Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Les landes dévastées / Re : Qui a parlé d'invocation ? (PV)
« le: lundi 19 septembre 2016, 17:39:45 »


Eyma répondait à ses questions par de petits sourires, qui glissaient sur ses lèvres, prenant son temps pour formuler, dans sa tête, le moindre morceau des phrases destinées à passer la barrière de ses simples pensées. Il était décidément bien curieux ; elle avait longtemps considéré ça comme une qualité, avant de réaliser que si, certes, elle s'enorgueillissait d'être curieuse, elle supportait rarement que d'autres le soient - ou, en tout cas, pas trop. La curiosité était mignonne, l'intrusion, beaucoup moins. Pour le moment, il restait sage, et si certaines de ses questions écorchaient l'ego de la jeune femme - la questionner à propos d'un hypothétique mari, vraiment ? - elle aimait qu'on lui donne matière à discuter. Taciturne et relativement calme, elle ne se définissait pas comme bavarde, loin de là - excepté après six bières. Elle le regarda s'amuser dans le bassin, elle qui n'avait confié à l'eau que ses pieds, avant de scruter le ciel un court instant. Derrière eux, dans la ville, de la musique gonflait encore, et résonnait en se frottant aux pierres. Vint la question sur le pourquoi du comment de la fondation d'Ameyn ; le sourire qui passa sur ses lèvres tordit sa bouche. L'histoire aurait été bien longue, et elle ne pouvait pas se permettre de balancer toutes ses cartes ; cela faisait un moment qu'elle s'était rendue compte que les secrets étaient d'une préciosité inimaginable, et qu'une profonde sincérité n'avait rien d'une qualité - tout du moins, dans la sphère du pouvoir. Tout en continuant à remuer ses pieds dans l'eau, elle le fixa, ses yeux s'accrochant aux siens.

"Ameyn n'a pas une très longue histoire, mais ... Je la trouve surtout complexe, cette histoire."

Eyma s'extirpa un court instant de l'eau, ses yeux fouillant les horizons, à la recherche de quelque chose à boire. Une gourde traînait là - elle la huma, reconnut dans un frisson l'odeur du rhum.

"J'ai jamais vraiment rêvé de bâtir une ville. Je voulais surtout ... Mmh, une sorte de liberté, de totale impunité. Et c'est ce que m'a apporté cette ville."

Elle leva la gourde vers les lumières de la ville, trinquant avec les échos des feux qui l'animaient. L'eau tiède l'appelait ; elle revint s'asseoir, pour tremper à nouveau ses pieds dans le bassin. L'air devenait doucement frais ; des vapeurs s'extirpaient de l'eau en tordant leurs corps enfumés, avant de s'évaporer.

"Les gens me sont reconnaissants d'avoir fondé Ameyn, je pense que c'est pour ça qu'ils me respectent. Je gouverne plus ou moins le chaos, ou, en tout cas, l'endroit où les gens ont parfaitement le droit d'être violents - mais dans une arène. On vient ici pour se purger, se vider de sa violence, ou pour se cacher, ou se reposer ... En somme, rien de négatif, rien d'obligatoire. On ne fait que passer, on ne reste pas, sauf pour ceux qui ont ça dans le sang."

Elle avait joliment sifflé son "ça".

"Quant au reste, les rares qui ont tenté de me tenir tête ne l'ont fait que parce qu'ils ont oublié que les meilleurs combattants sont de mon côté."

Eyma ponctua cette phrase d'un petit sourire odieux, avant de boire une gorgée de rhum. Plus le temps passait, plus elle était imperméable à l'alcool - l'ivresse la fuyait pudiquement. Elle était passée, alors, de la production de bière à celle de rhum, en espérant qu'augmenter les degrés lui arracherait plus facilement le cerveau ; c'était le cas, mais elle savait que ce serait temporaire. On s'acclimate de tout, et elle ne pourrait pas lutter contre la métamorphose physiologique perpétuelle de l'être humain. Elle donna un petit coup à la gourde, pour la jeter vers lui.

"Et si vous voulez mon avis, un homme vaut une femme, et inversement ; le conditionnement physique n'est pas une fin en soi, nous sommes des êtres humains, nous nous transformons nous-mêmes, nous évoluons, voilà ce que j'en dis. Buvez, allez."

Il fallait dire que lui renvoyer ses ovaires et sa condition féminine dans la gueule, ça lui donnait des envies de refaire le monde. Elle se souvenait très bien de ce mariage qu'elle aurait dû accepter, pour sa famille, pour sa lignée, pour ces horreurs avec lesquelles elle était née sans le vouloir, et dont elle voulait d'ailleurs se séparer un peu plus chaque jour. Un mari ? Ce n'était pas envisageable. La perspective de posséder un harem lui plaisait à la limite davantage. Elle siffla entre ses dents, bien amusée par cette contradiction profonde qui semblait aux fondations même de son existence ; son besoin d'indépendance et de pouvoir, on le retrouvait partout, chez elle, sauf sexuellement. Elle en avait parfois honte, mais, la plupart du temps, ça l'amusait plus qu'autre chose.

"Et vous, alors, dites-moi donc ce que vous êtes, et de quelle situation mon cher ami vous a tiré ; bref, ce que vous faisiez avant d'atterrir dans ma charmante ville. J'en saurais un peu plus sur vous, de cette façon."

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Les landes dévastées / Re : Qui a parlé d'invocation ? (PV)
« le: lundi 05 septembre 2016, 12:38:22 »



Ainsi, c'était un tout nouvel arrivant. Sacham et Eyma s'échangèrent leur sourire habituel, quand ils étaient face à une personne qui débarquait pour la toute première fois à Ameyn, qui n'y connaissait rien du tout, et qui, de surcroît, n'avait absolument pas choisi d'être ici, là, tout de suite, maintenant. Ameyn pouvait être ... assez surprenante, voire déconcertante. Elle faisait partie de ces territoires inoccupés pendant de longues années, voire des décennies ou des siècles, parce qu'ils appartenaient à des familles qui ne faisaient rien d'autre que les posséder, sans jamais poser leur regard sur une parcelle de ces terres. Les Landes ; ce nom ne faisait pas rêver grand-monde. Elles étaient ce qu'on disait d'elles : dévastées, écrasantes, immenses. Seulement, pour les avoir toutes parcourues dans le but de cherche l'endroit idéal pour établir sa chère petite ville, Eyma avait découvert que ces Landes cachaient des espaces qu'elle qualifiait volontiers d'enivrants - et où elle se rendait parfois, pour s'offrir un autre part, un tout petit ailleurs. Il y avait, là-bas, des sources aux eaux tachetées par la terre, ou des grottes dont la fraîcheur reposait le corps, après des combats ou des vagues de chaleur écrasantes ; on y trouvait des canyons, entre de vastes étendues de sable et des espaces verts où seules survivaient des plantes sèches ; on y croisait quelques nomades, et on y évitait les règlements de comptes de certains peuples, qui avaient l'habitude de régler leurs soucis dans de vastes endroits déserts.
Ameyn avait vu le jour là où sa créatrice avait vu quelques lambeaux de perfection, au milieu du désert, dans un espace qui avait le mérite de compter plusieurs reliefs, et qui pouvait faire face aux petites dérives météorologiques propres à ce territoire, tout en leur offrant une certaine intimité ; d'où cette sorte de falaise immense, qui donnait la sensation que la ville était en creux, ce canyon qui faisait office de porte, et cette source immense, dans un repli où se creusaient quelques grottes. Après tout, elle avait payé - et bien payé - cette terre. Tout ça lui appartenait et, dieu merci, peu de gens souhaitaient conquérir les Landes. Il n'y avait pas beaucoup de gloire à se battre contre quelques hectares de sable.

Eyma lui renvoya un sourire, quand il s'extasia sur son dragon - ce que ne fit pas Yuna qui, avec une petite moue, joua l'agacée. Elle appréciait moyennement le pouvoir qu'avait Eyma, qui attirait littéralement à elle les étrangers - surtout les mecs - , avec ce dragon miniature. Quand elle l'entendit lui demander comment il devait s'adresser à Eyma, elle ne put s'empêcher de siffler :

- Il faut l'appeler Votre Majesté, voyons.

L'intéressée lâcha un "Tssss" amusé, avant de répondre plus sérieusement à sa question.

- Ne m'appelez pas Votre Majesté, grands dieux, non. Je m'appelle Eyma, et je ne réponds qu'à ce nom. Vous n'êtes ni un de mes combattants, ni une personne susceptible de me faire du zêle pour que je le planque ici parce qu'il a je ne sais qui à ses trousses, alors ... Eyma, ce sera parfait.

Il était vrai que ces deux catégories de personnes avaient l'habitude de l'appeler "Madame" ou "Maître", pour ses combattants (la plupart du temps, d'anciens esclaves incapables de faire preuve de détachement vis-à-vis de leur nouveau propriétaire, et ce malgré ses efforts pour abolir le "Maître" qui résonnait étrangement, à ses oreilles), voire "Madame la Gouverneure", dans le second cas.

- Et oui, il y a beaucoup de magiciens ici, ajouta Sacham, pour lui répondre. Quiconque veut combattre, avec ses propres moyens, vient ici - ensuite, on adapte.
- Les magiciens se tabassent entre eux, les pires raclures se battent contre les bons p'tits gars, et tout ce beau monde boit, boit, boit, renchérit Yuna, souriante. C'est ici qu'on voit les plus beaux combats du continent ! T'imagines même pas comme c'est impressionnant. Y'avait que du sable qui volait, ici, avant ; maintenant, t'as les nobles les plus propres de Nexus qui viennent mendier des places en gradins ; mais c'est toujours nous qu'avons les meilleures places. Ici. Avec notre chère Madame la Gouverneure.

Eyma hocha la tête, touchée par les petites envolées lyriques de son amie. Si l'on disait ça d'elle, si l'on disait ça de sa ville, c'est qu'elle avait réussi. Elle lui ébouriffa les cheveux, avant de se lever, tournée vers Grayle.

- Je vais vous emmener vers la source. Je veux dire ... Vous vouliez prendre une douche, et en savoir plus sur cette ville, non ? Je suis encore celle qui peut le mieux répondre à vos attentes.

Et elle se tourna vers Sacham et Yuna, qui, bien installés, se préparaient à passer la nuit ici, à regarder les combats, manger, boire et hurler, comme tout bon habitant d'Ameyn.

- Quant à vous, vous me tenez au courant ; s'il y a un débordement, je veux en connaître l'origine, et s'il y a une bonne surprise, un combattant inespéré, je veux son nom.

Après un "A vos ordres !" commun, elle fit signe à Grayle de la suivre ; l'avantage de cette place, dans l'arène, était qu'on pouvait en sortir sans traverser tous les gradins, ni se heurter à tous les spectateurs. Il furent dehors en une poignée de secondes, au milieu de la ville agitée, traversée sans cesse par des vagues de personnes riant, trébuchant, parlant tellement fort qu'un brouhaha flottait autour de chaque tête, un brouhaha épais mais enivrant. Ici, là, des feux s'étaient encore allumés, et, en tournant la tête, on percevait des musiques différentes, crachées par des petits groupes ambulants. Elle traversa cette portion de la ville, cette sorte de vaste place où l'on établissait les arènes éphémères, avant de retomber dans des endroits plus calmes, où des tentes étaient plantées un peu partout, entourées de feux, de lampions, et d'objets épars. Là encore, de la musique s'échappait de sous le tissu, et des voix, toujours, comme si Ameyn était incapable d'être silencieuse et de se reposer un peu.

- Que voulais-tu savoir, alors, dis-moi ?

Lui demanda-t-elle, se tournant vers lui, tandis qu'ils s'éloignaient petit à petit de la ville en elle-même. Petit à petit, on devinait la source, là-bas, devant eux ; la lune, ronde et laiteuse, se reflétait dedans, et les lambeaux de sa lumière coulaient sur les murs des grottes qui l'entouraient. Certains s'y baignaient, ou jouaient dans les cascades artificielles qu'elle avait fait construire, pour rendre l'endroit plus attractif. On y avait aussi creusé trois autres bassins, plus petits, pour permettre à l'eau de se réchauffer plus rapidement. Trois feux étaient allumés, autour de l'eau, et une guirlande de lampions était joliment coincée dans la pierre.

- Voilà, c'est ici que ... Tu peux te laver. Les petits pots qui traînent, là-bas, il y a des onguents et des produits, dedans. Tout est fabriqué ici, tout est safe. L'eau est fraîche, mais ce n'est pas désagréable.

Stive se détacha un instant de son épaule, pour venir cracher ses flammes dans des bougies rondes, cachées dans des failles de la grotte. Elle le regarda faire, avant de s'asseoir, trempant ses pieds dans l'eau d'un bassin.

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Les landes dévastées / Re : Qui a parlé d'invocation ? (PV)
« le: vendredi 26 août 2016, 17:09:30 »



... Si elle s'attendait à ça. Immobile, Eyma avait regardé l'arène se transformer ; du petit combat bon enfant un brin alcoolisé, on était passé au profond délire. La foule gueulait, riait, les têtes se renversaient en arrière dans de grands rires, on se levait, on sautait des gradins pour fouler le sable de l'arène - et, au passage, le balancer à la gueule de telle ou telle personne - on commandait de la bière qui ne servait qu'à arroser les spectateurs. Dans ces moments-là, Eyma ne savait pas si elle devait paniquer ou apprécier ; dans le doute, elle resta immobile, un sourire narquois sur les lèvres. Yuna, petite grenouille, bondissait dans les airs en riant aux éclats, tandis que Sacham hochait la tête de droite à gauche, dépassé par les évènements. Tout comme Eyma, son attention était concentrée sur cette apparition masculine, dûe à l'invocation foireuse d'un Wilhem complètement torché. Le fait qu'il se mange un mur et qu'il ne soit couvert d'aucune égratignure ne leur avait pas échappé ; en bons stratèges, ils avaient pensé à la même chose : ce type n'est pas humain. Ce qui sous-entendait qu'il avait, fatalement, des aptitudes au combat ; une bonne résistance était un excellent premier atout. Leurs regards se croisèrent, et ils échangèrent le même sourire, celui des grands esprits qui se rencontrent. Et il ne fallut pas attendre longtemps avant qu'il ne se dirige vers eux.

"Il sait reconnaître qui a le pouvoir ici, mh ?" lança Sacham à Eyma. "Ta grande aura rayonne."
"Moque-toi, mon ange, moque-toi."

Yuna, elle, était ivre ; le vin et les rires faisaient rougir ses joues. Elle s'était affalée sur une méridienne, une main sur le ventre, reprenant son souffle, quelques ricanements restant accrochés à sa bouche. Elle se redressa quand l'inconnu s'approcha, pour le dévorer littéralement des yeux.

"On est à Ameyn, mon petit coeur." lui répondit Yuna du ton langoureux que nous insuffle l'alcool.

Sacham s'approcha d'elle, et lui tapa sur le sommet de la tête, avant de jeter un morceau de tissu à Grayle.

"Habille-toi, ou elle va te dévorer. C'est une carne." glissa-t-il.
"C'est ta mère, la carne, hé !"

Il ne releva pas, laissant Yuna cuver tranquillement, renversée à nouveau sur sa méridienne. Eyma, quant à elle, n'avait pas moufté ; elle connaissait ses amis, et savait qu'il fallait attendre qu'ils se taisent pour parler à son tour. Tandis que Sacham se roulait une cigarette, elle se leva, pour se diriger vers l'inconnu.

"Mon amie ne t'a pas menti ; tu es à Ameyn. C'est la ville que je dirige." reprit Eyma, avant de faire tourner sa main dans les airs, dessinant l'arène qui les entourait. "Quant à ... ceci, oui, c'est une arène ; Ameyn est réputée pour ses combats, et surtout ses combattants. Tu n'avais vraisemblablement pas prévu d'arriver ici, mais je te souhaite tout de même la bienvenue."

C'était bien la première fois qu'elle faisait face à une arrivée de ce genre, et elle devait cela à un de ses amis, bien trop ivre. Dans le sable, Wilhem cuvait à son tour, à moitié endormi. Elle fit signe de la main qu'on le retire d'ici, qu'on le ramène chez lui, et qu'on calme un peu cette foule, qui avait besoin d'un vrai combat - pas d'un déchaînement d'ivrognes. Le silence prit son temps, mais il revint petit à petit. Dans les gradins, on s'asseyait à nouveau, on commentait cette débâcle, on se rhabillait après s'être emporté. Eyma fit signe à l'inconnu, une fois un peu vêtu, de venir avec eux, tandis que des échauffements reprenaient, sur le sable, à la lueur des feux qui grossissaient de plus en plus. Quelques personnes passaient dans les rangs, avec de quoi grignoter et de quoi se désaltérer. Eyma fit signe qu'on les serve tous et, caressant les cheveux d'une Yuna ramollie par la bière qui grignotait tranquillement des crevettes, elle s'adressa à nouveau à "l'apparition".

"Il semblerait qu'un candidat t'ait invoqué ... par mégarde, disons. Je ne sais pas d'où tu viens, mais si tu comptes rentrer chez toi, sache que nous sommes dans les Landes. Tu pourras repartir quand tu le souhaites. Il serait légitime que cette première impression d'Ameyn ne te donne pas très envie d'y rester."

Un sourire, et elle retourna à sa place, attrapant une crevette pour la lancer à Stive, son petit dragon ; il n'en fit qu'une bouchée, avant de retourner s'enrouler autour du bras d'Eyma dans un doux ronronnement. Cette petite bête était tellement calme qu'on peinait à l'imaginer féroce, crachant des flammes, aiguisant ses griffes sur les bras des adversaires de sa maîtresse. Dans l'arène, on attendait son veto pour lancer le combat suivant ; elle le donna d'un geste de la main. Deux sorcières, cette fois - elles avaient toutes les deux échoué dans les quarts de finale - qui étaient on ne peut plus sobres. Le combat promettait d'être un peu moins foireux.

La chaleur du soir, ravivée par les feux, qu'on allumait ici et là, était doucement étouffante. La bière faisait plaisir, Eyma dégomma la moitié de la sienne assez rapidement. L'alcool ne commençait même pas à atteindre son cerveau ; ses longues nuits de cuites dans des bars glauques, rythmées par des engueulades, des paris et des combats, l'avaient endurcie. Petit à petit, l'ivresse s'était faite plus mesquine. Elle devait maintenant attendre et encaisser pour commencer à joliment délirer - et puis la bière, ici, n'était pas des plus fortes, question de sécurité. Pas question que les tonneaux débordent de bières brunes à 12%, on se contenait de jolies blondes pas violentes. Et, si l'on voulait plus puissant, il fallait simplement connaître les bonnes personnes. Eyma en était indubitablement une, tout comme Yuna, qui avait une sorte d'instinct étrange quand il s'agissait de dénicher des liqueurs agressives. En règle générale, cependant, les vendeurs d'alcool de la ville se contentait de glisser dans le dernier verre d'une personne trop ivre une petite plante, qui transformait n'importe quelle boisson alcoolisée en une sorte de mixture à l'amertume insupportable. Beaucoup de soucis étaient réglés de cette manière, et on ne comptait que peu de débordements virulents dûs à l'alcool ; dans une ville peuplée de combattants, il ne fallait pas trop jouer au con. Le combat de ce soir n'était qu'une ébauche d'autres expériences de ce type.

"Et qui es-tu, toi, dis-nous ?" l'interrogea Sacham." J'espère que notre cher mage ivre ne t'a pas arraché à un moment agréable."



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Les landes dévastées / Qui a parlé d'invocation ? (PV)
« le: vendredi 15 juillet 2016, 12:09:17 »
Les mains dans les cheveux, les pieds dans les cendres, Eyma profitait paisiblement de l'air frais - la soirée s'écoulait, lançait des gouttes de plus en plus sombres dans le ciel, et à l'odeur du brasier éteint s'ajoutait celle de la nuit épaisse. Les nuits, à Ameyn, n'était pas particulièrement froide ; les roches qui entouraient la ville faisait de cette dernière une sorte de cuve, où l'air, comprimé, enflait, se réchauffait sans cesse au contact du soleil et des corps qui s'abîmaient les uns contre les autres, sans cesse.

Un tournoi monumental venait d'agiter Ameyn ; treize jours, une trentaine de combattant, un vainqueur - Hens, son dernier gladiateur, bâti pour écraser des crânes sous ses pouces. C'était une bête, et il avait su la représenter dignement, elle et son royaume. Jusqu'ici - et depuis la naissance d'Ameyn - personne n'avait battu un des poulains d'Eyma. Elle veillait trop bien sur eux. pour sûr, ses gladiateurs se battaient rarement plus d'un an à ses côtés - excepté Hens. Elle ne le lâchait plus, et lui de même ; tous deux, affamés de gloire, s'entendaient à merveille sur le sens du mot victoire.
La fin du tournoi déposait dans l'atmosphère de la ville une pellicule, un filtre presque lunaire. La plaine était aride, excepté du côté des grottes et d'une forêt qui résistait aux morsures du soleil, protégée par un sort sans cesse renouvelé par un des mages qui squattait la ville - mais, cette nuit, dans ce calme, au milieu des cendres de tentes abandonnées là par des participants, d'armes brisées, de meubles à demi calcinés et de carcasses diverses, jamais Ameyn n'avait semblé aussi sereine. Le sang bouillonnant dans les tempes de la jeune femme trouvait le court repos qu'il méritait ; et elle, muette, contemplative, se taisait pour mieux gober le silence. Tout ceci ne serait, de toute façon, que temporaire. D'ici une heure, les bars ouvriraient à nouveau leurs bras imbibés d'alcool, et les rares silhouettes qu'elle apercevait, au loin, déambuler comme des spectres perdus sur la terre, formeraient à nouveau cette masse humaine, cette marée bruyante et noire, éclaboussée par des éclats de torches, de lampes, de feux improvisés sur le sable et sur la terre. Déjà, l'un d'eux brillait, près du lac, en contrebas ; entouré de roches, couvant une eau tiède, il était le lieu de prédilection du peuple d'Ameyn - la chaleur qui régnait ici une longue partie de l'année nécessitait son quota d'eau, même tiède, même blanchie par les roches.

En deux minutes, elle fut à nouveau sous sa tente, une pâte de fruits entre les dents, à essayer de nouer un kimono noir. Elle n'avait pas l'intention de passer sa nuit dans le silence. Elle entendait déjà des craquements, un peu partout, et l'odeur du bois brûlé gagnait peu à peu en puissance - plus elle gonflait, moins elle tenait en place. Elle voulait sortir, bondir, exulter après cette compétition. Elle avait autorisé les participants restants, et qui le souhaitait, sans inscription préalable, à organiser un tournai dans une arène éphémère, sur la place. Celle-ci serait démontée et brulée le lendemain, lors d'un festin ; en attendant, cela occuperait ceux qui n'attendaient que ça de la ville : des combats, de la violence, des cris qui se tordent dans l'air, acclamant, encourageant, injuriant. C'était là-bas qu'on l'attendait.
Sur son épaule, Stive, son dragon, s'étirait - ses petites griffes crissaient contre le tissu de son kimono. L'odeur du feu l'avait réveillé - étonnant. Eyma le prit sur sa main, embrassa son front ; il remua de plaisir, les écailles trempées par la lumière. Un registre lui tomba sous les yeux ; quatre nouveaux demandait asile à la jeune femme. Boarf. Je verrais ça demain. Elle s'élança dehors, son dragon enroulé autour du bras, les cheveux rapidement tressés. Un grand feu s'était allumé sur la place, près de l'arène, où quelques corps s'engouffraient. Elle attrapa une chope de bière, avant d'entrer à son tour. Dans la fosse, quelques personnes s'entraînaient ; elle rejoignit, au milieu des gradins, la place qui lui était réservée. Celle-ci était surélevée, et un tissu tendu au-dessus des chaises marquait la particularité de cette place, réservée à la gouverneure de la ville. Son groupe d'amis les plus proches de la ville s'y trouvait ; Sacham, un de ses anciens combattants, qui organisait maintenant des paris et dont on réclamait l'analyse sur certains gladiateurs, Wilhelm, un homme un peu obscur qui avait débarqué ici il y a deux ans de cela et qui, depuis, n'avait pas quitté la ville et Yuna, une petite voyageuse qui passait le plus clair de son temps à vanter, dans les autres villes, les mérites d'Ameyn ; ces trois-là ne rataient jamais un tournoi. On l'accueillit avec un "A notre éternelle gagnante !" général ; elle répondit en payant sa tournée.

Wilhelm était déjà bien éméché et parlait de se battre, ce soir, dans cette fosse. Eyma lui tapa sur l'épaule, avant de s'installer sur la fauteuil qui lui était attribué, sous cette tente improvisée.

"Tu rigoles, bien sûr - je t'apprécie énormément, Wilhelm, mais tu es un gringalet et tu n'es pas très rapide, répliqua-t-elle tendrement. Je ne veux pas t'abîmer pour un verre de trop dans tes veines."
"Tu me connais mal, chère Eyma."
"Tu ne dis jamais rien, aussi, hé ! s'exclama Yuna. Comment veux-tu qu'on t'connaisse ?"
"Les personnes qui en disent trop sont celles qui perdent, lui répondit Wilhelm, en l'incendiant du regard."
"C'est facile, ça ; moi, j'dis que les personnes qui ne disent rien, c'est qu'elles ont à cacher des faiblesses, continua la petite voyageuse."
"Des faiblesses ... Ou des forces, susurra Sacham."

Cette remarque fit sourire Wilhelm. Il vida son verre d'une traite, avant de descendre dans la fosse maintenant vide, prête pour les combats, sous les regards amusés de ses amis, qui ne le prenaient pas une seule seconde au sérieux.

"Ce soir, je me bats pour Eyma ! Je représente Eyma !"

Le cri de Wilhelm fit tourner toutes les têtes dans sa direction ; puis la foule l'ovationna, réclamant un concurrent pour le jeune homme. Ce serait là une bonne occasion d'écraser un peu la jeune femme, même hors-tournoi.

"En v'là un qui va te casser en deux ta réputation, lança Yuna à la gouverneure. Calme-le un peu."
"Allons, on s'amuse, ce soir, on s'amuse ..."

La réponse sereine d'Eyma fit sourire Sacham.

"C'est que Wilhelm, on sait pas ce qu'il a dans le ventre, continua Yuna, ça peut être de l'or, ça peut être du plomb. Tu vas parier, toi, Sacham, dis ?"
"Oh, non. Non, je vais regarder. J'ai gagné assez d'argent pendant la compétition, je vais le laisser dormir un peu."
"Moi j'ai plus rien, mais je te dis que ..."

Des coups de tambour les firent taire : le combat commençait. En face de Wilhelm - qui chancelait franchement, arrachant des rires nerveux à Yuna - se tenait un mage, évincé du tournoi lors des quarts de finale. Eyma fronça les sourcils ; les mages étaient, la plupart du temps, soit maladroits, soit sournois. Elle jeta un oeil inquiet à Wilhelm, qui était tellement embourbé dans l'alcool qu'il respirait autant le vin que la sérénité. Le mage se dirigea vers lui, agitant les mains ; un nuage de poussière et de sable s'abattit sur Wilhelm, qui tomba au sol en toussant. Yuna n'en pouvait plus de rire. Il répliqua par un sort, qui consistait à générer un brouillard autour de l'adversaire, avant de lui sauter dessus et de le clouer au sol.

"Ce combat ne ressemble à rien, souffla Sacham, amusé."
"Laisse faire, on va voir."

Le mage éjecta Wilhelm par un tour assez simple, et, alors qu'il se préparait à lui coller une raclée, Wilhelm se mit à murmurer quelques phrases obscures et peu mélodieuses. Une brume noire l'entoura, et s'éleva dans le ciel, avant de retomber au milieu de la fosse, déchirant l'air. Chaque personne s'en trouva plus ou moins décoiffée ; c'était comme si un vent brusque venait de faire trembler l'atmosphère. La brume ne cessait pas, lovée en un nuage noirâtre, et il semblait qu'en son sein se trouvait quelque chose.

"Il a fait quoi, là ? interrogea Yuna, brusquement calmée."
"Je crois que c'est une invocation. Je ne sais pas si ça a fonctionné, lui répondit Sacham."

La brume s'effrita peu à peu, et la silhouette d'un homme apparut. Un homme ? Pourquoi un homme ? Quitte à invoquer, autant chercher du côté des créatures. Eyma eut à peine le temps de se poser la question ; déjà, le mage sautait sur Wilhelm en l'injuriant.

"Petit enfoiré ! Qui a parlé d'invocation ? Ah ! Je ne fais pas d'invocation ! Ne triche pas avec moi, petit con !"

Le "petit enfoiré" lui en colla une, et l'autre répliqua ; voir ces deux mages se mettre sur la gueule donnait une allure absurde et très amusante au combat. Yuna se tordait de rire.

"Vas-y, un revers ! Une droite ! Vas-y, Wilhelm ! Ah, Eyma, ahahah, tu as bien choisi ton poulain !"

Sacham, lui, ne disait rien, dissimulant son amusement, les yeux vissés sur ces deux corps qui se mettaient des coups de façon très maladroite ; si les mages étaient connus pour leur aptitude aux combats aux corps, ce serait connu. L'un enfonçait son poing dans la terre en espérant viser la face de l'autre, et se blessait en se trompant ; l'autre voulait lui coller un genou entre les jambes, mais gagnait une gifle ou un coup de pied dans le ventre. Et l'on se battait, et, dans les gradins, on hurlait ; personne ne se préoccupait de ce pauvre homme invoqué, qui restait là, au milieu de la piste, hors du combat qui agitait les deux mages ivres.

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Les landes dévastées / Re : De nouveaux résidents. (PV)
« le: vendredi 30 août 2013, 11:20:32 »



Eyma fronça les sourcils, quand il lui présenta son petit 'tour de magie'. Changer d'apparence, en un clin d'oeil, elle connaissait. Son ancienne amante se plaisait à jouer à ces jeux, de temps à autre, et elle en gardait un plutôt bon souvenir. Quand il expliqua que ses filles étaient redoutables, un petit sourire pointa sur ses lèvres. Si elle écoutait tous les guerriers d'Ameyn, la ville était remplie d'invincibles créatures. Pour un peu, cette ville pourrait même prendre le contrôle entier de Terra en un claquement de doigts ! Ici, beaucoup se vantaient mais beaucoup finissaient par s'écraser. Et elle seule demeurait, elle et ses propres gladiateurs, qui ne l'avait encore jamais déçue.

L'améthyste attira son attention. Elle en avait vu aussi, des pierres précieuses. Ameyn avait un système monétaire encore assez flou. Pour le moment, la monnaie était la même que partout sur Terra, ce qui était bien pratique étant donné le nombre d'interactions et d'échanges avec Nexus et les autres villes, mais la gouverneure avait dans l'idée de donner le jour à sa propre monnaie. En attendant, le troc s'était répandu assez maladroitement. Chose qu'elle peinait à gérer, bien que ce soit le cadet de ses soucis. Pour le moment, seul le tournoi comptait. Et ce qu'elle entendait de la bouche de cet homme lui faisait assez plaisir. Ces quatre femmes n'avaient rien à voir avec les autres concurrents, et semblaient aptes à se battre sur toutes sortes de terrains. Enfin, de la nouveauté et du spectacle.

- Kraal me dira si cette pierre peut être un moyen de paiement. Et si c'est le cas ... Elle vous sera rendue si chacune de vos filles gagne un combat. Et chaque victoire supplémentaire vous apportera un gain.

Cette partie-là du programme était à double-tranchant. Quand venait le moment des combats qui pouvaient faire gagner de l'argent aux participants, Eyma avait l'habitude de sortir l'artillerie lourde. Ses gladiateurs, surentraînes, ou elle-même. Fallait pas que tout soit trop simple non plus.

- J'inscrirais vos filles selon leurs aptitudes. Demain, nous ouvrirons les bassins et commencerons les combats aquatiques. L'adversaire, ce sera une surprise. Les arènes sont en train d'être préparées, vous ne pourrez malheureusement pas vous y entrainer ... Le 'parc', comme on l'appelle, ce petit morceau de verdure, vous offrira du repos, tandis que des auberges sont à votre disposition. Vous n'aurez aucune peine à trouver un lit.

Elle connaissait bien son discours, oui. Fouillant dans son bureau, elle sortit cinq bracelets, noué dans une matière capable de résister à tous les coups. Elle les donna à Randall, avant de détailler les quatre jeunes femmes. Un sourire, à leurs intentions, ne serait-ce que pour leur souhaiter plus aimablement la bienvenue.

- Nous aurons d'autres occasions de nous croiser. Ce soir, il y a un repas d'organisé, pour l'ouverture des Jeux. Toute cette organisation ne me permet pas d'être très détendue, mais ... les choses évolueront. SHARLY !

Elle avait criée ce nom avec autorité, et aussitôt, il arriva.

- Eyma ?

- Conduis ces gens chez Kraal, en espérant qu'il soit de bonne humeur ce matin. Puis, montre-leur leurs hébergements, pendant le tournoi. Tentes, auberges ... Qu'ils puissent se reposer dans de bonnes conditions. Et manger. Tu reviendras, après.

Sourires entendus. Oui, bon, c't'une femme, hein.

Eyma se tourna à nouveau vers Randall, puis vers les quatre participantes.

- Je vous dis à ce soir, dans ce cas. J'ai encore beaucoup de choses à régler.

6
Les landes dévastées / Re : De nouveaux résidents. (PV)
« le: dimanche 18 août 2013, 00:21:29 »

- Ils arrivent.

- Hum hum.

Les cheveux maladroitement noués en une tresse épaisse, Eyma se retourna vers l'entrée de sa tente. Sur son lit, Stive, son cher et tendre petit dragon, s'étirait. Il mesurait maintenant cinquante bons centimètres, et crachait des flammes qui faisaient le triple de sa taille. Plus besoin de s’embarrasser pour allumer le feu, au sein même de cette tente (un trou était creusé à cette attention, et il y reposait encore quelques cendres noires). Stive s'en chargeait. Eyma se pencha vers celui qu'elle nommait son 'protégé' - ou son 'bébé', quand elle était un peu ivre, très joyeuse ou profondément triste - afin qu'il vienne s'enrouler autour de sa taille, remontant vers son épaule. Comme à son habitude.

C'est ainsi, vêtue d'un short noir, d'un soutien-gorge beige, une ceinture où reposaient un flingue entourant sa taille, qu'elle accueillit les nouveaux arrivants. Par respect, elle éteignit sa clope. Ils pouvait entrer tous les cinq dans la tente, elle était largement assez grande. Disons qu'une vingtaine de personnes pouvaient y tenir debout, sans se toucher. Pas mal. Une baraque de gouverneure, quoi, un peu en marge du reste du "village", imposante, bien tenue. Stive grogna légèrement en les voyant.

- Il vous salue à sa façon, les rassura t'elle dans un sourire. Bienvenue à Ameyn.

La jeune femme s'installa ensuite sur son lit, le temps d'enfiler une paire de chaussures. Elle n'aimait guère être pieds nus en présence de gens. Le respect, oui, parfaitement.

- Vous venez vous inscrire au tournoi ... Tous les cinq ?

Demanda t'elle, tout en enfilant des similis Dr Martens usées mais résistantes.

- Cela demandera une petite contribution financière. On vous offre le gîte, si vous n'avez ni tente ni caravane, le couvert, les lieux pour vous entraîner comme ceux pour vous détendre. Sachant qu'évidemment, chaque match remporté vous fera gagner une jolie somme.

Elle enfilait ses bracelets dorés, tout en parlant.

- Gagnez quatre matchs, et vous serez ... Remboursés, disons. Mais je ne suis pas intendante, vous verrez cela avec Kraal. Je veux juste connaître vos aptitudes. Contre quel genre d'adversaires vous voulez vous battre, dans quel contexte, à quelle heure ... Que ce soit le matin ou le soir, dans les bois, dans l'arène, sous l'eau, contre des humains ou des animaux ... Ce genre de détails.

Oui, Eyma connaissait bien son petit discours.

Elle se releva de son lit, pour leur faire face, souriante. Chaleureuse, oui. Malgré l'aspect dur qu'elle renvoyait, elle n'était pas agressive. Chaque nouveau voyageur était le bienvenue à Ameyn.

7
Blabla / Re : Qu'écoutez-vous en ce moment ?
« le: samedi 03 août 2013, 19:31:26 »
"Jolene, Jolene, Jolene, JOOOOOLEEEEEEEENEE"

... Je chante merveilleusement bien cette chanson. Juré.

8
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: samedi 03 août 2013, 19:14:23 »
Y'a un ... Drogo sur LGJ ? Euh. Oah.



Ouais, bref, summer on Lille, perf'. J'ai jamais autant testé les limites de mon corps. Jisus. Et encore, j'suis même pas au Cabaret Vert. J'vais redorer mon blason d'immortelle-malgré-ses-1m67-et-47kg-wouhou.




19 : 08



(Moi qui voulait donner mes organes, j'crois que je peux oublier, vu la gueule qu'ils doivent tirer.)

9
Les landes dévastées / De nouveaux résidents. (PV)
« le: vendredi 02 août 2013, 21:24:11 »



Joli petit matin sur Ameyn. Soleil tiède, brise caressante. Une cigarette campée aux bords des lèvres, Eyma sortit de sa tente. Elle y vivait depuis un moment. Ce n'était pas une tente minuscule, de celles que l'on pose pour mieux repartir. Celle-ci était élaborée, un véritable entrelacs de tentures, et s'étendait sur plusieurs bons mètres, en faisant une demeure tout à fait acceptable. Et puis, elle avait bien aménagé les lieux, sur les conseils de Dyane, une amie esclavagiste. Eyma savait mettre de côté ses différents avec elle, lorsque cela s'imposait. Elle ne pouvait pas interdire le commerce d'esclaves sexuels, alors elle se voyait bien obligée de les tolérer ici. Même s'il n'y avait que Dyane, à l'heure actuelle, qui n'était pas méprisée de la jeune noble à cause de ses pratiques. Elle noua maladroitement sa chevelure blanche, avant de s'allumer sa cigarette. Quelques personnes déambulaient, leurs silhouettes sombres se détachant du soleil levant. C'est beau. Il était encore bien tôt.

Elle se débarbouilla vite fait, avant de faire le tour des arènes. Eyma était très exigeante, à propos de cela. Les bêtes devaient être nourries en temps et en heures, les lieux nettoyés et rangées, les esclaves réveillés, et j'en passe. Tout devait être parfait. Elle inspecta l'arène des femmes, celle des hommes, et s'approchait de l'immense arène destinée aux spectacles quand on l'arrêta. Ce "on", c'était Sharly, un de ceux qui surveillaient l'entrée d'Ameyn.

- Eyma, on a trois nouveaux résidents.

- Si tôt ?

- Il faut croire. J'les fais entrer ?

- Qui sont-ils ?

- Les deux premiers viennent pour les armes, et le dernier ... Pour les combats, je crois. Oui, c'est ça, encore un participant pour le tournoi, dans deux jours.

- Mh. Envoie-moi celui-là. Dis-lui de s'installer, de venir le plus tôt possible à ma tente. Tu le conduiras jusque chez moi.

Sharly acquiesça silencieusement, avant de repartir. C'était un esclave affranchi, à la peau brune et aux yeux noirs, plutôt agréable à l'oeil. Il avait décidé de rejoindre la ville et d'y œuvrer par admiration pour Eyma, et participait parfois à quelques tournois. Il n'avait pas le corps d'un homme prompt à se battre dans les arènes, mais avait une vitesse incroyable dans sa gestuelle. Et puis, lorsqu'ils se croisaient le soir, la jeune femme et lui appréciaient de passer toute la nuit à ne pas dormir. Bref. Elle s'alluma une nouvelle cigarette, tout en se dirigeant vers sa tente.

Un café. Elle ne rêvait que d'un café, quelque chose qui la réveillerait. Le soleil ne taperait pas aujourd'hui, elle le sentait. Les esclaves seront peut-être plus vigoureux. Ils avaient tendance à se fatiguer vite, au soleil. Chose qui commençait à agacer Eyma. Pas question de perdre un seul combat à cause d'un esclave qui aurait besoin d'un peu d'ombre. Il lui faudrait motiver davantage ses champions. Et c'est à cela qu'elle se mit à réfléchir, silencieusement, ses doigts tapotant le ventre de sa cigarette et la hanse de sa tasse. Elle n'assisterait pas à beaucoup de combats, mais voulait le meilleur. Ne serait-ce que pour sa renommée, son ego. Elle gagnait très souvent, aussi avait-elle fait le choix de n'assister qu'à un minimum de combats pour ne pas décourager ses adversaires. Deux ou trois. Le programme était déjà là, prêt, bien organisé. Des combats d'esclaves, pour commencer, où les paris seraient ouverts et le public sans pitié. Puis on ajouterait quelques créatures, dont, cette année, une aérienne et une marine. Le haut de gamme, où des guerriers surentraînés se battraient entre eux, était vers la fin. Tout ça s'écoulerait sur quatre jours, avec plusieurs combats en même temps, dans des lieux différents ; les trois arènes, l'aquarium, le parc, les collines et au coeur d'une des landes environnantes. Tout était programmé. Tout. Elle l'avait fait avec patience et minutie.

Un autre café. Fallait juste voir ce qui intéresserait les nouveaux arrivants. Faudra penser à clôturer les inscriptions, on va finir par déborder. Une autre cigarette.

10
Le coin du chalant / Re : Who wanna play ?
« le: jeudi 01 août 2013, 19:43:52 »
Jamais !  :D

(Ce soir, j'aurais le temps de vraiment me poser, j'suis un peu en coup de vent, là, et je t'enverrais un MP pour qu'on voit qui, où, quoi, comment, etc.)

11
Le coin du chalant / Who wanna play ?
« le: jeudi 01 août 2013, 19:16:47 »
E Y M A





Pour résumer, Eyma réside sur le plan de Terra, et est gouverneure de la ville d'Ameyn, qu'elle a 'créée' elle-même. On y va pour y assister à des combats de gladiateurs modernes, pour y acheter ou vendre des esclaves, des armes. C'est une ville qui est ouverte à tous, surtout les voyageurs qui voudraient s'arrêter un temps.





Trames


Ces trames s'ouvrent aux femmes comme aux hommes, et se déroulent tous sur le plan de Terra. A moins qu'une excellente raison la traîne sur Terre, contrée qu'elle ne connaît pas encore.

Les idées sont ... 'fin, y'en a plein. Des masses. Vous pouvez la rencontrer pour son dragon, créature légendaire qu'il n'est pas donné de croiser tous les jours. Ou alors, concernant les combats de gladiateurs qu'elle organise. Vous pourrez être ou un esclave recruté, qu'elle entraînera, ou une personne motivée pour se battre contre elle ou ses esclaves moyennant monnaie, ou un simple spectateur. Vous pouvez aussi vous intéresser à ses esclaves ou ses armes. Ou à elle, tout simplement, à ce personnage froid et complexe, qui commence à faire parler d'elle. Vous pouvez être un voyageur qui décide de s'installer quelques temps dans la ville d'Ameyn, ou une personne qui veut à tout prix s'y cacher. Ou vous pouvez être une personne issue de son passé (un marchand, un vendeur d'esclave, une personne avec qui elle se serait battu dans une taverne, un noble qui connaîtrait sa famille ...). Elle assiste aux grands marchés d'esclaves de Nexus, parfois, et vous pourriez la rencontrer lors de cette occasion. Vous pouvez aussi être un(e) noble qui l'invite chez lui(elle) quelques temps, pour moultes raisons. Ou encore un vendeur d'esclaves sexuels à qui elle voudra casser la gueule, histoire de la voir dans toute sa splendeur et sa haine lors d'une altercation plus ou moins violent. Une autre trame peut être éventuellement liée au fait qu'une personne proche des Casadei, la famille dans laquelle elle est née et qu'elle a quittée lors de sa 'fuite', la reconnaisse. Cela pourrait entraîner plusieurs répercussions. Ou vous menacez de la balancer, ou ... Bref, y'a plein d'autres trames envisageables.

Autre point : Je me ferais un plaisir de jouer des PNJ, comme des esclaves, si vous le souhaitez.


Voilà, voilà, voilà. Je suis à l'écoute pour toutes suggestions. Je vous le dis, je m'adapte !


12
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: jeudi 01 août 2013, 18:50:03 »
"T'sais Nina, parler de son plan-cul juste à côté de son ex, ça fait un peu appel de phares."

Ouais. Bon.


18 : 46



... Et s'endormir ivre à l'arrière d'une voiture rouge.

13
Prélude / Re : Eyma. [Valimutée]
« le: jeudi 01 août 2013, 18:20:04 »
Cimeeeeeer  :D

14
Prélude / Re : Eyma.
« le: mercredi 31 juillet 2013, 15:17:46 »
Histoire




Chapitre I
Eyma

C'est à Aesthesys, une province de Terra, à plusieurs jours de la capitale, que la jeune femme vit le jour. Cette ville longe les landes dévastées – qui ont été, sont, et seront toujours le terrain de jeu favori d'Eyma – et compte plusieurs maisons aristocratiques. Celles qui ont fui la capitale, pour diverses raisons. Notre héroïne vit le jour au sein d'une de ses familles : les Casadei. Cette famille noble avait quitté Nexus après plusieurs altercations avec le pouvoir en place. Ainsi, il y a 29 ans, à 19H08, naquit Eyma, cinquième enfant d'une famille qui ne savait plus depuis un bon moment ce que signifiait le mot 'travailler'. Les Casadei possédaient énormément de terres, et avaient fait plusieurs bons mariages. Toute la troupe de nobliaux qui vivaient à Aesthesis appliquait une sorte de 'loi du soutien', leurs familles se mariant la plupart du temps entre elles. Seul le frère aîné d'Eyma avait quitté la ville pour épouser une noble de Nexus, plus ou moins en lien avec la famille royale.

Ainsi, dès sa naissance, on lui attribua un mari. Le jour de ses 18 ans, elle épouserait un garçon de la maison Radiam, de six ans son aîné. Mais pour le moment, toute jeune et candide, elle n'y comprenait rien et profitait de cette enfance bénie, au creux d'un berceau doré. Elle ne manqua de rien. Eyma eut les plus belles robes, les jouets les plus amusants, les nourrices les plus adorables, les loisirs les plus divertissants. On fit tout pour que, dès le plus jeune âge, elle reçoive la meilleure des cultures. La charmante enfant n'était jamais en conflit avec ses frères et sœurs, ni même avec ses parents. Un  cadeau du ciel, vous dis-je. Elle se révéla très vite avoir un esprit vif, une répartie cinglante, un humour corrosif. Et voilà bien la seule chose qu'on pouvait lui reprocher. Combien de fois, pendant des repas avec d'autres familles, la nourrice d'Eyma dut la faire taire alors qu'elle faisait remarquer que « Madame de Styéna a des ongles bien noirs pour une descendante de comtesses irréprochables » ou que « Monsieur de Linéon semble trouver beaucoup d’intérêt à notre valet de pied ». C'est peut-être sa langue trop pendue – signe, paraît-il, qu'elle serait par la suite une épouse insolente et adultère – qui fit qu'on la traîna au couvent bien plus tôt que prévu. Si, dans la famille, les femmes n'y étaient entrées qu'à l'âge de dix ans, elle s'y retrouva cloîtrée dès sa huitième année.



Chapitre II
Le Couvent

« Tu y apprendras l'humilité, la simplicité, la vertu, l'amour, et à bannir toute forme d’excès. »

Quand Eyma fut en âge de comprendre le monde qui l'entourait, elle réinventa cette adage. Tu y apprendras à ouvrir tes cuisses, à fermer ta gueule, à ployer l'échine, à t'ennuyer. Que des choses qu'elle allait apprendre à haïr. Au bout d'un an là-bas, elle était déjà une légende. Parce qu'elle brisait les vitraux avec des cailloux, parce qu'elle mettait du gravier dans le lit des autres, parce qu'elle refusait de se nourrir et de se taire pendant les repas, chantonnant des chansons paillardes qu'elle avait entendue autrefois de la bouche des domestiques ivres. Mais laissez-moi un peu vous parler de ce couvent.

Toutes les filles de bonnes familles y allaient avant d'être mariées, afin d'être de bonnes épouses. L'amalgame entre cette divinité qu'il ne fallait représenter nulle part et l'homme qu'elles allaient prendre pour époux était évident. On servait, entre ces murs, un dieu unique, qu'il fallait craindre, aimer, supplier. On portait une robe noire, qui effleurait le sol, serrait la taille, et ne s'arrêtait qu'aux poignets. Les cheveux étaient coincés dans un ruban blanc, et aucune mèche ne devait dépasser. Le vœu de silence devait y être respecté, sauf au moment des prières, où l'on répétait encore et encore et toujours et sans s'arrêter les mêmes mots, les mêmes phrases. On n'y lisait que des ouvrages religieux, et l'on ne voyait personne d'extérieur, sauf deux exceptions : la famille, qui pouvait venir une fois par mois, et le 'petit-peuple' que l'on rencontrait le dernier jour de la semaine quand une poignée de sœurs était envoyée en ville afin d'être bénévoles dans un orphelinat. Et encore, c'était là une chance, que d'être choisie pour ce poste.

Eyma mit un long moment à comprendre que ces excursions charitables seraient sa porte de sortie. Il lui fallut se calmer, se montrer docile, serrer les dents et les poings, ne plus répondre, ne plus provoquer. C'est à douze ans qu'on lui permit de sortir, avec neuf autres sœurs, et d'aller en ville. Elle crut renaître. Entendre les voix d'autres personnes que ses supérieures, sentir l'odeur de mets qui étaient bien plus appétissants que ceux qu'elle ingurgitait en grimaçant … Il faut souligner, cependant, le fait qu'elle n'aimait pas les enfants. Aussi profita t'elle de ses sorties pour acheter d'autres ouvrages que ceux qu'on lui rabâchait à longueur de temps, et même des aliments et des vêtements étrangers au cloître dans lequel la jeune femme dépérissait. Et, croyez-le ou non, Eyma ne se fit jamais pincer. Elle sympathisa avec un marchand ambulant, qui vendait toutes sortes de choses, et quelques autres personnes qui firent de ces derniers jours de semaine de véritables petits paradis.

Jusqu'à ses dix-huit ans, elle encaissa. Ces dix années au sein du cloître lui apprirent au moins la patience, et le vrai goût de la liberté. Quand elle rejoignit sa famille, le jour de sa dix-huitième année, elle mit le feu à la chambre qui lui avait été attribué au couvent, et offrit sa tenue à un paysan qui ne savait pas comment vêtir son épouvantail.



Chapitre III
Les fiançailles

Vous voulez parler de ce jour où, au moment où Eyma fut présentée à son futur époux, deux jours après sa sortie du couvent, elle se fit la promesse de disparaître ? Oh, il n'était pas laid, il n'était pas tyrannique, et aurait même pu lui plaire, si elle n'avait pas déjà goûté à la liberté au point de refuser de se laisser à nouveau enfermée.



Chapitre IV
La fugue

Oui, donc, elle fugua. En pleine nuit. Empruntant un pantalon à son frère, les bottes d'équitation de sa grande sœur, découpant le buste de sa robe de mariée pour s'en faire un débardeur grossier, embarquant la veste d'officier de son père, elle disparut. Dans son baluchon, du tabac, des livres, des vivres et du vin. Eyma ne laissa pas un mot, une trace, nulle part. Il s'agissait de tirer un trait. De mourir pour mieux renaître. Et la jeune femme prit la route, ses cheveux blancs maladroitement noués en une queue de cheval approximative. Deux heures, elle marcha, la demeure parentale étant séparée de la ville par une forêt – leur domaine, oui – et une route pas vraiment rassurante.

Deux heures, elle marcha. Avant qu'une lueur se dessine, au loin. Elle courut, courut vers cette lumière, vers cette carriole dont elle percevait, petit à petit, les bruits des sabots des chevaux qui la tiraient marteler le sol. Et il apparut. Ce marchand, celui-là même qui l'avait nourrie en livres pendant ces huit années passées au couvent. Elle le héla, l'appela par son prénom.

- Cyril !

Il la reconnut sans peine, et s'arrêta à son niveau.

- Une petite nonne égarée ? Tu t'es enfuie ? Je veux dire … Tu as réussie à t'enfuir de là-bas ?

Eyma hocha la tête, serrant les poings autour du petit sac qu'elle traînait avec elle.

- Je devais me marier, alors je suis partie.
- Encore une noble capricieuse ?
- Surtout une jeune femme libre.

Il leva les yeux au ciel, visiblement peu convaincu.

- Prends-moi. Avec toi, je veux dire. Tu es la seule personne que je connais, dehors, et la seule que j'ai envie de suivre.

Un regard, un peu implorant, histoire de l'amadouer. Il l'avait connu, ce regard, du temps où elle était une religieuse qui lui troquait des reliques contre des bouquins.

- Grimpe, il va pleuvoir.


Elle n'aurait pas pu imaginer qu'alors, cette liberté qu'elle avait connue n'était qu'un petit aperçu. Désormais, tout l'univers s'offrait à elle. Eyma le suivit pendant deux ans dans toutes ses déambulations, se révélant être et une excellente vendeuse et une amante digne de ce nom. Cet homme fut le premier qu'elle aima réellement, pas avec toute la gestuelle soignée et pudique imposée par la noblesse, mais avec les corps qui s'entrechoquent, les soupirs qui se mêlent, les peaux qui s'étreignent. Quelque chose de pur, de violent, de viscéral. Eyma, quoi.



Chapitre V
Ou comment tout commença vraiment

C'est lors d'une escale à Nexus, où elle allait pour la première fois, que la vie d'Eyma connut un changement radical. Elle ne se voyait pas être vendeuse ambulante toute sa vie. Si cette période de sa vie lui avait permis de connaître à peu près tous les recoins du pays, elle commençait à se lasser de ce train de vie. Quémandant quelques 'congés' auprès de Cyril, elle parvint à obtenir quelques jours à Nexus. La jeune femme fut hébergée dans un hôtel au cœur de la ville, et passait ses journées à vivoter, et ses soirées dans les bars. Et c'est là qu'elle rencontra Dyane et Kraal. Elle vendait des esclaves, lui des armes. Il passèrent tout le séjour ensemble, et lui firent découvrir un nouvel univers. Univers qu'elle voulait conquérir. Ils étaient à Nexus pour recevoir un arrivage de nouveaux esclaves, venus de terres éloignées. Et ils cherchaient aussi quelqu'un pour les aider à gérer tout ça.

- D'ici deux jours, on prend l'bateau. Une longue traversée nous attend. Les nouveaux esclaves, faudra s'en occuper. Ça t'intéresse ?
- Et comment !


Alors elle les suivit. Et quand, quelques jours après, Cyril retourna à Nexus pour y récupérer sa dulcinée, elle n'était plus là. Disparue, envolée.



Chapitre VI
Eyma découvre sa voie ...

Ce long trajet en bateau lui fut bénéfique. Non seulement parce qu'il se révéla que, contre toute attente, elle ne fut pas malade en mer. Mais aussi parce qu'Eyma prit conscience de ce qui lui plaisait. Lorsque, pour tuer l'ennui, Kraal organisait des combats d'esclaves à bord du navire, lançant les paris, la jeune femme rappliquait. Et c'est toute émerveillée, comme une enfant qui découvre subitement le monde qui l'entoure, qu'elle y assistait. C'était ça, sa destinée. Elle le sentait. Elle avait entendu parler d'anciennes contrées, d'antiques temps, où des combats de gladiateurs étaient organisés. Toujours, elle s'était imaginée guerrière, gladiatrice, au centre d'une arène, sa peau diaphane et ses cheveux de neige tachés d'un sang vif et tiède, l'épée solidement serrée entre les doigts, un soleil de plomb tapant sur son épiderme. Jusqu'alors, seules ses peluches avaient pâtis de son appétit pour la violence. Et là, là, oui là, ça prenait enfin vie. Pour donner une substance à ses rêves, elle demanda à ce qu'on lui apprenne l'art du combat. Kraal lui enseigna les rudiments du combat, lui permettant de s'entraîner sur quelques esclaves, et Dyane se sentit obligée de lui apprendre l'art du poison. « Parce que subtilité peut parfois être mère de réussite. » disait-elle. Eyma se battit contre quelques esclaves, s'en mangea plein la gueule, avant d'apprendre au fur et à mesure. Dès qu'ils mettaient pied à terre, échangeant, vendant, achetant de nouveaux esclaves, elle prenait un malin plaisir à déclencher des bagarres dans des tavernes où, ivre, elle s'exerçait encore. Et c'est là, au milieu des brutes qui la jetèrent contre des murs, lui lancèrent des pichets au visage, lui brisèrent des chaises sur le dos qu'elle s'endurcit. Ce petit corps tendre, cette jeune femme qui paraissait si faible, devint une véritable machine de combat.


Chapitre VII
… Et prend son envol.

C'est pendant ce trajet qu'elle prit connaissance d'une pratique courante, sur Terra : quand les esclaves n'étaient pas utilisés pour des tâches ménagères ou des combats, ils étaient vendus comme esclaves sexuels. Les plus jolies filles, qui se lamentaient dans les cales du bateau, connaissaient leur sort. Finir dans le lit d'une personne capable de mettre le prix. Tant qu'elles seraient belles, voilà à quoi elle seraient vouées. Une fois usées, Eyma ne donnait pas cher de leur peau. Il y avait peu d'hommes dans ce cas-là, sinon des éphèbes qui, pour la plupart, acceptaient leurs sorts. Dyane vendait toutes sortes d'esclaves, ne faisant pas la différence entre ceux qui se battraient, ceux qui nettoieraient, ceux qui se ferait hargneusement baiser. Chose qu'Eyma ne pouvait pas tolérer. Se battre était, à ses yeux, plus noble, plus humain qu'être utilisé comme jouet.

C'est donc sur une engueulade monumentale qu'elle quitta le navire, emmenant avec elle quelques esclaves. Elle débarqua au niveau des landes, très près de sa contrée natale. Retour à la case départ. Sauf que, cette fois, du haut de ses 22 ans, elle était bien décidée à ne pas se laisser faire. Eyma avait sa petite idée en tête. Sous une autre identité, avec l'argent récolté pendant ces quelques années, elle racheta des terres à sa famille. Des terres qui se trouvaient quelque part dans ces landes dévastées, là où il y a encore un espoir de vie pour qui sait bien regarder.

La terre y était sèche, le soleil vigoureux. Les quelques arbres se regroupaient en une timide forêt, et un lac ancestral y dormait sagement. Il y avait des collines, et surtout un canyon gigantesque, qu'elle creusera par la suite pour y construire quelques habitations, à même la pierre. C'était un petit coin de paradis, pour elle. Ce serait sa terre, désormais.



Chapitre VIII
«Ameyn»

Les deux premières années furent difficile. Il fallut s'installer, utiliser le paquet d'esclaves grassement payés pour bâtir, détruire, donner un nouveau visage à ce paysage abandonné. Certes, Eyma fit jouer ses contacts : Kraal, qui l'avait à la bonne, Dyane, avec qui elle s'était réconciliée sans pour autant accepter ses pratiques, son frère vivant à Nexus, le seul à connaître sa véritable identité, des gens rencontrés au fil de ses voyages … Cela se fit petit à petit. Motivée par son idée de redonner vie aux combats, elle fit construire une arène. Si celle-ci fut, au début, bringuebalante, elle finit par devenir un bâtiment imposant, copie miniature du Colisée. Il y eut alors trois arènes de construites : une grandiose, celle évoquée plus tôt, où se déroulaient des combats impressionnants, une plus petite, à l'orée de la forêt, où les esclaves-guerriers s’entraînaient, et une autre, destinée aux guerrières. Kraal décida finalement de s'installer sur ces terres, nommée « Ameyn » par les soins d'Eyma. Il y amena ses armes, et ceux qui construisaient les meilleures du coins. C'est ainsi que la ville d'Ameyn commença à se faire un nom. On vint y chercher des armes et y regarder des combats dignes de ce nom. C'est quand son frère y amena ses amis nobliaux, intéressés par ces pratiques, que tout démarra. Par la suite, certaines caravanes, des marchands ambulants et troupes diverses s'y posèrent pour un temps, profitant de cet endroit unique. Le commerce tourna, entre vente d'armes, d'esclaves, combats spectaculaires. Certains venaient même s'y reposer, profitant du calme des lieux, nichant pour quelques temps dans le canyon minutieusement aménagés. Les tentes poussèrent ici et là. La ville, remplie en majeure partie de guerriers et guerrières, ne laissa aucun criminel ou voleur y chercher refuge. Seuls les sorciers, magistes, nécromanciens, toute cette marmaille ésotérique y fut admise, quand ces derniers devaient se poser quelque part.

Et c'est quand Keeslyn, une thaumaturge qui demandait asile, se présenta aux portes d'Ameyn ('fin, portes, façon de parler ... Disons que le canyon, entrée de la ville, répondait à ce nom) que la vie d'Eyma changea.



Chapitre IX
Keeslyn et Stive

Eyma allait sur ses vingt-cinq ans, quand elle rencontra Keeslyn. Cette dernière avait eu des ennuis avec le pouvoir en place, là-bas, à Nexus, et demandait à ce qu'on la cache ici pour un certain temps. Et, immédiatement, il se passa quelque chose. Vous voyez ce que je veux dire ? Roooh, j'vais pas vous faire un dessin. Eyma lui offrit une chambre, creusée dans le canyon, ne se privant pas de lui rendre visite le plus souvent possible. Donc, oui, elles furent amantes. Un bon moment. Keeslyn était une thaumaturge qui s'y connaissait en tout, et qui aida notre jeune gouverneure (car elle répondait à ce titre désormais) en lui concoctant des philtres, lui apprenant beaucoup sur le corps humain … Mais pas seulement.

Keeslyn s'y connaissait très bien en un domaine bien spécifique : l'hybridation. Par le biais de maléfices et décoctions, elle parvenait à donner vie à des créatures que nul n'avait pu voir auparavant. Durant les trois années où Keeslyn reste à Ameyn, elle offrit donc à Eyma des créatures hybrides que l'on ne pouvait voir que dans les arènes de la ville. Un nouveau bâtiment fut construit au cœur de la forêt, avec un parc protégé, pour les recueillir. Et, à son départ, elle laissa un cadeau à Eyma. Un œuf. Un œuf rouge, tiède, aux nervures dorées. Elle la somma d'en prendre soin, car d'ici une trentaine de jours, quelque chose allait en sortir. Quelque chose qu'elle n'avait jamais vu. Jamais.

Il fallut trente jours exactement, heure pour heure, seconde pour seconde, à l'oeuf pour éclore. Et c'est un minuscules dragon qui en sortit. Nul ne saura jamais si c'est encore une création de Keeslyn ou une de ces antiques créatures. Toujours est-il qu'il est très lié à Eyma, qui fit le choix de le nommer 'Stive'. Alors, de temps en temps, elle organise des combats où elle même se bat, accompagnée de son dragon, encore tout jeune sans être inoffensif.

La légende d'Eyma naît tout doucement.

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Prélude / Eyma. [Valimutée]
« le: mercredi 31 juillet 2013, 15:08:02 »
E Y M A
(Gouverneure d'Ameyn)



   


Identité

Son nom est Eyma. Eym', pour les intimes. Les intimes, j'ai dit. Ses amis, contacts, partenaires, amantes. Ses esclaves privilégiés, aussi, ceux qui se savent se battre, qui tiennent bon. Mais vous, vous, ne vous avisez pas de lui donner de jolis petits surnoms facilement. Ou elle risque de se mettre de très mauvaise humeur. Et ce ne sera pas beau à voir.

Elle est âgée de 29 ans, mais je vous interdis de sous-entendre que sa beauté est vieillie ou passée.

La jeune femme est née sur le plan de Terra, dans les riches provinces autour des landes.

Elle ne possède pas de capacités surnaturelles ou extraordinaires. Juste un petit dragon et une adresse au combat exceptionnelle. Mais nous en reparlerons.

Quant à son orientation sexuelle … Tant qu'elle ne s'emmerde pas, hein.







Physique


Du haut de ses vingt-neuf années, la jeune femme est plutôt bien conservée. Longue chevelure claire et douce, blanche comme la plus onctueuse des neiges. Petits yeux plissés, d'un bleu qui n'a rien à envier au plus beau des lapis-lazulis, avec des paupières bridées qui couvent un regard froid et tranchant. Sa bouche charnue esquisse rarement un sourire, et ne s'ouvre la plupart du temps que pour laisser sortir une voix forte, qui ordonne, qui tonne, orageuse. Eyma n'est pas spécialement  féminine dans son allure générale, seule sa voix est teintée d'une tonalité que l'on ne peut prêter qu'au femme. Elle aime d'ailleurs semer le doute, aplatissant sa poitrine ronde sous des bandages. Ainsi, elle combat bien mieux, et peut se transformer en un petit guerrier intrépide. Née noble, élevée noble, elle conserve quelques manières, dans sa gestuelle, assez élégantes et très discrètes. Une façon de tenir un verre, un livre, une cigarette, d'hausser un sourcil, d'esquisser un léger sourire, d'articuler soigneusement les mots qu'elle prononce. Eyma n'est pas une barbare des landes, comme beaucoup de légendes le sous-entendent. Sauf quand elle se bat. Alors, on découvre une Eyma qui tape, hurle, abat, se déchaîne comme une diablesse enfin libérée de sa cage. Attitude qui tranche avec la froideur, la netteté de ses gestes et paroles quand il s'agit de sortir de l’arène. Elle sait emprunter tous les rôles, ce qui en fait une femme difficile à cerner. Il n'y a que dans son élément naturel, à Ameyn, qu'elle est elle-même. Libre et bestiale. Quant à sa silhouette … La jeune femme est fine, menue, pas très grande, avec une peau si pâle qu'on la penserait adolescente et ingénue. Détrompez-vous. Sa hargne et sa fougue sont redoutables, tout autant que la noblesse qui l'enrobe. Elle ne craint ni les créatures effrayantes, ni les adversaires plus grands et gros qu'elle. Eyma sait se battre. On le devine aisément. Disons que … ça se sent.



Caractère


Ça se sent parce qu'elle ne le cache plus. Depuis le couvent, elle s'est jurée d'être forte, de refuser toute forme de soumission et d'obéissance. Elle n'obéit et ne reste fidèle qu'à ses principes. Et n'est pas du genre à se laisser faire. Beaucoup se sont brisés les os en se frottant à elle, en essayant de l'avoir. T-t-t. Non, non. On ne peut pas avoir Eyma. C'est elle qui vous a. Ce poste de gouverneure lui va à merveille, finalement. Désormais, c'est elle qui règne, et qui fait ça bien. Parce qu'elle sait taper du poing sur la table quand il le faut, se montrer honnête, juste, se battre pour sa terre. Oh, certains se moquent d'elle, en disant qu'elle ne gouverne qu'un lopin de terre misérable et que, de surcroît, elle s'est auto-proclamée gouverneure. Langues de vipères. Eyma, elle fait bien son travail, bien mieux que les personnes prétendument élues par le peuple. Qu'on ne s'avise pas de la traiter de tyran. Même si elle a la réputation d'être intransigeante et que ses décisions sont sans équivoque, la jeune femme sait être compréhensive. Elle délègue le pouvoir aux personnes en qui elle a le plus confiance quand il le faut, sachant reconnaître quand il faut et quand il ne faut pas agir seul. De plus, Eyma est une femme qui se bat. Je ne le répéterais jamais assez, je crois. Elle préférerait se faire sauter le caisson plutôt que ployer l'échine. Disons qu'elle est du genre à se battre jusqu'à la mort, et même encore après s'il le faut. Sinon, dans la vie de tous les jours, Eyma est une personne assez froide. Elle ne sourit et ne parle longuement qu'à ses amis les plus proches, ne se livrant presque jamais. Elle sait se tenir en présence de nobliaux, qui prennent plaisir à venir regarder des combats de temps à autres, et sait même se vêtir d'une jolie robe, pour mieux entrer dans leur jeu. Notre héroïne n'est pas une écervelée. Non. Et s'il faut se déchaîner … Elle le fera dans l'arène. En encourageant ses favoris, en se battant elle-même parfois, en entraînant au mieux ses guerriers et guerrières. Eyma bondit, hurle, griffe, plante, lacère, déhure, devient alors un être que l'on regarde en écarquillant les yeux, ignorant s'il fait le craindre ou l'adorer. Alors on la respecte. Comme le dit ce vieil adage : « Qui me trompe une fois, honte à toi. Qui me trompe deux fois, honte à moi. » Faites gaffe, donc. Si vous posez le pied à Ameyn, elle gardera un œil sur vous.

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