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Messages - Zorro Wolfen

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Les contrées du Chaos / Re : Une question de calibre (Sarah)
« le: lundi 22 mars 2021, 01:40:41 »
L'agitation de la jeune femme étonna le mercenaire. Certes, ses questions n'étaient pas totalement innocentes, ses insinuations encore moins, quoique subtiles – Sarah n'avait aucun moyen de savoir qu'il avait entre-aperçu les avis de recherches qu'elle gardait dans son sac, ni même qu'il avait depuis constaté que certaines de ces affiches et celles du tableau de prime étaient les mêmes – mais de là à avoir une réaction aussi … étrange ! C'était presque comme si la belle armurière voulait lui cacher quelque chose. A vrai dire, c'était totalement comme si elle voulait lui cacher quelque chose.

Néanmoins il n'insista et la remercia chaudement lorsqu'elle lui permit d'aller promener Dwyl de temps à autres. Evidemment, le mercenaire comprenait tout à fait qu'elle ne le laisse pas partir trop souvent. Après tout, il était sensé lui servir d'assistant, et la veille au soir Alan, le soldat de premier jour, était revenu commander plus d'armes auprès de la rouquine. La rumeur d'une bataille contre Nexus se faisait peu à peu entendre, avec son lot de travail supplémentaire pour les facteurs d'armes locaux.


Alors que la jeune femme disparaissait à l'étage pour prendre son bain, le voyageur prit la relève de la vaisselle, terminant de l'essuyer et de la ranger en secouant la tête.

-Sacrée petite … Enfin petite, façon de parler.

Bien que professionnel, Zorro n'avait pu s'empêcher de remarquer l'indéniable féminité. Outre son parfum floral et sa crinière fauve, la jeune femme disposait d'autres atouts, et si sa tenue de travail n'en laissait deviner qu'une partie, celle qu'elle portait chez elle était bien plus généreuse. Sans même chercher à le voir, l'hybride avait plus d'une fois eu la vision de ses seins apparaissant au travers de son haut légèrement transparent, ou celle de ses fesses bombées ou de la ligne intérieure de ses jambes lorsque son pantalon trop large glissait. Visions des plus agréables qu'il se retenait de mentionner, essentiellement pour ne pas incommoder son hôte. Essentiellement. Il avait toujours été sensible aux charmes des femmes, tout gentilhomme qu'il soit.

La vaisselle finie et rangée, le mercenaire sortit brièvement de la maisonnée pour bouchonner son ami équin puis remonta à l'étage. En passant à côté de la salle de bain, son oreille sensible capta des clapotis d'eau, indiquant que son instructrice était toujours dans son bain. Sans s'y attarder, il poursuivit sa route jusqu'à sa chambre dont il ferma la porte.


Cela faisait parti de sa routine : après le repas et avant de se laver, il faisait quelques exercices afin de se maintenir en forme. D'aucuns diraient que faire du sport juste après le repas est une très mauvaise idée. Son métabolisme particulier n'était pas du même avis.

Debout face à la fenêtre et au soleil couchant, il retira sa chemise et ses chaussures avant de les lancer en vrac à côté du lit et entama lentement les mouvements de la Danse de la Lune et de l'Océan, un enchaînement de plus en plus intense d'étirements et de musculation pratiqué par l'élite des guerriers lycans et que sa mère lui avait enseigné, il y avait fort fort longtemps.


A moitié plongé dans la transe de l'exercice, il entendit soudain un fort bruit d'eau, une voix résolue et un bruit de cavalcade. Un bref instant après, Sarah l'appelait depuis le rez-de-chaussée. Il répondit et profita du bref instant qu'il lui fallait pour remonter les escaliers afin de sortir de sa transe.

-Je voudrais te parler quelques minutes … Si tu as le temps !
-Bien sûr, entre !

Oublieux de sa mise actuelle, il roula par-dessus le matelas deux places pour aller ouvrir la porte à son hôte. Ce qu'il vit en tirant le battant lui fit hausser les sourcils de surprise : Sarah se tenait juste derrière, enveloppée sommairement dans deux serviettes, l'une sur la tête, l'autre autour du corps, la seconde découvrant légèrement sa cuisse. Sa peau exaltait encore l'odeur chaude de l'eau et des bougies parfumées qu'elle avait allumé, en plus de son odeur propre qui aimait tant caresser les narines du demi-elfe.

Sans rien laisser paraître de plus, il s'écarta pour la laisser entrer et la regarda s'installer sur le lit, la serviette dévoilant un peu plus ses atours.


-Je voulais revenir sur la conversation que nous avons eu ce soir … Tu as dû trouver ma réaction étrange…

Le mercenaire répondit d'un simple hochement de tête, curieux de voir où cela aller mener. Elle débuta, lui tendant la photo d'elle et ses parents qui trônait habituellement en bas, et il l'observa en s'asseyant, souriant avec une sorte de nostalgie au fond des yeux devant le bonheur manifeste qui irradiait du cliché.

Il l'écouta ensuite raconter son histoire sans l'interrompre, un pli sérieux barrant son front, lisant les journaux et documents qu'elle lui présentait. Son expression ne changea pas tout du long du récit. A peine quelques contractions.

Des parents abattus devant ses yeux, avec les armes qu'elle avait elle-même réalisée, l'incapacité et même le refus d'agir des autorités … Il n'osait même pas imaginer dans quel état avait dû se retrouver la jeune fille à l'époque. Certes lui-même avait eu son lot d'expériences traumatisantes et il en faisait encore des cauchemars, mais il était alors déjà nettement plus âgé que l'armurière. Et il était profondément impressionné par sa force de caractère. Réussir à continuer sa vie comme elle l'avait fait, au même endroit … A sa place, il aurait certainement cherché à se venger à tout prix, même s'il savait maintenant que cela n'apporte jamais rien de bon.
Il termina sa lecture un peu avant que la rouquine ne finisse ses explications et en profita pour la regarder plus attentivement. Son histoire, il le sentait, était vraie.

Cependant, quelque chose ne collait pas. Déjà, pourquoi gardait-elle des avis de recherches dans son sac ? Il aurait pu croire que cela était pour suivre les exploits de son mystérieux bienfaiteur, mais alors elle n'aurait pas été surprise d'apprendre qu'il poursuivait son œuvre. Et puis surtout, un justicier solitaire punissant les malfrats de par le monde, des rumeurs circulerait sur lui. Or, même s'il n'était là que depuis peu, le mercenaire n'avait entendu de telles rumeurs qu'aux alentours de ce village. Et pourquoi ce héros n'aurait-il rapporté son bien qu'à Sarah ? Certes tous les meurtriers ne gardent pas de trophée, mais rien que laisser une lettre peut apporter le soulagement aux autres victimes. Et puis il y avait cette odeur sur la jeune rousse. Légère, maquillée par d'autres parfums, mais une odeur qu'il ne connaissait que trop bien. L'odeur du sang. Une odeur qui ne se contente pas de souiller le corps mais qui tâche aussi l'âme …

Sans s'en rendre compte, sans même savoir si Sarah pouvait l'entendre ou pas, il laissa échapper un murmure.

-Le sang appelle le sang …


Il n'avait plus guère de doute. Il voulut relever la tête, en parler à Sarah, lui dire qu'il comprenait pourquoi elle le faisait mais qu'elle devait arrêter de suivre ce chemin sanglant. Non pas par manque de force, mais parce que continuer à le faire ainsi la conduirait irrémédiablement dans l'Abîme. Il voulut lui dire que cette voie n'était pas la bonne, peut-être la sermonner un peu.

Le regard brillant de larme de la belle jeune femme, derrière son sourire lumineux l'en empêcha. Plus tard peut-être.


-Si tu as des questions n'hésite pas ! Profitons d'être ici pour en parler …

Doucement, il secoua la tête et prit sa main fine dans la sienne, la pressant légèrement.

-Je n'ai pas de question.

Prit d'une soudaine impulsion, il tira la jeune rousse par le bras, l'attirant contre son torse en oblitérant totalement la légèreté de leurs tenues respectives, lui vêtu de son seul pantalon, le torse encore chaud et légèrement brillant, elle à peine recouverte d'une serviette, ses cheveux détachées encore humide du bain.
Il referma ses bras autour d'elle, passa sa main dans sa nuque et caressa lentement sa crinière flamboyante alors qu'il lui parlait à voix basse.

-Sarah, je … Tu m'impressionnes. Je ne connaissais pas tes parents, mais je suis sûr qu'ils seraient fier de toi. Tu as surmonté des épreuves terribles, tu as continué d'avancer. Bien des personnes auraient abandonnées, bien avant toi.

Il s'écarta et lui embrassa le front, gentiment, avant de lui caresser la joue et d'essuyer une larme qui s'était cachée au milieu de ses mignonnes tâches de rousseurs.

-Je voudrais juste te dire de te méfier de la vengeance. C'est étrange pour un mercenaire de dire ça, mais parfois, souvent, le sang est la pire des solutions.


Toujours dans cette position, son regard émeraude se planta dans les saphirs de la jeune femme et il lui sourit, avant de lui adresser un clin d'œil.

-Bon, et si on s'occupait un peu de ce cou douloureux, que tu le masses depuis tout à l'heure ?

Occupé à essayer de trouver les bons mots pour Sarah puis pour détendre l'atmosphère devenue pesante au fil du récit, toujours presque collé à elle, il n'avait toujours pas prêté attention à leurs mises. De même qu'il n'avait pas encore percuté que ses mains, qu'il avait finalement retiré des épaules de la rousse, étaient posées sur sa cuisse et à proximité de ses fesses.

Cela n'allait cependant pas tarder.


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Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: mercredi 20 janvier 2021, 16:00:18 »
Comprendre. Questionner pour comprendre. Comprendre pour savoir. Et savoir pour réagir.
Lorsqu’il avait demandé à la jeune femme pourquoi elle se battait, Zorro s’était attendu à une réponse brève, sèche, agressive. "Pour ma liberté". "Pour ma famille". "Pour l’honneur".
Des raisons qu’il pouvait comprendre et avec lesquels il pouvait s’accorder. Même individuellement. En particulier la soif de liberté. Mais en aucun cas il ne s’était attendu à une réponse aussi longue, ni aussi complexe. Habituellement, c’était lui le bavard en plein combat !

Ainsi donc, s’il comprenait bien, la jeune Céleste se battait non seulement pour sa liberté, prisonnière d’Ashnard et esclave guerrière de l’Arène, mais aussi pour la vie de ses proches et pour le droit à disposer de son corps comme elle le souhaitait. Dans sa voix, dans son ton, le mercenaire sentait toute sa rage, et toute sa terreur à l’idée de perdre ce pourquoi elle se battait depuis tant d’années, et il s’en voulu de mettre ceci en péril. Lui qui avait de tout temps prit le parti des opprimés, voilà qu’il prenait la place du tourmenteur. Involontairement, certes, mais tout de même.
Au moins sa résolution était-elle prise : il y laisserait peut-être sa peau, mais la petite gagnerait ce match ! Et s’il survivait … S’il survivait, il essaierait probablement de l’aider, poussé par sa mauvaise manie de se mêler de ce qui ne le regarde pas.

Sous lui, la Valkyrie tremblait de plus en plus violement, et il devait faire des efforts conséquents pour la maintenir en place. Pour la rassurer, il allait lui faire part de ses intentions, lorsque soudain, dans un hurlement qui lui fit sonner les oreilles, le visage féminin se transforma sous ses yeux en une gueule couverte de poils fauves et ouverte sur des crocs longs comme des poignards. Des crocs qui se propulsèrent avec une force sauvage vers sa gorge.
Surpris, il ne réagit qu’à l’ultime seconde, juste avant que les pointes acérées ne se referment sur sa jugulaire. D’une puissante détente il se projeta en arrière, se réceptionna dans le sable imbibé en une roulade arrière et termina son geste en un dérapage tout juste maitrisé, la jambe tendue en arrière, le buste à ras du sol. En face de lui, quelques mètres plus loin, son adversaire se relevait, son corps tanguant sous le poids de l’immense tête de lion qui reposait maintenant sur ses épaules.
Se relevant, Zorro se remit en garde alors que l’étrange hybride poussait un terrible rugissement qui vit vibrer les murs de l’Arène, son hurlement ressemblant presque à des mots. La puissance sonore fut telle que le mercenaire recula encore de quelques pas, grimaçant avec douleur, les oreilles sifflantes comme jamais.

- Mais bordel, qu’est-que …

A peine exprimait-t-il sa surprise que la tête bestiale sembla vibrer, se dégonfler. Les poils tombèrent par plaques entières, les muscles se déformèrent, et en l’espace de quelques secondes, Céleste avait retrouvé son apparence, l’air épuisée et affligée d’une migraine effroyable qui la faisait se tenir le crâne.
La foule en délire huait, hurlait dans une cacophonie nauséabonde, emplie de malveillance et de soif de sang, de morbide, les cris ponctués de jets d’objets et de victuailles en tout genre. Sauf de pièces d’or bien entendu, réservée aux paris qui allaient bon train.
Plus inquiet pour elle que pour lui-même, le mercenaire abaissa légèrement sa lame et s’approcha d’un pas, un unique pas, prudent, quand la combattante releva ses griffes en position d’attaque.

- Désolée … Je ne suis qu’une jeune fille qui essaie de vivre le plus longtemps possible …

Se remettant en position, l’hybride acquiesça du chef en claquant de la langue.

-Comme nous tous Céleste. Mettons fin à tout ceci. Et tâchons de rester en vie …

Sur le visage de la jeune fille, il pouvait lire son épuisement.
Lui-même commençait à accuser la fatigue, en dépit de son expérience. Bien moins long qu’une campagne de guerre, son duel avec la Valkyrie durait tout de même depuis plus de deux heures maintenant, et il avait été d’une rare intensité. Il doutait même qu’aucun de leurs adversaires respectifs eues pu tenir ce rythme aussi longtemps.

Alors que l’Ashnardienne s’élançait, il en fit de même. Le sable se soulevait sous leurs foulées rapides, soulevant un épais nuage de poussière dans le vent sec qui leur griffait la peau. En un battement de cils, ils s’étaient rejoints. L’air siffla, le soleil sanglant accrocha un reflet sur le métal brillant de leurs lames. L’acier rencontra l’acier en une pluie d’étoile hurlantes. Les griffes de la guerrière ripèrent sur l’épée du combattant. Son autre main vola vers le flanc exposé. Moins fatigué, ses réflexes moins amoindris que ceux de son adversaire, Zorro pouvait dévier le coup, s’assurer la victoire malgré ses doutes précédents. La transformation de la gladiatrice, la fatiguait qui en découlait avaient tout changés.
Avec un étrange sourire, il lâcha son poignard, frappa à main nue le poignet aux griffes meurtrières. Sous l’impact, la course de mort s’altéra. Au lieu de lui perforer les poumons ou le cœur, au lieu de l’éviscérer, les lames entaillèrent profondément son flanc, tout juste déviées par une côte.

Emportés par leur élan, les deux combattants poursuivirent leur route, échangeant leur place. La lame de Zorro avait creusé un profond sillon sur la pommette de Céleste. Quant à lui, un flot rouge commençait à couler de sa blessure au côté.
La poussière retomba, et avec elle, un profond silence. Très lentement, l’homme se retourna, maitrisant avec peine ses tremblements, cherchant à capter le regard émeraude de son adversaire. En silence, il articula trois mots avant de lever bien haut son épée.
La lame, pointée vers le ciel, sembla défier le temps puis, avec grâce, glissa des mains de son propriétaire et s’écrasa au sol dans un tintement sourd. L’instant d’après Zorro tombait sur un genou, la tête basse, se tenant le flanc d’une main, du sang ruisselant entre ses doigts, à demi inconscient. Il eut l’impression qu’une ombre le recouvrait, mais même les rugissements de la foule en délire lui paraissaient lointain.

-Merde, j’aurais peut-être dû dévier le coup un peu plus. Zorro, mon vieux, t’es trop gentil pour ce métier …

***********************************************

Une heure plus tard, le mercenaire était assis à une table de l’infirmerie attitrée à l’Arène, en train de se faire recoudre sans ménagement par un chirurgien qui tenait plus du boucher que du professionnel. Ou alors un boucher professionnel.

-Foutus combattants de merde ! Z’êtes bon qu’à vous faire charcuter. Même pas fichu de crever proprement ! Et en plus vous nous faites perdre du fric ! J’avais parié une fortune sur toi bâtard !

Serrant les lèvres sous les multiples piqûres, Zorro s’abstint du moindre commentaire. Il ne tenait pas à ce que le « médecin » bâcle son travail. C’était un coup à ce que même sa régénération ne puisse achever la guérison. Déjà qu’il était à peu près certain de garder des cicatrices de ce combat … Et puis lui aussi avait perdu de l’argent. Outre celui de la récompense, il avait aussi parié sur lui, avec modération ceci dit, et les soins n’étaient pas gratuits. Loin de là ! Enfin. Au moins était-il vivant.

Outre cette ombre qui le recouvrait, il ne se souvenait pas de grand-chose après la fin du combat. Il se souvenait vaguement d’avoir été à moitié traîné en-dehors de l’Arène, puis d’avoir repris conscience sur la couche de bois dure où il était maintenant assis.

Une fois son travail terminé, et son salaire perçu, le boucher-chirurgien s’éloigna, toujours râlant, laissant Zorro seul. Avec une grimace douloureuse lorsque les fils de suture tirèrent sa peau gonflée, il s’installa plus confortablement, regardant autour de lui.
Céleste était-elle dans les environs ? Il aurait aimé lui parler. Sans doute avait-elle besoin de soin elle aussi ? Encore qu’elle semblât pouvoir guérir bien mieux que lui. Puis en tant que championne de l’Arène, elle avait peut-être droit à un traitement de faveur ?
Un rire sardonique secoua le mercenaire. Un traitement de faveur ? Il en doutait fortement, après avoir entendu son histoire …
Avec un soupir fatigué il s’allongea et ferma à demi les yeux. Il allait s’accorder un peu de repos, puis il se rhabillerait et chercherait la jeune fille. Et s’il ne la trouvait pas … Et bien il aviserait à ce moment-là.

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Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: samedi 05 décembre 2020, 19:48:33 »
La lueur rougeoyante du feu de camp dansait sur les arbres entourant le campement des voyageurs, créant un spectacle d’ombres et de lumières sur les hauts troncs. Elle perçait les ténèbres ou les rendait plus profondes par contraste, et caressait le visage endormi de Zorro, s’infiltrant sous ses paupières jusqu’à son esprit agité de rêves angoissants.


Il court, court comme jamais il n’a couru. Autour de lui, les arbres vieux comme le monde brûlent dans un rugissement furieux qui semble vouloir s’en prendre aux dieux eux-mêmes. Les branches séculaires s’embrasent comme de vulgaires brindilles, craquantes et gémissantes, avant de céder sous le poids des demeures arboricoles qui y reposent, leurs élégantes architectures elles aussi en proie aux flammes infernales.
Tout autour de lui, des tisons ardents tombent des nues comme une pluie d’or lumineux. Mais il ne s’en soucie pas. Il ne s’en soucie pas, tout comme il n’adresse qu’un bref regard embué aux corps ensanglantés qui gisent au sol, lacérés, mutilés, démembrés et parfois pire encore, avant de les oublier, concentré sur sa tâche.
Soudain le temps semble ralentir. Le grondement des flammes s’amenuise jusqu’à cesser complètement. Leur incandescence s’efface pour laisser place à une obscurité complète. Elle est là, juste un peu plus loin, debout, vaillante, affrontant à elle seule des hordes de créatures issues des ténèbres environnantes. Des créatures de griffes et de sang, à la carapace noire comme le rire du Chaos. Elle est là, juste à quelques pas. Et malgré tout ces efforts, plus il avance vers elle, plus elle s’éloigne. Il crie, tente de la prévenir de ce qui arrive, mais pas un son ne s’échappe de sa gorge serrée. Pourtant elle semble l’entendre. Elle se retourne et le regarde, souriant tristement alors que des griffes traverse soudain son corps de part en part dans un jaillissement écarlate. Un filet rouge coule de ses lèvres. Avec difficulté, elle articule quelques mots qu’il n’entend pas. Si seulement … Si seulement …



Un craquement sec le tira brutalement du sommeil. Reprenant aussitôt conscience, il garda les yeux clos, guettant les bruits de la nuit, le corps apparemment détendu mais la main prête à jaillir vers sa dague, dissimulée sous la couverture qui le recouvrait. L’oreille tendue, il perçu vaguement le claquement furtif des sabots de Yukka qui s’éloignait avant de revenir quelques instants plus tard, nettement moins discrètement. Imperceptiblement, il se détendit et se réinstalla plus confortablement sur le sol dur. Le sommeil ne revint pas, et il passa le reste de la nuit dans un état de transe méditative presqu’aussi reposante, bien qu’il n’ait jamais atteint le niveau de maîtrise de cette technique qu’avaient les elfes pur-sang de son monde natal.

Alors que l’aube se levait, dardant ses rayons dorés à travers les frondaisons que le feu n’éclairait plus, il flottait dans cet état second jusqu’à ce que le contact de la main de la nunaat sur son épaule ne l’en tire complètement.
Il cligna des yeux et s’étira alors qu’elle se moquait de lui. Il ne releva pas, occupé à boire au goulot de son outre pour soulager son gosier sec comme le désert et effectua quelques exercices rapides tandis qu’elle démontait le camp, prenant soin de dissimuler leur passage. Avait-elle peur que quelqu’un les suive ? Avec un haussement d’épaules, il ramassa ses propres affaires, roula sa couverture et s’étira une dernière fois.

- On va avancer jusqu’à un point d’eau. J’en connais un tranquille plus loin. On devrait y être en fin de journée. On pourra remplir nos gourdes et se décrasser. Et oui … T’sens le fauve.
- Un bain tu dis ? Excellente idée, ça nous fera le plus grand bien, répliqua-t-il, le regard brillant, en accentuant légèrement le nous.


-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-


Plusieurs heures plus tard, ils avaient laissé derrière eux la forêt qui avait abrité leur nuit, marchant maintenant d’un bon pas dans une vaste plaine aux herbes hautes et légères, doucement agitées par un souffle de vent qui caressait agréablement leur visage exposé au soleil estival. Un ciel d’un bleu azuréen sans le moindre nuage au-dessus de la tête, ils avançaient en direction de la forêt qui se profilait à l’horizon, dressant sa masse vert sombre comme un îlot au milieu du vert plus tendre des prairies. Ils croisèrent quelques paysans affairés, qui la faux à la main, qui transportant d’immense paniers en osier. Cette vision tira un sourire nostalgique au mercenaire : quelque soit le monde, il semblait que les paysans soient toujours égaux à eux-mêmes. Il fut tiré de ses souvenirs par le mêlement d’un tout jeune mouton venu renifler Yukka avec curiosité avant de déguerpir en sautant à travers les hautes herbes, appelé par son berger, faisant pouffer Zorro de rire.

- Il semblerait que tu ais un bon feeling avec les animaux.

Aucune moquerie dans sa voix, pas plus que dans son regard.

- Il y a un proverbe par chez moi qui dit en gros ceci « Qui les animaux aiment bien, porte bonne âme et heureux dessein ». Va savoir pourquoi, je trouve qu’il te va bien.

Et il accéléra avant que le belle jeune femme ne puisse répliquer.


L’après-midi avança, apportant avec lui quelques nuages cotonneux plus que bien venus. Ils continuaient leur marche dans un silence relatif jusqu’à ce qu’une odeur de bois brûlé parvienne à leur narine. Redressant la tête en crachant le brin d’herbe qu’il mâchonnait, Zorro remarqua le filet de fumée grise qui serpentait dans le ciel à quelques distances des deux vagabonds. Le sang-mêlé jeta un œil à sa compagne de route qui visiblement avait aussi aperçu cette fumerolle.
Ils poursuivirent leur route quelques brefs instants, le mercenaire nettement moins serein qu’un instant plus tôt lorsque soudain il se redressa, l’air sombre, tendu.

- Ce n’est pas un feu de forêt !

Comme pour confirmer ses dires, un cri s’éleva des bois et une silhouette émergea d’entre les arbres non loin. Elle s’arrêta, comme perdue ou éblouie, puis se mit à courir dans leur direction, visiblement affolée. Un instant plus tard, trois autres silhouettes apparaissaient, visiblement plus grandes. Ils s’arrêtèrent aussi un bref instant avant de désigner la première silhouette en faisant de grands signes du bras et de commencer à courir. Sans réfléchir Zorro accéléra, oubliant presque la présence de Yukka.


Le temps sembla s’étirer, encore et encore. Alors que le combattant se rapprochait de la première forme, il s’aperçut qu’il s’agissait d’une jeune fille, probablement guère plus de seize années humaines. Il remarqua aussi la tâche de sang qui maculait sa tunique crème, alors que son odeur métallique lui parvenait. Derrière elle, se rapprochant de plus en plus, venaient trois hommes. Armures de cuir de bonne qualité quoique marbrées de sombre, lames diverses brillantes, un arc élancé, le visage mangé par une barbe courte ou un masque, des liens et menottes pendant à leur ceinture. Ils avaient l’air de ce qu’ils étaient. Des marchands d’esclaves. Zorro accéléra encore de son mieux.

Un peu plus loin, la jeune fille trébucha, manqua de tomber, se rattrapa de justesse, reprit sa fuite paniquée alors que les trois brigands gagnaient du terrain. L’archer s’arrêta soudain, banda son arc long, décocha après avoir visé un très bref instant. Le trait sombre fendit le ciel dans un vrombissement sinistre, droit vers sa cible. Le Loup Noir se jeta en avant. Sa lame siffla hors de son fourreau. Une poignée de mèches châtains volèrent dans les airs alors que la fuyarde tombait. Il y eu un ding sonore, une brève étincelle et quelque chose partie se perdre dans les champs en tourbillonnant alors que Zorro poursuivait sa course. Il passa entre les deux premiers brigands, leurs lames claquant derrière lui sans lui causer de tort et il fonça à la rencontre de l’archer. Ce dernier, un homme maigre au visage couvert d’un foulard rouge, le crâne rasé, laissa tomber son arc au sol et défeurra son sabre, un fauchon court à la garde incurvé.
Un arc de cercle brillant fendit l’espace et l’esclavagiste para de justesse la lame du mercenaire. Il ne put cependant éviter son poing, qui s’abattit comme le tonnerre sur sa pommette. Son visage se déforma, sa mâchoire craqua, sa pommette émit un bruit de mauvais augure et il décolla du sol pour s’étaler dans la poussière à quelques pas de là, inconscient, à tout du moins.

L’action n’avait duré qu’un bref instant. Le regard brûlant d’une fureur froide, Zorro se retourna, prêt à en découdre avec les deux voyous restants. Il les repéra un peu plus loin, là où il les avait laissés. L’un était à terre, immobile. L’autre était aux prises avec Yukka. Le temps que le mercenaire arrive, son arme fut réduite en morceaux par un coup puissant de la splendide guerrière et il commençait à bleuir sous sa poigne de fer jusqu’à tomber inanimé à ses pieds. Zorro n’aurait sû dire s’il avait ou non entendu sa nuque craquer. Et il avait d’autres préoccupations. Avec un signe de tête à l’attention de sa fière compagne, il revint à l’endroit où il avait poussé la jeune fille.
Elle y était encore, une flaque rouge s’élargissant sous elle. Doucement, il la souleva, grimaçant en voyant l’état de son dos. Elle n’aurait même pas dû pouvoir courir comme elle l’avait fait. Alors qu’il la soutenait, elle battit des paupières, le regard déjà obscurcit.

- Les autres … Le... Le village. A l’aide.

Elle se mit à trembler violement alors que ses lèvres bleuissaient.

- J’ai froid …

Son corps se crispa soudainement puis se relâcha dans un dernier soupir. Délicatement, l’hybride lui ferma les yeux en la reposant à terre avant de planter son regard d’émeraude dans celui de Yukka.

- Tu sais comme moi qu’il faut y aller, n’est-ce pas.

Ce n’était pas une question. Impossible de s’y tromper.


-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-○~○-


Trois minutes plus tard, après avoir couru à travers bois en direction de l’incendie, un village dévasté apparut à travers les futaies. Les petites maisonnettes en bois avaient pour la plupart cessé de brûler même si quelques flammèches subsistaient. Des habitants ils n’y avaient traces, si ce n’était les quelques cadavres gisant à même le sol gluant de sang. Il n’y avait pas un bruit, pas même un souffle de vent pour troubler le silence de ce charnier. L’attaque avait dû être foudroyante, imprévue.

Au milieu des innombrables traces de pieds et de sabots, deux profondes ornières parallèles tranchaient le sol, clairement visible, suivant une piste qui semblait se diriger vers les montagnes.

34
Prélude / Re : Willow M. [Vanéalidée !]
« le: lundi 09 novembre 2020, 19:50:14 »
Yeah, une autre suceuse sur LGJ !


Hmmm, faut que je revois mes salutations moi ...

35
Blabla / Re : J'épouse, j'esclavagise, je tue
« le: dimanche 08 novembre 2020, 01:06:57 »
J'épouse Kõya parce que CHAT !
Je réduit Alecto en esclavage, comme ça je pourrais profiter des ses revenus en plus de son corps
Et je tue Stephen pour éliminer la concurrence virile !

Serenos, Mykkie et Abygaïl, vous en faites quoi ?

36
Blabla / Re : J'offre mon corps à....dix
« le: samedi 07 novembre 2020, 23:32:26 »
Spoiler: "neuf neuf" (cliquer pour montrer/cacher)

37
Blabla / Re : Embrasses-tu / n'embrasse pas
« le: lundi 02 novembre 2020, 00:31:39 »
*Lui roule une bonne grosse pelles des familles !* C'est peut-être plus qu'un bisou, mais ça répond à la question.

La personne suivante embrasserait-elle un nain imberbe unijambiste ? (Oui, c'est assez spécifique comme question)

38
Les contrées du Chaos / Re : Une question de calibre (Sarah)
« le: mercredi 09 septembre 2020, 01:03:57 »
Les bras croisés, sourcils froncés, Zorro se mordillait inconsciemment la lèvre inférieure tout en écoutant Sarah lui raconter les mésaventures récentes qui selon elle expliqueraient la présence des ses bleus et autres écorchures.

Son récit était cohérent, l’explication vraisemblable. Après tout, comme elle le disait elle-même, être une femme dans un univers d’homme n’était pas facile tous les jours. Encore moins dans le monde des armes. Néanmoins, le mercenaire restait dubitatif. Plusieurs détails ne collaient pas.
Tout d’abord les blessures de la jeune femme. Il n’était certes pas un chirurgien spécialisé, mais tout du long de sa longue vie, il avait vu, et subit, un nombre incalculable de blessures en tout genre. Il savait comment elles se comportaient, comment elles se manifestaient au cours du temps et comment elles cicatrisaient. Même chez une jeune femme comme l’armurière. Qu’elle marque facilement ou non. Hors de ce qu’il avait pu voir, ces blessures semblaient tâter plus du milieu de la nuit que du milieu de la matinée, comme elle l’insinuait. Sans compter que le village était relativement petit. S’il y avait eu une altercation, il en aurait au moins entendu la rumeur lointaine.

Et comme si cela ne suffisait pas, il y avait l’attitude de la rouquine, qui ne collait pas vraiment avec ce qu’il connaissait d’elle. Ce comportement de faible femme sans défense, de petite chose fragile qui a besoin de l’intervention d’hommes forts pour la protéger. A vrai dire, le Loup Noir l’imaginait plus volontiers braquer un de ses pistolets sur la tempe d’un éventuel agresseur et lui flanquer un bon coup bien senti dans les parties génitales, voire tirer dedans, plutôt que se rouler en boule et encaisser les coups en implorant de l’aide. Enfin, il ne l’avait rencontré pour la première fois même pas vingt-quatre petites heures plus tôt. Il ne pouvait guère prétendre la connaître réellement. Il pouvait fort bien se tromper. Mais il en doutait.

- … Dans tous les cas je suis contente tu as assuré ce matin !


Avec un léger soupir, il décroisa les bras. Après tout, si elle ne voulait pas en parler, il n’avait pas à la forcer. Il fallait qu’il perde cette manie de se mêler des affaires des autres ! Même si plus d’une fois, elle lui avait valu de trouver un travail. Qu’il ne se faisait généralement pas payer. Tu parles d’un mercenaire à la manque !

Sans insister, il suivit son employeuse dans l’arrière-boutique pour observer comment elle s’y prenait pour faire son inventaire et préparer les bons de commande, tâchant de retenir autant de choses que possible le plus rapidement. Elle avait l’air tellement fatiguée … Un peu d’aide lui ferait le plus grand bien ! Et sans doute un massage.
Avec un demi-sourire à peine dissimulé, il s’imagina un bref instant lui en proposer un et se retrouver, comme il imaginait un potentiel agresseur se retrouver, avec une balle de pistolet logée dans une zone particulièrement sensible de son anatomie. Malgré son amusement, l’idée le fit déglutir et il se reconcentra sur ce que Sarah faisait.

Le bon de commande remplit, il fila au bureau de messagerie locale afin que le courrier soit envoyé à qui de droit et retourna à la boutique en trottinant d’un pas léger. Le temps de faire l’aller-retour, la matinée touchait doucement à sa fin. Comme le jour précédent, ils s’absentèrent le temps de dîner chez la jeune femme, se contentant des restes abondants de la veille, puis revinrent à l’armurerie.
Au bout de la première heure, le fameux « client au chien » revint, comme convenu. Sans surprise, le chien dont le client et l’armurière parlaient n’avait rien d’un animal à quatre pattes poilu. Il s’agissait en réalité d’une toute petite pièce de métal servant, s’il avait bien compris les explications de sa formatrice, à amorcer la détonation de la poudre contenue dans l’arme, provoquant une explosion qui expulserait le projectile mortel jusqu’à sa cible. L’explication, pour simple qu’elle fut, fit plaisir à l’apprenti armurier : il aimait réellement apprendre de nouvelles choses, et il s’agissait là de ses premiers pas dans un tout nouveau monde.

La réparation de cette petite pièce prit quelques heures, le travail requérant une certaine minutie à cause de sa petite taille, heures que Zorro mit à profit pour en apprendre toujours plus, quand il n’était pas retenu en boutique par l’un des rares clients de la jeune femme.
Puis le soir arriva, suivi du repas puis d’une nouvelle journée.


Rapidement, une routine s’installa.

Au petit matin, Zorro se levait avant Sarah, préparait une rapide collation pour elle et pour lui-même, engouffrait rapidement sa part puis sortait de la maison pour saluer Dwylidian. Le fidèle destrier semblait tout particulièrement apprécier de n’avoir rien à faire de la journée, si ce n’était de brouter l’herbe verte du jardin et se reposer à l’ombre des murs épais.
Les salutations matinales effectuées, le mercenaire se dirigeait ensuite vers la boutique en courant tranquillement, histoire de se maintenir en forme, et déverrouillait la porte. Puis il faisait rapidement le tour des étagères, vérifiant la propreté des lieux et surtout si rien n’avait bougé, puis s’installait derrière le comptoir, prêt à accueillir les premiers clients.

Généralement, Sarah le rejoignait un peu plus tard. Parfois ils discutaient dans la boutique, d’autres fois ils allaient tout deux dans l’atelier où la jeune femme lui enseignait les rudiments de son art et, surtout, du métier, l’employé surveillant le tintement clair de la clochette d’une oreille, concentré sur les explications. Il apprenait vite, et la première semaine n’était pas écoulé qu’il savait déjà se débrouiller pour la majorité des tâches à effectuer, à l’exception notable de la création des armes en elles-mêmes.

Puis venait l’heure du repas, qu’ils prenaient le plus souvent ensemble, parfois accompagnés de Dwyl’ pour profiter du beau temps, puis reprise du travail jusqu’à l’heure de la fermeture. Là, tandis que Sarah se lavait et se reposait, Zorro allait le plus souvent faire un tour en ville, s’arrêtant à chaque fois, par habitude de mercenaire, devant le tableau des primes qu’il avait fini par trouver, puis retournait au logis faire quelques exercices quotidiens avant d’aller se laver à son tour et de partager un autre repas avec la rouquine.


Ce fut au cours d’un de ces repas, alors que le week-end approchait, qu’il aborda, indirectement, le sujet des avis de recherches qu’il avait vu le premier soir dans la salle de bain de Sarah et qu’il avait entre-aperçu à d’autres occasions.

- Hmm tient, en parlant de Madame Maxime. Je suis passé devant chez elle ce soir – elle te passe le bonsoir et voudrait savoir si tu es disponible après-demain pour partager un souper avec elle – et j’ai jeté un œil sur le panneau d’affichage à côté de sa maison. Vieille habitude. Apparemment, un certain John "la Fouine" a été abattu il y a quelques jours dans un village voisin. Il était sur la liste des têtes mises à prix, mais personne n’est venu réclamer la récompense.

Il avala une gorgée d’eau fraîche tout en regardant la jeune femme sans expression particulière.

- J’ai posé des questions aux gens autour, et il semblerait que ce ne soit pas la première fois qu’une prime comme ça disparaisse sans que personne ne vienne la chercher. A en croire les gens, vous avez une sorte de justicier local !

Le ton était amusé, mais nullement moqueur. Il admirait ce genre de personnes, même s’il n’en approuvait pas toujours les méthodes et que son côté mercenaire râla sur la disparition d’un revenu potentiel.
Revenant à son assiette, il dévora une miche de pain et proposa un peu d’eau à son hôte dont le verre était vide.

- Il semblerait aussi qu’il utilise une arme à feu. Hey imagine … un pistolero justicier local. Si ça se trouve, tu le connais !

Cette fois, si le ton était toujours enjoué, comme celui d’un enfant face à une idole, son regard c’était imperceptiblement fait plus pénétrant. Oui, il l’avait dit, il fallait qu’il arrête de se mêler des affaires des autres. Et il avait essayé. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Il n’insista cependant pas plus et poursuivit le repas sur une note plus badine. Ce n’est qu’au moment de faire la vaisselle qu’un sujet qu’il voulait aborder depuis un jour ou deux lui revint.

- Ha au fait Sarah. Je voulais te demander … Je ne sais pas comment tu fais d’habitude, mais est-ce que je pourrais me libérer un jour ou deux de temps en temps ? Cela m’embête de vivre à ta charge, j’aimerais aller chasser. Et puis cela ferait faire un peu d’exercice à Dwyl’. A force de brouter ton gazon, il va devenir gros et gras …

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Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: mercredi 19 août 2020, 00:53:26 »
La gorge toujours aussi sèche après sa longue – trop longue – histoire, le Loup Noir bu une nouvelle gorgée au goulot de sa gourde, répondant à la nunaat d’un simple haussement d’épaules. Au final, même si cela avait été le but recherché, peu lui importait qu’elle le croie ou non. Du moment qu’elle acceptait de le conduire à sa fameuse école. A vrai dire, au fil de son récit, lui-même avait trouvé que certains évènements étaient par trop fantastiques. Pourtant, tout était vrai ; et en plus il en avait omis une partie !

Il l’observa rassembler ses os de lapin parfaitement nettoyé en un petit tas et haussa un sourcil lorsqu’elle se moqua de lui. Non sans un certain à-propos d’ailleurs. Pour toute réponse, il lui tira la langue puis dissimula un sourire amusé en rongeant allègrement un de ses derniers os de lapin, n’ayant rien à envier à Yukka quant à l’expertise de son nettoyage.
Le rot que poussa la jeune femme, en revanche, le prit par surprise. Il ne s’en offusqua pas, le prenant même pour un compliment et une récompense pour le repas, mais il avait tout simplement perdu l’habitude de ce genre de manière, surtout pour une femme. Là d’où il venait, seul les Doergard, un peuple d’êtres de grandes tailles vivant pour la plupart dans les montagnes, sous terre, et d’habiles artisans, avaient coutume de roter à la fin d’un repas. Et les coutumes étaient sacrées chez eux, au point que l’absence de rot était vu comme un outrage abject. Et personne ne voulait outrager un Doergard. Et encore moins UNE Doergard.

Perdu dans de lointains souvenirs de l’époque où il avait vécu au sein de ce peuple, Zorro regardait sa compagne de route du coin de l’œil, s’amusant de la voir tenter de lui apprendre comment se comporter en pleine nature, lui qui y avait passé l’immense majorité de son existence. Néanmoins son inquiétude était fondée, et ne reposait pas uniquement sur la venue de bêtes sauvages. Des esclavagistes … Rien que le mot fit grincer les dents du mercenaire. Il détestait cette engeance, ces djarls – ces fils d’asticots putrides – qui faisaient commerce d’être pensants. Il en avait déjà croisé dans ce monde, et il avait dû se faire violence pour ne pas libérer leurs prises. Cela n’aurait rien apporté de bon à qui que ce soit. A moins de tuer les marchands de chair, et il s’y refusait. Pas sans une bonne raison.

Un craquement sonore éclata dans la nuit, le ramenant à l’instant présent, et il jeta un œil à son guide qui s’étirait, ne pouvant s’empêcher de remarquer ses formes voluptueuses et le dessin parfait de ses lèvres violettes. Le commentaire qui suivi l’arracha à sa contemplation.

- Reste là et fini ton repas. J’vais pisser.

Un simple hochement de tête en guise de réponse. De toute manière la jeune femme s’était aussitôt éloignée, disparaissant dans l’obscurité.
Tout en rongeant son dernier os, le mercenaire tendit l’oreille pour suivre son trajet, surveillant les alentours rien qu’à l’ouïe, grand avantage de son hybridation que ses sens redoutablement affûtés, et détourna son attention lorsqu’il entendit le froufrou très léger mais caractéristique de vêtements que l’on enlève. S’il aimait admirer le corps des femmes lorsque celles-ci le lui permettaient, il n’était pas un voyeur, ni un « écouteur », et ne comptait absolument pas le devenir. Ni ce soir ni jamais.

Alors que Yukka vaquait à ses occupations, il rassembla à son tour ses ossements et les pics à brochettes improvisés, brisant ces derniers en plusieurs morceaux, et alla enterrer le tout un peu plus loin.
Profitant d’être debout, il déambula autour du campement, agitant les bras pour se réveiller. Ils avaient été sur la route toute la sainte journée et il en avait plein les pattes, mais il savait très bien que s’il se laissait aller maintenant, son premier tour de garde serait un véritable enfer. Quatre heures et peut-être plus à rester assis en tournant le dos à la lumière déclinante du feu, à scruter les ténèbres en tâchant de faire le moins de bruit, de ne pas bouger, sans autre compagnie que les ronflements de ses compagnons de route et la douceur de l’air nocturne. Il connaissait plus d’un soldat expérimenté qui avait succombé à l’appel du sommeil. Le plus souvent au pire moment, bien évidemment !

Il venait de retourner s’asseoir auprès du feu quand l’irascible nunaat revint et s’installa contre le chêne, soulevant un petit nuage de poussière. Elle semblait épuisée, plus encore que lui-même. Il avait bien fait de lui proposer de prendre le premier tour. A ce propos …

- Fais pas le gentleman. Ne fais pas toute la garde pour faire genre, et réveille-moi quand c’est mon tour. Si tu l’fais pas, j’te pèterai les dents et c’est de la purée que du devras bouffer.

Vraiment charmante …

- Ne t’inquiète pas. Je ne suis pas suffisamment fou pour ce genre d’idiotie. Tu dois te douter maintenant que ce n’est pas ma première garde.

Il n’avait pas fini de parler qu’elle piquait du nez et s’endormait, lui arrachant un rictus jaloux. Lui qui mettait toujours de longues minutes à s’endormir et à apaiser son esprit. Avec un discret soupir il lança une poignée de terre sur le feu, assez pour en diminuer l’intensité sans l’éteindre vraiment, laissant son regard se perdre au-dessus sans vraiment le voir.

Subtile anamorphose que celle de la chaleur déclinante du foyer, qui déformait, transformait le paysage derrière elle, faisant paraître la nuit encore plus étrange, plus secrète. Plus mystérieuse.
Tâtant le sol autour de lui, Zorro fini par se lever et alla s’installer à la limite du cercle lumineux, un bout de bois de bonne taille entre les mains. Il se dégagea un espace confortable entre deux racines et sortit un petit couteau de sa botte. Il en testa le fil du gras du pouce puis, satisfait, entailla le morceau de bois, confiant la surveillance des alentours à son ouïe et son odorat. La lame, affûtée, pénétra sans difficulté la matière tendre, enlevant avec maîtrise de petits copeaux qu’il prenait soin de rassembler à ses pieds. Ils lui serviraient plus tard à raviver le feu au moment de réveiller Yukka.

Une fois lancé, alors que sa sculpture prenait doucement forme sous ses mains habituées, il laissa son regard errer au hasard. Immanquablement, il finit par se poser sur la jeune femme endormie, et ses pensées se tournèrent vers elle. Elle l’intriguait. Réellement. Outre son apparence qui le faisait s’interroger sur les liens qui existaient peut-être entre son monde et celui-ci, c’était la jeune femme en elle-même qui éveillait sa curiosité. Qui était-elle, d’où venait-elle ? Comment avait-elle eu connaissance de ce lieu où elle le conduisait ? Et surtout pourquoi paraissait-elle si … si seule, si solitaire ? Et si triste ? Car il n’était pas dupe, il savait pertinemment ses airs revêches et son attitude agressive n’étaient rien d’autre qu’une protection. Lui-même les avait utilisés autrefois.

Alors qu’il se questionnait, il remarqua qu’elle tremblait et s’agitait dans son sommeil, les sourcils froncés, les paupières agitées de tremblements saccadés, manifestement en proie à quelque cauchemar. Il hésita. Devait-il la rejoindre, essayer de la rassurer quitte à prendre le risque de la réveiller ? Ou devait-il la laisser seule aux prises avec ses pensées, ne pas risquer de froisser sa fierté ? Ce fut l’apparition d’une minuscule larme au coin des paupières bleutées qui le décida.
Rassemblant les copeaux de bois, il se releva et se dirigea vers elle, ramassant au passage sa couverture dans son paquetage. Doucement, il en enveloppa la jeune femme et lui murmura des paroles apaisantes à l’oreille. Peu à peu elle se calma, que ce soit grâce au poids de la couverture, aux mots ou la présence du mercenaire ou grâce à sa force de caractère. Un doux sourire se peignit sur le visage de Zorro, et il demeura près d’elle, continuant de sculpter son morceau de bois qui ressemblait maintenant à l’ébauche grossière d’un loup en pleine course.

La nuit avança lentement, bruissant des mille et un petits bruits de la forêt, à peine perturbée par le doux crépitement du foyer. Parfois, Zorro jetait une poignée de copeaux dessus pour ne pas le laisser mourir complètement, puis il reprenait son travail, la sculpture gagnant peu à peu en précision et en réalisme, allant jusqu’à figurer les ondulations de la fourrure de la bête sous le souffle de sa course imaginaire. De temps en temps un bruit différent des autres lui parvenait. Il dressait alors la tête, les yeux fermés, à la recherche de son origine, mais ne trouvant rien, il reprenait sa garde silencieuse.

Finalement vint leur de réveiller Yukka. Il avait un petit peu dépassé le temps imparti, absorbé par son œuvre, mais au moins avait-il fini sa sculpture. Il la posa près du feu et raviva ce dernier, le loup de bois semblant soudain prendre vie dans les ombres dansantes des flammes dorées, puis il secoua délicatement l’épaule de sa partenaire.

-Yukka ? C’est à ton tour de monter la garde.

Patiemment, il attendit qu’elle émerge des brumes du sommeil et qu’elle s’installe, puis il s’enroula dans sa couverture, s’étendit sur le dos, les bras sous la tête, et ferma les yeux.
Comme d’habitude, il mit de longues minutes à s’endormir. Puis finalement, bercé par le craquement du feu, il plongea dans le sommeil. Et comme d’habitude, ses rêves furent peuplés de visions sanglantes, entrecoupées de bref moments de douceurs, comme l’avait été sa vie jusqu’à présent.

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Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: jeudi 16 juillet 2020, 23:38:06 »
Pirouette, vrille. Jambe tendue, balayage pour déséquilibrer. Ne pas laisser de temps mort. Se redresser, attaquer.

Les choses se passèrent encore mieux que ce que Zorro avait espéré. Sa jambe faucha la Gladiatrice, la faisant basculer en arrière. Son adresse lui permit de se réceptionner avec une souplesse qui impressionna le mercenaire mais dans une position qui la mettait à sa merci. Comme il l’avait prévu il continua son geste, poignard brandie. La lame effilée manqua sa cible d’un cheveu, découpant un pan de robe en sifflant de manière vicieuse dans l’air chargé d’électricité. La seconde attaque en revanche porta ses fruits. Céleste eu beau esquiver, Zorro sentit la pointe de son épée pénétrer dans son mollet immaculé, déchirer la chair, le muscle, riper légèrement sur l’os. Le sang se mit à couler abondamment, un filet vermeil se répandant sur le sable de l’Arène alors que la jeune femme roulait un peu plus loin, en sécurité, et que le mercenaire prenait lui aussi ses distances.

La blessure était profonde, probablement handicapante malgré l’incroyable pouvoir de régénération de la Valkyrie. Aussi le Loup Noir fût-il pris par surprise lorsque la petite brune se mit à courir vers lui avec la vitesse d’un carreau d’arbalète. Lorsqu’elle lui projeta du sable au visage dans un geste inattendu, il ne dut qu’à ses réflexes, fruits d’un métissage improbable et de près de cinq cents années d’expérience du combat, de ne pas se retrouver complètement aveuglé. Il pivota en se baissant, le bras devant le visage pour se protéger des gravillons. Mais si ce réflexe lui avait évité l’aveuglement, il laissait sa jambe totalement à la merci de son adversaire.

Au dernier moment il perçut l’attaque de la jeune femme et planta son poignard dans le sol, dans la trajectoire du coup… une fraction de seconde trop tard ! Crissement strident. Frottement de l’acier contre l’acier. Pluie d’étincelles. Douleur. Les griffes armant les pieds de l’Ashnardienne se plantèrent dans sa jambe, à peine déviées par le poignard, évitant son tendon et sa veine d’à peine quelques millimètres.
La foule en délire hurla, avide de sang. Le combat était intense, les coups s’enchaînaient et s’échangeaient avec une force et une vitesse rare. Le présentateur lui-même avait renoncé à commenter le match, sa voix noyée par les exclamations endiablées des spectateurs.

Ignorant le signal d’alarme que sa jambe ouverte envoyait à son cerveau et le sang qui tâchait l’arène, se mêlant à celui de son adversaire, il se contraignit à réagir immédiatement.

Avec un grognement rageur, il se jeta contre son adversaire. Les griffes redoutables frôlèrent son dos et entaillèrent son épaule, traçant une série de sillons pourpres allant de son bras jusqu’à son omoplate, et ils roulèrent au sol, Zorro tentant de tenir les griffes mortelles de Céleste loin de lui. Ils luttèrent au sol de longues secondes, chacun cherchant à dominer l’autre ou à se dégager, passant régulièrement l’un au-dessus de l’autres, amants enlacés dans une parade de sang et de violence brute, tout deux de force équivalente.
Finalement, le mercenaire, plus lourd, beaucoup plus âgé, prit le dessus sur son adversaire, parvenant à coincer les poignets de Céleste entre ses mains, immobilisant ses pieds à l’aide d’une clé de jambes, le corps collés l’un à l’autre, leur souffle se mêlant tant ils étaient proches.

Tout en s’efforçant de maintenir son avantage, le voyageur réfléchissait à toute vitesse. La jeune femme coincée sous lui se battait et se débattait avec une vigueur peu commune. Sans même parler de sa force physique brute qui ne le surprenait pas tant que ça – il avait déjà vu des êtres bien plus petits et moins musclés soulever des poids qu’il n’aurait jamais osé ne serait-ce qu’imaginer déplacer d’un centimètre – ce qui l’interpellait c’était la rage qu’elle mettait dans ses assauts.

Zorro, lui, se battait pour la récompense substantielle promise et pour la notoriété que l’Arène lui apporterait, amenant avec elle une source de contrats qu’il espérait conséquente. Et aussi un tout petit peu pour l’excitation du combat, qu’il n’avait plus ressenti avec une telle intensité depuis qu’il avait lui-même cessé d’être gladiateur, il y avait fort longtemps. Rien de plus, rien de moins.

Céleste, de son côté, lui donnait l’impression de lutter pour quelque chose de bien plus précieux que sa propre vie. Il l’avait vu d’ailleurs. Plus d’une fois, elle n’avait pas hésité à se jeter au-devant du danger au mépris de sa propre vie. Comme-ci … comme si elle protégeait quelque chose, ou quelqu’un, d’infiniment précieux à ses yeux. Comme si elle ne pouvait pas se permettre de perdre, ne serait-ce qu’une fois, ne serait-ce que d’un cheveu. Comme si une règle implicite, que le mercenaire ignorait, l’empêchait de perdre. Il devait savoir !

Les dents serrées sous l’effort, il articula d’une voix rauque, basse, de manière à ce que seule la Valkyrie puisse l’entendre.

- Pourquoi te bats-tu ?

Alors même qu’il posait cette question, il sut ce qu’il allait faire. Il doutait maintenant de pouvoir gagner. En revanche, il était à peu près certain de pouvoir faire un match nul. Néanmoins, si la réponse de la brune lui convenait, il la laisserait gagner. Pas trop facilement bien entendu, pas sans en payer le prix, mais il lui permettrait tout de même d’échapper à l’égalité ; après l’en avoir informée, il la laisserait probablement le toucher gravement, lui planter ses griffes dans les côtes par exemple. Il en profiterait alors pour s’éloigner et continuerait de se battre, de plus en plus faiblement, jusqu’à ce que la perte de sang soit suffisante pour justifier un abandon. A moins qu’il ne tombe dans l’inconscience avant. Il y avait toujours un risque avec ce genre de pari. Il espérait simplement que Céleste n’en profiterait pour se laisser emporter par la rage et le décapiter. Il n’avait guère envie de perdre la tête, même pour les beaux yeux d’une guerrière enragée.

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Blabla / Re : Re : [Jeu] Le cadavre exquis
« le: jeudi 09 juillet 2020, 18:34:44 »
Ce matin, je me lève de mauvaise humeur comme d'habitude car un cercapithèque endimanchés vient de me voler mon préservatif préféré... Oui ! Celui rose bonbon avec des petits coeurs dessus pour plus de plaisirs ! Pourtant, je croyais que ces singes

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Les contrées du Chaos / Re : Une question de calibre (Sarah)
« le: jeudi 09 juillet 2020, 18:27:02 »
Zorro n’eut pas longtemps à attendre. A vrai dire, à peine avait-il fini de demander une serviette à Sarah que la voix de la jeune femme s’éleva de la pièce d’à-côté – sa chambre s’il ne se trompait pas. L’instant d’après elle en sortait dans sa tenue décontractée encore humide qui moulait ses formes voluptueuses et son pantalon trop large qui lui tombait sur les fesses, dévoilant l’exquise chute de ses reins. Une chute où le regard du mercenaire s’égara momentanément, jusqu’à ce qu’il en prenne conscience et relève les yeux, à l’instant même où la rouquine se redressait et s’approchait de lui avec les serviettes.
Lorsque leurs regards se croisèrent, le voyageur béni intérieurement son organisme peu sujet au rougissement et s’empara des linges avec un merci un peu trop vif, avant de refermer la porte.

Il s’enveloppait dans la plus grande des deux serviettes, agréablement surpris par sa moelleuse douceur, autrement plus confortable que les chiffons rêches auquel il était habitué, quand la voix de la rouquine s’infiltra à travers le mince panneau de bois.

- Je vais bientôt aller me coucher ! Je te laisse les clefs de la boutique sur la table pour demain, j'ai quelques courses à faire le matin donc tu pourras ouvrir avant que j'arrive ! Je n'en aurais pas pour bien longtemps, s'il y a des clients, tu pourras toujours dire de repasser plus tard ou noter ce qu'ils veulent ! Je te fais confiance ! Passe une bonne nuit !
- Pas de souci, bonne nuit à toi.

Blottit dans la serviette, il attendit quelques instants que Sarah aille dans sa chambre. Il l’entendit descendre les marches vers le rez-de-chaussée, sans doute pour poser les clés sur la table comme elle venait de l’annoncer, puis remonter à l’étage et s’enfermer dans sa chambre. Il patienta encore un moment, histoire de s’assurer qu’elle n’en ressorte pas au mauvais moment, puis sortit de la salle de bain, la grande serviette nouée autour de sa taille. Rapidement, sans un bruit, il gagna sa chambre, referma la porte derrière lui. Il laissa tomber la serviette à ses pieds et se dirigea, nu, vers la fenêtre de la pièce qu’il ouvrit en grand pour profiter de l’air frais de la soirée.

Un souffle de vent venu du large s’engouffra dans la pièce, chargé de son odeur d’iode et d’aventure, ébouriffant les cheveux du mercenaire. Face à la fenêtre, les yeux fermés, ce dernier entama une série de gestes lents et contrôlés, maitrisant sa respiration. Chaque mouvement était exécuté avec fluidité, chaque inspiration gonflait ses poumons au maximum, chaque souffle les vidait complètement. Peu à peu, au fil de sa danse, il atteignit un état de calme presque parfait. Alors il s’immobilisa, les mains jointes à hauteur du nombril et, sans à-coup, bloqua sa respiration. Il resta ainsi sans bouger, bercé par le vent marin. Les secondes s’écoulèrent, se transformant en minutes. Son cœur battait lentement dans sa poitrine, à un rythme régulier. Boum. Boum. Boum … Finalement, il prit une profonde et lente respiration. Cligna des yeux. Reprit conscience de son environnement. L’esprit encore dans un état second de calme sérénité, il se dirigea comme dans un rêve vers son lit. Habituellement, il se contentait d’une méditation profonde de quelques heures qui apportait tous les bienfaits nécessaires à son corps. Cette fois, il se laissa plonger dans le sommeil, en habits d’Adam, un courant d’air caressant sa peau bronzée par une vie de grand air. Et les rêves emportèrent son esprit.

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J’avance dans une forêt obscure, inconnue. La nuit est avancée, mais nulle lune n’est visible par-delà les rares trouées qui parsèment les arbres. Juste un ciel d’un noir d’encre, plus profond encore que le gouffre de l’enfer. Pourtant j’avance sans difficulté et tout me semble clair, comme si une lueur blafarde filtrait à travers les ténèbres de cette forêt. Pas un souffle de vent, pas un bruit ne se fait entendre dans les feuillages. Seulement, au loin, le hurlement sinistre de quelque bête crépusculaire. A ce son, sans savoir pourquoi, je hâte le pas, de plus en plus, jusqu’à courir comme un fou.
Derrière moi, la forêt flambe.

Changement de décor.

Je flotte maintenant dans le ciel nocturne. La lune, haute, éclaire un petit village, non loin de la mer. D’où je me trouve, j’aperçois une ombre encapuchonnée qui avance d’un pas sûr entre les maisons endormies, jusqu’à une bâtisse en retrait. Je la vois qui frappe à la porte. Celle-ci s’ouvre, éclairant la silhouette, qui semble enlever sa capuche. Pourtant, je ne distingue pas ses traits. Alors que je m’approche, l’ombre pénètre dans la maison et la porte se referme. La scène se brouille.

Je suis maintenant dans un espace sans ombre ni lumière. Je ne saurais dire si je flotte ou si je suis assis quelque part. Je ne saurais même dire si je possède un corps. Tout ce que je perçois, ce sont des sons. Des voix, l’une féminine, l’autre masculine. La voix féminine m’est étrangement familière, mais impossible de l’identifier. Des bruits écœurants de mâchouillements, puis brusquement, un éclat de voix, suivit du son sourd d’un coup de poing, d’un tissu qui se déchire et d’autres éclats de voix incompréhensibles.

Soudainement, c’est comme si un voile se levait de mes yeux. Le décor reste vague, flottant dans une sorte de brume faite de ténèbres profondes, de flammes rougeoyantes et de sang, mais une silhouette se distingue nettement devant moi. L’angoisse me saisit. La silhouette se retourne lentement et apparait devant moi cette face issue de mon passée. Longs membres recouverts d’une carapace chitineuse grisâtre. Grands yeux vitreux luisants d’une flamme malsaine, visage semblant tout droit sorti de l’esprit malade d’un savant fou. Odeur putride de sang, de bile et de pourriture. Le démon s’avance vers moi. S’immobilise. Impossible de bouger. Ses mandibules immondes s’agitent, comme si elle me parlait puis d’un coup elle se jette sur moi, ses griffes écartées révélant l’espace de bouche pleine de gros qui remplace sa paume. Un bruit d’explosion retentit à mes oreilles alors que la créature m’atteint à la gorge. Une voix semble murmurer.

- Le sang appelle le sang.

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Zorro se réveilla en sursaut, roulant par réflexe hors de son lit, en position de défense. Il lui avait semblé entendre un bruit étrange, comme un vague grincement. Encore en partie sous le choc de son rêve, il lui fallu quelques minutes pour se calmer. Assis sur le bord de son lit, il se passa les mains sur les yeux, laissant le vent nocturne le débarrasser de sa sueur et de son angoisse.

-Le sang appelle le sang …

Finalement, apaisé, il se recoucha et se rendormit rapidement. Les cauchemars étaient fréquents pour lui. Au petit matin, il n’en garda aucun souvenir.

Ce fut la lumière des premiers rayons du soleil filtrant à travers ses paupières closes qui le tirèrent du sommeil. Il était encore tôt. Tant mieux. Il en profita pour prendre le temps de s’étirer. Préparant ses affaires, pantalon de lin noir et chemise grise de la même matière, ceinture de cuir et accessoires indispensables, il se dirigea sans bruit vers la salle de bain et entreprit une toilette rapide, poussant le vice jusqu’à tailler sa barbe. Après plusieurs jours de voyage, elle en avait grand besoin ! Et puis cela lui donnerait une allure plus présentable pour les prochains clients. Alors qu’il se rinçait le visage, son regard tomba sur un petit tas de parchemins qu’il n’avait pas vu la veille. Curieux, il s’en empara et les parcourut des yeux, ses sourcils se fronçant au fil de sa lecture. Tous, sans exception, étaient des affiches de têtes mises à prix, certaines pour une bouchée de pain, d’autre pour une somme autrement plus coquette.
Perplexe, le mercenaire reposa les feuillets où il les avait trouvés et descendit dans la cuisine pour prendre une collation avant d’aller ouvrir la boutique. Sur la table il trouva, comme prévu, les clés de l’atelier. Le porte-clé attaché, un petit chat usé par le temps, le fit sourire.

Son déjeuner avalé en vitesse, il quitta la maison, n’oubliant pas de refermer derrière lui, et se dirigea d’un pas alerte vers la boutique, saluant au passage Dwyl’, qui broutait non loin avec l’efficacité d’une tondeuse. Le mercenaire allait devoir veiller à faire faire de l’exercice à son compagnon, s’il ne voulait pas que celui devienne gros et gras à souhait.

Arrivé à la boutique, il batailla un moment avec les clés mais finit par réussir à ouvrir la porte. Il alla poser les clés derrière le comptoir, à l’abri et à un endroit où il était sûr de les retrouver, plutôt que dans ces escarcelles déjà bien remplies, et commença sa journée.
Manifestement, l’armurière avait déjà fait le ménage la veille avant de partir, aussi n’avait-il pas grand-chose à faire. Il rangea quelques papiers, redonna un rapide coup de balai, s’occupa des quelques clients de passages, pour la plupart forts surpris qu’il se charge d’eux, prit leur commande et occupa son début de matinée du mieux qu’il put.

Il était au fond de la boutique, en train de réarranger la position d’un pistolet après l’avoir examiné pour lui-même sous toutes les coutures pour commencer à se familiariser avec l’objet quand le carillon résonna et que la porte s’ouvrit, laissant apparaître Sarah et son doux parfum à contre-jour. Il termina ce qu’il était en train de faire après l’avoir salué et la rejoignit devant le comptoir.

- Comme tu vois la matinée fut plutôt tranquille. Deux trois clients sont passés pour prendre une commande, Madame Maxime te passe le bonjour et t’offre le petit panier de pain que j’ai posé juste là derrière et un client et venu te voir parce qu’il avait un problème avec le chien de son fusil. Je t’avouerais que je n’ai pas compris de quoi il parlait, mais je lui ai dit que l’experte arriverait bientôt. Il repassera d’ici une demi-heure de ce qu’il a dit.

Tout en parlant, Zorro avait rassemblé les différentes commandes et il tendit les feuilles à la jeune femme. Ce n’est qu’alors, maintenant qu’elle n’était plus à contre-jour, qu’il remarqua son visage tuméfié. Il poussa un juron vulgaire tout droit venu de chez lui et posa les feuilles sur le comptoir.

- Bordel Sarah ça va ? Tu as affronté un ours ou bien ?

Sans attendre de réponse, il lui prit délicatement le visage entre les mains et le tourna doucement vers la lumière, inspectant la lèvre fendue de sa patronne, marque irrégulière et rugueuse sur ses lèvres pulpeuses, ainsi que les bleus qui marbraient son visage et sa pommette. Un voile rougeâtre obscurcit son regard émeraude.

- Il faut régler ça rapidement. Attend, ne bouge pas.

La lâchant d’une main et sans lui laisser le temps de protester, il sortit d’une de ses besaces un petit flacon sphérique. Lorsqu’il l’ouvrit, une odeur rafraîchissante de plantes embauma l’atmosphère. Il préleva un peu du baume régénérant et du bout des doigts, le plus délicatement possible, il en appliqua d’abord sur la pommette de la rouquine, puis ses autres bleus avant de finir par lui caresser doucement et longuement la lèvre inférieure, n’hésitant pas à en remettre plusieurs couches pour faciliter la guérison. Son œuvre achevée, il l’examina d’un œil critique, vérifia qu’il n’avait rien oublié, et lui sourit.

- Tu m’as dit que tu irais faire des courses ce matin … Tu aurais pu préciser qu’il s’agissait de courses de chars et que tu allais avoir un accident ! Ou alors la vie d’armurière est plus dangereuse que ce que je pensais.

Avec un clin d’œil, il lui tendit le baume, refermé.

- Tu peux le garder, ce n’est pas compliqué d’en refaire. Bon sur ce, c’est quoi le programme patronne ?

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Blabla / Re : [Jeu] Le cadavre exquis
« le: mardi 07 juillet 2020, 14:03:09 »

Ce matin, je me lève de mauvaise humeur comme d'habitude car un cercapithèque endimanchés vient de me voler mon préservatif préféré...

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Ville-Etat de Nexus / Re : Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: dimanche 05 juillet 2020, 23:00:25 »
Le feu crépitait joyeusement dans le silence de la forêt, projetant sa lumière mouvante sur les troncs élancés tout autour des voyageurs, robe éthérée d’or et de ténèbres qui ondoyait au gré de courants d’air capricieux.

Accroupi juste à côté, Zorro épluchait les carottes qu’il avait trouvé en attendant que Yukka lui réponde. Une réponse qui lui fit hausser un sourcil. Il dévisagea la jeune femme longuement, se demandant si elle essayait de se payer sa tête ou non. L’ombre d’un sourire flottant sur les belles lèvres violettes lui apporta la réponse qu’il cherchait, faisant naître une étincelle amusée dans son regard d’émeraude.

Sans réagir, il termina de débiter les racines orangées en lamelles assez fines. Sortant un couteau de sa ceinture, il incisa légèrement la viande en plusieurs endroits et y glissa les lamelles avant de l’embrocher sur la baguette que la nunaat lui avait désigné. Ce n’était pas du grand art, mais à défaut de pouvoir faire quelque chose de plus élaboré, cette méthode lui permettrait de faire cuire le tout ensemble et d’obtenir un vague substrat de ragoût. Il déplorait en son for intérieur le manque d’aromates divers pour améliorer un peu leur repas quand Yukka sortit quatre fioles différentes de son sac. Estragon, basilic, persil et laurier. A croire qu’elle avait lu dans ses pensées ! Avec un franc sourire il la remercia et s’empara des herbes avant d’en mélanger une partie de la saupoudrer sur la viande et de les lui rendre.

- Et toi, t'as un régime particulier ? Ah, et aussi, tu as des pouvoirs, des capacités ? Enfin, des trucs qui pourraient t'être utile pour quand on atteindra les montagnes. Pas envie d'te retrouver façon glaçons là-haut, par exemple.

Surpris, Zorro releva les yeux de sa broche. Face à lui la jeune femme le dévisageait avec l’air un peu pincé de la personne qui regrette déjà d’avoir parlé. Avec son expression butée, le mercenaire la trouve étrangement attendrissante, un peu comme une enfant sauvage. Attendrissante mais aussi séduisante, avec ses yeux laiteux qui reflètent la lueur du feu, ses sourcils finement dessinés et les ombres qui hantent son visage à la peau couleur glacier.

- C'est quoi ces capacités dont t'as peur, parce que tu les maîtrises pas ? C'est histoire de savoir, d'pas être surprise durant le voyage, si tu vois c'que j'veux dire.
- Oh Yukka ? Tu te fais du souci pour moi ? C’est touchant !

Il laissa passer un instant de silence à peine troublé par le bruit des gouttes de graisse grésillant sur le feu. Une douce odeur de viande rôtie emplissait l’atmosphère, avec une touche subtile apportée par les carottes et les herbes. Un vent léger souffla, faisant bruire les feuillages. Enfin le mercenaire se décida à répondre.

- Après tout, tu as le droit de savoir. Puis comment pourrais-tu me faire confiance, si moi-même je ne t’accorde pas la mienne de confiance. Pour faire simple, tu ne risques pas de me voir transformé en glaçon. Les contrées froides, j’en ai exploré plus que ma part au cours de ma longue vie, et le froid ne m’a jamais dérangé en aucune manière. Quant à ces autres capacités …

D’abord hésitant, puis avec un peu plus d’assurance au fur et à mesure de son récit, il raconta à la nunaat les circonstances de son arrivée sur Terra. Sans entrer dans les détails, sans lui raconter toute sa vie, il lui narra les derniers évènements de sa vie. Comment il s’était retrouvé sur Terra, sans rien connaître de ce monde. Il lui parla des enfants, qui l’avait aidé, de son périple jusqu’à Nexus. Il lui parla aussi, évidemment, de son pouvoir, de sa faculté à se téléporter, qui semblait avoir disparu mais qu’il sentait encore confusément en lui. Avec des mots simples, pour ne pas s’embrouiller lui-même, il tâcha de lui expliquer comment sa capacité fonctionnait. Il lui parla de son origine, probable mélange de magie elfique, antique et démoniaque.

De fil en aiguille, emporté par le récit, il lui présenta son monde d’origine, à la fois si semblable et si différent de celui-ci. Il lui décrivit les plus beaux paysages qu’il avait vu, montagnes plus hautes que le ciel, entourée d’une mer de nuages ; océans d’un bleu si changeant, si majestueux que l’âme semblait pouvoir s’y perdre à jamais, vaste plaines et forêts profondes, abritant des ruines mystérieuses, gardiennes d’un lointain passé et des étendues de glace du Grand Nord où soufflait éternellement un vent de tempête et qui pourtant étaient habitées par des peuples nomades.
Accompagné par le fumet de la viande qui cuisait, il parla aussi des peuples qu’il avait rencontré, des Fluets, une espèce humanoïde de toute petite taille, passé maitresse dans les arts culinaires ; des elfes et des lycans, dont il était issu ; des Faunus, une race dont la nunaat était le reflet fidèle, à l’exception de la couleur de sa peau.

Initialement, il avait prévu de ne parler que brièvement, ne souhaitant pas assommer sa compagne. Son vieux défaut l’avait rattrapé, il s’était mit à parler tant et plus, ne s’interrompant que le temps de déguster son lapin à la chair croustillante, parfaitement cuit et ne manquant que d’un tout petit peu de sel. Finalement la nuit était tombée et la lune déjà haute dans le ciel lorsqu’il s’interrompit.

Le silence s’installa, étrange, pesant après cette longue période de narration. Au loin, dans la plaine, le chant des cigales s’éleva, puissant, presque violent, comme si les insectes chanteurs cherchaient à rattraper le temps que le conteur leur avait volé.
La gorge sèche, Zorro prit une gorgée dans sa gourde avant d’adresser une grimace contrite à sa compagne.

- Désolé, je ne pensais pas tant parler. Je voulais juste te répondre, et te permettre de me connaître un peu mieux. Si tu veux, pour me faire pardonner, je prends le premier tour de garde ce soir. Ca te va ?

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Dictature d'Ashnard / Re : Combats et café.
« le: samedi 27 juin 2020, 02:48:52 »
Clignant des yeux sous la lumière vive, Zorro s’avança dans l’arène, à moitié assommé par la véritable déflagration de hurlements, sifflements et autres vagissements plus ou moins articulés qui déferla en résonnant dans la cuve étroite de l’arène. Arrivé à sa position attitrée, il s’arrêta, saluant la foule du bras. Une foule dont l’attention toute entière était portée non pas sur lui mais sur son idole, la fierté de l’Arène, la célèbre Valkyrie d’Ashnard.
Abaissant son bras, inutile, le mercenaire laissa un sourire flotter sur ses lèvres. Il faut dire que son adversaire savait attirer l’attention. Juchée sur le plus énorme lion qu’il lui ai été donné de voir à ce jour, elle parcourait l’arène avec ce sens du spectacle que confère une longue habitude, sa robe noire, qui se détachait nettement sur le pelage d’or de la bête, flottant au gré du vent qui courait dans l’arène, ses griffes d’acier accrochant des reflets adamantins.

Alors qu’elle finissait son tour de piste, le demi-elfe respira profondément et sortie sa lame de son fourreau dorsal et la planta d’un bon pouce dans le sol devant lui, prête à servir, et vérifia du pouce que ses nouvelles acquisitions - un long poignard, une hachette et un jeu de lames de lancer – se trouvaient bien à leur place et glissaient facilement de leur fourreau respectif. Satisfait, il observa la jeune femme qui descendait de sa monture. Par Kahlia, qu’elle paraissait frêle à côté de cette montagne de muscles et de nerfs ! Mais l’hybride savait parfaitement que son apparence cachait une force monstrueuse dont il fallait se méfier …
La voix de la guerrière s’éleva, fraîche et à peine audible dans le brouhaha ambiant. Avec un léger hochement de tête et une expression courtoise, Zorro répondit à son salut.

- Bonjour à toi Gladiatrice ! Je te souhaite bonne chance, et que notre combat marque l’histoire de cette arène. Et puissions-nous y survivre tout deux !

Il récupéra alors son arme dans le sol et se mit en position alors qu’elle faisait de même, après avoir renvoyé son compagnon. De toute évidence, et Zorro le comprenait fort bien, elle ne voulait pas courir le risque de le voir blessé. Lentement, elle se mit à tourner autour de lui. La tension monta d’un cran et le silence se fit dans les tribunes.
Son regard d’émeraude fixé sur la jeune femme, le Loup Noir la détailla. Il avait pu voir quelques-uns de ses combats, et le dernier en particulier l’avait impressionné. Ce Zogare, cet homme-animal-machine avait semblé être un adversaire redoutable, avec toutes ses armes cachées. Elle en avait pourtant fait de la charpie, au mépris de ses propres blessures, qui avaient maintenant disparues. Elle était menue, mais vive et agile, et faisait preuve d’une force sans aucun rapport avec son aspect. En outre ses armes, ses griffes, semblaient capable de traverser la plus résistante des armures. Et ceux sans parler des capacités que la belle pouvait encore avoir en réserve ! Contre un adversaire pareil, son armure ne sauverait pas le voyageur. Ce qu’il lui fallait …

Le signal de début de l’affrontement tardait à venir, et sans doute que le commentateur, en bon maître de cérémonie, ne le donnerait pas, préférant laisser les combattants décider du rythme du combat. Alors Zorro leva son bras gauche d’un geste apaisant, replantant sa lame dans le sol.

- Je te demande un instant si tu veux bien.

Sans attendre de réponse, il fit alors un geste totalement incongru, inattendu, presque déplacé : il se déshabilla !
Ecartant les sangles qui maintenaient son plastron en place, il le fit passer par-dessus sa tête et le laissa tomber au sol avec un bruit sourd. Puis il délaissa ses bottes et les envoya rejoindre son armure dans la poussière. Il fit de même avec sa hachette et ses armes de jet. Finalement, torse et pieds nus, vêtu uniquement de son pantalon large et de ses ceintures, il se redressa et fit rouler ses épaules sous le soleil de plomb, déclenchants maintes commentaires, huées et même quelques gloussements dans la foule assemblée là. Les ignorants, il récupéra son épée et sortie son poignard de sa ceinture, le prenant en position inversé.

- Je te remercie pour ta patience.

Le combat reprit, plus intense qu’avant. Les deux adversaires se tournaient l’un autour de l’autre, chacun prenant la mesure de l’autre. Lorsque la Valkyrie faisait un pas à droite, Zorro faisait un pas à droite. Lorsqu’il se déplaçait à gauche, elle se déplaçait à gauche. Quand elle s’éloignait, il s’éloignait, quand il se rapprochait, elle se rapprochait. Tel deux fauves irradiant de force, ils dansaient dans l’arène, souples et fluides, avec une lenteur délibérée, tantôt si loin qu’ils semblaient vouloir partir, tantôt si proches que leurs armes se touchaient, provoquant un tintement cristallin. Leur regards, intenses, étaient rivés l’un à l’autre, pareillement verts, pareillement concentré, leurs souffles synchronisés. Inspiration. Expiration. Inspiration. Pas sur le côté. Expiration …

Soudain Zorro attaqua. Une attaque facile, un simple geste ascendant de son épée, de haut en bas, légèrement courbe, que Céleste pouvait facilement éviter ou dévier. Une attaque uniquement destinée à faire réagir son adversaire, à juger de ses réactions. Une attaque bégnine, mais qui suffit à perturber leur danse. Le rythme s’accéléra, bientôt ils se mirent à échanger des coups de plus en plus rapides, de plus en plus violents. Attaque. Eclair argenté. Mouvement. Arrêt. Déplacement. Encore.

La foule retenait son souffle, seul le vent osait briser le silence. Les deux combattants semblaient de force, de vitesse et d’agilité équivalente. Pour le moment, aucun n’avait réussi à toucher l’autre. Mais le combat en lui-même n’avait pas encore commencé …

Tournant autour de son adversaire, Zorro sentait son cœur battre avec force dans sa poitrine, à un rythme lent et régulier, comme sa respiration. Sa poitrine se soulevait, ses muscles jouaient sous sa peau tannée par le soleil. Dans ses veines, son sang s’échauffait lentement, bercé par une myriade de souvenirs. La chaleur lui cognait sur les épaules, à peine amortie par le vent chargé de poussières. Mais il ne la sentait pas. Tout ce qu’il sentait, tout ce qu’il ressentait, c’était la mélodie du combat, cette mélodie rougeoyante qui vous fait vous sentir plus vivant que jamais. Chaque coup échangé le faisait vibrer un peu plus haut, chaque passe d’arme, chaque feinte. Et cette attente insupportable. Aucun ne se décidait à passer réellement à l’offensive, ils se contentaient de jouer l’un avec l’autre. Mais bientôt ce jeu prendrait fin, il le sentait. La foule le voulait. Il le voulait. Et, il en était certain, elle le voulait aussi. Personne ne peut supporter cette tension animale indéfiniment. Le sang devait couler !

Et il coula !
D’un geste flamboyant, Céleste attaqua de nouveau le mercenaire. Il évita le premier assaut mais ne recula pas suffisamment pour le second. L’une des griffes de la guerrière lui frôla le visage, lui entaillant la pommette. Une goutte vermeille s’éleva dans les airs avant de se perdre dans le sable. L’hybride répliqua aussitôt. Profitant de l’ouverture dans la garde de son adversaire, il plongea sous son bras et lui percuta le ventre de la pointe du coude, avec assez de force pour la faire reculer. Il poussa son avantage, poursuivant son enchainement. Une pirouette, en appuie sur un pied, il pivota sur lui-même, de la gauche vers la droite, l’autre pied tendu dans l’objectif de lui faucher les jambes. Dans le même geste, il brandit son poignard, la lame dans le prolongement de son bras, visant le visage de la jeune femme, l’autre lame protégeant son buste d’une éventuelle contre-attaque. Que l’une de ses attaques portent, même au mauvais endroit, ou non, il comptait continuer son mouvement et attaquer cette fois avec son épée dans un vif mouvement de l’épaule au bassin, avant de battre en retraite d’un bond en arrière. Si l’occasion se présentait, il transformerait son bond en salto arrière pour tenter de heurter du talon le menton de la Valkyrie. Dans le cas contraire, il se contenterait d’atterrir un peu plus loin, jambes fléchies, prêt à sauter de côté ou à parer une riposte. Même si, autant que possible, il tâcherait de ne pas coincer ses lames entre les griffes de son opposante. Il serait alors trop facile pour elle de les briser.

Le combat avait enfin réellement commencé. Et il ne s’achèverait que sur la défaite de l’un des deux adversaires. Zorro espérait seulement que, peu importe qui gagne, ils s’en sortiraient tout deux vivant. Il répugnait réellement à tuer un adversaire. Cela était peut-être sa plus grande faiblesse, y compris en temps de guerre ; à part les créatures purement maléfiques qui ne souhaitaient que le carnage et la destruction, il ne portait de coups fatals que lorsqu’il n’avait absolument plus le choix.

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