasses plus tard, la belle ressort près de lui, tentatrice. Et tactile, ses doigts agiles se sont posés sur son membre, ce seul contact l'électrisant. 

<< - On parlait de compensation ... ? >>, murmure la délicieuse effrontée.
<< - Je l'attend avec impatience ... >>, répond-t-il avec un sourire prometteur.

(HRP c'est court, navré ^^' j'ai du mal à continuer sans "empiéter" sur les actions de ta personnage)