Hold up [Rock]

Quand Voodoo poussa la porte vitrée de l'Aichi Bank, le regard du vigile, ordinairement placide, s'éclaira un peu. Il faisait chaud ce jour là, sacrément chaud même, la température atteignant facilement les 35°C et la jeune femme avait mis un short coupé court et un haut de coton blanc* qui mettait en valeur son imposante poitrine, raison pour laquelle le factionnaire était tout émoustillé.

Bien entendu, grâce à son pouvoir cryogénique, elle ne souffrait nullement de la chaleur torride qui s'était abattue sur Seikusu, son corps étant constamment "au frais" mais le temps était idéal pour arborer une tenue estivale.

L'intérieur de la banque était spacieux, bien éclairé et climatisé (ce qui ne faisait pas une grande différence pour la jeune femme). Voodoo traversa le hall au sol et aux colonnes de marbre, se dirigeant vers les guichets. Contrairement à la plupart des bâtiments de Seikusu, qui étaient modernes, celui de l'Aichi Bank avait un cachet ancien ; en fait il ressemblait un peu à l'une des grandes banques américaines de la côte Est tant par son aspect extérieur que sa décoration intérieure (ce que Priscilla appréciait).

Il y avait du monde ce jour là, aussi attendit-elle patiemment à l'une des queues. Voodoo ne désirait rien que moins déposer de l'argent liquide sur son compte.

* Comme sur mon avatar.

Alors que Rock était finalement en congé, ce qui était arrivé tardivement, bien que les étudiants et autres lycéens, le fussent déjà depuis quelques semaines. En effet, malgré cela, l'équipe administrative du lycée avait du préparée la rentrée prochaine, même si cela n'était que dans un bon mois désormais. Quoi qu'il en fût, cela n'avait pas changé son style vestimentaire, un pantalon noir, une chemise blanche, à manche courtes pour des raisons évidentes, et une cravate bleu-vert. La paye était tombée, et le bureaucrate se dirigeait donc vers sa banque, en plein cagnard, ce qui le faisait transpirer. En effet, il lui faudrait retirer de l'argent, car son propriétaire le tannait à chaque fois pour être payé en liquide au lieu qu'on lui fasse un chèque. L'homme n'avait donc guère le choix.

Rock arriva donc dans celle ci, et souffla un bon coup, tout en sortant un mouchoir pour essuyer la transpiration sur son visage. En effet, il faisait bien plus frais à l'intérieur, et le jeune homme fut bien content que la climatisation ne soit pas en panne. Mais, en relevant la tête, il vit un monde fou en train de faire la queue aux guichets.

- Décidément, il y a toujours du monde dans ce genre d'endroits !

Et ce n'était pas à cause de la climatisation, bien que cela ait pu être un prétexte pour tout autre lieu comme les centres commerciaux. Non, dans les banques, s'était comme dans les bâtiments publics, on trouvait toujours du monde pour demander des renseignements ou diverses autres raisons. Le jeune homme se glissa alors dans l'une des files d'attentes, sans se soucier de savoir si s'était la plus courte ou non. En effet, la plus courte ne signifiait pas la plus rapide, puisque cela dépendrait des affaires, et du temps que l'employé mettrait à les résoudre, des clients. Rock savait qu'il était là pour un petit bout de temps.

Malheureusement pour lui, le temps allait s'écouler de façon très lente, ce qui est assez logique dans ce genre de moment où l'on ne fait qu'attendre. Mais, le pire restait à venir, quand au bout d'un moment, des hommes cagoulés, une bonne poignées, cinq donc, si ce n'était plus, se firent voir et se mirent à crier au hold up. La panique se rependit évidemment, mais le coup avait visiblement été préparé, car l'un des hommes, après avoir assommé le gardien près de l'entrée avait actionné la fermeture de la grille, et de toutes celles aux fenêtres. Ainsi, employés, clients, et voleurs, qui se lançaient donc dans une attaque de banque avec prise d'otage, étaient coincés à l'intérieur de la banque.

- Aller, tous le monde coucher et les mains sur la tête !

Lâcha l'un des hommes en tirant en l'air pour faire bonne mesure, avant que les clients ne commencent à obtempérer. Rock murmura un "manquait plus que çà" en faisant ce qu'il était demandé, mais fut entendu, et il reçu un coup de pied dans l'abdomen.

- Ca te pose un problème blanc bec ?

Lâcha un autre homme, qui était donc le plus proche du salariman. Rock ne préféra pas répondre de peur de se prendre un coup supplémentaire, que la réponse soit dans le sens de l'homme ou non !

Au début, elle ne comprit pas ce qui se passât. Elle entendit le mot "Hold up" mais ne réagit pas tout de suite, pensant à une mauvaise blague, mais ce fut quand elle vit les mouvements et les cris de panique qu'elle réalisa que la banque venait d'être investie par un gang armé.
L'un d'entre eux, sûrement le chef, actionna un mécanisme qui fit s'abattre des grilles de fer solides aux portes et aux fenêtres de l'établissement, empêchant ainsi toute tentative de fuite.

- Allez, tout le monde coucher et les mains sur la tête !

Cette injonction fut suivie par un coup de feu en l'air qui provoqua une réaction des plus instantanées : tous les clients, Voodoo compris, obtempérèrent. Nul besoin de s'attirer leur colère et de prendre ainsi un mauvais coup. C'est ce qui arriva d'ailleurs à un jeune homme qui avait certainement dire quelque chose qui n'avait pas dû plaire à l'un des gangsters : il se prit un coup de pied dans le ventre.

Voodoo fronça les sourcils. Elle n'aimait pas cette démonstration gratuite de brutalité et entendait bien la lui faire payer : se concentrant, elle souffla légèrement et une mince couche de givre se forma sous les pieds du braqueur qui glissa et tomba lourdement au sol, se retrouvant ainsi les quatre fers en l'air.

- Merde ! jura-t-il, avant de se relever tant bien que mal. Font chier avec leur sol de marbre à la con... maugréa-t-il.
- T'as fini de faire le con ?!
- Oh, ta gueule...
- C'est fini vous deux ?!

Beugla le chef. Voodoo sourit : qu'ils s'engueulent entre eux, comme ça ils feront des conneries et perdront du temps. Elle espéra que personne n'aie remarqué la manifestation de son pouvoir ; mais elle était confiante : les clients étaient trop paniqués pour avoir remarqué quoi que ce soit et elle n'avait utilisé qu'un chouia.

Mauvais jour pour venir retirer de l'argent à la Banque. En effet, avec le contexte actuel, un Hold up, Rock pouvait dire adieu au montant du loyer qu'il était venu retirer. Oh, pas que cela lui serait retiré du compte malgré tout, non, simplement que la succursale n'aurait plus de liquide une fois le braquage terminé. Et là encore, le jeune homme ignorait quand ce dernier se terminerait, car avec la prise d'otage en plus cela pourrait durer des heures si la police venait à arriver. Ce qui n'était pour le moment pas le cas, et les hommes masqués commencèrent donc leur office.

Rock, grimaçait de douleur, dans sa position couchée, puisqu'à peine l'attaque avait elle débuté qu'il avait morflé à cause d'une simple réflexion, là où d'autres laissaient entendre leur peur par des cris ou autres plaintes. En tout cas, l'homme ne tarda pas à glisser et se retrouver sur le cul, ce qui ne manqua pas de faire sourire le bureaucrate au sol, sans que personne, chez les braqueurs du moins ne l'aperçoive, trop occupé à se disputer entre eux suite à cette chute.

Celle ci était étrange tout de même, puisque même si le marbre du sol était réputé pour être glissant, il ne l'était pas à ce point, ou du moins le pensait il. En tout cas pour une personne normale et qui ne se laissait pas distraire pour commettre ce genre de maladresse.

- Toi tu viens avec moi !

Dit celui qui semblait être le chef à l'un des employés de la banque, avant de le relever et l'amener de forces dans une zone arrière. Sans doute se faisait-il tout simplement conduire au coffre. S'est alors qu'un coup de feu retentit, Rock mit ses mains sur sa tête pour se protéger machinalement, avant qu'un cri de douleur d'un des braqueurs ne se fasse entendre.

- On veut jouer au héros, monsieur le vigile ?

Cria alors un autre au garde tremblant qui s'était relevé et tenait maladroitement son arme à cause de la peur. Cela ne l'avait pas empêché de blessé à l'épaule le gangster visé. Il n'eut pas le temps de répondre quoi que se soit que le second homme tira et abattit le vigile, créant un nouveau mouvement de panique, ou du moins sonore, puisque les clients étaient trop terrorisés pour bouger, hormis détourner le regard et pleurer.

*Espèce d'enfoiré*

Se contenta simplement de penser Rock, qui étrangement, bien qu'il ait peur, laissait sa colère montée, et son regard n'avait pas été détourné de la scène. D'ailleurs, quelqu'un avait du déclencher une alarme silencieuse, car les son des deux tons des voitures de police ne tarda pas à se faire entendre à l'extérieur, et tout ce qui s'en suivit donc. A moins que cela ne soit un passant à l'extérieur qui ait donné l'alerte. Ce qui ne changeait finalement rien à la situation, hormis que cela allait considérablement rallonger le calvaire des clients prisonniers.