Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Royaume Terranide / Re : L'Entrevue [PV]
« le: lundi 13 août 2018, 18:25:04 »
   Le bref arrêt par le vestibule avait été l’occasion de se débarrasser des épais manteaux que les trois débutantes avaient emporté pour éloigner les morsures du froid. Trop coquettes pour ruiner leurs coiffes, elles avaient sacrifié à leurs préférences le port de bottines fermées à talons plutôt que leurs classiques escarpins à froufrous colorés. Leur assemblage avait porté ses fruits, mais leurs visages étaient légèrement rougis par les différences de température expérimentés à leur arrivée. La magie de la neige éternelle était quelque peu nuancée par l’impression d’être transpercé par un million d’aiguilles sur chaque partie découverte de soi, pourtant en y pensant par après le froid était sec et pur, rien à voir avec les averses d’automne de Nexus, qui donnaient la toux et le rhume à la moitié de la populace et dissuadaient les dames d’apparat de montrer leurs nez dehors.

   La découverte de Kazuha avait été une expérience asses surprenante. Il était relativement rare de rencontrer des femmes aussi … spéciales, à Nexus. Fauve ne put s’empêcher de l’examiner ostensiblement de loin, récoltant une tape discrète de l’aînée, pendant que la protectrice et esclave elle-même les jaugeait du regard, sans trop de pudeur. Anna la dévisageait avec plus de curiosité pour elle en tant que personne. D’où venait-elle ? Où vivait-elle ? Qu’avait-elle vu ? Était-elle une si bonne combattante qu’elle n’avait pas besoin de plus d’armure sur sa chair nue ? Elle n’aurait probablement pas de réponse à ses questions un jour, et heureusement, sans doute, pour la dernière. A cet instant, Kazuha aurait encore pu révéler une supercherie de sa maîtresse et les découper tous les quatre en morceaux. Encore que, le pauvre Sire Langford aurait sûrement été découpé en rondelles tandis qu’elles trois auraient été condamnées aux cellules d’entraînement d’une maison close. La jeune fille aux cheveux blancs frémit, de peur autant que d’excitation.

   En tout cas, les intrigantes étaient sûrement moins nerveuses que Langford en atteignant le lieux des prémisses attendues. Selvia, comme de coutume, conservait le port altier et l’air imperturbable d’une vraie noble nexusienne, observant son environnement et ses acteurs avec un intérêt tout pécunier. Fauve chassait toutes les craintes en dédaignant la peur et les risques, éloignant, comme pouvaient le faire tant de personnes jeunes, les questions de la mort et de la servitude par sa confiance toute naïve en sa bonne étoile. Anna était la seule à garder une certaine tension en elle, mais, pour elle, tout ça était encore assez récent, et à Nexus seulement jusque là. Se trouver si loin du palais pour une telle mission avait le côté frissonnant de la nouveauté et de l’aventure.

   Quand Samara pénétra la chambre principale de sa suite, cependant, les trois eurent la même impression de choc et d’émerveillement. Si l’on ignorait la peau rouge et la longue queue caudale s’agitant autour d’elle, Samara était ce qu’une femme accomplie pouvait espérer être : une créature sublime assumant sa féminité, son corps et ses appétits au point de recevoir ses visiteurs dans un lieu de débauche et dans une tenue pour le moins minimaliste. Son apparence devait jouer un rôle dans la déstabilisation de l’émissaire nexusien, une façon de le pousser à l’erreur si possible. Et si ce n’était pas fructueux, au moins pourrait-elle considérer qu’elle avait réussi à piquer l’intérêt et l’envie du reste de la délégation. Elle ne se faisait sûrement aucune idée sur la raison de la présence de trois jolies jeunes femmes, si différentes et si complémentaires, aux côtés de Théodore Langford. Le Nexusien n’était pas un idiot et encore moins le genre à faire quelque chose pour rien.

« Votre demeure est un délice, Dame Samara. »

« Merci du fond du cœur pour la qualité de votre accueille, ma Dame. »

« Le vin chaud est accepté avec grand plaisir, Dame Samara. »

   S’installant sur le canapé en suivant à la trace la queue mouvante et baladeuse de la démone, elles s’enfoncèrent dans les renforts moelleux et feutrés du mobilier, restant au bord pour éviter le piège classique du fond de ce genre de banquette dont on ne sortait jamais. Selvia prit une pose digne d’une princesse, tandis que Fauve affichait sa féminité prédominante en croisant ses jambes, dévoilant la naissance de mollets énergiques au-dessus de ses bottines quand la robe remonta jusqu’à mi-chemin de ses genoux. Anna trahissait son expérience en se tenant de façon un peu plus naturelle, dans la même position que Selvia mais avec une inexactitude, une gaucherie relative qui faisait ressortir son âge et son inexpérience. Elles reçurent leurs vins chauds avec le sourire, remerciant le service, gratifiant Samara de bons sentiments et se taisant pour fixer Langford, qui tenait peut-être ici le rôle le plus important de toute sa carrière.

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Royaume Terranide / Re : L'Entrevue [PV]
« le: dimanche 12 août 2018, 13:01:15 »
   Les trois filles avaient des comportements assez divergents ; sûrement à l’origine de leur force en tant que groupe. Il y en avait toujours une pour combler les déficiences d’une autre. Fauve ne s’était guère intéressée à l’Histoire tandis que Selvia se repoudrait, écoutant sans vraiment se laisser accaparer. Seule la jeune Anna avait dévoré les paroles de Langford pendant tout le trajet. Il avait fallu attendre qu’il passe au profil des personnes impliquées pour que l’intérêt général s’accroisse. Il ne fallait pas leur en vouloir, elles avaient été élevées, enfin, à l’exception d’Anna, dans l’idée que certaines choses n’étaient pas de leur ressort, mais que les questions sociales leur revenaient de plein droit. C’était une forme de sexisme latent qui persistait malgré le droit très libéral sur Terra. De manière générale, la société était bien plus lente à évoluer que les théories et les lois.

« Se méfier de Kazuha ; compris ! De toute façon, les esclaves, c’est pas mon truc ... »

« Ahem ... »

« Sauf toi, ma chérie, bien entendu, » se rattrapa Fauve d’un air amusé sous le regard réprobateur d’Anna.

« Naturellement, Dame Samara n’est pas n’importe qui. Rassurez-vous, nous ne saurions sous-estimer … l’expérience de notre charmante compagnie. Nous relevons le défi avec plaisir. »

« Votre enthousiasme me suffit, mes chéries, » sourit Langford tandis que le carrosse s’arrêtait devant un hôtel particulier luxueux scintillant de mille feux.

L’assistance descendit du véhicule tandis que des gardes en manteaux aux livrées ashnardiennes les recevait avec courtoisie, tandis qu’un autre montait à côté du cocher pour le guider vers les étables. Sans doute serait-il celui qui passerait la moins bonne soirée, car les Ashnardiens n’avaient pas coutume de prévoir quelque confort que ce soit pour leurs esclaves, et il y avait peu de chances qu’il trouve une salle de repos chauffée avec de la soupe et du vin chauds à disposition. Mais cela était loin de traverser les esprits des intrigantes et du diplomate tandis qu’ils pénétraient dans le manoir. Il affichait un luxe presque indécent, et les lieux affichaient quantité de tapisseries et objets équivoques ou obscènes. Anna s’arrêta devant une grande sculpture murale en bois courant sur une des cloisons, frissonnant à la fois de crainte et de désir en découvrant les plaisirs orgiaques représentés. Les deux autres n’étaient pas en reste, découvrant les lieux avec un mélange d’amusement, d’émerveillement et d’excitation. C’était la première fois qu’elles voyageaient si loin, qu’elles découvraient des lieux aussi exotiques et fascinants, et derrière la familiarité de certains usages communs à tous les pays flottait la touche propre à la lointaine Ashnard et aux lubies démoniaques de la maîtresse des lieux.

« C’est magnifique ! Mais pas de trace de l’incorruptible golem. »

« Fauve, enfin ! Messire, pensez-vous que nous allons devoir être séparées de vous ? »

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Royaume Terranide / Re : L'Entrevue [PV]
« le: vendredi 03 août 2018, 05:58:18 »
Ce froid ! C'était terrible ! Ancarla était une belle vallée enneigée, féérique sous certains aspects, et un endroit que les trois demoiselles avaient eu envie de visiter dès l'instant où elles avaient entendu parler des folles affaires y ayant court. C'était l'endroit idéal pour s'amuser, découvrir des choses nouvelles et rencontrer du beau monde dans les meilleures circonstances. Cela dit, elles étaient venues ici en mission. Le sobre Theodore Langford avait été d'une compagnie distrayante et courtoise, mais il les avait d'abord convié pour remplir une fonction, fonction dont elles prenaient connaissance aujourd'hui.

Selvia, Fauve et Anna aimaient l'ambiance de conspiration et d'aventure qui flottait dans la salle où elles reçurent leur briefing. Langford les avait renseigné comme si elles avaient été ses Droles de Dames, et leur Charly chéri s'était montré on ne peut plus clair sur l'importance de leurs bons services dans les jours à venir. Les filles se lançaient des regards amusés. Beaucoup de débutantes de la cour auraient très mal pris l'idée d'être employées pour amadouer une Ashnardienne lesbienne dans un pays gelé, mais il en fallait bien plus pour choquer et désharçonner les trois intrigantes. La perspective les excitait, même. Il s'agissait de personnages influents, avec des richesses importantes et des carnets d'adresses plus longs que la liste des soupirants potentiels de la Reine Elena.

" Si c'est une démone, j'en fais mon affaire, " lança Fauve d'Alérion avec une assurance déroutante. " On n'amadoue pas une créature comme elle avec des yeux doux et de l'inexpérience. "

Fauve était des trois la benjamine, mais aussi la plus volontaire et exhubérante. Bien qu'elle ne soit pas tekhane, la petite principauté de ses parents était un lieu de villégiature pour les matriarches, et elle en avait pris le tempérament franc du collier, comme un côté parfois garçon qui avait inexplicablement fait fureur à la cour. Ses couleurs décalées collaient au profil d'une femme différente, qui en ferait bien baver son futur époux, pourvu qu'elle puisse un jour s'en accomoder.

A ses côtés, l'aînée du groupe, Selvia Pascoale, lui adressait un regard amusé et un brin malicieux tandis qu'elle brossait sa longue chevelure blonde. Elle ne disait rien, mais on sentait l'expérience en elle, qui criait à la benjamine de prendre garde à son propre orgueil. Au fil des années, Selvia s'était bâtie une réputation rocambolesque, qui oscillait entre le scandale et la célébrité. Personne ne se leurrait quant à son rôle de meneuse et de fondatrice de leur petit club de séductrices libertines. Quant à l'étendue de son palmarès, elle faisait les choux gras des potins quand elle apparaissait, certains lui attribuant des coucheries avec des princes étrangers quand d'autres devaient supporter les regards noirs et accusateurs de leurs propres épouses. Rien que son silence valait mille mots. Elle n'irait pas à l'encontre des paroles de Fauve, qui renfermaient une certaine vérité.

Anna Blagorodnova, la cadette, moins expérimentée, plus effacée, et surtout la roturière du groupe, faisait quant à elle la tête après avoir entendu les paroles un peu blessantes de Fauve. N'importe qui pouvait s'imaginer le degré de rivalité existant entre les trois demoiselles, et les crépages de chignon qui devaient parfois éclater. Ici, nul esclandre, elles faisaient bonne figure devant Langford, gardant chacune encore un espoir de pouvoir être un peu plus qu'un outil de séduction entre les mains de ce diplomate calculateur.

" Si tu crois qu'elle va juste succomber à des avances simplettes, va donc ! Je te parie que la servante aux grands yeux innocents marchera aussi bien sur elle que sur ... "

" ... Très bien, je crois que nous avons compris ! " coupa Selvia avant que la rivalité laisse place à la mesquinerie. " Vous pouvez compter sur nous pour nous faire aussi agréables que possible, mon doux sire. J'imagine que vous avez déjà prévu une approche ? "

" A vrai dire, oui, " répondit le noble nexusien avant de dévoiler son programme.

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Le coin du chalant / Re : Plouf, plouf, plouf ...
« le: mardi 31 juillet 2018, 23:15:28 »
https://www.youtube.com/watch?v=jivFHQop7nk

c'est les mêmes couleurs en plus o_o

Nous promettons que ça n'a pas servi d'inspiration ! :D
Mais quelles adorables enfants !

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Le coin du chalant / Plouf, plouf, plouf ...
« le: mardi 31 juillet 2018, 06:33:13 »
Selvia, Fauve et Anna

Un, deux, trois, nous serons à toi ...


Compte clôturé




Selvia Pascoale, noble damoiselle de bon lignage, de Castelquisianni vient rendre ses hommages. Ses longs cheveux blonds et ses yeux émeraude font à la cour sa popularité, dont elle use à l'envie pour ses proies capturer. Garre à ceux qui sur ses fards s'extasient, leurs secrets elle prendra dans la douceur de leur lit.


Fauve D'Alérion nous est venue d'une douce principauté où les longs étés sont propices au farniente. Des matriarches tekhanes se prélassant en ses terres elle a pris l'exhubérance et la fougue altière. Sa jeunesse fait sa force mais aussi ses envies, peinés sont ceux qui s'y sont trouvés soumis. Elle commande au lit comme elle fait dans la vie : avec force et assurance sans en craindre les conséquences.


Anna Blagorodnova est d'origine douteuse, trouvée au coeur de l'hiver sans père ni mère. Elle a servi le Palais des cuisines jusqu'au faît. Elle sait le prix du confort et la valeur des secrets. Encore jeune et manquant d'expérience, elle fait des forces d'application et de patience. Chantage et amitiés lui ont beaucoup rapporté.




Les Intrigantes oeuvrent à la cour nexusienne. Fauve et Selvia y ont été envoyées pour se trouver un bon parti et apprendre en communauté, mais elles n'en font qu'à leur tête, enchainent les conquêtes et ont pris goût aux commérages et aux profits de l'espionnage. Anna n'est pas noble, et est officiellement mise à leur service, mais elle est leur amie et apprend de leurs prémisses. Si elle n'est pas contre l'idée d'un mari, elle goûte sa jeunesse et la croque à l'envie.

Pour les approcher, vous devrez avoir matière à marchander. Chacune a ses exigences et ses priorités : secrets, argent, beauté ... Faites défaut sur leurs attentes et elles sauront se faire absentes. Continuez de leur donner et vous en aurez pour votre soirée. Ne les prenez pas pour des galantes fragiles, ni pour des garçonnières faciles. Trahissez-les et vous le paierez.




Notez que les posts RP ne seront ainsi rédigés. C'est amusant pour une présentation, mais sachons favoriser l'inspiration. :-*


Sujets en cours :




Sujets terminés :




Sujets avortés :

L'Entrevue avec Samara
Friends or Foes avec Madeleine

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Vous êtes tous a-do-rables ! On espère que vous êtes riches aussi ...

Après ces jeux de mots et un joli quatrain, c'est l'heure de préparer le terrain ! :D

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Prélude / Re : Selvia, Fauve et Anna, les trois chipies.
« le: dimanche 29 juillet 2018, 12:35:42 »
Re-Bienvenue, les chipies !

Je ne sais pas s'il est prudent de vous inviter dans mon château... Mais, à quatre, nous pourrons faire beaucoup de choses, comme... Un Monopoly !

Nous nous rappelons d'un Monopoly grandeur nature dans les rues de Nexus. Les joueurs ont fini ruiné, mais quelle folle journée ! C'est avec plaisir que nous viendrons nous amuser.

J'adore, rien que pour les rimes et la sonorité ! bienvenue

Bien que fort compliqué nous l'avons tout de même tenté.
Ca donne un air sophistiqué de grande dame cultivée.

Bienvenue ;D

Fauve adôôôre vos cheveux verts !

amusant perso, amusant avatar, pour une journée pas amusante parce que c'est nul le dimanche ! rebienvenue / bienvenue

Pourtant il y a tant de choses à faire un dimanche ! Comme ... un Monopoly.

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Prélude / Selvia, Fauve et Anna, les trois chipies. [Validémonisées]
« le: dimanche 29 juillet 2018, 05:18:41 »
Comment cela, mon bon sire ? Vous n’avez jamais entendu parler de nous trois ? Vous nous faites une vilaine farce ! Mais enfin, si les rencontres fortuites font votre plaisir, jouons ensemble ! Saurez-vous deviner qui de nous trois correspond à chaque description ?

Je suis Selvia Pascoale, fille de bonne famille de Castelquisianni, venue de mon île natale pour m’enrichir de bonnes manières et de bonnes compagnies. Du haut de mes vingt-quatre étés et de mon mètre soixante-cinq, je suis l’aînée des trois et la plus expérimentée. L’on se perd dans mes yeux d’azur pour m’offrir ce que mon cœur ardemment désire : des bijoux, des bisous, des doudous.
Que voulez-vous ? Je suis peut-être une gente demoiselle, mais comme toutes trois, je suis aussi une femme, et une femme de bon atour toujours trouvera l’amour. Et j’ai pour l’amour un riche appétit. Mes robes d’émeraude et d’or et mon maquillage sophistiqué ne sont pourtant pas ce qui m’ont le plus rapporté. Les damoiseaux comme les gentilhommes aiment ma taille fine, mes interminables gambettes, ma croupe proprette et mes petits seins fermes. Ils vénèrent mes cheveux d’or et mon visage de princesse, me parlent descendance quand ce que j’attends, c’est l’extase sans enfants.
Ce que je préfère, c’est ce qui vient après, les confessions sur l’oreiller au creux de mes oreilles et les cadeaux coupables pour racheter ma dignité qu’ils pensent m’avoir volé. Leurs petites histoires et leurs vices dérisoires, j’en fais mon commerce, les partage avec mes amies et m’en sers pour faire ici mon nid. Une belle femme sait ce qui peut s’échanger, contre un service ou une position avancée.

Moi, c’est Fauve D’Alérion. Je suis sûr que vous n’en avez jamais entendu parler. C’est dommage, car il y fait beau, et il y fait bon, dans la vallée lointaine que dirigent mes parents. Encerclés par les montagnes et la mer, notre microclimat fait notre célébrité par-delà la frontière. Les riches Tekhanes aiment à nous rendre visite pour se prélasser sur nos plages, et nous apportent leurs produits et leur goût de la liberté. Il n’y a pas, chez moi, une femme qui se laisserait faire comme j’en vois ici. Et à vingt ans tout juste, je suis bien assez vieille pour en nourrir du soucis. J’affiche avec fierté mes cheveux rouges brillants et mes yeux améthyste, et mes robes en tissus scintillants qui attirent les regards de tous les manants.
Pas beaucoup plus grande qu’un mètre cinquante, je dois bien batailler pour me faire remarquer. Je joue des limites de la convenance et de l’excentricité. Contrairement aux autres, j’attire les hommes pour m’en servir, prendre mon pied, jouer à la chevauchée, et aussitôt m’en départir. Leurs aveux, je les leur tire dans leurs derniers soupirs, quand ils viennent entre mes cuisses dans une plainte pathétique et me donnent la seule douceur que peut me donner leur trique. Jeunes et jolis ou vieux et carrés, je m’en moque tant que j’ai matière à m’amuser. Tout le monde connaît leurs secrets une fois mes folies finies, et tout le monde me sait cruelle, mais les promesses d’une femme qui se connaît vaut bien le danger d’un séjour aux Enfers.
On aime me croire vulnérable, avec ma taille d’enfant, ma taille de guêpe, mon poids plume et mon corps sans charme particulier. On aime croire que mon attitude cache le désespoir d’une fille qui cherche un sauveur. Ne croyez pas ce qu’on dit sur les méchantes filles : nous sommes bien réelles et on mord pour de vrai.

Quand à moi, mon nom est Anastasia Blagorodnova. Je sais, c’est un nom bien étrange, c’est que je suis la seule à ne pas connaître mes origines. Je me suis réveillée au milieu de la rue, un jour d’hiver, seule et sans affaires. Seul mon nom me restait en tête. J’ai été accueillie au palais et on a fait de moi une ménagère. Mais je suis une curieuse, et j’entends beaucoup de choses. A force d’indiscrétions, me voilà devenue une demoiselle de seize printemps de bel appairage, et l’amie douce et fidèle des deux filles qui m’accompagnent.
Je suis peut-être la moins femme des trois, dans mes robes bleues de petite dame avec mon corps tout plat, mais certainement pas la moins jolie. On me dit charmante, avec mes grands yeux bleus rêveurs et mes beaux cheveux blancs. J’ai appris que les maigrichonnes font peur aux garçons. Ils ont peur de nous casser avec leur élan. Alors, j’aime prendre les devants, et couper court aux boniments quand je les sens prêts à s’envoler au premier coup de vent. C’est que malgré mon allure de perche d’un mètre soixante-quinze, on ne me brise pas facilement. Je suis encore jeune et j’ai beaucoup à découvrir, et j’aime savoir ce que les gens désirent pendant que je m’attache à les divertir.
Avec mes amies, nous faisons une bonne équipe. Chacune de nous sait obtenir ce qu’elle veut et nous en tirons tous des bénéfices. Quand je serai grande, je veux avoir autant de mordant que Fauve et autant d’assurance que Selvia. Mais en attendant, je tâtonne du bout de mes doigts, de mes lèvres et de ma langue, je tends l’oreille, à l’affût d’une histoire nouvelle, et chaque nouveau plaisir découvert m’émerveille.

Alors ? Avez-vous deviné ? Ça n’est pas bien compliqué ! Mais dites-nous plus tôt : laquelle de nous est à vos yeux la plus désirée ? Nous sommes un peu des garces quand il s’agit de tenir les comptes, et vous pourriez bien vouloir nous départager. Qu’en dites-vous ? Êtes-vous seulement sûr de pouvoir assurer ? Ne vous inquiétez pas : une bonne histoire avant de nous coucher, et toutes vos déconvenues seront oubliées …

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