Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Automne Maleki

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L’eau avait cessé de couler, les enceintes de la salle adjacente de grésiller. Les seuls sons audibles étaient ceux crées par la jouissance des deux amantes. A vrai dire, seule Automne était réellement bruyante. Elle soupirait, soufflait, gémissait sans retenue, à chaque nouvelle douceur que la créature lui offrait. Sur sa langue courait encore la saveur délicieuse qu’elle avait récolté lors de leur baiser, une saveur qui refusait de partir à son plus grand bonheur. Ses sens étaient en exergue, et Akita savait les flatter, tous les cinq. La langue de l’humaine continuait à lécher le sein qui lui était offert, avant que ce ne soit sa bouche qui s’en occupe, pressée par sa partenaire. Elle embrassait, suçait, mordillait cette poitrine ferme qui en redemandait encore et encore. Le contact de ses doigts avec l’intimité de la créature la fit mordre plus fortement sa chair. Ses doigts écartèrent ses lèvres qui s’ouvrirent presque mécaniquement, caressèrent ses parois, glissant dans cette antre chaude, humide et sans doute délicieuse.

Elle-même n’était pas en reste, chouchoutée par son amante nocturne. Ses doigts fins s’occupaient de sa vulve avec maestria, deux qui remuaient, tortillaient, se tordaient comme si ils n’avaient ni os ni articulations, deux autres qui lui caressaient les lèvres et les écartaient adroitement, et le pouce qui jouait avec son clitoris et le bijou qui l’ornait. Jamais partenaire ne s’était aussi bien occupé d’elle : en réalité, aucun humain normalement constitué ne pouvait réaliser de telles prouesses. Qu’importe la race de cette créature, ses talents avaient conquis son cœur et son corps, la faisant plonger à corps perdu dans la luxure.


« Oh oui, Akita peut tout donner à Automne, Automne sera heureuse ! »

En réaction aux caresses qu’elle offrait à sa croupe, la punk la remua, la laissant écarter sa raie comme pour l’inciter à se hasarder un peu plus loin, ce qu’elle ne fit malheureusement pas. Désormais, les deux femmes étaient collées l’une à l’autre, se masturbant mutuellement dans une chaleur torride. Sa main libre, celle qui n’était pas occupée à doigter, claqua les fesses d’Akita avant de les griffer tendrement. Le contact était différent, mais pas désagréable, avec une souplesse et une fermeté inhabituelle, comme si rien ne pouvait réellement abîmer cette peau et ce corps bénis des dieux.

Prise d’un élan de témérité, Automne repoussa sa compagne contre le mur, s’accroupit avant d’enfouir son visage entre ses cuisses. L’odeur ici y était incroyable, encore plus puissante qu’auprès de sa bouche, à la fois sucrée, fruitée et chargée de phéromones. Complètement envoûtée par ceux-ci, elle embrassa la chatte qui lui était offerte, une fois, deux fois, cinq fois, avant d’enfoncer sa langue entre ses lèvres pour récolter sa sève délicieuse. Son pouce pressait son clitoris, le titillait du bout des ongles, et ses autres doigts s’occupaient de griffer délicatement son bas-ventre. Elle ne se privait pas de lâcher gémissements et soupirs entre deux léchouilles bruyantes.


« Akita est délicieuse...Automne en veut encore plus... »

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One Shot / Re : The punk and the nerd [PV Nao]
« le: vendredi 27 mai 2022, 20:45:25 »
C’est qu’il était en forme, ce soir, le petit gros ! Il débitait punchlines et vannes de beaufs au kilomètre, et même si Automne était plutôt du style à aimer ce genre d’humour, là, ça en devenait presque gênant. Elle le regardait d’un air las, mâchouillant ses brocolis fadasses sans dire un mot, appuyée sur sa main, son œil de plus en plus épuisé au fur et à mesure qu’il s’enfonçait. Quand il eut enfin terminé pour de bon, elle lâcha un loooooong et BRUYANT soupir dont elle n’était pas peu fière. Sans un mot, elle se leva, débarrassa la table, puis passa sa main dans la chevelure du japonais pour le décoiffer après avoir posé deux petits pots de fromage blanc nature 0 % sur la table.

« Demain, c’est footing, on va faire sueur cette graisse, j’ai l’intention de te faire haleter comme aucune fille ne l’a encore fait. »

Celle-là, c’était cadeau. Elle ouvrit son dessert et lécha l’opercule en regardant Nao droit dans les yeux, un petit haussement de sourcil venant parachever cette scène d’une vulgarité absolue. « Et tu pourras peut-être espérer un jour coucher avec moi quand ta largeur sera inférieure à ta hauteur. » Elle aussi pouvait balancer des punchlines, et elle en était plutôt fière. Le fromage blanc ne fit pas long feu en présence de nos deux gourmands, dont la maigre pitance n’avait totalement soulagé l’appétit. Après quelques secondes de silence, Automne revint au sujet de départ, dont elle ne parvenait à se défaire.

« J’avais déjà lu un peu partout que les japonais aimaient les européennes, c’est vrai. Pas que les japonais d’ailleurs, la plupart des asiatiques. Alors elle, avec son corps et son allure de lituanienne, elle doit tous les faire fondre. Et moi, en fait, je ressemble plus à une japonaise, maintenant que j’y pense... »

C’est vrai, elle venait d’y penser, ce qui lui arrivait parfois. Excepté le visage, la polonaise pouvait facilement passer pour une japonaise pur jus. Elle en avait la taille et la morphologie, en tout cas. Le compliment – mal – déguisé de son coloc lui faisait plaisir, mais elle devait se rendre à l’évidence : les locaux n’étaient pas attirés par les filles dans son genre. Ses maigres espoirs de gagner un peu d’argent facile en utilisant ses atouts d’étrangères s’étaient envolés aussi vite qu’ils étaient apparus. Bon, ça allait encore, c’était pas non plus le rêve d’une vie...mais quand même, ça ne lui aurait pas déplu. Cette minuscule déprime passagère, en tout cas, était l’excuse parfaite pour se servir un whisky, dans tous les cas ! Elle ramena la bouteille de Nikka, deux verres, qu’elle remplit généreusement sans demander à Nao si il en voulait, leva le sien, lâcha un « Santé ! » digne des plus solides piliers de barre, et en vida directement un bon tiers dans son gosier.

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Elle ne s’était pas arrêté à un verre. Un autre avait suivi, puis un autre, et encore un autre. Est-ce que le japonais avait contribué à la vertigineuse descente de cette pauvre bouteille désormais vide de toute substance ? Bonne question. Autre question d’ailleurs : comment une aussi petite femme pouvait ingurgiter de telles quantités d’alcool et continuer à marcher droit ? Peut-être que le muscle absorbe mieux la binouze que la graisse. Ça expliquerait beaucoup de choses. Allongée sur le canapé, les pieds sur les cuisses de son ami, elle contemplait le cadavre du regretté soldat Nikka en réfléchissant sur le monde et le sens de la vie.

« Mec. Tu penses que la meuf de tout à l’heure, on peut la retrouver sur internet ? Il faut que j’la contacte ! »

Finalement, l’espoir était revenu ! L’ivresse n’y était sans doute pas étrangère. Il lui faudra une sacrée séance de course demain pour éliminer tout cet alcool, pensa-t-elle, encore relativement raisonnable. Elle n’était pas totalement bourrée. Juste joyeuse. Bien joyeuse. « Tu peux chercher pour moi ? J’pense que si j’regarde trop longtemps un écran je vomis. Pleaaaase ! » Elle se redressa et se serra contre son coussin favori, un gentil coussin bien confortable bien que libidineux. « Si t’y arrives, j’te fais un bisou ! »

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La chaleur commençait à se faire écrasante, étouffante. Ce n’était pas tant la moiteur des douches qui en était la cause principal, car elle émanait de son corps, d’elle-même. Automne brûlait d’envie et de désir. Bien que l’inconnue lui tournait le dos, elle avait l’impression qu’elle la regardait, comme si un sixième sens l’habitait. Et elle jouait de ses charmes, s’étirant et se tournant, massant sa voluptueuse poitrine à l’apparence si ferme et délicieuse, se sachant épiée, ou plutôt admirée. Une odeur douce flottait dans l’air, comme une brise printanière, qui s’échappe après la pluie en vous caressant les narines de sa délicatesse. Une fragrance naturelle qui la prenait au corps, dont elle voulait se gorger, dans laquelle elle voulait se draper et se noyer, qui la réchauffait encore un peu plus et la poussait à se plonger dans l’amour et la tendresse.

La polonaise ne put stopper ses masturbations lorsque l’étrangère se tourna vers elle et s’approcha. Les effluves avaient redoublé d’intensité, se faisant plus sucrées, plus fruitées, et surtout bien plus puissantes. Nul doute qu’elles émanaient d’elle. Un fugace contact entre leurs corps lui donna la chair de poule, désireuse qu’elle était d’enlaçades et de caresses. La différence de taille entre les deux femmes la mettait en position parfaite pour admirer son opulente poitrine, mais elle n’eut pas le temps de poser ses lèvres sur l’un des mamelons qui lui était offerts que c’était un visage qui se trouvait à porter. D’un doigt expert, la déesse tira sur l’anneau qui traversait l’un de ses tétons, lui arrachant un long soupir d’aise qui se prolongea quand la bouche téméraire commença sa lente exploration.


« J’ai chaud...Akita me donne chaud... »

Elle avait l’impression de perdre la tête, ne pensant qu’à cette Akita qui se trouvait devant elle et à ce qu’elles pourraient faire durant les prochaines heures. Incapable de réfléchir correctement, elle plongeait à corps perdu dans le désir qui la brûlait toujours plus. Cette fois, elle ne laisserait pas passer sa chance. Elle glissa sa main libre dans la chevelure de la créature et se rua sur ses lèvres lorsqu’elles furent à portée. Un baiser. Cela faisait trop longtemps qu’elle n’en avait ni offert ni reçu. Avaient-t-ils tous été si délicieux ? Dans ses souvenirs, ils étaient certes agréables, mais pas à ce point. Sa langue s’enroula avec celle de sa nouvelle partenaire, goûtant sa saveur acidulée, se régalant de la souplesse et de l’agilité de cette dernière. Après quelques secondes bien trop courtes pour elle, Akita s’éloigna de quelques centimètres, laissant Automne la dévorer du regard.

« Qui es-tu, Akita ? »

Ce n’était pas une simple femme comme les autres, elle en avait la certitude. Quelle créature se cachait donc sous cette divine plastique ? Tous les voyants étaient au rouge, son instinct lui criait de prendre gare, mais son corps n’écoutait pas, son esprit était embrumé. Sa main se posa sur sa poitrine qu’elle caressa, ce sein si rond, si gros, si ferme qu’il en paraissait irréel, ce mamelon durci par le désir, cette peau trop douce et trop lisse pour être vraie, mais si belle et si agréable qu’elle mourrait d’envie de la lécher. Elle ne se fit pas prier d’ailleurs, sa langue venant d’abord effleurer le dessous de son sein avant de remonter jusqu’à son téton qu’elle titilla de la pointe.

« Quelle créature es-tu… ? »

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La solitude, c’est agréable, oh que oui. Surtout quand on se douche. Bien plus agréable en tout cas que quand on est entouré de dizaines de personnes qui empiètent sur notre espace vital, parlent trop fort, sentent trop fort, bougent trop fort. Et Automne en profitait bien, de cette solitude. Elle chantonnait se savonnant de son gel douche à la pomme, tournait, moussait, gloussait, ce qu’elle ne pouvait pas faire lorsque la salle est bondée. Sauf que…

"-Aaaaaaaaaaaaaaaaaah ! Ça fait du bien !"

La punk lâcha un cri de terreur et de surprise qui semblait venir du plus profond de son âme, sursauta et manqua de se casser la gueule à terre, ne devant sa survie qu’à la barre à laquelle elle se rattrapa in extremis. Depuis quand cette inconnue l’avait-elle rejointe ? Et comment était-elle arrivée là ? Peut-être qu’Automne n’avait juste pas fait attention ? C’était sans doute ça, oui. Persuadée d’être seule, elle n’avait pas imaginé un seul instant qu’une autre personne puisse se trouver dans la salle. Elle devait jusqu’alors se trouver aux toilettes, ou à une machine bien cachée, elle n’en savait rien.

« D-désolée, je m’attendais pas à voir quelqu’un arriver ! »

Maintenant qu’elle s’était (un peu) calmée et que son rythme cardiaque était repassé sous les 200 battements par minute, elle pouvait observer un peu mieux la belle plante qui se trouvait sous ses yeux. Et dire d’elle qu’elle était belle ne lui rendait absolument pas justice. Jamais créature n’avait été aussi parfaitement proportionnée. Plutôt grande, fine, musculeuse, avec des seins à tomber et un fessier à se damner, elle se payait en plus le luxe d’arborer un visage sans aucun défaut et une sublime chevelure blonde. Quelques tatouages aux motifs étranges marbraient son corps de rêve, avec une étrange homogénéité. L’ensemble était absolument parfait, presque...artificiel ? Comme si une créature aussi superbe ne pouvait pas être humaine.

La polonaise reprit sa toilette, sans pour autant quitter la blonde des yeux. Elle en était tout simplement incapable, comme hypnotisée par sa beauté et sa grâce. La créature se délectait de l’eau qui s’écrasait sur sa peau, comme si elle...l’absorbait ? Non, impossible. Elle devait se faire des films. En glissant ses mains entre ses cuisses pour se savonner, elle se rendit compte que l’humidité qui s’y trouvait n’était pas due qu’à la douche. La simple vision de cette créature l’excitait. Sans qu’elle ne puisse réellement se contrôler, son index et son majeur se glissèrent entre ses lèvres, et elle lâcha un petit gémissement.


« Oups... »

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Habiter dans une grande ville apporte des avantages que la campagne ne possède pas. Prenez par exemple l’activité. Si vous êtes amateur de moutons ou de vaches, le quotidien dans un village vous conviendra, mais ne comptez pas vous rendre à la dernière exposition en vogue à pied. Ne parlons pas des séances cinéma, des après-midi shopping ou des concerts. Le problème s’accentue encore plus la nuit. Oh, dans votre petite bourgade de 500 habitants, vous serez tranquille, c’est certain. Mais ce qu’Automne a toujours aimé, c’est la vie, l’effervescence. Ainsi, il était minuit passé cette nuit-là lorsqu’elle poussa la porte de la salle de fitness la plus proche après avoir fait biper sa carte dans le lecteur. Dieu bénisse l’automatisation. A l’intérieur, seuls une poignée d’acharnés soulevait des poids, poussait des leviers et gonflait les muscles. A l’arrivée de la punk, tous les regards se tournèrent vers elle. Ce n’était pas pour lui déplaire : être le centre de l’attention est parfois agréable.

Casque sur les oreilles, musique à fond, enfermée dans sa bulle, elle enchaîna les exercices et les répétitions, perdant toute notion du temps, focalisée sur l’effort et la douleur, cette délicieuse douleur qu’elle avait accepté et apprivoisé pour en faire l’une de ses compagnes les plus fidèles et appréciables. Inconsciente de son environnement, elle ne s’extirpa de sa forteresse mentale qu’une fois qu’elle avait atteint ses objectifs pourtant très élevés. Un bref coup d’œil à l’horloge lui fit comprendre qu’elle venait de se torturer pendant quasiment trois heures. Elle ne put s’empêcher de lâcher un petit rire satisfait, que personne ne pouvait de toute façon entendre : les derniers sportifs avaient quitté le navire depuis déjà bien longtemps. Seule dans ce paradis pour masochistes dans son genre, elle épongea sa nuque avant d’aller admirer le fruit de son dur labeur dans l’immense miroir recouvrant le fond de la salle. Il y avait peut-être un petit (non) côté narcissique à faire ça, mais il s’agissait là de son plaisir coupable. Elle ne le faisait que quand elle était seule. Après tout, un petit boost de confiance en soi, ça ne se refuse pas.

Et après l’effort, le réconfort. Automne prit tout son temps pour rassembler ses affaires et les ranger dans un casier qu’elle ne prit pas la peine de fermer à clé. Tout ce qu’elle emporta fut une serviette propre, du gel douche qui sent la pomme et du shampoing. Elle poussa le vice jusqu’à se dévêtir devant les casiers, et si quelqu’un passait dans la rue – ce qui n’arrive jamais à cette heure avancée – il aurait eu une vue imprenable sur ce petit corps musclé. Avoir les douches communes pour elle seule était inédit. C’était trop d’espace pour pas grand-chose. Elle tourna le petit robinet, qui cracha un jet d’eau froide sous pression qui martela sa peau brûlante. Le choc thermique fit se dresser tous les poils de son corps, mais le jet ne tarda pas à se réchauffer. Quel plaisir intense, une bonne douche après le sport, surtout seule. Mais l’était-elle réellement ?

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Ciel bleu, grand soleil, vent frais. Cocktail idéal pour une journée en extérieur, mais tout aussi bon pour se dépenser dans une salle climatisée dont les immenses baies vitrées offraient aux sportifs et aux sportives un panorama des plus sympathiques sur la ville et la côte en fond. Au quatrième étage d’un immeuble lambda, les hauts-parleurs du Fitness Go Go Go crachaient de la musique eurodance censée motiver les troupes à se bouger. Automne, de son côté, semblait dans son propre petit monde rien qu’à elle, écouteurs dans les oreilles pour étouffer ces sons roses bonbons par une playlist metal spécial workout. Un véritable cliché corroboré par son apparence : cheveux colorés, crop top à l’effigie du groupe Vader ("c’est du metal polonais, tu connais pas"), tatouages omniprésents et musculature à l’avenant. Même si elle n’était installée à Seikusu que depuis peu, la polonaise avait déjà éprouvé la plupart des salles de fitness de la ville. L’une était mal fréquentée, une autre ne disposait que de maigres équipements, dans encore une autre la climatisation soufflait trop fort : rien ne lui convenait jamais, de toute façon. Celle-ci était sa favorite, son plus gros défaut étant de se trouver assez loin de son appartement. Elle ne s’y rendait donc que les jours de beau temps comme celui-ci, en trottinant, histoire de s’échauffer quelque peu avant de plonger dans le grand bain.

Installée depuis une petite dizaine de minutes sur le tapis de course, elle courrait à son rythme, préparant ses muscles et ses articulations à ce qu’elle allait leur infliger. Son rythme, justement, était significativement plus rapide que celui de ses voisines directes alors que le capteur cardiaque indiquait des valeurs encore faibles. Si elle commençait ses séances sur les tapis plutôt que les vélos elliptiques ou les rameurs, c’était parce qu’ils lui offraient une vue parfaitement et sur le panorama offert par les baies vitrées, et sur les nouveaux et nouvelles arrivant(e)s. Justement, l’une d’entre elles venait de faire son entrée, une jolie brune d’une taille équivalente à la sienne et à la démarche assurée. Durant le temps que celle-ci passa à se changer dans les vestiaires, Automne quitta sa machine lorsque le bip de son chronomètre retentit dans son sac. Quinze minutes de course, près de cinq kilomètres parcourus : un résultat probant. Elle prit sa serviette en main pour essuyer les quelques rares gouttes de sueurs qui avaient perlé sur son front, avant de vider le contenu de sa gourde.

Sur le chemin jusqu’à la fontaine, elle croisa la brune qu’elle venait d’observer, et ne manqua pas de continuer à la détailler du regard après l’avoir saluée d’un signe de tête. Sa nouvelle tenue n’était pas des plus couvrantes, laissant voir son corps athlétique et sa fine musculature. Ce n’était pas une débutante, bien au contraire, et la polonaise ne se lassait jamais du spectacle d’une jolie femme dans son genre entraîner son corps et le pousser dans ses derniers retranchements. Finalement, Automne s’installa aux barres de traction, grimpa sur le marchepied avant de s’accrocher et de commencer ses mouvements. Les yeux clos, la respiration contrôlée, les répétitions s’enchaînèrent. Un, deux...cinq...dix...quinze. Elle s’arrêta là, reprit contact avec le sol et s’essuya la nuque et le haut du dos. A ses côtés, la présence de la belle athlète la ravit. Elle porta sa gourde à ses lèvres, avala une gorgée, et toussa en manquant de s’étouffer juste sous les yeux de la jeune femme. Elle qui ne savait pas comment l’aborder, venait de trouver le moyen parfait de briser la glace. Quoique...

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One Shot / Re : The punk and the nerd [PV Nao]
« le: jeudi 26 mai 2022, 11:41:54 »
Automne avait fait une erreur. Une grave erreur, même. En taquinant, que dis-je, en provoquant Nao, elle avait réveillé la fureur du démon. A cet instant, alors qu’elle envoyait joyeusement quelques giclées d’une eau plus froide que ce qu’elle prétendait, elle ne savait pas qu’elle allait déchaîner les sept plaies d’Egypte. Car devant ses yeux, le geek ventripotent passa de l’horreur à la stupéfaction, puis à la consternation, puis enfin à la colère. Rien ne pouvait plus l’arrêter, pas même l’eau à quinze degrés qui l’attendait en contrebas. Ou peut-être tout simplement ne le savait-il pas, à cause des mensonges de la polonaise ?

Oh, qu’elle regretta ses provocations. Lorsqu’il se déshabilla, elle fut d’abord amusée, et bien contente qu’il daigne la rejoindre. C’est quand elle le vit reculer qu’elle comprit. « Kurwa macz... » glissa-t-elle entre ses dents. Un juron polonais bien connu qui suivait, ou dans ce cas, précédait les évènements impromptus. Lorsqu’il reparut, ce fut au pas de course, une vision fort peu commune au demeurant, avant qu’il ne jette sa masse de toutes ses forces depuis le rebord. Il n’y avait plus lieu de réagir. Admirant d’un œil mi-terrifié mi-admiratif le monstre qu’elle avait crée, Automne savait qu’elle ne pouvait plus rien faire. Le sort en était jeté. A l’impact, elle ne prit même pas la peine de se protéger : à quoi bon ? L’onde de choc l’aspergea quasiment jusqu’à la noyade, avant de la ballotter aux gré des flots. Magnitude 10 sur l’échelle de Richter, au moins. Elle eut l’impression de décoller, de s’envoler, de perdre pied, avant que l’océan ne se calme après d’interminables secondes. Poséidon s’était tu.


« ...oh... »

Ce fut sa seule réaction après les évènements. Ainsi, Nao pouvait faire de grandes choses, quand il le voulait. Son principal défaut était devenu un avantage de poids. Hagarde après la catastrophe, elle se sentait vide, à bout de forces, ne pouvant réagir lorsque son ami la serra contre lui, le contact avec la mer glaciale lui ayant apparemment provoqué une érection tonitruante, dieu sait comment. Elle n’avait même plus la foi de lui signaler que, quand même, c’était pas forcément très poli de presser sa trique contre le bas ventre d’une jeune femme qu’on vient littéralement d’épuiser contre son gré.

La seule chose qui la sortit de sa torpeur fut le défi qu’il lui lança. Automne aimait les défis. Elle aimait souvent les gagner, mais elle appréciait aussi les perdre lorsque son adversaire était meilleur qu’elle. N’importe quelle personne connaissant un tant soit peu les loustics aurait parié sur elle : hargneuse, sportive, endurante, elle avait tout pour écraser son concurrent. Mais la natation n’était pas son fort, bien au contraire. Elle ne s’était pas encore remise du tsunami, et en plus de ça, la récompense ne l’enchantait guère. Au fond, que pouvait-elle demander de spécial à Nao ? Rien de bien incroyable. Alors que si elle perdait...c’était plus intéressant. Quelque chose de sexy, mh ? Elle savait y faire. Et ne s’était pas entraînée depuis longtemps.

Perdue dans ses réflexions, elle n’eut pas le temps de comprendre tout de suite que le japonais s’était élancé sans demander son reste. Elle n’allait pas non plus le laisser gagner si facilement ! Nageant (maladroitement) de toutes ses forces, elle le rattrapa à quelques mètres du ponton, avant de lâcher prise. Elle était déjà fatiguée, quelques kilomètres de marche les attendaient, et elle n’avait pas envie de les finir sur les rotules. C’est ainsi qu’elle se fit battre. De peu certes, mais seul le résultat comptait.
« Bravo, bien joué, belle victoire ! » Elle le félicita de bon cœur, ne s’attendant pas, malgré tout, à ce qu’il ait un aussi bon niveau. Le garçon avait tout donné, et haletait en faisant la planche, sa panse sortant de l’eau tel un volcan polynésien. Ils allaient attendre quelques minutes avant de sortir, quand même.

De retour sur la terre ferme, quelle ne fut pas sa surprise de voir quelqu’un leur ayant piqué leur place sur le banc. Heureusement, elle ne semblait pas avoir touché à leurs affaires, qui attendaient patiemment juste à côté. Automne renfila son gilet pour cacher son torse nu, car en société, on ne montre pas ses seins, même quand on n’en a pas. L’inconnue l’intriguait. C’était une occidentale, comme elle, peut-être même une européenne de l’est. En tout cas, elle ressemblait un peu à ses cousins et cousines qui étaient restés en Pologne et y avaient grandi. Le côté de la famille qui n’avait pas été corrompu par des gènes qui leur coloraient les cheveux en roux et leur faisait perdre vingt centimètres, en tout cas.

Pourtant, son japonais semblait parfait. Du moins, à l’oreille d’une profane, il l’était. Elle comprit quelques bribes, notamment l’évocation du strip-tease et les compliments qu’elle lui adressa. Elle n’eut pas le temps de lui balbutier quelques remerciements que la jeune femme se leva et reprit sa course qu’elle avait interrompue pour les observer. Sa foulée était experte, son rythme semblait excellent et son corps était à se damner. La voir s’éloigner en dandinant son cul parfait était une bénédiction. Un poil jalouse, mais surtout admirative et heureuse d’avoir pu assister à un spectacle aussi plaisant, elle se décida et força son coloc à rentrer à petite foulée. Allez, hop, on perd pas son gras en restant devant la télé !

La deuxième douche de la journée fut plus agréable que la première. Déjà parce que celle-ci avait l’avantage de la réchauffer, ensuite parce qu’il n’y avait pas de déesse grecque pour pavaner à ses côtés et la ramener face à ses complexes. Elle gardait cependant en tête la fugace mais indélébile interaction avec cette inconnue. Tout en elle respirait la beauté, la séduction, et même une certaine forme d’élégance. Peut-être seront-elles amenées à se recroiser ? Et peut-être que d’ici là, elle se serait assez améliorée en japonais pour comprendre ce qu’elle lui dit. Elle se sécha rapidement les cheveux, noua sa serviette autour de son torse et sortir de la minuscule salle d’eau pour laisser son ami y aller à son tour. Pendant qu’elle entendait le jet, elle s’étala dans le canapé et se perdit dans ses pensées.

Ce fut le retour de Nao qui la réveilla. Planté devant elle, il posa les mains sur les épaules de la petite punk qui le fixait en ne comprenant pas ce qu’il lui voulait. Son annonce la fit sourire. Elle se leva, écarta les bras, et l’enlaça, posant sa tête contre son buste.
« Tu fais du super boulot, tu repousses tes limites, tu t’améliores chaque jour. Je suis fière de toi, Nao. Et oui, on a passé une super matinée. La journée n’est pas finie. Juste... » Elle s’éloigna, un sourire malicieux aux lèvres. « Si tu pouvais éviter de trop bander contre moi, ça me ferait encore plus plaisir. »

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Autour du repas qu’elle venait de préparer, l’ambiance était à la rigolade. Le japonais avait perdu les rougeurs qui avaient subitement coloré ses jours lorsque Automne avait évoqué son érection, et l’idée du gage semblait les avoir quitté. Entre deux blagues sur le goût fadasse des brocolis et le surpoids de Nao, le souvenir de l’inconnu revint. « J’ai pensé à un truc. Toi qui connais bien le pays et la ville, tu vas pouvoir me dire si j’ai tort. » Elle glissa un morceau de brocoli fadasse entre ses lèvres et le mâcha sans conviction. « J’ai l’impression que la fille qu’on a vu tout à l’heure...c’est une escort. Ou un call-girl. Je sais pas ce que t’en penses, mais...elle en a le style ! Sexy, bien élevée, apparemment pleine de fric...et puis j’imagine que les occidentales ça doit plaire aux locaux, hein ? » Elle adressa un regard appuyé à son coloc/ami/élève. « Je me trompe ? »

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One Shot / Re : The punk and the nerd [PV Nao]
« le: dimanche 22 mai 2022, 09:30:24 »
Que d’énergie pour quelqu’un qui frôlait encore le décès un quart d’heure plus tôt ! Nao semblait rayonnant, comme si cette petite séance avait réveillé quelque chose en lui, des sensations depuis longtemps oubliées, un espoir nouveau. Automne accepta le quartier de pastèque qui lui était offert et croqua dedans à pleine bouche. Elle n’aimait pas trop ça, mais une petite collation comme ça ne se refusait pas, et surtout, elle connaissait les prix ici pour avoir plusieurs fois hésité à prendre une barre protéinée ou un jus bien vitaminé. Le garçon avait sans doute remarqué l’air un peu tristoune sur son visage car il la complimenta sur sa beauté après un petit coup de coude affectueux. Elle ne put s’empêcher de sourire. « T’as raison, on s’en fout des autres. » Il trouvait souvent le bon mot pour apaiser ses déprimes passagères.

Enfin, la mer se dessinait devant eux. La petite brise marine était agréable et caressait sa peau une douceur bienvenue : après l’effort, le réconfort. La surface de l’eau était relativement calme, troublée uniquement par quelques vaguelettes qui l’agitaient sans conviction avant de s’écraser mollement contre les rochers ou les pieds des pontons auxquels étaient accrochés goélettes et coques de noix dont la finalité n’était surtout pas de se perdre en haute mer. Les deux amis marchaient cote à cote le long de la digue, discutant de l’avenir et de leurs difficultés immédiates. Automne n’avait toujours pas trouvé de travail, se heurtant à un mur de refus ou d’ignorance de la part de celles et ceux qu’elle avait contacté. Ses ambitions déjà faibles s’étiolaient jour après jour, et à ce rythme, elle allait finir par accepter l’idée de devoir vendre son corps pour se faire un peu d’argent de poche. Heureusement, elle n’en était pas encore là : Seikusu était une grande ville et les opportunités ne manquaient pas. Tout ce qu’il fallait, c’est qu’elle en saisisse une.

Après un petit bout de marche, ils se posèrent sur un banc de bois et Nao en profita pour lui conter une vieille légende locale. Elle ne pouvait s’empêcher d’être amusée par la redondance de celles-ci et les schémas qu’on y retrouvait immanquablement : il y avait toujours une faible femme en péril et un courageux aventurier pour la sauver. Autant dire que ça ne changeait pas trop des histoires occidentales et de leurs preux chevaliers. N’y avait-il pas une fable où c’était la fille qui avait le beau rôle ? Si Nao se faisait capturer par une vile créature, ce qui demanderait beaucoup d’énergie à celle-ci, ce serait évidemment Automne qui irait le sauver. Etait-elle un preux chevalier ? Elle commençait à se le demander. En ce qui concerne le baiser et les enfants qui suivent souvent dans ce genre de contes, elle passerait son tour.

Le silence qui suivit fut aussi agréable que reposant. Sans personne aux alentours, seul le clapotis des vagues et les rires des mouettes parvenaient à ses oreilles. Devant ses yeux, l’immensité s’étendait à perte de vue, et elle ne pouvait qu’imaginer la beauté du spectacle au soleil couchant, les lueurs orangés tapissant le ciel, l’atmosphère de paix et de repos qui en découlaient. Ca lui rappelait sur certains points la Seattle dans laquelle elle avait grandi, le calme en plus. Elle se revoyait adolescente, à la sortie des cours, se balader au bord du bras de mer qui délimitait la frontière de la ville, parfois seule, parfois non. C’était une époque différente, déformée par la nostalgie, mais pas forcément plus heureuse.

Cela faisait déjà un bout de temps qu’elle sentait le regard de son ami posé sur elle. En fait, elle l’avait senti depuis qu’il avait fini de narrer son histoire. Ca ne la dérangeait pas. Elle ne voulait juste pas qu’il se fasse de faux espoirs. Des hommes, elle en avait fréquenté un bon nombre, et elle commençait à les connaître. Nao n’était pas foncièrement différent des autres. Il ne la regardait pas comme une simple amie, elle en était consciente. Encore une fois, tant qu’il ne dépassait pas les bornes, ça ne la dérangeait pas.

Le soleil commençait doucement à taper, certes pas à la même échelle que les jours précédents, mais suffisamment pour qu’Automne ressente la douceur d’un matin d’été. Une idée lui était venue en tête. Une pulsion, comme elle en avait souvent, et comme elle ne savait que rarement réfréner. Après tout, elle n’avait rien à perdre, et personne hormis son colocataire ne la regardait. Elle retira son sweat, se leva...Et se jeta à l’eau.

Le saut jusqu’à la mer située en contrebas n’était pas des plus long ni des plus impressionnants, mais il réveilla en elle des sensations enfouies depuis longtemps. L’eau était moins fraîche que prévue, mais le choc thermique fit se dresser tout le duvet de son corps. Elle nagea quelques secondes en apnée avant de ressortir la tête de l’eau et d’éclater de rire. Elle n’avait sans doute pas la grâce d’une sirène, plutôt celle de la daurade, mais qu’en avait-elle à foutre ? Seul Nao la regardait avec un air de merlan frit.


« Viens, elle est bonne ! »

24
Le coin du chalant / Re : De quoi occuper mes journées
« le: samedi 21 mai 2022, 20:49:48 »
Salut !

Alors l'idée n°1 est prise, mais les 3 autres sont toujours dispo

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One Shot / Re : The punk and the nerd [PV Nao]
« le: samedi 21 mai 2022, 18:40:10 »
Ok, Automne s’était préparée à cette éventualité. Son corps était prêt, son esprit aussi. Le contact fut brutal, et elle passa immédiatement en mode survie. Respiration coupée, muscles tendus, il fallait juste que l’étreinte ne s’éternise pas trop. Celle-ci dura juste le temps qu’il faut, ni trop longue, ni trop courte. Lorsque Nao s’éloigna, elle lui tapota l’épaule, la tignasse en désordre, la peau rougie par la chaleur, et le souffle court. « Moi aussi j’t’aime bien, mec. On va réussir ça ensemble. » Ce qui signifiait qu’elle s’incluait dedans. Oh, son corps n’était pas dans le même état que celui de son coloc, loin, très loin, extrêmement loin de là, mais un mode de vie plus sain ne lui ferait pas de mal non plus, sur le long terme.

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Au petit matin, Automne se leva sur la pointe des pieds, se faufila sans un bruit dans la cuisine (facile à faire lorsqu’on pèse moins d’un demi-quintal), et s’affaira à un tri drastique dans la bouffe. Ce gâchis lui faisait mal, elle qui aimait tant les chips, cookies et autres saloperies industrielles bourrées de mauvaises choses pour la santé mais si délicieuses en bouche. Elle se serait bien enfilé un sachet entier de barquettes au chocolat, maintenant, tout de suite, surtout qu’ils étaient dans sa main...non. C’était la première étape de leur reprise en main. Échouer tout de suite aurait prouvé qu’elle n’avait pas les épaules pour aider Nao. Le cœur serré, elle jeta les derniers paquets de sucreries dans le sac poubelle. Le whisky, lui, resterait là. Il fallait qu’elle apprenne à se restreindre. Un petit verre de temps en temps, pas plus.

Au réveil, Nao grogna, comme d’habitude. Sauf qu’aujourd’hui, elle ne lui laissa pas le choix. Après dix, vingt, trente minutes à taper à sa porte à intervalles irréguliers, elle hésita à aller chercher le flingue du gangster qu’elle avait gardé dans sa table de chevet (déchargé), mais le garçon se décida à se lever à ce moment là, tant pis pour la mauvaise blague. Ils se rendirent au magasin de sport à la première heure, une sorte de Decathlon en plus petit et plus cher, mais plus classe aussi. La polonaise fusilla du regard les employés moqueurs avant que son ami ne s’aperçoive de leur sourire goguenard, et n’aurait pas hésité à leur rentrer dedans si ils avaient osé continuer. Elle le conseilla sur les vêtements et les accessoires à acheter en premier lieu : ils reviendraient plus tard, selon la progression du japonais.

Comme prévu, les premiers jours furent difficiles. Pourtant, le programme n’était pas particulièrement compliqué : quelques kilomètres de marche, des étirements légers, un peu de cardio, rien d’insurmontable même pour un gabarit comme celui de Nao. L’étudiant s’accrochait, affichant une courbe de progression rapide qu’Automne ne se privait pas de féliciter pour garder sa motivation intacte. De son côté, la punk s’ennuyait un peu : ce qui était pour son colocataire une torture n’était même pas un échauffement pour elle. Pas question pour autant de le laisser seul, même si l’envie de réaliser leurs parcours de marche en courant plutôt qu’à ses côtés la démangeait. C’était peut-être ça son véritable entraînement. Pour son esprit, sa patience, pas son corps.


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Enfin, l’orage avait éclaté, et cette fois il avait duré tout un après-midi. Le matin-même, les deux joyeux lurons avaient marché sous une véritable chape de plomb et un ciel d’un gris menaçant, rentrant juste avant que les cordes ne tombent. A la télévision locale, la présentatrice météo parlait d’une chute des températures à un niveau humainement supportable, d’une dépression qui s’installait pour quelques jours sur Seikusu et de la fin de la canicule. Ce fut le moment que Nao choisit pour confier à Automne son désir de commencer les choses sérieuses. Jusqu’alors, leur train-train quotidien n’était que l’échauffement avant de rentrer dans le vif du sujet. Pour autant, la petite polonaise avait déjà cru déceler quelques changements chez son colocataire. Physiques peut-être, bien qu’en le voyant tous les jours il est plus difficile de voir l’évolution, mais surtout psychologiques. Les grognements des premiers jours face à la faim (ou plutôt la gourmandise) et les préparations culinaires d’Automne à base de légumes plutôt que de pizzas et de raviolis avaient disparus. Secrètement, elle l’avait même aperçu se regarder dans le miroir, jauger ses progrès, et elle ne put s’empêcher de se sentir fière de lui.

Et pour la première fois, ce ne fut pas elle qui alla réveiller Nao, mais bien l’inverse. Au vu de l’obscurité totale dans laquelle baignait la pièce, il n’était même pas six heures lorsqu’elle le sentit la secouer pour la réveiller. Sur le dos, quasiment nue, la bave au bord des lèvres, la fine couverture d’été serrée entre ses cuisses ne remontant pas plus haut que son nombril pour révéler son ventre et sa faible poitrine, elle grogna, se retourna pour lui offrir plutôt la vue de son dos et de son fessier, encore totalement dans le coltard. « Deux minutes pleaaaaase » soupira-t-elle, à moins que ce ne soit uniquement dans son esprit, elle n’en savait rien. Quelques secondes auparavant, elle était encore en train de rêver de plages de sable blanc, de mer aussi chaudes qu’azurées, de cocktails sucrés, de masseuses topless, de cocotiers. Elle n’était pas prête à retourner dans sa chambre minuscule, à entendre la pluie s’écraser contre la fenêtre. Ce n’était pourtant pas l’avis de Nao, qui continuait à la secouer.
« Bon, ok, ok... »

Pour le petit déjeuner, elle prépara des œufs, deux pour elle et trois pour lui, accompagnés d’un peu de muesli et d’un jus d’orange fraîchement pressé. Ça demandait quelques minutes de préparation, mais c’était infiniment meilleur que le combo céréales-nutella-gâteaux. Pour accompagner ça, un espresso, l’un des péchés desquelles elle ne parvenait pas à se défaire. Et vu l’heure, elle en aurait bien besoin. « Changement de programme pour ce matin. On va pas courir dehors, j’ai pas envie de mourir noyée. La salle est à deux pas, et elle est ouverte 24/24. On part quand t’es prêt. » Le programme qu’elle lui avait concocté n’était pas compliqué, mais allait le faire suer à grosses gouttes. Du vélo, du rameur, des abdos, des pompes, un peu de tapis de course au cas où ses chevilles tiendraient le coup. L’objectif principal, c’était la perte de poids, en particulier sa panse impressionnante.

Le japonais rougissait, suait, haletait, râlait, mais tenait le coup. Automne restait toujours à ses côtés, réalisant les mêmes exercices au même rythme, n’hésitant pas à l’encourager dès qu’elle sentait qu’il commençait à se décourager. Elle n’était pas la plus sévère des coachs, lui laissant prendre des pauses dès qu’il en ressentait le besoin. Le but n’était évidemment pas de le dégoûter dès la première séance, mais bien de lui donner envie de recommencer dans deux, trois, quatre jours. La salle était quasi-vide à cette heure-ci, hormis quelques acharnés qui venaient se défouler dans leur bulle avant de partir au boulot sans prêter attention au monde extérieur. Ainsi, Nao n’était pas dérangé par le regard d’autrui. La punk savait à quel point ce facteur pouvait être démotivant quand on manque de confiance en soi. Mais elle avait assez de confiance en lui pour deux.


« Alors, comment tu te sens ? Cette première séance t’a fait du bien ? » Les jambes écartées à 180 degrés, elle regardait son ami réaliser ses derniers étirements après deux heures entières d’entraînement durant lesquelles il n’avait pas ménagé ses efforts. Elle referma ses jambes, les gardant tendues, et colla son torse à celles-ci tandis que le japonais parvenait difficilement à toucher ses orteils. « T’as fait du super boulot. Si tu continues comme ça, dans six mois, tu ressembles à Zac Efron ! » Bon, ok, elle abusait peut-être un peu, surtout que Zac Efron était littéralement son idéal masculin, mais c’était pour mieux le motiver ! Elle lui tendit la main pour l’aider à se relever, et tira de toutes ses forces pour qu’il réussisse à se redresser sur ses deux pieds. « Allez, à la douche ! J’ai pris tout ce qu’il faut dans le sac, gel douche, shampoing, serviette, fringues de rechange, tu pourras pas dire que je suis pas la meilleure coach après ça ! » Elle gloussa et lui tapota l’épaule. Elle avait toujours aimé s’occuper des autres, mais n’avait jamais pensé en faire son métier. Ce n’était pas le moment d’y penser, pas pour le moment.

Le jet chaud qui s’écrasait sur ses muscles tendus lui fit le plus grand bien. Si cette séance était loin de la pousser dans ses retranchements, elle l’avait quand même quelque peu fatiguée. Dans cette douche commune, les jeunes femmes se succédaient à ses côtés pour se rapidement se nettoyer de toute cette transpiration collante et malodorante. La plupart d’entre elles étaient occidentales, comme elle, mais aucune ne lui ressemblait. Leur jambes étaient longues et fines, leur poitrine parfaite, leur ventre plat et sans aucune disparité, leur peau brunie par le soleil. Cette vision la déprima, elle qui avait toujours complexé de sa petite taille, de son manque criant de formes. Elle regarda ses petits seins qui ont refusé de grandir, son ventre aux abdos saillants, ses jambes dont les muscles se dessinaient sous sa peau blafarde. Elle ne serait jamais comme elles. Sa beauté était différente, et sa musculature, elle ne l’avait pas développée dans le but de séduire, mais tout de même, elle était un peu jalouse.

Lorsqu’elle sortit enfin des douches, les cheveux en pétard à moitié secs, son t-shirt trempé dans le dos, Nao l’attendait depuis sans doute quelques longues minutes. A travers les grandes baies vitrées de l’entrée, le soleil avait fait son apparition, les nuages s’éloignant pour lui laisser la place. Elle sourit en regardant son colocataire à qui cette séance semblait avoir fait le plus grand bien. Non, pas juste son colocataire. Son ami.
« Du coup, on va à la mer ? »

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One Shot / Re : The punk and the nerd [PV Nao]
« le: mercredi 18 mai 2022, 09:48:26 »
Malgré sa carrure imposante, Nao savait se faire discret. Sauf quand il grognait dans sa chambre ou s’énervait devant son écran. A cet instant, en tout cas, il était si silencieux qu’Automne n’avait même pas remarqué qu’il se trouvait juste derrière elle. Alors évidemment, lorsqu’il hurla de sa voix la plus tonitruante, elle sauta au plafond en lâchant son meilleur cri de terreur. Il lui fallut bien quelques secondes pour reprendre ses esprits et pour que sa fréquence cardiaque repasse en dessous des 300. Elle s’apprêta à insulter copieusement le farceur, mais se ravisa en apercevant l’air morose qu’il arborait. Un virage à 180 degrés après la farce qu’il venait de lui faire. « C’est parce que j’ai farfouillé dans tes affaires ? » pensa-t-elle sans oser lui poser la question. Lorsqu’il s’agenouilla pour ranger celles-ci, Automne se recula et l’observa. Elle se sentait bête et coupable, sans savoir précisément pourquoi. C’était une intuition, elle était certaine que son changement d’humeur venait de ces souvenirs exhumés, sans doute d’un passé plus heureux.

Lorsqu’il s’éclipsa après avoir terminé sa tâche, elle n’osa piper mot, et sortit de la chambre qu’elle ferma derrière elle. La chaleur, elle ne la ressentait plus, dans cette atmosphère désormais froide et malsaine. Seul le silence restait lourd, comme une chape de plomb au dessus d’eux. Lorsqu’elle lui demanda si une pizza lui convenait pour ce soir, elle n’eut comme réponse qu’un hochement de tête silencieux. Devant son écran, il ne semblait pas réellement jouer. Automne l’observait aussi sans réellement lui porter attention. Elle avait réveillé quelque chose qui aurait dû rester endormi, c’était certain. Et bien qu’elle l’ait fait par mégarde, elle s’en voulait. Le garçon ne semblait pas lui en tenir rigueur pour autant, mais il était comme absent. Elle lui laisserait le temps, promis.

Le repas se déroula dans un silence de cathédrale, que les bruits de mastication et de brisure de la pâte (très croustillante au demeurant) ne parvenaient pas à briser durablement. L’appétit du jeune homme était réduit à portion congrue, ce qui n’était réellement pas bon signe. Alors que la polonaise s’apprêtait à lui demander si il voulait lui confier ce qui n’allait pas, il s’éclipsa dans sa chambre sans un mot, puis reparut quelques secondes plus tard avec l’objet dans les mains. Elle écarta vaisselle et restes pour laisser la place nécessaire, et l’écouta religieusement. Étrangement, un sourire s’inscrivit sur ses lèvres. Un sourire las, compréhensif, qui contrastait avec son regard triste plongé dans le néant. Cette histoire trouvait écho dans son cœur.


« C’est amusant. J’ai l’impression d’avoir vécu exactement le contraire. A cet âge là, j’étais aussi un grand espoir en gymnastique, et on parlait de me faire concourir au niveau national. J’y suis allée, j’ai très bien figuré, mais...j’ai compris à ce moment là que ce n’était pas pour moi. Le regard de milliers de personnes, la compétition qui fait rage et pousse aux pires vices, la pression que je me mettais moi-même sur les épaules, et celle de tous ceux qui voulaient me voir triompher. C’était trop pour une gamine d’une quinzaine d’années. Après ça, j’ai levé le pied, jusqu’à arrêter totalement, dégoûtée de ce milieu. Je ne sais pas si c’est comme ça au Japon, mais aux Etats-Unis, le sport est une véritable religion, alors ma décision a été très mal acceptée. Toutes mes bourses ont été stoppées, et j’étais devenue comme un parasite dans mon école qui comptait énormément sur moi pour la faire rayonner. » Elle soupira, le regard toujours perdu dans le vague. Penser à cette époque lui provoquait toujours un petit pincement. « C’était juste une étape dans la descente aux enfers qu’a été mon adolescence. Mais je me dis que sans cette étape, je ne serais pas présente ici-même, et que je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui. C’est peut-être bête, car parfois j’aimerais être quelqu’un d’autre, quelqu’un de différent, et parfois je me prends à penser que j’aurais été plus heureuse sans ces évènements. Mais ils m’ont forgée, ce sont des jalons importants de mon passé. On ne peut pas les effacer d’un revers de manche. »

Doucement, sa main se posa sur celle de son ami, et son regard se plongea dans le sien. « On a tous nos manières de tenter d’échapper à notre passé. Si toi c’est la nourriture et les jeux, moi c’était l’alcool, la drogue, et l’auto-mutilation. Au final, tu ne t’en sors pas si mal ! » Elle gloussa, consciente du ridicule de la situation. « Ne prends pas cet évènement comme un échec, mais pense plutôt à ce qu’il pourrait constituer pour toi. Tu étais un champion en devenir ? Ca veut dire que tu en as encore les capacités. L’état t’as tourné le dos ? Tu sais maintenant que tu ne lui dois rien. Ce que tu es devenu peut encore changer. Ce que je vois quand je te regarde, ce n’est pas un monstre. Je vois un ami. » C’était mielleux et mièvre, mais elle s’en fichait. Au fond, elle était mielleuse et mièvre, même si elle se gardait bien de le montrer. « Un ami que j’ai envie d’aider. Si j’ai réussi à me sortir d’une bonne partie de mes problèmes, alors je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas. »

Elle se leva, gonflée d’une énergie soudaine, et lui tendit la main. « A partir d’aujourd’hui, je vais te prendre en main. On va avancer à ton rythme, sans forcer. Tu as des capacités qui ne demandent qu’à se réveiller. Ne le fais pas pour les autres, ne le fais pas pour moi, mais fais le pour toi. Pour que tu puisses te regarder dans le miroir sans te sentir mal, et bientôt être fier de toi. »

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One Shot / Re : The punk and the nerd [PV Nao]
« le: mardi 17 mai 2022, 19:17:03 »
Les jours se mirent à se suivre et à se ressembler dans la coloc de la cellule. Les mêmes schémas se répétaient inlassablement : lever d’Automne aux aurores, grognements de la créature hibernant dans la chambre voisine, petite course à pied, retour à l’appartement, regards appuyés de cette même créature, puis occupations aussi diverses et variées que geekeries sur pc, geekeries sur ps4, ou geekeries sur Switch. Au fil des jours et des semaines, la polonaise avait commencé à sortir de sa zone de confort, et avait emporté à sa suite un Nao bougon mais pas avare en efforts, à son rythme. Les cours de cuisine qu’elle suivait faisaient leur petit effet, et si elle était bien loin d’un cordon bleue (ou alors un cordon bleu sous vide), elle commençait à se débrouiller correctement et à diversifier leur alimentation. Il est vrai que le rythme des premiers jours, à base de pizzas et autres burgers réchauffés vite fait, n’était pas viable sur le long terme si elle ne voulait pas se transformer rapidement en cachalot

Entre les deux colocataires, le courant passait très bien, les taquineries et blagues potaches rythmant leur quotidien. Si le japonais ne se privait pas pour lâcher de petites piques à la polonaise concernant sa taille, son manque de poitrine ou sa propension à ne jamais s’arrêter, celle-ci n’avait aucune raison de ne pas lui répondre. Un observateur extérieur aurait pu trouver l’ambiance délétère mais il n’en était rien : les deux potes s’appréciaient comme ça, et Automne était heureuse de s’être fait ce qu’elle considérait désormais comme un ami. Elle n’était pas dupe et se doutait bien que Nao aurait espéré un peu plus que ça, mais dans l’état actuel des choses, ce n’était pas envisageable, tant pour le physique du garçon que pour leur manière différente d’aborder les choses.  Pourtant elle le sentait changer, petit à petit, à son rythme, s’ouvrir à un rythme de vie plus sain. Il lui faudrait du temps, mais il était en bonne voix. Quant à ce désir que le garçon ressentait pour elle, eh bien...tant qu’il restait dans les clous, elle n’en parlerait pas. Ce serait bête de gâcher leur relation pour ça.

Lors des absences de l’étudiant, Automne vaquait aux occupations qu’elle ne pouvait ou ne s’autorisait pas à faire en sa présence. La dernière fois, elle avait emprunté la guitare qui traînait dans le salon pour gratter quelques notes, se satisfaisant de son niveau jusqu’à ce que deux voisins se mettent à cogner simultanément dans le mur. Si ils n’avaient pas l’oreille musicale, elle ne pouvait rien faire pour eux, et elle rangea la guitare en maugréant. Les voisins, justement, parlons-en. Que dire sur eux ? Hormis que Nao était peut-être l’une des personnes les plus séduisantes de l’étage. Il ne s’agissait que d’étudiants boutonneux, à peine majeurs, du genre à regarder leurs pieds dès qu’ils sortaient de chez eux, et dont le teint rougissait immédiatement si leur regard venait malencontreusement à se perdre et à rencontrer celui d’un étranger. Pour l’instant, elle n’avait jamais entendu un seul son sortir de leur bouche, ce qui l’amena à se demander si ce n’était pas un bâtiment réservé aux sourds-muets. Sauf qu’un sourd-muet, ça tape pas dans le mur quand on joue de la guitare…

Mais l’ennui parfois guettait notre héroïne. Elle n’avait pas encore trouvé de boulot, et si l’état de ses finances n’empirait pas, il restait toujours proche du critique. Un après-midi parmi d’autres, en l’absence de Nao, elle vivotait dans son lit, un vieux ventilateur aux claquements inquiétants lui soufflant de l’air chaud entre ses cuisses grandes ouvertes en quête d’un peu de rafraîchissement. La méteo dans cette ville était une catastrophe : les températures crevaient le plafond, presque autant que le taux d’humidité, et les pluies aussi soudaines que violentes ne parvenaient pas à faire durablement chuter le mercure. « La vache j’ai chaud » pensait-elle avachie dans sa couche, à moitié nue, le plus court et léger de ses débardeurs remonté au dessus de ses seins pour ne pas qu’il fusionne avec sa peau. Le plus terrible était quand même qu’elle ne pouvait rien faire contre cette chaleur : qu’elle agonise ou qu’elle s’active, rien ne changeait. Elle avait bien envisagé de déménager dans le petit frigo de l’appartement, ce qui aurait réellement été possible au vue de sa taille lilliputienne et de sa souplesse digne des meilleurs contorsionnistes, mais Nao n’aurait sans doute pas apprécié retrouver toutes ses victuailles éparpillées dans l’appartement.

A défaut, elle survivait tant bien que mal dans son lit, le ronflement du ventilo couvrant les rares bruits provenant de l’extérieur. D’une poigne lâche, elle piocha le dernier glaçon restant dans le saladier qu’elle était partie chercher il y a quelques minutes de cela, et le déposa sur son buste, ce qui lui arracha un soupir d’aise. Quel plaisir intense, mais bien trop court. D’habitude, les glaçons dans le lit, elle ne pratiquait pas seule. Et depuis son arrivée au Japon, sur ce plan, c’était le calme plat. Le cube glissait lentement entre ses seins, laissant derrière lui une petite traînée aux alentours de laquelle le petit duvet qui recouvrait sa peau s’était hérissé. Elle le dirigea comme par mégarde vers l’un de ses tétons percés, qui pointa immédiatement alors qu’elle lâchait un nouveau soupir. Ses doigts firent rouler le glaçon autour du mamelon, caressant l’aréole qui gonfla légèrement à son contact. Sa main libre, elle, se dirigea entre ses cuisses pour caresser ses lèvres déjà humides, tandis que son corps commençait à se tendre. « Quitte à crever de chaud... »

Ses pensées flottaient, imaginaient des corps de rêve, des actes intimes, de la tendresse, de la bestialité, de la chaleur humaine...toujours de la chaleur. Cette maudite chaleur, qui accaparait ses sens et ses pensées, les empêchant de divaguer aussi loin qu’elle le désirait. Cette chaleur qui avait terminé de faire fondre le petit cube de plaisir qui caressait sa poitrine. Dans un grognement, elle farfouilla dans le tiroir de sa table de chevet, à la recherche de représentations picturales pour remplacer son imagination, en vain. Le magazine avait disparu. Elle se maudit à cet instant d’avoir proposé l’idée d’une garde alternée. C’était une revue de cul, pas un enfant, merde ! Alors elle stoppa sa séance de masturbation, releva son shorty qui s’humecta directement de ses fluides au contact de ses lèvres, et se rendit dans la chambre de Nao d’un pas décidé.

Le garçon était absent, comme tous les sept jours à peu près, pour un...un cours, pensait-elle. Ca devait être ça. Elle n’avait pas la tête à penser à ce genre de trucs. Elle s’accroupit pour chercher sous le lit, tâtonna pendant quelques secondes avant de poser la main sur une couverture plastifiée et écornée. Satisfaite de sa trouvaille, elle la tira de sa cachette, avant de se rendre compte qu’il ne s’agissait pas de son fétiche mais bien du second magazine, qui la laissait de marbre. A la recherche de son précieux, elle continua son exploration sous le lit, s’enfonçant de plus en plus profondément dans cette antre du mal, avant d’accepter l’inacceptable : sa bible n’était pas là. Dégoûtée, elle se décida à accepter sa défaite. Le retour était plus compliqué que l’aller, et elle dut remuer dans tous les sens pour ressortir de cette espace dans lequel un corps humain ne peut pas rentrer (mais cela, Automne n’en avait cure). Elle remua tant qu’elle donna un coup de pied dans le mur, ce qui fait tomber à terre un énorme classeur depuis une étagère. Lorsque enfin elle parvint à s’extirper, elle constata que celui-ci avait répandu tout son contenu à terre. Et merde.

Elle dût alors s’affairer à ranger son contenu, qui s’était étalé dans toute la chambre. Il s’agissait pour une grande partie de feuilles imprimées en japonais, qu’elle ne comprenait pas. Cela ressemblait à des documents officiels, sans doute des choses importantes. Elle trouva cependant quelques photos de Nao enfant, ce qui lui arracha un petit sourire. Il avait l’air heureux, avec ses parents. Apparemment il n’avait pas toujours été aussi grassouillet : on aurait presque dit qu’il était plutôt en forme. Comble de l’étonnement, sur l’une des photos elle le trouva même sur un podium, en tenue d’athlétisme. Alors, dans sa prime jeunesse, il avait été sportif ? En voilà une découverte intéressante, qui fut corroborée par la découverte d’une petite médaille ayant glissé sous la table de nuit. « J’aurais jamais deviné... » Absorbée par sa découverte, elle n’avait pas entendu le bruit de la porte d’entrée qui s’ouvrit.

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One Shot / Re : The punk and the nerd [PV Nao]
« le: lundi 16 mai 2022, 21:20:04 »
Serrée bon gré mal gré contre Nao, installée sur une portion congrue du coussin équivalente à un panier pour chihuahua (ce qui était presque suffisant pour son gabarit lilliputien, nonobstant), Automne gesticulait, râlait, vilipendait et invectivait à tour de bras. Bien plus sanguine que son compère, elle en devenait quasiment insupportable. Si les jeux vidéos faisaient ressortir la vraie nature des gens, alors la polonaise était à la fois mal-élevée, grognonne et violente. Pas un tableau très reluisant au demeurant. Elle pouvait quand même déceler une forme d’agacement chez le japonais, sans savoir si c’était le jeu ou la fille qui l’énervait le plus. C’est bon, c’était son caractère, elle avait pas choisi d’être comme ça !

Après quelques échecs cuisants et morts honteuses, il se décida à changer de jeu. Un King of Fighters ? Pas besoin de mots, un regard suffit pour qu’Automne se lève et s’empare de la manette numéro deux. La dernière et seule fois qu’elle avait touché à un King of Fighters, c’était sur PS2, lors d’une soirée chez amis il y a plus de dix ans. Autant dire qu’elle n’était qu’une débutante totale à qui il fallait tout apprendre. Nao-senpai était un professeur sévère mais dont le niveau n’était pas à démontrer. La jeune femme, elle, se faisait plutôt démonter. Pourtant, à chaque partie, son niveau s’améliorait, se rapprochant dangereusement et rapidement de celui de son professeur de fortune. Elle avait choisi de jouer Leona, partiellement parce que son style de jeu lui plaisait, principalement parce qu’elle lui ressemblait quand même un peu. En plus sexy. Et plus grande. Et plus voluptueuse. Et moins réelle. Na !

Arriva finalement l’heure de vérité. Le pic de la matinée, l’instant critique, le moment ou jamais ! Le premier round se termina par une victoire sur le fil de Ryo, le second par une de Leona du même acabit. Le dernier round était d’une intensité rare, les deux adversaires usant de ruses sans pitié et de combos dignes des plus grands combattants, mais ce fut Leona qui prit l’avantage. Le coup fatal approchait, elle allait l’asséner, puis...plus rien. Plus de son. Plus d’image. Il ne restait plus qu’une sensation étrange de chaleur et d’engourdissement. Etait-ce la mort ? Automne avait-elle fait une attaque cardiaque à cause du stress ? Impossible, elle respirait, bougeait, difficilement, mais elle le pouvait. Alors elle se débattit, de toutes les faibles forces qui lui restaient, mais en vain. A bout de souffle, elle était prête à abandonner, à accepter son sort. Mais la lumière revint, et ce n’était pas celle au bout du tunnel.

Essoufflée, hébétée, elle n’en croyait pas ses yeux. Nao...quel enfoiré. Il venait sérieusement d’utiliser son seul et unique atout de poids pour la mettre hors d’état de nuire et emporter une victoire qu’il ne pouvait envisager à la loyale ? Ce n’était pas seulement un lâche, c’était un traître. Ecœurée par cette manœuvre, elle regarda le jeune homme avec dégoût, et remit en place son t-shirt, lui cachant ces seins qu’il ne méritait pas de voir. Elle se leva, et donna un petit coup de pied dans son gras, plus par protestation que pour lui faire mal.


« Jamais je n’oublierai cette mascarade. Ta manœuvre ne restera pas impunie. »

Elle s’installa dans le canapé et se renfrogna. « Tu mérites de te démerder pour les courses. Et ouais, une pizza c’est bien. » Elle tendit le bras sans un regard, et éclata à sa remarque. « Une tannée ? T’es sérieux ? J’ai découvert le jeu y a même pas une demi-heure, j’allais t’éclater, et toi t’as fait quoi contre ça ? T’as mieux joué ? Nan ! T’as triché ! T’as triché et tu m’a fait mal, à moi, une faible femme ! » C’était plus un jeu qu’une véritable colère, même si elle était réellement énervée par son comportement. « T’as de la chance que j’aie mûri avec les années, avant j’aurais éclaté la manette dans la télé, shooté dans la console et j’t’aurais maîtrisé à terre ! »

Elle ne pouvait plus se retenir, et après un silence de quelques secondes durant lequel ils se regardaient en chien de faïence, elle éclata de rire. Un rire franc, qui dura une bonne minute, qui lui mit les larmes aux yeux et lui défonça les zygomatiques. Quand enfin elle reprit un peu de constance, elle s’approcha de son tricheur de coloc et lui glissa à l’oreille dans un souffle : « Sérieusement, si tu refais ça, t’es mort. »

Sur ces paroles, un grand sourire aux lèvres, les yeux encore embués d’avoir pleuré de rire, elle se leva, sortit la pizza (un poil trop cuite) du four et la déposa sur la table avant de la découper à la roulette. « A table ! »

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One Shot / Re : The punk and the nerd [PV Nao]
« le: lundi 16 mai 2022, 17:38:13 »
Un tour d’horloge, voilà à quoi ressemblait le sommeil d’Automne cette nuit-là. Douze heures de sommeil amplement méritées : le repos du guerrier, comme dirait l’autre. Le lever du sommeil ne suffit pas à la réveiller, pas plus que les pas de Nao qui mettait fin à sa nuit de rêves et de fantasmes. Quand elle émergea enfin, l’horloge indiquait quasiment dix heures. Encore dans le coltard, elle se tourna dans le lit, ne reconnaissant les lieux qu’après une poignée de seconde. Le film des évènements de la veille se joua alors en accéléré dans sa tête, et elle tata son bras bandé. Douloureux, mais tout à fait supportable. Elle se leva, s’étira en baillant, posa la main sur la poignée de la porte...et se ravisant en se souvenant qu’elle était totalement nue. La vision n’aurait sans doute pas déplu à son colocataire, mais il fallait faire preuve d’un peu de pudeur. Elle recouvrit son petit fessier d’un shorty noir le moulant parfaitement, et son torse d’un t-shirt blanc dévoilant son ventre musclé, à travers lequel on ne faisait pas que deviner ses tétons percés.

« Yo, l’estropié. »

Elle adressa un signe de main au garçon en se frottant les yeux. Celui-ci était devant l’une de ses consoles, la PS4 au vu de la manette dans ses mains, et la dévorait du regard. Des pieds à la tête, il ne loupait pas une miette du spectacle de son arrivée, et elle hésita à lui fermer manuellement la bouche en passant à côté tant il semblait hébété et absorbé par la vue de la petite polonaise. Elle s’effondra dans le canapé et piocha quelques miettes de gâteau dans le bol. Pas mauvais. Mais ça manquait d’un peu de chocolat, quand même.
En premier lieu, elle ne comprit pas la question qu’il lui posa. Quelque chose à lui… ? Elle n’avait pas souvenir de lui avoir rien emprunté. Ses bourses ? Ce n’était pas elle qui lui avait piqué. Son honneur ? Il en avait peut-être perdu un peu la veille, mais il lui en restait encore. Sa virginité ? Impossible, il la gardait en lieu sûr, protégé par une myriade de sortilèges que seul un mage noir dans son genre maîtrisait. Il lui fallut finalement quelques secondes pour tilter.


« Ah, le magazine… ? »

Elle allait s’excuser, quand elle comprit. Quel petit coquin. Monsieur avait sans doute passé une très bonne nuit, entre rêveries et fantasmes. Ce n’était pas un problème à ses yeux, au contraire, elle-même n’avait aucune honte à se masturber, à l’avouer, à en rire et à en parler. Après tout, Nao était chez lui, il faisait ce qu’il voulait. Tant qu’il le faisait dans sa chambre. Enfin, tant qu’il ne le faisait pas devant elle. Enfin, tant qu’il ne lui demandait pas de lui donner un coup de main. Et tant qu’il ne laissait pas de traces. Pas trop.

« Du coup, j’en conclus que tes bourses vont mieux ? »

Elle gloussa, heureuse de ne pas avoir à les tâter et à les observer. Elle l'aurait fait, mais n'y aurait pas pris grand plaisir. Elle se leva et alla chercher le magazine sous son lit, et le posa sur la petite table de la pièce à vivre. Elle se servit un grand verre de lit, puis s’installa. « Je le lis et je te le rends après, si tu veux... » Dès les premières pages, les corps de rêve des modèles aux poses aguicheuses s’enchaînaient, sous les yeux d’Automne qui pétillaient et ne savaient pas où se poser. « Ou alors, on peut faire garde alternée... » Chaque nouvelle photo était au moins aussi délicieuse que la précédente, et elle dut se retenir pour ne pas plonger sa main sous son shorty. Elle hésita à s’éclipser dans la chambre, avant de finalement se retenir. Elle referma le magazine, se promettant de le feuilleter dans des moments plus appropriés, et focalisa son attention sur le gameplay de Nao pour tenter de canaliser le flux qui commençait à humidifier son entrejambe.

« Oh, mais c’est Ark ? »

Elle reconnut le jeu au premier coup d’oeil. Elle avait un peu testé, avant d’abandonner après quelques heures. Ce n’était pas trop son genre. Elle préférait les RPG, plutôt à l’ancienne, ou les FPS. Quoique, ces derniers avaient un potentiel assez incroyables pour la faire rager, surtout en ligne. Les campeurs, elle les honnissait. « Fais-moi une petite place ! » Elle termina son verre de lait, et fila aux côtés du japonais pour s’installer en tailleur sur un coin de son coussin. Un let’s play privatif et improvisé, ça ne se refuse pas.

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One Shot / Re : The punk and the nerd [PV Nao]
« le: dimanche 15 mai 2022, 23:25:08 »
Bon sang, qu’il était lourd ! Il était plus facile de lever une barre avec des poids équitablement répartis à chaque extrémité qu’un mec de plus de cent kilos dont les bourses viennent de se faire oblitérer. Mais elle n’allait pas le laisser tomber, quand même. Sans elle, il ne se serait pas retrouvé dans cette situation. Sans elle, il ne serait même pas sorti. Une bonne soirée console, que n’aurait-elle pas donné pour troquer cette affreuse baston pour ça. Elle rit franchement lorsque Nao lui annonça qu’il avait mal aux couilles. Peut-être aussi que c’était la pression qui retombait. C’était soit ça, soit fondre en larmes, alors elle n’allait pas se plaindre. Et apparemment, pour lui, une pause s’imposait. Et la plaie d’Automne ne le laissait pas indifférent.

« T’inquiète, c’est rien, j’ai à peine mal... »

Elle pissait dans un violon. Il l’ignora superbement, et s’arracha un morceau de son t-shirt pour en faire un bandage qu’il apposa sur son bras meurtri. Son beau t-shirt Meshuggah ! Quelle horreur ! La blessure n’était absolument rien de grave, et même si elle l’était, tant pis, elle aurait bien pu attendre de revenir à l’appartement ! L’espace laissé vacant par le lambeau de tissu déchiré ne pouvait plus maintenir sa panse, qui pendait mollement au dessus de la ceinture de son bermuda. C’était inélégant, mais justifié par la force des choses.

« Dans notre style, on est magnifiques ! » Elle lui lança une petite tape dans le dos. « C’était une superbe claque. Inattendue, et lâchée au bon moment. Sans ça, on aurait sans doute plus galéré. »
Elle choisit de passer par dessus le premier compliment, préférant s’attarder sur le second. « Ca faisait longtemps que je m’étais pas retrouvé dans une baston de rue. Même si là, c’était quand même sacrément dangereux. » Le souvenir du canon pointé vers elle ne l’avait pas encore quittée. Il y a des images qui marquent, et celle-ci en ferait sûrement partie pendant très longtemps.

Le chemin du retour fut bien plus long que l’aller, et pour cause : Nao claudiquait, et Automne le soutenait par moments, malgré ses réticences. Un homme qui se fait aider par une femme, non mais quoi encore ? Une fois dans l’ascenseur, au prix d’un dernier effort, elle se vautra dos au mur, le souffle court.


« Je comptais pas appeler les flics. J’ai déjà passé assez de nuits au poste, pas envie d’y retourner. Et je suis bien placée pour savoir qu’ils servent pas à grand-chose dans ce genre de situation. On devrait éviter de se faire remarquer dans les prochains jours. Bon, j’aurais bu un verre au bar, c’est déjà un bon début... » Elle rit jaune, et soutint Nao quand les portes de l’ascenseur s’ouvrit, jusqu’à s’effondrer dans le canapé. En matant son bras, ses craintes se confirmèrent. Elle avait perdu pas mal de sang. Sans doute une petite artère sectionnée, qui donnait une belle hémorragie. Pas de quoi s’alarmer, surtout que le saignement avait cessé, mais avec en sus la retombée d’adrénaline, son coup de mou était légitime.

Elle tendit le bras et laissa son coloc s’occuper d’elle. Ses gestes étaient assez saccadés, mais il se débrouillait bien malgré le stress. De sa main libre, elle attrapa la bière et la descendit cul-sec. Une petite minute plus tard, Automne ressemblait à une estropiée à l’avant-bras entièrement bandé. « Merci Nao. J’ai hâte de tester le bunny bar. J’espère que les serveuses auront pas de mitraillettes dans le décolleté. » Elle rit et laissa le garçon s’eclipser pour aller...bon, bref. Elle s’étala encore un peu plus dans le canapé et ferma les yeux. Ah, premier bruit venant de la salle d’eau. Sans doute pas le dernier. Elle rit à nouveau. « Pourquoi, t’as besoin de te désinfecter les couilles ? »

Lorsqu’il sortit enfin de la minuscule pièce qui servait de point d’eau, deux nouvelles bières étaient sorties et décapsulées, dont l’une était dans la main d’Automne qui la leva vers lui. « A la santé de tes burnes ! » Elle la porta à sa bouche et en descendit presque la moitié. « Si demain t’as toujours aussi mal, on ira à l’hosto. On trouvera bien une connerie à raconter, genre que t’es tombé sur une rambarde, ou que t’as fait un concours débile avec des potes. On avisera. »

Elle termina sa bouteille et se leva en s’étirant. « Quelle journée de fou. Je suis épuisée. Je vais me coucher, moi. See ya ! » En se dirigeant vers la chambre, elle retira son haut, dévoilant à nouveau son dos nu à Nao dont elle sentit le poids du regard. Un sourire satisfait au lèvres, elle disparut derrière la porte qu’elle ferma directement. Une fois à l’abri des regards, dans cette chambre sombre, elle termina de se dénuder totalement, et s’approcha de la fenêtre, observant la vue dans cette nuit naissante. Dommage qu’elle n’ait pas de vis-à-vis à qui offrir ce genre de spectacle. Un poil déçue, elle s’écroula dans le lit, et s’endormit après quelques secondes. Un repos bien mérité...

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