« P’tain, on est riches !
- Super ! Merde, ça s’est encore mieux passé que ce que j’espérais !
- Et toi qui flippais pour rien !
- On est pas encore à l’abri, les flics peuvent débarquer d’un instant à l’autre...
- D’la merde, j’te dis ! s’énerva l’un des braqueurs. Y’a pas un putain de flic à la ronde ! »
On entendait les alarmes de la bijouterie résonner. Depuis la corniche, discrètement posée sur un toit, Félicia voyait les quatre braqueurs courir à toute allure, portant des gants, des cagoules, et des pistolets automatiques. Ils avaient attaqué une bijouterie sous la protection d’un clan de Yakuzas. Leur supérieur leur avait donné pour mission de braquer la bijouterie, de voler les bijoux, et de molester un peu le propriétaire, afin qu’il soit plus enclin à payer le montant de la protection par la suite. Ils avaient utilisé des battes de base-ball, balançant des parpaings dans la vitre, brisant ses vitres avec leurs battes. L’homme avait été frappé, et les braqueurs avaient ensuite foutu le camp. Une scène classique dans le petit monde des Yakuzas. Félicia, dans sa belle combinaison noir moulante en cuir, les regardait se diriger vers une rue, où leur voiture les attendrait probablement.
Elle pouvait les appréhender, et attendre la venue des flics pour qu’ils soient incarcérés. Néanmoins, elle savait que le propriétaire ne témoignerait jamais contre eux, et que la police ne les cuisinerait pas plus que nécessaire. Ils n’étaient que de vulgaires sous-fifres, des larbins sans intérêt. La Chatte Noire hésitait donc. Bien sûr, elle pouvait intervenir, les neutraliser, et rendre au propriétaire ses bijoux, mais il fallait bien la rémunérer pour ce qu’elle avait fait... Les gens, généralement, avaient tendance à croire que tous les super-héros agissaient de manière totalement désintéressée. Et ce n’est pas avec un salaire de prof’ qu’elle allait pouvoir réparer cette tenue si sexy.
*Et puis, ça me fera un peu d’exercice...*
Se redressant, Félicia longea le toit, suivant les quatre loubards qui enjambèrent le grillage d’une petite cour de basket, remontant une ruelle remplie de poubelles. Elle les suivait lentement, ombre dans la nuit. Aucun de ces quatre imbéciles ne pensaient à regarder en l’air. La Chatte Noire regardait autour d’elle, ayant la curieuse impression que quelqu’un l’observait, mais sans réussir à voir quoi que ce soit... Elle devait devenir paranoïaque. Quoiqu’il en soit, elle se rapprocha du bord de l’immeuble, et se laissa descendre. Elle sauta en l’air, ses jambes passant au-dessus de sa tête, afin de mieux se propulser, et atterrit sur le rebord d’un balcon, puis se laissa tomber en s’accrochant à une gouttière. Elle fila ainsi vers le sol, et s’appuya sur le mur, se catapultant pour débarquer juste devant les quatre hommes.
« Mais qu’est-ce que... ?!
- T’es qui, toi ?! »
Félicia leur fit un sourire.
« Une femme qui aime tout ce qui brille. Vous avez le choix, Messieurs. Soit vous optez pour la manière forte, soit vous optez pour ma manière... Ce qui, dans le fond, revient au même.
- C’est qui, cette pute ?! Fous le camp, sal... ! »
Il avait brandi son arme, mais le pied Félicia décolla pour le frapper à la main, faisant sauter son arme. Elle tournoya ensuite sur elle-même, envoyant un coup de pied retourné qui balança l’homme contre le mur. Félicia vit ensuite un Yakuza foncer vers elle. Elle fut plus rapide, l’attrapant par les rebords de sa veste, et se laissa balancer sur le sol. Elle enfonça un pied dans l’entre-jambes de l’homme, et s’en servit comme appui pour le balancer en arrière. Il heurta le rebord d’une voiture. Sur le sol, la Chatte Noire se releva vite, et bondit en l’air. Sa jambe gauche s’appuya sur le mur, et elle s’en servit pour s’envoler dans les airs, atterrissant au-dessus des deux Yakuzas restants. La tête en bas par rapport à ses jambes, ses mains s’agrippèrent à leurs visages, les griffant douloureusement. Ils tombèrent au sol, et elle récupéra le sac contenant une série de bijoux.
« Miam ! Merci beaucoup, les gars ! »
Félicia Hardy rebroussa alors chemin, revenant dans la ruelle, et enjamba le grillage, s’élançant dans la cour de basket, puis grimpa rapidement le long d’un immeuble, se retrouvant sur le toit. Voilà une soirée qui, pour le coup, était plutôt bien gagnée !