Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Lilly

Pages: [1] 2 3 ... 5
1
One Shot / Re : Un mâle pour un bien (PV)
« le: samedi 13 avril 2024, 14:48:23 »
INTRODUCING: KIMBERLY

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**Victoria vous a admis comme membre invisible dans le salon "Les chaudasses de la résidence "**
**Victoria vous a admis comme membre dans le salon "Usagers de la résidence des Lilas"**

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*Usagers de la résidence des Lilas*
Vicca/Bonsoir les filles! Souhaitons la bienvenue à Mr.Souta qui est notre nouveau gardien!
Fabiola/Oh? J'ai un nouveau voisin alors :) Bienvenue Mr!
Pamela/Bienvenue! Top! J'ai un problème, ma clim fait beaucoup de bruit depuis deux jours.
Emi/ Bienvenue !
Jessamy/ Bienvenue! Ca serait possible de venir regarder ma fenêtre. Il y a de l'air qui passe?
Kirsten/ Pikaboo! Bienvenue
Mei/ Bienvenue! Mon lit grince beaucoup, vous pourrez voir?
Vicca/ Doucement les filles. Laissez le weekend tranquille à Mr. Souta! On verra lundi pour les problèmes.

Vous avez 26 messages supplémentaires ...

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* Les chaudasses de la résidence*
Hana/ Les filles, j'ai un scoop! Matez le nouveau gardien. Il a failli me gauler. Je l'ai prise à l'arrache, c'est un peu flou.

Mei/ Mais ... c'est un beau gosse!
Aiko/ C'est mon style ça
Chiara/ Il est bien foutu. Prems!
Romy/ Nah. Cristina va le bouffer tout cru. Tu passes après, Chichi.
Chiara/ Sniff ...
Kalina/ Il a une tête de pervers ...
Luana/ C'est pas pour te déplaire hein Kal?
Mei/ Vous croyez qu'il en a une grosse?
Annika/ Sûr! J'te dis demain matin...

Vous avez 45 messages supplémentaires ...

***************

Sur les "chats", les commentaires s'accumulaient, corrects ou graveleux en fonction des salons. La nouvelle était bonne, un gardien, c'était quand même bien utile...

La soirée s'annonçait animée à la résidence. Enfin, animée sur les portables en tout cas. Le soleil allait se coucher et certains visages guettaient derrière les fenêtres. Une observatrice put donc voir le nouveau gardien sortir de la résidence. Il n'avait pas de sacs sur la photo envoyée par Hana donc il allait surement faire des courses. Kimberly enfila ses sneakers à la hâte et se précipita hors de sa chambre, dévala les escaliers et sortit de la résidence en longeant les murs pour éviter d'être vue. Pourvu que personne d'autre n'est la même idée qu'elle ...

Au bout de la rue, elle vit la silhouette de Souta entrer à la supérette. Impeccable! Kimberly aussi joua la cliente et s'arrangea pour croiser et recroiser le garçon dans les rayons. Court vêtue, à la limite de l'indécence avec son top underboob et son short révélant ses jolies jambes, elle était LA bimbo par excellence. Mais le garçon semblait plus intéressé par la bière que par son corps ... Mufle!! Mais dans le genre obstinée, Kimberly était coriace. Elle acheta juste derrière lui un pack de bière et le rattrapa dans la rue.

Kimberly: "Hey salut! Bonsoir! Vous êtes Mr. Souta? Je ... vous ai vu sortir de la résidence! Bienvenue, je suis Kimberly, je vis là-bas aussi. Oh ? Vous avez des bières? Moi aussi! On fête votre arrivée ce soir, ça vous dit? Hum ... je n'est pas de kitchenette dans ma chambre mais ... "

Elle babillait sans s'arrêter. Difficile d'en placer une avec elle. Elle l'avait forcé à ralentir le pas et ils mirent trois plombes à revenir à la résidence. Maintenant il connaissait presque tout d'elle et rien en même temps. Elle était cool Kim et elle était encore plus sympa nue qu'habillée ...



2
One Shot / Re : Un mâle pour un bien (PV)
« le: vendredi 12 avril 2024, 18:19:02 »
LA RÉSIDENCE:


INTRODUCING:


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Inconnu: "Fuyez monsieur!! Fuyez!! Elles sont toutes folles là-dedans!!"

L'homme qui s'est précipité vers Souta à son arrivée à l'air épuisé. La trentaine, le visage crayeux, des poches sous les yeux , les membres tremblants, il a tout du type immergé  dans un burn-out violent. A le regarder de plus près, il devait être bien foutu avant de maigrir. Il lui reste un semblant de bonne carrure ... Il fond en larmes ...

Inconnu: "Elles m'ont vidé ... complètement vidé ... Partez si vous voulez vivre!"

Juice le rembarre sévèrement et le type s'enfuit en jetant à Souta un regard de pitié. Il s'était présenté. C'était lui l'ancien "gardien" de la résidence. Il avait tenu trois mois avant de démissionner. Là, il était venu chercher sa prime qui solderait son compte auprès de son employeur. Il savait qu'il serait remplacé, la directrice lui ayant montré la photo que Juice lui avait envoyé avant de venir. Elle avait été méchante en lui annonçant qu'un homme, un vrai, allait prendre sa place ...

Juice: "Fais pas gaffe à cette tanche Souta ... Ah! Tiens, c'est la directrice là!"

La directrice ... En fait la résidence était une institution qui accueillait les futures professionnelles de la mode et des productions cosmétiques. Seikusu avait une école de renommée internationale dans ces domaines et bon nombre d'universitaires étrangères venaient y étudier. L'école en question était propriétaire de la résidence (réservée aux filles), c'était comme une sorte d'internat. Le règlement y était strict, notamment concernant la présence d'hommes. Le seul autorisé était le "gardien", qui s'occupait d'un peu tout, et qui devait être débrouillard pour régler tout un tas de choses. C'était ce poste que Juice avait dégoté pour Souta. Oh, bien sûr il avait embelli le portrait et le CV du garçon, apportant plusieurs faux documents remarquablement établis.

Ils étaient entrés dans la cour de la  résidence et virent deux femmes sortirent d'un bâtiment et les attendre .

Juice: "J'te laisse mon pote! A charge de revanche hein!"

***************

Cristina: "Bienvenue jeune homme. Je suis Mme Cristina et je dirige cette résidence. Voici Victoria qui est la représentante des locataires. Si je m'occupe de vous assigner les tâches et de verser votre salaire, c'est auprès d'elle que vous obtiendrez les informations dont vous avez besoin pour la vie courante. Vous ne viendrez dans mon bureau que si je vous y convoque et vous respecterez strictement mes consignes. En l'occurrence, il n'y en a qu'une: aucune relation avec les locataires féminins, c'est compris? Nous communiquerons essentiellement par mail, une tablette numérique est déjà disponible dans votre chambre. Votre salaire mensuel de 406000 yens (2500euros) vous sera versé sur votre compte. Pensez à m'envoyer un RIB. Maintenant, c'est à toi Victoria. Encore une fois, bienvenue ... jeune homme."

Ce fut bref, expéditif et autoritaire. La directrice ne tolérait pas le débat mais cela ne l'avait pas empêché de scruter Souta sous tous les angles alors qu'elle lui parlait. Ce genre de femme avait un nom bien précis mais il était encore trop tôt pour le certifier. Elle entra dans le bâtiment, s'arrêta un bref instant pour se retourner et fixer le garçon d'un regard pénétrant, offrant une silhouette aussi étonnante que sa personnalité. Salope!

Quant à Victoria, c'était tout l'inverse. ravissante était le terme qui la définissait le mieux. Alors que la soirée commençait, elle était apprêtée comme une princesse et sa robe noire était une insulte à la chasteté.

Victoria: "Bonjour. Alors voilà, à mon tour. Je vais me présenter en vous accompagnant à votre chambre."

Ils entrèrent à leur tour dans le bâtiment qui sentait le neuf. Ils passèrent devant plusieurs salles communes et prirent un escalier.

Victoria: "Donc je suis Victoria mais vous pouvez m'appeler Vicca. Je suis lituanienne et je me spécialise dans la mode. Je représente les locataires qui me font remonter leurs doléances ou problèmes. C'est bien que vous soyez là, notre dernier gardien était un peu ... fragile ..."

Elle lâcha un petit rire adorable et s'appuya à l'avant-bras de Souta.

Victoria: "Il fatiguait vite ... Enfin bon, vous serez logé au troisième étage chambre 305. C'est la seule qui a une kitchenette, c'est pour ça que c'est la vôtre. Je suis juste en face à la 306. Nous sommes 42 locataires pour l'instant mais la résidence peut accueillir plus de monde. L'ambiance est très familiale et sympathique, nous organisons beaucoup d'évènements."

Elle se serra un peu contre Souta, soudainement complice.

Victoria: "Le soir, la directrice n'est pas là, vous serez invité mais il ne faut pas qu'elle le sache."

Ils accédèrent dans le couloir des dortoirs du troisième étage et Victoria donna un porte-clé avec un badge et une clé.

Victoria: "Ce pass et cette clé ouvrent votre chambre mais aussi toutes les portes de la résidence, c'est normal, vous en aurez besoin. Surtout ne le perdez pas! Vous avez le weekend pour découvrir l'endroit. Nous avons une supérette toute proche, au bout de la rue et ... retrouvons nous lundi matin à 07h00 en bas, je vous montrerai votre bureau. Voilà, je crois que c'est tout. Au cas où, vos voisines sont Fabiola en 303 et Swan en 307. De toute manière, vous avez une planche photo avec la répartition des chambres et les numéros de téléphone dans votre chambre. Bon weekend!"





3
Elle l'interrompit.

"Je me moque de vos notes à tous. Ce cours reprend des notions que tout le monde connait. Je n'ai pas besoin de le revoir."

Ils étaient seuls à présent. Il était habituel que des élèves restent un peu après la fin des cours. Le gardien ne fermait les portes de l'établissement scolaire que bien plus tard, après une ronde de surveillance.

Comme Taro avait laissé une distance respectable entre sa chaise et la sienne, Eunyee se rapprocha en faisant crisser les pieds de son siège sur le parquet et colla sa cuisse contre celle du garçon. Le short qu'elle portait était suffisamment court pour que n'importe quel connaisseur approuve la perfection esthétique de ses jambes. Bien entendu, la pression qu'elle y mettait était savamment calculée.

"Alors ... Taro ... Tu as quelque chose à me demander?"


Elle minauda avant de sortir de son sac une enveloppe qu'il reconnaitrait sans aucun doute. Les billets n'y étaient plus mais elle la tourna et la retourna dans tous les sens avant de lire le nom qui y était écrit, avec une articulation lente et précise.

"T..A..R..O.. C'est bien toi hein?"

Elle posa le papier sous son nez et renifla en le regardant avant de passer un coup de langue sur le rabat fermé.

"Tu t'es branlé avant de la mettre dans mon casier?"


Elle éclata de rire, posant sa main tout près de l'entrejambe du garçon.

"Je ... plaisante! Allez quoi! Rigole! C'est toi qui as fait le premier pas!"

Il était drôle. Elle arrivait difficilement a capté son regard aussi elle eut tout le loisir de l'étudier. En fait, il était plutôt pas mal foutu vu de près. Sa discrétion et sa timidité effaçait un peu son physique mais après tout, elle ne l'avait jamais vraiment regardé, ni vu ailleurs qu'en cours. Et puis de près, il sentait bon. Sans parler de parfum ou d'eau de toilette, chaque personne a son odeur naturelle et chez certains, ça passe beaucoup bien que chez d'autre. Eunyee y était sensible et plus d'une fois, elle avait rembarré un gars trop ... odorant.

Bon, le chipotage, ça allait un moment mais maintenant il fallait aller au fond des choses. Elle agita l'enveloppe.

"Avec ce qu'il y avait là-dedans, y'en a au moins pour deux séances ou alors une seule mais avec extra. Qu'est ce que tu préfères?"

Bon sang! Il allait le cracher le morceau?

4
Mince!!!!

Les talons d'Eunyee claquaient rapidement sur le carrelage du couloir qui menait à la salle de cours. C'était la dernière heure de la journée et il avait fallu qu'elle trouve le moyen d'arriver en retard. Enfin ... ce n'était pas vraiment sa faute à elle mais plutôt celle d'Asato sensei. Le professeur de sport l'avait sollicité par sms pour un "rendez-vous" au dernier interclasse de la journée. Par "rendez-vous", on entendait bien une rencontre dans un coin peinard pour un truc pas très reluisant. D'habitude, Eunyee évitait de fricoter avec les profs mais elle n'avait pas osé refuser. Son échange international dans ce lycée japonais se passait bien et elle ne voulait surtout pas être renvoyée chez elle en Corée du Sud avec une mention "grosse salope" dans son dossier.

Ici elle était bien, loin de ses parents, mais pas de leur compte en banque. Elle vivait sa vie, très confortablement, s'appliquait à rendre d'excellents devoirs gratifiés par des notes bien supérieures à la moyenne, et surtout, surtout ... pouvait s'adonner à son petit péché favori dans cet endroit où on ne la connaissait pas.

Enfin ... ce dernier point, c'était avant ... Car elle avait maintenant une certaine réputation qui faisait très justement écho à ses talents de fellatrice acharnée. Par jour? Mmmm.... Dix? Douze? Oui, à peu près. C'était bien le nombre de mecs qu'elle retrouvait dans le local de rangement du gymnase de l'établissement. Contre une certaine somme, elle tombait à genoux et satisfaisait son partenaire jusqu'à ce qu'il vienne. Elle n'avalait pas forcement, ça dépendait de l'individu ...

Et donc, là ... Asato sensei avait été trèèèèèèès long à venir et donc, elle était en retard. Arrivant devant la porte fermée de sa classe, elle s'arrangea un peu. La mode en asie était aux grosses poitrines, taille fine, joli cul et longue jambe: c'était son style naturel et il en fallait peu pour rehausser sa beauté. Un coup de langue sur les lèvres (goût salé du prof), et elle toquait puis entrait. Son salut révérencieux et bien bas fit peser sa poitrine dans son petit haut moulant et elle s'excusa humblement, ne mentant pas sur la raison de son retard. Elle avait été retenu par un professeur qui se démerderait pour expliquer à son collègue pourquoi. Heureusement, Tama sensei, son professeur d'histoire l'appréciait en raison des ses notes performantes et de son assiduité.

"Vous penserez à rattraper ce que nous venons de voir ces quinze dernières minutes."

"Oui monsieur, Taro restera un peu avec moi que je puisse recopier le cours."

Elle parcourut des yeux l'assemblée des élèves assis et bon nombre de garçons baissèrent les yeux. Taro? Pourquoi Taro? Personne ne se demanda vraiment pourquoi mais elle ... elle le savait, et lui aussi.

Ce petit coquin à qui elle n'avait jamais adressé la parole était assis dans la rangée derrière la sienne sur sa droite. Oh elle sentait bien peser son regard régulièrement mais quand elle tournait la tête vers lui, ce petit monsieur regardait subitement ailleurs ...

Elle alla s'asseoir à sa place, non sans le fixer éhontément. La veille en partant, elle avait trouvé dans son casier une enveloppe contenant une somme d'argent importante. Sur l'enveloppe, un prénom ... Taro. Bon, c'était une méthode d'approche comme une autre mais d'ordinaire, les garçons venaient la voir directement pour demander ses "services". Lui n'avait visiblement pas osé mais il fallait que les choses soient dites.

Le reste du cours passa assez vite et 17 heures sonnèrent. Alors que les élèves quittaient la salle un à un, Eunyee se retourna vers Taro, passant un bras sur le dossier de sa chaise.

"Viens t'asseoir à côté de moi, il semblerait qu'on ait à parler tous les deux."

5
Centre-ville de Seikusu / Re : Les petites annonces (PV Lilly)
« le: vendredi 24 novembre 2023, 18:01:37 »
Ce qui était bien avec les américains, c'est que quand il fallait parler pognon et boulot, on y allait franchement sans passer par quatre chemins. Le speech d'Erwin était clair. Tout y était et Lilly ne voyait rien d'autre à demander. Le salaire de base était faible et servirait en grande partie à couvrir le loyer de son minuscule appartement et quelques assurances. Pour le reste, ce serait à elle de jouer et de s'assurer la fidélité de clients généreux. Dans un stripclub, la barmaid n'était pas isolée derrière son bar. N'ayant pas à se trémousser à poil pour exciter la libido d'hommes en pré-rut, elle était la fille canon et cool qui servait des pintes en écoutant la vie des clients. Donc, elle avait le rôle de la confidente, limite petite amie, peut être un jour accessible pour une partie de jambes en l'air si affinités confirmées. C'était ça son rôle, faire rêver les hommes, leur laisser entrevoir des possibilités qui bien évidemment n'aboutiront jamais.Et plus ils lâchaient des billets, plus le jeu devenait subtil. Après, si elle ne s'en sortait pas financièrement, elle irait voir ailleurs mais l'idée de bosser aux côtés d'un compatriote lui plaisait aussi. Certains problèmes, s'il s’avérait qu'il y en aient, étaient plus simples à aborder avec quelqu'un qui la comprendrait bien.

Par contre, le string et les talons aiguilles ..... Bordel! Les japonais kiffaient toujours ça? C'était une tenue d'un autre temps! Et puis sept heures en talons à courir derrière un bar ... elle risquait au minimum une foulure aux chevilles et au pire, d'ici deux ans, elle terminerait en fauteuil roulant. Jouer topless? Bah ... elle ne connaissait personne ici et puis en vérité, elle ne craignait le regard de personne. C'était d'ailleurs elle en général qui faisait baisser les yeux. La Louisiane hein? C'était peut être aussi pour ça ce côté rétro. Elle était déjà passée à La Nouvelle-Orléans et l'avait trouvée ancienne, pour ne pas dire que c'était typiquement une ville de vieux.

Erwin était à l'aise dans son rôle de boss et il dictait ses règles. Quand il eut terminé, elle avait sous le nez la feuille à remplir si les conditions lui convenaient. Le ton de l'homme changea sur une note plus légère. Il ouvrait la porte à un retour et Lilly s'y engouffra en pulvérisant les montants.

"Ca me va Boss. C'est toi le patron. Commande et je m'exécute. Si tu as besoin d'une fille cool derrière le bar, je le serai. Et si tu as besoin d'une chienne derrière le bar, je le serai aussi. Que je le mérite ou non, en tout cas, j'ai une bonne référence qui va avec le nom de la boite."

Elle compressa sa poitrine entre ses mains, manquant de peu la faire jaillir de son top.

"Par contre, les talons et le string ... je pense pouvoir proposer mieux et bien plus vendeur. Les japonais kiffent les occidentales alors je pourrai leur en donner de l'occident ... Maintenant, ça resterait dans le thème que tu évoques bien sûr."

Lilly jeta un œil aux feuilles sur le bureau: identité, assurances, mensurations ... Rien qu'elle ne soit pas en qualité de comprendre. Pour les mensurations, elle dessina une très jolie silhouette loin des standards filiformes nippons et signa d'un phallus croisé d'un cœur, avant d'apposer sa vraie signature en dessous.

"Je suis prête à commencer dès que tu donnes le feu vert ... A moins que tu n'en ai pas encore fini avec moi?"

On restait bien dans le thème et Lilly fit claquer sa langue contre son palais. Là, à cet instant, elle n'allait pas grimper sur le bureau pour un strip où enchainer sur une lap dance agressive sur les genoux d'Erwin. Son boulot, c'était le bar, les à côtés se géraient autrement.

"Ah si, encore ! Et je n'ai personne ici qui viendrait poser problème dans l'éventualité où quelqu'un viendrait me peloter."

6
Centre-ville de Seikusu / Re : Les petites annonces (PV Lilly)
« le: vendredi 20 octobre 2023, 19:24:55 »
Au Japon, travailler dur ne garantissait en aucun cas un confort de vie particulier. Pour tout un chacun, c’est à dire majoritairement les travailleurs de la classe moyenne japonaise, les salaires suffisaient tout juste à couvrir le minimum vital : logement exigu, alimentation standard et un minimum de loisir bon marché. D’une manière générale, les entreprises rémunéraient peu et jouaient sur la surpopulation désireuse de travailler pour sous-payer leurs employés.

Lilly n’échappait pas à la règle et ses rêves de revenir du Japon aux Etats-Unis avec un pactole s’éloignaient. Elle avait quitté Las Vegas pour Seikusu, acte héroïque en soi car quitter le Nevada pour la jungle urbaine de cette mégapole japonaise était courageux pour la pure redneck qu’elle était. Les débuts et son installation sur le sol nippon avaient été difficiles mais après un an, elle avait réussi à se stabiliser à force de travail et de nuits blanches. Barmaid ultra pro, elle avait pris en compte le bar du Old Joe, un établissement de nuit réputé où les clients s’immergeaient dans un décor très saloon class et moderne. Et malgré son investissement, ses excellents résultats et le fait que son acharnement est fait grimpé le chiffre d’affaire d’un bon pourcentage, le patron, cet enfoiré, avait réduit son salaire de 10 % pour … faire face à la crise. Foutaises ! Ce rat grattait du pognon sur son dos, c’était tout !

Aussi l’idée de le plomber et de se barrer voir ailleurs trottait dans la tête de la jolie brunette depuis un moment. Les clauses de son contrat lui permettaient de démissionner sans délais, son patron actuel ayant la certitude qu’elle resterait à tout prix. C’est vrai, Lilly marchait sur du verre pilé. Une fois le loyer de son appartement microscopique payé, qu’elle avait réglé ses quelques factures et fait des courses pour le mois, il ne restait pratiquement rien. Sa vie en dehors du boulot se résumait à son canapé, sa télé et un cercle ultra restreint de connaissances pour boire un verre (pas trop cher) et il fallait que cela cesse.

Elle avait commencé à chercher des offres d’emploi sur le net et comme elle ne maîtrisait pas parfaitement le japonais, elle demandait à sa voisine de l’aider. Sumi, c’était son nom, travaillait dans le milieu du charme et s’amusait souvent à titiller Lilly pour la rejoindre. L’américaine avait tout pour y réussir, du corps à l’esprit, et d’autres trucs plus personnels aussi. Elle avait toujours refusé en riant mais … Sumi gagnait bien sa vie comme stripteaseuse, les cosplays d’héroïnes d’animés connus lui allant à ravir. Bien entendu, il était hors de question pour Lilly d’endosser un costume de Pokemon sexy mais si une place de barmaid, option sexy, se libérait, elle pourrait envisager un changement.

Et justement, ce soir, Sumi venait taper à sa porte en brandissant un journal, un vrai journal en papier que Lilly n’aurait jamais su décrypter seule. Il y avait une annonce qui correspondait parfaitement à son profil seulement, l’édition datait de plusieurs jours déjà.

Merde merde merde ! Ça à l’air intéressant ! Vite Sumi, appelle et rencarde toi sur la place ! Encore disponible ? J’y vais !

Lilly ne prête pas attention au commentaire salace de sa voisine et entasse vite fait tout un tas d’affaires dans un sac de sport. Danser à poil, c’est une chose, flirter, c’en est une autre et ça, elle sait faire ; c’est un peu son fond de commerce. Mais comme au Japon il est mal vu de se trimballer en ville dans une tenue presque vulgaire, elle trouvera un moyen pour se changer sur place. Donc, c’est en baggy, sneakers et hoodie qu’elle fonce prendre le métro pour débarquer dans LE coin tout proche du centre ville où on retrouve les établissements les plus prisés par le public masculin. Néons colorés, noms évocateurs, ce sont les seuls éléments qui précisent la nature des clubs en question.

Le nibar’bar ? C’est osé mais apparemment un fonctionnaire de la mairie n’a pas cherché à en comprendre le sens au dépôt du dossier de déclaration. Bon, qu’importe le nom si la paye est bonne !

Lilly est refoulée à l’entrée mais le gorille de garde lui indique l’entrée de service. Elle est reçue par une manager qui comprend tout à fait son problème de vêtement et lui permet de se changer dans un vestiaire avant d’être reçue par le boss, un américain. UN AMERICAIN !! C’est son jour de chance. Impeccable, tant que ce ne soit pas un coincé du cul du Nord. Les types du Maryland, elle ne peut pas les blairer !

Dix minutes après, Lilly réapparaît métamorphosée. Elle avait troqué sa tenue casual pour quelque chose d’autrement plus aguicheur : minishort en jean bleu ultra suggestif et dénudant ses jolies jambes, un top limite underboob et lacé dans le dos pour révéler la taille de sa poitrine qui, si elle n’était ni monstrueuse ni siliconée, permettait quand même des possibilités de jeu intéressantes. Au pieds elle avait passé des bottes en cuir typiquement far-west et ses poignets disparaissaient sous des épaisseurs de bracelets aussi en cuir. Retour à Vegas ! Elle est légèrement maquillée, son visage étant naturellement séduisant, et elle a passé sa main dans ses cheveux courts pour les rendre un peu rebelles (les hommes adorent).

La manager sourit en la voyant, un point positif !, et l’emmène dans les coulisses de l’établissement. Lilly y croise bon nombre de filles, d’hommes, tous pressés, s’affairant, se préparant. Elle connaît le rythme des établissements de nuit et celui-ci semble bombarder. C’est ce qu’il lui faut à elle car au bar, elle envoie du lourd. Mais pour cela, il y a d’abord un contrat à décrocher.

On l’introduit dans un bureau et elle y entre confiante, radieuse mais mutine, limite salope. Ce n’est pas surjoué, le naturel est plus efficace et elle attend d’être présentée par la manager qui écorche son nom de famille avant de disparaître de la pièce en refermant la porte.

"Konnichiwa !!" La forme est maitrisée, même l’accent mais … elle continue en anglais US, avec son accent trainant du Sud de la côte Est, tellement identifiable.

"Heya boss ! Je suis Lilly, de Vegas. J’ai entendu dire qu’on cherchait une barmaid compétente et comme je passais par là et que je shakais déjà des cocktails à 5 ans … je me suis dit va te vendre."

Le mec était beau gosse avec une jolie gueule d’amour mélangeant le badass et le type intelligent. A l’aise, sûr de lui, force tranquille, tout pour lever une nénette par soir, il avait le profil qui plaisait à Lilly.

Pas besoin de tortiller du cul avec lui … Lilly s’assit donc de son côté du bureau sans attendre d’invitation pour pouvoir le faire.

"Je peux réaliser de mémoire 250 cocktails classiques comme de luxe. J’ai la compétence pour gérer un bar qui tourne à 30 commandes/ minutes sur 6 à 7 heures et en plus j’anime le comptoir."

Elle soupesa sa poitrine avec un geste expressif.

"Le bar de ce club, il peut rapporter autant que les shows des teasers, c’est le cas ? Je le prends en compte avec deux commis que je forme et en … six mois, tout Seikusu vient s’y prendre en selfie. Faut juste que la pub aille avec mais ça, c’est pas mon boulot.  C’est ce qu’on attendrait de moi ?"

Si le bar tournait déjà à bloc, il n’y aurait pas d’annonce. Elle en avait terminé.

"Et sinon, j’ai 28 ans. La clientèle kiffe généralement ce que je comprime dans mon décolleté. Je n’ai pas froid aux yeux et ...voilà boss."




7
Prélude / Re : Erwin Lafleur, tenancier de bar à strip-tease [Meowlidé]
« le: lundi 16 octobre 2023, 10:32:29 »
OOOOHH ! Un autre redneck! Je ne suis plus la seule  ;D ;D
Et avec un bar en plus, comme moi !!! Et porté sur le Q... comme, hum, moi ... Parfait ce beau gosse  :P

Bienvenue!!

8
Le couple avait fendu la foule d'une manière si énergique que plus d'un invité en avait été interloqué. L’événement du soir appelait à la bienséance, à la retenue et au souvenir. L'institut Arcimboldo instillait dans son éducation les valeurs de fraternité et d'humanisme (quelle hypocrisie!) qui façonnaient les façades de personnalité amenées à représenter l'élite du genre humain. Aussi, quand la tornade rousse s'emballa, empoignant presque le triste échalas, les commentaires allèrent bon train. A Mary, on excusa en riant ses origines irlandaises tandis qu'à Andreas, personne n'eut envie d'accorder des mots doux ou des justifications compatissantes. On opposait à la beauté féminine un contraire taciturne qui révoltait l'engouement littéraire du moment. Qu'il était choquant de voir passer ces deux opposés côte à côte, presque intimement liés, et qui selon les critères de la soirée, n'auraient jamais dû s'adresser la parole. Chez les hommes, la jalousie parlait. Quant aux femmes, le sentiment en était proche. Certains voyaient en Andreas un voleur de talent puisqu'il s'accaparait la très belle Mary. Et certaines se morfondaient de constater que bien trop de regards masculins s'attardaient sur la silhouette tonique de l'écrivaine à succès.

Toutes ces implications, Mary s'en moquait éperdument. L'institut Arcimboldo ne l'avait absolument pas transformée en poupée souriante et translucide. Elle restait celle qu'elle avait toujours été et ne souffrait aucune critique concernant sa manière d'être. En l’occurrence, alors qu'à cet instant elle fendait la foule, le visage arborant une délicieuse expression courroucée, et tirant plus qu'emmenant Andreas, il aurait été dangereux pour quiconque de la rappeler à l'ordre. Personne ne fit cette erreur et une fois qu'elle eut disparu avec son "presqu'esclave", l'attention de tous se porta sur Ford qui resta tout penaud … pour une fois.

Le jardin offrait une toute autre forme de plaisir que la grande salle qu'ils venaient de quitter. Le végétal remplaçait le minéral et un chatoiement de couleurs effaçait le blanc immaculé des marbres italiens. La conception de cet espace reposant n'était pas sans intentions. Sa configuration abordait des thématiques aussi mathématiques que littéraires ou artistiques et plus d'un écrivain en herbe avait trouvé ici l'inspiration qui avait lancé sa carrière. C'était le cas pour Mary qui avait passé des journées à s'imprégner de l'atmosphère paradisiaque des lieux pour produire par la suite des romans parfaits.De l'institut, c'était l'endroit qu'elle préférait car Arcimboldo  était malgré tout une usine à talents et l'intimité était un mot assez difficile à exploiter entre ces murs.

Mary aurait donc dû redescendre en pression en arpentant les chemins de graviers serpentant entre des massifs d’hibiscus mais non, rien n'y fit. Elle se plantait devant Andreas pour lui répondre mais c'est lui qui prit les devants, replongeant dans ses habitudes chaotiques et incompréhensibles. L'irlandaise en resta interdite, un sourcil haussé favorisant le déchiffrement de son expression. Si elle avait été brusque avec Ford, c'est qu'il l'avait mérité. Et qu'Andreas replonge dans ses atermoiements la rendait particulièrement irritable. Aussi c'est d'un ton franc et direct qu'elle le reprit.

"Andreas ! Je t'interdis de jouer à ça avec moi ! Tu gardes tes commentaires désobligeants pour les idiots qui ne te comprennent pas mais en aucun cas, tu ne me réponds comme tu l'as fait ! Si tu veux te plaindre, tu as choisi la mauvaise personne ! Et si ta condition t'attriste, je te rappelle que je suis arrivée à Boston dans les cales de 3ème classe d'un rafiot puant  en provenance d'Irlande et sans un sou en poche. Je ne me suis pas élevée en faisant la gueule ni en insultant les personnes qui me soutenait. Arrête !"

Boom … Voilà, c'était Mary la volcanique qui recadrait Andreas car il fallait reconnaître que son dernier commentaire inutile ne lui était pas favorable.

"Si tu as décidé d'être la septième roue du carrosse, libre à toi ! Ce ne sont pas mes mots ni ma pensée mais les tiens. Alors ressaisis-toi si tu veux que nous restions bon amis !"

Elle s'était arrêtée pour le tancer et repartit une fois sa tirade terminée, sans le lâcher.

"Allez ! Marchons !"

On l'aimait pour ça Mary. Elle ne mâchait pas ses mots et ce qui devait être dit l'était toujours. Elle donna une petite impulsion pour signifier qu'elle entendait bien marcher aux côtés d'Andreas, et non de le tirer derrière elle et ne dit rien pendant quelques instants.

"Et où m'emmènes-tu dîner ? Je n'ai pas envie d'un restaurant guindé ni de boire du champagne. J'ai mal aux pieds dans ses chaussures à talons et j'ai envie d'une pinte de bière accompagnée de quelque chose de simple. …..... Ne fais pas la tête, tu t'en remettras ! J'aurais dû te secouer bien plus tôt."

Ils arrivaient au bout du jardin et firent demi tour. Des invités de l’événement se déversaient par le perron de la grande salle et envahissaient le havre de paix, poussés par Simon Ford qui ne put s'empêcher de leur jeté un coup d’œil rageur. Le riche héritier n'autoriserait pas que quoi que ce soit de libidineux advienne dans le jardin. Son esprit mal placé tournaient les choses au ridicule.

"Ah ! Quel parasite celui-là ! J'en ai assez, allons-nous-en !"

Il fallut une bonne demi-heure pour saluer les participants, remercier les anciens, promettre d'écrire et de se retrouver l'année suivante. On hissa Mary sur un piédestal de réussite et on la cita en exemple. Ce fut un peu laborieux mais l'écrivaine parvint enfin à s'extirper de ce goulet dégoulinant d'obséquiosité. Bien entendu, elle ne salua pas Ford qui par ailleurs ne fit rien pour renouer le contact.

Au chauffeur de la limousine, elle commanda un retour à son domicile. Assisse sur la banquette arrière aux côté d'Andreas, elle put enfin enlever ses chaussures et remuer ses orteils en soupirant d'aise.

"On passe chez moi, je me change et on sort."

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Vous nous quittez déjà ? / Re : Trêve estivale.
« le: samedi 12 août 2023, 18:41:33 »
Profite et repose toi bien :)

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Ah … l’éternelle complainte de l’écrivain insatisfait... Les enfants de Nietzsche avaient un don pour vivre dans le noir afin de pouvoir mieux s’élever dans la lumière. Le contraste entre ces gens-là et la vision de la réussite de l’Homme par Mary était consommé. L’écrivaine ne voyait que par la force de caractère qui permettait, quelles que ce soient les épreuves à traverser, de forcer son destin et atteindre des sommets alors que ces gens-là cultivaient l’obscurité et l’autodestruction. Elle s’ennuyait très vite de la présence de ceux qui accusaient la vue de tous les maux. L’irlandaise était l’exemple parfait de sa propre idée de la condition de chacun. Elle était une femme travaillant dans un milieu d’hommes et ses efforts personnels l’avait hissé sur le podium de la renommée. Et personne ne l’y avait aidé hormis le soutien affectif indéfectible de ses parents. Et combien même, seule, elle s’en serait sorite tout autant.

Aussi, quand le grand homme pâle et brun présenta l’annonce d’une vie peu encline à ses faveurs, elle s’irrita d’un tel gâchis. Bien sûr, elle ne le montra pas, ce n’était pas ni le moment ni l’objet de l’évènement, mais changea son approche. Et elle ignorait toujours le nom de ce garçon qui lui, au contraire, semblait ne pas l’avoir émancipée de son esprit.

C’était ainsi et elle y était habituée. Mary attirait les gens depuis toujours. Sa vivacité et son physique attrayant jouaient pour elle et les hommes pensaient pouvoir la charmer à grands renforts de paillettes et d’illusions. Des amoureux transis, elle en avait éconduit un certain nombre et à ce jour, elle se satisfaisait de son célibat qui lui permettait une liberté jalousée par bien des femmes. Les déclarations de l’homme ne cachaient rien et même si elles manquaient de finesse la concernant, elles avaient au moins le mérite d’être honnête. Nietzsche (elle l’appellerait ainsi jusqu’à ce qu’elle connaisse son nom) respirait une antipathie qui frisait l’orgueil. C’était dommage car il était beau mais il était évident qu’il tentait de cacher son mal-être et son indécision derrière ce masque un rien désagréable. Simon y était pour quelque chose et la tension entre les deux hommes étaient palpables.

Maintenant, Mary savait qu’elle était l’objet de leur convoitise à tous les deux et elle n’aimait pas ce point précis. Elle allait rapidement mettre un terme à cette confrontation ridicule. En effet, elle n’appartenait qu’à elle-même et saurait le rappeler.

Dans l’effervescence toute luxueuse de ces retrouvailles, son agent vint la tirer des griffes de la tristesse ; le moment de son discours approchait. Elle fixa Nietzsche dans les yeux et se permit une réflexion qui elle espérait le ferait réfléchir.

"C’est dommage, j’étais sûre qu’à force de persévérance, tu nous reviendrais fort d’une volonté qui assurerait une reconnaissance méritée. Le succès de la pensée vient du regard des autres et ça m’aurait fait plaisir que tu t’autorises à rayonner comme tu le devrais. A tout à l’heure !!"

Mince : ça, c’était sorti tout seul ! S’il réfléchissait, il l’attendrait et elle n’avait pas vraiment envie de débattre sur l’ombre et la lumière, les luttes personnelles et les aspirations impossibles parce que trop ambitieuses. En partant, elle se retourna pour regarder l’homme, sombre et pâle figure attendant dans son coin comme un corbeau banni, isolé sur sa branche. Elle demanda le nom de l’homme à son agent qui consulta ses listes et la réponse fut tellement évidente qu’elle se maudit de cet oubli. Bien sûr qu’il s’appelait ainsi. Combien de fois elle avait entendu son nom grondé ou aboyé alors qu’il y avait toujours quelque chose à lui reprocher. Elle se rappelait à présent tous les coups bas de ces camarades, les moqueries et les provocations gratuites qui avaient mené la vie dure à ce pauvre Andreas…

Mary fut introduite sur l’estrade et repéra aussitôt deux choses. La première, c’est qu’elle faisait l’objet de toutes les attentions sauf une. Et cette deuxième chose justement, était Simon Ford qui complotait avec deux comparses en désignant Andreas d’un coup de menton. Les anciennes rivalités renaissaient et il était évident qu’elle en était l’objet. Elle décida de régler le problème ce soir même.

Son discours était ambitieux et valorisait non pas le genre et la tradition mais l’ouverture, la modernité et la créativité. Beaucoup de visages se fermèrent quand elle évoqua l’égalité des sexes et les vertus des plumes féminines mais elle parvint à les dérider avec son humour très franc et très irlandais. Après tout, tous l’adoraient puisqu’elle était belle, intelligente, riche et célèbre …

Une ovation clôtura son allocution. Elle n’avait pas oublié les remerciements, particulièrement ceux adressés à ses professeurs d’antan, ni omit de célébrer l’excellence de l’institut et de rappeler que modernité ne signifiait pas corrompre les traditions.

Mary descendit de l’estrade, juste à temps pour intercepter Simon et ses deux sbires qui s’apprêtaient à empoigner Andreas pour le mettre dehors.

"Simon, si tu fais ça, tu brises notre amitié et le respect que je te voue."

"Mais Mary, ce plouc n’a pas sa place ici."

"Mon discours ne t’a pas plu ? Que n’as-tu pas compris ?"

"Si, mais si ! Seulement, tu as vu comme il te regarde ?"

"Et donc ?"

"C’est insupportable !"

"Pour qui ? Pas pour moi en tout cas."

Simon Ford en resta coi et Mary en profita. Elle prit Andreas par le bras et lui demanda :

"Tu m’emmènes dans les jardins ? Il fait très chaud ici et j’ai besoin d’air. Certains comportements m’étouffent."

"Tu fais une erreur Mary …"

"Non Simon, je ne fais jamais d’erreur. C’est pour cela que je suis à ma place et toi à la tienne."

TOUCHDOWN …

L’irlandaise n’avait pas prévu de passer plus de temps avec Hofer mais il semblait que le destin en ait décidé autrement.




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One Shot / Re : Abus de confiance [Pv. Koda]
« le: mardi 04 juillet 2023, 15:52:10 »
D’habitude, Mayu avait une analyse juste des personnes qu’elle avait en face d’elle, généralement des combattantes. Cela lui permettait de voir les coups venir et d’esquiver ou encore de les bloquer avant une contre-attaque. Là, sa garde était totalement baissée quand Koda lui assena un direct percutant. Elle papillonna des yeux, la bouche ouverte, enregistrant les mots qui atteignaient son cerveau. Elle mettait aussitôt dessus l’image très visuelle qui en certifiait le sens pour être bien sûre de comprendre ce qu’elle entendait. Le souffle chaud de Koda contre son oreille lui donnait la chair de poule et quand il reprit sa place, elle n’osa plus bouger ni parler. Le garçon n’exprimait ni plus ni moins que son intention de lui faire … l’amour, passionnément. Personne ne lui avait jamais rien dit de tel et bien qu’elle soit figée, son corps était en ébullition. Elle alterna douche froide et plongeon dans un brasier incandescent. Elle baissa la tête soudainement, s’absorbant dans … la contemplation de la nappe comme si elle venait d’être punie. Le rouge lui était monté au visage et elle avait l’impression de brûler. En quelques courtes phrases, Koda venait de pulvériser le masque de confiance qu’elle s’était imposée. Oh, pas en mal bien sûr, au contraire. Il la trouvait désirable au point de lui promettre des choses si …

Cela sonnait très très érotique. La promesse de le sentir s’épanouir sur son corps coupait le souffle de la jeune femme. Koda était très mature, c’est ce qu’elle pensa. Et elle, n’avait renvoyé comme image que celle d’une fille trouvant le courage au fond de son verre. Elle en eut honte et pensa filer aux toilettes pour se donner des baffes. Elle avait bu et cela n’avait pas échapper au garçon qui avait été parfait dans sa réflexion. C’était bien plus efficace que n’importe qu’elle remontrance puisque Mayu avait dessoûlé aussitôt, son sang fouetté par une brutale montée d’adrénaline.

Mais est-ce qu’elle avait bien compris ? Koda la grondait ou se montrait-il prévenant ?

Heureusement, le serveur revint et déposa leurs entrées devant eux. Le plat de Mayu était une œuvre d’art et elle s’émerveilla devant la finesse de la présentation. Au Japon, le thon était un met raffiné. Cela lui permit de revenir dans le jeu en prenant un nouveau virage. Le serveur proposa de l’eau.

"Oh oui merci ! Un grand verre !"

Fini l’alcool ma grande !

"C’est très joli ! Bon appétit !"

Au moins, c’était vrai et elle ne prenait pas de risque à sourire sincèrement. Elle pinça un morceau de thon entre ses baguettes et le porta à ses lèvres. MMMmmmh fondant ! Elle suçota le bout de ses sticks et leva ses yeux sur Koda. Envolée l’idiote maladroite, elle voulait offrir une autre version d’elle, naturelle et authentique. Elle se tenait bien droite et son petit top présentait le reste. Hors de question qu’elle remette sa veste, cela reviendrait à avouer son petit jeu, et puis, elle avait toujours un peu chaud.

"C’est délicieux, comment est ton plat ?"

L’odeur du fromage était assez forte mais elle n’oserait jamais lui dire. En plus, le goût devait être prononcé et s’ils s’embrassaient, est-ce que …
Elle lui offrit un sourire sublime qu’elle s’imposa pour éviter de penser au baiser au fromage qu’elle imaginait. Mais non … pas dès le premier rendez-vous bien sûr … Et pourquoi pas ? Ils se plaisaient aussi pourquoi perdre du temps et risquer pour elle de le perdre s’il venait à croiser une fille plus intéressante pour lui. Mayu tergiversait intérieurement. Non ! C’était SON rendez-vous et elle devait se montrer convaincante afin qu’il jette définitivement son dévolu sur elle. Il était sûr de lui, savait se tenir, était respectueux et affirmé. Il était l’homme fort et elle, la petite princesse désespérée mais chanceuse de l’avoir trouvé. S’il se penchait sur elle, elle l’embrasserait et s’excuserait après. Il fallait qu’il sache qu’elle le voulait pour elle, ce soir, absolument. Quelle fille ne pouvait pas craquer sur un jeune homme si beau ? Elles devaient être légions à lui coller aux basques. D’ailleurs, Mayu oublia de se demander pourquoi Koda avait besoin d’avoir recours à un site de rencontre pour se trouver de la compagnie.

"Je ne t’ai pas demandé mais dans quel établissement es-tu scolarisé ?"

Aïe Koda … Première vraie difficulté ! Quelle tactique vas-tu adopter pour faire diversion ? A moins que tu ne joues la franchise au risque de mettre la puce à l’oreille de Mayu. En effet, qui ne la connaissait pas sur le campus ?

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One Shot / Re : Abus de confiance [Pv. Koda]
« le: mardi 27 juin 2023, 20:28:20 »
Victoire par KO !

Euh … non Mayu, tu n’en es pas là. Tu viens juste de te rassurer en ayant piéger Koda avec une méthode assez peu glorieuse, un coup bas dirait-on.
Mais complètement novice dans le domaine de la séduction, la jeune femme se convainc qu’elle a bien fait et que sa manœuvre reste aussi discrète qu’efficace. Il a osé ! Bien sûr, c’est le regard de Koda qu’elle suivait depuis son retour des toilettes et malgré une toute petite gêne lors des faits, elle s’est réjouie de la plongée vertigineuse du garçon dans son décolleté. Sans deviner que sa technique est rompue et considérée comme la base des jeux de séduction, Mayu gagne en assurance en oubliant, règle élémentaire, de ne pas se laisser emporter. Et comme elle a eu le courage de s’exposer ainsi, avec le résultat souhaité, elle continue alors que Koda rougit, tout conscient de sa faute. La boxeuse frémit … Ouiiiiiiii !! Il a posé sa main sur la sienne et alors qu’il se confond en excuses avec des manières dignes d’un vrai gentilhomme, ils sont interrompus par le serveur. Si Koda y prête attention, alors Mayu ne le fait nullement. Ce contact ténu entre leurs peaux était si … () … que son bras se détend aussi vite qu’un crotale qui attaque et lui saisit le poignet, faisant même sursauter le serveur par sa réaction rapide. Celui-ci s’éloigne et un court silence interrogatif s’installe le temps qu’elle comprenne ce qu’elle vient de faire. La confiance Mayu, la confiance … Et parce qu’elle ne peut pas faire marche arrière, elle le serre fort comme si elle craignait qu’on les sépare. Continue ma grande … il a aimé ce qu’il a vu, ses joues ont rougi et portent encore la teinte de la culpabilité. OOOoooh qu’il est adorable ainsi, elle le croquerait ! Aussi l’ignorante téméraire se penche sur le plateau de la table, y écrasant sa poitrine rebondie pour galvaniser l’imagination du garçon, et du bout de l’index, mais ça elle le fait inconsciemment, lui caresse l’avant-bras. Koda a une belle voix qu’il module naturellement à merveille. Mayu aimerait pouvoir faire la même chose, accrocher les gens rien qu’à la parole. Et pourtant son timbre est lourd de franchise et d’un désir naissant à ce moment-là.

"Tu … Tu n’as pas à t’excuser Koda. Nous savons pourquoi nous sommes ici et me concernant, cette rencontre va au-delà de mes espoirs. Tu … me plais beaucoup et si ton regard dit vrai, il semblerait que ce soit réciproque."

Ah ! Merveilleux alcool ! Tu délies les langues et désinhibe les timides. Ta chaleur conforte et ta force est contagieuse. Mayu le sent dans son ventre, ce liquide qui lui a brûlé la gorge et qui enflamme son être. Merci cher ami de m’aider à dominer mon caractère atrocement réservé et de me donner la chance d’offrir à ce beau garçon ce qu’il pourrait attendre de moi.

Elle ne le lâche pas et exerce même une traction comme pour être sûre qu’il n’ait pas l’idée de s’échapper. Une gorgée de Bloody Mary termine d’adoucir la gorge de la boxeuse, ajoutant un voile de séduction supplémentaire sur son initiative.

Le fait-elle bien ? Elle s’interroge quand même. Comment faire plus sans être vulgaire ? Comment font les autres pour faire en une soirée ce qui pour elle pourrait prendre un an ?

Gin, vodka, mélange les deux dans un estomac vide et peu habitué à ce genre de traitement choc et tu obtiens Mayu en mode traversée du Sahara. Finalement, elle lâche sa proie.

"J’ai chaud !"

C’est vrai et elle vient de trouver une astuce redoutable pour passer à l’étape suivante sans pour autant se réduire à l’état de garce en chaleur. Elle retira sa veste, dévoilant plus de peau que de tissu. Ce n’était pas prévu au départ donc le top qu’elle avait passé couvrait le nécessaire mais sans plus. Bien droite à présent, ses jolies épaules tirées vers l’arrière, elle prit la carte et l’ouvrit en la posant devant elle. Elle s’absorba dans l’étude du menu sans regarder par-dessus ses lunettes. Ce qu’elle allait manger ne l’intéressait pas. Est-ce que tu me regardes Koda ? Est-ce que mon corps te plait ? Est-ce que tu … ah non non non ! Pas ça ! Elle allait trop loin mais elle, s’imaginait bien le corps souple du garçon, frais et disponible, assuré, convaincant.

"Je vais prendre un tataki de thon en entrée et un risotto façon Hokkaïdo pour la suite. Et toi ?"

Afin d’être sûre d’entendre la réponse (mais pas que) elle se penche innocemment (c’est faux) en pressant ses bras contre son corps. L’effet naturel et physique de la chose amène à une expansion légèrement débordante de son volume mammaire qui elle le sait, n’est pas minime.

Le serveur revient à ce moment et en reste bouche bée bien qu’il soit habitué à tout un tas de situations. Pour lui, c’est très clair : ce soir, le petit bonhomme va se faire retourner par Wonderwoman et pourrait ne pas y survivre. Professionnel malgré tout, il prend la commande et annonce que ce sera très vite prêt. En effet, il serait dommage que ce joli petit couple batifole à son retour, auquel cas, ce serait très gênant. Tiens, mais au fait, il ne la connaitrait pas cette fille ? Son visage lui dit quelque chose, et ce physique …

Mayu se trompe de verre et avale du gin, le liquide immonde qu’elle a trouvé affreux.

"Oups, pardon ! J’ai … je voulais goûter à tes lèvres et …"

La scène se fige, l’horloge s’arrête, le temps s’allonge à l’infini … Sa langue a fourché, aidé par les produits phares de la Grande-Bretagne et de la Russie. Elle vient une nouvelle fois de briser l’insupportable tradition japonaise qui impose aux natifs de l’archipel un abrutissant système basé sur une extrême courtoisie. Et c’est elle, Mayu, ambassadrice d’un sport et d’une grande ville, qui rompt cette tradition ancestrale. Mais en fait, c’est marrant et elle pouffe, se cachant la bouche derrière sa main. Plus direct comme déclaration, c’est dur. Aussi dur de résister à cet afflux sanguin un peu imbibé qui lui monte au cerveau.

"Baaaahhhh … Tu m’en veux pas ??"

Sa propre voix lui vrille les oreilles. Quoi ? C’est elle ça ? Elle a l’impression de croasser alors elle se rue sur son verre d’eau et se dépêche d’avaler un bout de pain avec l’espoir qu’il va pomper ce qu’elle a dans l’estomac. Elle a bu Mayu, elle le sait, elle sait que ça l’aide à sortir de son image de fille coincée. Foooonnnnnnce !! Au moins si tu dois te jeter d’un pont morte de honte après, tu ne pourras pas dire que tu n’as rien fait.

"Et toaa ? Tu veux me goûter aussi ?"


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One Shot / Re : Abus de confiance [Pv. Koda]
« le: jeudi 08 juin 2023, 22:28:13 »
Mayu ne s’empêcher de laisser apparaitre un petit sourire rassuré et de satisfaction quand Koda lui donna sa réponse. Elle était soulagée car son physique restait un sujet dont elle faisait tout un complexe. Alors, oui, sur le ring, elle était parfaite, taillée pour la confrontation et le contact physique, mais au quotidien, être plus musclée qu’un homme rendait les relations … difficiles. La virilité masculine acceptait difficilement qu’une fille soit en mesure de lui coller une raclée facilement, d’être plus rapide et surtout, bien plus forte.

La boxeuse ne laissait pas apparaitre ses émotions mais elle souffrait de ce relationnel difficile qu’elle avait avec les hommes dont beaucoup la félicitait ouvertement avant de la trucider en coulisse. Heureusement, ce soir, elle était suffisamment habillée pour que son corps taillé ne soit pas trop visible. Bon, bien sûr, elle avait les épaules les plus carrées de la salle mais sa veste en atténuait un peu la forme.

Koda était très mignon. Elle apprécia ses compliments qui eurent pour effets de rosir ses joues et il lui était difficile de le regarder dans les yeux. Elle n’en menait pas large et remettait sans cesse ses lunettes en place sur son nez avant qu’elle ne s’en aperçoive. Elle se maudit aussitôt de son manque d’assurance, se demandant s’il ne la prenait pas pour une poupée perdue. Mais non, il avait dit qu’elle était magnifique et c’est sur ce point-là qu’il fallait assurer. Mayu ajusta sa position et s’appuya sur la table. Elle venait d’ouvrir deux boutons de sa veste, ce qui eut pour conséquence de libérer un peu sa poitrine comprimée et aussi de la laisser respirer plus librement.

Le coin dans lequel ils étaient offrait une discrétion qui rassurait. Pas du tout dans son élément, Mayu réfléchissait à toute vitesse pour trouver un sujet à aborder quand le serveur apporta les boissons : pause idéale pour ré-agencer ses idées et assurer la suite. Le Bloody Mary sentait la tomate et avait l’aspect justement l’apparence d’un épais jus de tomate avec une petite éclaircie au fond du verre. Curieuse, Mayu trempa ses lèvres après avoir bien évidemment répondu de manière très cérémoniale à Koda. Oh … il s’agissait d’un simple jus de tomate un peu salé et … un rien déçue, Mayu leva un peu plus son verre de telle sorte que la vodka concentrée tout au fond en dévale les parois pour remplir sauvagement sa bouche sans qu’elle soupçonne le drame à venir. Le réflexe d’avaler fut le plus fort plutôt que de tout recracher, d’autant plus que le jus de tomate atténua faussement la brulure de l’alcool. Mais rien ne pouvait résister à la force de la vodka et la boxeuse sentit sa langue, sa gorge, son estomac chauffer chauffer chauffer jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de le cacher. Elle inspira profondément, les pupilles dilatées, battit de la main devant sa bouche et de l’autre, tira sur son top pour le séparer de sa peau. Elle était rouge, elle était sûre et elle pria pour ne surtout pas transpirer. Et en plus de ça, Koda lui parlait.

"Hein ? Quoi ? Du gin ? Non, jamais ! Je ne connais pas."

Argh !!!! Faites qu’un séisme secoue le japon où qu’une météorite s’écrase au large des côtes et provoque un tsunami !! Elle se ridiculisait devant son premier rendez-vous et aurait voulu avoir une pelle pour creuser un trou et s’y enterrer. Mayu toussa et mit une bonne minute à se remettre de ses émotions. Elle reniflait et avait des larmes dans les yeux qu’elle s’empressa de tamponner doucement avec un disque en coton qu’elle sortit de son sac. A cet instant, il lui était très difficile de regarder Koda. Lui, avait l’air si sûr, si assuré, si … normal, qu’elle se sentait toute penaude.

"Je … Excuse-moi, je me suis laissée surprendre. Comme je ne bois pas de choses fortes, je me suis étouffée."

Elle rit nerveusement, se frottant les mains sur ses cuisses. Elle devait absolument rattraper le coup et offrir une image d’elle plus … moins idiote. Elle bredouilla une nouvelle excuse inintelligible et fonça aux toilettes ou heureusement elle était seule. Dans le miroir, son expression mit quelques secondes pour passer de complètement larguée à celle d’une bête de guerre. Mayu reprenait le dessus et s’appuyait sur sa passion pour se refaire une personnalité.

Arrête de te comporter comme une empotée ! Ce n’est pas toi ça ! Ce rendez-vous, tu l’as voulu alors assure ! Montre toi … désirable! Il te plait !

Elle farfouilla dans son sac, se refit le portrait, ouvrit un bouton supplémentaire de sa veste et tira sur son top pour offrir une vue plongeante sur ses atouts. A cet instant, elle fut proche de replonger dans la mortification mais la boxeuse en elle fit en sorte qu’elle passe ce cap. Et quand elle revint en salle, il n’aurait pas fallu que quelqu’un se dresse sur son passage. Si Koda n’avait jamais été chargé par un animal sauvage, alors ce serait sa première expérience.

"Je veux gouter ton gin !"

Et c’est ce qu’elle fit, prête cette fois-ci et elle ne failli pas quand elle avala la moitié du verre. Errrk c’était immonde, amer et bizarre.

"MMMmmmh c’est bon !"

Est-ce que cet angle convenait pour qu’il louche dans son corsage ? Allez Koda, ose ! Ça me rassurerait.

Elle lui sourit, d’un vrai sourire sincère, elle espérait beaucoup de cette rencontre et maintenant qu’elle s’était mise en tête qu’il lui convenait tout à fait, elle souhaitait peut-être un premier … geste ? Qu’il lui touche les doigts ou lui tienne la main … ou soit plus entreprenant, sous réserve qu’il en ai envie après la démonstration honteuse.


14
Fidèle à lui-même, Franck Sinatra s’inclina devant la femme qui lui faisait face. Il s’appliqua à un baise main dont tout l’intérêt était de diffuser son aura de séducteur invétéré. La représentation qu’il venait de donner au Boston Music Hall avait été un succès qui ferait taire ses détracteurs. L’homme était adoré autant que détesté et les potins démocrates se plaisaient à ressortir régulièrement dans leurs colonnes les frasques négatives de sa jeunesse. Cela, la star s’en moquait éperdument. Le maitre du music-hall avait pour lui sa fortune, un rayonnement digne des plus grands philosophes grecs, un carnet de contacts bien rempli dont certains noms évoluaient à la maison blanche et même le numéro du bureau ovale occupé par ce vieux républicain d’Eisenhower. Autant dire qu’il était bon d’être dans les petits papiers de Sinatra et de répondre favorablement à ses attentions.

Seulement, Mary O’Sullivan était d’origine irlandaise et rien ne l’horripilait plus que les flagorneries destinées à la pousser dans le lit d’un homme … Le séducteur américain garda ses lèvres posées deux secondes de trop sur la main de la flamboyante rousse avant de se redresser, son insupportable sourire collé à son masque d’acteur.

"Mary !!! Quel bonheur de vous revoir. Savoir que vous vous êtes déplacée pour moi me comble de joie ! Avez-vous aimé mon spectacle ? Heureusement que je ne vous ai pas aperçu dans la salle, j’en aurais oublié mes textes !"

L’écrivaine leva faussement les yeux au plafond.

"Franck, vous êtes un incorrigible séducteur et vos compliments n’ont pour objectif que de me pousser à accepter l’invitation qui va suivre. Mais oui, votre représentation était parfaite ! Entre vous et moi, ma voisine en a mouillé sa culotte …"

L’agent littéraire de Mary, tout proche, s’étrangla et battit frénétiquement des paupières en s’assurant que personne n’avait entendu la saillie de l’écrivaine.

C’est plus le rire bruyant de Sinatra qui attira les regards et beaucoup se dirent que ce duo de célébrités mériterait bien une union. En effet, si Sinatra était l’une des voix les plus représentatives de cette époque, alors Mary en était la main. Ses romans à succès se vendaient comme des petits pains et elle aussi connaissait Eisenhower puisqu’elle avait signé le livre d’or de la Maison Blanche pas plus tard que la semaine précédente alors qu’elle y était invitée. Et si encore Sinatra était l’archétype du crooner, Mary avait pour elle une beauté pâle, transcendée par sa magnifique chevelure rousse.

"Vous m’avez démasqué Mary ! En effet, je comptais vous inviter pour un after à ma villa de Back Bay. Nous serons en très petit comité et nous boirons du bon champagne jusqu’à nous enivrer."

Bien évidemment … Et le petit comité terminera au complet, nu, saoul et prêt à forniquer pour une bonne partie de la nuit. C’est ainsi que vivait Sinatra, grand amateur de frasques sexuelles une fois le rideau baissé.

"Franck, vous me voyez contrainte de refuser. Voyez-vous, je suis attendue à l’institut Arcimboldo pour une réunion des anciens élèves et je ne raterai cet évènement pour rien au monde, même vous voir nu et bourré. Maintenant, je vous souhaite bien le bonsoir et … passez une bonne soirée."

Là encore, l’agent de Mary mit quelques secondes à s’en remettre. Le franc parler de l’écrivaine était connu mais il y avait quand même des limites à respecter.

La représentation de Sinatra à laquelle Mary venait d’assister, installée au deuxième rang du carré VIP à côté de Jane Fonda, avait duré plus longtemps que prévu et Mary était déjà en retard pour la suite. Elle sa hâta donc de quitter le prestigieux théâtre de Boston pour rejoindre la grosse berline noire diligentée par l’institut Arcimboldo pour l’y mener. Elle perdit encore de précieuses minutes à répondre à des personnes la reconnaissant, délivrant par-ci par-là un mot gentil ou un sourire inoubliable. Et puis enfin, elle put s’installer sur la banquette arrière de la voiture, saluée par le chauffeur qui lui referma la portière. Ils avaient une vingtaine de minutes à rouler pour arriver à destination. Son agent lui fit lecture des choses à savoir, de l’évolution de l’institut, des grands changements depuis son passage, du parcours des autres anciens élèves. Elle se souvenait bien de l’ensemble des jeunes qui avaient suivi le même parcours qu’elle et prit un instant pour se remémorer des souvenirs pas si lointains.

Arcimboldo … Elle détestait les peintures grotesques de cette artiste du XVIème siècle. Heureusement, l’institut de Boston qui portait son nom n’avait rien de ridicule et portait ses étudiants vers les portes de la gloire. Elle y avait passé de belles années, développant ses talents d’écriture parmi d’autres jeunes talentueux. Elle y avait flirté aussi, et participé à des jeux dont il fallait que son public n’apprenne jamais l’existence. Les Etats-Unis d’Amérique s’ouvraient malgré eux à la contestation hippie des années cinquante et Mary n’avait pas échappé, à ce moment-là, à certaines dérives qu’elle avait ensuite réprimées.

En grandes pompes, elle fut déposée et accueillie par le directeur actuel sur le grand perron de l’institut. Il faisait nuit et la mise en scène montée pour l’évènement qu’était cette réunion importante reflétait la richesse de l’établissement. Les jeux de lumière étaient magnifiques et un héraut en grande livrée clama son arrivée d’une voix de stentor. Le silence se fit alors qu’elle apparaissait dans la grande salle de réception, souriante, un rien décontractée, superbe dans cette robe large à corset un rien démodée (mais c’était volontaire) qui mettait en valeur la finesse de sa taille et le volume naturel de sa poitrine. Son cou et ses épaules, tout comme son dos, étaient nus, sa peau simplement habillée de quelques gouttes de Chanel n°5, comme Marilyn aimait à le dire.

Certains visages avaient déjà bien changé parmi ces convives dont une majorité étaient des hommes. Les femmes à succès se comptaient sur les doigts des deux mains et la plupart d’entre elles avaient couché pour l’obtenir, ce qui n’était pas le cas de Mary au grand damn de bien des puissants de l’industrie artistique.

"Mary !"

Simon Ford, l’héritier de celui qui avait lancé l’industrie automobile américaine, se jeta presque sur elle. Ancien élève de la même promotion qu’elle, il l’avait toujours couvé, quitte à être odieux avec les autres élèves.

"Nous t’attendions tous ! Quel plaisir de te revoir. Tu es resplendissante ; l’étoile de cette soirée !"


"Bonsoir Simon." Elle l’embrassa sur la joue. "Je suis heureuse de vous revoir tous ; tu es venu avec ton épouse ?"

Le jeune homme retira vivement sa main de l’épaule de Mary en riant.

"Tu n’as pas changé ! Je t’adore ! Viens, faisons le tour des invités, tous veulent revoir le prodige littéraire de notre promo."

Et la ronde fut longue. Chacun voulait avoir le privilège d’échanger avec Mary et elle usa de gentillesse et de tactique pour combler tous ses anciens camarades. Ils terminaient leur tour quand le visage de Simon se ferma, dissimulant mal une certaine hostilité.

"Ah ! Toi aussi t’es là … Quel est l’idiot qui t’a envoyé une invitation ?"

Mary faisait face à un sombre sire. Son agent ne l’avait pas mentionné, quel était son prénom déjà ? Elle se souvenait bien de ce jeune homme complexé et solitaire qui accusait sans coup férir les insultes et quolibets de ses camarades et de Simon en particulier. Ford avait un jour surpris ce garçon à dévisager Mary sans retenue et il s’en était vexé jusqu’à haïr son homologue. Il lui avait ensuite mené la vie dure, transgressant même certaines règles de l’établissement. Heureusement pour lui que son nom incitait à la prudence en matière de sanction … Il n’avait jamais été inquiété.
Mince … il s’appelait …

Mary n’avait pas été plus attirée par lui que par un autre. Il était discret, parlait peu, affichait toujours un masque qu’elle trouvait quelconque et en vérité, était assez peu plaisant à côtoyer. Néanmoins, ce n’était pas une raison pour que Simon s’en prenne à lui. C’était une soirée placée sous la signe des réjouissances aussi Mary fit un pas en avant et posa sa main sur l’avant-bras du garçon.

"Bonsoir, il aurait été dommage que quelqu’un de la promotion manque à l’appel. Je suis heureuse que tu sois là." Puis à Simon. "Je te rejoins, et je vais devoir à la demande du directeur, faire un petit speech pour nos retrouvailles. A tout de suite !"

Elle reporta son attention sur le jeune homme qui avait son âge.

"Que deviens-tu ? J’avoue ne pas suivre forcement le parcours de tous. Es-tu épanouis dans la vie ?"

A la mine qu’il tirait, elle se doutait bien que non. Il était difficile de passer les portes de la notoriété dans cette société où succès rimait encore souvent avec condition sociale.

Le brouhaha ambiant incitait au rapprochement. Elle le frôlait. Plus petite que lui, elle offrait une vue plongeante sur le plus enchanteur des tableaux … ce qui n’échappa pas à Simon Ford qui fulminait déjà.


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Quelle rigueur de vie :) Pas facile d'accéder à la perfection hein?
Si tu as envie de décompresser un peu, viens faire un tour chez moi. Mon bourbon vaut n'importe quel saké! Et bien entendu, personne n'en saura rien :)

Bienvenue!  ;)

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