Tekhos Metropolis / Re : Une chute aux cœur d'une cité matriarcale. [PV Lied]
« le: mardi 17 août 2021, 19:17:25 »Même en boudant, elle garde cette candeur enfantine toujours aussi attachante et adorable. Je ne pouvais m'empêcher de ricaner nerveusement. A cette légèreté. Rendant mon séjour si léger justement, que j'avais presque du mal à réaliser que j'étais le Mâle ennemi n°1 actuel. J'hausse toutefois un sourcil un peu inquiet lorsqu'elle se décide soudainement sur un chemin après un regard bien trop rapide sur son guide. Je me dis que quoi qu'il arrive nous risquons pas grand chose vu la désertion du coin, et que je suis tout de même accompagné d'une Sénatrice connue de tous, enfin, toutes, plutôt.
Mais quand aux potentielles autres menaces, mieux vaut rester vigilant.
Si elle me posait la question, oui, je lui dirais directement que sans elle, je suis perdu. C'est dire à quel point je lui fais une confiance aveugle. Cette confiance qui me fait apprécier justement le coin, même si j'ai l'impression que le relief est bien plat et désert, non que j'aime pas les plaines, mais qu'il manquait de formes. Et puis elle avait quand même parlé d'une crevasse, c'est donc que l'environnement a l'air assez varié pour y apprécier ses richesses. Mais les prunelles de ma guide de fortune balaye sa carte plusieurs fois, et je ressens comme une hésitation bien présente.
Aussitôt effacé par la certitude de ce que nos yeux voient enfin : ladite crevasse.
Elle ressemblait à une bouche obscure qui crachait son sable par des bourrasques incessantes et dérangeantes, autant pour elle que pour moi. Derrière mes bras en croix pour me protéger la vue, je pouvais “admirer” la désolation du lieu. Dépourvu de verdure, de vies organiques, les couleurs du désert se mélangent à l'argile grise des profondeurs, dont ses parois ont l'air abrasives et parfaitement lisse à la fois. Une terreur naturelle et fascinante. Curieuse dichotomie. Entre les sifflements du vent, j'entends alors l'agacement de Lied, et pour le coup, moi aussi je la comprends.
- Aucune idée... Mais je pense qu'il va falloir faire attention.
Curieuse promenade. Elle avait désormais des allures d'aventures à l'improviste. Je dis pas que je n'aime pas ça, mon soucis était surtout la survie de Mueller. Parce que si elle lui arrive quelque chose, je serai fatidiquement le responsable. Et aussi, que je ne me pardonnerai jamais qui lui arrive quelque chose seulement pour me faire plaisir. Mais, elle avait raison. L'endroit avait son lot de mystère mais dégageait une immensité si envoûtante, un cadre magnifique pour un dépaysement total.
Mais le temps se gâte.
Finalement en s'engouffrant, c'est la crevasse qui va nous servir d'abris dans un spot qui m'a l'air prévu pour. Elle avait l'air de connaître finalement le chemin et si en apercevant que la potentielle sortie était devenue également une impasse et qui la faisait rire, moi, c'était plutôt l'inverse : l'inquiétude grimpe encore d'un cran. De son côté, elle avait l'air d'apprécier ce danger ambiant comme un espèce de sursaut dans sa vie entourée de la plus entière des sécurités. Je comprends le sentiment, on se sent vivre, pour de vrai, l'impression que les choses comptent vraiment. Et c'est presque un honneur qu'elle puisse vivre ce genre de sentiment en ma compagnie. Sans la terreur de se faire brutaliser ou malmener. Un exploit. Clairement. Maintenant, à l'abri...
- Sacrée aventure, oui. Euh, là, dans l'immédiat...
Je regarde alors la tempête nous passer devant, cette membrane d'air emportant la poussière dans une vitesse et une violence conséquentes. Rien d'autre à faire. Ma voix s'éteint doucement tandis que je l'observe balancer la pierre dans une expérience aussi innocente qu'infantile. Mais ça donne une idée de la profondeur abyssale du trou. Finalement une pierre arrive dans le creux de ma main, je pouvais observer les phalanges fines et douces caresser ma paume, y laisser le projectile sur ma peau calleuse. Un sourire timide fend mes lèvres, le regard attendri par tant de pureté qui s'en émane. La culpabilité grandit en moi. M'imaginant étrangler tout ceci, impitoyable, sauvage, juste pour assouvir mes désirs les plus obscurs. Quel horrible scénario... Je rassasie alors aussi la curiosité sur cette profondeur en observant la pierre disparaissant dans les ténèbres rocheuses...
Durant l'ellipse qui précède la fin de la tempête, je m'amuse comme un enfant en la suivant dans tous ses jeux avec une curiosité nouvelle que je découvrais au fur et à mesure. Une bulle, amusante, légère et sans se poser de question. Malheureusement, on perd le guide plus tard. Et je ne lui en veux pas de ne pas avoir fait attention. Maintenant la question se pose, maintenant que nous sommes au milieu de nulle part. Et d'un coup, j'ai une idée.
- J'espère que tu n'as pas le vertige.
Je pris quand même le soin de prendre un autre cacheton avant de porter Lied dans le creux de mes bras sans m'annoncer, et décoller dans les airs pour avoir une vue panoramique et totale du paysage. L'air est plus fort, maintenant que nous sommes à une cinquantaine de mètres de haut. Le monde au sol rapetisse, une déconnexion terrestre toujours aussi agréable à vivre, qu'importe la planète. Mais peut-être pas pour ma nouvelle comparse.
- Ca sera plus simple de repérer la maison. Tu seras mon copilote.
Sur ses mots, je me propulse vers l'avant, m'assurant que son corps soit bien blotti contre moi pour éviter les accidents malheureux. En espérant que sa mémoire lui revienne...