Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Tyranda Ravenborn

Pages: [1] 2
1
Je n'arrivais pas vraiment à cerner sa personnalité, et ce qu'elle me disait ne m'aidait pas vraiment à cerner le discours qu'elle pouvait avoir en arrière-pensée. Par conséquent, je devais faire avec ce que je comprenais, ce qui n'était pas si facile. Cependant quand elle voulut partir, je ne savais pas comment réagir. Je devais bien sûr relancer la conversation, mais je ne savais pas vraiment ce que je pouvais dire, et je n'avais pas du tout envie de passer pour une simple d'esprit, ce qui n'était, bien entendu, pas du tout le cas. Je ne devais pas ouvrir la bouche pour dire des banalités ou des conneries. Cela mettrait ma réputation à mal. Je restais un instant silencieuse, en sachant pas quoi dire. J'allais de toute manière finir par trouver quelque chose d'intelligent à dire.

- Pourquoi partir maintenant? Je ne sais pas ce que vos comptiez faire, mais je n'ai pas grand chose de prévu par la suite. Généralement après une telle soirée, on part chacun de notre côté, avant de revenir le lendemain pour tout remballer et partir ailleurs. Donc là, je vous avoue que je n'ai pas grand chose à faire, et je déteste viscéralement la solitude, même si je ne le montre pas.

Je me rallumais une cigarette pour faire passer le temps. Je m'amusais toujours avec la fumée, tout en lui laissant le temps de la réflexion pour donner une réponse. Je laissais toujours le temps de la réflexion aux autres quand je faisais une proposition dissimulée, car cette dernière était réellement dissimulée. Je fumais beaucoup trop, certes, mais à mon sens, cette addiction était bien moins dangereuse par rapport à celle que j'entretenais avec l'héroïne. Toutefois, j'étais résolue à passer l'arme à gauche si tel était mon destin. Car je savais que mon addiction à l'héroïne allait me tuer. Et si tel était le cas, je prendrais tout ceci avec philosophie, puisque je jouais quotidiennement avec le feu en faisant tout ceci.

- Aussi, je tiens à vous le dire. Si vous me suivez, plus de leçon de morale, je suis suffisamment grande pour savoir ce que je fais, et je suis aussi suffisamment grande pour choisir mes relations. Mais au fond, je commence à comprendre ce que vous essayez de dire depuis tout à l'heure, donc je peux tout de même faire un petit effort avec vous.

2
- Très chère, j'ai beau ne pas être la personne la plus connue au monde, je pense que j'ai tout de même une certaine stabilité financière. Enfin, je suis pétée de thunes quoi.

Je n'avais pas vraiment à me plaindre de ma situation financière. Mais bien évidemment, la vente d'albums et le prix des billets pouvaient rapporter bien plus que mes folles aventures dans le merveilleux domaine de la prostitution, mais une fois ces deux choses ensemble, j'avais de conséquentes rentrées financières. Je pouvais très bien me payer de l'héroïne pure hors de prix toutes les semaines, et encore avoir suffisamment d'argent pour finir confortablement le mois. Mais il était hors de question que je commence à faire la maligne avec mon pognon, je n'étais pas là pour ça, et surtout, je n'étais pas du genre à faire cela. Je trouvais cela profondément hautain de montrer que l'on était pété de thunes. Cependant, puisqu'elle venait de mettre le sujet sur le tapis, j'étais obligée de me défendre. Il fallait que je remette les choses à leur juste place. Jez n'avais pas forcément à me justifier, mais j'en ressentais le besoin, sans que je ne sache vraiment pourquoi.

- Après, si vous voulez vous occuper de moi, je ne vais pas commencer à vous interdire tout ceci, je n'ai pas que ça à faire. Mais je vous demande juste une chose. Gardez vos leçons de morale pour vous, car je ne supporte pas que l'on me dise quoi faire.

Je n'avais pas un ton de voix agressif, bien au contraire. J'essayais simplement de lui faire comprendre mon point de vue. Elle pouvait très bien être contre, mais si elle me faisait la moindre leçon de morale, je n'allais pas me laisser marcher sur les pieds, ce n'était pas dans mon éducation. Je ne savais pas vraiment quoi dire pour poursuivre la conversation. J'étais très bonne compositrice, bonne parolière, mais je ne savais pas vraiment comment poursuivre les conversations. Ce qui était tout de même bien problématique, surtout pour moi, car je détestais ce genre de moments de blanc. J'en sortais toujours extrêmement perturbée. Il fallait que je trouve quelque chose à dire, mais rien ne sortait. Pourquoi fallait-il que cela me tombe toujours sur le coin de la gueule?

3
Prélude / Re : Bowsette ♥ [Valicidée !]
« le: mardi 02 octobre 2018, 16:44:00 »
Pour une fois que y'a un effort sur une fiche tirée d'un meme.
En même temps, broder une histoire entière sur un meme dont y'a aucune substance, c'pas donné à n'importe qui non plus.

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Le quartier de la Toussaint / Re : Message In A Bottle [Tyranda & Ufo/Akihito]
« le: samedi 29 septembre 2018, 17:13:34 »
Je ne savais vraiment pas pourquoi les gens s'intéressaient à mon problème. Tout cela ressemblait à des faux-semblants. L'humanité prétendait toujours vouloir prendre en charge les gens comme moi, mais il en résultait toujours un échec profond. J'avais un problème incurable, voilà tout. Je savais pertinemment que je n'allais jamais m'en remettre, et je m'étais faite à cette idée. A contrecœur bien évidemment, mais je ne pouvais pas faire autrement. Tout ceci sentait l'hypocrisie à plein nez. Il y avait tellement mieux à faire. Pourquoi tout le monde s'évertuait à vouloir me changer alors que ce n'était pas possible. Je n'y comprenais absolument rien, et à vrai dire, je n'étais pas tellement sûre de vouloir comprendre tout ceci. Il y avait suffisamment de misère dans le monde pour s'en occuper, au lieu de vouloir changer un état de fait, qui de toute manière, était impossible à modifier.

- On m'as déjà dit ça 100 fois. Et personne n'a trouvé de vraie solution à tout ceci. Alors si tu comptes me faire perdre mon temps une fois de plus, autant trouver quelqu'un d'autre. Je ne peux PAS changer. Si c'est pour m'envoyer dans une énième cure de désintoxication où je vais frôler l'hystérie et où je vais perdre de l'argent, non merci, c'est sans moi. Autant être clair dans tes propos, car je n'ai vraiment pas envie de perdre encore une fois mon temps et mon argent.

Je m'allumais une cigarette pour faire passer le temps. J'avais une sainte horreur de ces faux-semblants, et bien que je détestais être sur la défensive, j'avais encore plus horreur que l'on me prenne pour une conne. Je tirais donc de grandes lattes avant de faire des petits ronds de fumée. Je savais pertinemment que j'avais un problème, mais je savais aussi que j'allais en mourir, donc de toute manière, pourquoi changer les choses, alors que de toute évidence, la fin serait la même? Cela n'avait absolument aucun sens, et qui plus est, j'étais assez grande pour savoir que tout ceci était mauvais pour moi, mais je prenais mes décisions en connaissance de cause. Me faire la morale ne mènerait nul part. Cela ne ferait que m'énerver, et je détestait être énervée.  Je me calmais donc, pour ne pas passer pour ce que je n'étais pas, à savoir une grosse connasse.

- Je n'ai aucune animosité envers toi, mais je déteste que l'on me fasse la morale à ce sujet. Si tu veux me payer à manger, je n'ai aucun problème contre ça, même si je suis probablement plus blindée que tu ne l'es.

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Le quartier de la Toussaint / Re : Message In A Bottle [Tyranda & Ufo/Akihito]
« le: mercredi 12 septembre 2018, 19:05:50 »
J'avais besoin de trouver quelque chose. Mon dealer habituel étant absolument injoignable sans aucune raison valable, je me retrouvais donc comme une conne, à essayer de chercher un produit de qualité, à un juste prix. Et pour cela, j'allais devoir me bouger le cul, et pendant un certain temps. Car je ne recherchais qu'une seule chose. De l'héroïne pure, qui par conséquent ne devait rien contenir d'autre. Pas le moindre adjuvant ni le moindre produit pour la couper. Rien de tout cela. Quitte à me ruiner la santé avec cette saloperie, autant le faire correctement sans risquer de clamser simplement car un abruti avait trouvé une idée géniale, celle de couper sa came avec de l'eau de javel. Je n'avais aucunement envie de me retrouver avec des problèmes gastriques et sanguins à cause d'un mauvais dealer. Pour cela, je devais donc obligatoirement trouver un produit qui se rapprochait le plus possible de l'héroïne pure, voire de la pure tout court.

Pour tous ces êtres sans histoire, je devais clairement avoir l'air d'un zombie, bien que ce ne soit pas le cas. Je n'étais pas non plus dans un état de manque absolu, bien que je commençais à ressentir ses effets. Et je détestais cela par dessus tout. Je connaissais les leçons de morale par cœur, cesser d'en prendre, ne jamais être tombé là-dedans. Mais ces gens ne savaient pas de quoi ils parlaient. Les cures de désintoxication ne marchaient pas. Sinon, pourquoi y aurait-il un tel taux de récidive? J'errais donc, passant de dealer en dealer, sachant pertinemment ce que je cherchais, mais visiblement, personne n'était en mesure de proposer une telle chose. Ce n'était quand même pas si compliqué. Je me retrouvais donc dans la situation d'un camé de base, bien que ma situation soit légèrement plus enviable, vu l'état de mon compte en banque. Comment pouvaient-ils s'autoproclamer dealers s'ils n'étaient même pas capable de fournir le produit de base? Cela m'échappait totalement.

Néanmoins, je sentis que quelqu'un m'attrapait le bras. Mauvaise idée. Dans mon état, il ne valait mieux pas que quelqu'un m'attrape de la sorte. Sans que je ne comprenne vraiment comment ni pourquoi, je ressentais beaucoup moins le manque, bien que je le ressentais toujours. On ne pouvait pas faire disparaître une telle sensation comme ça. Et cela m'énervait au plus haut point que l'on m'attrape par le bras comme ceci, bien que cela ne soit pas fait avec une grande force.

- Ne... m'attrapes.... jamais plus.... par le bras. Je déteste ça. J'avais même occulté le reste de sa phrase tellement je ne supportais pas ce genre d'agissements.

6
Avoir la tête complètement vide, sans la moindre pensée parasite, c'était quelque chose de relativement rare chez moi, et de ce fait, je devais apprécier d'autant plus ce genre de moments. Il faut dire que je pensais souvent à de nombreuses choses à la fois, et ce même lorsque je n'étais pas dans un bon jour en terme de créativité, ce qui pouvait m'arriver. Il fallait que je connaisse des jours sans, et surtout, que je n'utilise pas ma faculté pour booster ma créativité. Je n'avais pas envie d'être une espèce de machine à créer. Ce n'était pas quelque chose qui me ferait plaisir, et je voulais à tout prix éviter quelque chose comme ça. Un léger vent frais se faisait sentir, mais j'appréciais beaucoup ce genre de choses. J'avais assez chaud par rapport à la prestation que je venais de faire, donc tous les moyens étaient bons pour me rafraîchir. Et ce même si je n'étais pas la plus grande partisane du froid qui puisse exister.

Je pourrais rester ainsi pendant des heures, sans me poser la moindre question. Pourquoi faudrait-il que je me pose des questions au sujet de quelque chose que j'aimais faire. Je m'asseyais donc par terre, tout en m'amusant avec quelques mèches de mes cheveux, pour passer le temps. J'étais tranquille, j'étais bien. De temps à autre, et surtout lorsque je n'étais pas défoncée, j'avais besoin d'être un tant soi peu seule, et surtout, au calme, sans rien autour de moi. Une fois ma cigarette terminée, je me relevais, avant que quelqu'un me prenne fortement dans ses bras, sans que je ne comprenne quoi que ce soit. Le temps que je réalise, je me disais que cela ne pouvait venir que de Psyché. Tout ceci était évident vu comment elle agissait envers moi depuis la première seconde. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle voulait agir de la sorte avec moi, mais je comprenais que je n'avais pas vraiment d'autres choix après tout. Je me laissais donc faire, je n'allais pas commencer à la repousser sans la moindre raison.

- Wow wow wow. J'ai cru comprendre en effet. Mais je n'ai pas la mémoire d'un poisson rouge vous savez.

Je la trouvais un peu trop démonstrative à mon goût, mais je n'allais quand même pas la rembarrer pour si peu. J'avais tout de même été éduquée correctement.

7
Sortant donc de scène, je déposais tranquillement mes instruments à leur place, ainsi que mes pédales. Il fallait impérativement que je pense à les ranger correctement avant de faire quoi que ce soit d'autre, car je pouvais très bien partir sur autre chose et oublier que je devais les ranger, par la suite. Et il était hors de question qu'elles soient dans un foutoir absolu. Perfectionniste dans l'âme, il fallait que mes instruments soient correctement rangés. Sans doute une sorte de trouble du comportement ou quelque chose comme ça. Et je l'assumais totalement. Je savais que de toute manière, avec cette saloperie que je m'injectais quotidiennement, des troubles du comportement allaient me guetter. Je le savais, et pourtant, je n'arrivais pas à m'en sortir. J'étais prête à supporter ce genre de choses, simplement pour ne plus connaître cette foutue sensation de manque.

Une fois tout cet attirail rangé à la bonne place, je pouvais enfin m'occuper du reste, à savoir rouler une simple cigarette. Simplement du tabac, rien de plus à l'intérieur. Roulant tout ceci assez lentement, il ne me restait plus qu'à aller dehors pour aller fumer. J'en avais besoin. J'étais plus accroc à l'héroïne qu'à la cigarette. De toute manière, l'héroïne avait un tel ancrage dans l'esprit d'une personne que presque rien ne pouvait surpasser une telle addiction. Tirant de grandes taffes, je regardais le ciel, les nuages, bougeant lentement. Expirant la fumée par le nez, je me vidais techniquement la tête. J'étais contente de ce que je venais de faire. Pour rien au monde, je ne laisserais ma place. J'y tenais beaucoup trop. En soit, il existait à mes yeux une plus grande addiction que celle à l'héroïne. La musique. Si l'on m'empêchait de jouer, je devenais folle. Je n'en faisais pas un peu trop, je le pensais réellement. J'en avais besoin. Je ne me voyais pas faire quelque chose d'autre de ma vie de toute manière.

Je ne pensais à rien, je me vidais la tête, j'étais bien. Il me fallait toujours des moments comme ça. Car même si j'étais contente de ma prestation, j'avais toujours de la pression. Je ne pouvais pas me permettre de demander de l'argent à ces gens pour qu'ils me voient jouer, et livrer une performance médiocre. Ils devaient en avoir pour leur argent. C'était ainsi que je voyais les choses, et je me mettais donc en permanence de la pression pour atteindre cet objectif. Je n'aimerais pas payer plein pot pour aller voir un groupe dont j'avais entendu beaucoup de bien, et qu'au final, je vois l'un des pires concerts de ma vie. De ce fait, je devais rester dans cet état d'esprit en permanence. Par conséquent, il valait mieux que je me trouve des moments où je ne pensais plus à rien. Et ainsi, tout était parfait. Certains me diraient que je me mettais la pression pour tout et n'importe quoi, mais ils n'avaient pas ma vision des choses. Ils n'étaient pas dans ma tête. Les membres de mon propre groupe me considéraient comme un génie de par ma faculté à composer extrêmement rapidement, et avec une grande justesse. De ce fait, je devais être à la hauteur de la réputation qu'ils me donnaient, et ce, en permanence.

8
Je nettoyais donc l'intégralité de ma guitare, avant d'en changer l'accordage pour ensuite les rejoindre. J'avais pris mon temps, ce qui faisait que leur partie était terminée avant que je ne revienne. Der ce fait, ils avaient pu également changer leur accordage. Pour la dernière, j'avais pensé à quelque chose de totalement différent. Quelque chose qui n'avait aucun rapport avec le style musical que je jouais avec eux. Par moments, il fallait savoir faire preuve d'originalité, et pour le coup, jouer du Black Metal dans un groupe de Grunge, c'était plus qu'original. Personne ne s'y attendait vraiment, sauf si la personne me connaissait intimement. Car ces gens-là savaient que je pouvais passer musicalement de l'un à l'autre sans me poser la moindre question, et en trouvant cela tout à fait naturel. Pourquoi une telle chose ne pouvait pas se produire?

Modifiant mes réglages sur mon ampli et ma pédale de distorsion, j'attaquais ensuite les premières notes d'In Nomine Satanas. Je balançais ma tête d'avant en arrière, lentement, en suivant le rythme. J'adorais jouer et chanter cette chanson, puisqu'elle consistait en un dialogue entre le Diable lui-même et un être voulant lui vendre son âme. Un imaginaire très commun dans le Black Metal. Généralement, les gens pensaient que ceux qui jouaient du Black étaient des satanistes pur jus, mais ce n'était qu'un sombre cliché qui n'avait pas vraiment de sens. Le guitariste principal allait jouer le rôle du Diable, ayant la voix nécessaire pour cela, alors que j'allais jouer celui de la personne voulant vendre son âme. Cette chanson consistant en un dialogue, nous passions notre temps à nous répondre, et à headbang quand l'autre chantait.

J'aimais beaucoup finir une performance sur quelque chose qui n'avait strictement rien à voir avec du Grunge. Je me disais que nous pouvions à la fois faire du Grunge et du Black Metal, mais dans l'imaginaire collectif, ce genre d'univers ne se rencontraient pas. Je ne comprenais pas vraiment ce point de vue, mais je devais faire avec. Je pouvais très bien chanter du Grunge et chanter de suite après du Black Metal, vu que mon type de chant pouvait être évolutif si je le voulais. Mais je pouvais aussi très bien comprendre que dans l'esprit des gens, nous étions un groupe de Grunge et non pas de Black Metal. Néanmoins, cela ne devait pas m'empêcher de faire ce que je voulais faire. En terminant cette chanson, je ralentissais le rythme jusqu'à l'outrance la plus absolue, avant de finir totalement par une petite séance d'improvisation, avant de me retirer, après avoir remercié tout le monde, bien évidemment. J'adorais ces moments-là. Pour rien au monde je ne voudrais donner ma place.

9
Changeant une nouvelle fois l'accordage de ma guitare, je m'attaquais à une chanson beaucoup plus calme, au tempo résolument lent. Tellement lent qu'il fallait que je me fasse violence pour le tenir jusqu'au bout. J'avais cherché un riff planant, quasi aérien. Pour le coup j'en étais plutôt fière. D'habitude, je créais des compositions relativement violentes et rapides, mais je savais aussi en faire des calmes, presque douces. Je pouvais composer à peu près n'importe quoi, mais il m'arrivait très régulièrement de reprendre mes compositions pour les modifier. Etant perfectionniste, je ne pouvais pas tolérer une composition qui n'était pas parfaite à mes yeux. Et s'il le fallait, je pouvais la reprendre une dizaine de fois si nécessaire, pour que j'en sois satisfaite. Je l'avais fait de nombreuses reprises, et je pouvais passer des nuits entières sans dormir à cause de cela. Tout devait être parfait.

L'ajout d'un chorus et d'un delay était une très bonne idée. Le son, sans ces deux effets, était déjà très bon, mais l'ajout de ces effets rajoutais une atmosphère aérienne qui me plaisait beaucoup. Le reste du groupe se focalisait sur mon tempo, sans chant. Car cette dernière était une chanson purement instrumentale. Il en fallait de temps en temps. Je ne pouvais pas me contenter de faire des chansons uniquement vocales. De temps à autre, retourner aux sources, et donc à l'instrumental, c'était quelque chose qui me tenait à cœur. Jouant lentement jusqu'à la fin de cette chanson, je gardais les yeux fermés, car elle n'était pas très complexe à jouer. Même un enfant, avec un peu d'entraînement, pourrait y parvenir. Je pouvais être très technique, mais par moments, la simplicité était la meilleure chose. Pas en permanence, bien évidemment.

Pour les deux dernières chansons, je n'allais pas jouer puisque ces dernières étaient des compositions à guitare unique, et par conséquent, je n'avais pas besoin de jouer. J'allais donc attendre patiemment mon tour, en faisant deux trois petites bricoles en arrière plan. Comme par exemple nettoyer mes cordes. Car oui, durant une performance, il pouvait m'arriver de ressentir l'envie subite de devoir nettoyer mes cordes. Comme une sorte de toc ou quelque chose de ce genre. Je savais que c'était parfaitement débile, mais je ne pouvais pas m'en empêcher.

10
Une fois la chanson terminée, je changeais une nouvelle fois de guitare, reprenant ma vieille Mustang. Elle avait beau être relativement vieille, elle était d'une efficacité sans pareil. Je n'avais jamais eu le moindre problème avec des Fender Américaines ou Japonaises. Les problèmes étaient venus avec celles de fabrication mexicaine, mais le prix était un avertissement à prendre en compte. On ne pouvait décemment pas avoir la qualité d'une certaine guitare avec son équivalent cinq fois moins cher. Je partais du postulat que si l'on voulait de la qualité, il valait mieux y mettre le prix. L'héroïne me coûtait très cher, mais je savais d'où elle venait, et je savais qu'elle était parfaitement pure, sans saloperie à l'intérieur. De ce fait, je mettais le prix pour avoir un produit de qualité, et surtout, pour éviter les mauvaises surprises.

La chanson suivante était la plus récente que j'avais écrite. C'était une chanson que j'avais écrite durant un moment sous héroïne, au beau milieu de la nuit. Le sujet était quelque peu recherché, puisque je parlais de la vie quotidienne d'un sans domicile fixe. Une vie que je ne voudrais pas connaître. Mais j'en parlais. Car j'avais suffisamment de compassion pour ces gens et suffisamment d'observation pour savoir ce qu'ils vivaient. Le chant était très calme au début, avant de devenir plus violent dès le premier refrain, et ce, jusqu'à la fin. Le riff était des plus simples, une simple succession de powerchords. J'adorais les powerchords. Une succession d'accords très basiques, mais qui, bien utilisés, pouvait offrir un son extrêmement puissant, ce que je recherchais en permanence. Je pouvais jouer les yeux fermés tellement cette succession était simple, mais percutante. Viser la simplicité pouvait s'avérer extrêmement utile.

Il ne restait que quelques chansons, et j'avais prévu quelque chose pour la fin. Quelque chose qui ne correspondait ni à de l'Eurobeat ni à du Grunge. Quelque chose de bien différent, ce qui était récurrent chez moi. J'adorais faire des choses différentes. L'une des dernières chansons était une chanson particulièrement marquée par l'utilisation du slide. J'en avais mis partout, ce qui ajoutait de la rapidité, mais également un petit côté planant qui me plaisait beaucoup. De toute manière, j'avais toujours l'aval des autres membres du groupe à chaque fois que je leur soumettais une composition.

11
J'étais contente. Je faisais absolument n'importe quoi avec ma setlist, mais par moments, suivant les endroits où l'on se trouvait, il était primordial de faire des entorses à cette dernière, par pure envie. Et c'était mon cas. Je l'avais fait, simplement parce que j'en avais envie. Il fallait souvent suivre ses envies, et c'était ce que je faisais, en permanence. Au moins, j'étais fidèle à moi-même. Le contraire serait bien plus choquant, étant donné ma manière de voir les choses. A la toute fin, j'improvisais pendant quelques instants, avant de suivre le cours de ma setlist. Tout le reste serait bien plus conventionnel, quelque plus convenu, mais je n'en avais rien à faire. Je faisais mes setlist de manière à ce que chaque chanson suive la précédente de manière harmonique. Il fallait que les notes concordent, pour que tout semble naturel. On ne pouvait décemment pas faire une setlist n'importe comment.

Je faisais une entorse à mon principe de setlist, car je devais reprendre le cours normal des choses, la transition semblait donc moins naturelle. Mais j'allais me rattraper par la suite. Le reste allait suivre de manière totalement naturelle. Je débranchais donc ma pédale émulant un synthétiseur, et je reprenais mes compositions. La suivante était l'une des plus récentes, mais surtout l'une des plus violentes que je n'avais jamais composée. Cette chanson ne se chantait pas à une voix, mais à deux, afin d'ajouter de la puissance. Je le laissais donc chanter sur le premier couplet, avant d'apposer ma voix avec la sienne sur tout le reste de la chanson. Je la jouais toujours de la même façon. Sans médiator, simplement avec les doigts. Mes doigts attaquaient les cordes d'une manière tellement brutale que des doigts non exercés morfleraient. Mais ce n'était pas mon cas. Et cela ajoutait de la puissance au son, ce que je recherchais à tout prix.

Durant le solo entier, j'étais à genoux, adoptant une technique très simple dans les faits, mais assez complexe à apprendre pour un débutant. Du shred. Il suffisait simplement de jouer de nombreuses notes, de manière très rapides, sur plusieurs cordes. Mais la rapidité ne servait à rien si les notes ne suivaient pas une logique harmonique. Étant perfectionniste au plus haut point, je me devais de rechercher l'harmonie dans ce que je faisais. Évidemment, le shred était davantage présent dans la sphère Metal, et beaucoup moins dans le Grunge, mais j'aimais expérimenter des choses.

12
J'avais bien évidemment accepté qu'elle reste avec moi. Toutefois, je ne savais pas combien de temps cela allait durer. Je n'avais pas vraiment envie de le savoir, à vrai dire. Au fond de moi, je savais que cela pourrait durer longtemps. Néanmoins, j'espérais sincèrement qu'elle n'allait pas abuser de ma patience. Elle n'en avait pas l'air, fort heureusement. Certaines personnes, par le passé, avaient tentés d'abuser de ma patience, ce qui pouvait parfois expliquer ma méfiance envers certaines personnes. Sauf qu'ici, je n'allais pas lui mettre cette étiquette sur le crâne alors que je venais tout juste de la rencontrer. Cela n'aurait absolument aucun sens. Je devais rester cohérente dans ma façon de voir les choses et les autres.

Par la suite, je décidais de faire un petit interlude musical. Dans le meilleur des cas, il faudrait un clavier. Mais je pouvais très bien m'en passer. Il me suffisait simplement de prendre une de mes pédales, une de celles que j'utilisais très rarement, mais que j'emmenais toujours au cas où. Je la branchais donc, et soufflais mon idée au guitariste principal. Ce dernier ricanait comme un enfant en l'entendant, et accepta, jouant donc l'introduction. Jouer quelque chose comme au Japon me semblait une excellente idée. A la fin de l'introduction, n'importe qui aurait compris ce que nous étions en train de faire. Au moment de faire entrer le "clavier" en action, j'entamais donc les premières notes de Deja Vu. Et je la chantais avec toute l'application nécessaire. Cette idée me trottait en tête depuis pas mal de temps, et je mourrais d'envie de le faire, autant mettre cette envie à exécution.

Tout au long de cette même chanson, je restais hautement appliquée. Je n'en avais pas vraiment l'air vu le style de musique que je jouais au quotidien, mais j'adorais l'Eurobeat. AU point où je pouvais passer des heures à en écouter sans m'en lasser. Il ne m'était cependant jamais venu à l'esprit d'en composer. J'avais beau avoir un don dans la composition, je n'avais pas vraiment envie pour le moment de composer de l'Eurobeat. Le jour venu, je saurais être prête.

13
Je ne m'attendais clairement pas à cela. Mais au fond de moi, cela ne me dérangeait pas. Prétendre le contraire serait mentir, et cela n'était pas du tout mon genre. J'y répondais avec toute l'honnêteté dont je pouvais être capable durant un moment pareil. Pour quelle raison j'agissais de la sorte? Tout simplement parce que j'en avais envie. Je n'allais pas non plus me justifier pour la moindre de mes actions, cela n'avait pas le moindre sens. Je la tirais une nouvelle fois par le bras pour qu'elle me suive, car sinon, ils allaient se mettre à ma recherche, psychoter sans aucune raison, et je détestais cela. Toutefois, je devais lui fournir une réponse, par politesse, mais également parce qu'elle semblait réellement s'y intéresser.

- Techniquement oui. Là, on fait une tournée en Asie, et pour l'instant on reste au Japon. C'est assez rare qu'on quitte les Etats-Unis pour aller jouer ailleurs, donc quelque part, il faut marquer le coup. Je ne sais pas trop où on va aller après, ce n'est pas moi qui gère les dates. Je me contente simplement de tout composer. Ça ne me dérange pas, j'ai un don pour la composition, de naissance je crois. Et ce n'est pas de l'exagération, c'est ça le pire, je suis profondément honnête en disant ça.

Je ne pouvais pas inventer une chose pareille. Je pouvais, grâce à mon pouvoir, augmenter de façon drastique mon inspiration, de manière à composer plus vite et mieux. Ils le savaient, donc me demandaient de composer pour eux. Et je le faisais avec grand plaisir, car j'adorais ce que je faisais. Je pourrais avoir une vie standard, composant dans mon coin, sans que personne ne s'intéresse à ce que je pouvais bien faire. Mais ce n'était pas le cas. Et au fond de moi, je savais que j'étais plus que chanceuse. Certains n'auraient jamais cette chance, et je devais m'en rendre compte. Une fois de retour sur scène, je m'excusais et commençais donc la deuxième partie. Je regardais la setlist, et me rendait compte que la première chanson de la seconde partie parlait d'héroïne. Une étrange coïncidence. J'avais écrit cette setlist sans savoir que j'aurais une telle conversation dans la journée.

Je ne chantais pas sur cette dernière. Je me contentais simplement d'être assise, et de jouer calmement. Comme d'habitude, sur cette chanson. Je la jouais même les yeux fermés tellement elle était simple à jouer, mais également car je la connaissais par cœur.

14
En l'entendant m'expliquer qu'elle était capable de purger mon organisme de cette saloperie, je la regardais un instant, avant de comprendre. Et je prenais un air des plus horrifiés. Me proposer de purger l'intégralité de mon organisme signifier me mettre en état de manque. Et je voulais par dessus tout éviter cette sensation, l'une des plus horribles que je connaissais, autant physiquement que mentalement. Le type ayant inventé cette sensation était le plus gros enfoiré ayant existé. C'était inhumain de faire endurer cela à quelqu'un, sous prétexte d'avoir une consommation de produits illicites. Mon air devenait de plus en plus effaré, à mesure que je comprenais qu'elle était on ne peut plus sérieuse.

- Wow, wow, wow. Attendez. Une purge? Sincèrement, est-ce que cela vous est déjà arrivé d'être en état de manque? Ne serait-ce qu'une fois dans votre vie? Si la réponse est positive, vous devriez savoir pourquoi je redoute cette putain de sensation à la con. Cela ne devrait pas exister. Je sais que ce n'est que ma faute, je sais très bien que j'aurais jamais dû prendre de cette merde, mais j'ai mes propres raisons.

J'espérais sincèrement qu'elle n'allait pas faire ce qu'elle voulait faire. Je n'avais aucune envie d'être en position fœtale dans un coin, à trembler de tout mon être, transpirer comme cela n'était pas permis, et avoir l'impression que l'on m'éviscérait tellement j'avais besoin de ma dose. En regardant l'heure, j'avais l'impression qu'il s'était écoulé plus d'une heure, mais ce n'était absolument pas le cas. Je n'arrivais pas vraiment à comprendre pourquoi le temps me semblait si long, alors qu'il ne s'était écoulé que quelques minutes. Il fallait impérativement que j'y retourne. Sinon, ils allaient commencer à s'inquiéter, et je ne supportais pas qu'ils s'inquiètent à mon sujet. Je m'inquiétais déjà de beaucoup de choses, alors si en plus, je devais gérer leur inquiétude, je n'allais pas m'en sortir. Je lui expliquais donc la situation et la tirait par le bras pour la ramener avec moi.


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Ceci dit, je n’étais absolument pas convaincue par ses paroles. Mais comme je n’étais pas la dernière des garces, j’allais lui laisser le bénéfice du doute. Par moments, je pouvais me montrer très compréhensive, mais il ne fallait pas me prendre pour une dinde. Elle avait sûrement ses raisons, mais pour moi, cela ne tenait pas vraiment debout à première vue. En réfléchissant par la suite, je me rendais compte qu’elle avait finalement peut-être raison. Je détestais avoir des idées préconçues sur autrui. Cela terminait toujours de la même façon, et je voulais à tout prix éviter ça. Je détestais que l’on ai des idées préconçues sur moi, alors je n’allais pas me permettre d’en projeter sur autrui. Elle me sortit également qu’elle respectait le libre-arbitre. Une petite chose qui me fit tiquer tellement j’eus l’impression de m’être prise une leçon de morale sur le coin de la gueule.

- C’est bien gentil de vous inquiéter de ma santé. Mais vous m’expliquez comment je fais pour m’en débarrasser? C’est impossible. Je sais de quoi je parle. J’ai déjà essayé de m’en passer, et ça me retombe dessus à chaque fois. A votre avis, pourquoi ceux qui tentent de s’en sortir se font sauter le caisson quand ils comprennent que c’est peine perdue? Je sais très bien qu’ils me prennent pour la dernière des connes en me disant que je vais m’en sortir.

Je soupirais. Je n’étais pas vraiment énervée, cela s’entendait avec mon ton de voix. Non, j’étais plutôt résignée. Comme si je m’étais faite à l’idée que tout cela n’était pas si grave en fin de compte. De toute manière, j’allais mourir un jour. Je pouvais très bien mourir demain d’un accident de bagnole, comme mourir dans 40-50 ans. Il fallait simplement que je fasse gaffe avec ce que je faisais avec cette saloperie. Néanmoins, je savais que plus j’allais en prendre, plus il allait être complexe de doser correctement les choses, car j’en aurais davantage besoin. Un cercle infernal en quelque sorte, dont il m’était impossible de sortir sans y perdre l’esprit. La dépendance physique et psychique était horrible.

- Je trouve ça normal. Vous avez déjà vu beaucoup de nenettes capables d’augmenter leur inspiration, c’est à dire quelque chose d’abstrait, pour pouvoir composer plus vite? Moi non. Alors tomber sur une déesse, je trouve ça normal. Vous voulez que je vous fasse un panel de ce que j’ai vu en étant défoncée? On y sera encore demain matin.

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