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Messages - Lamnard Kystrejfter

Pages: [1] 2 3 ... 22
1
Les contrées du Chaos / Re : Mystérieuse évanouie [Kyst & Cathari]
« le: vendredi 01 mars 2019, 00:35:29 »
   Il était compréhensible que le réveil soit quelque peu brutal. Si elle avait gardé toute sa tête, l'inconnue se souviendrait être tombée d'épuisement dans les steppes bordant les Landes dévastées, et il lui serait potentiellement compliqué de comprendre comment elle pouvait se retrouver sur un navire à présent. Difficile, cela dit, de prévoir la gravité de la surprise qui allait la frapper. Lorsqu'elle se réfugia silencieusement sous la couverture de fourrure, le capitaine fixa un instant la bosse immobile sous celle-ci en haussant un sourcil ; puis il haussa les épaules et entreprit de ranger le bol de côté,et d'aller égayer la flamme dansant dans la lampe à huile, prodiguant un peu plus de lumière afin qu'elle puisse découvrir son environnement ; ce qu'elle fit. Elle le dévisagea probablement comme il l'avait dévisagé de longues heures durant au cours des derniers jours. Il était probablement aussi exotique à ses yeux qu'elle l'était aux siens. Leurs teints étaient, pour ainsi dire, diamétralement opposés. Même au niveau des cheveux, si bien des roux existaient dans le peuple de Kystrejfter, il avait entendu dire qu'ils étaient bien plus rares ailleurs.

   Revenant à son côté, il la laissa prendre ses marques, restant attentif à ses actes car toujours incertain de son état d'esprit. Avec tout le temps passé dans l'inconscience, elle pouvait avoir des séquelles. Mais, apparemment, tout allait bien, et, après qu'elle ait brièvement touché sa peau pour reprendre contact avec la réalité, le flux de questions très attendu sortit enfin. Le rebelle resta impassible tandis qu'elle le mitraillait d'interrogations, mais un sourire se dessina sur son visage tandis qu'il intégrait qu'elle était en pleine santé et en pleine possession de ses moyens -enfin, jusqu'à ce qu'elle se lève, ce qui révélerait si elle avait besoin de plus de repos ou non-. Il laissa flotter un bref silence, et le silence prit sa place et calma les pensées fugitives. Une fois l'élan de l'interrogatoire brisé, il prit la parole plus calmement :

   « Je suis Kystrejfter, et ceci est mon navire. Toutes les questions auxquelles je pourrai répondre, j'y répondrai. Mais restez calme : vous êtes restée inconsciente pendant de nombreux jours, et vous pourriez être très affaiblie. En tout cas, il est bon de vous voir réveillée, » finit-il avec un grand sourire, sincère, avant de reprendre la parole. « Nous vous avons retrouvé par hasard, quelques lieues à l'intérieur des terres à la lisière des Landes dévastées. Depuis, nous avons navigué vers l'est et nous devrions bientôt longer leurs cimes brisées. Vous avez parlé d'une faille ; vous pensez être arrivée ainsi ? Quel est votre nom ? Et quel est votre dernier souvenir ? »

2
Les contrées du Chaos / Mystérieuse évanouie [Kyst & Cathari]
« le: mercredi 27 février 2019, 23:57:09 »
   Lamnard se laissait bercer par le tangage du navire et par les légers craquements des planches du navire tout en balançant le hamac dans lequel il patientait. C'était à son tour de veiller sur cette étrange femme qu'ils avaient retrouvé, seule, inconsciente, déshydratée et mal nourrie, au milieu de nulle part et à la faveur d'une reconnaissance dans les terres. L'équipage avait longuement débattu de ses origines et de son identité, avec la ferveur des gens qui n'avaient rien de mieux à faire sur le moment. Elle semblait née du feu tant le rouge et la chaleur dominait sur elle et, à en croire certains, en elle-même. Les théories les plus fantasques se disputaient la cote de paris amicaux : on la disait déesse, prêtresse du désert ou encore catin. Lamnard, le capitaine, ne prenait pas position, mais pas par manque d'intérêt ; ce n'était pas sa place de prendre position dans les paris, tout simplement. Quand son tour venait, il passait de longs moments à fixer l'étrangère. Allongée sur un lit à la literie propre et couverte de fourrures, elle avait été nourrie et hydratée par chacun et chacune de ceux qui s'étaient relayés à son chevet. Elle avait repris en couleurs et sa respiration était devenue tranquille. Restait à voir si elle se réveillerait ou non avant leur prochaine escale ; et elle n'allait pas avoir lieu demain.

   Le grand blond considérait la jeune femme sans réfléchir vraiment à ses origines et à sa nature. Voilà plusieurs semaines qu'ils naviguaient ces côtes désolées, entre les rives nexusiennes et les pics annonçant Ashnard, se cachant des uns comme des autres à la recherche d'une opportunité de libérer de nouveaux esclaves. Tout du long, ils n'avaient rien vu ; ni sur la côte, ni lors de leurs reconnaissances intérieures. Des steppes arides et désolées s'étendaient à perte de vue, comme nombre d'autres à l'approche des frontières monstrueuses d'Ashnard. Aucune personne saine d'esprit ne viendrait s'aventurer ici sans le bagage adéquat. Ils l'avaient trouvé complètement démunie. Elle avait dû errer pendant des jours, marchant droit devant elle, en espérant tomber sur un village, une caravane ou une source d'eau et de nourriture. Difficile de croire qu'elle ait été une esclave lâchée par un caravanier cruel, car la caravane suivante l'aurait sans doute accueillie à son tour. Avait-elle été apportée ici en punition d'un crime quelconque, condamnée à mourir de faim et de soif, sa chair laissée à l'attention des vautours ? Il restait bien sûr l'hypothèse magique. Comme beaucoup de monde, il avait entendu parler des chemins secrets menant à d'autres mondes qui, traîtres, faisaient disparaître les gens trop curieux ou apparaître de curieux étrangers.

   Il fallait croire qu'il n'aurait de réponse qu'à son hypothétique réveil ! Soupirant, il quitta le hamac pour venir s'agenouiller à côté du lit. Il avait laissé de côté ses bottes et ses armes, et ne portait que des braies sous une cape de laine épaisse. Ces eaux n'étaient pas chaudes, et le vent était agressif. Tout ici portait le message des maléfices et malédictions baignant l'empire démoniaque d'Ashnard. Après avoir soufflé dans ses mains, il récupéra le bol d'eau à son chevet. Prenant le linge propre qui baignait dedans, il l'essora partiellement, avant de le placer au-dessus de la bouche de l'inconnue. Il allait lui ouvrir la bouche, comme à l'accoutumée, pour verser un filer d'eau entre ses lèvres ; mais sa mâchoire résista fermement. Intrigué, il la dévisagea et remarqua son froncement de sourcils, puis ses poings serrés. Elle se tortilla machinalement face à la gêne que les mains étrangères lui avaient causé. Elle reprenait ses esprits !

   « Hé là ! Pas de farce, on se réveille, » lui lança-t-il tandis que les mouvements s'arrêtaient. Il déclencha une nouvelle série de microréactions qui lui arrachèrent un sourire triomphant. Bien sûr, rien de cela n'était à mettre à son crédit en particulier, mais il avait le plaisir un peu égoïste de pouvoir peut-être assister à son émergence et de découvrir la vérité. Pour cela, elle devrait se réveiller. « C'est ça ! Pas de panique : tout va bien se passer maintenant, » essaya-t-il de glisser pour la motiver à ouvrir les yeux, à reprendre prise avec la réalité. Le linge préalablement censé la désaltérer trouva le chemin de son front, l'affranchi espérant que la légère différence de température l'aide à faire le chemin qui lui restait. Enfin ! des réponses.

3
Les contrées du Chaos / La ballade et le Village [Kyst & Shad]
« le: mercredi 27 février 2019, 11:41:03 »
Précédemment dans Tes croyances n'ont pas réponse à tout : Cherchant à se protéger d'un orage, Shad Hoshisora croisa Lamnard Kystrejfter et les deux aventuriers discutèrent un moment. Quand la nature de Shad fut révélée au Nordique et qu'il commença à s'en méfier, Rukhmar, corbeau de l'effroi et ami de Shad, les rejoignit pour leur poser un défi. Après avoir traversé des terres inconnues, ils arrivèrent au foyer de ces bêtes et le capitaine reçut la charge d'un oisillon, qu'il baptisa Trollfagel. Mais il avait aussi gagné dans l'épreuve une amie de confiance, dont la force et la bienveillance le poussèrent à l'inviter à rejoindre temporairement le bord de son navire.


   Le grand Rukhmar révéla sa voilure noire comme la nuit à la sortie des nuages, accompagné d'une escorte des siens qui se dispersa rapidement une fois les frontières de Terra atteintes. En les voyant s'éparpiller ainsi à la vue de cette terre, Lamnard fut désormais convaincu qu'ils avaient voyagé à travers les mondes, et que leur refuge était non seulement inconnu, mais aussi hors de portée des Hommes. L'immense corbeau de l'effroi se posa au pied d'une colline, où coulait un ruisseau glougloutant au milieu de pâturages enchanteurs. La région ne voyait que peu d'individus la traverser, et il flottait un air d'une pureté rare. L'homme s'en emplit les poumons une fois descendu du dos de Rukhmar, son gros oisillon, Trollfagel, descendant de ses bras pour inspecter le sol curieux. Le bébé corbeau se prit vite de passion pour la végétation et les petits insectes, et il sautillait en piaillant sans trop s'éloigner. Une fois leurs salutations faites à leur ami ailé, les deux aventuriers le suivirent tandis qu'il s'éloignait vers les nuées et disparaissait à nouveau.

   « J'ai observé les alentours pendant que nous descendions, » lança Lamnard, sans perdre de temps. « Ce ruisseau et son vallon rejoignent une petite rivière. Cette rivière descend ensuite les collines assez abruptement pour finir sa course au milieu du village où nous allons. Ne me demande pas de noms : les locaux appellent cette rivière la Rivière et leur village le Village. Je doute qu'ils aient jamais ressenti le besoin de les nommer. Des gens curieux, mais sympathiques, tu verras ! »

   Passant un baluchon contenant quelques vivres offerts par les oiseaux légendaires -de la viande, essentiellement ...- par-dessus son épaule, il observa un instant sa compagne d'aventure. Ils n'avaient pas été dans un endroit aussi calme depuis leur rencontre. En comparaison des pics glacés qu'ils avaient parcouru, l'endroit était chaud et baignait dans la lumière. Il la dévisagea un peu mieux qu'il avait pu le faire jusque là, considérant son pelage noir et bleu, ses prunelles et ses lignes sportives, mais féminines. Quand elle eut l'air parée, il entama la marche avec un sourire songeur et en silence, ne le brisant que pour siffler et faire accourir Trollfagel, qui vint s'amuser plus près de lui, vadrouillant alentour tout en suivant leur avance.

   « Ce n'est pas exactement à côté, » précisa-t-il finalement, « mais le terrain sera vraiment facile sur l'essentiel du trajet. Nous aurons vite comblé la distance et y serons bien avant que le ciel ne s'obscurcisse. »

4
Les alentours de la ville / Re : Choc des civilisations [Kyst & Cata]
« le: mardi 26 février 2019, 22:41:44 »
Il n'y avait plus de résistance. La conquête de la veuve aux cheveux de jais avait été ardue, mais finalement beaucoup plus douce et valable que la multitude des lapereaux qui avaient perdu leurs vies. L'étrangère démontrait sa voracité lascive et son expérience en accompagnant ses assauts avec toute la verve d'une femme gagnant l'amant voulu par son corps inassouvi. Leur étreinte avait commencé comme des adversaires se jaugeant, et les suites ressemblaient effectivement plus à un affrontement, à une lutte au corps sans merci, qu'au sexe tel qu'on le pratiquerait normalement entre inconnus. Catalina allait laisser des compagnes aux cicatrices couvrant déjà le dos de l'ancien esclave, tandis qu'il tenait ses jambes en l'air, écartées pour recevoir les assauts de sa verge en elle. Il grognait en la sentant trembler et enserrer son sexe en elle, écoulant de sa mouille entre ses cuisses et sur ses fesses. Il admira son corps idéal, à la fois soumis et maître de la situation pendant qu'elle prenait son plaisir la tête levée, les paupières fermées. Elle serra le poignet de cette main enserrant sa gorge, et il répondit en serrant plus fort lui aussi. Ils approchaient de la délivrance ensemble et ils finirent pas serrer si fort que du sang coula de son poignet, et que la prisonnière finit par laisser échapper des hoquets en cherchant sa respiration alors que l'air, d'un coup, se mettait à manquer.

« Ah ! Salope ! » lui lança-t-il alors qu'il sentait son corps se figer et se tendre en prélude à l'orgasme, et qu'il s'enfonçait profondément en elle, jouant de ses reins en râlant tandis qu'il jouissait en elle et qu'elle se relâchait finalement. Immédiatement, il libéra la gorge de la captive, la laissant reprendre son souffle alors qu'il portait son poignet saigné à ses lèvres et suçait les quelques filets qui s'en étaient écoulé. Il avait vu bien pire. Ses yeux continuaient de fixer Catalina pendant ce temps, et il n'avait pas quitté son sein, toujours entier et dressé à l'intérieur d'elle, leurs fluides coulant de ses lèvres à chaque petit mouvement.

Il la laissait reprendre sa respiration et ses esprits, sans un mot. Il la laissa reposer ses jambes sur son torse et ses épaules tandis qu'elle récupérait ; et elle récupérait bien plus vite qu'il l'aurait estimé. Surpris, mais aussi intéressé et amusé, il se remit à bouger en elle, lui faisant sentir qu'il n'avait pas dit son dernier mot ni donné son dernier coup de bite. Leurs sexes étaient extrêmement sensibles, et il sortit au bout d'un bref instant avec un murmure de satisfaction. Il regarda son mandrin trempé avec un plaisir non dissimulé et le frotta sur ses lèvres, taquinant son bouton d'amour.

« Tu es bonne, Catalina Taylor. Mais je ne suis pas rassasié et j'ai encore des plaisirs à explorer, » lui dit-il avec un sourire malicieux, ses mains glissant sur ses jambes glabres et soyeuses. Il y déposa un baiser furtif. « Ça ne te gêne pas si je décide de me servir, j'en suis sûr. Je vois clair en toi. » Il poussa tranquillement les jambes de la veuve, les lui faisant remonter et continuant jusqu'à la plier et lui amener les genoux pratiquement à côté de la tête. La croupe complètement relevée, il se dressa et glissa sa queue entre ses fesses, ne la taquinant pas longtemps avant de diriger cette fois son gland contre son anus. Il l'écarta sans grande peine et commença bien vite à se frayer un chemin dans son petit trou avec des soupirs d'aise. « Autant te dilater tant que ta mouille aide encore. »

5
   Il ignorait s'il dramatisait la violence de ses agissements ou si Shad minimisait la situation, mais lui aussi découvrit, en tout cas, qu'elle avait eu un passé d'esclavage très dur ; comme beaucoup de Terranides, en soi, mais elle semblait être une aventurière née dans les espaces sauvages, familière de la liberté et de l'aventure. Il n'aurait pas parié qu'elle portait ce fardeau en elle ; mais peut-être fallait-il justement avoir vécu sans liberté pour pouvoir la goûter pleinement ? Quoi qu'il en soit, il aurait pu parler des heures durant de sa vie de servitude à Nexus, de la manière dont les siens étaient traités et de la façon dont tout cela avait commencé pour lui ; mais le moment ne s'y prêtait pas, elle avait raison. Comme elle avait accepté de voyager avec lui, il aurait le temps de discuter avec elle de leurs passés et de leurs expériences. Il la soupçonnait d'avoir beaucoup d'aventures à partager ; surtout si elle tenait si mal l'alcool, auquel cas les chopes servies par son équipage lui délieraient la langue en moins de deux. Elle deviendrait sans doute l'attraction principale du navire ; la perspective lui arracha un sourire amusé.

   « Rien ne presse, vraiment, » estima-t-il en avalant encore, effectivement, quelques gorgées de vin en plus, comme pour souligner la tolérance très limitée de la louve. « Mais tu fais bien de m'y rappeler : notre monde nous attend. Et puis, prendre un peu d'avance sur mon équipage nous permettra peut-être de profiter d'une nuit tranquille au village. Il n'a guère de richesses à pourvoir, mais les gens y sont d'une générosité ! C'est peut-être parce que nous les payons ... »

   Oui, difficile de se dire que la bonté était naturelle quand on avait vécu une vie de lutte et d'injustice, mais le fait était que les habitants de ce petit village qui ne s'était même pas donné de nom étaient des gens d'une humanité extraordinaire, et il aimait s'y reposer. Il n'y restait jamais longtemps, par peur de leur attirer des ennuis, cela dit. Il ne savait même pas si Nexus avait le moindre intérêt à contrôler cette pêcherie isolée et sans le sou, mais il ne doutait pas qu'une preuve de leur collaboration avec des pirates leur vaudrait une punition peu enviable.

   « Nous allons rentrer, » annonça-t-il tandis que Trollfagel, fatigué et repus, se blottissait dans le creux de son bras. Il eut un regard affectueux envers l'oisillon énorme et tourna son regard vers Shad qui, toujours allongée, avait le regard qui pétillait. Il rit de bon cœur et lui tendit son bras libre pour l'aider à se relever. « Tu devrais t'accrocher à moi pendant le trajet. Ton équilibre est précaire, » lui souligna-t-il avec amusement en passant une main sur son bras ; un contact amical, peut-être, mais bien plus long qu'il aurait pu l'être. Il ne lui témoignait pas juste une amitié normale avec cette attention. A vrai dire, lui-même avait remarqué comme il avait tardé, et il s'empressa d'aller informer Rukhmar de leur décision.

   Le corbeau de terreur les prit sur son dos pour les reconduire chez eux, escorté par une poignée d'oiseaux plus petits. L'Humain maintenait son protégé endormi d'une main, et se stabilisait de l'autre. Derrière lui, il sentait la chaleur de la louve qui l'avait enlacé et se laissait rafraîchir par le vent. Il se sentait curieusement apaisé et à sa place en cet instant ; prêt pour un nouveau départ. Il ne doutait pas que d'autres aventures passionnantes suivraient.


A suivre ...

6
Dans le meilleur des cas, Lamnard espérait pouvoir garder de leur première rencontre le souvenir du parfum et de la douceur de son invitée, emportée bien malgré elle dans une fuite en avant vers un repaire de hors-la-loi, cachée de l'armée de son propre pays par des individus ayant semé pagaille et ruine dans leur sillage. Sans contexte, et peut-être, même, avec le contexte, la plupart des gens verraient un tel récit comme une affabulation grotesque. Terria savait sûrement ce qu'elle faisait en venant à Dortogne, alors que l'anarchie régnait et qu'une bande d'affranchis maraudait. Elle avait jaugé le chef et décidé de prendre le risque. Si le chef avait probablement comblé ses attentes à ce stade, croire que son équipage serait suffisamment discipliné et raisonnable pour laisser une espionne ashnardienne monter à bord, fut-ce-t-elle sous la protection de leur capitaine, requérait un certain acte de foi de la part du spectateur.

Difficile aussi de croire à l'histoire de l'attirance et de l'attachement vite nés des brèves interactions entre le pillard abolitionniste et l'intrigante patriote, liés au plus par un passé d'esclavage et une même opposition aux intérêts nexusiens. Mais il faut parfois voir au-delà des titres, étiquettes et apparences pour aborder les personnes telles qu'elles étaient ; et l'on ne pouvait douter que Terria avait fait preuve d'une grande humilité, tandis que Kystrejfter avait exposé une politesse bien loin de correspondre à son surnom public. Ce récit était moins celui d'une rencontre déterminante pour endiguer l'expansion nexusienne au sud ; ou celui d'une fuite improbable sur un fleuve mineur à l'autre bout du continent ; c'était celui de l'improbable rencontre entre deux êtres bien plus enclins à se plaire que leurs vies auraient pu le laisser croire.

Et tandis que Terria se blottissait contre son bras en accueillant tranquillement ses caresses, le guerrier l'observait, elle, calme et ses paupières closes, en s'interrogeant sur les implications de ce qu'il vivait vis-à-vis de sa lutte. Il songeait aux raids, aux butins, aux sauvetages, mais aussi aux nombreuses vies prises ou données au nom de cette cause qu'il avait fait sienne. Ses croyances lui dictaient d'être heureux pour ses camarades tombés, car ils avaient rejoint un monde de plénitude et d'allégresse ; mais qu'en était-il des esclavagistes ? Et de leurs familles ? Y avait-il une autre voie ?

S'allongeant sur le lit de la cabine silencieuse, bercée par le rythme presque imperceptible des flots du cours d'eau, il attira avec lui l'Ashnardienne en enveloppant ses épaules de son bras, l'attirant dans son creux, contre son torse. De sa main libre, il parcourut ses mèches de cheveux flamboyantes et les traits de son visage, dessinant l'angle de ses pommettes, la pointe de son menton et la pulpe de ses lèvres du bout de ses doigts, bien délicats dans leur ouvrage malgré le témoignage rugueux d'une vie passée à trimer et à lutter pour vivre. Il accueillait au fond de ses narines la délicate odeur de sa toilette et ferma les yeux, lui aussi, pour en imprimer la fragrance au fond de son être, et pour se rappeler sa figure malgré le passage du temps.

« Ce n'est pas que du désir, » murmura-t-il, comme s'il se parlait à lui-même tandis qu'il songeait aux diverses conquêtes, gratuites ou rémunérées, consentantes ou non, qu'il s'était arrogé au fil de ses voyages. « J'ai l'impression que vous laisser partir sans vous connaître mieux m'arracherait un peu de mon propre être. »

7
   « D'accord, » répondit-il simplement, avec un sourire, en lui serrant la main pour sceller leur contrat. Il avait craint, un instant, qu'elle ne prenne vraiment son départ à la minute où ils auraient posé pied à terre. Complicité et confiance s'étaient installés entre eux, et il aurait du mal à lui dire au revoir. Au moins aurait-il une chance de passer un peu de temps avec elle, peut-être, désormais. « Sois sure que tu seras bien acceptée à bord. Mes invités n'ont rien à craindre et font comme partie de la famille. Mais je te déposerai avant notre prochaine attaque. Mon combat contre les esclavagistes n'est pas le tien, et je ne te forcerai jamais à t'y impliquer. »

   Tout en évoquant la question de sa lutte, le guerrier pouvait presque sentir les lanières de cuir déchirant la chair de son dos. Ces douleurs fantômes revenaient chaque fois que la question était évoquée. Elles le poussaient à avancer, à frapper ; elles attisaient sa colère et son désir de vengeance. Il n'était pas un homme qui tendait l'autre joue quand il était battu, et il avait vu tant des siens souffrir et mourir qu'il y avait peu de chance que sa rage le quitte complètement un jour.

   Tandis qu'il se rappelait ces moments funestes, au moins, la question de leur retour sur Terra était réglée.

   Shad marquait un point en émettant des questions sur son équipage, la destination de son navire ou encore la nomination d'un nouveau capitaine. Si le temps s'était écoulé chez eux au même rythme tout au long de leur périple mystérieux, il y avait des chances que la bateau ait levé l'ancre et qu'un nouveau capitaine ait été nommé, oui. Un bateau long pouvait parcourir des distances non négligeables en une journée, mais ils pourraient encore demander à Rukhmar de les déposer à un endroit d'où ils pourraient le croiser sans mal. Dans l'immédiat, ce qui inquiétait plus le Nordique était la personne qui aurait été élue ; non pas qu'il craigne de devoir se battre pour sa place, aucun n'ayant l'envergure ou la renommée, à bord, pour prétendre à rivaliser avec lui à son retour, mais il avait plutôt peur que l'équipage en ait profité pour élire un chef faible, dans le but de profiter du butin amassé et de se faire la malle avec le pactole au prochain arrêt en sentant le vent tourner.

   Assurément, il allait devoir rejoindre son bateau assez vite ...

   « Je ne suis pas inquiet, » dit-il pourtant à l'adresse de sa compagne. « Tu serais probablement surprise de la façon très raisonnable qu'ont les marins de régler la plupart de leurs différends. Non, je ne me vois pas lutter pour reprendre la barre. » Il donna à Trollfagel un peu de viande encore, laissant la petite bête, ravie, gloutonner à sa faim.

   « Ils doivent se diriger vers le sud à cette heure ; vers un village de pêcheurs isolé où nous nous reposons parfois. Si Rukhmar nous dépose dans les collines au pied desquelles il est lové, nous devrions avoir une demie journée de marche tranquille pour y arriver et les y trouver. »

8
   L'attention portée sur son jeune protégé, qu'il avait pris dans les bras malgré la taille et le poids bien conséquents de l'oisillon, Lamnard s'était laissé porté au banquet l'esprit occupé ; non pas par les soucis, mais par une foule de responsabilités nouvelles et d'introspections inattendues. Il ne s'attendait pas vraiment à avoir un enfant un jour ; adopter, sans doute, car c'était courant chez les guerriers, mais dans ce cas il pensait à un être humain. Trollfagel était, par beaucoup d'aspects, son enfant, et cela mettait des choses en question. Il aurait sans doute tout le temps nécessaire pour s'adapter. On disait bien que personne n'était jamais prêt à être parent. Quoi qu'il en soit, en regardant en arrière, il réalisait le rôle, même involontaire, de Shad dans ses tribulations du jour. La louve avait gagné sa confiance et son respect, mais elle avait aussi réussi à faire plus : elle comptait dans son cœur parmi les personnes avec lesquelles il se sentait non pas comme un chef, mais comme un ami. Il lui rendit un sourire sincère et charmant quand elle s'attabla à leur préparer un repas de roi. Il récupéra un beau morceau de viande crue pour son protégé et lui découpa des morceaux qu'il faisait tomber dans son bec quand il l'ouvrait pour réclamer.

   « J'aurais du mal à croire une histoire pareille si on me la racontait, pour être franc, » dit-il en récupérant la viande grillée à point qui lui était tendue par sa compagne. « J'imagine que j'aurai du mal à y croire moi-même à l'occasion. Nous avons traversé des endroits inconnus et affronté des monstres légendaires. Qui ne nous prendrait pas pour des fous ? »

   Il y réfléchissait tout en récupérant l'amphore de vin qui lui était proposée à la suite. Il en prit une bonne gorgée en savourant son fruité délicat. Il ne se souvenait pas avoir déjà goûté un vin semblable. Il venait sûrement d'un endroit qu'il n'avait jamais visité. Il avait pourtant croisé de Nexus à Ashnard et dans des contrées rarement vues par des marins. Il doutait soudain que ce vin vienne même de Terra. Il examina l'amphore un instant, et chercha à deviner l'artisanat derrière sa création ; mais il fut interrompu par le claquement du bec de Trollfagel, qu'il interrompit d'un bout de viande conséquent tandis que Shad s'interrogeait sur son retour à bord de son navire. Il n'y avait pas vraiment pensé encore, pour être tout à fait honnête.

   « Ah oui ! L'équipage ... » songea-t-il pour seule réponse dans l'immédiat. Il y pensa un bref instant, mais sa réponse lui vint sans vraiment y réfléchir : « Peut-être que tu pourrais m'aider ? J'aime vraiment ta compagnie et ce serait vraiment un plaisir de t'accueillir à bord. On a toujours besoin d'une bonne guerrière et d'une bonne amie. »


9
Blabla / Re : Qu'écoutez-vous en ce moment ?
« le: jeudi 07 février 2019, 17:10:23 »
Euronews

C'est assez rare que j'écoute la radio pour le souligner. °-°

10
   Le duo se retrouvait maintenant sur un autre plateau, emmenés ici par de grands corbeaux de fumée dont l'envergure dépassait celle de nombreux bateaux. Ils avaient été informés par Rukhmar de la situation et, bien qu'honoré, le rebelle ne connaissait vraiment pas grand chose aux oiseaux, et encore moins aux oisillons ; en tout cas, il n'avait de connaissance qui l'aiderait à trouver la solution qu'on attendait de lui. C'était une situation compliquée pour lui, car il aurait été bien incapable de dire, à première vue, quel oisillon était orphelin. Tous semblaient nourris et soignés, et sûrement celui-ci était-il pris en charge par le reste du vol -ce qui prouvait sa compassion et sa sociabilité-. Alors, comment le trouver ?

   Lamnard tenta de trouver la réponse chez Shad, mais la louve semblait tout aussi perdue que lui ; et elle avait raison : ils devaient bien tenter l'affaire. Si Rukhmar croyait qu'il en était capable, peut-être, alors, l'était-il sans en être lui-même conscient ? Il prit la main de sa compagne d'aventure et, inspirant profondément, soufflant doucement par le nez, il la regarda et serra ses doigts.

   « Merci, Shad, » dit-il calmement. « Tu m'apportes la force qui me manque. Je suis heureux que tu sois là. »

   Il ne lâcha pas sa main tandis qu'il s'avançait au milieu des nombreux nids et des adorables oisillons qu'ils renfermaient. Tous étaient vifs et curieux, excités à l'idée de l'approche des deux étrangers. On devinait que leurs petits becs tendus cherchaient à capter leur odeur, à pincer leur chair rose et à les identifier. Le nordique et la métamorphe gardaient prudemment leurs distances, se protégeant et se guidant mutuellement. Là encore, le travail d'équipe était, en fait, presque indispensable ; mais ce qui aurait été difficile pour eux préalablement était devenu tout naturel. Ils n'avaient plus besoin d'un seul mot pour s'entendre et se comprendre, et se faisaient entièrement confiance.

   Finalement, Lamnard arriva en vue d'un nid qui semblait vide. C'était curieux, car tous les autres étaient bien animés par leurs occupants respectifs. En approchant, le mystère s'épaissit quand il aperçut le duvet juvénile du gros oisillon l'occupant. La petite créature, même si en bonne santé et nourrie, restait prostrée en boule. Elle ne dormait pas, mais elle n'était pas attentive à son entourage non plus. Le viking se sentit attiré vers lui comme par un instinct profondément enfoui, et il arriva au bord du nid, se refusant à le toucher, sans éveiller la moindre réaction de la part de l'occupant.

   « Et maintenant ? » demanda-t-il, plus pour lui-même, comme une lettre ouverte. « Est-ce que c'est lui ? Comment le savoir ? Est-ce que Rukhmar me corrigera ? Attend-il que je prenne contact ? Tu le connais, quel est son AOUTCH ! »

   Le guerrier avait été interrompu par un pincement soudain et surprenant sur sa cuisse. L'oisillon avait tendu la tête pour l'identifier, et s'était replié dans son nid aussitôt. Se frottant la jambe, Lamnard se baissa pour se mettre au niveau de l'oisillon et le dévisagea un instant, lui retournant son regard mi-curieux, mi-prudent et sentant comme un dialogue intérieur se tenir entre eux. Il lui sembla que ses questions trouvaient des réponses rien qu'en l'observant. Et il finit par briser le silence.

   « Tu n'as pas de nom, car tu n'as pas de famille. Tu as des tuteurs, mais tu n'as pas de parents. Je serai ta famille si tu acceptes le nom que je te donne. Que dis-tu de Trollfagel ? »

   A ce mot, l'oisillon se dressa sur ses pattes et poussa un cri juvénile en agitant les ailes ; et ses semblables alentour répondirent comme pour reconnaître son acte. Lamnard s'était redressé, surpris, et scrutait le ciel, une main sur une arme ; mais aucune menace ne vint, et il sourit à Shad en croisant son regard, conscient d'avoir rempli l'ultime épreuve tandis que Rukhmar se posait une fois de plus près d'eux dans la tempête du battement de ses ailes.

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Blabla / Re : Qu'écoutez-vous en ce moment ?
« le: samedi 19 janvier 2019, 03:16:11 »
Un peu d'ambiance au boulot avec une version retouchée de Sea Wall, co-composée par Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch pour Blade Runner 2049.

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Prélude / Re : C'est à moi qu'il appartient de corriger. [Valliday]
« le: vendredi 18 janvier 2019, 07:53:05 »
Voilà un démon comme je les aime ! ;D

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Blabla / Re : Le Questionnaire
« le: jeudi 17 janvier 2019, 03:51:31 »
Waw ! Il peut y avoir beaucoup de réponses. Un Etat peut écœurer de bien des façons. En tout cas sur les Etats qui existent aujourd'hui ... je crois que la Corée du Nord s'impose. Elle brille tant par sa corruption, que par l'asservissement physique et moral d'un peuple à la vie globalement précaire, si on en croit les rares billets fiables qui en sortent. C'est une machine où chaque personne est un rouage qui travaille pour une caste ayant tous les droits. Ça s'applique à certains pays africains, mais il n'y a pas le même projet d'ingénierie sociale derrière, juste du pillage en règle. Bref ...

La question est peut-être déjà tombée, mais : un film de 2018 à recommander en particulier ?

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Vous nous quittez déjà ? / Re : Les voyages d'Ykoes dans le monde réel
« le: mardi 15 janvier 2019, 02:21:51 »
Tu parles bien de la Terre C-137 ? Intéressant ... Bon voyage sur ce monde étrange ! Et charge bien ton appareil : le voyage mérite d'être immortalisé (enfin, à part Marseille ;D).

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 15 janvier 2019, 02:20:09 »
02:19 ou la joie de vivre en décalé. :D

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