Gabriel avait les boules, forcé de sortir de son lit aux aurores, il avait du venir en moto comme ça, au petit matin, sans même avoir petit-déjeuné., mais bon, le cime n'attend pas, c'était bien la seule chose vraie sur le crime, car oui, le crime paie et plutôt bien à ce que l'on disait, mais bon, en moto il trouvait qu'il faisait un peu frisquet. Bon, en même temps, invariablement vêtu d'un jean, d'un tee-shirt, et en bonus, de son cache poussière délavé, ouvert, il avait de quoi se les geler un peu à fond dans les rues, oui, à fond, Gabriel n'était pas assez patient pour que ça se passe autrement, et surtout aujourd'hui ! Pourquoi aujourd'hui ? Peut être que c'était à cause de l'arrêt soudain de la clope...
Bon, la scène de crime...de longues banderolles jaunes interdisaient l'accès où se pressaient des journalistes bien matinaux. Dès qu'ils virent le policier arriver ils se jetèrent sur lui comme des fauves sur de la viande fraîche, Gabriel les ignora superbement, ne lançant qu'une très simple réplique passe partout dans le seul but de les calmer.
« Écoutez, laissez la police faire son travail, dès que j'aurais de plus amples informations, croyez bien que vous en serez les premiers informés. »
Ce fut le seul commentaire qu'il leur lança en pâture avec un regard dédaigneux et il franchit la barrière. Il n'aimait pas ça, il n'aimait rien de toute manière. Il porta la main à la poche intérieur de son trench coat, machinalement à le recherche de sa clope matinale, avant de se rappeler que ce qu'il appelait une clope matinale n' »tait rien de plus que ce qu'il avait arrêté il y avait deux jours. Putaiun, ça lui manquait déjà. Il s'adressa au policier de garde.
« Qu'est-ce qu'on a ? »
« Un macchabée, lieutenant. »
« Non, sans blagues ? »
Pure ironie, putain, ça l'énervait les gens aussi con que des manches ! Il serait pas venu sans qu'il y ait un macchabée, c'était la seule chose qui le faisait se déplacer à par une ex à fourrer...euh, vous voulez vraiment que je développe cette locution ? Si j'étais vous je n'y ferais pas gaffe en fait, j'oublierai ça bien vite, ouais, voilà, le sens le plus vicié possible pour un vicieux...
« Et quoi de plus ? »
« Bah, la légiste est pas encore arrivée... »
Oh putain de merde...ça le gonflait déjà, et voilà qu'il avait déjà un problème, les légistes avaient un pépin, ils étaient restés trop longtemps au lit, incapable de se lever ? Pff....quelle bande de salopards...incapable d'être là à l'heure ! Enfin bon, quelqu'un semblait être prêt àlui parler, il se tourna et regarda la personne d'un aoir dédaigneux. Il s'agissait de la personne qui avait découvert le corps et pendant qu'il parlait, il prit tout en enregistrement audio. Enfin, on vint l'interrompre, le légiste était arrivé. Il prit congé et et attendit le....euh...enfin la légiste. A ses premiers propos il se contenta, d'un ton sec de répondre :
« Lieutenant, et oui, je veux bien les entendre. »
En même temps, il n'avait pas forcément le choix. Enfin bon, les conclusions étaient intéressantes, coups de couteaux, cœur arraché, cage thoracique défoncée. Et personne ne semblait avoir entendu le moindre cri...étrange....
« Et sinon, niveau hémoglobine, les coups ante ou post mortem, victime déplacée ou tuée ici ? Je pensais que votre rapport préliminaire serait un peu plus poussé que cela...enfin bon...j'imagine que j'en attendais trop. Oubliez mes dossiers la prochaine fois, je crois que ces mêmes déductions auraient pu être faites par moi, et un peu plus tôt... »
De toute manière il était de mauvaise humeur, il fallait bienque quelqu'un prenne immédiatement ou il ne tiendrait pas la journée...