Le métro et la gare / Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]
« le: jeudi 01 avril 2021, 22:30:21 »Puis elle commença à lui donner un début d’explication. Lissandre fronça donc les sourcils et dut se reprendre, reconnecter les fils dans son cerveau pour que le flux de pensées circule à nouveau librement. Elle avait parlé d’une protectrice et d’un culte. Mais où était-elle ? Elle ne se souvenait pas avoir vu une femme à l’allure sévère, une sorte de guerrière en costume-cravate ou encore une femme dans des habits d’Egypte ancien. Non, vraiment, il n’y avait personne. Mais… c’était surement ça le problème pour Enothis. Elle n’avait pas été là. Elle avait été laissée toute seule. Il ne fallait pas chercher des gardes du corps digne d’un bon film de modern-fantasy.
A la toute fin de son explication, Lissandre ne put rester allongée à écouter Enothis. Elle se releva à son tour et s’assit en tailleur sur le matelas moelleux. La concentration était son regard. Le sérieux était son attitude. Elle comprenait parfaitement qu’Enothis tentait de lui dire quelque chose. Elle luttait contre… Lissandre ne savait pas quoi. Mais elle luttait. Les événements de la soirée, sans nulle doute… Cette histoire de protectrice. Il y avait quand même quelque chose d’étrange dans cette histoire. Lissandre était incapable de dire quoi. Mais son instinct d’artiste lui soufflait qu’il y avait une bonne histoire à en tirer !
« Enothis. »
Ça avait bien commencé et… quoi ajouter. D’habitude, Lissandre avait de l’énergie et des mots à revendre. En trop, même ! Mais devant cette petite bouille en-dessous d’elle ? Devant cette jeune femme qui ne trouvait pas ses mots et luttait à s’ouvrir pour elle ? Lissandre avait la gorge nouée. Elle voulait l’aider. La réconforter ! Mais comment ?
« Enothis. C’est normal que ce soit le bordel dans ta tête. Comme tu l’as dit, il nous est tombé une pluie de merde dessus. On va mettre du temps à s’en laver. D’ailleurs… »
*Est-ce que c’est vraiment une bonne idée, Lissandre ? *
Lissandre quitta le lit et se leva pour se retrouver à côté d’Enothis. Ça la dérangeait d’être aussi supérieure. Et, en même temps, ça renforçait cette idée qu’elle était la « grande sœur » qui devait s’occuper d’elle. Elle lui tendit donc la main pour l’aider à se relever. Si elle était trop groggy, ses mains s’appuieraient sur ses épaules pour lui donner l’impulsion à se mettre debout.
« Je pense qu’on devrait retirer ces vêtements. On va les jeter et les oublier. Ce sont de mauvais souvenirs et on va jeter ses souvenirs en même temps. »
Lentement, Lissandre cherchait à déshabiller Enothis. Pas d’une façon sexuelle à la voir nue le plus vite possible pour se jeter sur son corps en pâture. Non. Pas non d’une façon sensuelle pour faire monter la température. Les couleurs et l’atmosphère de la chambre étaient aux antipodes, de toute façon. Non. Lissandre voulait simplement déshabiller Enothis pour l’emmener dans la pièce à côté.
« Ensuite, je vais t’aider à prendre une douche. Ou un bain chaud si tu préfères. »
Elle se sentait bien ridicule avec sa combinaison moulante de latex rose. Enfin, c’était surtout ce qu’elle avait mis par-dessus et qui lui donnait l’impression d’être un Superman avec un slip par-dessus le legging. Mais… Lissandre baissa la tête et arrêta ses mouvements alors qu’elle pensait au super-héros. D’une voix moins assurée et avec un regard de contact entre les regards, elle avoua :
« Je ne peux pas me déshabiller… Ma peau de naissance est moins jolie que ma peau d’adoption… Et… »
Un sanglot. Des premières larmes coulent. Pourquoi ce déclic de la combinaison et pas autre chose la fait craquer ? Pourquoi maintenant ? Probablement parce qu’elle se sent en sécurité. Elle peut se reposer. Elle peut laisser son esprit abandonner les armes et se rouler en PLS. Alors les larmes coulent en silence tandis qu’elle continue à parler d’une voix de plus en plus basse.
« En plus, ma peau de naissance n’a jamais été aussi vilaine… Ils l’ont souillé… Je suis… … sale… »
Ses mains tremblaient alors qu’elle essayait d’aider Enothis à finir de se déshabiller pour se rendre dans la salle de bains.