Durant tout cet échange, Samara avait senti que la perspective de l’avoir comme maîtresse semblait ravir Kazuha. Elle avait entendu parler des méthodes de dressage de cette maison. Les esclavagistes qui la tenaient appartenaient à un courant moderne, novateur, qui considérait qu’un esclavage de qualité nécessitait un dressage ne se bornant pas qu’à infliger la terreur dans les esclaves. Des praticiens avaient écrit des théories qui affirmaient que la peur, nécessaire, pouvait, à forte dose, devenir inhibitrice, et transformer l’esclave en une loque humaine. Briser un esprit signifiait qu’un individu ne ressentait plus rien, ne devenant guère plus qu’un vulgaire outil sans réaction. Kazuha avait été éduquée sur un mode différent : celui de la soumission. On lui avait appris que la situation d’esclave était merveilleuse, qu’elle était incapable de se diriger elle seule, incapable d’être autonome. Elle ne pourrait s’épanouir qu’en vivant par procuration, et, de ce qu’elle voyait, Kazuha avait très envie de devenir son esclave. Elle s’avança très sensuellement vers elle, excitant Samara, qui la sentit se frotter contre ses longues bottes de cuir, ses joues glissant dessus, avant qu’elle ne les embrasse tendrement, déposant des baisers sur le cuir.
« Vous voyez ? Il faut comprendre cette pauvre Kazuha... Bien qu’elle ait des goûts très ouverts, elle a toujours préféré les belles femmes aux hommes... Et, sans vouloir vous porter offense, belle, vous l’êtes... Et même sacrément.
- La beauté ne porte offense qu’à ceux qui n’en ont pas », répondit Samara évasivement.
Elle tendit sa main pour caresser les cheveux de Kazuha. Une véritable petite chienne, qui se frottait contre elle avec amour.
« Ton précédent propriétaire était un vieux mage décrépi, hum ? Pas étonnant que tu sois attirée par moi, alors, ma belle... »
Samara porta ensuite son attention vers l’esclavagiste.
« Très bien. Je la prends. »
Un imperceptible sourire se forma sur les lèvres de l’homme, rassuré. Elle la prenait ! Voilà un problème de réglé. Samara décida de régler par chèque. Vu la somme demandée, elle n’allait pas se balader avec tout cet or pour elle, et, à Ashnard, les banques existaient, même si elles ne valaient pas les puissantes banques nexusiennes. Néanmoins, elles étaient moins corrompues, et étaient toutes reliées à l’État. Elle indiqua une forte somme, puis signa, n’utilisant aucun stylo, simplement son ongle, qui, grâce à la magie, se recouvrit d’encre. Samara tendit le bout de papier à l’esclavagiste, qui haussa un sourire, et appela un assistant. Ce dernier sourit un coffre, et il y glissa précautionneusement le chèque.
« Vous pouvez l’encaisser dès que vous le souhaitez. »
Elle avait offert la somme avec les taxes incluses. Samara se releva ensuite, tandis que d’autres serviteurs lui amenaient les rares effets personnels de Kazuha, dans un coffre. Samara récupéra surtout la laisse et le collier, et demanda à Kazuha de se relever. Ce faisant, elle se planta devant elle, et posa ses mains sur son cou, enfilant sa laisse autour de son cou. L’esclavagiste frappa dans ses mains, ravi.
« N’hésitez pas à parler de nous à vos connaissances ! Kazuha vous ira à ravir !
- Oh, mais je n’en doutais pas vraiment, pour être entièrement honnête... »
Le regard hypnotique de la démone fixait celui de Kazuha. Sa queue caudale se déplaçait lentement, de droite à gauche. Samara se mit alors à caresser les joues de Kazuha, et tendit une main le long de ses hanches, frottant ses belles côtes. Elle alla ensuite l’embrasser tendrement sur les lèvres, avant de poser une main sur ses fesses, en pressant une, tout en lui caressant la nuque avec ses longs doigts tendres, aux ongles pointues.
« Pour commencer, Kazuha, tu as le droit de parler sans attendre ma permission. En revanche, je tiens à ce que tu m’appelles ‘‘Maîtresse’’ en n’importe quelle circonstance... Et, pour le moment, ce sera tout. Nous allons rentrer chez moi. Remets-toi à quatre pattes. »
Elle s’écarta d’elle, et le bout de la laisse, une sorte de chaîne en acier, s’enroula autour de la queue de Samara. Elle avait utilisé sa magie pour former autour de sa queue une sorte de zone magnétique attirant la chaîne, afin d’avoir les mains libres. Elle serra ensuite la main du vendeur, et sortit. Le vendeur se permit un regard coulant vers Kazuha, attendrissant. Bien qu’elle ne soit qu’une esclave, Samara était sûre qu’il avait fini par s’attacher à elle, mais ne semblait pas attristé de la voir partir. Une vie pleine de réjouissances s’offrait à elle.
Samara sortit dans la rue, et remonta le boulevard menant à son immeuble, et, d’ores et déjà, Kazuha pouvait sentir les effets de la magie de Samara sur son corps. Elle marchait à quatre pattes sur le sol, mais sa peau ne s’ouvrait pas. A chaque fois qu’elle se blessait, son corps était soigné. Samara exhibait fièrement sa nouvelle acquisition en rejoignant son grand appartement.