La sonnerie amena avec elle une soudaine troupe de lycéens, qui arrivait lentement au gymnase, et en boucan, puisque tous discutaient sans doute de leur week-end. Notre professeur savait attirer l'attention sur elle, puisqu'elle sut capter les yeux et les mots de tout le monde, en demandant simplement comment s'était passé leur week-end à tous, sujet que justement tous avaient sur les lèvres. Maintenant que tout le monde était retourné vers elle et qu'elle avait toute l'attention dont elle avait besoin pour commencer les cours, elle débuta l'heure avec de classiques échauffements... un petit trot banal, qui heureusement pour ma poitrine ne dura pas longtemps, pour laisser place aux étirements. Ah, les étirements. Je ne pus m'empêcher d'afficher un large sourire en voyant que a plupart de la classe, en majorité des garçons, s'évertuaient à se tordre dans tous les sens possibles pour avoir la meilleur vue qu'il soit des courbes de notre cher professeur de sport. Car oui, lorsque votre professeur est de dos, jambes écartées, et se penche en avant pour que ses mains s'aplatissent au sol, tête à l'envers et ainsi poitrine tombante, avec au premier plan un merveilleux fessier bien musclé, difficile pour nos camarades masculins de se concentrer... Parfois c'était incontrôlable, l'un d'entre eux tombait à force de déconcentration et s'affalait au sol, tirant un fou-rire à la classe entière. Aujourd'hui, pas de matage raté, uniquement quelques déséquilibres rattrapés de justesse. Les étirements étaient un bon moment à passer pour moi; ma souplesse, déjà naturelle, était accentuée par quelques cours de yoga que j'avais pratiqué il y a des ça quelques temps. D'ailleurs, une reprise ne me ferait pas mal. Ces étirements me rappelaient un peu mes anciennes séances de yoga, qui me détendaient bien agréablement. Inspirer, expirer, tout en effectuant de mouvements lents avec souplesse; on avait l'impression de prendre contrôle de son corps et de son esprit, détendu. Et cela ne faisait jamais de mal avant une bonne partie de handball, qui se déroula dans la bonne humeur, comme à chaque cours de sport concernant des jeux de ballon.
Une fois le cours terminé, regardais les élèves se ruer vers le bâtiment où se trouvait les douches et les vestiaires. Je pris le soin de récupérer mon sac et de trottiner jusqu'au bâtiment. Peut-être avais-je une chance de... eh non. Une fois rentrée dans la salle des douches des filles, après avoir croisé le regard rieur de quelques garçons qui allaient rejoindre leur salle de douche mais ne pouvaient s'empêcher de traîner des pieds lorsqu'ils passaient devant la porte de celle des filles dans l'espoir d'y apercevoir un bout de sein ou de fesse, je pus me rendre compte que toutes les places étaient prises. Voilà pourquoi certaines personnes s'y ruaient, parce qu'il n'y avait pas toujours assez de douches pour tout le monde. Je soupirais. Tant pis, je n'aimais pas me presser, j'allais attendre qu'elles s'en aillent. Certaines se douchaient ensemble pour ne pas avoir à traîner. Je n'étais assez proche d'aucune de ces filles pour me le permettre, et même; cela était assez gênant.. mon premier souvenir d'une douche commune était bien trop fort pour que je me permette d'en refaire une sans avoir d'arrières pensées. Certaines d'entre elles, pudiques, préféraient porter un maillot de bain pour se doucher, ou user d'une cabine fermées, mais il y en avait que trois ou quatre. Etant assez timide, il m'arrivait d'user de cette technique du maillot de bain, mais aujourd'hui, mon sac avait été vite fait et je n'avais pas pris mon bikini. Tant pis, j'attendrais que les douches se vident. De toute façon, les filles avaient tellement faim après le cours de sport qu'elles se dépêchaient pour rejoindre le réfectoire.
J'attendis que les filles sortent, une à une, des douches. Je commençais à me dévêtir lorsque la dernière sortit des vestiaires; je soupirai. Enfin seule. Je pus me mettre entièrement nue, la salle des douches déjà chaude de vapeurs des précédentes douches. Je pouvais y faire ce que j'y voulais; personne ne pouvait me déranger. Je souris, appréciant cette sensation de tranquillité. Je me dirigeai vers le mur où les pommeaux de douche s'alignaient, et pressais sur le bouton qui en alluma une. Un frisson parcourut mon corps lorsque je sentis les premières goutes d'eau perler le long de mon dos. Brrr. L'eau était un peu tiède, en tout cas pas assez chaude à mon goût. Être seule dans la salle des douches avait son prix; en attendant que tout le monde sois parti, on se faisait pomper toute l'eau chaude et on finissait à l'eau froide. Tant pis, une douche froide, ça revigore. Je fermais les yeux sous le jet d'eau, tête levée vers le plafond, face au mur, passant mes mains dans mes longs cheveux détachés qui se collaient à mon dos étant trempés.
Une voix résonna dans mon dos.
- Tiens ! Tu es encore sous la douche Yumena ?
Je ne me retournais as tout de suite. Je sortis d'abord ma tête de l'eau, et m'essuyais les yeux d'un rapide coup de main, et ne retournais pas mon corps entier. Je me contentai de tourner la tête et légèrement le buste sur le côté, juste histoire de jeter un oeil derrière moi. Oh, c'était mon professeur, qui venait de faire irruption dans la salle, serviette roulée autour de ses hanches. Je lui adressai un sourire timide avant de me retourner, ne voulant pas insister du regard sur son corps semi-nu, poitrine découverte. C'est donc de dos que je lui répondis, tout en shampouinant ma longue chevelure lisse et sombre, penché légèrement pour ne pas que ma tête soit sous l'eau.
- Oh, je préfère être tranquille pour me doucher, prendre mon temps, ça me revigore.
Je repassais ma tête sous le jet d'eau, yeux fermés, pour laver mes longs et lisses cheveux couverts de mousse.