11
« le: samedi 29 janvier 2022, 12:15:30 »
"Quel culot..."
Le démon se redressa sur ses coudes. Alecto l'avait vampirisé comme jamais. Il s'était délecté de cette fougue qui avait extirpé la semence de son corps jusqu'à la dernière goutte. Ils avaient joui ensemble, intensément et Damascus baignait encore dans la torpeur sexuelle qui les avait enveloppé.
"Et quel cul ..."
Alecto se tenait debout devant lui, présentant derrière son expression outrée un joli petit fessier rebondi. Comme toujours après leurs ébats, elle était maculée des plaisirs de son homme et brillait d'une perversité malicieuse qu'elle ne mesurait. Une chaleur envahit à nouveau le bas-ventre du démon, réveillé par la vue de cette croupe qui n'appartenait qu'à lui.
"Alecto ..."
Il grogna, gagné par l'envie de plus se séparer des profondeurs de ce corps délicat. Il se leva et ne mit qu'un court instant avant de mettre sa compagne à quatre pattes. La seconde d'après, il l'embrochait à nouveau, glissant facilement dans la moiteur de son vagin offert. Il la prit par les hanches, y ancrant ses doigts, et se donna une amplitude supplémentaire pour accentuer la puissance de sa pénétration. Elle pouvait crier, il faisait de même tant la sensation folle, la nécessité de la baiser, le besoin de la posséder était intense. Quand il lâchait ses hanches, c'était pour lui saisir les épaules, lui peloter les seins, caresser sa peau, y laisser sa marque ...
Son orgasme vint plus rapidement que le précédent et même s'il ne put lui offrir qu'une rare récompense, il trembla tellement fort qu'il s'effondra sur son dos, le front ruisselant de sueur, posé entre ses omoplates.
"Nous nous sommes retrouvés ..."
Elle voyait à présent. Il avait remarqué la mobilité de ses pupilles quand la vue lui était revenue. Le Vieux avait tenu sa promesse. S'il ne l'avait pas fait, Damascus l'aurait décapité. Autour d'eux, l'atmosphère redevint celle de l'endroit où ils étaient, un simple terrier appartenant un petit peuple bien trop curieux. Comme s'ils n'attendaient que ça depuis un moment, une colonne de petites créatures entra apportant tout ce qu'il fallait pour préparer leurs bienfaiteurs. Damascus et Alecto furent lavés, préparés, coiffés par des dizaines de petites fébriles. Dans un coin, un couple de ces choses s'essaya à reproduire la dernière position de coït du couple mais comme elles avaient les jambes trop courtes, le résultat fut cocasse et termina par une dispute. Ils furent nourris de fruits, noix et d'autres mets qu'ils ne connaissaient pas mais qui leur donnèrent une vigueur nouvelle. Leurs vêtements avaient été lavé et paraissaient comme neufs, une certaine magie y était surement pour quelque chose.
Quand ils furent prêt, ils quittèrent les tunnels pour retrouver le calme de la forêt. Leurs montures les attendaient, parées, et piaffèrent à la vue de leurs maitres. Même le destrier de Damascus vint loger ses naseaux contre la poitrine du démon pour quémander une attention particulière. Le petit peuple grenouillait aux alentours et le Vieux ne lâchait pas Alecto. C'est d'ailleurs elle qui se chargeait de communiquer avec eux. Ils montraient bien du respect à Damascus mais évitaient quand même de le frôler de trop prêt.
Il était temps de partir et les adieux furent longs. De petites mains se tendaient pour toucher la princesse humaine dont l'histoire nourrirait les contes de cet étrange communauté pendant longtemps. Quand ils enfourchèrent leurs chevaux, les créatures formèrent une haie d'honneur et entonnèrent un chant joyeux qui résonna dans la forêt bien après qu'ils les aient perdu de vue.
Assez vite, ils quittèrent les immensités végétales qu'ils arpentaient depuis leur entrée dans la forêt. Les arbres immenses aux racines larges et aériennes laissèrent la place à des spécimens de taille plus conventionnelle, certes toujours hauts mais plus "normaux". En revanche, au sol, les tapis de feuilles sèches furent remplacés par des buissons colorés de fleurs chatoyantes et mouvantes. Il y en avait de toutes les tailles, de toutes les formes et leurs couleurs formaient une onde artistique superbe. Des quantités d'insectes brillants voletaient pour se délecter des nectars produits par cette végétation riche et servaient ensuite de repas à de jolis oiseaux à longs plumages qui piquaient des hauteurs pour les happer habilement. l'endroit était féérique et la tiédeur des lieux était toujours aussi agréable. L'air embaumait de fragrances lourdes et florales et la luminosité jaillissant de cet ensemble magnifique les changeait des ombres permanentes de la haute forêt.
Ils arpentaient au pas un chemin propre où ils pouvaient chevaucher côte à côte. Ils ne pouvaient pas aller plus vite car il fallait parfois négocier le passage d'un rocher gris barrant le passage où encore suivre un angle raide de leur itinéraire.
A un moment, une sorte de renard à la fourrure dorée jaillit devant eux. Il s'arrêta surpris, un court instant, et bondit de côté pour s'échapper mais ... une fleur géante, superbe avec ses larges pétales irisés, siffla et le saisit par une patte. Le cœur de la fleur s'ouvrit sur trois rangées de dents acérées et le petit animal poussa un cri aigu quand elles se refermèrent sur ses chairs. Il fut broyé et avalé en quelques secondes avant que le végétal reprenne sa position initiale.
L'endroit était dangereux et il ne fallait pas l'oublier.
Damascus se pencha sur Alecto et lui saisit un sein avant de l'embrasser.
"Derrière toute beauté se cache un danger. Qu'en est-il du tien?"