Une mécanique bien huilée est un piège qui va marcher [Pv]

Rahemar avait choisi une apparence des plus banales, un homme aux cheveux longs blonds platine au regard dur, un corps musclé, loin d'être faible, une belle armure mélangeant astucieusement cuir et métal. Ah il avait fière allure! Il trompait son monde sans difficulté, on le saluait sur son passage, on s'inclinait même... ah les petits esprits... si facilement manipulés... ça avait de quoi faire sourire... d'ailleurs, en parlant de petits esprits, il avait une cible en vue. Depuis plusieurs jours, il était précédé sur son chemin par une guerrière particulièrement efficace et dont la populace ne cessait de parler des mérites...

Le dieu avait donc décidé de devancer cette personne pour la faire déchanter à sa manière... rien de tel qu'un monstre sur mesure pour se la mettre dans la poche, pour commencer... mais quel monstre serait sur son chemin.... il se demandait, se posait beaucoup de questions jusqu'à finalement opter pour un monstre au sein même d'un village, oui, elle s'arrêterait pour aider, forcément...

Mais quelle créature, il choisissait pour cela ? Il ne savait pas trop... il voulait du défi, de l'épique, du combat de haut vol !  Vol ? Vol !  Oui, bien sur ! Une guivre semblait une créature adaptée à la situation   Outre le fait de se transformer en être humain pour passer inaperçu. Il sourit et se décida à opter pour cet animal, on le confondait souvent avec un dragon, mais ce n'était pas aussi intelligent qu'un dragon !  Il ne voulait pas tuer sa cible non plus.

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Dix jours plus tard

La pluie n'avait jamais cessé de tomber depuis une semaine, les chemins étaient détrempés, les terres étaient devenues marécageuses. Le village de Sterk n'avait jamais semblé aussi lugubre, aussi délabré ! Et il l'aurait moins été si il n'y avait pas ici et là des toitures arrachées et éventrées. Les rues étaient désertes, les volets étaient fermés. Que craignaient-ils ?

Un étranger arriva un beau soir, sous la flotte qui tombait averse. Son cheval, lourd, s'enfonçait de quelques centimètres dans la boue à chaque pas, il était tout aussi trempé que le cavalier et d'un noir de jais qui le rendait difficilement visible dans la nuit noir, on ne l'apercevait qu'au rythme des éclairs, au delà de cela, ce n'était qu'une ombre dans les ténèbres... sous sa grande cape de voyage dont la capuche était relevée, lui protégeant le visage de l'eau faiblement, en effet, la cape était imbibée d'eau !

Entre deux coups de tonnerre on entendait grincer une enseigne, celle de l'auberge qui émettait, malgré les volets fermés, quelques rayons de lumières. Il mit son cheval à l'abri et poussa la porte pour y entrer... la salle était bondée et toute conversation se tut quand il entra. Il ne comptait pas rester.

« J'ai accepté le contrat. »

Il ressortit et se dirigea vers les gorges voisines, repère de la bête. Il était là mais elle ? Était-elle déjà sur place ou pas ? Était-elle déjà partie affronter la créature ou pas ! Il le saurait en allant sur ^place et tiendrait en respect la créature pour l'attendre...

L'endroit était désert et seuls les grognements de la bête vautrée sur des montagnes d'ossements vinrent perturber le bruit du martèlement des eaux sur le sol. Il dégaina sa lame et commença à avancer prudemment...

Ca faisait maintenant deux semaines qu'Izanami s'était fixé dans le petit village de Klynkar. Il y a deux mois environ, elle s'était lancé dans un long voyage avec un but: rejoindre la frontière de Terra. Une fois celle ci franchie, elle découvrirait d'autres royaumes, le village de Klynkar était l'avant dernière étape. Elle y logea une auberge et y posa bagages.
Le premier jour, un clochard tenta de s'intoduire dans l'auberge, et Izanami lui pria de dégager. Forcément, le proprio y vit une sorte d'acte héroïque et très vite, les gens du village virent Izanami comme un pseudo-vengeur, ou une connerie dans le même genre. Et ça commencait à l'énerver.
Dix jours plus tard, Izanami eut vent d'un événement assez invraisemblable: Un dragon attaquait le village. Incroyable ! Les dragons étaient quasiment inexistants dans cette région de Terra. Izanami Prit ses armes et se dirigea en bordure de la ville, là ou la créature était censé vivre.
Une fois sur place, Izanami escalada une montagne d'ossements. elle entendait déjà le dragon rugir, et elle sentait la chaleur des flammes provoquées par le monstre. Une fois en haut de l'immense tas d'os, elle apercut un homme seul qui s'avançait d'un pas décidé vers le dragon.

-Attention !

La guerrière se précipita vers la créature, dégaîna son sabre et s'appreta à l'attaquer.

Bingo !  Oui, un ros bingo écris en gros, avec gras, italique et même avec des guillemets !  Enfin, si ses pensées s’étaient  exprimées à voix haute, c’était bien ce qui se serait dit. Mais il l’avait tu et aait fait un bon sur le côté suivi d’un roulé-boulé sur le sol pour se relever presqtement alors que les gaz produits par la guivre s’enflammaient, manquant de lui roussir le poil, de le rotir vivant dans l’armure. Il avait peut être forcé la dose sur le type de créature… il aurait du prendre moins vicieux…

Les guivres, si elles n’étaient pas malines, étant des créatures relativement stupides même, n’en étaient pas moins dangereuses et vicieuses, mes pire que tout, ces saletés étaient capable de vous rôtir sur place à quatre vingt mères !  Alors pour s’approcher, c’était un bordel monstre !  Mais bon, ce n’était pas comme si il était seul dans cette histoire… sa collaboratrice, quoique ce soit plutôt le dindon de sa farce, était présente. Elle venait d’arriver.

Ce n’était pas trop tôt. Il saisit son bouclier, magiquement ignifugé et le plaça devant lui. Il ne le protègerait pas d’un tir direct à bout portant mais limiterait les dégâts… pour le reste, il allait devoir collaborer avec quelqu’un, et surtout, SURTOUT, se retenir de la poignarder dans le dos pendant le combat, ça c’était sa principale tentation… Il courut jusqu’à la femelle qui devait l’assister.

«  Bon dieu tu arrives à temps toi… si ça continuait comme ça je n’aurai pas pu m’empêcher de me faire rôtir, coriace la bestiole ?... et bien terrée, comme elle ne sort pas, elle est bien protégée. Va falloir bosser ensemble…. »

Il ne s’embarrassait ni de formules de politesses, ni de courtoisie, il n’était pas là pour ça, elle non plus, il s’en doutait bien. Le tout était de faire en sorte qu’elle prenne le melon, et qu’ensuite elle ravale sa fierté, mais bref, d’abord, vaincre cette saloperie qu’il avait lui-même mis là. Il savait que la bête le reconnaissait et loupait volontairement les coups mortels.

« Je la distrais et tu tentes de foncer. Tiens, prends ça, il ne crains pas les flammes de cette saloperie ailée ! »

Il lui tendit son propre bouclier.