Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Izar Myrrhe

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Arc I. Sur la piste de la Bête





Comme je l’avais deviné, ma nouvelle associée ne comprenait goutte à l’ironie taquine qui nimbait ma première réplique, ce qui ne m’étonnait en aucune manière. L’Orc était franche, bourrue, lapidaire et primesautière ; les subtilités langagières ne faisant pas partie de son bagage, j’y réfléchirai à deux fois avant de m’adonner à un trait d’esprit.

En revanche, je me surpris à d'abord me remercier poliment, puis de l’entendre répondre à ma question, me raconter sommairement le cheminement qui fut le sien. Dans son discours, il était remarquable – c’est-à-dire digne d’être retenue – qu’elle utilisait deux fois le mot « femelle » pour se décrire, lorsqu’elle faisait encore partie des siens. Ce qui en disait sans doute long sur le rapport qu’entretenait la société orc vis-à-vis de la femme : réduite à n’être qu’une machine à plaisir sous la forme d’un assortiment d’orifices ou une manufacture à chiards, au bénéfice d’un mâle dominant. Etais-je habilité à formuler une critique de fond ? Pas vraiment, les membres de ma race habillaient leur barbarie sous des oripeaux de civilisation, sous de beaux langages fleuris et de superbes tenues à la grâce sophistiquée, dans l’imaginaire populaire. Les viols étaient d’ailleurs on ne peut plus réguliers au sein des sociétés vampiriques ; on recensait également une absence générale de considération pour la femme chez les vampires, à fortiori à l’égard des mortelles qui étaient de véritables consommables, aptes à satisfaire l’ensemble des besoins physiologiques des vampires. « C’est aussi en partie comme cela que ça fonctionne chez-nous, les ‘’Dents-longues’’, lui confessai-je en arquant les sourcils. Mais il arrive que les femmes atteignent des positions très élevées, généralement soit par l’astuce ou soit par la manipulation », énumérai-je en levant le pouce puis l’index afin de souligner ledit modus operandi de mes semblables du beau sexe dans la course au pouvoir.

Contrairement à mes congénères, plus hypocrites, Mogak, elle, ne cherchait ni à ripoliner son image, ni à l’enjoliver. Bien au contraire, elle révélait les pans majeurs de son histoire à la lumière crue de la vérité, sans ambages, dans toute sa franchise benoîte. Je m’attendais curieusement à un houspillage pur et dur, en bonne et due forme, sous la forme d’un brutal « Qu’est-ce que ça peut te foutre, dents-longues ? ». En lieu et place, elle a répondu à ma question qui passait pour indiscrète… après s’être démenée pour retirer les impuretés qui salissaient sa fine bouche. « Sale histoire, convenais-je. Sauf si ce bonhomme était une couilles-molles, je retiens que tu es quand même parvenue à abattre un chef de guerre orc, à mains nues. À lui arracher sa sale gueule. On apprend aux femmes à se battre dans vos tribus ? »

Question très sérieuse. Je ne doutais pas que Mogak sache se battre, évidemment. Elle était l’heureuse détentrice d’une force physique peu commune. Mais dispose-t-elle d’un art du combat, d’une discipline guerrière particulière, d’une sensibilité vis-à-vis de telle arme ?

Elle ne tarde pas ensuite à multiplier les questions. Qui étais-je ? Que sais-je faire ? De quoi j’ai peur ? Pourquoi je suis seul ? Autant d’interrogations auxquelles j’apporterai une réponse, en temps et en heure, aux moments opportuns.

« Autant jouer franc-jeu, tout comme toi, commençai-je en m’emparant d’une brochette huilée que je plaçais à hauteur de mon nez, pour humer sa délicate odeur grillée, condition préalable à sa mise en crocs. Eh bien, ma mère était tout d’abord une pute de Quel’Thalas », annonçai-je d’une voix monotone en levant mes grands yeux bleus vers le regard famélique de mon associée verdâtre.

Mes crocs cruels arrachèrent la tendre chair du cerf que nous avions abattu, moi et Mogak. D’un mouvement de mâchoire ferme et décidé, j’en tirai un juteux morceau grâce à mes canines proéminentes. Un filet de jus de viande pendait à mes lèvres vermeilles, mais ce n’était certainement pas ma ravissante partenaire qui jouerait les pucelles effarouchées à la vue de cette impolitesse, de ce manquement aux règles de savoirs-vivres élémentaires.

« Une pute pour de ‘’grands chefs’’, qui pouvaient se la payer, car elle était infiniment désirable, d’après ce que j’ai entendu. La bougresse détenait cependant le droit de choisir le mâle qui avait l’audace de la revendiquer pour une nuit ou deux contre monnaie sonnante et trébuchante. L’un d’eux était mon père – un être humain – et c’est lui qui m’a transmis, par sa semence, le sang des Dents-longues. Je suis donc un métisse mi-homme, mi-elfe. »

J’avais parlé d’une seule traite si bien que cela me donnait grande soif. Je dirigeais ma main droite vers notre havresac pour en tirer une grosse gourde contenant de la cervoise bon marché, offerte gracieusement par ce fameux paysan qui s’était montré bien libéral à notre égard, puis une autre bouteille d’huile d’olive assaisonnée avec des piments.

« Quant à ta seconde question… Hmm. De loin la plus importante. Demain, on va se battre tous les deux pour supprimer la Bête, après tout. Pour te répondre, je suis un magicien. Je commande à la glace et à la foudre, mais je ne dédaigne ni l’épée ni la masse d’armes. Ma force physique est également très importante. » J’aurais pu lui parler de mes compétences en conjuration, mais je doute qu’elle aurait été partante pour passer la nuit avec un nécromancien. Elle se serait défiée de moi, de toute évidence.

J’en étalais sur ma brochette avant de mordre derechef à pleine dents dans cette viande. Néanmoins, sans prendre garde, je maltraitais à tel point ce met délicieux que le pauvre morceau pressurisé produisit une giclée sanguinolente en direction de Mogak, maculant sa joue, son ventre ferme et sa cuisse. J'interrompais aussitôt ma dégustation. « Oh, merde, on doit avoir une peau de bêtes pour nettoyer ça » ajoutai-je en m’emparant d’une impeccable fourrure de renard polaire, avant d'approcher l'ogresse que je m'apprêtais à frotter aux endroits indiqués.

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Arc I. Sur la piste de la Bête




Perdu au milieu d’un bosquet pittoresque, en face de moi se dressait une grande bête, hargneuse, verdâtre et solitaire, qui se nourrissait de notre gibier délicieux. Au-dessus des flammes brûlaient tendrement la chair de cette savoureuse venaison printanière ainsi que les fruits que nous avions récoltés au fil de notre cueillette. Nous étions assoiffés, affamés et nous désirions plus que tout être répus en prévision des nécessités de nos futures escapades dans cette toundra austère et, par nature, indomptable. En un mot, nous décidâmes de prendre des forces.

Je n’avais, en dehors des ululements nocturnes qui me parvenaient des hiboux, comme seul environnement sonore le bruit que produisait la fort délicate (sic) mastication de ma « partenaire », une grande orc robuste, un tantinet altière, mais dotée d’une impressionnante force physique qui achevait de la rendre attrayante à mes yeux. Quelques heures auparavant, je fis sa rencontre alors qu’elle hachait quelques rondins de bois afin de se préparer pour les exigences de l’hiver. Témoin de sa vigueur, mon premier réflexe fut de reculer de quelques pas, non pas par peur viscérale (quoique !), mais en raison de la menace que faisait courir sur ma vie une rencontre avec une femelle isolée en pleine nature, laquelle appartient à la race des Orcs. Si mes connaissances en la matière n’excédaient pas celui que daignait délivrer le manuel scolaire à destination des enfants au sujet des diverses races qui peuplaient ce monde, je savais que les femelles orcs étaient souvent la propriété d’un mâle dominant qui, quant à lui, prétendait diriger une horde. Si une horde avait élu domicile dans ce bosquet, si celle-ci s’ingéniait à infester les lieux afin de commettre de menues rapines et autres actes de destructions et de pillages, l’attitude la plus pragmatique aurait consisté à réaliser un recul stratégique temporaire afin d’apprécier la situation.

Il s’avérait que cette « femelle » n’était la propriété d’aucun mâle, à ce jour, et qu’elle vivait seule dans une complète liberté tant chérie : cela m’étonnait autant que j’en fus soulagé. Aussi surprenant que cela puisse paraître, elle communiquait dans une langue intelligible et compréhensible à mes oreilles pointues, me faisant part de ses interrogations au sujet de la raison de ma venue ici, auxquelles je répondis – à brûle-pourpoint – de la façon la plus franche qui soit. Manifestement plus agile que ses congénères en matière cérébrale, elle se révéla finalement réceptive à mes propos – et à la proposition que je lui fis, aux promesses de richesses qui nous attendaient. Ma nouvelle partenaire et moi, nous scellâmes ainsi une alliance opportune en échange d’un partage équivalent des gains espérés dans cette quête. Après quoi, nous fîmes les présentations ! Elle se nommait Mogak gra-Urog, je répondais au doux nom d’Izar Myrrhe.

Notons que cela me permit de faire d’une pierre trois coups : (i) cela me permettait de faire d’une ennemie potentielle dans ces bois une alliée relativement fiable, (ii) j’obtenais le concours d’une guide éprouvée et familière des lieux et (iii) sa force physique considérable fit d’elle une chasseresse remarquable et une garde de corps de première catégorie. En plus, elle se payait le luxe d’être on ne peut plus désirable pour une femme de sa race. Quelle chance ! La créature que nous devions abattre n’avait plus qu’à bien se tenir face à un tel duo de choc, n'est-ce pas ?
Soudain, je l’entendais, ma partenaire donc, s’acharner sur l’os d’une venaison. Elle grognait, s’ingéniait à dévorer la moelle de cet os. Je soufflais du nez ; je n’étais pas du tout un sainte nitouche et encore moins un adepte des bonnes manières à table ; à dire vrai, je préférais qu’elle garde un minimum de sauvagerie typique de ses semblables. C’était là la seule grande qualité des Orcs : leur opiniâtreté face aux obstacles rencontrés sur leur route. Ainsi que leur grande franchise.

« Ne t’étouffe pas surtout, Mogak. Reste en vie, lui dis-je d’une voix taquine. Il n’était peut-être pas sûr qu’elle saisisse les ressources de l’ironie, ceci dit. Au fait, si ce n’est pas trop  indiscret de ma part et quand t’auras fini de maltraiter ce morceau de viandes, tu me raconteras pourquoi tu as quitté ton clan ? » lui demandai-je, pris de curiosité devant cette créature singulière, alors que je lui tendais une nouvelle brochette préalablement salée et agrémentée d’une couche d’huile d’olive que des paysans m’avaient offerte.

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One Shot / Re : La chute de Quel'Thalas [Izar Myrrhe]
« le: dimanche 29 mai 2022, 17:55:30 »
La chute de Quel'Thalas.






Scabreux par le goût et le tempérament, je n’étais pas du tout une sainte nitouche, loin de là, loin s’en faut, loin de mes valeurs cérémonieuses, mais j’éprouvais à cet instant une vive colère à l’égard de cette sulfureuse succube. Quoique j’éprouvais pour elle une torride passion charnelle et sentimentale, je ne me sentais pas du tout, mais alors pas du tout, disposée à lui pardonner cet affront. Du moins, dans l’immédiat, car je n’entends pas mordre tout de suite et à brûle-pourpoint cette main délicate et gracile qui m’a procuré tant de plaisirs et qui m’a nourri, m’extirpant de la médiocrité ambiante dans laquelle je vivotais, tel un naufragé voguant dans une mer agitée, arrachant aux remous du chaos marin un simulacre d’aiguillon à travers la tempête.

« Ridicule. Billevesées ! Tu la relâches tout de suite. »

Cette Katina, c’était clairement ma propriété privée, à présent, formalisée par un accord très sérieux avec Arthas et mes adorables compagnons de routes qui sont presque tout aussi charmants que moi, notamment lorsqu’il s’agissait de prendre en main une femme. Et je ne tolérais pas que mon amante, peu importe si je lui devais une certaine reconnaissance à l’égard de ma récente promotion, vienne fourrer son nez dans mes quartiers et effets personnels pour installer mon trophée guerrier dans son antichambre de la débauche. Je devais certes à Slan une pléthore de nuits passionnées et un certain nombre d’astuces afin de favoriser mon élévation personnelle dans l’art des arcanes nécromantiques, mais elle ne saurait entacher mon honneur en tant qu’hiérarque à la solde d’Arthas !

« Et je remarque que tu n’as même pas cherché à te cacher, ni même à agir pour me distraire pendant que tu commets tes petites saloperies. Bref, il va falloir payer. »

Je joignais les paroles aux actes en m’élançant immédiatement vers ma cible toute désignée. Je la baiserai sans doute pour aujourd’hui, durement, salacieusement, mais d’une certaine façon qui devrait la dissuader de reproduire ce genre de sottises. Je me saisis ainsi d’elle par le col de sa robe, puis par sa chevelure tentaculaire, avant de la trainer au sol pour ensuite la ruer de coups, tel un mari indigné qui administrerait une honnête (sic) correction (sic-bis) à sa sotte d’épouse (sic-bis-repetita).

« Encore heureux que tu n’aies pas pris sa virginité ! m’exclamai-je, la voix empourprée. Je la veux, cette petite délurée, pour servir mes caprices, pour voiler, pour jouir d’une infinité de petites débauches que le manteau de l'hymen enveloppe à merveille », conclus-je, la respiration saccadée, les yeux rouges cramoisis, la voix percée d’une tonalité prédatrice.

Slan était à mes pieds, son joli corps grâcieux humecté du rouge violacé de ma violence, perclus de ma brutalité, ses vêtements déchirés. La bougresse avait bien voulu se défendre ; je fus quitte d’une estafilade sur mon torse et de multiples plaies au niveau de ma ceinture abdominale ; ce ne seront que quelques cicatrices additionnelles à ma panoplie d’apparats virils, n’est-ce pas ? Ah ! Et, nonobstant, peu importe si j’étais d’humeur courroucée, je réalisais à quel point je continuais de la désirer. Oui. Je voulais encore baiser Slan, elle m’envoûtait, cette foutue garce à la beauté incendiaire ! Mais je devais me contenir et sanctionner son affront, plus insidieusement. Les deux simultanément, sans doute, feront l’objet de mes lubies. Par le passé, j’avais déjà besogné les cinq sœurs de mon amante pendant six heures consécutives, du crépuscule jusqu’à l’aube : ce n’était donc que formalité pour moi.

Je me déshabillais, sous l’œil d’un miroir qui renvoyait l’éclat de mon humble personne. J’étais un bellâtre au profil effrayant, un Alcide qui défiait toute comparaison : six pieds et un pouce (185 cm), des membres d'une force et d'une énergie incommensurables, des articulations d'une vigueur, des nerfs d'une élasticité... Joignons à cela mon visage, ma figure mâle et fière, de très grands yeux bleus, de beaux sourcils blancs, un joli nez en forme de bec d’aigle, de belles dents ciselées, l'air de la santé et de la fraîcheur juvéniles, des épaules larges et puissantes, une carrure athlète quoique parfaitement coupée, les hanches belles et altières, sans doute le plus beau maintien altier de la Horde, un tempérament baisé par le feu, une force herculéenne, et le membre d'un véritable étalon, impeccablement glabre, j’étais véritablement magnifique, je réunissais le meilleur de l’humanité et de l’elfité, tandis que j’étais également doué de cette capacité inestimable à tirer mon sperme aussi souvent que je le désirais dans un jour donné. En présence de ces deux femmes, mon érection – d’ordinaire, presque continuelle – atteignait les neuf pouces de long pour une largeur on ne peut plus admirable.

Après avoir jeté un œil désireux à Slan, je lui fis l’affront de l’ignorer superbement. Je voulais allumer chez elle une étincelle d’espoir, celle d’être désirée et étreinte, avant de manifester mon dédain, ma rancune passagère. Je voulais lui pardonner, mais pas tout de suite. Elle devait se sentir rabaissée pendant que je m’occuperai de Katina, Katina vers laquelle je m’approchais d’un pas décidé, Katina qui était honteuse du plaisir criminel qu’elle ressentait dans sa propre déchéance…

Je lui retirais sèchement ce godemichet, non sans l’avoir enfoncé au plus profond de son fondement, au préalable, pour le simple plaisir de lui infliger une souffrance dûment méritée. Prisonnière de guerre ou non, elle contribua, par son mépris tranquille, à mon ostracisme à Quel’Thalas et j’étais un homme très rancunier.

Toutefois, en aucune manière, je n’étais dépourvu de pragmatisme. Au-delà du plaisir que j'entendais tirer de ma suppliciée, j'y voyais également un moyen de semer le chaos en Quel'Thalas, mais pour cela, je devais la briser.

« Sylvanas te considérait comme le fleuron de sa garde personnelle, lui dis-je, et Sylvanas a assumé une décision : celle de nous rejoindre. Pour cela, elle vous a délibérément rendu solidaires de sa manœuvre afin de rejoindre son amant et intégrer nos forces : notre confrontation aux abords de Quel’Thalas n’était que pure mascarade, un guet-apens dont le scénario était écrit d’avance. »

Non sans afficher un sourire en coin, je me surpris moi-même à tenir le menton de ma concubine à l’aide de mes doigts graciles et meurtriers.

« Les informations qu’elle nous a données nous ont déjà permis de conquérir plusieurs localités, figure-toi. »

Mes propos étaient secs, cruels, sans concessions, à mille verstes de mes réserves diplomatiques. Du bout de l'index, je lui relevai le menton, de manière qu'elle me regardât dans les yeux. Je la dominais de très haut, comme je dominais tout un chacun dans cette pièce. Toutefois, sans brusquerie, je la saisissais par les aisselles, telle une petite poupée en porcelaine, et la hissais sur un lit de Procuste qui surplombait les appartements privés de Slan. Enfin, je démarrais mon petit jeu lubrique, je démarrais mes subtils attouchements qui se révélaient légers d'abord, puis plus pressants, plus impérieux. Mes mains détenaient une force effrayante et, pourtant, elles ne meurtrissaient pas la chair de Katina. L'une d'elles lui emprisonnait les doigts et les câlinait, un à un, l'autre lui pétrissait la jambe, doucement. Tendrement, je lui caressais le visage, suivi d'un doigt qui courbait son oreille puis le pourtour de ses lèvres. J’enfouissais mes deux mains dans sa chevelure, et mes doigts affectèrent de la coiffer. Je la fis ensuite pivoter, lui massais les épaules, parcourus du dos de l'index le sillage de son échine…

Pour finalement aventurer mes doigts maudits vers sa poitrine arrogante et abondante, en les caressant par-dessous, initialement, jusqu'à y susciter comme un léger fourmillement, au niveau de son aréole.

« Ecarte les cuisses, Katina. Je te sens prête pour que tu me sentes en toi et que tu deviennes une véritable femme accomplie, ordonnai-je d’une voix péremptoire. Ne crains rien, tout se passera bien. Slan sera là pour… me surveiller », ironisai-je.

Puis, de mes pouces habiles, j’investissais les mamelons, progressivement, les titillant, les pinçant (parfois cruellement~), tirant dessus, d'abord de manière presque imperceptible, puis avec une insistance accrue et tranquille, jusqu'à ce qu'ils s'érigent et deviennent presque… douloureux !

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Centre-ville de Seikusu / Re : Le baiser écarlate [Pv. IZAR]
« le: samedi 28 mai 2022, 17:21:56 »
Le Baiser écarlate.




Que dire de plus sinon que nous jouissions mutuellement et – très égoïstement, disons-le en toute franchise – du corps de l’autre, en dehors du fait que l’on baisait, que l’on se vautrait tous les deux dans les remous de la concupiscence la plus avilissante, que l’on se mouvait ardemment selon une chorégraphie pornographique ? Nous étions luisants de sueur, trop heureux d’avoir bravé la mort, et pour cela, nous avions besoin de nous jeter à corps perdus dans les méandres d’un acte de reproduction sauvage et sans concession.

Premièrement, au sens brut et littéraire du terme, nous baisions d’une façon fort animale et sans aucune délicatesse qui devrait – en principe – accompagner l’acte sexuel. Aux côtés de cette brunette incendiaire, je m’élançais dans les cavalcades d’un coït fornicateur et violent qui rendait finalement grâce à nos natures profondes, à notre faim libidinale, vorace. Je la regardais me chevaucher avec toute cette hargne insatiable, comme si, perdue dans ses étagères à n’en point finir, la libraire qu’elle fut éprouvait le besoin de consommer une pulsion charnelle inassouvie.

Secondement, ma foi, que nous étions, moi et cette dénommée Miki, sur le point de nous trucider en raison d’une brouille qui a trait à des questions formalistes immémoriales entre vampires. En tant que dents-longues, c’est-à-dire en tant que détenteur d’un des plus hauts rangs possibles pour un jeune vampire d’excellente race, je disposais d’une véritable autorité si on se référait à la définition de la « Table des Hiérarchies » sur ma congénère. À plus forte raison si (i) je venais de la sauver et si (ii) elle manifestait la plus terrible des ignorances sur nos us et coutumes. Aussi ressentis-je une pointe de frissons parcourir mon échine en la voyant braver de la sorte nos codes, nos manières de nous organiser et, pour finir, me menacer, moi, son sauveur, à l’aide d’une pathétique paire de couperets. J’aurais dû être plus fin, m’assurer qu’elle soit désarmée et parfaitement prête à écouter mon message plutôt que de céder à mes plus bas instincts, à brûle-pourpoint, qui plus est. En tant que supérieur, je me devais de montrer l'exemple et de surmonter nos contradictions internes. La logique aurait voulu que nous soyons d'ors et déjà en train de discuter de la marche à suivre, voire de sympathiser : à la place, nous avions décidé de faire toute autre chose et même de se menacer mutuellement de mort. Je devais donc, moi, me ressaisir, pour lui indiquer la direction la plus adéquate.

Mais, au fond, ni elle, ni moi, n’étions disposés à faire preuve de finesse l’un envers l’autre, à vue de nez. Nous nourrissions manifestement des projets différents : j’envisageais de lui filer une éthique, lui procurer une discipline véritable, lui transmettre quelques rudiments de survie liés à sa nouvelle condition ; quant à elle, mon intuition m’indiquait qu’elle avait surtout pour visée principale de tirer le maximum de jouissance de nos ébats et maintenir son petit commerce prospère, sans se poser de questions, comme si cette agression n'était que spontanée ; si cela ne me déplaisait pas de coucher avec elle, bien au contraire, cela me paraissait… regrettable que de se limiter à cela. Enfin, je l’entendais rugir, telle une lionne fière de son triomphe, triomphe qu’elle consacre par l’émission de sa cyprine sur mon bassin et le positionnement de ses petits couteaux sur ma gorge. Féline, elle entendait, de toute évidence, marquer son territoire sur le mâle qu’elle crut conquérir.

« Je m’appelle Izar. Izar Myrrhe. Mais si tu veux qu’on s’entende, d’abord, retire tes putains de lames, rétorquai-je d’une voix courroucée, sauf si ton but est de t’unir avec un macchabée. »

Une arrogante « dents-courtes » d’excellente beauté, trop hardie pour son propre bien, qui s’entiche d’une « dents-longues », c’était le début d’une charmante histoire passionnée, songeais-je. Pour aller au bout de ma logique de comparaison avec le félin évoqué ci-dessus, pour approfondir cette métaphore anthropomorphiste, sans doute devais-je pris sous l’emprise de mes purs instincts de survie ataviques car je me surpris moi-même, alors que j’avais deux lames prêtes à me trucider la gorge, à introduire doucement ma main droite dans la chevelure de Miki, cette rivière de jais parfaitement lisse dont j’épousais, par mes doigts graciles et diligents – c’est-à-dire les mêmes qui commirent tant et tant d’atrocités, la courbure, les ondulations et les orientations capillaires à la manière d’une chatte que j’attendrissais à grand renfort de cajoleries.

« Comment espères-tu survivre et prospérer dans cette ville maudite si tu ignores tout de nos règles et de tes semblables, ma chère Miki ? » rétorquai-je ultimement, la lippe facétieuse, taquine.

Je m’affairais à dénouer les nœuds d’angoisses et de nervosité qui affectaient son être de façon à l’apaiser, je flattais tendrement sa beauté fatale, son orgueil de femme qui se sait désirée et convoitée et… Oh, cela durait un temps, cela pouvait décontenancer ma partenaire que je sache faire preuve de délicatesse, de cette délicatesse entretenue par le sang, de ce sang qui nous range parmi les grands de ce monde, mais cela me parût complètement naturel.

35
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: vendredi 27 mai 2022, 17:51:19 »
17.50

J'ai les doigts froids et engourdis, le coeur qui bat la chamade. La caféine n'est peut-être pas si bonne pour moi.

36
Prélude / Re : Hazel, entre élégance et nymphomanie
« le: samedi 21 mai 2022, 23:01:36 »
Bienvenue !  8)

37
Vous nous quittez déjà ? / Re : Alice - Perdue au pays des absences
« le: vendredi 20 mai 2022, 10:15:56 »
Salut,

Bon courage à toi et à bientôt !  :)

38
Le parc et son sous-bois / La notion de l'autorité. [PV : Lucy Trend]
« le: jeudi 19 mai 2022, 11:15:53 »
La notion de l'autorité.





Minuit pile. Quartier de la Toussaint. Sous un réverbère.

J’attendais une certaine personne que j’avais aperçu lors d’une orgie clandestine que j’avais plus ou moins encadré du temps où je vivais des femmes, c’est-à-dire l’année dernière. Je campais alors le rôle de proxénète au compte d’un couard local que je fis très tôt abattre par l’un de mes nouveaux employeurs, Crap. J’ignorais quel était exactement le rôle de cette personne lors de ladite orgie, mais je savais qu’elle ne raffolait pas seulement des plaisirs simples de l’existence. En fait, elle - car oui, en effet, c’est une femme dotée, donc, d’une paire de seins et d’une entrejambe réconfortante ! - appréciait tout particulièrement les attentions accordées à ses pieds.

Oui, oui, ses pieds. Ni plus, ni mieux.
Et alors, on est en droit de se poser la question suivante : pourquoi je m’intéresse à cette folle qui fétichise ses pieds ?

Je la connaissais depuis un bon moment et je dois confesser que j’avais souvent besoin de retrouver la tendre compagnie de mes consoeurs… vampiriques. Elle s’appelait Lucy Trend et était en théorie mon aînée dans les hiérarchies formelles (ou informelles ?) qui segmentent notre race, bien que dans nos rapports nous n’avons jamais tenu cela en considération. J’étais même plutôt franchement dirigiste avec elle : il faut d’ailleurs rappeler que mon caractère étant difficile et que, par conséquent, mes fréquentations étaient à la juste mesure de ce dernier, si bien que je m’entourais très souvent de personnalités singulières. Dans le cas de Lucy Trend que je malmenais parfois par l’extrême brutalité de mes manières et qui s’en accomodaient avec dévouement et abnégation jusqu’à un certain point (bien que la bougresse prenait un plaisir coupable ! Ne nous mentons point !), nous avions coutume de nous séparer, puis de nous réconcilier après qu’un énième coit nous ait convaincu de nous donner mutuellement une chance supplémentaire. Malheureusement, maudits nous étions, si bien que cela ne durait qu’un temps durant.

Soudain, j’entendis un bruit. Elle devait sans doute être proche, car j’entendais des bruits de pas réguliers, des bruits de pieds nus dont les ongles tranchants effleuraient le parterre de fleurs soigneusement entretenu par les collectivités locales.

39
Prélude / Re : Anna Cabalo, E.S.P.er aux esprits changeants [Anéa]
« le: mercredi 18 mai 2022, 13:01:51 »
Bienvenue !

40
Prélude / Re : Laura et Sue, les soeurs amantes
« le: dimanche 15 mai 2022, 20:33:58 »
Bienvenue !

41
Le coin du chalant / Un brin d'immoralité.
« le: dimanche 15 mai 2022, 18:50:09 »
Un brin d'immoralité ?


Désireux de reprendre au moins une trame pour l’été, je vous propose une sélection de scénarios susceptibles de retenir votre intérêt.



Résumé synthétique du personnage :

Izar Myrrhe est un magicien d’origine humaine et elfique, maudit dès sa naissance par le don vampirique, ce qui lui confère un sang pur, ce qui fait de lui une dent longue. Très orgueilleux, étranger aux conventions sociétales qu’il traite comme des notions contingentes et nécessairement circonstancielles, s’il n’est pas dépourvu d’empathie cognitive, son principal trait de caractère réside dans son égoïsme assumé. Attention,  il ne se réclame en aucune manière de l'égoïsme brut, littéraire, celui du « solitaire », froid et calculateur, qui conduit à la fameuse guerre de tous contre tous.  En effet, son égoïsme n'a strictement rien à voir avec la solitude ou la haine de l'autre. Il suit un égoïsme associatif, libertin, coopératif, parfaitement stirnerien. Il perçoit le monde et les autres plutôt comme des instruments utiles pour servir ses intérêts. Des instruments dont il sera le plus souvent préférable de prendre soin : d'où le principe d'une association libre et pacifique, donc viable, entre égoïstes.

Il exclut généralement tout principe spirituel, s’il ne le subordonne pas au fait personnel. Ne comptez pas sur lui pour agir de manière désintéressée en vertu de tel ou tel principe religieux, puisqu’il n’en perçoit pas l’utilité. La majorité du temps, il ne considère autrui et autres entités “cosmiques” que par le bien qu'il s'en procure. Par extension, son rapport à l’autre est conditionné par les maîtres-mots suivants qui sont (1) récompense et châtiment, (2) reconnaissance et rancune, (3) services à payer et offenses à venger.



Issu des bas fonds de Quel’Thalas, il grandit dans l’ombre de ses semblables, cachant sa magie du sang et de la nuit, et vécut de fait un relatif état d’ostracisme social qui lui a permis de construire un rapport très critique face aux sociétés qu’il rencontre. Il est insensible aux grands idéaux altruistes ou aux valeurs collectivistes, sauf si les circonstances exigent qu’il fasse preuve d’un égoïsme associatif.

Addendum :  À ce titre, il a tenté de nouer (sans succès) une liaison avec Sylvanas Coursevent : délit de faciès. Je vous renvoie à cette excellente trame (encore en cours !).

Les trames :

Dans les souterrains : Au sein des contrées du Chaos resplendissent les forces maléfiques de l’Empire d’Ashnard, mais celui-ci doit lutter contre une insurrection dirigée par un groupe de rebelles attaché à l’idée de libérer leur patrie. Ami ou ennemi ? Faites votre choix ! Nous pouvons nous adapter.

Vous devez de l’argent ? : Quel malheur pour vous. Hélas, la Triade du Cramoisi vous propose un dernier marché avant de s’en prendre à votre famille, si vous êtes incapable de régler votre dette. Vous devez vous rendre au Royaume des Terranides et participer aux trafics esclavagistes qui s’y déroulent ; vous avez néanmoins l’occasion de briser vos chaînes et rejoindre les autorités trans-mondes afin de supprimer ce trafic.

Initiation : Vous avez désiré plus que tout l’acquisition du Baiser du Sang afin de devenir vous-même un vampire. Izar Myrrhe se propose de devenir votre Ancêtre. Survivrez-vous à la cérémonie ? (Possibilité de jouer cela en OS, si vous souhaitez rp une mise à mort)

L’Angoisse de la Bête : Par-delà les contrées du Chaos vit une bête immonde qui terrorise ses habitants. Les milices locales se révèlent vite débordées par cet adversaire insaisissable. C’est une tâche à résoudre à deux ?

Vieille rancune : vous avez gravement contrarié Izar Myrrhe et ce dernier brûle de se venger. Il désire vous infliger les pires atrocités : viols, tortures, humiliations, tabassage, brisage d’esprit. (Possibilité de jouer cela en OS, si vous souhaitez rp une mise à mort ou plusieurs victimes)

À vos claviers !




Merci de me contacter uniquement en messagerie privée et de ne pas poster ici !

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Le coin du chalant / Re : Trames de Pavé-man (Any% all Characters)
« le: dimanche 15 mai 2022, 17:45:05 »
Je veux bien qu'on discute d'une trame en pv, si ça t'intéresse.  :)

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Le temple Shinto / Re : Bacchanale sanguinaire. [PV : Li Hua]
« le: dimanche 15 mai 2022, 16:45:46 »
Pendant de longues dizaines de secondes, je me tus, comme si je me contenais, comme si j’éprouvais une gêne terrible qui entravait le libre égrenage de ma parole.

Il fallut finalement assez peu de temps pour que mon interlocutrice entreprenne une chevauchée audacieuse dans le domaine des grandes probabilités religieuses. À sa façon, elle s’improvisait tantôt oracle et interprétatrice des volontés divines de quelques déités orientales, tantôt menaçante matrone mafieuse et volontiers cauteleuse, achevant son monologue empli de gravité sur une question rhétorique lourde d’insinuations et sur une… phrase pas comme les autres. Elle usait du conditionnel pour signaler une menace imminente, celle qu’elle incarnait en tant que baronne du crime dans une démarche probablement intimidatrice.

À la question suivante : « Est-ce que Li Hua m’impressionnait ? ». Je répondrai par la négative. Elle était certes détentrice d’un capital florissant dans le marché de l’opium, elle détenait un certain sens de la formule, de la gouaille, sans doute un brin d’esprit, un soupçon d’originalité mâtiné d’exotisme, mais j’avais de grandes difficultés à la considérer comme une personne susceptible de me nuire à l’instant présent, du moins à l’aune de sa petite individualité. En revanche, elle me rappelait, par sa gestuelle, son verbe pompeux, ses manières cérémonieuses, les horribles prêtres hautains et sadiques qui réalisèrent mon éducation religieuse du temps où j’étais orphelin. Aussi charmante soit-elle, cela suffisait à m’horripiler et en l’occurrence, elle se mettait ainsi stupidement en danger.

« Si je souhaitais vous faire du mal, vous ne seriez plus de ce monde à l’heure qu’il est. Ne me parlez plus jamais sur ce ton détestable. Je ne suis pas un chiot, madame Hua, que vous dressez, ou un chien que vous avez surpris en train de pisser sur votre joli carrelage tout de marbre. C’est entendu ? » répondis-je de façon très agressive, piqué au vif, d’une voix qui surgissait du néant où croupissaient mes victimes.

Je fixais ma limite. On me respecte. Point final. La tension montait, puis redescendait, tandis que je marquais un temps de pause opportun. Pour détendre l’atmosphère, je joignais mes doigts graciles avec celles de mon employeuse, appréciant l’onctuosité de sa petite main menue, douce, mais qui avait certainement signé d’un trait de plume tant et tant de fois la perte de bien nombreuses personnes infortunées. En revanche, elle tenait ma main droite et celle-ci fut à l’œuvre lors de si nombreux massacres et d’actes ignobles qu’elle devrait sans doute purifier la sienne si sa ferveur religieuse détenait encore de l’importance, vu le cours de son existence. Madame Li Hua pouvait alors sentir une main baladeuse qui… Non, je plaisantais. Je me contentais simplement de l’étreindre par la taille, lui soufflant au visage un zéphirin de fraîcheur pour lui remettre les idées en place, alors que seulement quelques centimètres séparaient nos lèvres acerbes.

« Quant à vos dieux indigènes pathétiques, soyez sérieuse, ils ne seraient que d’un médiocre recours s’il me venait la folie d’écourter vos jours, ajoutai-je, rassénéré.  D’ailleurs, je n’apprécie pas qu’ils viennent se mêler de nos affaires, tentant d’installer la discorde au moment précis où nait une communauté d’intérêts entre vous et moi. Ils ont commis une grave erreur. Ce n’était pas prévu, mais j’entends leur infliger une sanction à la hauteur de cet affront, avant de toucher mon paiement. »

Je m’extirpais de l’étreinte ainsi faite pour me diriger vers cette statue à la tête humaine et au corps de loup, avant de pousser un rire défiant, irrévérencieux, de pure provocation.

« Et non seulement, vous m’aiderez à venger cet affront, mais vous en redemanderez, vous en tirerez une grande jouissance. Autant que moi, sinon bien davantage, pour percevoir les nombreux bienfaits que je projette vous procurer en échange de votre occulte collaboration. »




Je me retroussais les manches, puis je sortais un couteau en forme de kukri. Hilare, cédant à mes plus bas instincts désacralisateurs, je me taillais une veine et la giclée sanguine qui s’ensuivit aspergea une bonne partie des idoles ici présentes, dont les traits furent méconnaissables sous l’effet de mon acidité sanguinaire, plongeant la pièce dans une ambiance viciée où de magnifiques mélopées lucifériennes remplacèrent prestement le misérable concertos de craquements et de bruits sourds que les pathétiques Kamis s’efforçaient de produire, dans la déliquescence de leur agressivité passive. Les bougies disséminées ci et là s’enflammèrent à une vitesse plus qu’héliogabalique, sans jamais s’éteindre, sans jamais se consumer, alors que les fragrances de l’opium s’intensifièrent, ce qui jouera sans doute un rôle déterminant dans notre commune désinhibition, moi et Li Hua. La drogue sapant notre rationalité, libérant nos pulsions latentes.

Je me réjouissais intérieurement, personne n’oserait interrompre ce manège auquel nous nous adonnions. Levant mon index vers le sommet du plafond, j’ordonnais par la présente aux entités extérieures réunies ici-bas d’ériger un manteau de planches de bois au niveau du mur de la batisse qui faisait face à nous qui s’embrasèrent pour former ce symbole strié par les flammes.

Une voix inhumaine surgit au milieu des décombres, après l’écoute de mon appel, un appel fait dans une langue désarticulée, gutturale, sans commune comparaison avec les langues terriennes. L’influence écrasante de ce Dieu des passions inassouvies réduisit à néant la pathétique emprise des Kamis en ce lieu.

« Madame Li Hua ? Alors ? Qu’attendez-vous ? Approchez, approchez donc… Mettez-vous à votre aise. Dans cet autel dédié à Sanghin, vous ne serez jamais aussi bien écoutée durant vos prières… »

Les températures excédaient le seuil du raisonnable, si bien que je me dépouillais de mes vêtements superflus pour assumer mon corps glorieux, mon animalité sensuelle et impulsive, sans aucune gêne par rapport à ma cliente dont je suspectais de ne même pas porter de sous-vêtements. D’une voix taquine et facétieuse, j’ajoutais même :

« Oh, allez, plus vite, il est temps de réaliser ton catéchumanat, ma fille. Approche donc, ta communion t’attend. »

Sans même m’en rendre compte, je la tutoyais. Après tout, sous l’œil libidineux et retors de l’auguste divinité Sanghin, nous sommes tous égaux.

Au milieu d’un écran de vapeurs cramoisies, je lui tendais ma blanche main aux ongles si tranchants, promesse d’une bacchanale sanguinaire.

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Le coin du chalant / Re : Erotic-Fantasy
« le: dimanche 15 mai 2022, 13:12:57 »
Bonjour,

Toujours intéressé par une trame avec Zenobia ?

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Sucrées ! À la limite de l’obscénité ! Tel serait le qualificatif que j’emploierai pour décrire les paroles de mon interlocutrice. Les regards des membres du personnel pénitencier qui nous surveillaient n’exprimaient que sévérité et dégoût face à cette comédie de mauvais goût auquel nous nous prêtions, moi et cette femme. Ici, dans cette salle peu accommodante, entourés d’hommes qui me détestaient et qui ne m’inspiraient d’ailleurs pas grand-chose, je prenais petit à petit conscience du caractère surréaliste qui définissait cette interaction. Je crois moi-même que, pour la première fois depuis plusieurs années, j’entamais un travail introspectif que favorisait le cadre pénitencier. En principe, j’étais là pour être puni, non ? Donc, pourquoi mettre à ma disposition, excusez-moi du terme, une bombasse pareille qui a manifestement envie de moi et dont j’ai très envie d’elle ? D’ailleurs, encore une fois, en quoi une prof d’art – une pure bénévole, en passant – avait sa place ici, dans ce capharnaum qui broyait les âmes ? Surtout qu’hormis m’exciter, je ne voyais pas du tout en quoi elle accompagnait mon cheminement intérieur vers la rédemption tant désirée (sic) ! Bien au contraire, elle faisait exactement ce qu’il ne fallait pas faire.

Et je suis de cet avis que le personnel réuni ici partageait mon avis. Un jeune homme, un grand roux au nez étroit, aux sourcils en broussailles, à la bouche lippue et qu’un masque de tâches de rousseurs achevait de le rendre désagréable à regarder, me cherchait des yeux. Alors que la donzelle égrenait autant de coquineries malvenues, nos regards se croisèrent : autant qu’il me tançait, me défiait, me conspuait d’office avec toute la rage d’un tueur en devenir qui brûlait du feu du désir de m’étrangler, il aspirait à découvrir dans la lueur de mon œil de glace l’existence d’une âme, d’un semblant de spiritualité. Nous nous fixâmes pendant quelques secondes, puis je l’ignorai. Il s’approcha de la nympho, lui glissa un mot au creux de l’oreille, puis celle-ci convint qu’il était l’heure d’achever cet entretien de façon faussement benoîte, comme si elle continuait de se foutre de la gueule du monde en annonçant son intention de me « revoir très prochainement ».

« À bientôt », lui répondis-je d’une voix certes détendue, mais qui marquait une distance, une distance opportune au regard des éclairs que me jetaient les matons.

En vérité, même si ce serait mentir que de dire que je n’avais tenu aucun rôle dans ce vaudeville, j’étais peiné. Oui. Très. Car si son intention altruiste consistait réellement à me sortir de cette ratière, elle s’y prenait avec autant de subtilité qu’un semi-remorque sur une voie d’autoroute.



On me saisissait par les épaules puis on me jeta dans ma nouvelle cellule, dans les étages inférieurs, dans une chambre où il y avait déjà plusieurs détenus, la plupart des Yakuza. Ils ont ri en me voyant, puis ils ont demandé ce que j’avais bien foutu. Je leur avais dis que j’avais tué plusieurs flics, plusieurs Nippons et ils sont restés silencieux. Lorsque la nuit est tombée, alors que je devais me coucher, j’ai noué ma natte pour en faire un traversin. Toute la nuit, des punaises ont couru sur mon visage. Merde.

Quelques jours après, on m’a isolé dans une cellule où je couchais sur un bat-flanc de bois. J’avais un baquet d’aisances et une cuvette de fer. C’est stupide, mais c’est à partir de ce moment que les choses sur lesquelles je n’aime pas m’étendre ont commencé. Au début de ma détention, le plus dur, c’est que j’avais des pensées d’homme libre. Par exemple, l’envie me prenait d’être sur une plage et de descendre vers la mer. À imaginer le bruit des vagues sous la plante de mes pieds, l’entrée de mon corps dans l’eau et la délivrance que j’y trouverai, je sentais tout d’un coup combien les murs de ma prison étaient rapprochés. Cela ne dura que quelques jours. Ensuite, je n’avais que des pensées de taulard. J’attendais la promenade quotidienne que je faisais dans la cour ou la visite du juge d’instruction, tel un bon clébard de merde. C’était très dur. J’avais des besoins. D’athlète. J’avais besoin de bouger. J’étais aussi tourmenté par le désir d’une femme. C’était naturel, j’étais jeune. Je ne pensais jamais à la prof nymphomane uniquement, mais plutôt à l’ensemble des femmes que j’ai connues, comme ces deux nymphes ou cette rouquine, par exemple, à toutes les circonstances où je les avais appréciées, que ma cellule s’emplissait de tous les visages et se peuplait de mes désirs.

Dans un sens, cela me déséquilibrait. Mais dans un autre, cela me permettait de tuer le temps. J’avais néanmoins fini par gagner la sympathie d’un gardien qui m’accompagnait au réfectoire, alors que je mangeais seul. C’était lui qui me parlait des femmes. Il me fit la suprême révélation que c’était la première chose dont se plaignent les autres. Je lui ai dit que j’étais comme eux et que je trouvais ce traitement assez injuste. « Mais, Izar, c’est justement pour ça qu’on te met en prison ».

Comment cela ?

« Mais oui, la liberté, c’est ça, jeune homme. On te prive de la liberté. »

Je lui répondis que c’était vrai. Où serait la punition, sinon ? Il me répondit que je comprenais vite les choses, moi. Les autres, non. Mais ils finissent par se soulager eux-mêmes. Or, je n’avais aucune envie de me soulager par moi-même…
Lorsqu’un jour, le gardien m’a dit que j’étais là depuis plus de deux semaines, je l’avais cru, mais je ne l’ai pas compris. Pour moi, c’était sans cesse le même jour qui déferlait dans ma cellule et la même tâche que je poursuivais. Un soir après le départ du gardien, je me suis regardé dans ma gamelle de fer. Il m’a semblé que mon image restait sérieuse alors que j’essayais de sourire. Je l’ai agité. J’ai souri. Elle a gardé le même air triste et sévère. Non, il n’y avait pas d’issue et personne ne peut imaginer ce que sont les soirs dans les prisons.



Un matin, on m’annonça que le juge d’instruction voulait me voir. Il me convoqua dans son petit bureau étroit, mais fort bien meublé, avec un luxe qui me paraissait aussi tapageur qu’inapproprié. Il toucha du doigt un bouton sur la table, un greffier carré sur son fauteuil s’occupant de tabuler sur son ordinateur portable pour réaliser le compte rendu de notre échange. Un interrogatoire, plutôt. Il m’a dit qu’on me décrivait dans l’établissement comme un fou furieux taciturne et renfermé et il a voulu savoir ce que j’en pensais de ces commérages insignifiants. Je lui répondis de manière ingénue que « je n’ai jamais grand-chose à dire. Alors, j’ai tendance à me taire, sauf si c’est intéressant. » Il a souri et reconnu que c’était une remarque intelligente. Il s’est ensuite tu, m’a regardé et s’est brusquement redressé pour m’annoncer, très vite :

« Ce qui m’intéresse, c’est vous, Izar Myrrhe. »

D’emblée, je ne comprenais pas un traître mot ce qui intéressait cet homme. Il fallait que je l’écoute pour tirer de mes réflexions des conséquences et ajuster mes paroles.

« Il y a des choses qui m’échappent, a-t-il ajouté, qui m’échappent dans votre geste. Je suis sûr que vous allez m’aider à les comprendre. »

Il m’a pressé de lui retracer ma journée fatidique. Je lui ai expliqué ce que je lui ai déjà raconté : Le casse, la violence avec les forces policières puis militaires, le contenu de mon petit-déjeuner, ma douche du matin, ma querelle avec un conducteur de tram, encore le contenu de mon petit déjeuner, puis les quinze morts. Quand je suis arrivé à la description des dépouilles de mes victimes, il m’interrompit d’un simple « Bon. » J’étais las de me répéter sans cesse ! Il me semblait que je n’avais jamais autant parlé. Après un silence, il s’est levé et m’a dit qu’il voulait m’aider, que je l’intéressais et qu’avec l’aide d’une dénommée Madame Aoi, il ferait quelque chose pour moi. Mais auparavant, il voulait me poser d’autres questions. Sans transition, il me demandait si je souhaitais me réinsérer dans la société. Je lui répondis que j’avais cette idée dans le coin de ma tête depuis plusieurs jours et le greffier qui jusqu’ici tapait régulièrement sur son ordinateur, a dû se tromper de touches car il s’est embarrassé et a été obligé de revenir en arrière. Toujours sans logique apparente, le juge m’a alors demandé si j’avais tué ces quinze hommes par inadvertance (sic²) ou froidement. Je lui répondis que j’avais proféré une sommation et, qu’après secondes, j’ai été contraint de déclencher un torrent de foudres pour les supprimer. « Pourquoi avez-vous attendu entre le premier ‘’torrent de foudres’’ et le second ? » m’a-t-il demandé d’une voix perplexe.

Je lui répondis que je ne supportais pas les gémissements des hommes à l’agonie. Tout bêtement.

Il s’est assis, a fourragé dans ses cheveux, a mis ses coudes sur son bureau et s’est penché un peu vers moi avec un air qui me dérangeait : « Pourquoi vous êtes-vous acharné sur des corps à terre ? » Il passait ses mains sur son front et a répété la question d’une voix plus grave. « Pourquoi ? Dites-le moi. Pourquoi ? »

Je me taisais. Brusquement, il se leva, a marché à grands pas vers une extrémité de son bureau et a ouvert un tiroir dans un classeur. Il en a tiré un crucifix argenté qu’il a brandi en revenant vers moi, et d’une voix toute changée, presque tremblante, il s’écria : « Est-ce que vous le connaissez, celui-là ? » Je lui répondis que oui, naturellement. C’était le petit Jésus, je n’étais pas si con, tout de même. Alors, il m’a raconté de façon très vive et passionnée que lui croyait en Dieu, que sa conviction était qu’aucun homme n’était assez coupable pour que Dieu ne lui accorde pas son pardon, mais qu’il fallait que l’homme, pour cela, par son repentir, devînt comme un enfant dont l’âme est vide et prête à tout accueillir. J’éprouvais de grandes difficultés à suivre ses raisonnements, pour être foncièrement honnête. Il m’ennuyait. J’avais chaud dans son bureau, je ne supportais pas les mouches qui se posaient sur mon visage, et aussi parce qu’il m’inspirait un malaise réel qui me rappelait les prêtres que j’ai connus à l’orphelinat. Je reconnaissais que c’était ridicule parce qu’après tout, c’était moi le criminel. J’allais lui dire qu’il avait tort de s’obstiner : ce dernier point n’avait pas tellement d’importance. Il m’avait coupé et demandé une dernière fois si je croyais en quelque chose, une morale, une valeur, en quelque sorte, au grand minimum. Je lui aurais répondu volontiers que cela m’était égal, mais je fis mine d’hocher la tête. Il ne me semblait pas convaincu.

« Je n’avais jamais vu d’âme aussi endurcie que la vôtre. Les criminels qui sont venus devant moi ont toujours éprouvé des remords, pleuré devant cette image de la douleur. »

Il se tut. J’haussais les épaules. Il me demandait, d’un même air un peu las, si je regrettais mon acte. Je lui répondis que, plutôt d’un regret véritable, j’éprouvais plutôt un certain ennui, à rester ici. J’ai eu le sentiment qu’il ne me comprenait pas, qu’on ne pouvait se comprendre.

« Bon. C’est fini pour aujourd’hui, M. l’Antéchrist. »

L’homme me toisait froidement, mais ajouta finalement d’une voix digne d’un imprécateur qu’une certaine Madame Aoi escomptait me retrouver à 10h50 mercredi prochain, qu’il ne comprenait pas du tout l’enthousiasme de cette dernière à mon égard, ni ses remarques élogieuses, ni son désir de me revoir, tant je lui apparaissais si « antipathique ». Je me fichais de ses opinions. Je fis mine de lever les sourcils avant de croiser les talons, accompagné de mon gardien.



Mercredi, 10h50.

Comme je l’ai ressenti si durablement, je ne supportais ni l’isolement ni la privation de ma liberté de mouvement. Je voulais bouger, respirer l’air libre. Dans l’obscurité de ma prison roulante, je suis cependant parvenu à retrouver un à un, comme du fond de ma fatigue mentale, tous les bruits familiers d’une ville que j’appréciais et d’une certaine heure où il m’arrivait de me sentir satisfait. Le cri des vendeurs de journaux dans l’air déjà détendu, les derniers oiseaux dans le parc, l’appel des marchands de sandwiches, la plainte des tramways dans les hauts tournants de la ville et cette rumeur du ciel avant que la nuit bascule sur ce port… Tout cela recomposait, pour moi, un itinéraire d’aveugle, que je connaissais fort bien avant d’entrer dans cette foutue prison. C’était l’heure où, il y a bien longtemps, je me sentais satisfait. Ce qui m’attendait alors, c’était ensuite un bon sommeil léger, comme je savais les apprécier.
Aujourd’hui, ce qui m’attendait ce matin, c’était une sortie avec une personne dont le juge d’instruction m’avait parlé. J’avais du mal à associer un visage à ce prénom, mais une fois que je l’aperçus en train de patienter, tout prenait son sens. C’était donc elle qui avait insisté pour que je puisse sortir de nouveau, à rebours de toutes les mesures dissuasives adoptées par le personnel pénitencier. De toute évidence, elle sut garder sa fonction ici, malgré nos frasques deux semaines auparavant. Bien que je n’étais pas sûr de comprendre les raisons pour lesquelles elle dépensait son temps et son énergie pour me sortir d’ici, j’appréciais, très égoistement, son altruisme, un altruisme qui me paraissait déraisonnable.

Je la regardais attentivement, alors qu’on m’accompagnait vers elle. J’étais vêtu, pour ainsi dire, d’une chemise blanche cintrée et d’un pantalon de ville assorti de mocassins que le gardien de prison avec qui je m’étais acoquiné mit à ma disposition. Il était convaincu que, lors de cette future sortie, je ferai forte impression auprès des jolies jeunes femmes de Yoake. En tout cas, la nympho de la dernière fois était très belle, ça, je ne pouvais le nier. Elle était l’heureuse propriétaire d’une poitrine ferme et abondante qui me procurait quelques envies de la palper et d’un joli minois, lequel suscitait chez-moi le désir de l'embrasser. D’ailleurs, la lumière du jour soulignait d’une clarté crue la sveltesse de sa taille. Elle me paraissait plus mince que la dernière fois, mais tout aussi bien habillée que la dernière fois.

« Bonjour, madame. Cela fait un bon moment, je suis content de vous revoir. Je veux vous remercier pour votre gentillesse, déclarai-je en souriant d’une candeur que les femmes apprécient chez les jeunes hommes, comme si je n’avais que lumière aux yeux en la voyant, car je voulais me la mettre dans la poche. Sinon. Qu’est-ce qu’on va faire ? Je confesse avoir très envie de goûter aux fruits dont vous m’aviez parlé la dernière fois. Une grosse pastèque et deux melons bien fermes et juteux, voilà ce qui me rendrait heureux. En prison, il n’y a rien de tel. Oh et j’ai très envie de faire du sport. On ne bouge pas assez en prison… Oh que non. Jamais assez. On est toujours frustré. »

Oui, on peut dire que j’allais droit au but. Les matons regardaient mon interlocutrice d’un œil indigné, comme si je l’avais insulté. Pour qui se prenait cet homme, cette véritable lie de la terre ?

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