Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - AsepTimusoth

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Il était difficile de déterminer réellement qu’elle était la relation entre l’aubergiste elfe et son employée. Il y avait quelque chose dans sa voix qui indiquait clairement une relative marque d’affection, mais teintée également d’un ras-le-bol certain, qui provenait peut-être également d’autre chose. Il suffisait de se fier au choix des mots prononcés pour comprendre que la tenancière avait probablement eu une longue journée et que sa collaboration avec sa jeune employée ne l’aidait pas particulièrement à alléger sa charge mentale. Le Démon esquissa un léger sourire, se voulant quelque peu compatissant. Il pouvait parfaitement comprendre le problème qu’était de mener du personnel quand il s’agissait de prendre en compte leurs spécificités. Car si les Enfers étaient avant tout faits d’individualité et d’égoïsme, il fallait parfois gérer des efforts de groupe, ce qui était bien entendu, un véritable cauchemar compte-tenu de tous ces égos surdimensionnés à considérer. « Les fortes personnalités font toujours l’attraction dans ce genre d’endroits, mais ce n’est pas les plus dociles, j’en conviens. » Le voyageur attrapa sa chopine et en but une longue gorgée, la terminant par l’occasion. Il reposa la grande tasse en bois sur la table passant un pouce sur ses lèvres pour enlever le léger excédent de liquide qui s’était agrippé à ces dernières. Le franc-parler de l’aubergiste n’était pas pour lui déplaire. Même si Asep’Timusoth était habitué au langage soutenu et faussé, que ce soit par ses propres implications ou bien simplement par ses expériences avec de nombreux Mortels, il devait admettre que la franchise avait une saveur particulièrement agréable, d’autant qu’elle lui permettait d’être moins alerte et lui offrait un avantage certain. Même si, présentement, il n’était pas convaincu que cela lui fut d’une quelconque utilité. La dénommée Tissandre n’était pas son invocatrice et il n’avait aucune raison valable de vouloir s’en prendre à son âme. Même si, une fois encore, un Démon n’avait pas nécessairement besoin d’une bonne raison pour cela.

Il n’avait pas fallu grand-chose pour pousser l’aubergiste à se confier davantage qu’il ne l’aurait même pu imaginer. C’était la politesse qui avait conduit ses mots à s’inquiéter de son état compte-tenu qu’il avait pu voir qu’elle n’était pas vraiment d’humeur en rentrant dans son établissement quelques secondes plus tôt. Un esprit peu affuté aurait également pu déduire que c’était en partie la raison pour laquelle elle était venue l’aborder lui. Un peu plus de déduction laissait suggérer qu’elle l’avait choisi lui, en particulier, parce qu’il n’était pas du coin, et, en particulier, que son problème, ou ses problèmes, étaient intimement liés à quelque chose de local. Visiblement, le Maire de ce petit trou perdu semblait causer quelques problèmes à l’Elfe, en sus d’une relation qui, apparemment, n’était pas des plus cordiales. Le Démon l’écouta silencieusement, intéressé. Non pas que les ragots locaux l’intéressaient véritablement, mais il était de toute façon plus passionnant de faire un brin de causette que de se contenter d’écouter des poivrots à moitié avinés dont les seuls motifs de rigolade étaient les pirouettes d’une pauvre serveuse essayant d’éviter leurs mains perverses tremblotantes. Ainsi donc le Maire s’était fait rosser le cuir et comme le coupable était une voyageuse sur laquelle il n’avait aucune autorité, la culpabilité était automatiquement retombée sur les épaules de celle qui était à l’origine du passage et du séjour des voyageurs dans le village. A la dernière phrase de la tenancière, le Démon haussa un sourcil. « Un nez-bruni ? » Son ignorance sur ce qui semblait être une expression n’était pas une source de honte pour le voyageur, simplement une curiosité inhérente à celui qui essayait de comprendre la situation que lui exposait son interlocutrice. Après tout, il n’était pas du coin, et, pour autant que cela pouvait lui servir, pas de ces contrées non plus. Qui pouvait savoir combien de temps il parcourait les routes ?

Cependant, au-delà de cette expression, le récit qu’on venait de lui résumer avait éveillé chez l’Incube une nouvelle curiosité insatisfaite. Y’avait-il tant de voyageurs, ou plus exactement de voyageuses, capables de s’en prendre à un homme ? Il n’avait jamais vu le Maire en personne et peut-être ce dernier était-il à l’image du piètre discours qu’on avait fait de lui. Néanmoins… L’auberge, si elle semblait accueillir beaucoup de monde, n’avait pas l’air de crouler sous les voyageurs. L’écurie était quasiment vide et la plupart des saoulards du coin parlaient de leurs femmes qui les attendaient derrière la porte de la maison, la poêle à la main. Alors qu’il s’interrogeait en silence, Tissandre interpella sa serveuse, faisant relever le regard du Démon vers les escaliers desquels la jeune femme descendait. Amusé face à la petite scène, la créature des Enfers posa son regard d’ambre, au travers de ses lunettes, sur celui gris clair de l’aubergiste. « Merci pour le verre. » Un léger sourire s’était glissé sur ses lèvres. Peut-être ne fallait-il y voir qu’un retour de politesse pour avoir accepté de tailler une bavette en sa compagnie, peut-être pas. Dans tous les cas, un verre ne pourrait pas lui faire de mal. Alors que Flint revenait à leur table, déposant deux verres et une bouteille, à la forme étrange, sur la table, l’Incube se fendit d’un regard, moins insistants, mais reconnaissant à l’adresse de cette dernière. La dénomination de la boisson lui fit hausser un sourcil de surprise. S’il y avait une chose qu’il avait apprise des Mortels, c’était bien que la plupart du temps, les noms des alcools étaient particulièrement bien choisis et qu’un tord-boyaux avec un nom aussi évocateur ne pouvait qu’augurer une boisson particulièrement sauvage. L’odeur qui se dégagea de la bouteille quand l’Elfe la déboucha pour leur en servir un verre chacun était suffisamment équivoque, bien qu’un bouquet fruité, derrière des relents évidents d’alcool, venait l’adoucir légèrement, très légèrement. Il prit entre ses doigts le verre que poussa Tissandre dans sa direction et le leva vers elle. « A quoi buvons-nous ce soir ? »

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Les gémissements de sa Maîtresse étaient une satisfaction d’autant plus agréable que Kara ne semblait aucunement retenir ses propres réactions face aux assauts dont elle faisait l’objet. L’Incube avait croisé beaucoup de partenaires, femmes ou hommes, qui essayaient de lutter, vainement, contre leurs propres réactions, leurs propres ressentis. Pourquoi donc se priver d’exprimer ce que l’autre était capable de vous faire ressentir ? Il était convaincu qu’il n’y avait, dans cette attitude, qu’un égo mal placé, la volonté de ne pas paraître faible face aux plaisirs de la chair, mais était-ce être faible que d’afficher sans retenue un plaisir ressenti ? Nier ces sensations n’était finalement qu’un moyen de ne pas les vivre pleinement et la jeune femme, elle, semblait apprécier chaque seconde de leur échange, ce qui ne faisait que pousser Asep’Timusoth à la couvrir davantage d’attentions. Certes, elle était son ticket vers la liberté de parcourir son monde, mais, au fur et à mesure de leur tête-à-tête sensuel, Kara lui démontrait qu’elle avait un petit quelque chose en plus, quelque chose qui méritait qu’il s’attarde plus longtemps sur elle et ne se contente pas de la traiter comme une vulgaire poupée que l’on jetterait sur le côté après s’être amusé brièvement avec elle. Ses couinements, de plus en plus appuyés, étiraient les lèvres du Démon sur lesquelles ils s’écrasaient dans un souffle tiède. Sa résistance était... admirable. Bien des âmes se seraient damnées face à la tension qu’il essayait de générer en elle. Les sollicitations nombreuses, multipliant à la fois les origines et les intensités des sensations, auraient probablement pu faire perdre pied à une grande partie des Mortels que l’envoyé des Enfers avait déjà croisé par le passé. Pourtant, Kara tenait bon et mobilisait, il le savait, toute sa volonté pour garder sa lucidité, cherchant à se focaliser, lorsqu’elle le pouvait, sur ses propres tentatives pour probablement essayer de le désarçonner. Un geste admirable, car loin d’être inefficace, puisqu’il lui arrivait de laisser échapper l’un ou l’autre soupir de satisfaction évidente contre son visage, mais il allait falloir qu’elle fasse davantage si elle souhaitait réellement le décontenancer. Si c’était ce qu’elle souhaitait, bien entendu.

Sa voix retentit faiblement entre ses lèvres. Asep’Timusoth ne savait pas vraiment si cela lui était destiné, mais il songea qu’il n’avait pas parlé jusqu’à présent et peut-être que ses pensées s’étaient simplement exprimées plus haut qu’elle ne l’aurait voulu. Esquissant un sourire, il n’hésita pas un seul instant à poursuivre ses sensuels méfaits. Lorsqu’elle se cambra sous ses mains, il accompagna son mouvement soudain avec douceur, laissant ses mains glisser sur elle, lui offrant un léger répit le temps que son corps ne se remette de ce relâchement salvateur. Et alors qu’il plongeait son visage dans son cou, se délectant de sa chaleur et de la douceur de sa peau. Alors que son corps reprenait sa place contre le canapé, ses mains repartirent à l’assaut de sa poitrine. Il y avait mille et une façons de prendre possessions de tels atouts et l’Incube prenait un malin plaisir de les essayer les uns après les autres. Il était sien, de par les règles même de la magie qui le maintenait en ce monde, mais, cette nuit, Kara était sienne, et, à moins qu’elle ne lui ordonne le contraire, rien ne viendrait l’empêcher de lui montrer à quel point il avait le désir qu’elle soit sienne. Un plaisir perverti par la nécessité, assurément, mais ce n’était pas parce que l’on avait besoin de faire quelque chose, qu’on ne pouvait pas le faire sans envie. Joindre l’utile à l’agréable disaient certains Mortels, mais là, ce n’était pas vraiment cela. Car cela signifierait que le Démon avait simplement envie de se faire une faveur. Ce qui était vrai, mais Kara méritait elle aussi sa part, même si ce n’était finalement que le fruit du Hasard. Et alors qu’il s’appropriait son corps, l’Incube tâchait d’en deviner les moindres subtilités. À la manière des aveugles qui reconnaissent les gens grâce au toucher, la créature des Enfers pourrait probablement déjà reconnaître les courbes de la jeune femme entre milles. Le grain de sa peau, son odeur, même si cette dernière commençait doucement à s’entremêler avec la sienne, la rondeur de ses seins, la courbe de ses hanches… Il n’était pas une parcelle de son corps qui lui resterait inconnue, pas ce soir.

Il pouvait sentir les battements de son cœur sous ses mains, sa respiration rapide, les frissons qui parcouraient sa peau alors que sa queue jouait avec lenteur contre son intimité. Parfois joueuse, elle se glissait davantage entre les chairs humides, laissant entrevoir la suite des événements. Juste un aperçu, tout juste éphémère, à peine assez pour déclencher une réaction, puis elle redevenait sage. Dans un mouvement, Kara redressa l’une de ses jambes contre la sienne, venant glisser son pied contre son genou dans un mouvement dont elle essayait de contrôler au mieux, vu la situation, la langueur. Elle abandonna finalement sa tâche primaire, faisant remonter un doigt le long du ventre du Démon, jusqu’à finalement attendre son visage, toujours perdu dans son cou. Non sans surprise, elle s’empara d’une de ses cornes, lui arrachant un sourire qu’elle ne vit pas. Enfin… Se dit-il pour lui-même. Il ressentit son ricanement plus qu’il ne l’entendit alors qu’elle le dirigeait désormais de sa main, au gré de ses envies. Docile, l’Incube ne résistait pas, laissant la jeune femme le diriger, montant ou descendant son visage, vers les endroits qu’elle souhaitait gratifier de la présence de ses lèvres et de ses crocs. Au rythme de ses pérégrinations imposées, ses yeux d’or purent apercevoir le visage de sa Maîtresse et le sourire qu’il y vit le fit jubiler. Elle lui demanda alors, avec assurance, s’il aimait lui obéir, et, mieux encore, lui ordonna. Il remonta son visage vers elle, posa son regard dans le sien. « Je suis vôtre, Maîtresse. Vous obéir est mon seul plaisir ; et votre satisfaction est ma satisfaction. »


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Il était vrai qu’entre les paroles et le langage de leurs corps, les rôles pouvaient sembler complètement opposés. Si Asep’Timusoth se soumettait volontiers par les mots, lui offrant du Maîtresse avec un ton fidèlement révérant mais trahissant une pointe d’insubordination à peine voilée, c’était probablement lui qui menait le deuxième mouvement de cette danse qu’ils partageaient à deux. Mais ne fallait-il pas y voir simplement l’action d’un serviteur zélé cherchant à satisfaire sa propriétaire ? Quelqu’un d’extérieur n’aurait probablement pas compris la complexité même du jeu qui se tramait entre ses deux personnes, n’y voyant que deux amants se livrant un jeu de séduction. Mais le Démon louvoyait autour de la magie qui le connectait à Kara, il profitait des faiblesses inhérentes à cette force supérieure et celles, plus ponctuelles, de l’esprit alcoolisée de la jeune femme. Elle ne le savait pas, mais elle avait tous les moyens pour arrêter les assauts de la créature des Enfers et le condamner à rester prisonnier de l’endroit de son invocation, ne lui laissant aucune autre possibilité que de retourner dans son plan, en devant abandonner ses envies de visite de cette nouvelle dimension. Bien entendu, l’Incube n’avait aucune raison de la pousser dans cette direction, et tout était bon pour la subjuguer, surtout s’il fallait donner de son corps pour l’enivrer de sensations et la détacher des réalités de ce monde. Il avait d’ailleurs l’impression qu’elle n’attachait déjà plus d’importance à l’endroit où ils se trouvaient tous les deux, ni même réellement à son apparence étrange, qu’elle avait justifiée plus tôt par l’usage d’un maquillage particulièrement étonnant. Mais elle n’était pas la seule à avoir fait abstraction de ces détails, car si Asep’Timusoth serpentait le long des frontières de ses permissions, distillant savamment ses attentions afin de satisfaire son invocatrice improvisée, il se concentrait désormais pleinement sur cette dernière, abandonnant dans un recoin de son esprit ses véritables buts, pour ne s’intéresser qu’aux moyens. Et si d’aucuns auraient trouvés ces propos réducteurs, peu savaient réellement ce qu’étaient réellement une vie de soumission et ne pouvaient donc réellement comprendre ce que représentait une personne se trouvant entre eux et la liberté. Mais là où le Démon aurait pu se limiter à se servir d’elle, il avait trouvé en la jeune femme une partenaire de jeu, davantage à satisfaire, qu’à utiliser. Et, même si elle ne savait rien, cela faisait une énorme différence dans le traitement dont elle était actuellement la bénéficiaire.

Sa manière de l’appeler Maîtresse l’avait d’abord fait rire sans qu’il ne sache réellement pourquoi. Peut-être ne s’y attendait-elle pas ? Peut-être est-ce seulement l’alcool qui dirige certaines de ses réactions. Pourtant, il peut sentir à quel point son petit jeu réalise ses attentes lorsqu’elle semble réaliser que ce n’est pas une simple blague, mais une réalité. Le Démon avait réalisé que la jeune femme avait du mal à se croire véritablement dominatrice dans leurs échanges, mais il était convaincu qu’elle n’avait besoin que d’un peu d’encouragement et une pointe de jeu pour donner le change. Et il suffit de voir la manière avec laquelle elle attend que le verre arrive à ses lèvres pour s’en saisir pour laisser sous-entendre qu’elle commence, volontairement ou non, à apprivoiser cette nouvelle position. Abandonnant l’alcool pour surplomber désormais Kara, l’Incube pouvait admirer, à la lueur sensuelle des néons de la pièce son corps entier sous le sien. Il aurait pu la posséder, sans nulle autre attention que son propre plaisir personnel, mais, avec le temps, il tirait davantage de satisfaction à faire transir de plaisir le corps de ses partenaires que de se laisser subjuguer par le sien. Et puis, il avait envie de goûter à ses lèvres, de parcourir, encore, sa peau d’albâtre à pleines mains. Maintenant qu’elle lui avait donné l’ordre de ne pas se retenir, de vriller, comme elle le disait si bien, il comptait bien se laisser aller là où ils s’aventureraient tous les deux, même si cela, signifiait, pour le moment, prendre légèrement l’avantage sur elle. Ses baisers étaient passionnés et il pouvait sentir le feu qui brûlait au creux de ses reins et dans son ventre. Elle n’aurait probablement pas rechigné à ce qu’ils abandonnent les préliminaires à ce stade, qu’ils passent à la vitesse supérieure, mais si c’était ce qu’elle voulait, il allait falloir qu’elle le lui ordonne. Car Asep’Timusoth comptait bien profiter de chaque seconde, de chaque tension de sa peau sous ses doigts, de chacune de ses petites contorsions alors que sa queue glissait le long de ses hanches, de chacun de ses petits couinements qui s’échappaient de ses lèvres alors qu’il expérimentait quelque chose de nouveau, de chacun de ses souffles qui se mêlaient aux siens alors que leurs lèvres se redécouvraient, encore et encore.

Ses attentions ne laissaient pas l’Incube indifférent et bien qu’il soit rompu aux exercices de cet art, il ne voyait aucune raison de la priver des effets de ses propres attentions sur lui-même. Après tout, elle avait le droit d’être récompensée elle aussi. Et alors qu’elle s’affairait sur son sexe, certes avec moins de douceur et de lenteur que lui, elle ne manqua pas de lui subtiliser quelques souffles profond, tandis qu’elle pouvait voir, peut-être, parfois son corps se tendre légèrement. C’était plus subtil, plus contenu, mais bel et bien présent. Et alors qu’ils s’embrassaient encore, sa Maîtresse venant forcer la barrière de ses lèvres de sa langue, il accepta l’ordre silencieux et vint joindre la sienne à ce tango tumultueux. Si l’une de ses mains lui assurait une stabilité certaine, l’autre s’aventurait sur la poitrine de la jeune femme, venant la flatter avec une douceur empreinte de désir. Tantôt elle venait s’en saisir avec délicatesse, englobant l’un de ses seins dans sa paume ; tantôt elle parcourait d’un doigt ou deux la peau douce, dans une caresse effleurée, parcourant les courbes, titillant les sommets avec une affection empreinte d’un désir d’éveiller, ou plus exactement, d’exacerber une passion déjà présente. Sa queue s’était glissée jusqu’à l’aine et le Démon avait senti les cuisses de Kara s’entrouvrir légèrement sous la progression de son appendice caudal, l’invitant, toujours silencieusement – leurs lèvres toujours prises dans leurs baisers enfiévrés – à continuer ses attentions. Serpentant sur ses cuisses, son ventre et son aine, elle glissa progressivement jusqu’à son intimité, venant la frôler avec son extrémité. Probablement déjà assez sensible compte-tenu qu’elle s’était frottée à sa cuisse depuis de longues minutes, la créature des Enfers maniait la partie de son corps avec une attention toute particulière, relevant chacune des réactions de sa partenaire pour ajuster son action. Il ne fallait surtout pas aller trop vite. C’était peut-être une torture pour elle, mais, encore une fois, elle restait maîtresse du rythme, et de lui. Il était à elle, pour cette nuit, elle pouvait faire de lui ce qu’elle voulait. Et, pour l’instant, elle voulait qu’il lui montre de quoi il était réellement capable. Ainsi soit-il. Et alors qu’il s’affairait, à l’aveugle, à découvrir son intimité et sa poitrine offertes, il rompit leur baiser, leur permettant de reprendre leur souffle. Mais sans lui laisser davantage de répit, il plongea son visage dans son cou, refermant ses lèvres sur sa peau, mordillant à nouveau sa peau, frappant presque au hasard.


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Vriller était quelque chose qu’Asep’Timusoth connaissait bien. Combien de Mortels s’étaient laissés emportés par les flots combinés du désir et du plaisir, abandonnant, l’espace d’un moment éphémère, mais réel, toute notion de raison ou de réalité. Lui-même s’était déjà laissé emporter, quelques rares fois, parce qu’il est aussi très agréable de ne plus chercher à réfléchir ou de contrôler la situation. Et puis, il faut l’admettre, au début, l’expérience engrangée par des millénaires d’existence fait défaut et nombreux sont les Incubes qui se perdent dans leur propre plaisir au lieu de se concentrer sur celui des Mortels. Bien entendu, tous les Démons n’ont pas nécessairement à cœur les intérêts des pauvres hères qui les invoquent, mais pour la créature des Enfers, savoir maîtriser ses propres pulsions et ses propres instincts, pouvoir décider de quand on accepte de se laisser emporter par un torrent de passion, est un pouvoir en soi. La jeune Kara était une femme probablement comme il en existait beaucoup d’autres sur ce plan et, rien que pour cela, elle n’avait très certainement rien de particulier qui aurait pu susciter l’intérêt de l’Incube, mais, malgré tout, il y avait quelque chose en elle qui éveillait un intérêt certain. Il n’aurait réellement su dire quoi. Peut-être était-ce cette ressemblance fortuite avec elle, peut-être était-ce autre chose. Mais quoiqu’il en fut, il s’était convaincu qu’il ne souhaitait pas gâcher ce moment, autant pour elle, que pour lui. Et si au début il lui fallait marcher sur des œufs pour qu’elle ne s’échappe pas du piège dans laquelle elle s’était désormais glissée, il s’agissait désormais simplement d’une volonté personnelle de faire les choses bien. En particulier, le désir, le plaisir et la passion de sa partenaire improvisée étaient désormais ses priorités, et, pour cela, il lui fallait encore garder une pleine conscience de ses moyens, se concentrer sur elle plutôt que sur lui, même si, une fois encore, il ne mentait pas lorsqu’il lui avouait qu’elle ne le laissait pas indifférente. La posséder serait probablement plus agréable qu’avec une bonne quantité d’invocatrices qu’il avait pu étreindre par le passé.

Le Démon eut un sourire lorsque la jeune femme s’interrogea alors sur ce qu’il se passerait si elle lui donnerait l’ordre de vriller. Sans le savoir, elle mettait le doigt sur une réalité qui était désormais magiquement réelle. Elle avait un pouvoir quasi-absolu sur lui et chacun de ses ordres était un désir qu’il se devait de combler. Bien entendu, il y avait toujours une certaine latitude sur laquelle le Démon était capable de jouer pour serpenter autour de ses obligations. Il posa son regard ambré sur elle, sondant son regard d’azur, lui faisant silencieusement prendre conscience de la portée qu’un tel ordre pourrait avoir sur leur échange. Il ne lui interdirait pas de le faire, mais il se doutait qu’elle devait avoir une petite idée de la conséquence que ce dernier aurait. Néanmoins, cela ne semblait pas lui faire peur. Elle se contenta de s’approcher de lui, se penchant en avant, approchant tout près son visage du sien. Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire évocateur avant qu’elle ne lui ordonne d’obéir. Diablo esquissa un sourire à son tour, légèrement carnassier, il recula légèrement son visage pour pouvoir incliner légèrement la tête. « Comme ma Maîtresse l’ordonne. » Il releva la tête, prêt à lui montrer peut-être ce qu’un Démon pouvait réaliser une fois qu’on lui ordonner de lâcher sa bride. Néanmoins, elle l’interrompit, volontairement ou non, lui commandant à boire. « Non, Maîtresse. » Il y avait dans son intonation une volonté de se prendre au jeu mais si la soumission était réelle, la notion de jeu était bel et bien présente. Kara n’avait aucun doute qu’elle était bel et bien en position de force, mais que tout ceci n’était finalement qu’un jeu, un jeu qu’ils jouaient tous les deux et qui était des plus plaisant. Alors que sa queue abandonnait son corps, glissant sur sa peau tandis qu’elle desserrait son étreinte sur sa poitrine, ses mains glissèrent sur les hanches de la jeune femme et son regard se posa sur celui d’azur. « Permettez-moi, Maîtresse. » Et sans aucune autre sommation, il la souleva légèrement, se tordit légèrement se le côté et vint l’asseoir à côté de lui, sur le canapé.

Il attrapa alors d’une main la bouteille d’alcool encore à moitié pleine et sans même regarder la table, vu qu’il n’avait d’attention que pour la jeune femme, il en versa une partie dans un des verres. Il reposa la bouteille et attrapa le petit contenant avant de l’apporter quasiment juste devant les lèvres de Kara. Il la laissa s’emparer du verre et boire à son goût. Tandis qu’elle se désaltérait, ses mains parcoururent doucement la peau de son corps, principalement parce qu’il ne souhaitait pas que leur distance soudaine ne lui cause quelques frissons. Alors qu’elle lui offrait son cou involontairement en récupérant les dernières gorgées de son verre, Asep’Timusoth vint s’en saisir du bout des lèvres pour quelques baisers délicats et, lorsqu’elle eut enfin fini, il la débarrassa de son léger fardeau dans un regard évocateur. Puis, lorsqu’il eut déposé le verre, il posa les mains sur ses hanches et sans aucun autre mot, il la poussa légèrement en arrière afin qu’elle se couche sur le canapé. Il l’aida à s’installer confortablement s’emparant de ses lèvres alors qu’il ajustait un coussin derrière sa tête. Puis alors qu’elle était allongée, le Démon la surplombant de tout son corps, il plongea ses yeux d’ambre dans les siens. « N’oubliez pas, Maîtresse, le moindre mot de vous… » Sa voix était un murmure, une promesse sincère qu’il obéirait à la moindre de ses paroles pourvu, bien entendu, qu’elle soit en mesure de le lui ordonner. Et, dans un sourire équivoque, ses lèvres se posèrent à nouveau sur les siennes. Ses mains s’étaient posées sur sa peau et la redécouvraient avec une ambition désormais plus aventureuse, plus fiévreuse. Il était toujours doux, délicat en un sens, mais Kara pouvait sentir qu’il essayait davantage de se l’approprier que de simplement éveiller des sensations en elle. Son appendice caudal avait repris son petit manège lui aussi, mais, de sa position naturelle, s’était visiblement enquis de parcourir les hanches de sa proie. Elle serpenta sur son bas ventre pour se glisser petit à petit vers son entrejambe, flattant son aine avec une délicatesse qui frisait l’indécence. Son regard ne la quittait pas un seul instant pour ne perdre aucune miette du spectacle. L’une des mains du Démons, vint prendre l’une de celles de Kara et la guida doucement vers son entrejambe à lui. Son regard se fit légèrement implorant. « Si Maîtresse veut bien me faire l’honneur… » Le ton lui-même semblait indiquer une réelle envie, besoin d’une attention.


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Bien loin de se douter qu’on venait de lui offrir un cadeau empoisonné, le Démon profitait du fumet chaud et relativement accueillant de l’assiette de ragoût qu’on venait de lui servir. Il se serait probablement douté, ou à minima inquiété, de ce qu’aurait pu lui servir une Imp, et encore plus, d’une d’entre elles ayant décidé de fuir des Enfers, mais encore aurait-il fallu qu’il puisse se rendre compte de qui était réellement en face de lui. Contrairement aux autres créatures des Enfers, les Imps, surtout s’ils ne recouraient pas à la magie depuis quelques temps, pouvait littéralement ne fournir aucune indication de leur origine extra-planaire. D’autant plus, Asep’Timusoth se contentait de profiter de sa liberté sur ce monde, ne cherchait aucune Imp et ne s’attendait pas à croiser une entité de son plan d’origine. Tout autant de raisons supplémentaires faisant que, pour lui, cette serveuse, bien que dans une situation apparemment peu enviable, ne cachait rien d’autre derrière ses yeux bleu qu’une certaine malchance et un caractère bien trempé ; les deux allant généralement de pair car les pires situations étaient souvent le fruit non pas du seul Hasard, mais souvent d’une langue bien trop pendue. Quoiqu’il en fut, bien que la serveuse ne semblait pas encline à s’attarder à la table pour écouter ses excuses quant à l’interprétation de son comportement, il parvint à saisir l’opportunité de leurs regards qui se croisèrent pour parvenir à glisser quelques mots. Elle l’écouta poliment, mais il semblait qu’elle avait réellement envie d’être déjà ailleurs, que ce soit pour ne pas prendre de retard dans son service, ou simplement parce qu’elle n’avait aucune envie de lui tenir compagnie, aussi l’Incube essaya de faire au plus vite.

Lorsqu’il eut finit, la jeune femme se contenta de botter en touche. Sa manière de pousser sur le côté les tracas de sa vie quotidienne laissa le Démon quelque peu perplexe. Intrigué, il dut admettre que sa curiosité avait été piquée au vif. Une connerie ? Il était facile d’imaginer que des étourderies puissent amener à des compensations pécuniaires et si la jeune femme n’avait pas d’argent à ce moment-là, rembourser en travaillant était une conclusion logique. La tenancière estimait-elle alors qu’elle rentabiliserait mieux cet investissement en s’en servant comme d’un appât pour les mâles de la bourgade ? Probablement. Dans tous les cas, elle semblait visiblement être dans les mauvais papiers d’une personne de cette ville et lui devait son sort, qu’elle ne reprochait pas pour le moins du monde à sa patronne. Le Démon esquissa un sourire quand la serveuse coupa court à l’explication, cherchant dans l’affirmation de l’inintérêt de sa vie pour le voyageur, l’excuse pour enfin pouvoir tourner les talons. Lui offrant la porte de sortie tant espérée, il n’insista pas, esquissa un léger sourire avant qu’elle ne lui confirme qu’elle s’occuperait de sa chambre une fois ses autres clients satisfaits. « Prenez votre temps, je n’ai pas prévu de dormir tout de suite. » Il lui offrit un hochement de tête poli et la laissa repartir vers ses clients tandis qu’il se tournait vers son ragoût toujours fumant. Il attrapa la chopine d’une main, venant porter à ses lèvres la mousse de la bière fraîche qu’on venait de lui servir. L’alcool était léger, mais avait quelques notes d’arômes particulièrement savoureuses et s’il lui avait été donné de goûter des bières de meilleure qualité, celle-ci était clairement dans le haut du panier du milieu. Reposant la chopine, satisfait, l’Incube observait toujours la pièce. Les déambulations de la serveuse entre les tables, les rires gras de certains clients, la manière de certains de parler fort à leur camarade juste à côté d’eux. Beaucoup de ces hommes, s’ils étaient probablement habitués à boire jusqu’à plus soif, auraient tout de même une matinée difficile…

Sans chercher à aller plus en avant dans ses observations, Asep’Timusoth concentra son attention sur son assiette de ragoût. Beaucoup de soupe, des légumes et un bout de viande. Ca ne brillait pas réellement par l’apparence, mais au moins cela aurait le mérite de donner le change. Il attrapa la cuillère en bois et la plongea dans l’assiette. Il porta à ses lèvres de la soupe dont il apprécia le goût bien qu’une légère amertume semblait s’en dégager. Il gouta à la viande, un morceau malheureusement pas nécessairement très facile à manger compte-tenu de sa nervosité, mais ce n’était pas comme s’il s’était attendu à des morceaux de choix pour être plongés dans un ragoût. Les légumes étaient corrects, le chou et les carottes étaient un peu trop cuits, mais c’était inhérent dans ce genre de préparation. Par contre, il y avait un légume non-identifiable, en grande quantité d’ailleurs dans l’assiette et lorsqu’il en mit un morceau en bouche, il fallut une sacrée dose de volonté à l’Incube pour ne pas le recracher. Au moins il savait désormais d’où venait l’arrière-goût amer de la soupe. Alors qu’il avait mordu dans la texture visqueuse et molle, l’amertume l’avait frappé en pleine face. Il s’était alors astreint à mâchouiller le morceau de légume qui était incroyablement long à broyer avant de pouvoir l’avaler. Le Démon avait alors prit sa chopine pour faire passer le goût d’une longue rasade de bière. Il avait certes eut son lot de curiosités culinaires avec le temps, mais ce légume-là était particulièrement… atypique. Sa présence en grande quantité devait se justifier par sa production facile, qui en faisait un aliment peu cher et, malgré son goût difficile, probablement nourrissant. Prenant sur lui de ne pas laisser trop dans son assiette, il alterna entre ce légume mystérieusement peu ragoûtant et le reste de son plat, prenant une rasade de sa bière à chaque fois que cela devenait un peu trop fort au niveau gustatif.

Il repoussa son assiette, quasiment terminée malgré la dose de ce légume étrange, à mi-chemin entre le navet et le poisson, qui se trouvait au préalable dans cette dernière. Son estomac était plein et, avec cette découverte culinaire, il y avait toujours la probabilité que sa digestion soit particulièrement… aléatoire. L’Incube reprit une position plus décontractée, attirant la chopine vers le bord de la table pour la garder à portée de main tandis qu’il essayait de se concentrer sur autre chose que ce qu’il venait d’ingurgiter. La porte de la taverne s’ouvrit et Asep’Timusoth put apercevoir la tenancière qui se décidait finalement à revenir dans son établissement, néanmoins ce qui l’avait poussé à sortir n’avait apparemment pas arrangé ses affaires. Détournant le regard dans sa chopine pour ne pas donner l’impression regarder ce qui ne le concernait pas, le Démon fut cependant surpris de voir cette dernière se diriger vers sa table. Et alors qu’elle arrivait à hauteur de sa table, il releva son nez de sa chope pour poser son regard sur l’Elfe. Elle portait ses longs cheveux auburn en une queue de cheval qu’on devinait descendre entre ses épaules, son visage un peu sévère, était agrémenté de deux yeux gris clair soulignés par des taches de rousseur qui avaient l’agréable avantage d’adoucir ses traits. Elle l’aborda, le saluant à nouveau, glissant quelques excuses pour sa serveuse en guise d’entame pour leur discussion. Le Démon esquissa un sourire tandis qu’il repassait ses bottes sous la table. « Non, non, pas du tout. Un malentendu malheureux. J’ai eu l’impolitesse de la regarder peut-être un peu trop longtemps et, de ce que j’en ai vu, je peux comprendre pourquoi la petite ait pu mal le prendre. » D’un geste, il invita l’aubergiste à s’installer, bien qu’elle n’ait pas besoin de son invitation, l’encourageant ainsi à la discussion si c’était ce qu’elle était venue chercher. « Et vous-même ? Vous semblez avoir été contrariée ce soir, je n’ai pu m’empêcher de m’en apercevoir lorsque vous êtes arrivée. Peut-être puis-je vous aider ? » Il avait nécessairement les moyens de l’aider, même si elle n’en savait rien. Mais l’Incube n’avait pu s’empêcher de profiter de cette occasion, où elle était venue d’elle-même lui parler, pour essayer d’en apprendre plus sur elle. Après tout, ils allaient se côtoyer pendant quelques jours et, comme pour la serveuse, il avait tout intérêt à ce que leurs relations restent à minima cordiales…


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Ouelcaume !

-- A.

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Prélude / Re : Bélial, le démon chuchoteur [Vanéalidé !]
« le: mercredi 28 avril 2021, 22:16:03 »
Oeulcaume ! :3

-- A.

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Les chaînes virtuelles qui le retenaient dans cet endroit se desserraient, petit à petit, toujours plus.Au fur et à mesure que Kara prenait du plaisir et qu’elle se considérait de plus en plus comblée par les attentions du Démons, les obligations de ce dernier étaient davantage considérées comme remplies. Bien entendu, il faudrait qu’elle lui dise, haut et fort, qu’elle était pleinement satisfaite de lui, et il ne manquerait pas de le lui suggérer cette phrase, particulièrement importante, le moment venu. Pour le moment, son attention toute entière était tournée vers elle, son corps et les nombreuses manières par lesquelles il pouvait lui permettre d’être réellement satisfaite. On pouvait reprocher beaucoup de choses à Asep’Timusoth, mais une chose était certaine, il respectait scrupuleusement les règles, même si certaines étaient faites pour être contournées ou pliées. Était-ce sa faute s’il n’était psa obligé d’indiquer noir sur blanc les conséquences inhérentes au fait de donner un ordre à un Démon à peine invoqué ? Était-ce de sa faute si rien n’obligeait les créatures des Enfers de mentionner les petites lignes inhérentes aux contrats qui les liaient aux Mortels ? La Magie avait laissé un trou béant en lieu et place de toutes ses règles qui auraient pu protéger ces pauvres hères de monstres comme lui, et, pourtant, elle n’en avait rien fait. Pourquoi ? La question avait le mérite d’être posée et l’Incube, au détour d’une phase de philosophique solitude, s’était déjà laissé aller à se questionner sur le sujet sans réellement obtenir de réponse suffisamment satisfaisante. Certaines possibilités suggéraient la volonté de laisser aux Mortels le plein potentiel de leur libre-arbitre, cela impliquant notamment de ne pas les protéger naturellement contre certains dangers, d’autres envisageaient que l’Univers s’imaginait peut-être que l’expérience finirait par produire une méfiance suffisante, mais c’était peut-être sans compter sur le désintérêt notable des Mortels pour leur passé, probablement lui-même dû à leur longévité réduite. Le sujet était particulièrement passionnant, mais malheureusement, beaucoup de choses étaient trop inconnues, immatérielles et intangibles pour pouvoir dénouer le noeud gordien que représentait ces questionnements. A priori, il pourrait toujours y réfléchir au cours des prochains millénaires, lorsqu’il n’aurait pas l’esprit ailleurs.

Et là, maintenant, tout de suite, son esprit était entièrement tourné vers Kara. Qu’il s’agisse de ses gestes, de son regard, son écoute ou de ses pensées, il n’avait pas une seconde qui n’était pas dédiée à la jeune femme. L’Incube appréciait la douceur de sa peau sous ses doigts, la chaleur de son épiderme contre celui de son appendice caudal, les petits gémissements aigus, les souffles plus graves qui s’échappaient de ses lèvres, les mouvements de son corps, le goût de sa peau contre ses lèvres, la finesse de cette dernière entre ses crocs. L’attention d’Asep’Timusoth était tournée, toute entière, vers Kara à l’écoute de la moindre de ses réactions, à l'affût de la moindre information qui lui permettrait de lui offrir une expérience hors du commun - en plus du simple fait qu’elle était actuellement entre les bras d’un authentique Démon. La créature des Enfers profitait, savourait, chaque seconde de cette étreinte. Et même si la jeune femme avait dû arrêter les attentions dont elle le gratifiait, elle ne manquait pas de le passionner pour autant. S’il était très agréable d’être la cible des attentions, les fournir avait toujours été presque plus intéressant pour le Démon que de les recevoir. Il avait d’ailleurs ressenti un plaisir non feint à la surprendre en faisant usage de sa queue pour venir se saisir de l’un de ses seins, faisant courir cette dernière sur une bonne surface de sa peau en une caresse aussi longue que douce. Il aurait pu continuer ainsi éternellement, certains s’imaginant qu’il ne faisait qu’explorer superficiellement sa maîtresse. Mais quel mal y avait-il à subjuguer les sens ainsi ? Aiguiser l’esprit aux premiers plaisirs pour rendre les suivants encore plus inoubliables. Certaines attentions étaient violemment puissantes et passionnées, et ils avaient, tous les deux, le temps d’arriver à ses extrémités. Pourquoi ne pas s’attarder en chemin ? Prendre le temps de bifurquer sur des sentiers plus lents, mais tout aussi agréable ? La destination n’était pas aussi intéressante que le chemin parcouru disait-on. Et, pour le Démon, cet adage était encore plus vrai lorsqu’il s’agissait de faire honneur à une femme.

Son attention tournée vers Kara, ses gestes mesurés et parfaitement maîtrisés, Asep’Timusoth prenait doucement possession d’elle. Il eut un sourire lorsqu’elle parvint à lui souffler quelques mots, qui, sans aucun contexte, auraient pu le dérouter. L’Incube se détacha alors à peine d’elle, relevant ses yeux d’or vers ses iris d’azur, un sourire séducteur se dessinant sur ses lèvres. « C’est un métier où il faut souvent être imaginatif… Et j’ai une imagination sans limites. » La dernière phrase sonnait presque comme une menace, la menace que ce qu’ils partageaient n’était que le début et qu’elle devait s’attendre à bien plus, si, bien entendu, elle le désirait. Puis, sans autre semonce, il s’en retourna à ses premières occupations, reposant ses lèvres contre la poitrine de son invocatrice désignée, revenant planter, avec délicatesse, ses crocs contre cet épiderme soyeux. Il dut cependant être un peu trop hâtif à un moment donné, car il lui arracha un léger cri de douleur, accompagné d’une tape, probablement réflexe, sur le sommet de son crâne. Le Démon suspendit immédiatement son geste et leva son regard vers Kara, s’assurant que tout allait bien. Elle sembla se raviser, faisant glisser une main dans ses cheveux avant de venir déposer un baiser à l’endroit même où elle venait de le frapper, si l’on pouvait effectivement qualifier cette douce tape de réelle frappe. Il esquissa un sourire et déposa un baiser à l’endroit même où venait d’avoir eu lieu de le pincement douloureux et continua d’embrasser sa peau, centimètre carré par centimètre carré, sans en oublier un seul. Sa queue dansait avec douceur contre sa peau, tantôt précédait ses lèvres, tantôt les suivait. Et alors qu’il laissait jouer cette dernière avec sa poitrine, ses lèvres étaient remontées doucement le long de son cou, venant glisser le long de la ligne de sa mâchoire. C’est à cet instant qu’elle lui posa la question d’une voix éraillée par ses attentions comment il parvenait à paraître aussi… calme. Ses mains vinrent glisser le long de son corps, pour venir encadrer le visage de la jeune femme. Il détacha alors ses lèvres d’elle et posa son regard dans le sien. « Parce que tu ne m’en as pas encore donné l'autorisation, Kara.» Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire amusé avant que l’Incube ne rompe les quelques milimètres qui les séparaient de celles de la jeune femme et y déposa un long baiser. Il recula ensuite, gardant toujours son visage entre ses doigts. « Et, crois-moi, ce n’est pas parce que je semble être  en maîtrise, que tu me laisses de marbre.» Il pencha la tête légèrement sur le côté et se rapprocha de son oreille pour venir lui murmurer quelques mots de plus. « C’est tout le contraire, et je fais tout ce que je peux pour que cela dure le plus longtemps possible...»



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Prélude / Re : De l'innocence à la luxure. [Vanéalidée !]
« le: mardi 27 avril 2021, 20:48:53 »
Ouelcaume jolie demoiselle \o/

-- A.

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Il aurait été surprenant qu’elle le lui refuse, ainsi avait-il pris la liberté de se laisser aller à un soupçon d’initiative. La voix de la jeune femme transpirait de plus en plus l’abandon, davantage que le contrôle, mais cela n’avait aucune importance. Certes, le jeu s’était installé et, sur le papier, c’était elle qui menait la danse, c’était elle qui le contrôlait, mais, dans les faits, elle était davantage un jouet entre les mains d’un Démon, une pauvre créature à laquelle il souhaitait faire connaître une nuit de béatitude afin de s’offrir le luxe de la liberté. La jeune femme n’était qu’un moyen, un outil, les clefs de sa liberté, mais il savait que sa propre conscience lui intimait de lui offrir, a minima, de quoi ne pas trop lui en vouloir. C’était bien le moins qu’il put faire, n’est-ce pas ? Alors qu’il glissait ses mains sur elle, les bougeant comme elle en avait éprouvé le désir, l’Incube réalisa que Kara perdait petit à petit pied sur la réalité. Certes, elle tenait toujours bon et sa volonté était tout à fait louable, mais il pouvait réaliser à quel point elle lutait désormais pour se concentrer sur les propres attentions qu’elle lui offrait. Cela ne le dérangeait pas le moins du monde. Non pas que cela n’était pas agréable, au contraire, les sensations quelques peu désordonnées mais menées par l’instinct avaient un charme et un effet certains sur sa personne. Sa manière de se frotter sur sa cuisse, de manier sa virilité… Il n’y avait là que des sensations particulièrement savoureuses, bien que la créature des Enfers n’avait aucun mal à les reléguer au second plan, ce qui n’était pas le cas de celle qui se trouvait entre ses bras, prisonnière bien que geôlière. Il en appréciait chacun des souffles, chacun des petits cris étouffés qu’elle essayait de retenir. Il aurait aimé lui dire de ne pas se retenir, mais le Démon savait qu’ils avaient tout le temps du monde pour cela. Encore une fois, rien ne pressait.

Alors qu’il s’affairait contre le cou de son invocatrice de fortune, Asep’Tisumoth pouvait sentir les battements de son cœur, deviner le courant emprunter par son fluide vitale qui courrait sous la fine peau d’albâtre, circulant dans ses artères et ses veines. Il se délectait de tout ce qu’elle pouvait lui offrir, volontairement ou non, et apprenait à la découvrir, à son insu, plus intimement qu’elle ne se connaîtrait probablement elle-même. Il ne violait pas ses pensées, mais tous les signaux de son corps étaient sien. Les Mortels étaient tous uniques, mais se ressemblaient plus qu’ils ne le pensaient, tous assujettis à leurs sens. Leurs réactions à la douleur, à la peine, au plaisir… Ils avaient chacun leur différence, mais, au final, ils avaient tous un levier sur lequel il suffisait de légèrement appuyer pour faire s’écrouler la maison de leur raison. Savourant sa peau comme certains dégustent un carreau de chocolat quasiment pur, le Démon prenait son temps, expérimentait, encore et encore, se surprenant à sentir son corps se raidir sous l’une ou l’autre de ses morsures. Sa voix dérailla lorsqu’il la complimenta sur son goût et cela le fit sourire. Elle semblait s’en étonner mais elle ne devait probablement pas en douter. Il se contenta d’hocher la tête, le visage toujours enfoui dans son cou tandis qu’il reprenait une bouchée de ce met savoureux qu’elle représentait. Le Hasard faisait bien les choses. Et d’autres auraient pu tomber sur des invocateurs de bien pire facture. Non, l’Incube n’avait pas à se plaindre de sa situation. Et Kara probablement non plus, même si, bien entendu, les choses auraient été très différentes si elle n’était pas rentrée dans cette pièce déjà ivre. Mais les spéculations n’avaient plus cours désormais et il était temps de la pousser encore davantage dans ses retranchements, ne serait-ce que pour imaginer quel allait être son prochain mouvement.

Et ce dernier fut… surprenant. Alors qu’elle abandonna les caresses qu’elle prodiguait au Cosplayeur, il songea d’abord qu’elle essayait de se donner une certaine contenance, de s’offrir une pause pour reprendre ses esprits et pensait qu’elle allait essayer de s’extraire, au moins un peu, de ses attentions, mais elle n’en fit rien. Au contraire, elle vint, d’un geste étonnamment autoritaire, se saisir de son visage pour l’encourager à descendre plus bas, plus vite. Bien que surpris, Asep’Tisumoth n’opposa aucune résistance, ses lèvres glissèrent de sa clavicule à ses seins en un bond et vinrent découvrir cette nouvelle surface avec autant de douceur et de patience qu’il l’avait fait jusqu’à présent. Ses lèvres s’élargirent alors qu’elle lui assurait qu’elle avait également bon goût par . Le Démon ne la laissa cependant pas terminer que déjà ses dents venaient continuer leur office et, après avoir été privée de la peau de son cou si brutalement, elles se rabattirent avec malice sur la peau de sa poitrine généreuse. Sa main qui dormait dans le creux des reins de Kara glissa très légèrement vers le bas, flirtant avec la naissance de ses fesses tandis que sa queue se déliait progressivement, libérant la taille de la jeune femme. Une main placée derrière sa nuque, l’autre toujours fermement ancrée dans le bas de son dos, il avait libéré son appendice caudal pour venir le faire glisser contre les courbes de sa protégée. Car il n’avait aucune raison de ne se servir que de ses lèvres pour satisfaire les envies de son invocatrice. Serpentant avec avidité le long de sa peau, la queue du Démon vint s’enrouler autour d’un de ses seins, en escalada le dénivelé avant de frôler son sommet dans une caresse infiniment longue alors même que ses lèvres s’occupaient, en leur propre tempo, du sommet jumeau. Kara lui avait offert sa poitrine sur un plateau et il aurait été profondément égoïste de ne pas rendre hommage à un tel don de sa personne. Il s’agissait bien là d’une attention qu’elle méritait, assurément.

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Il n’aurait réellement su dire pourquoi, mais Asep’Tisumoth avait le drôle de pressentiment de ne pas être particulièrement le bienvenu. Il était facilement concevable qu’un client supplémentaire était, pour la serveuse, une source potentielle d’ennuis supplémentaires, sans parler de la charge de travail additionnelle, mais, malgré tout, les auberges étaient le plus souvent contentes d’avoir des clients, même si celle-ci semblait se débrouiller très bien, sans lui. Quoiqu’il en fût, le Démon ne s’en formalisa pas plus que cela. Il pouvait comprendre que la demoiselle était passablement épuisée à devoir naviguer entre toutes les mains baladeuses qui se dressaient sur sa route et la perspective d’avoir un client de plus, suscitait déjà probablement son lot d’ennui à l’idée de devoir faire le trajet entre les cuisines et sa table, passablement éloignée de ces dernières. Le voyageur prit le temps de mettre les formes et la politesse nécessaires, comme il avait l’habitude de le faire pour toute personne qui croisait habituellement son chemin. Ses manières ne souffraient généralement que d’un manque flagrant de politesse de son vis-à-vis et son caractère se modelait alors en quelque chose de beaucoup moins cordial, voire carrément provocateur et agressif. Après tout, chacun récoltait généralement ce qu’il semait et certains regrettaient parfois amèrement d’avoir manqué de respect à un inconnu, mais uniquement lorsque le mal était fait. De son côté, l’Incube essayait de garder bonne figure et la serveuse ne lui avait pas manqué de respect aussi ne voyait-il aucune raison de s’en formaliser. Il lui demanda donc avec politesse de quoi se rafraichir le gosier et également faire bonne figure auprès de toutes les têtes de cette auberge. Un homme de passage qui ne prend pas la peine de se nourrir n’est décidément pas quelqu’un de normal. Il espérait seulement que quelle que soit la nourriture qui chauffait dans la grande marmite de l’auberge, cette dernière serait suffisamment mangeable pour ne pas regretter cette couverture. Certaines de ses anciennes expériences démontraient que la qualité des établissements en la matière était passablement… aléatoire.

Toutefois, alors qu’il s’attendait à ce que la serveuse opine du chef et se contente de prendre sa commande, il remarqua que quelque chose semblait la contrarier. Le Démon haussa légèrement un sourcil de surprise tandis qu’il observait le visage de la concernée qui semblait contrite. Avait-il dit quelque chose de mal ? Peut-être n’avait-il pas été assez courtois ? La jeune femme lui rétorqua alors d’un ton parfaitement aigre, qu’elle avait bien pris sa commande mais avait visiblement mal interprété la manière qu’il avait eu de la regarder. S’il avait effectivement jeté un œil sur elle de pied en cape, elle l’avait visiblement pris comme une tentative, de sa part, de se mêler à la pratique du sport locale. Une mésinterprétation qu’il pouvait concevoir mais pour laquelle elle n’avait aucune raison de s’inquiéter. Malheureusement, elle semblait en avoir gros sur le cœur car elle ne lui laissa aucune ouverture pour éventuellement tenter de se justifier. Dans tous les cas, cette serveuse n’avait pas sa langue dans la poche et c’était là quelque chose de particulièrement savoureux. Un léger sourire glissa sur ses lèvres alors qu’elle le houspillait sans aucune considération autre que celle de lui imposer sa vision des choses quant à son geste déplacé. Ce fut finalement la tenancière qui l’interpela au travers de l’auberge en hurlant ce qui semblait être son prénom : Flint. Cette dernière, immédiatement interrompue dans son élan, apparut, pendant un instant, prise la main dans le sac, et, sans même une considération supplémentaire pour son client, ni même tenter de terminer son monologue ulcéré, elle retourna vers le bar et la cuisine en hurlant de la même façon qu’elle n’avait rien fait. Amusé par la situation, Asep’Tisumoth observa la serveuse jusqu’à ce qu’elle disparaisse de son champ de vision en entrant dans ce qui semblait être les cuisines. En voilà une qui avait du caractère et il était d’ailleurs étonnant que les clients de cette taverne n’avaient pas encore de multiples bleus, fractures ou blessures diverses tant il semblait évident qu’elle était prête à faire payer à n’importe qui le simple fait de la regarder avec davantage d’avidité qu’un poivrot regarderait une chope pleine.

Peut-être était-ce du fait de la tenancière ? Cette elfe au caractère bien trempé savait visiblement ce qui était bon pour les affaires et ce qui ne l’était pas. Et, indubitablement, entre une serveuse légèrement maltraitée et des clients malmenés, le choix commercial était rapidement fait. Néanmoins, si la petite avait été livrée à ces sauvages sans une once de retenue, celle dernière aurait très bien pu plier bagage depuis longtemps. À moins qu’elle ne soit retenue ici, contre son gré, pour une raison obscure. Une dette peut-être ? Dans ce cas-là, cela justifiait à la fois la manière dont la tenancière jouait avec cette dernière plutôt que de prendre son partie face aux clients, ce qui arrivait plus souvent qu’on ne le croyait. L’Incube se rappelait de cette petite auberge où les malheureux qui avaient l’audace de toucher ne serait-ce qu’à un cheveu d’une serveuse se retrouvaient le nez dehors, avec un coup de pied en règle dans l’arrière-train en prime. Avec la promesse de devoir se séparer de leur main coupable si d’aventure il leur prenait l’idée de recommencer. Silencieux, l’intéressé observait donc la tenancière dans son élément, afin d’apercevoir, peut-être, quelque chose qui pourrait trahir l’une ou l’autre des possibilités. Elle sortit quelques instants plus tard, suivant l’un de ses clients à l’extérieur pour une raison qu’il n’avait malheureusement pas pu saisir compte-tenu du brouhaha ambiant. Soupirant doucement, il s’en était retourné à sa position initiale, les pieds posés sur la table, le dos contre le mur de bois de l’établissement, jouant à nouveau distraitement avec sa pièce. Quelques ragots mineurs lui parvinrent aux oreilles jusqu’à ce que, finalement, la serveuse sorte à nouveau des cuisines. Le mouvement ne l’attira pas immédiatement mais ses prouesses pour éviter les mains baladeuses l’arrachèrent à sa contemplation alors qu’elle se dirigeait vers lui.

Abandonnant sa position d’observation, il rattrapa la pièce au vol et la plaqua sur la table alors qu’elle arrivait au niveau de cette dernière. Elle posa la gamelle, plutôt bien chargée, et une chopine sur la table, lui indiquant qu’elle lui avait mis une portion supplémentaire, pour le voyageur affamé. Le Démon lui offrit un sourire cordial. « Voilà une attention des plus agréables. » Il jeta un œil à la gamelle fumante dont le fumet n’était pas désagréable et augurait un repas probablement au minimum passable. Il releva alors les yeux vers la serveuse. « Je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses pour tout à l’heure, il n’était pas dans mon intention de vous dévisager, ni même de participer à ce qui semble ici être une pratique… courante. Mais… » Il s’interrompit un léger instant, comme s’il semblait chercher ses mots. « Je dois admettre être un peu troublé de voir que votre patronne semble tolérer qu’on s’en prenne à vous ainsi. Autant si cette dernière avait été un homme, peut-être aurais-je pu avoir une idée du pourquoi, mais là… » La dernière chose que souhaitait probablement la serveuse était de s’attarder, avec un inconnu, sur le pourquoi de sa position précaire, mais il semblait nécessaire pour l’Incube d’au moins mettre les points sur les « i » quant au sermon qu’il avait, peut-être mérité, mais pour lequel il ne souhaitait pas laisser un malentendu. Cela n’avait aucune importance en réalité, mais puisqu’il avait déjà décidé de rester quelques jours dans les environs, mieux valait éviter de se mettre le personnel de l’auberge à dos dès le premier soir, n’est-ce pas ?


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Le tutoiement était devenu naturel, une logique impliquée par leur rapprochement respectif. L’Incube aurait bien entendu pu continuer à la vouvoyer, mais si elle avait suggéré, voire ordonné le vouvoiement parce qu’il était, selon elle plus excitant, la créature des Enfers avait conscience que cela n’était probablement désormais plus nécessaire. La jeune femme aurait été tout à fait en droit de le lui reprocher, mais, comme il s’y attendait, son esprit était déjà ailleurs, ou plus exactement, n’avait que faire de ces quelques formules de déférence désormais inutiles. Visiblement rassurée par ses paroles, galvanisée peut-être également, de savoir qu’il était son jouet, rien qu’à elle, qu’elle était en mesure d’en faire ce qu’elle souhaitait et que jamais il ne viendrait s’en plaindre, le Démon accompagnait les mouvements de son bassin, assurant sa prise sur sa cuisse, le creux de ses reins, et son bassin, tout en s’assurant toujours qu’elle ne se déséquilibrerait pas involontairement. Son regard la couvait d’une chaleur sensuelle. Ses petits gémissements étouffés derrière ses dents ne lui échappèrent pas et lui arrachèrent un sourire. Asep’Timusoth devait admettre prendre du plaisir dans cette situation, d’autant que la jeune Kara lui offrait un spectacle particulièrement alléchant, et des attentions, certes, légèrement chaotiques, mais loin d’être désagréables. Diablo peut sentir à ses différentes caresses qu’elle essaie de se l’approprier, de découvrir son corps, glissant dans son dos, sur sa hanche. Le Démon la laissait faire, sans aucune retenue, sans aucun taboo – il aurait été surprenant qu’il en ait un – laissant échapper parfois, un léger soupir dont le souffle se mêlait au sien, lorsque ses attentions se montraient particulièrement efficaces. L’Incube était un redoutable amant, certes, mais cela ne l’empêchait pas de profiter, également, des étreintes que sa nature le poussait à multiplier. Et bien que les procédés se ressemblaient beaucoup, chaque partenaire était suffisamment différent pour rendre chaque situation, et le plaisir qui en découlait, unique. De plus, il n’aurait pas été fair-play de ne pas offrir à Kara les lauriers de ses actions. Peut-être aurait-elle pu faire une délicieuse Succube…

Sa propre pensée le fit sourire. La situation aurait été totalement différente, mais néanmoins pas nécessairement aussi plaisante. Il l’observait en silence, sentait sa respiration, les battements de son cœur, les légers couinements qui s’échappaient de ses lèvres et venaient mourir sur les siennes. Le Démon aurait probablement pu se saisir d’elle dans l’instant et s’emparer d’elle sans qu’elle n’émette aucune objection, mais il pouvait sentir que l’attente lui procurait davantage de sensations encore que le soulagement d’être enfin comblée. Après tout, elle était maîtresse de la situation et elle aurait très bien pu lui commander de mettre un terme à ce tourment, et, pourtant, elle n’en faisait rien. Signe évident qu’elle appréciait l’état dans lequel ils se trouvaient tous les deux. Après quelques minutes de silence, ponctués par leurs respirations respectives et quelques gémissements étouffés, Kara rompit à nouveau le silence et lui ordonna de lui dire quelque chose, de lui parler. Le Démon esquissa un sourire. « Tu veux… » Il avait commencé à s’exécuter lorsqu’elle lui ordonna autre chose encore. Son esprit semblait commencer à avoir beaucoup de mal à se fixer sur quelque chose sans sauter du coq à l’âne rapidement. Sans se démonter, ni se départir de son sourire. Ses lèvres se glissent vers son oreille. « Tu m’autorises à bouger mes mains pour ça, Kara ? » Comme précédemment, sa voix était un simple murmure suave, son souffle chaud glissant sur la peau de son cou n’étant probablement déjà qu’une brise tant sa peau était brûlante sous ses mains. Il attendit alors qu’elle lui donne l’autorisation. Lorsque ce fut le cas, il fit glisser la main qui s’était ancrée contre la peau de sa cuisse et la fit remonter, sans rompre le contact, le long de sa hanche, de sa taille, l’abandonnant à peine le temps de passer au-dessus de sa queue, puis regagna son corps au niveau de ses côtes et glissa encore plus haut, toujours plus haut. Elle frôla à peine les courbes de sa poitrine, juste assez pour suggérer la douceur que pourrait provoquer un tel contact, pas assez pour en donner un réel aperçu. Enfin, après ce qui pouvait semblait être une éternité, il arriva à son cou. Ses doigts s’écartèrent davantage et vinrent s’emparer avec délicatesse de sa gorge, repoussant sa tête vers l’arrière, dégageant son cou dans son entièreté. L’Incube plongea alors finalement son visage contre la peau ainsi tendue, laissa glisser quelques souffles sur sa peau, avant de venir planter avec une délicatesse ses canines dans sa peau.

Ses attentions n’étaient, bien entendu, pas violentes. Même si, sans comparaison aucune, il aurait littéralement pu lui déchirer la gorge. Au contraire, il mordait avec douceur sa peau, parfois un peu plus fort. Il écoutait avec attention les réponses qu’elle lui offrait, oralement ou bien physiquement, afin de maîtriser l’intensité de ses gestes pour l’accorder à ses réactions. Il continua ainsi de longs instants avant d’écarter très légèrement son visage, pas assez pour quitter le creux de son cou, juste assez pour que la peau de ce dernier puisse se faire la caisse de résonnance de ses paroles. « Tu sais que tu as très bon goût, Kara ? » Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire qu’elle ne manquerait pas de de deviner puisque ses lèvres frôlaient la peau toujours tendue de son cou. La main qui retenait ce dernier prisonnier glissa légèrement vers l’arrière, parcourut sa joue qu’elle caressa avec douceur, avant de traverser une infime partie de sa chevelure, se retrouvant sur sa nuque. Un soupçon de liberté qui lui était désormais octroyés car les pensées de son invocatrice se traduisaient progressivement dans le lien qui les unissait. Les ordres et les permissions étaient toujours nécessaires, mais il n’y aurait plus nécessairement besoin que cela passe par un assentiment oral. Certaines choses devenaient parfois plus évidentes que les mots et la magie était, contrairement aux mortels, bien plus efficace pour déceler ce genre de choses. Asep’Timusoth ponctuait désormais ses morsures délicates de quelques baisers ça et là, parcourant son seulement le creux de son cou, mais également la courbe de son épaule et la naissance de sa poitrine, semblant frapper au hasard, mais élargissant toujours son champ d’action, petit à petit…


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L’Incube savait que la voix était un puissant aphrodisiaque, tout autant que les gestes, tout autant que les regards. Les sens, dans leur ensemble, fournissaient des armes de choix pour qui souhaitait dominer, physiquement, ou mentalement, quelqu’un d’autres. La domination, en cet instant, était simplement vouée à créer une tension sensuelle, charnelle. Il semblait évident que c’était le chemin vers lequel s’était tournée la jeune femme lorsqu’elle s’était retrouvée en compagnie de Diablo, s’imaginant que ses amis s’en étaient allés également satisfaire des besoins primaires. Laissée pour compte, Kara avait probablement souhaité mettre à profit son tête-à-tête impromptu et le Démon n’y voyait aucun inconvénient, au contraire. Il pouvait sentir les chaînes surnaturelles resserrer leur étreinte autour d’elle, ancrant toujours plus, dans la réalité, les liens d’invocatrice-invoqué qui les unissaient désormais. Il y avait très peu de chance qu’elle s’en rende compte, à moins, bien entendu, qu’elle n’ait versée dans les arts occultes, ce qui semblait hautement improbable, compte-tenu qu’elle n’avait vu en lui qu’un mortel costumé et non une créature surnaturelle. Une personne au minimum informée, même ivre, aurait probablement fait rapidement le lien. En parlant de l’alcool, même un invocateur suffisamment initié aurait eu du mal à s’échapper de l’affaiblissement des capacités qu’il induisait. Malheureusement pour elle, rien dans la situation actuelle, n’était en son avantage, et cette jeune femme finirait très certainement suspendue aux lignes de ce contrat qu’elle écrivait petit à petit, et qu’elle ne manquerait pas de signer, peut-être encore moins volontairement. Ses lèvres s’étirent doucement alors qu’il pouvait observer – et sentir – les réactions, visibles et invisibles, qui trahissaient l’excitation soudaine que venait de provoquer ce prénom à peine murmuré à ses oreilles. Sa manière de laisser échapper un râle, de contracter certains de ses muscles, de mordiller sa lèvre et de lancer sa tête vers l’arrière, faisant voleter quelques-unes des mèches de sa chevelure. En silence, il s’était assuré que ses mouvements ne la déséquilibrent pas vers l’arrière et la maintenant avec une ferme douceur en attendant la suite de ce qu’elle avait prévu pour lui, ou plus exactement pour eux deux.

Elle desserra finalement sa fine étreinte sur sa corne pour venir glisser deux doigts sous son menton, lui intimant légèrement, mais fermement, de relever son visage. Obéissant, l’Incube abandonna du regard le corps de la jeune femme et inclina la tête jusqu’à satisfaire les envies de sa maîtresse, qui n’arrêta son léger mouvement que lorsque ses yeux ne pouvaient se perdre que dans l’éclairage tamisé que projetait quelques néons subtilement intégrés au plafond de la pièce. Dans son mouvement, ses lèvres s’étaient étirées davantage, agrandissant son sourire. Kara semblait prendre son rôle à cœur et cela était particulièrement agréable. Une fois contentée, elle plaqua sa main entière contre la peau de son cou, vite, trop vite d’ailleurs, rejoint par ses lèvres. L’alcool ayant brouillé subtilement les paramètres de son approche, la jeune femme s’était retrouvée la tête la première contre la peau du Démon, riant de sa propre maladresse, transmettant, sans le vouloir, les pulsations de son rire contre la peau bleu-grise, lui arrachant, à son honneur, un léger frisson, tandis qu’il s’amusait lui-même de la situation, qui n’ôtait rien de la sensualité générale de la scène. Une fois son sérieux retrouvé, elle laissa glisser ses lèvres sur la peau démoniaque, l’embrassant avec une passion bouillonnante et brouillonne, mais non moins agréable. Sa main contre son cou maintenant sa tête vers le haut, tendant sa peau, la rendant plus accessible à ses assauts. Contorsionnée contre lui, l’Incube lui fournit une légère aide en rapprochant sa cuisse et en assurant davantage sa prise sur elle, sans chercher à modifier le position de ses mains, comme elle le lui avait ordonné. La jeune femme lui avoua alors qu’il avait bon goût, lui demandant quel était son parfum. « J’ai peur qu’il ne s’agisse de mon odeur naturelle, Kara. » Il n’était pas désolé pour un sou, mais ses mots avaient glissé entre ses lèvres dans un murmure à peine plus fort que nécessaire. Ils étaient seuls, de la musique courrait dans la pièce mais leur fournissait une intimité confortable tout en entravant à peine leurs échanges. Et, une fois encore, il avait murmuré son prénom, pour le simple plaisir de la voir l’entendre à nouveau comme elle le lui avant demandé de le faire.

De son côté, semblant s’être lassée de son cou, la demoiselle s’était laissée dériver le long de sa peau vers son épaule, petit à petit, baiser après baiser. Ajustant légèrement sa position pour lui offrir un confort relatif, sa main abandonna finalement son cou pour venir se plaquer sur sa hanche, lui laissant la liberté de tourner un peu la tête pour l’observer à la dérobée. Ses mains s’affairaient sur lui, ses lèvres aussi. Elle aurait pu le dévorer tant elle semblait, soudainement, affamée. L’une de ses mains glissa d’ailleurs vers son entrejambe, le plus naturellement du monde d’ailleurs, pour venir s’en saisir. Elle n’avait pas cherché à prendre autant de temps que lui, ni s’était perdue en caresses parallèles et délicates. Ce n’était pas un problème. Cela n’était jamais un problème. Mais alors qu’elle s’emparait d’une partie de lui, il croisa son regard et sembla y lire un besoin de permission. Il esquissa un sourire narquois et bienveillant. Son regard d’or se posa dans ses iris azur et ses lèvres se rapprochèrent des siennes, au point de presque les frôler. « Je suis tout à toi, Kara. » Il se rapprocha alors encore un peu plus, la peau de leurs lèvres se frôlant, mêlant indistinctement leurs souffles respectifs. « À tes ordres ou jouet entre tes mains, le choix désormais t’appartient. » Ses lèvres s’étirèrent en un large sourire carnassier avant qu’il ne recule légèrement son visage d’elle, mettant à peine assez de distance pour pouvoir embrasser de son regard d’or son visage dans son ensemble. Sa main sur la hanche de Kara s’affermit davantage et il écarta très légèrement les jambes, comme une invitation à satisfaire les envies qu’elle estimait vouloir assouvir en premier. Sa peau était douce au toucher, chaude et au grain, légèrement imparfait mais sur lequel il apprécierait faire glisser ses doigts. Si près de son visage, il n’avait plus une aussi belle vue sur son corps dont les courbes ne manqueraient pas de le rendre imaginatif. Mais, malheureusement, il n’avait pas encore le droit de déployer quelques-uns de ses talents les plus… travaillés.


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L’Incube avait pris un réel plaisir à déshabiller la jeune femme. Certes, sa lenteur reflétait principalement l’ordre qu’elle lui avait donné de faire attention à sa lingerie, mais le Démon avait toujours eu une patience infinie et trouvait dans la lenteur les graines de l’impatience, de l’expectative et, en conséquence, d’un désir sans cesse exalté. En suspendant son action, ou en la ralentissant à l’extrême, alors même que la principale concernée connaissait déjà la chute de cette dernière permettait de rajouter un suspense là où il n’y en avait plus, de créer une tension là où Kara n’aurait eu que l’expectative de voir ses sous-vêtements choir. Il s’était ainsi délecté des réactions d’anticipation de la jeune femme, jusqu’à ce que finalement, elle se retrouve libérée, mais un peu gênée, l’espace d’un instant, d’être nue, si près de lui. Comme prévu, elle n’avait pas particulièrement éprouvé de gêne face à son appendice caudal qui lui avait servi d’aide pour la débarrasser de sa culotte, ni même au fait que ce dernier la ceinturait avec une douceur relative, lui servant désormais plus à assurer un certain contact avec elle, dans l’éventualité où elle devrait chavirer sous les effets de l’alcool. La peau de la jeune femme se réchauffait indubitablement, il pouvait le sentir. Sa peau à lui était chaleureuse, de base. Quelques Démons, en étant, de manière surprenante, liés au froid, avaient, eux, un contact charnel plus déconcertant, mais ces confrères-là faisaient rarement partie du Cercle de la Luxure, ce qui n’était donc pas particulièrement un problème pour ces derniers. Alors qu’il admirait Kara, la créature des Enfers put remarquer qu’elle semblait apprécier sa position de supériorité. Elle avait eu du mal à prendre son rôle, mais elle s’y habituait avec rapidité, et, surtout, semblait y prendre du plaisir, ce qui était un plus tout à fait appréciable. A défaut d’avoir jeté son dévolu sur elle pour le libérer des étreintes de l’invocation, Asep’Timusoth dut admettre qu’elle avait le mérite de l’intriguer et de se rendre intéressante.

Elle lui offrit un compliment, auquel il répondit par un sourire amusé. Elle n’avait bien entendu aucune idée de l’expérience dont il disposait : des millénaires à satisfaire par tous les mondes et toutes les époques des Mortels aux besoins et aux ambitions diverses. Clairement, il n’aurait pas besoin de dévoiler l’ensemble de ses talents cette nuit, mais à défaut de se servir d’elle comme une vulgaire porte de sortie, il comptait néanmoins lui offrir quelque chose qu’elle n’oublierait pas de sitôt. Puisse qu’elle devrait quitter ce monde bien assez tôt, il semblait légitime de lui offrir une sortie digne de ce nom, n’est-ce pas ? Si elle avait été son invocatrice, peut-être ne se serait-il pas fendu d’une telle obligeance, mais c’était le Hasard qui les avait fait se rencontrer, et, de ce fait, cela la mettait, quelque peu, sur un piédestal. Kara se pencha en avant, lui offrant une nouvelle fois d’un souffle alcoolisé, l’ordre de ne pas bouger ses mains. Son regard posé dans ses aigues-marines de malice, il affirma alors très légèrement ses prises, serrant à peine davantage l’une de ses cuisses et serrant un peu plus le creux de ses mains, profitant de la chaleur diffuse qui berçait ses paumes. L’Incube se demandait, avec une curiosité renouvelée, qu’elle allait être la suite du programme. Il n’eut pas besoin d’attendre longtemps, qu’une des mains de la jeune femme vint se glisser jusqu’à son cou, l’empoignant avec douceur, c’était le moins que l’on puisse dire. Asep’Timusoth avait relevé la tête, pour ne pas la quitter des yeux, un signe, probablement, qu’il lui était entièrement soumis en apparence. Ce n’était pas à lui de dévorer des yeux son corps, pas pour le moment. Et même s’il l’avait fait, non sans délectation, lorsqu’il l’avait libérée de ses derniers carcans de tissu, il ne quittait désormais plus son visage et son regard.

Son esprit n’avait de toute façon plus besoin de ligne directe pour se rappeler avec une très bonne précision les courbes de sa poitrine et de ses hanches, qu’il put commencer à sentir onduler sur sa cuisse. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire malicieux tandis qu’il n’arrêtait pas de l’observer. Elle s’arracha à son regard et sembla observer le haut de son crâne. Les cornes. Comme elle le lui avait invité, il ne bougea pas et la laissa découvrir d’elle-même. Il sentit qu’elle en effleurait une d’une main alors qu’elle cherchait à nouveau son regard, provocatrice. Ses cornes étaient de fait une extension de son crâne et n’avaient pas nécessairement la même douceur que sa peau. Leur contact était un peu plus sec, et, surtout, sans la chaleur habituelle de sa peau. Le Démon n’aurait pas été surpris qu’elle les trouve un peu froide, compte-tenu du fait qu’il pouvait sentir la température de son corps augmenter petit à petit sous l’effet de leur petit jeu commun. Mais l’Incube ne fait rien, même quand la jeune femme lui dit qu’il est vraiment bizarre. Cela ne le fit que sourire davantage. Tu n’as pas idée… Il reste immobile alors qu’elle le lui ordonne et lui laisse tout le loisir de prendre connaissance de sa nouvelle découverte, tandis qu’il sent son autre main trouver, enfin, le chemin du corps du Démon. Elle lui avoue finalement qu’elle apprécie qu’il murmure son prénom et lui demande de le refaire. Sans même attendre une réponse, elle se penche vers lui, offrant à ses lèvres le profil de son visage et son oreille toute proche. L’Incube se penche alors très subtilement, venant frôler de ses lèvres la peau de ses oreilles, une zone, qui d’expérience, est particulièrement sensible. Alors, dans un léger souffle, imperceptible pour quelqu’un qui serait même juste à côté d’eux, il glissa avec douceur et volupté les deux syllabes de son prénom entre ses lèvres. « Kara… »

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Bienvenue !

La porte s’ouvre sur un Incube. Le Démon s’incline dans une révérence courtoise et écarte un bras en se relevant en guise d’invitation. « Je vous en prie, faites comme chez vous ! Profitez du confort de l’endroit. » Le hall dans lequel vous rentrez est plutôt grand, une large pièce faite de bois et de pierres, aux larges tentures brodées aux représentations diverses. Contre l’un des murs, un brasier brûle au cœur d’une immense cheminée de laquelle rayonne une chaleur douce pour tous ceux qui choisissent de s’installer dans les différents fauteuils ou canapés qui la bordent. La décoration est présente mais en même temps assez discrète. Les meubles sont accueillants, chaleureux et invitent au repos. La plupart des murs sont recouverts de grandes étagères de bois où reposent des livres de toutes tailles et de toutes épaisseurs aux couvertures épaisses aux multiples couleurs et dont les tranches brillent parfois de lettres éclairées à d’une encre dorée. Asep’Timusoth s’arrête à vos côtés, et vous remarquez que vous vous êtes vous-même arrêté pour observer la pièce dans son ensemble. « Vous verrez, c’est très cosy par ici. Et si vous aimez la lecture, vous allez être servi. » La créature des enfers vous invite à le suivre vers la cheminée et à vous installer dans un fauteuil. Il s’éloigne pendant quelques instants avant de revenir, déposant une ribambelle de livres sur une petite desserte à portée de vos mains. « Je vous ai mis un exemplaire du Grand Livre des Démons, écrit par Cranley Huwbert. Je suis persuadé que vous le trouverez intéressant. Un peu verbeux, peut-être aussi potentiellement imprécis, mais même le plus grand chercheur ne peut pas mettre la main sur que des informations toujours vraies, n’est-ce pas ? » Il esquisse un large sourire et désigne les autres grimoires. « Les autres sont moins factuels et, surtout, ont l’avantage d’être des histoires qui restent encore à écrire. Mais je vous laisse prendre votre temps pour les parcourir, personne ici n’est pressé après tout. » Il esquisse une légère révérence et va s’installer dans un autre fauteuil, vous abandonnant presque complètement et s’intéresse à son propre livre. Vous pouvez donc jeter un œil à la pile à votre portée, ou même vagabonder selon vos bons plaisir parmi les différentes bibliothèques pour trouver votre bonheur.



Histoires achevées aux fins heureuses (ou non)
  • NR.
Romans en cours d’écriture
Textes perdus dans l’espace et le temps
  • NR.
Sujets d’inspiration pour de nouveaux ouvrages pour écrivains motivés
  • Lorsqu'il n'est pas parmi les Mortels, Asep'Timusoth arpente les Enfers, souvent au service de son Prince-Démon, Asmodée. Que vous soyez un Démon du Cercle de la Luxure ou d'un autre cercle, voire une âme perdue aux Enfers - pour une raison forcément intéressante - votre chemin peut être amené à croiser celui de l'Incube pour le meilleur ou pour le pire. Adversaire inopiné, allié inattendu, partenaire complice ? Tout est possible...
  • Plus de suggestions à venir selon les inspirations...

Citation de: Note du Joueur
Si le personnage vous intéresse, n'hésitez pas à prendre contact avec moi, même si vous pensez que votre idée est farfelue (ce sont les meilleures !). Issu d'un scénario ou non, érotique ou non, one-shot ou non, je serai ravi d'essayer de construire une histoire avec vous !


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