Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Hadrian Kensley

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Au moins, elle n'était pas bien insistante sur le truc de la culotte, et elle avait commencé à se faire plaisir sur son membre, dans un rythme assez étrange et inconsistant, parfois lent, d'autres fois plus intense et vigoureux. Elle réitéra son défi, demandant qu'il lui fasse perdre la tête, et le vampire contint un sourire sinistre.

« Je pense que vous allez réussir à me faire perdre la tête. En fait, je vous mets carrément au défi de me faire perdre la tête !
-Judicieux choix de mot, mademoiselle Verrières.

Devant une telle provocation, il n'était pas dans ses habitudes de rester sans rien dire, et donc, il se fit un plaisir de répondre à ses attentes. Sans user d'un support, par la seule force de ses jambes, le vampire se releva en maintenant la jeune femme bien empalée sur sa verge, ses mains se glissant sous ses fesses et ouvrant bien largement l'ouverture de sa combinaison, retroussant la combinaison en remontant sur ses jambes jusqu'à ce que la jeune femme soit forcée de tenir les genoux fléchis dans une position qui la mettait facilement vulnérable.

Lui plaquant le dos contre le mur de dalles froides, les mains la soutenant par ses fesses désormais complètement nues, le vampire commença un rythme vigoureux de va-et-viens profonds et sans merci. Le membre du vampire, à son ordre, se gonfla davantage, gagnant encore un peu en longueur et en volume, ce qui lui permit d'entrer bien profondément en elle, heurtant de sa verge nue le col utérin de la jeune femme à plusieurs reprises, bien qu'il resta bien prudent de ne pas chercher à lui faire du mal. Après une bonne minute de ce traitement, le vampire releva une main et, comme elle le lui avait suggéré, il lui empoigna sa jolie chevelure, la forçant à regarder vers lui et plaqua sur ses lèvres un baiser sauvage, sa langue s'enfonçant dans la bouche de sa jeune subordonnée qui devait maintenant subir diverses sensations sur l'intégralité de son corps, combinant le ramonage de son sexe par un membre viril, ses cheveux qui étaient tirés, et surtout le torse de l'homme pressé contre sa combinaison de latex.

D'ailleurs, parlant de torse, après quelques secondes de besogne, le vampire se recula un peu, soutenant son amante en la calant bien comme il le fallait contre le mur à l'aide seule de son bassin pour libérer ses mains. Lentement, le vampire retira son veston, sa cravate et sa chemise pour les jeter sur le comptoir. Entre ses jambes fléchies, la jeune Lissandre pouvait désormais admirer le torse à la fois musculeux mais harmonieux de son chef, avant que celui-ci ne revienne à l'assaut, venant la prendre par les fesses histoire de pouvoir mieux la soulever et l'abattre sur le membre qui était resté quelques odieuses secondes immobile en elle, la ramonant de plus belle, avec les yeux du vampire qui la fixait droit dans les siens, sans le moindre signe qu'il allait se fatiguer facilement.

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"Vous devriez garder vos deux mains. Vous pourriez vous en servir pour jouer avec ma combinaison ou pour me retenir si vous réussissez à me procurer du désir telle que j’en perdrais le contrôle de mon corps pendant quelques instants.
-Est-ce un défi?

Le vampire ressentait une étrange stimulation malgré son naturel détaché et désinvolte; il adorait les défis, simplement parce que cela le poussait à aller un peu plus loin. Il était ainsi depuis des années, et même de son vivant, pendant ses jeunes années d'école, il ne se contentait pas seulement de réussir, il voulait écraser toutes les compétitions. Autant dans les sports qu'au niveau académique, Hadrian avait recherché à démontrer qu'aucun défi n'était au dessus de ses capacités. Cela ne voulait évidemment pas dire qu'il était parfait, bien au contraire; il n'avait jamais eu un grand nombre d'amis, et bien qu'il soit à l'aise socialement, il lui arrivait parfois de manquer de délicatesse.

La main de la jeune femme se referma sur son sexe bien tendu, et elle s'amusa à le narguer, frottant son gland gorgé de sang contre ses lèvres intimes, tournant autour du pot, probablement pour voir quelle réaction il aurait. Et comme Hadrian était bon joueur, il laissa sa respiration accélérer de quelque peu, comme pour montrer une impatience et une légère frustration bien contenue. Il se demanda si un homme normale se serait contenté de lui agripper les hanches et de l'empaler comme une brute sur sa verge ne serait-ce que pour la punir de jouer ainsi avec ses nerfs, mais il n'allait quand même pas se risquer à adopter un comportement qui pourrait être interprété comme de la violence.

Il ne put retenir un haussement des sourcils lorsqu'elle s'éloigna de lui pour aller récupérer son bijou. Elle revint relativement vite, en lui montrant une culotte. C'était celle de la serveuse. Eh bien. Finalement, il ne semblait pas avoir retenu quel était la toilette qu'il avait utilisé plus tôt, parce qu'il avait espéré éviter cela, mais Lissandre ne semblait pas le moins du monde inconfortable. Peut-être qu'elle n'avait toujours pas réalisé qu'il s'était absenté plus tôt. Elle lui demanda si elle pouvait ranger son bijou d'anus dans sa veste. Malgré son comportement un brin lascif, Hadrian portait un soin à son apparence et avait un profond respect pour ses habits. Cependant, il devait reconnaitre que la jeune femme n'avait pas les poches nécessaires pour le conserver. Il prit donc l'objet d'une main, avant de l'enrober du mouchoir qu'il portait toujours dans la poche de son veston, et il le rangea dans sa poche.

"Je ne suis pas sûr qu'il soit bien hygiénique pour vous de porter la culotte d'une étrangère, surtout si vous l'avez trouvé dans les poubelles d'une toilette plus ou moins publique, Lissandre."

Même dans cette situation, le vampire gardait une certaine raison, et il n'avait pas tort; il y avait nombres de maladies qui pouvaient être transmises si l'on portait la culotte de quelqu'un d'autre. Pas que la serveuse ait une maladie, mais même en ce cas, le vampire ne pouvait pas les porter ou les transmettre, mais cela restait que ses sous-vêtements le pouvaient, potentiellement, et qu'il était plutôt certain que la jeune femme n'était pas bête, et assurément pas assez pour enfiler quelque chose qui puisse la mettre en danger.

D'une main, le vampire lui enleva la culotte des mains et la mit sur le coin du lavabo, puis reporta son attention sur elle, ses doigts se glissant sur les cuisses de la jeune femme, ses hanches, puis il les posa sur ses fesses pour les masser au travers du latex, la manipulant doucement et frottant le gland de son membre contre l'entrée de son intimité, la menacant un moment de la prendre soudainement, mais il fit mine de se raviser, glissant ses doigts dans le dos de la jeune femme. Les doigts de la main droite du vampire s'emparèrent doucement de ses cheveux, et il lui fit balancer la tête vers l'arrière, l'autre main venant rouler le col de sa combinaison pour dévoiler son cou, et lentement, il vint lui mordiller et lui lécher le cou. Ses crocs s'enfoncèrent dans sa peau, sans la moindre douleur, faisant perler légèrement quelques gouttelettes de sang que le vampire lapa rapidement, faisant également disparaître les trous. Ce n'était pas le Baiser, à proprement parler, mais même s'il ne plantait pas ses dents dans sa nuque, il produisait toujours cette substance électrisante qui procurait un plaisir immense à sa victime. Ce n'était pas l'usage le plus traditionnel de ses capacités, mais qui allait lui dire ça? Sa main se posa alors de nouveau sur les hanches de la jeune femme et l'attira lentement contre son gland, lui-même cette fois réellement attisé; le sang avait cet effet très aphrodisiaque sur lui, et maintenant, il avait une envie folle de la baiser, et de goûter son sang de nouveau.

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"Normalement, c’est moi qui joues avec et qui met mon partenaire au supplice! Mmm !"
"Vous trouverez chez moi un homme qui n'aime pas simplement regarder, Lissandre."

Il continua donc de faire coulisser le bijou, le retirant presque à un instant, simplement pour mieux le renfoncer dans son petit trou, avant de recommencer, avec la patience typique des vampires; il n'était pas pressé, il avait tout le temps du monde pour la combler, ou la rendre folle. Lorsque leurs mains se joignirent, le vampire n'eut qu'un sourire, alors que d'un mouvement, il retira lentement l'objet de l'anus de sa compagne, puis le réinséra, dans un mouvement lent, répétitif mais bien embrasant pour cette jeune femme qui semblait, au final, bien apprécier.

Elle s'arracha bien vite à ses caresses, le laissant un peu perplexe dans ses mouvements, alors qu'elle lui expliquait encore ses idées de scénario. Définitivement, elle n'arrêtait jamais de faire travailler son cerveau, continuant de faire des comparatifs entre ce qu'ils faisaient en ce moment et ce qu'elle pourrait mettre dans sa série.

Comme à son habitude, le vampire ne lui opposa aucune critique, se contentant de l'écouter alors qu'elle se relançait elle-même sur le sujet. L'idée ne manquait pas d'un intérêt, mais il devait avouer qu'un homme normal, dans la situation qu'elle décrivait, ne pourrait retenir bien longtemps sa frustration s'il était laissé ainsi.

Elle avoua alors qu'elle préférait avoir un contact visuel à ce moment-là, et espérait que le vampire prendrait place sur la cuvette pour qu'elle puisse le chevaucher. L'idée était simple, si un peu inconfortable puisque le vampire détestait le symbolisme même de la cuvette, puisqu'un être aussi supérieur que lui-même ne s'en servait jamais car son corps n'éliminait plus les toxines et les déchets de sa nourriture; il ne consommait, après tout, que du sang.

Cependant, il était curieux de voir où l'esprit de la jeune femme allait le mener, donc, il se redressa lentement sur ses jambes. D'un geste de la main, il abaissa le couvert de la cuvette pour pouvoir s'asseoir dessus, sa verge pointant fierement vers le ciel, alors qu'il prenait la main de la jeune femme et la ramenait plus près.

Une fois installé, il glissa une main entre les cuisses de la jeune femme et, très lentement, retira son bijou d'anus, qu'il déposa calmement dans le lavabo à leur droite.

La main retourna alors à l'exploration de la jeune femme, l'attirant alors sur lui, en position assise, alors qu'une main glissée derrière elle profitait de l'espace qu'il laissait entre ses jambes pour venir caresser les fesses de Lissandre, venant bien vite insérer un doigt, puis un deuxième, dans son fondement, venant remplacer le sex-toy, ses lèvres venant chercher les siennes pour l'embrasser avec la fougue d'un amant passionné.

Comme elle semblait vouloir lui montrer ce don elle était capable, le vampire ne se montrait pas nécessairement contraignant ou contrôlant; elle avait encore ses propres envies, et il se demandait jusqu'où allait son esprit dépravé de jeune humaine.

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'Est-ce que les vampires peuvent ressentir de l'excitation sexuelle?' Ce serait assurément une excellente question. La réponse était oui, ils le pouvaient. En fait, ils pouvaient avoir n'importe quelle fonction vitale, mais contrairement aux humains, en raison de l'extase procuré par le Baiser, ils n'atteignaient pas vraiment l'orgasme. Surtout les femmes vampires qui devaient trouver une manière ou une autre de mêler du lubrifiant dans cette histoire. Dans le cas des hommes, tout simplement, ils n'atteignaient par l'orgasme, simplement parce que comme tous leurs fluides étaient remplacés par du sang, certaines femmes, ou hommes, pourraient être franchement et justement paniqués à la vue de ce liquide jaillissant de leurs orifices.

Enfin, après, Hadrian était non seulement un vampire, un suceur de sang, un homme d'affaire, mais il était également un formidable acteur. Il était simple pour un vampire de manipuler le sang dans son propre corps, aussi s'empressa-t-il de rediriger le sang vers son sexe lorsque la jeune femme s'affaire sur son pantalon; après tout, elle se présentait ainsi devant lui, désirable à souhait, et le baignait de sous-entendus et de promesses depuis leur rencontre, il aurait donc été très impoli pour un homme normal de ne pas au moins bander fermement.

Comme il ne suait pas, qu'il ne produisait aucune odeur notable, peut-être que la jeune femme trouverait surprenant qu'il n'ait pas une odeur plus prononcée, ne serait-ce que parce qu'il portait un pantalon toute la journée. Ou alors, tout simplement, Hadrian se disait qu'elle croirait qu'il avait simplement une hygiène irréprochable, ce qu'il avait, et qu'il avait peut-être pris une douche au bureau. C'était commun, après tout, d'avoir une salle de bain privée au travail lorsqu'on était PDG… enfin, non, mais ca ne surprendrait personne, en tout cas.

Lorsque Lissandre débuta sa fellation, le Vampire étira un sourire pour elle, la regardant dans ces jolis yeux, posant sa main sur la nuque de la jeune femme pour lui montrer un peu le "plaisir" qu'il prenait à sa fellation. S'il jouait la comédie ou non, il y était tellement habitué que cela ne devait pas ressembler à grand-chose. Cependant, les hommes aimaient se faire sucer, donc, Hadrian agissait exactement en accord avec ce principe, sans exagérer, bien sûr.

Elle recula alors un moment pour l'informer qu'elle ne portait aucune culotte et lui expliquer le fonctionnement de sa combinaison de latex, s'attirant un nouveau sourire amusé de son partenaire; il savait comment cela fonctionnait. Si seulement elle savait à quel point il était plus âgé qu'elle. Il la laissa s'amuser quelques instants avec son membre, avant d'y mettre fin à son tour.

"Eh bien, à une telle invitation…"

Il la tourna dos à lui, avant de poser une main sur sa nuque et la pousser doucement, sans violence, pour l'emmener à se pencher et à arquer le dos, afin de relever ses fesses, avant que le vampire ne glisse ses grandes mains sur les seins de la jeune adulte, massant sa poitrine à travers le latex, puis il se mit à genoux derrière elle, lui écartant bien les jambes. Il fit lentement glisser la fermeture éclaire pour l'ouvrir jusqu'à dévoiler son intimité et son bijou d'anus. Sans la faire trop patienter, il glissa sa langue sur son intimité offerte, caressant ses grandes lèvres et son clitoris. Les mains du vampire malaxèrent, entretemps, ses jolies fesses charnues, avant de taquiner son anus en tirant légèrement sur le bijou, puis le faisant remuer en elle. Ca lui apprendra à en porter un.

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La patience était un jeu auquel Hadrian était rompu et un avide pratiquant; il ne faisait que rarement les choses en se pressant, parce que cela laissait place à l'erreur. L'entièreté de sa non-vie, jusqu'à un certain degré, avait été planifié et judicieusement préparé, que ce soit par lui ou par son mentor, bien que ce dernier s'imaginât assurément qu'il en ferait partie, avant que la folie ne consume son esprit et qu'il ne devienne qu'un mauvais souvenir. Parfois, dans ce grand plan qu'il avait préparé pour lui-même, il y avait de petits espaces libres où il pouvait insérer des paramètres variables, aléatoires, encore à découvrir, pour éliminer la monotonie de la non-vie. Et en ce moment, Lissandre était un de ces paramètres.

Les voilà dans la salle de bain. Peut-être même la même dans laquelle il avait fait eu son déjeuner un peu plus tôt. Et elle se jetait contre lui, posant ses lèvres de jeune femme contre les siennes. Elle semblait encore timide, incertaine, donc le Vampire glissa ses mains sur la peau de latex, partant de ses flancs jusqu'à ses hanches puis elles se refermèrent sur les fesses 'nues' de l'amatrice de latex.

Le vampire n'avait pas vraiment de gêne, et il devait admettre qu'il serait normal pour un homme, surtout un humain, de se sentir excité par la situation, aussi inopinée soit-elle. Les mains expérimentèrent le latex, malaxant les fesses de la jeune directrice sans montrer trop de vigueur.

Une main quitta alors les fesses pour remonter, sans briser le contact avec cette seconde peau, et caresser la poitrine aux tétons si visibles à travers le matériau moulant. La main massa doucement la poitrine, et pinça délicatement le téton durci, alors que le vampire pressait le corps de la jeune femme contre le sien.

"Eh bien, ce serait bien la première fois que je laisse ma secrétaire me trainer dans les toilettes, dit-il sur un ton amusé. Normalement, c'est dans mon bureau."

Enfin, cela était un mensonge. Normalement, les secrétaires étaient hors de question. Lissandre était une exception, dans le sens où l'essentiel de son travail était de créer des scénarios axés sur l'érotisme, peut-être même la perversion qui se cachait dans la nature humaine, et de fait, le fantasme de la baise dans les toilettes restait un classique, sinon un peu cliché, mais qui avait aussi son intérêt, car les participants pourraient risqué d'être surpris à tout moment, justifiant qu'ils se dépêchent ou, au contraire, qu'ils fassent durer le plaisir alors qu'un visiteur s'aventurait dans le cabinet d'à côté.

C'est alors que, soudainement, la jeune femme se prit d'un élan de la nature qui lui rappela son besoin d'utiliser les toilettes. Ah, ces humains et leurs besoins de base. Toujours prêt à mettre en pause toute tentative d'érotisme. Mais après, était-ce bien grave? Surement pas. Le Vampire la laissa donc prendre place sur la cuvette, se tenant bien droit devant elle. Elle lui demanda s'il serait dérangé. Il la regarda, de cette position de puissance, avant de se pencher sur elle.

"Vous pouvez vous sentir tout à fait à l'aise."

Et il se redressa devant elle, et alors qu'elle se relâchait et urinait dans ce son si bruyant et distinctif, l'homme restait bien droit. Était-il amateur de ce genre de choses? Pas nécessairement. Est-ce que cela allait l'empêcher de faire genre? Pas du tout. Alors que sa jolie compagne vidait sa vessie, le vampire restait calme, à l'observer sans vergogne ou gêne. Devant elle, il manifestait une érection naissante dans son pantalon, formant une bosse conséquente. Sans être armé de ces verges massives que l'on pouvait percevoir dans les hentai ou dans certains films érotiques qui offraient au public ces gens aux membres disproportionnés, le sexe d'Hadrian convenait parfaitement à sa taille.

Enfin, tout cela restait tout de même à découvrir pour la jeune femme dont le latex ne laissait, pour sa part, que peu de place à l'imagination, pas que ce vampire aie grand chose à faire pour imaginer ce qui se trouvait en dessous de vêtements.

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"Oui, j’ai eu une idée. Mais je me demande si je devrais la partager avec vous."
-Ah? Et pourquoi donc?"

Il sentit le pied de la jeune femme venir taquiner sa jambe, démontrant que la première fois n'était pas un accident, et qu'elle était réceptive à son propre jeu. Il n'était plus complètement humain, donc certaines subtilités avaient besoin d'être un peu moins subtile pour qu'il en capte la portée.

"Je me demande car vous pourriez imaginer des choses. Il se pourrait qu’elles soient totalement fausses. Mais il se pourrait aussi que j’en ai envie. Pour être sincère, j’hésite encore mais il est évident que je ne suis pas aveugle à votre charme."

Au moins, elle était directe… enfin, beaucoup plus directe que ce dont il avait l'habitude. La plupart des femmes qui avaient le malheur d'expérimenter son pouvoir avaient deux options; soient embrasser complètement leur pulsion soudaine et inexpliquée ou les refouler de toutes leurs forces. Dans le cas de Lissandre, elle ne semblait tomber dans aucune des catégories, car elle ne lui avait pas arraché ses vêtements dans le bureau, et elle semblait encore contrôler ses sens et ses réponses.

D'autant plus qu'elle se lança de nouveau dans un long discours, parlant d'une trame double, et en bon supérieur, il l'écouta avec grande patience, car Hadrian n'était rien s'il n'était pas au moins un bon chef, et les bons chefs, ils écoutaient quand leurs subordonnés, surtout quand, comme lui, ils allaient devoir investir du temps et de l'argent dans leurs projets, et que s'il ignorait la jeune femme, il pourrait, éventuellement, perdre son intérêt, et il n'était pas bon pour lui de laisser ce genre de choses arriver; cela menait rapidement à de la dissatisfaction et, éventuellement, la fin de toute coopération.

Cependant, il restait que Lissandre semblait prise d'une soudaine envie et lui offrit de poursuivre la conversation dans les toilettes. Il crut, pendant un court instant, qu'elle avait flairé la combine; qu'elle avait compris qu'il était arrivé quelque chose à la serveuse et qu'il n'avait pas été assez prudent, mais il chassa rapidement cette pensée de son esprit. Non, se dit-il, il y avait de multiples raisons pour lesquels la serveuse aurait pris une pause, quitte à se faire relayer par un autre employé. Après tout, elle aurait très bien pu être viré.

Du coup, il n'était pas complètement sûr quelle envie dévorait ainsi la jeune femme; l'envie d'utiliser les toilettes, l'envie de parler en toute intimité ou celle qu'elle semblait garder dans un coin de sa tête, comme une obsession qui tardait à germer dans son esprit. Et puis, ce serait le moment idéal pour au moins s'assurer de sa loyauté. Il n'avait pas besoin de beaucoup de temps, après tout.

Il se releva lentement de son siège, puis offrit à la jeune demoiselle un sourire amical, avant de lui offrir galamment une main pour l'aider à se lever. Il déposa l'argent de la commande sur la table, sans même attendre la facture; il savait calculer mieux que n'importe quel humain ou machine, donc il savait exactement combien il devait donner, incluant un généreux pourboire pour le serveur.

Le Tremere escorta donc la jeune femme vers la salle de bain, non sans forcer d'un regard un nombre de personnes à détourner les yeux et oublier la vue; bien qu'il se mêle régulièrement à la haute société pour diverses raisons, il n'aimait pas nécessairement l'attention, et il consacrait énormément de ses ressources pour éviter scandales et infiltrations dans toutes les sphères de sa vie, hormis dans son domicile; sa fille savait exactement quoi faire des intrus qui n'avaient pas une invitation officielle, et comme il n'oubliait jamais de la prévenir, chaque visiteur imprévu était à risque de finir dans l'estomac de la petite vampirette, et son corps serait retrouvé quelques années plus tard, voire jamais, au fond d'une rivière.

Une fois dans les toilettes, évitant bien sûr de s'enfermer dans celle avec la jeune servante encore en train de se remettre de ses émotions et de ses pulsions, il regarda la jeune femme et lui étira un sourire.

"Alors, je vous écoute."

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"Quant à me séduire ? Ne serait-ce pas là un jeu dangereux entre une employée et son patron ? Je dirais même que ça ressemblerait à un scénario typique de film X, qu’en dites-vous ?
-Mhm, approuva le vampire en prenant une autre gorgée de saké.

Sentant le pied de Lissandre effleurer sa jambe, le vampire eut comme un petit rire mental devant ce comportement. En bon camarade de jeu, le vampire se permit de laisser son propre pied remonter le long du mollet couvert de latex de la jeune femme jusqu'à la mi-cuisse, mais se retira aussi prestement. Hadrian n'était rien sinon un bon partenaire de jeu.

-Je dirais même qu'il s'agirait d'un cliché et…

Voyant que la jeune femme était partie en pleine pensée, le vampire y trouva le meilleur moment pour s'éclipser quelques minutes et s'excusa, sous prétexte de devoir emprunter les cabinets. Il regarda alors la serveuse et lui fit un petit signe discret de la tête, l'invitant à le suivre, ce qu'elle fit sans grand égard pour son poste. Il ne la laisserait certainement pas perdre son moyen de subsistance, surtout qu'elle allait bientôt devoir manger un peu plus qu'à l'habitude. En digne grand restaurant, les salles de toilettes étaient complètement indépendantes les unes des autres, et d'une propreté irréprochable. Dès qu'ils furent seuls, la jeune serveuse se jeta dans les bras du vampire, comme si elle ne demandait qu'à se faire agresser. Tel était l'effet monstre que le vampire avait sur les humains normaux. Fiou. Il était sur le point de croire qu'il avait perdu les talents des Ventrues. La jeune femme glissa rapidement sa main dans le pantalon du vampire, avant de prestement retirer le sien. Sans attendre un instant, le vampire lui donna ce qu'elle réclamait et la prit là, maintenant, dans les toilettes de son bureau, et alors qu'elle approchait de l'orgasme, le vampire en profita pour enfoncer délicatement ses crocs dans la nuque de sa victime et, sans hésitation, s'abreuva de son sang à grande gorgées, ne la relâchant qu'une fois avoir drainé suffisamment du liquide de vie pour refaire ses réserves, mais sans mettre la vie de la jeune femme en danger.

L'esprit humain ne pouvait pas vraiment comprendre ce qu'était le Baiser. Un humain lambda ne verrait probablement rien de plus qu'un baiser prolongé, voir un suçon, car la plupart des vampires étaient très habiles à cacher leurs crocs, surtout que rien ne forçait un de ses semblables à s'abreuver au cou. C'était simplement la méthode la plus classique et la plus rapide de se satisfaire. Dans le cas d'Hadrian, sa méthode favorite pour les femmes était de leur entailler discrètement la langue avec les dents et de boire tranquillement au fur des baisers. Enfin, pas cette fois; là, il avait besoin de se faire tout ça rapidement. Pour la jeune femme, ce baiser lui accordait la même sensation de pure extase que le plus puissant des orgasmes qu'elle n'eut jamais connus. Il y avait une raison pourquoi certains devenaient parfaitement accrocs au baiser; son effet était si exaltant et si puissant qu'ils en devenaient dépendants. Enfin, ça, c'était quand le vampire leur accordait le droit de se souvenir de cette rencontre. La plupart du temps, comme dans cette situation très précise, la jeune femme se rappellerait un baiser au cou, d'une baise soudaine et intense, mais ni du visage de son amant ni de cette morsure.

Une fois satisfait, Hadrian lécha la blessure pour s'assurer de ne laisser aucune trace et s'excusa pour la culotte de la jeune femme; celle-ci semblait avoir mystérieusement disparu. Un petit tour de passe-passe; en fait, elle était simplement dans la poubelle. Malgré son manque d'expression et son esprit analytique, il n'était pas détaché de son humanité au point de manquer une opportunité de faire preuve d'espièglerie.

Il retourna donc dans la salle à manger pour y trouver sa compagne, à peine remise de son voyage au pays des rêves éveillés. Elle demanda alors si elle avait raté quelque chose, et le Cainite étira un sourire rassurant.

"Non non. Je crois que notre serveuse a eu un malaise. Notre nourriture ne devrait pas… oh, la voilà."

Et comme il parlait, un homme s'approcha et déposa prestement la nourriture devant les deux clients, avant de s'en aller rapidement, évitant à tout prix de regarder la jeune femme; décidément, le latex ne le laissait pas indifférent.

Le vampire entama donc son repas, non sans une certaine tension au niveau de ce qui restait de son 'estomac'. Il eut, un moment, une prière, alors qu'il faisait entrer dans sa bouche ces immondices que les humains appelaient 'nourriture'. Certes, il fut humain, à une époque, et il aurait probablement adoré ce qu'il venait de mettre dans sa bouche et se forcer à avaler, mais en tant que vampire, le seigneur de la nuit trouvait que ce goût était immonde comparativement au délice qu'était le sang. Pour chaque vampire, le sang était le pinacle de la cuisine, son goût variant selon le vampire pour représenter ce qu'il aimerait le plus au monde, ne serait-ce que pour le motiver à se nourrir même si certains trouvaient le simple geste de se nourrir d'un être vivant parfaitement insupportable.

Pour être honnête, le vampire n'avait aucune affection pour le genre humain en soi. Les humains, comme les vampires, étaient des créatures capables des plus grands vices et des plus grandes réussites, mais comme le monde ne s'intéressait pas aux bienfaiteurs et que le bien était rarement payant, la plupart se tournaient vers le crime, la drogue, la violence. Le monde, tel que le vampire le voyait, n'était pas aussi rose et joyeux que le latex qui couvrait la peau de sa partenaire. C'était un monde sombre, où chaque geste pourrait causer un incident qui, plus tard, causerait la mort de plusieurs innocents.

Enfin. Tout cela était bien loin des pensées du Cainite.

Après s'être gavé, faute d'un meilleur terme pour décrire cet effort surhumain pour absorber cette nourriture abjecte, le vampire leva la tête vers sa compagne pour voir si elle appréciait son repas.

"Sinon, vous sembliez avoir une idée. Je peux vous aider? À la rigueur vous inspirer?"

Il dit la dernière phrase avec un sourire mi-provocateur, mi-sincère.

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Alors que bien des hommes auraient soit été très excités par les explications de la jeune femme, d'autres auraient probablement cru avoir affaire à une de ces nymphomanes qui agressaient les hommes d'affaire pour leur soutirer des avantages avec une bonne baise et l'auraient mise hors de la limousine aussi rapidement que possible, peut-être même à coup de pied, mais Hadrian, lui, l'écoutait avec attention. Il ne la jugeait aucunement, ni ne condamnait la candeur de la jeune femme à son égard; peut-être était-elle très naïve, possiblement stupide, mais quelque chose en lui disait qu'elle était peut-être beaucoup plus lucide qu'elle ne le laissait croire. Elle était loin d'être une conne, pour ainsi dire; elle savait exactement ce qu'elle voulait. Elle n'aimait pas sa peau d'origine? Eh bien, elle la couvre de latex. Elle a besoin de stimulation pour écrire ses œuvres pornographiques? Sa muse est un godemichet bien profondément inséré dans sa voie anale, et pour être franc, autant cela pourrait paraître surréaliste, autant le vampire pouvait comprendre la logique derrière ces actes. Elle était prête à coucher avec un parfait étranger si cela était sur la table de négociation pour décrocher le poste de ses rêves. Il y avait quelque chose d'admirable à cela; ces humains étaient près à donner de leur personne, pratiquement dans le sens littéraire de la chose, pour atteindre leurs ambitions. Une chose qu'il était capable d'admirer. Comme toute réponse à ce discours, le Vampire étira simplement un sourire et hocha de la tête.

Le Ryu Ichiraku était un établissement fort luxueux. Non content d'offrir des tables en bois, complètement artisanale, il y régnait l'ambiance habituelle des grands restaurants; un bar centrale offrant aux clients des apéritifs et autres alcools de leur choix, des serveurs et serveuses à l'apparence fort avantageuse, une clientèle composée presque uniquement d'hommes d'affaires, japonais ou étrangers, habillé avec une classe certaine. Si on portait attention, on dénotait évidemment la présence de Yakuzas, qui étaient facilement identifiables puisque certains avaient certains doigts manquants, et avaient également une attitude plus flamboyante que celle des autres clients.

Même Hadrian semblait un brin différent. Passant une main dans sa crinière noire et la ramenant légèrement vers l'arrière, dévoilant l'entièreté de son visage charismatique, il était maintenant clair qu'il était très jeune; à peine plus vieux, en apparence, qu'elle-même. Avec assurance et un sourire des plus charmeurs, il regarda le menu, avant de regarder de nouveau sa partenaire, qui semblait s'interroger sur les ramen-burgers. Lui-même n'y avait jamais goûté, d'autant qu'il n'y avait pas tant de restaurants japonais dans son quartier de Detroit à la base, et qu'il avait ensuite perdu la capacité de savourer quoi que ce soit d'autres que le sang.

Néanmoins, réciproquement, le vampire leva son verre à la jeune femme et en prit une gorgée. Instantanément, dès que l'alcool toucha sa langue, il ne put que comparer ce goût à celui des immondices liquides qui coulaient au fond des sacs à ordure. Le simple fait de déglutir cette abomination aurait suffit à un vampire normal de vomir immédiatement ce qu'il venait de consommer, mais Hadrian n'était pas n'importe quel vampire; avec un peu de concentration et un effort de volonté, il put avaler le liquide, et ce sans montrer le moindre signe de dégoût. Au contraire, il choisit de montrer une moue satisfaite, avant de déposer le petit verre, et de regarder la serveuse, qui ne cessait de l'observer avec une fascination qu'il aurait été impossible de ne pas remarquer. Il commanda alors un bol de ramen. Pas le plus dispendieux, mais sur la liste des prix, peut-être le quatrième? Simplement pour ne pas paraître comme un gosse de riche incapable d'apprécier un truc à moins qu'il ne soit hors de prix. Lorsque la servante reçut la commande de la femme en rose, elle s'excusa, non sans lui lancer un dernier regard par-dessus son épaule. Sans être un Ventrue incapable de se nourrir de ce qui lui était nécessaire pour survivre, le Tremere avait tout de même un faible pour les jeunes femmes. Si Lissandre n'était pas promise de devenir une de ses partenaires d'affaire, il en aurait peut-être fait son prochain repas. Il lui adressa un sourire, réussissant à lui accorder un plaisir coupable de ce simple geste, avant de retourner les yeux vers Lissandre.

Elle mentionna alors que le saké lui montait rapidement à la tête. Intéressant. Enfin, au moins un peu moins intéressant que l'accusation qui suivit. Lui? Se servir de l'alcool pour abaisser les défenses de la jeune femme? Cette simple idée le fit sourire plus franchement.

"Venant de la femme prête à abaisser les miennes en m'offrant ses délices, c'est d'un riche, très chère", dit-il avec un sourire amusé.

Il se pencha vers elle, par-dessus la table, la regardant de nouveau dans ses jolis yeux.

"Vous êtes belle, intelligente, et fonceuse. Je doute que je puisse vous séduire aussi simplement que la serveuse qui, présentement, ne cesse de me jeter des coups d'œil."

Et Lissandre pouvait confirmer; par-dessus l'épaule du vampire, attendant près des cuisines, la jeune serveuse semblait avoir tout le mal du monde à décrocher son regard de l'homme. Malgré son apparente réserve et absolu contrôle de lui-même, il irradiait de cet homme une puissance primale et indomptée; la Bête en lui dégageait une intense aura, qui générait l'intérêt des faibles d'esprit. Pour le moment, la jeune amatrice de latex semblait ne pas y être sensible, mais le vampire sentait en elle un intérêt. Pas le même que cette serveuse, et pas au même degré, mais il se doutait qu'elle avait flairé quelque chose. Sinon, elle n'aurait pas résisté à son usage de la Domination mentale; elle serait en ce moment même en train de se masturber furieusement dans son bureau en le suppliant de la prendre. Et cela suffisait à attiser le plaisir du Tremere; rien de tel qu'un défi pour donner l'eau à la bouche d'un homme aussi habitué à avoir ce qu'il désirait d'un seul coup d'œil.

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Elle accepta de se joindre à lui pour le lunch. Elle lui parla de nouilles, ce qui lui rappela que les mortels japonais adoraient les nouilles. Heureusement, Seikusu était une grande métropole, et donc Hadrian pourrait assurément trouver un restaurant de ramens qui convenaient à son style de vie apparent. Il regarda de nouveau son téléphone et se mit à écrire, recherchant un bon restaurant pour ce premier goûter de travail. Après quelques secondes de silence, il se tourna vers la jeune femme, montrant son téléphone, sur lequel l'application Google Maps avait été lancée, avec une estimation de 24 minutes.

"Nous mangerons donc ramen; j'ai appris que la meilleure manière de ne jamais être déçu, c'est de ne jamais opter pour une surprise avant de connaître l'autre. Nous aurons largement le temps de parler, de toute façon; le restaurant est de l'autre côté du pont. Vingt minutes en voiture."

Il envoya rapidement un texto à sa Goule, histoire qu'elle s'empresse de venir le rejoindre avec la limousine à l'entrée, avant d'inviter la jeune demoiselle à le suivre. Elle lui parla immédiatement de ses idées, et il l'écouta attentivement. Elle lui parla d'un concept de télévisions mêlant la mort à l'acte sexuel. Il songea que tant que c'était joué habilement, ils éviteraient les plaintes et les accusations que la série s'adressait à des nécrophiles ou des amateurs de gore. Ce qui lui intéressait dans son idée était que l'audimat aurait un pouvoir de choix. C'était une idée dangereuse, parce que suivre la majorité pouvait également dire qu'ils risquaient de perdre la minorité s'ils ne faisaient pas attention, et finalement, les rangs se diviseraient à chaque décision. Mais il y avait toujours une manière incontournable pour augmenter l'audimat; la balance.

"Je ne suis pas hostile à l'idée d'impliquer notre auditoire dans votre œuvre, mais je crois que ce serait bien que tous les partis restent contents finalement. Nous pouvons tenter le coup pour l'épisode pilote, deux et trois, et si cela marche bien, on continuera. Sinon, on reverra notre tactique. C'est une bonne initiative."

Dès qu'ils furent à l'extérieur, la limousine s'approcha.

"Je vous présente Gretchen. Graetchen, Lissandre. Lissandre, Gretchen."

La goule lui accorda un hochement de tête avec un sourire. Hadrian lui donna ensuite son téléphone pour qu'elle puisse savoir où ils se rendaient, le fixant à l'aimant collé au pare-brise pour qu'elle puisse le consulter. Le Vampire invita Lissandre à monter, prenant place à l'arrière du véhicule. Celle-ci avait une banquette en L et un minibar sur la droite. Le riche homme d'affaire ne prit pas la peine de s'attacher; son chauffeur était une goule, après tout, et à moins d'un sacré pépin que personne ne verrait venir, incluant Dieu lui-même, Gretchen ne parviendrait pas à avoir un accident.

Hadrian expliqua ensuite à la jeune Lissandre, pendant que la voiture roulait, qu'elle avait un budget pour les acteurs, mais également un budget de tournage et un budget de dépenses. Le premier évidemment, couvrait les salaires des acteurs et actrices, comme son nom l'indiquait, le second couvrait les dépenses pour la location de locaux, de matériel, le salaire des employés et le budget de dépense, expliqua-t-il, était un montant d'argent que la jeune femme pouvait dépenser dans le but d'améliorer les conditions de tournage, ne serait-ce que pour offrir un buffet froid pour l'équipe le temps du tournage, ou même les emmener au restaurant après une longue journée. Le vampire n'était pas très regardant sur les dépenses; il avait plus d'argent qu'il n'osait l'admettre, répartit dans les comptes de plusieurs autres hommes d'affaires qui étaient sous son emprise. C'était un peu comme être Bill Gates, mais sans que personne ne vienne vous harceler pour vous demander à quoi vous devez votre succès.

Entretemps, le regard d'Hadrian continuait de regarder Lissandre et posa enfin la question qui lui taraudait l'esprit.

"Dites-moi, et loin de moi l'idée d'être déplacé, mais comme c'est d'une évidence et que je vais devoir poser cette question éventuellement; cette histoire de latex et de bijou anal, c'est un fétiche personnel? Un mode de vie? Ou simplement la dernière mode?"

Hadrian avait peut-être ses studios de mode, mais il n'avait jamais, ou du moins rarement, vu une personne se balader en latex, surtout à une entrevue qui pourrait aussi bien décider de son avenir professionnel. Autant dire que Lissandre savait comment piquer la curiosité des gens. Il admettait également avoir remarqué le renflement dans la combinaison un peu plus tôt, mais contrairement à l'homme normal, ce n'était pas dû à son excitation sexuelle, mais à un simple désir de mieux comprendre son employée.

Ils conversèrent encore un peu, jusqu'à ce que le chauffeur se retourne avec le téléphone, ouvrant la séparation. Elle leur annonça, avec un fort accent anglais, qu'ils étaient arrivés à destination. Alors qu'ils débarquaient, Lissandre put remarquer les quelques hommes à l'entrée; tous étaient très bien habillés, et tous la dévisageaient, jusqu'à ce que leurs regards croisent celui d'Hadrian; automatiquement, la plupart d'entre eux préférèrent regarder leurs chaussures.

Le Ryu Ichiraku était un établissement de haute classe, et pourtant, leur spécialité restaient les ramens. Le restaurant était intégré à un énorme complexe de condominum, au 37e étage, et c'est précisément là que le vampire emmena la jeune directrice. Une fois assis, un serveur, fort bien habillé, se présenta, leur offrant des menus et un peu de saké, leur laissant le temps de commander.

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C'était peut-être simple, mais cela lui permettrait de voir comment la jeune femme pourrait travailler dans un domaine professionnel. En toute sincérité, Hadrian n'en avait strictement rien à foutre du scénario; c'était pour cela qu'il engageait quelqu'un pour le faire, mais il voulait tester Lissandre. Il lui avait dit, après tout, qu'il était intéressé par certains de ses scripts, et qu'il voulait la prendre à l'essai, ce qui veut dire qu'à la base, il lui faisait confiance pour lui montrer de quoi elle était capable. Après lui avoir résumé quelques informations supplémentaires pour qu'elle comprenne à qui elle avait affaire niveau casting, elle lui admit que niveau horaire, elle ne s'intéressait pas à ce genre de management. Parfait. Il y avait quelqu'un de payé pour le faire, de toute façon, et son seul travail était de s'assurer que le casting et l'enregistrement se passe bien, et que les taux de cote d'écoute explosent. Elle se lança de nouveau dans un discours pour lui rappeler qu'elle ne voulait pas faire de truc généraliste sans saveur, mais il ne l'interrompit pas. Il la laissa parler et lui cracher ses objections et ses termes avec le même zen qu'il affrontait les crises de sa progéniture. Elle lui demanda ensuite s'il était d'accord avec ce qu'elle lui offrait comme termes.

Comme toute réponse;

"Vous êtes la directrice, Lissandre. J'ai les ressources nécessaires pour vous permettre des marges conséquentes. Tout ce que je demande, en échange, c'est que vous m'offriez ce que vous avez de meilleurs. Quoi que vous écriviez, je lirai avec le respect qui lui est dû."

Elle se retourna alors vers lui, son visage près du sien. En raison de son absence complète de barrières sociales, le vampire ne se sentait pas plus intimidé, ni même excité, par cette proximité, bien qu'il se permette de regarder dans les yeux de la jeune femme. Cependant, quelque chose lui rappela que quelque chose ne tenait pas. Il la sentait beaucoup trop clairement. Il entendait sa respiration, le battement de son cœur. Et d'un coup, il avait envie de la consommer. Cela aurait été très facile; un simple ordre, et elle se donnerait à lui sans même y penser, mais c'était maintenant son employée, et s'il y avait bien une règle à respecter lorsqu'on était un vampire avec autant de visibilité que lui, c'était qu'on fermait sa gueule et on se contenait le plus possible pour éviter ce genre de conneries qui pouvait aisément créer un mouvement de panique.

Il détourna alors les yeux et regarda son téléphone. Ah, parfait, à peine vingt-trois heures. Cet entretien s'était terminé beaucoup plus vite qu'il ne l'avait prévu, et l'un de ses restaurants favoris était toujours ouvert jusqu’à deux heures, donc ils pouvaient prendre leur temps.

Mais un vampire ne peut pas manger de la nourriture! Oui, on sait ce que vous pensez, mais Hadrian n'allait pas bondir sur une nouvelle employée pour se faire un dîner rapide et ruiner une opportunité d'affaire; il n'était pas un imbécile de Gangrel ou de Brujah dicté par ses pulsions ou le monstre qui sommeillait en lui. Il avait besoin de temps pour planifier son prochain coup, et ce qu'il y avait de bien dans les restaurants, c'est qu'il pouvait temporairement garder la nourriture, s'absenter et se débarrasser de ce don il s'était "gavé" tout en en profitant pour convaincre une des serveuses de l'accompagner dans l'arrière-boutique. Enfin, cela n'était qu'un exemple, il y avait de nombreuses autres façons pour s'occuper de ses besoins en termes de sang. Comme il travaillait beaucoup, le vampire oubliait parfois qu'il ne s'était pas nourri depuis plusieurs lunes, et comme il ne faisait pas nécessairement attention à ses pratiques de Thaumaturgie, il avait une tendance à se retrouver en manque plus souvent que certains de ses semblables.

"Avez-vous déjà mangé? Je meurs de faim. Après le lunch, si vous le voulez, nous irons visiter les studios. Et parlez-moi de vos idées, entretemps; on verra ce qu'on peut faire en termes de réservations pour les lieux de tournage."

Contrairement à la plupart des producteurs, il avait déjà un grand nombre d'informations et de prix en tête pour certaines choses. Alors que nombreux avaient du mal à se souvenir de ce qu'ils avaient bouffé au dîner, Hadrian avait une mémoire très performante, au point où il arrivait sans problème à se remémorer de choses qu'il avait lu ou du moins recherché. Ce n'était pas une mémoire eidétique, puisqu'il avait quand même besoin de prendre son temps pour lire et bien faire rentrer l'information, mais il prenait toujours soin de conserver sa mémoire au meilleur de ses capacités qui étaient, somme toute, phénoménales. Cela l'aidait, dans cette situation, à évaluer combien il lui en couterait de réserver un lieu dans tel ou tel quartier. Au nécessaire, il pourrait même refiler quelques-uns de ses appartements, mais il n'aimait pas l'idée de partager son lieu de vie avec des gens sans avoir l'intention de se servir d'eux comme d'un casse-croûte rapide.

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Bien qu'elle le cachât rapidement, le Tremere ne put s'empêcher de remarquer à quel point la jeune femme était dépitée à son discours, voire vexée, et il se reprocha mentalement son manque de discrétion; il oubliait souvent à quel point les humains aimaient être cocolés, surtout leurs jeunes générations, qui ne perdaient pas un moment pour prendre offense lorsqu'une personne se montrait ouverte et sincère. Il lui avait, après tout, admit qu'il s'était trompé sur son compte, même s'il ne s'empresserait pas de lui dire que sur la totalité de ses scripts, il y en avait effectivement quelques-uns qui feraient un excellent porno.

Secrètement, le vampire jetait régulièrement des coups d'œil à la tenue de latex de la jeune femme. Même si le latex n'était pas un fétiche qui le botte particulièrement, il devait admettre, même sans en avoir la même fascination qu'un autre, que cette tenue laissait très peu de place à l'imagination. Le problème, ou l'avantage dépendant de la personne, du latex c'est qu'il était impossible

Elle sembla s'en remettre plus ou moins rapidement, surtout lorsqu'elle prit le temps de réfléchir à son offre. Être collée d'un superviseur ne devait pas nécessairement l'enchanter, puisque cela pouvait signifier qu'elle serait constamment surveillée, ce qui n'était pas des conditions de travail que tout le monde trouvait particulièrement agréable. Mais le salaire devait justifier le reste, puisqu'elle sembla accepter les conditions avec une relative joie.

"Par contre, je dois vous prévenir que je n’ai pas aimé la façon dont vous m’avez jugé avant de me connaître. Vous semblez avoir rejeté mes scripts sans tenir compte de tous mes efforts et de toutes mes recherches. Je conçois que je sois encore dans bien des domaines une débutante. Mais gardez à l’esprit, s’il vous plait, que je suis une femme, une rêveuse et une bosseuse."
"Je comprends que cela soit déplaisant, mais cela aurait été la réaction de beaucoup d'autres employeurs. Je dirais même que beaucoup se contente de passer les curriculums à la déchiqueteuse. Si vous étiez venue ici et que vous m'aviez fait le discours habituel, monotone et sans énergie, je vous aurai simplement renvoyée chez vous, avec le taxi à vos frais."

Et c'était la vérité. Qui aurait en tête de proposer un poste aussi prestigieux que "directeur" ou "directrice" à quelqu'un qui, finalement, n'avait pas plus d'expérience dans le domaine qu'un bloggeur n'en avait dans le journalisme? Certes, les histoires qu'elle avait écrit jusqu'à maintenant ne manquaient pas d'intérêt, certaines étaient même très bonnes, mais Hadrian ne recherchait pas le 'très bon', il recherchait l'excellence, la perfection. Il avait méticuleusement évalué chaque aspect de sa future aventure d'affaire, et même s'il était normalement désinvolte, il savait que les premières impressions comptaient pour de l'or. Après tout, il y avait tellement de pornographie gratuite sur internet et à la télévision, surtout en Seikusu, il fallait rapidement et définitivement se démarquer, sous risque de perdre l'intérêt de ses auditeurs en moins d'une semaine, une leçon qu'il avait rapidement apprise quand, en France, sa chaine télévision avait fait faillite lorsque ce foutu Club Dorothée s'était pointé avec ses séries japonaises et ses dessins animés, une défaite qui était restée dans sa mémoire.

Immédiatement, la jeune femme s'élança énergiquement dans cette manière de parler qui la rendait si vivante.

« Donc ! Il était encore très tôt pour cette nuit. Que voulez-vous faire ? Je dois commencer à travailler sur un nouveau script ? Vous avez des préférences ? Plutôt fantasy ? Plutôt science-fiction ? Vous préférez un petit groupe de héros ou plutôt une héroïne solitaire qui va errer dans un monde tel un vagabond pour finalement devenir une reine de quelque chose à la fin ? »
"La science-fiction figure parmi nos objectifs de l'année prochaine. Pour le moment, quelque chose de simple, peut-être même moderne, suffirait, avec des protagonistes récurrents. Laissez-moi vous montrer quelques-uns des acteurs et actrices que nous avons envisagé pour travailler avec nous."

Le vampire se tourna alors vers son bureau, encore une fois, et de son tiroir, il prit un portable, qu'il déposa sur le bureau, devant la jeune femme. Évidemment, parmi la collection, il y avait certaines personnes qui se feraient un véritable plaisir de bosser gratuitement pour le vampire, étant certains de ses serviteurs, mais il n'allait pas le lui dire. Prenant place derrière la jeune femme, il utilisa l'écran tactile pour naviguer sur l'écran, bien qu'elle puisse bien sentir sa présence dans son espace personnel.

Il défila alors quelques images pour elle, notamment Emily Wildes, une jeune anglaise aux cheveux bruns et au corps très athlétique, qui avait fait trois ans de théâtre et six en cinéma pour finalement se rendre compte que le cinéma anglais était extrêmement sélectif, presque autant que lui, mais il avait dénoté chez la jeune femme un engouement presque similaire a celui de Lissandre vis-à-vis de la pornographie. Il y avait également Marina Leblanc, Mirabelle Jean, Heracles Stephanopopulos, Anthony Cyr et bien plus, tous possédant un portfolio très élaboré, avec des photos de qualité, autant d'un point de vue anatomique que sensuel. Certains avaient même des photos ensembles, montrant que les acteurs se connaissaient déjà.

"Vous verrez aussi une liste des tabous de chacun, leur horaire… Par exemple, Marina Leblanc a une fille à Istanbul et prend l'avion tous les jeudis et ne reviens que le lundi suivant, et cela est non négociable."

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Voilà qui est particulier.

Normalement, le commun des mortels se perdaient dans leur propre imagination une fois que le vampire usait ainsi de ses talents, mais Lissandre sembla y résister et même analyser ce qui se produisait chez elle, jusqu’à démontrer quelque chose qu’Hadrian n’avait que rarement vu chez un mortel; une forte volonté intérieure. Elle lui demanda même de la relâcher et, par respect pour ce qu’il venait de voir dans ce joli regard, le vampire la relâcha et fit quelques pas vers l’arrière pour lui laisser l’espace.

Elle se lança alors sur un monologue. Hadrian se remercia de l’impeccabilité de son « masque » car elle semblait, tout compte fait, bien alignée avec sa propre perception de ce que l’homme attendait de la division pour adultes de son entreprise de divertissement. La jeune femme semblait passionnée, et voir dans la pornographie un outil simplement supplémentaire de raconter une histoire digne d’être vue, de sublimer des personnages et leur donner une profondeur. Peut-être que cette rencontre n’était pas une perte de temps complète; oh, elle ne manquait pas de confiance en elle, voire d’arrogance pour se comparer à Peter Jackson ou les réalisateurs de la Matrice, les seconds ayant même alerté la population vampirique qui y avait vu une dénonciation, la révélation que la réalité n’était pas ce à quoi elle ressemblait, et qui avaient même tenté, plusieurs fois, de faire arrêter la production de ces films, sans succès en raison de leur trop grande popularité, et que les sœurs Wachoswki étaient des protégées d’un certain vampire. Mais ce n’était pas complètement sans mérite; elle avait quelque chose dans ces yeux pétillants qui éveillait l’intérêt d’Hadrian; elle était passionnée, et elle avait une vision, et cela lui plaisait. Pas qu’il le dirait à voix haute, mais il ne s’empêchera pas de le penser très fort.

Elle couronna son discours en lui demandant un simple oui ou un non. Elle ne cherchait pas à marchander ou à négocier, et le vampire, cette fois, se laissa sourire devant cette phrase.

"Vous parlez beaucoup, mademoiselle Verrières."

Il s'approcha d'elle, mais dévia de sa trajectoire vers le petit frigo près de son bureau, duquel il tira une bouteille d'eau scellée, qu'il déposa sur le bureau avant de la regarder.

"Je vais être honnête avec vous; je n'avais pas vraiment l'intention de faire affaire avec une femme ayant aussi peu d'expérience. Vous m'aviez fait perdre mon temps à lire votre curriculum et vos scripts, donc je voulais vous apprendre une leçon, et vous faire perdre du vôtre."

Il marqua une pause, les bras croisés, regardant devant lui; même s'il avait fait une pause, il ne laissait aucun doute qu'il y avait encore plus à dire.

"Cela dit, je voulais également vous laisser une chance de me surprendre. De me montrer que votre CV ne reflétait pas votre compétence. Et je crois que derrière vos grands discours, il y a une personne qui mérite une chance. Alors, laissez-moi vous faire une offre, mademoiselle Verrières; je vous prends à l'essai."

Il prit alors une plume et du papier, avant de se mettre à griffonner des numéros et des informations dessus.

"Nous somme le 12, donc… le 22…"

Il continua d'écrire un moment, avant de lui tendre la feuille. Dessus, elle pouvait lire des informations claires et parfaitement structurées; elle se verrait accorder un salaire équivalent à deux milles euros par mois, le premier payable dès le 22 du mois courant, puis tous les 29 du mois à partir de cette date. En contrepartie, elle voyait également un horaire énormément chargé, incluant des séances avec des scripteurs et des entrevues de repérages avec Hadrian lui-même. Les journées débutaient tous les jours à 21h et se terminaient le lendemain à 7h, sauf le vendredi où elle avait l'aprèm de libre, donc elle conservait ses week-ends. Elle bénéficiait également du service d'accompagnement automobile et du covoiturage, puisque les rues de Seikusu n'étaient pas vraiment sûres la nuit. Ni même de jour, faut dire.

"Pendant les premières semaines, je ferai office de superviseur. Vous travaillerez avec moi. Lorsque le travail pré-tournage sera terminé, et que vous aurez mon approbation pour lancer le tournage, vous pourrez gérer vos horaires."

Il regarda la jeune femme, qui devait être déboussolée par le changement qu'elle vivrait.

"En contrepartie pour votre salaire et votre temps, je m'engage à lire tout ce que vous écrivez et les évaluer sérieusement. Vous aurez également l'occasion de profiter de ma présence et de mon expérience. Qu'en pensez-vous?"

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Ah, Seikusu, encore une fois, cette maîtresse ne manqua pas l'occasion de montrer qu'elle réservait encore des surprises au vampire; lui qui s'était levé ce soir pour rencontrer l'énergumène qui lui avait envoyé le CV le plus vide de références qu'il n'avait jamais connu dans une vie, voilà que la jeune demoiselle semblait avoir mépris ses intentions et ses questions pour une invitation à coucher pour obtenir le job. La septième dans la même année, c'est à croire que cette ville n'embauchait qu'en échange de faveur sexuelle!

Si son visage était encore capable de démontrer la surprise sans qu'il ne la force elle-même, le Tremere aurait pu avoir l'air offusqué du comportement de la jeune femme, mais comme toujours, le vampire était calme, presque serein, même, alors qu'elle retirait son manteau en lui expliquant que, de son point de vue, l'espèce humaine était bien terne, et qu'elle apportait de la couleur à celle-ci.

Pour avoir vécu aussi longtemps, Hadrian ne pouvait partager cette opinion; même les esprits les plus sobres apportaient une touche de couleur. Les vampires, comme lui, étaient depuis si longtemps ancrés dans leurs traditions ancestrales qu'ils en semblaient presque allergiques au progrès. En comparaison, les humains semblaient évoluer à un rythme effarant.

Cependant, lorsqu'une femme telle que Lissandre faisait son petit spectacle, même pour un homme plein de dignité, il était simplement impossible de ne pas au moins avoir quelques réactions; pour éviter la panique en raison d'un manque de réaction, le vampire laissa son visage reprendre des couleurs en laissant le sang circuler dans son corps. Son cœur, normalement inerte, se mit à battre de nouveau, et sa peau se réchauffa graduellement pour reprendre un air plus humain. Les yeux du vampire glissèrent sur les formes avantageuses du corps couvert d'un latex toujours mouvant, luttant contre la peau et épousant les formes de la jeune femme, jusqu'à dévoiler la présence d'un sex-toy, ou du moins un bijou d'anus, dans son fondement.

Le vampire se leva lentement, puis toisa la jeune femme.

"Je conçois que mes paroles puissent avoir laissé sous-entendre des intentions malhonnêtes, madame, mais ce poste ne sera pas donné à n'importe qui."

Il s'approcha d'elle et lui saisit le pied qu'elle tenait ainsi en l'air d'une main, la regardant toujours aussi intensément.

"N'importe qui peut coucher pour réussir."

Ses doigts glissèrent le long de son mollet, jusqu'à sa cuisse, puis il se pencha sur la jeune femme. Lorsque leurs yeux se rencontrèrent, le maître de la domination mentale qu'il était commença à nourrir l'esprit de la jeune femme d'images et de scénarios très érotiques, pour lui donner l'impression qu'elle anticipait mentalement la suite des choses. Ce n'était pas du contrôle mental à proprement parlé, mais cela permettait d'évaluer le genre de femmes qu'il avait devant lui.

"Mais dans le domaine de la pornographie, j'ai l'intention d'investir beaucoup de l'argent de mes entreprises. Si je vous engage, je vous ferai travailler, jours et nuits, jusqu'à ce que vos scénarios me conviennent, jusqu'à ce que vous parveniez à faire rougir mes acteurs. Voire même le caméraman, et ces gens en ont vu plus que vous et moi n'en verront jamais. Je ferai venir des vedettes du domaine, qu'ils soient indépendants ou non, quitte à les faire voler jusqu'ici. Vous questionnez mon engagement dans le domaine des affaires, mademoiselle Verrières, mais je suis très engagé dans tout ce que mon entreprise touche, parce que l'entreprise définit ma présence dans ce monde, et je ne laisserai pas une amateure ruiner la grande ouverture de mes studios."

Aux oreilles de la jeune femme, la voix du vampire sonnait de plus en plus intense, rauque et intimidante. Une comparaison significative est celle d'un alpha devant un élément étranger; dominateur, puissant, mais également stimulante. Ce n'était qu'un effet secondaire du conditionnement mental que le vampire lui imposait dans ce regard intransigeant.

"Alors, dites-moi, mademoiselle, qu'êtes vous prête à faire pour faire votre grand début dans le monde du cinéma pour adultes? Comment démontrerez-vous que je devrais miser sur vous plus que sur une autre?"

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Pour être tout à fait honnête avec lui-même, Hadrian ne s'attendait pas du tout à rencontrer une femme aussi pétillante; là où se trouvait une jeune demoiselle énergique, plutôt enthousiaste, peut-être un peu enfantine, il s'était en fait attendu à une de ces femmes peu élégantes qui vivaient de l'héritage familiale avec une hygiène reprochable et incapable de s'empêcher de faire des plaisanteries salaces pour prouver qu'elles étaient aussi capable qu'un homme de produire et diriger de la pornographie. Au contraire, son intérêt n'était pas dû à une consommation en grande quantité.

Il fut d'ailleurs surpris lorsqu'elle mentionna le manque de diversité dans la pornographie, considérant qu'il s'agissait bien là d'un des rares domaines où la décadence et l'imagination humaine était bien mise à profit. Oh, certes, il n'y avait pas grand-chose d'original à regarder une demoiselle se faire plaisir avec une aubergine, mais avec un peu de recherches et d'intérêts, on passait rapidement de l'aubergine à des orgies ou des gens qui défiaient les limitations de leur propre corps en se prenant des objets d'un tel calibre que même un néophyte y trouverait la même fascination que devant un avaleur de sabre; moins dû à l'excitation sexuel que par la simple surprise devant ce que certaines personnes étaient prêtes à endurer pour atteindre un orgasme, ou dans ce cas-ci en donner un à des étrangers.

Mais n'étant lui-même pas un grand amateur de pornographie, peut-être que pour les habitués, il y avait effectivement une tendance stagnante dans la pornographie moderne. Dans les longs métrages, bien qu'il fût simple de coller des gens dans une situation sexuelle, peut-être que les clichés étaient devenus si nombreux qu'ils ne suscitaient plus de réactions chez les consommateurs.

Le vampire alla jusqu'aux tiroirs de son bureau et en tira une pile de papiers avant de se retourner pour rejoindre la demoiselle et s'asseoir au canapé opposé, déposant la pile entre eux. C'était les scripts, ou plutôt le portfolio, qu'elle avait posté sur son site web. Hadrian faisait des recherches intensives, après tout.

"J'ai ici quelques-uns de vos scripts que vous m'avez envoyé comme portfolio, ainsi que vos recherches faites sur le domaine. Je n'ai aucun doute quant à votre intérêt et votre motivation, mais je ne peux m'empêcher de me demander si vous êtes la femme pour remplir ce poste. Je recherche notamment quelqu'un qui comprend comment susciter l'érotisme, qui peut mener mon équipe et qui est également capable de choisir les meilleurs acteurs pour le rôle. Le directeur, ou la directrice, des films produits par ces studios doivent souvent mener par l'exemple."

Une manière professionnelle, si une telle chose existait, de lui demander à quel pont elle était expérimentée dans l'art sensuel, et jusqu'où allait son imagination. Elle parlait de révolutionner le genre pornographique, de très grands mots pour un petit bout de femmes qui n'avait que peu de visibilité dans le domaine. En tant que tel, ces prétentions amusaient l'entrepreneur, et pas de manière condescendante; les milléniaux ne manquaient pas de confiance en eux, et parfois, en raison de cette société qui les pousse à se démarquer pour n'avoir qu'une petite part de reconnaissance, de visibilité. Et puis, une chose qu'il devait reconnaitre était que ces jeunes gens, lorsqu'ils se lançaient dans une aventure médiatique, savaient se servir des médias sociaux pour attirer l'attention.

Pour être sûr de ne pas être mal compris, Hadrian passa du japonais, qu'il utilisait depuis le début de cette conversation, au français.

"Ne vous méprenez pas, mademoiselle Verrières; j'ai accepté de vous rencontrer, et jusqu'au bout de cet entretien, vous pouvez utiliser tous vos arguments et je les évaluerai avec le mérite qu'il leur est dû. Seikusu a une énergie, mademoiselle, c'est indéniable. Je ne suis ici que depuis quelques années, et je sais que cette ville attire ces gens, ces personnes qui ont un appétit et une imagination sexuelle débridé."

Lissandre n'était pas sans savoir que Seikusu était l'une des villes où le genre de crime le plus fréquent n'était pas le meurtre, le vol ou la fraude; c'étaient les crimes sexuels. Les viols, le chantage, la prostitution, le proxénétisme et même le trafic humain, sans parler des crimes envers les mineurs. Le taux d'activité sexuelle chez les mineurs dans l'âge de consentement était à un niveau inégalé à l'échelle internationale, et Seikusu détenait même le record mondial de grossesses chez les adolescentes. Avec un peu de recherches, tous les experts s'entendaient pour dire que la plupart de la pornographie juvénile qui circulait sur le net provenait d'adresses qui pouvaient être retracées jusqu'à cette ville, et cela était sans compter les crimes les plus odieux. Le plus grand miracle que Hadrian avait remarqué dans cette ville était l'absence presque complète de maladies sexuellement transmissibles.

"Tout ce que je désire, c'est d'offrir une opportunité à celui, ou celle, qui rentabilisera l'essence de Seikusu."

30
Quoi de tel qu'une belle nuit d'été pour justifier une sortie? Eh bien, quand une entreprise roule la nuit, il faut bien faire l'effort de se pointer. Hadrian avait un rendez-vous, aujourd'hui; une artiste, lui disait-t-on, qui voulait faire son nom en tant que directrice de films pour adultes. Le marché était constamment chaud, figurativement parlant, et peut-être même un peu littéralement, et depuis que son dernier directeur s'était fait la malle pour éviter la police en raison de son affection déviante pour les jeunes filles qui ne devraient pas, du moins légalement, figurer dans les films pour adulte, il avait besoin de retrouver des gens possédant une certaine aptitude pour le domaine. Cela étant, il s'agissait, disait son résumé, d'une femme sans la moindre expérience, et dû à cela, l'entrepreneur n'avait pu s'empêcher de vouloir rencontrer cette jeune femme; pourquoi une humaine se casserait la tête à appliquer à un poste juste pour que son résumé soit simplement passé à la déchiqueteuse et surtout; pourquoi la pornographie? Il y avait tellement d'autres domaines. La mode, par exemple. Mais bien qu'il ne soit pas tout jeune, Hadrian n'était pas le genre d'homme à sous-estimer la gente féminine; les femmes n'étaient pas limitées par les rôles traditionnels dans cette ère.

Le rendez-vous était pour vingt-et-une heure. Il avait inventé une excuse plus ou moins bidon, du genre que le poste avait énormément d'applications et qu'il tenait à faire tous les entretiens d'embauche lui-même. C'était quand même un peu vrai, puisqu'il voulait la rencontrer et en avoir le cœur net; qu'avait-elle qui lui donnait l'impression qu'elle ferait un aussi bon job qu'un autre? Car on dira ce qu'on voudra, même si la plupart des consommateurs de pornographie se satisfaisaient de peu, lorsqu'on prenait la peine de faire des œuvres avec du budget, ils s'attendaient à un minimum de qualité, ne serait-ce qu'un cadrage qui ne tremble pas trop, des acteurs qui, au moins, savent enflammer leur audimat. Bon, en effet, ce n'était pas nécessairement difficile, mais Hadrian était un perfectionniste, un homme d'affaire dont la réputation était que ses produits se vendaient non seulement chers, mais étaient simplement parfaits d'un point de vue esthétique et technologiques, et que l'enfer l'emporte s'il laissait une division, même pornographique, lui apporter la moindre insatisfaction.

Il quitta donc son appartement dans les quartiers les plus luxueux de Seikusu, laissant Lilyanne avec sa Goule favorite, une jeune femme sans grande personnalité nommée Keiko, ou un truc du genre. Les goûts de Lilyanne en matière de serviteurs l'inquiétaient parfois, puisqu'elle semblait privilégier une certaine esthétique et un archétype de personnalité qui lui déplaisait, notamment le fait que ses serviteurs n'étaient pas très futés, ni utiles; Keiko, après tout, n'avait comme seul talent d'avoir une connaissance très approfondie de la culture des films d'animations japonais ainsi que ces bandes dessinées aux personnages dont Hadrian n'était jamais complètement certains s'il s'agissait de jeunes hommes ou femmes, comme si leur culture, pourtant bien ancrée dans l'honnêteté, le respect et l'honneur, n'avait pas pu s'empêcher d'intégrer aussi des hommes androgynes.

Il prit place dans sa limousine puis ordonna à la goule de le conduire aux studios, à l'est de la ville. Il avait, pour d'excellentes raisons, fait construire ses installations dans le quartier chaud de Seikusu. Enfin, cela étant très relatif, puisque Seikusu était, en théorie, le quartier chaud du pays au complet. Jamais n'avait-il vu autant d'appétit pour le sexe que dans cette ville, c'était à croire que ses citoyens ne pouvaient pas s'empêcher de se désirer, une affliction qui semblait également tranquillement prendre le puissant Caïnite, ou du moins dès l'instant qu'il utilisait la vitae pour se donner une semblance de vie. Une fois arrivé à destination, le vampire débarqua de la voiture et marcha jusqu'à ses bureaux. Alors qu'il entrait dans le bâtiment, la secrétaire, une belle dame nipponne d'à peine une cinquantaine d'année, lui souhaita le bonsoir, ce qui lui rendit avec un grand sourire, toujours aussi distingué et poli.

"Mademoiselle Verrières n'est pas encore arrivée, vous êtes en avance, monsieur Kensley."
"Eh bien, madame Tokita, la ponctualité est une responsabilité pour tout homme d'affaire. Il est préférable d'être à l'avance qu'en retard, n'est-ce pas?"
"Vous avez bien raison."
"Et comment se portent vos enfants, madame Tokita?"
"À merveille. Mon petit Keita vient tout juste d'être accepté à l'université de Tokyo."
"C'est une excellente nouvelle, toutes mes félicitations!"

Une vieille habitude de Caïnite; feindre, jouer la comédie. Il n'en avait absolument rien à faire de cette information, mais pour éviter d'être détecté et d'attirer l'attention, il devait se tenir à ce rôle; le rôle du gentil patron, le genre d'hommes qui vous offre des billets à une partie de baseball parce qu'il sera trop occupé ce weekend-là pour s'y présenter, qui se rappelle votre date d'anniversaire, qui vous offrira d'aller prendre un verre après le travail parce que votre divorce vient d'être finalisé, ce genre de chose. Hadrian avait passé presque toute sa vie de vampire à cultiver ce mythe. Il continua cette conversation anodine avec la secrétaire pendant une bonne dizaine de minute, contrôlant ses pulsions qui ne demandaient qu'à étrangler cette pipelette de secrétaire, coupant court à la conversation sous raison de devoir se préparer à l'entrevue, avant de trouver son bureau. Après quelques minutes seulement, l'intercom résonna dans la pièce.

"Mademoiselle Verrières est arrivée, monsieur Kensley. Je lui dis de monter?"
"Oui, madame Tokita."

Et il prit place, assis sur son bureau, les bras croisés, et un sourire accueillant sur le visage. Lorsque la jeune femme arriva, il la salua.

"Mademoiselle Verrière. Un grand plaisir de faire votre connaissance. Je suis Hadrian Kensley. Je vous en prie, prenez place, comment allez-vous?"

Il lui indiqua le canapé fort confortable, écoutant sa réponse.

"Je dois avouer, mademoiselle, que votre curriculum vitae m'a surpris. Dites-moi, qu'est-ce qui vous intéresse entrer dans le domaine des films adressés aux adultes?"

Autant commencer dans le vif du sujet.

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