Bingo ! Elle mordait à l’hameçon. Et pas qu’un peu, à pleine dents, elle l’avait gobé avec une facilité déconcertante ! Aussi, normal qu’il sourit jusqu’aux oreilles, tout en dent. Un sourire carnassier. Il estimait avoir gagné, il savait quelle trouverait que cette idée était inacceptable, avant même Elle avait beau sourire vraiment, elle s’ »tait faite avoir ! Il en était certain ! Oh si seulement elle savait. Mais el pire, c’était que s’il fallait qu’elle marche, elle se mettait à courir !
Qu’elle coure, qu’elle coure, ça lui faisait du bien ! Un bien fou quand on ne se dépensait pas assez, et apparemment, elle avait de la tension à revendre ! Faut se détendre ! Il connaissait de très bons laxatifs, ça lui ferait ^peut être du bien… et il lui refilerait l’adresse de son médecin, il pouvait lui fournir ce qu’il lui fallait. Oui, ça lui ferait le plus grand bien. Voyez, il est capable de penser aux autres.
Apparemment il y avait été un peu fort. Mais bon, il fallait s’en douter, demi-mesure et Gabriel, ça faisait au moins deux ! Oh et puis merde ! C’était aussi sa faute, déjà, soirée habillée apparemment, ensuite tout en drague et elle voulait qu’il pense du bien d’elle, qu’il agisse comme tel ? Non mais fallait pas déconner ! D’ailleurs il ne put le retenir !
« Non mais faut pas déconner, comme si j’étais responsable de tout ! C’est bien les femmes ça… jamais leur faute… putain ça fait chier. Tu veux que je te dise ? Si t’avais aussi évité de m’inviter comme ça, déjà aux yeux des collègues c’est apparu louche, mais habillée comme ça, dîner chez toi, sans même te connaitre, sans même t’apprécier particulièrement. Tu t’attendais à quoi ? Que je joue un role ? Que je m’éclate toute la soirée en imaginant que je t’apprécie assez pour un diner en tête à tête ! Non mais tu crois quoi ? Que tu me donnes une bonne impression de toi en agissant comme ça ? Que je dois te considérer comme charitable de m’avoir invité ? Non, je peux pas ! Je suis pas le jambon que tu crois. T'as du pognon et je suis qu'un flic, peut être, mais au moins, j'ai de la dignité. Et vu que tu te laisse insulter, toi pas. »
Il souffla profondément pour éviter de montrer que ses grands chevaux, au moins maintenant, c’était fixé ! Au moins, on ne lui reprochait pas sa franchise. Il se leva pour aller mettre sa veste avant de lui balancer au visage, comme si ce n’était pas suffisant ce qu’il avait déjà dit, sentant qu’il avait besoin d’en rajouter une couche :
« Je vais t’apprendre un truc, chérie, je vois pas qui pourrait apprécier de vivre ici avec sept mecs sans se les taper régulièrement. Alors tu m’excuseras de constater quelque chose qui puisse être logique. Tu veux jouer franc jeu ? D’accord, j’ai rien vu là dedans à gagner. La charité pour quelques repas, des dossiers qui sont tombés sous prescription ou qui ne sont pas assez étoffés pour mériter le moindre intérêt du proc. Donc en plus de la charité y a les menaces de rouvrir les dossiers. J’aime déjà pas qu’on me prenne en pitié pour m’amadouer, j’ai pas besoin non plus qu’on me menace. A un moment ça aurait mérité d’être trainée derrière ma bécane ça si je ne m’étais pas rangé !
Sourire figé, froid, tenant davantage du rictus que du sourire avant d’ajouter, sur un ton plus doux plus posé et plus poli. Comme s’il parlait cette fois à un enfant et pas à une femme faite qui faisait bander d’un regard.
« Franchement si ça vous amuse de tenter de m’humilier sous couvert de négoications…. J’ai déjà eu mon lot, et le tien avec. Je crois que j’habiterai pas ici même contre tout l’or du monde. Cet endroit fout les jetons, et j’ai déjà bien assez les jetons en voyant certains cadavres… si tu veux vraiment négocier alors tu sais que t’as plutôt intérêt à commencer par faire croire à l’&égalité… mais même pas. A peine arrivé entre la tenue et la baraque, plein les mirettes et tu as diu te dire que ça me ferait flancher sur le terrain, planté. Si tu voulais que j’arrête les insultes et autres réflexions que t’as pas apprécié, t’avais qu’à y répondre. Car le respect c’est mutuel. »
Commençant à boutonner son manteau il marmonna encore, plus bas.
« J’ai eu mon lot d’enfoiré pour deux vies au moins. –puis, plus haut. - Je renonce pas à trouver un accord, et je n’ai jamais parlé de loger à l’œil, mais c’était une manière de vérifier quelque chose de simple. Si y avait moyen de se respecter. »