Tekhos Metropolis / Re : Une chute aux cœur d'une cité matriarcale. [PV Lied]
« le: dimanche 11 avril 2021, 20:47:18 »La mastication est bruyante, une cacophonie pas agréable même si j'ai la bouche fermée. Mon regard reste acéré dans sa direction, et même si les choses deviennent plus claires, j'passe pas le meilleur moment de ma vie. Le cadre est dans un calme froid, et lourd. Éventuellement mon calme libidineux que j'parviens tout de même à savourer. Bizarre. Elle a pourtant toujours cette poitrine alléchante, ses yeux magnifiques, sa crinière rosée douce, soyeuse et parfumée. Mais, j'sais pas. Rien ne se connecte entre mes jambes. Mueller. Elle... Brille moins. J'vais pas m'en plaindre, au contraire, j'suis plutôt heureux de pas la violenter contre mon gré.
J'prends connaissance du quotidien d'une Tekhane en écoutant le sien. Elles se sont vraiment démerdé pour que les hommes servent vraiment à que dalle. Même pour faire des mioches elles ont des alternatives. Aurevoir la fécondation naturelle, tout est piloté par leur technologie. C'est presque effrayant. Elle a toujours été une figure si j'comprends bien, que ça soit dans le mannequinat et aujourd'hui la politique. J'me demande si sa mère exploratrice spatiale a pu aller sur ma planète quand elle était encore entière... Hm, nous le saurons probablement jamais. Sinon, j'réalise qu'elle est mon antipode. J'peux pas dire que je comprends ce qu'elle ressent. Quand j'étais petit, je pouvais facilement casser l'os de quelqu'un sans m'en rendre compte. Je n'ai jamais vécu les épidémies de grippes, et d'autres conneries à l'école. Faire des vaccins ne marchait pas non plus. Soit la piqure cassait, soit... La piqure cassait. Plus elle allait dans son passé plus sa voix prenait un ton plus sec, et émotif. J'ai mis un doigt où il ne fallait pas.
Faut croire que tout le monde vit avec leurs démons. Et visiblement, elle continue de se battre même si les cicatrices ont l'air fraîches. Et enfin...
Belphy.
Si les rares fois où j'en entendais parler me donnaient une vague idée de comment l'appréhender, les choses sont maintenant claires. J'ai vu comment ces soldates s'en sortent. Obsidienne, armes hypers dangereuses et s'en est fini de moi. J'espère pour elle qu'elle viendra avec assez de matos si elle ose venir me menacer. En attendant, j'mise sur la diplomatie de ma comparse pour éviter de transformer ce merveilleux endroit en champ de ruines. Quant à sa cousine, hm, j'attends de voir. Mais il faut espérer qu'elles ne viennent pas empiéter sur mon extraction. Pas le temps d'en placer une, elle se barre et me laisse là. La culpabilité commence à me travailler. Mais j'crois que je vais avoir besoin d'air. Alors j'gobe une autre pilule, termine ma bectance avant de sortir d'ici.
Une bouffée d'air. Putain, elle fait du bien celle-là.
C'était un peu comme mettre ma situation en pause, et saisir l'occasion de découvrir un peu le paysage. Là comme ça, j'dirais que c'est bien différent de notre propre planète même si le dépaysement est là. Fallait prendre une direction, là ? Non, plutôt par là. Ouais, non, plutôt par là-bas, j'le sens bien. Les mains dans les poches, j'fais mon bonhomme de chemin. Une campagne dont le relief reste quand même assez varié. J'approche après quelques minutes de la lisière d'une forêt. J'crois entendre des gloussements. J'me cache contre une pierre, et en échappant un regard furtif j'vois que c'est deux donzelles qui pique-niquent. Elles se prennent en photo dans un selfie attachant, puis s'embrasse en amoureuse avant d'attaquer leurs tartines. Hm, c'est mignon. J'reste un peu plus loin et m'engouffre dans la direction opposée. Me conduisant à un immense bassin. L'eau danse timidement au gré des brises légères, si propre qu'on y voit à travers. Quelques galets dorment sur le rivage, la tentation d'en prendre pour quelques ricochets est assez forte.
La première pierre saisit, elle siffle bruyamment dans un geste fouetté surhumain alors que le projectile fait des dizaines de rebonds. Putain, ça fait du bien. Libérant un souffle libérateur, la tentation est encore plus forte, alors je m'approche d'un rocher qui doit bien faire son poids, l'équivalent d'une bagnole peut-être. Il décolle du sol en arrachant la terre avec lui et dans un grognement, j'le balance dans le ciel alors qu'il rétrécie déjà à vu d'œil, pour mieux choir dans une bombe d'eau violente.
- Haha...Hahaha...
J'rigole de ma bêtise, puis me rappelle que j'dois me faire discret. Alors je reprends ma balade, pour deux bonnes heures encore...Mais l'esprit tranquille.
***
Après un soupir appréciateur, j'ferme la porte derrière moi. L'évènement de ce matin résonne simplement comme un vieux vestige qui tient plus debout, comme si j'avais laissé toute cette frustration à l'extérieur. Peut-être que j'avais besoin simplement de ça. Après tout, on m'a sorti d'une cage, pour me foutre dans un blindé avant de m'indiquer la chambre. Pas eut vraiment de moment comme celui-ci finalement. J'remarque sans mal ce petit bout de femme à la cuisine et une gêne commence à m'envahir subitement. J'y suis allé un peu trop fort, surement. Mais sa question a pourtant une note plus agréable que tout à l'heure, alors que j'me rapproche et répond spontanément de la même manière.
- Trois poissons, s'il te plaît. Oh, t'en fais pas, même brûlé ils auront le même destin. Que j'termine en tapotant mon estomac.
Pendant ce temps, j'me saisis d'une éponge et nettoie un peu la table avant de chercher des assiettes et couverts propres. Quelques fois, mes yeux fuiteront timidement vers elle, pour ensuite me concentrer sur ma besogne. C'est une main délicate sur mon épaule qui viendra attirer mon attention. Les pilules fonctionnent toujours, bonne nouvelle. Mes traits s'attendrissent dans l'évolution de son discours. On a vraiment fait n'importe quoi. La situation est vraiment merdique, et des fois, on perd le contrôle. Alors par imitation, ma main va engloutir son épaule, délicatement toutefois.
- Je...J'suis désolé, aussi. J'ai pas était très tendre, alors que tu m'as sorti d'un immense pétrin. Navré d'avoir fait resurgir des vieux démons. C'était pas le but, j'voulais simplement retirer un peu ce voile dans ce monde si mystérieux. J'ai tout foiré. D'accord, la table est prête, et c'est avec plaisir de t'avoir à mes côtés.
J'fends un sourire timide, puis tapote son épaule affectueusement avant de chercher de l'eau dans un pichet et du pain frais. Une révélation me vient alors subitement en tête alors que nous sommes à table.
- Tu vas rire, mais c'est la première fois que j'mange seul avec une femme. Certainement la première fois que j'me baladerais avec également.
D'habitude je n'en fais qu'une bouchée. Mais là, pour la première fois, j'profite simplement de la présence féminine avec toute la bienséance qui m'anime, et franchement, c'est pas si désagréable.
- Tu connais un peu le coin ? J'ai trouvé un magnifique bassin dans un immense bois. Que j'demande alors que le plat m'arrive sous le nez. Hm, ça sent bon. Bon app'.
Les premières bouchées seront aussi voraces que les dernières.
- Chi tu connais d'autchre chendroits, che veux bien te souivre ! Que j'articule la bouche pleine.
Sinon, j'veux bien jouer les guides improvisés. Et ne pas oublier ces putains de médocs.