Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Mascotte

Pages: [1] 2 3 ... 23
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One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 5
« le: mercredi 07 novembre 2018, 00:22:56 »
« Samba… » murmura Timothée, en plein extase.
La bouche ouverte, il en bavait presque. Une lueur d’un violet malsain enflamma son regard, manifestation involontaire de son pouvoir. Si Mélodie avait été moins défoncée et si elle avait bien regarder le souriceau, elle aurait compris être en présence de quelqu’un qui n’allait pas tarder à devenir monstrueusement dangereux. L’ombre de l’hybride portée sur le mur derrière lui, et bizarrement nette en dépit de l’éclairage, éclata d’un rire muet, faisant des gestes que Tim ne faisait pas, comme si elle était mue par une vie propre.
« Samba », répéta le Petit Mage, comme un m’entra.
Le robot avait amorcé son changement. Venait-il le saluer alors que ladite métamorphose était sur le point de s’achever ? Le voir, comme ça, sur cet écran, ce ne pouvait qu’être un signe ! Samba, ennemi et guide !
Timothée posa une main sur la tête de Mélodie, s’y cramponna alors que l’actrice le stimulait au-delà de ce qu’il pouvait imaginer. On le sentait chargé comme une pile électrique. Assis sur l’évier, il tendait ses jambes, tordait ses orteils. Il eut un gloussement incontrôlé, proche d’un soupire lubrique. Il partait en vrille. Il avait chaud, il commençait à suer. Il revint un peu au moment présent lorsque son ange du moment lui fit ses propositions.
« Un plan à trois ? Allez, chiche ! Ce soir, je me lâche ! »
No limit fit une voix dans son esprit. Mais ses yeux avaient perdus leur lueur surnaturelle et son ombre était redevenue ordinaire. Il invita l’actrice d’un geste à aller chercher Will. Même drogué, même surexcité, le sens du spectacle était si ancré en lui que ce geste avait quelque chose de théâtral. Sitôt sel dans les toilettes, il sauta du lavabo, manqua se vautrer en marchant sur son pantalon, puis il alla s’installer là où il avait trouvé Mélodie au début, sur ce petit espace pour changer les bébés. Nu jusqu’à la taille, il n’avait d’yeux que pour le téléphone. La vidéo s’acheva, le laissant presque en manque. Il revint sur la liste et, sans réfléchir, sélectionna la toute dernière vidéo.

No limit
Saison 8 - Jour 1
Il est grand temps de mettre à l’épreuve le nouveau casting de cette saison qui s’annonce explosive !
Chaque duo va devoir arriver au bout du parcours d’obstacles. Chaque portion de ce parcours dispose de plusieurs chemins clairement identifiés. Le chemin rouge est dur mais court, le bleu est simple mais long. La vitesse est un facteur clef car tout est chronométré ! Dix candidats, cinq duos, les trois premiers gagnent, les deux derniers perdent. En piste !

La présentation de la vidéo avait un peu changée, mais Timothée ne s’attarda pas sur ce genre de détails. En revanche, lorsque les portraits et les noms des participants s’affichèrent, son regard fut happé par un visage familier. Rodrigue… La drogue l’empêcha de mal prendre la chose.
« Ho putain, Rodrigue dans une émission ! C’est… géant ! »
Le visage d’à côté, celui de son binôme, attira aussi son attention. Sur le coup, il crut voir Dany Fortune. Mais non, ce n’était pas lui… Mais alors, qui était-ce ? Il ne se posa pas la question, il n’était pas en état, mais l’image demeura dans sa mémoire.

* * * Quelque jour plus tôt, au moment du tournage… * * *

Leny, après s’être endormie de manière un peu brutal dans la cour de la prison, s’était réveillé dans un appartement sommairement meublé. À ses côtés, Rodrigue, personne d’autre. Bien sûr, porte verrouillée. Quelques minutes plus tard, la télé, seul élément de confort, s’était allumée toute seule. Avait alors débuté une vidéo explicative. Le lémurien et le renard comprirent alors dans quel enfer ils venaient de plonger, celui de No limit. On leur avait expliqué le principe. Des épreuves qui allait se succéder jusqu’à la final de la saison. Les gagnants étaient récompensés, les perdants, humiliés ou tués. Récompense ultime : la liberté, après trois saisons remportées de suite. Plus à leur portée, pour l’instant, leur victoire allaient leur fournir du confort dans leur appartement. Telles étaient les règles. Impossible de s’y soustraire. Même refuser de jouer faisait partie du jeu, certains s’y essayaient. Généralement, ils changeaient vite d’avis, ou disparaissaient vite.

Il y avait eut la vidéo de promo. Leny avait pu constater qu’espérer s’évader était pure illusion. Ici, aucune liberté. C’était dix fois pire qu’en haut. Ultime raffinement de la sécurité : deux méga à la solde de Grayman, que la vidéo avait présenté comme deux anciens vainqueurs de No limit.

Maintenant, Leny et Rodrigue, dans leur tenue de prisonnier, attendaient, assis sur un banc, que la porte de leur petite cellule s’ouvre. Cette petite cellule, c’était le point de départ du parcours d’obstacles. Ils avaient eu les règles. Le reste serait de la surprise.
« Bon, soupira Rodrigue. Oublie pas que tu pourras te servir de tes pouvoirs dès que ça commencera, mais je ne sais pas si ça nous sera utile. On n’a pas besoin d’être premier, il faut juste éviter d’être les derniers. »
Le goupille se força à sourire, ce qu’il parvenait à faire avec un certain tallent.
« Au moins, c’est plus fun que la prison normal. Tu ne trouves pas ? »

2
One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 5
« le: mardi 06 novembre 2018, 20:03:03 »
« No limit », lut Timothée, intrigué.
Mais au début, il eut bien du mal à faire vraiment attention à ce que le téléphone portable lui montrait. Il était en proie à des sensations nouvelles, la drogue le troublait profondément. Ce qu’il affichait, via son expression, via sa gestuelle, n’était que la face visible de l’iceberg. Il semblait plus décontracté, plus relax, mais il avait toujours à peu près eu ce genre de façade. En son fort intérieur, par contre, le champoing le décrispait pour la première fois depuis que sa vie avait basculé. Il respirait, enfin ! Il se sentait léger, c’était tellement grisant !
Devant lui, des images de violence. Elles lui arrachèrent un gloussement amusé.
« Mais c’est vachement fun ce jeu ! No limit, je connaissais pas… »
Non, le produit stupéfiant ne lui rendait pas son caractère d’avant. Il lui ôtait la culpabilité d’apprécier ce que naguère il rejetait avec force. Le fun, la violence l’éclatait. Pourquoi se prendre la tête ? Sa vie n’était pas un drame. Combien seraient prêt à tuer pour être à sa place ? Il devrait presque remercier Diane Valentine et Dany Fortune pour… Non non non, il n’irait pas jusque là, ou alors après les avoir massacrés, massacrés avec le sourire ! En cet instant, la personne qu’il avait envie de remercier, c’était Mélodie.
Il reprit conscience de sa présence, la découvrit en train de lui défaire son pantalon. Il ne sembla pas spécialement dérangé, au contraire.
« Ho, ma belle, je crois qu’on est partis sur de bonnes bases ! Au fait, je peux t’appeler ma belle, comme le colonel White ? »
Le rouge, dans ses prunelles, s’estompait. Mais sa voix tremblait, ses doigts aussi. Il avait un sourire un peu dingue et le regard pétillant. Derrière lui, sa queue dansait une drôle de gigue. Ces toilettes, c’était son petit nuage ! Mélodie l’avait hissé dans les cieux !
Il prit le téléphone, fébrile, captivé par la vidéo, n’en perdit plus une miette. Pour autant, il n’oubliait pas l’actrice, allait être pleinement coopératif, voulait continuer de monter, monter, monter toujours plus haut dans le ciel de ce trip bel et bien débuté. Ses moustaches vibraient, ses oreilles étaient en position haute, le beau fixe !
« Ho, c’est fini », dit-il avec une pointe de regret, vite effacée.
Il manipula le téléphone, revint sur la liste des vidéos, lut les titres, des titres évocateurs.
« Par les fées, mais y’a vraiment des humiliations et des mises à mort ? C’est… trop… fort ! »
Timothée venait de mourir. Gloire au nouveau Timothée ! Il tendit l’appareil à Mélodie, quasiment extatique.
« Vas-y, ma belle, montre-moi la plus jolie mise à mort ! »
Monter toujours plus haut ! No limit, pas seulement dans cette émission sensationnelle.

3
One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 5
« le: lundi 05 novembre 2018, 16:08:52 »
« Du champoing ? » commença Timothée, songeant en premier lieu au produit capillaire.
Mais l’instant d’après, il comprit et cela se vit à son air. L’étonnement s’en fut, remplacé par de la curiosité. Encore une fois, il n’eut pas l’ombre d’une hésitation.
« Ho oui, je veux bien. »
Réponse calme, ferme. Cette drogue, il ne la connaissait que de nom. Elle était l’un des symboles de la décadence des riches. On en parlait avec mépris, mais on en rêvait sans l’avouer. Et si l’occasion se présentait, on y goûtait volontiers, pour se croire riche, pour se croire puissant, quand bien même ne s’agirait-il que d’une variante impure et toxique bien loin des promesses fantasmées par l’aura du produit.
« Il me faut te confesser, Mélodie, que ça va être ma première fois. Alors si je pars un peu trop en vrille, je compte sur toi pour me ramener dans le droit chemin. Ce serait bête que je gâche la cérémonie funèbre, Dany m’en voudrait, au moins un peu. »
Il eut un sourire plein de malice. L’actrice l’ignorait, mais elle était la première à entrevoir ce qui se cachait derrière le masque de l’aimable Petit Mage. Le souriceau qui se tenait devant elle n’était assurément pas un gamin naïf dépassé par son récent succès. Il semblait au contraire avoir parfaitement les pieds sur terre, d’être très conscient de ce qu’il faisait en cet instant, de ce que cela impliquait et… d’en avoir très envie. Lorsqu’il eut entre les doigts l’une de ses fameuses pastilles rouges, il l’observa, la manipula quelque peu. Combien coûtait ce machin ? Probablement plus que tout ce que lui avaient rapporté ses spectacles de rue. Maintenant, en revanche, s’était dans ses moyens. Il n’était pas sous tutelle, la Tech-13 avait géré pour lui tout le volet financier et juridique, mettant à sa disposition un compte bancaire qu’il œuvrait déjà à remplir. Un type aux cheveux grisonnants, qu’il n’avait rencontré qu’une seule fois, gérait les placements. Il n’avait pas tout compris à ce niveau, mais ce qui comptait, c’était que le nombre grimpe et qu’il puisse s’éclater avec.
Détachant son regard de la pastille rouge, il observa Mélodie procéder pour consommer correctement le stupéfiant. Les éviers étant un peu haut pour lui, il n’hésita pas à se hisser sur le bord, à s’y maintenir agenouillé. Il ouvrit le robinet, mit ses mains en bol, la mousse blanche envahie ses paumes. Il avala tout, se lava les mains, sauta au sol.
« Quelque chose d’un peu chaud, tu disais ? Tu sais, Mélodie, je viens du quartier sud. C’est un coin de sauvage. »
Son sourire malicieux s’élargit. À son tour, des petits points rouges éclatèrent dans ses pupilles.
« Croiser des types avec des cutters dans les ruelles, ça me manque presque. Quoi qu’il en soit, ne t’en fais pas. De tout ça, j’en parlerai pas. »
Il dévisageait l’actrice, la trouvait très belle. Était-ce un ange venu lui apporter la clef de sa cage d’ennui ? Son expression se modifiait subtilement. Il s’assit, proche de Mélodie, fixa le portable un instant, n’ayant pas la moindre idée de ce qu’il allait découvrir. Mais l’entrée en matière, déjà, lui plaisait. La drogue débloquait en lui des vannes, brisait des barrières. Il était un petit gabarie, il avait pris une sacrée dose. Une bonne partie de ses iris virait au rouge et son sourire ne semblait plus vouloir cesser de s’étirer. Il se demanda, amusé, à quoi pouvait ressembler un Tim sauvage dans un film de Ray.

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One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 5
« le: dimanche 04 novembre 2018, 21:33:08 »
Avant, sans doute, Timothée aurait-il perçu dans cette cérémonie quelque chose de sacré. Une crémation, ce n’était pas rien tout de même. Cependant, il n’était plus du genre à s’épancher pour si peu. La vue du corps de Pierre Sagal dans son cercueil de verre le laissa de marbre. La vie n’avait plus tant de valeur à ses yeux et pour cause, ses rêves n’étaient peuplés que de morts. Impossible cependant de deviner à son attitude si grand détachement. Il avait la mine de circonstance, l’air grave depuis que les lumières s’étaient éteintes. Qu’un gros bonhomme lui bloque la vue lui importait peu. Il ne s’en laissa que plus envahir par la musique. Elle suscita en son esprit abyssal un spectacle dont il était bien sûr l’hauteur. Il se vit, sur scène, dans sa chic tenue. Le blanc de ses gants et le brillant de ses boutons d’argent ressortaient sous les projecteurs. Il se vit, plein d’assurance, sourire étincelant, mais regard mauvais et joie malsaine  sur son visage dépouillé d’innocence. Il eut la diffuse impression d’avoir déjà eu ce genre de songe par le passé, avant de croiser le chemin de Frevo et Samba. Avertissement d’une gloire pernicieuse, se disait-il alors. Mais plus maintenant. Non, maintenant, ce songe lui arracha un sourire similaire et le songe se poursuivait. Un fouet de feu dans son poing, l’horreur dans les yeux orages de Dany Fortune, la douleur sur les traits ridés de Diane Valentine, la mort sur la face de Frevo, la ruine dans le corps mécaniques de Samba… Fichtre, cela devenait de l’obsession, mais il s’en foutait. C’était distrayant de se vautrer dans la haine et la rancœur.

La remarque de Mélodie le fit sortir de ce songe malsain. Il regarda la belle actrice et se contenta d’un hochement de tête. Hésiter ? Pourquoi ? Lui-aussi allait sous peu s’emmerder. La cérémonie, il la connaissait. Il avait mieux à faire. Surtout, sortir du programme, ça l’amusait. Qu’est-ce que voulait lui montrer Mélodie dans les toilettes ? Il compta deux minutes puis, silencieux, partit vers les WC. Ses semelles crissaient légèrement sur le sol, son largement étouffé par la musique. Arrivé à la porte, il actionna la poignée, entra, referma. Il ne savait pas si on l’avait vu mais il s’en fichait. Il souhaitait juste que la surprise allait lui plaire.

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One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 5
« le: mardi 30 octobre 2018, 23:28:09 »
Timothée, une fois encore, s’adapta. Il ne le faisait même pas de manière vraiment consciente. Le tapis roulant de son étrange existence le menait là, alors autant en profiter, si profiter était le bon terme. Autant, plutôt, continuer de cultiver le grand mensonge. S’être éloigné de Marty le soulageait un peu, le sourire venait un peu plus facilement.
Une coupe en main, il avait suivi Dany et se trouvait maintenant devant ce Mickael Ray dont le nom réussit l’exploit de lui évoquer autre chose que du dégout.
« Ho, ça alors… J’étais loin de me douter que je rencontrerais mon réalisateur préféré dans une cérémonie funèbre. J’adore vos films, vraiment. On se pause devant, on arrête de cogiter et zou, que des sensations fortes ! Il me faut bien avouer que ça me ferait pas mal délirer de me retrouver dans l’une de vos réalisations. »
Pour le coup, il était sincère. Tourner dans un film de Mickael Ray lui plairait vraiment, alors qu’il se mettait instinctivement à exécrer tout ce qui se rapprochait de Dany Fortune. Le lémurien resterait toujours à ses yeux le sbire de Diane Valentine. Le Petit Mage serra les mains, rendit les sourires.
« Sauvage ? Je ne sais pas si je suis très sauvage, déclara-t-il en réponse à William. En tout cas, la souris, c’est pas très crocs et griffes. En même temps, certains savent à merveille unir les contraires. Enchanté de rencontrer le Colonel White en chair et en os. »
Le colonel White avait été un des rôles récents de l’acteur, héros du film "La Fureur de White".
« Et vous, Lady Gun ! » poursuivit Tim à l’intention de Mélodie.
Lady Gun était son rôle dans la Fureur de White, d’abord antagoniste, puis compagne thorine pour préparer un final sous adrénaline.
Peu après, le souriceau prit congé. Il suivit Dany qui le présenta à tout le monde. Poignée de mains, sourires, mots aimables pour tout le monde. Une fois de plus, il était parfait. Il se prêta même à quelques traits d’humour, ainsi qu’à de discrète petites démonstrations de son pouvoir lorsque cela s’avérait judicieux. Il savait se mettre en valeur, le bougre. Et tellement volontaire. Assoiffé de nouveautés et de distractions, tout était bon pour apaiser son mal-être.
Une fois présenté à tout le monde, il évolua sans Dany, allant vers les gens qui ‘l’intéressait le plus. Mickael Ray et ses acteurs en faisaient bien sûr partie.

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One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 5
« le: lundi 29 octobre 2018, 11:29:49 »
Combien de jours s’était-il écoulés depuis que Timothée avait débuté sa nouvelle vie ? Mais déjà, pouvait-on seulement qualifier cela de vie ? L’impression de demeurer dans un songe persistait. En apparence, il semblait avoir retrouvé sa spontanéité, s’être remis de ses émotions. Il faisait preuve d’adaptabilité et d’initiative, malléable et volontaire, l’enfant des rues était déjà en train de s’effacer au profit du personnage public qu’était en train de construire Tv H. Son discours ne souffrait plus d’accroc. Il ne parlait plus de résistance hybride, mais de terrorisme. Il rejetait toujours la violence, était partisan du compromis, de l’intégration, du politiquement correct… Son image se ciselait au gré des séances de maquillages et d’essayages. Pelage brossé, lustré, terminé la mise usée, son costume de scène empruntait au magicien mondain. Chapeau haut de forme noir, veste longue à ample manche bleu nuit, aux gros boutons d’argent, gants blancs, chemise blanche, nœud de cravate, pantalon et bottines noires… tel semblait être le choix arrêté. Devant l’objectif des caméras, il faisait merveille, en privé aussi. C’était un plaisir de travailler avec lui. Son potentiel se concrétisait, le rêve de Dany Fortune se poursuivait. Tout indiquait que s’il poursuivait ainsi, le lémurien pourrait rendre Diane Valentine heureuse en fournissant à son secteur une superbe arme médiatique, tout autant qu’une mirifique pompe à fric !

En vérité, si le Petit Mage faisait tant illusion, c’était parce qu’il ne cessait plus de jouer la comédie. Il était en quelque sorte sur scène en permanence car il était plus simple pour lui de s’enfermer dans le mensonge. Le jour, il se dopait aux boissons énergétiques. De toute manière, sans cela, il n’aurait probablement jamais pu tenir un rythme aussi soutenu. La nuit, il tournait aux somnifères. Sans ça, il ne dormait plus. Son sommeil n’était que hantise, son âme était en flammes. Frevo et Samba avaient allumés le feu, certes, mais ce n’était pas eux qui avaient accumulé le combustible. Le quotidien s’en était chargé, ainsi que les discours de Rodrigue. Oui, Rodrigue, qui était probablement mort ou en miette, Rodrigue qui avait toujours eu raison. Timothée s’en voulait de s’être à ce point trompé. Au-delà de ses sourires, une douleur de fond lui vrillait l’esprit. Comment oublier ? Comment assumer ? Marty, silencieux et triste, le suivait telle une ombre, lui rappelait par sa seule présence le poids de ses erreurs.

Timothée releva la tête de son téléphone portable. Il venait de lire l’invitation et rédigeait machinalement sa réponse.
"Je suis touché, Dany, que tu me convie à un événement aussi personnel. J’en profite pour t’adresser mes plus sincères condoléances. Je serai prêt, j’attends le chauffeur."
Maintenant, il tutoyait Dany Fortune. Il donnait l’impression de s’être attaché à lui alors qu’il rêvait régulièrement de le tuer, mais toujours d’une manière différente, toujours d’une manière plus horrible à mesure que sa rancœur faisandait dans ses entrailles de souriceau. Et dire qu’avant, il aurait été incapable de dissimuler quoi que ce soit.
« Marty, je vais sortir ce soir. »
Le chat, debout devant la fenêtre, hocha la tête. Marty aimait regarder les voitures qui défilaient, loin, loin en bas, dans l’avenue voilée de gaz d’échappement.
Quand le chauffeur vint, Timothée était en effet prêt. Il avait enfilé une tenue noire de circonstance, mais très chic cependant. Un air grave peint sur sa figure, il monta dans la voiture et se laissa conduire. Il se montrerait compatissant, offrant un peu de ce que Dany lui avait offert. Il continuerait de mentir en se demandant comment fuir ce qui lui bouffait les tripes.

7
One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 5
« le: jeudi 25 octobre 2018, 22:59:49 »
« C’est sympa cette idée de tour. J’aime bien. En tout cas, présenter un jeu, c’est sans doute l’un des trucs qui pourrait le plus me plaire. »
Lui ? Présentateur d’un jeu télévisé ? L’idée lui semblait proprement ubuesque, mais pas plus que tout ce qui lui arrivait en ce moment. Et puis, présenter un jeu, c’était toujours mieux que d’animer une émission intellectuelle ou un autre truc barbant. Tout à ses réflexions, Timothée récupéra le cigare, l’observa de nouveau, puis fit un second essai en respectant religieusement les conseils de Dany. Ce fut un peu moins lamentable, quand bien même sa grimasse exprima de manière éloquente qu’il trouvait le goût affreux. Sa gorge commença à le démanger. Il cracha un nuage de fumée et se tourna vers Marty.
« Regarde, Marty, j’ai pas la classe, comme ça ? »
Il tira encore un peu sur le cigare pour se mettre en scène en se donnant un air digne de grande personne. Juste après avoir craché un second nuage de fumée, il toussa. Le chat pencha la tête de côté, comme pour voir son compagnon sous un autre angle. Il n’avait pas l’air convaincu. Tim trouva son expression comique et il rit. Son rire, certes bref, fut cristallin, beau aux oreilles. Le souriceau, non content d’être un très puissant méga et d’avoir le sens du spectacle, il avait en plus du charme. En somme, il avait tout. Quelle ironie qu’il se sente en cet instant si vide. Il avançait sur un chemin, son âme pleine de braise, il fixait la lumière qu’on lui désignait de peur de tourner la tête, de s’arrêter, de s’effondrer et, peut-être, de se consumer lui-même.
« Voyez Dany, mon ami n’est plus très bavard, reprit Timothée, soudain sérieux. Mon autre meilleur ami est en prison pour terrorisme. »
Il posa le cigare sur la table, prit sa tasse de café, but une gorgée, le trouva trop amère. Alors il se rajouta un sucre, non, deux. Ses yeux noirs s’étaient posés sur le lémurien, ne le quittaient plus.
« Revenir dans le quartier sud me paraît risqué, si vous voulez mon avis. Mon entourage immédiat n’existe plus et La moitié de mes autres connaissances, maintenant, me jetterait des pierres au visage. Prenez la liste des personnes du quartier sud qui se sont rendues à l’inauguration du Magic Kingdom, elles feront l’affaire. Et elles seront toutes ravies de prétendre me connaître personnellement. Mais limitez-vous à ça. »
Avant, le Petit Mage aurait été outré d’entendre les nombreuses allusions de Dany Fortune qui, pour arriver à ses fins, était près à arranger la réalité, à la travestir. L’était-il moins maintenant ? Peut-être, il devait faire avec. Il savait où il était, il avait une idée de comment ça se passait. Il se demanda brièvement combien de temps Dany mettrait à mourir s’il tendait la main vers lui et l’arrosait de flammes. Il chassa cette amusante pensée, il n’était pas pressée de se retrouver avec un collier rouge autour du cou.
« Sinon, votre programme me va. » conclut Tim en vidant sa tasse.
Quand bien même ce n’aurait pas été le cas que ça n’aurait pas changé grand-chose. Mais il était toujours plus simple d’aller dans le sens du courant. Tim était volontaire, intéressé, pouvait même se payer le luxe d’une ou deux remarques pertinentes, que demander de plus ? Dany ferait peut-être bien de se pincer, tout cela n’était peut-être qu’un rêve.

8
One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 5
« le: mardi 23 octobre 2018, 23:18:16 »
« Tu veux quelque chose, Marty ? »
Timothée avait parlé d’une voix douce à son ami. Le chat le fixa et n’eut pas vraiment de réaction. Assez vite, ses prunelles jaunes redevinrent fuyantes. Le félin semblait ailleurs, inaccessible. Clairement, il n’avait pas une attitude ordinaire et, de ce fait, pouvait mettre mal à l’aise. En représentation, comme avaient pu le constater quelques milliers de spectateurs, ça donnait bien. Marty était un parfait assistant, à la fois effacé et intriguant. Mais, au quotidien, son calme anormal, son silence pesant, c’était une toute autre histoire.
« Un jus de fruits ? Un soda ? Une bière ? T’aime ça la bière, non ? … De l’eau ? »
Marty hocha la tête. Depuis leur rencontre avec Monsieur Frevo et Samba, il n’avait plus dit un mot. En lui, quelque chose s’était brisé.
« Marty va prendre de l’eau, heu, et moi, ben, un café », déclara le Petit Mage à l’assistante.

Refaisant face à Dany Fortune, Timothée réalisa qu’il tenait un cigare. Le lémurien le lui en avait proposé un, il avait dit oui, sans trop réfléchir, sans trop y faire attention. Il disait un peu oui à tout, en ce moment. La tête dans les nuages ? Indéniablement. Mais pas assez pour ignorer ce qui se passait. Il avait juste l’impression de ne plus être aux commandes, ce qui était vrai. Il loucha sur le cigare, le tourna entre ses doigts. Quel drôle d’objet, il n’appartenait pas à son univers. Un cigare, c’était un truc de riche, non ? Surtout des comme ça ? Il n’avait jamais fumé de sa vie, que ce soit du tabac ou autre chose. Mais bon, puisqu’il l’avait dans les mains, il aurait l’air un peu idiot s’il le reposait. Il pointa du doigt l’extrémité du cigare et une gerbe de flammes jaillit. Surpris par la vague de chaleur qui lui percuta le visage, il se recula un peu. Rodrigue et le Marty d’avant se seraient alarmés en voyant cela. Eux savaient que la nature des pouvoirs du souriceau dépendait de son état d’esprit. Qu’il puisse si facilement invoquer du feu en disait long. Dany, lui, ne verrait qu’un joli tour de magie. N’était-il pas charmant ce Timothée maladroit qui s’initiait à l’art de fumer ? Le résultat logique arriva. Quinte de toux, yeux embués de larmes… Le petit mage eut un sourire piteux et en resta là.

L’assistante revint, avec deux cafés et un verre d’eau. Tim donna à Marty son verre d’eau, puis il prit sa tasse.
« Monsieur Fortune, je sais pas trop quoi dire. J’ai pas trop l’impression d’être une super star, pour être franc. Je fais ce que Diane Valentine veut et puis voilà. Elle m’a dit que c’était vous qui alliez vous charger de la suite. C’est quoi, cette suite ? »
Timothée semblait certes un peu perdu, mais il n’était pas timide. Ses yeux noirs détaillaient la pièce ainsi que le lémurien avec curiosité.


9
One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 4
« le: lundi 22 octobre 2018, 23:47:18 »
Marion revint, trouvant ses collègues du rez-de-chaussée plus détendus qu’au moment où il était allé les voir, une heure et demi plus tôt. Demeurant sur le seuil, face à la cour désormais éclairée uniquement par les spots, il ne dit pas un mot, se contentant d’observer les six hybrides qui couraient. Encore une fois, il n’y aurait que des hybrides. Malgré la pluie qui s’était mis à tomber plus franchement, les pelages étaient empoissés de sueur. Les expressions étaient las, les gestes, lourds. Cependant, le blond tiqua et finit par tourner la tête vers le garde de droite. Les échanges se firent à mi-voix.
« Je ne vois que deux méga.
- Lui, l’écureuil, c’en est un.
- Vous vous foutez de ma gueule ? Où es sont collier ?
- Il peut pas en avoir. Vérifiez. »
Marion sortit de sa poche un petit appareil et il le pointa vers Nitro. Détectant le mouchard de ce dernier, l’appareil afficha le matricule du prisonnier, ainsi que sa fiche signalétique. Marion se contenta du matricule. Il débutait par M, c’était bien un méga.
« Vous êtes sûr qu’ils vont bien par couple ?
- On a fait au mieux avec ce qu’on avait. L’écureuil et le sanglier traînent ensemble depuis un petit moment. Le lémurien est aller trouver le renard à sa sortie de l’atelier, il doit le connaître, mais comme il est arrivé aujourd’hui… Pour les deux derniers, on n’en sait rien. Ils étaient l’un à côté de l’autre.
- Au moins c’est franc. »
Marion, avec son appareil, détecta les six matricules, puis se recula dans le couloir et passa un coup de téléphone.
« Le lot est prêt, dans la cour.
- Un instant, on a peut-être un problème… fit la voix de son interlocuteur.
- Quel genre de problème ?
- Il y a Leny Fortune dans le lot. Elle est arrivée aujourd’hui. Je dois appeler Greyman, c’est pas le moment de merder avec ce genre de personnalité. Reste en ligne.
- …
- Non, c’est bon, on a le feu vert du directeur. Il a dit que le destin était taquin. Assure-toi que la voie reste libre. Le destin arrive. »

* * * Cinq minutes plus tard * * *

Les six coureurs furent invités à s’arrêter et à s’aligner au milieu de la cour. Nitro, un demi sourire aux babines, avait croisé les bras, un petit air crâneur sur sa face de fripouille. Rodrigue avait l’air inquiet. Il sentait que quelque chose n’allait pas. On les avait isolé. Mine de rien, il s’était légèrement placé devant Leny, comme pour la protéger. Un geste dérisoire, il ne pouvait pas se protéger lui-même. Face à eux, le blond n’était plus là, mais voilà que débarquait une dizaine de gardes. Ceux-ci, sans une explication, ouvrirent le feu. Fort heureusement, encore que cela était discutable, ils tirèrent au fusil hypodermique. Tout le monde eut droit à deux fléchettes , sauf Fantin qui en reçu le double. Très vite, le lot d’hybrides était au sol, inconscient.
On les emporta dans des couloirs opportunément déserts, pendant que la plupart des détenus mangeaient…
On ne les révérait plus…
Car ils allaient découvrir ce qu’était la véritable œuvre de Greyman.

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One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 4
« le: dimanche 21 octobre 2018, 22:19:06 »
Bruits de bottes dans le couloir…
Fuite des détenus aux alentours…
Dans la zone détente, la violence n’était presque jamais tolérée. Lorsque Rodrigue parvint à se dégager de la mêlée et à saisir le poignet de Leny pour l’entrainer à l’écart, il était trop tard. Une dizaine de gardes envahit la pièce, fusil électrique au poing.
« Au sol ! Tout le monde au sol ! » beugla celui qui était en tête.
Rodrigue eut une grimasse éloquente, mais ne tergiversa pas.
« Couche-toi, profile bas », dit-il rapidement au lémurien, tout en suivant son propre conseil.
Et c’était un très bon conseil car déjà les fusils électriques claquaient, touchant au hasard murs et belligérants.
« Au sol et mains sur la tête ! » criait les gardes, menaçants.
Leny sentit un arc crépitant la frôler mais elle put se coucher sans de nouveau goûter à la morsure du courant. La voilà face contre le revêtement stratifié. À côté d’elle, Rodrigue et le poulet qui, lui, s’était pris une décharge et convulsionnait donc quelque peu.
« À terre, raclures ! Vous ne savez donc jamais vous tenir tranquille ?! »
Très vite, il n’y eut plus aucun détenu debout dans la pièce. Tous se tenaient tranquilles, tous sauf deux : Fantin et Yandal, toujours enchevêtrés dans leur lutte. L’alligator, en mauvaise posture, n’en demeurait pas moins un sacré teigneux. Plusieurs gardes les électrocutèrent, mais cette fois en montant le voltage. Lorsqu’ils en eurent terminé, une sale odeur de poil brûlé et d’écailles chaudes flottait dans l’air. Fantin et Yandal étaient à moitié sonné. Enfin, seulement, le silence se fit.

On n’entendait plus que le bruit des bottes et de la télé indifférente.
« Alors, qui a provoqué ce joyeux bordel ? Qui va s’en prendre plein la gueule ? Non… en fait, je m’en branle. Comme dit le directeur, on est de fervent adepte de l’égalité. Tout le monde debout ! En rang ! »
Les détenus obéirent, certains avec un peu de mal, mais il ne fallait pas espérer un séjour à l’infirmerie. Fantin et Yandal durent être soutenus, au début tout du moins. Le groupe fut conduit hors de la zone détente, dans la cour de la prison. C’était guère plus qu’un espace bétonné, coincé entre des murs de bétons et dominé par un ciel déprimant. Le soir commençait à tomber, des spots crus éclairaient l’endroit. L’air était vif, il pleuviotait, un temps à choper la crève. Les détenus s’alignèrent.
« Vous avez envie de vous défouler ? brailla le garde qui depuis tout à l’heure dirigeait. Et bien vous allez être servis ! Je veux tous vous voir courir ! Et vous aller courir jusqu’à ce que vous deviez regagner vos cellules ! Oui, vous m’avez bien entendu ! Et c’est dans trois heures ! Le premier qui ralenti, il va couiner ! C’est garanti ! Exécution ! »
Cela signifiait aussi être privé de repas. Les punis s’ébranlèrent, certains marmonnant des protestations.
« Et vos gueules ! Bouclez-la ! Le premier qui l’ouvre, il va également couiner ! »
La plupart des membres de la sécurité était repartie, seul demeurait une poignée de personnes pour surveiller. Il y avait également un ou deux détenus curieux qui venait observer. Sortir dans la cour sans autorisation était interdis, mais pas s’en approcher. Des couloirs, des fenêtres permettaient de la voir. La promenade était en général appréciée, c’était l’une des rares occasions d’être à l’air libre.

Tout en courant au côté de Leny, Rodrigue observait, intrigué, Fantin. Ce matin, le sanglier voulait le démolir et maintenant, il semblait être venu pour donner un coup de main. C’était à n’y rien comprendre. Et voilà qu’il remarquait, à l’une des fenêtres, la figure souriante de ce malade d’écureuil. Fantin et Nitro, jamais loin l’un de l’autre, et depuis aujourd’hui, jamais loin du renard ou du lémurien. Quelque chose n’était pas normal.
Pendant que le goupil cogitait, Nitro faisait des signes taquins à son gros collègues. Il mimait celui qui se la coulait douce. On avait bien le droit de se chambrer, non ?

Peu après, Rodrigue repéra une nouvelle personne. Décidément… Là, debout dans l’encadrement de la porte donnant sur la cour, cet homme sportif en uniforme, un blond aux cheveux longs, avec une cicatrice vers la lèvre… Aucun doute possible, c’était le type dont lui avait parlé Daphnée, celui à qui il devait remettre la lettre. Seulement, là, il ne le pouvait pas. S’il cessait de courir, s’il parlait, s’il faisait un signe, il allait morfler.
Le grand blond, au charisme certain, murmura des choses aux gardes de faction, puis s’en retourna dans l’ombre de la prison.

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One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 4
« le: vendredi 19 octobre 2018, 15:42:25 »
Rodrigue semblait un peu sonné. Beaucoup de nouvelles le percutaient et elles n’étaient pas joyeuses pour la plupart. Il venait coup sur coup d’apprendre que son estimé commanditaire était captif de la Tech-13 et que son meilleur ami, lui-aussi, était tombé entre les griffes de la corporation. Histoire d’ajouter à la confusion, voilà qu’il découvrait être assis en compagnie de la fille de Dany Fortune.
« Tim a été contacté par cette charogne de Valentine, à deux reprises, avant que je me fasse embarquer. Il était justement question du Magic Kingdom. Tim a refusé, les deux fois, il l’a même envoyé sur les roses lorsqu’elle est venue en personne. Tim, faut pas s’y fier, c’est pas tant un tendre que ça. Il est pas fait en porcelaine et ses idées, il est pas du genre à les plier en quatre dans sa poche. J’ose pas imaginer le chantage que Valantine lui a fait pour qu’il cède. Et si en plus ton père s’en est mêlé… »
Il fixa Leny. Impossible de douter, ce ne pouvait qu’être la fille de Dany. Cette évidence avouée frappa d’autres personnes dans la salle. On commença à murmurer, à fixer Leny alors que sur le petit écran le reportage se poursuivait, et que l’on voyait encore, de ci, de là, son père.

Soudain, un alligator vint s’installer sur le canapé, à côté du lémurien. Il se laissa un peu tomber comme une masse, adopta une pause décontractée. Yeux jaunes, écailles vert sombre, dentition de malade, muscles saillants sous sa tenue jaune… c’était Yandal.
« Ho mais on en a de la chance ! cracha-t-il d’un ton fielleux. Leny Fortune en personne ! Alors comme ça, même les bourgeoise peuvent atterrir ici ? Qu’est-ce que t’as fait, princesse, pour mériter ça ? T’as pété la limousine de papa parce que tu voulais la conduire ? T’as fait une tache sur la robe de Valentine ?
- Elle a aidé à faire sauter une centrale hydraulique de la Tech-13, connard ! intervint un castor, outré.
- Ho mais c’est une résistante ! ricana Yandal. Donc faut lui cirer les pompes en plus ? C’est ça ?
- T’as jamais rien pigé à ça, le sac à main ! riposta le castor.
- Vous commencez à nous les briser, les résistants ! fit un grand gaillard, qui tenait sa canne de billard de manière menaçante.
- Heu, écoutez les gars, chercha à temporiser Rodrigue, mais il semblait que c’était déjà trop tard.
- Ouais, ben au moins, les résistants, ils sont là pour une bonne raison ! ajouta une femme,  qui venait de saisir une boule de billard.
- C’est juste des terroristes, rien de plus ! Des putains de terroristes qui veulent être pris pour des héros ! reprit Yandal.
- Ouais ben toi, t’es qu’un putain de violeur ! Si je m’abuse, tu t’es même tapé ta propre fille, Yandal ! » attaqua le castor.
Ce fut à partir de ce moment que les coups commencèrent à s’échanger. Yandal chargea le castor. L’homme sauta sur la femme, qui jeta sa boule. Rodrigue, vif comme l’éclair, saisit la queue de l’alligator et fut à moitié emporté avec lui. Il gêna cependant assez le reptile pour que la gueule de ce dernier claque dans le vide et que le castor lui envoie un formidable coup de pieds dans les dents. D’autres détenus foncèrent dans la mêlée, soit parce qu’ils avaient envie d’aider un camp, soit parce qu’ils voulaient juste cogner.

Ce fut à cet instant que pénétra dans la salle, par un curieux hasard, l’imposant Fantin. Nitro n’avait pas pu l’accompagner. Les gardes le refoulaient systématiquement de l’aile détente. Mais le sanglier n’avait pas vraiment besoin d’aide pour filer des baffes. Yandal, sournois, venait de se remettre du choc et, par une manœuvre, éjecta Rodrigue sur le castor. Il fit alors volte-face pour s’en prendre à Leny.
« Viens là, princesse ! On va causer, tous les deux ! »

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One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 4
« le: jeudi 18 octobre 2018, 23:12:10 »
Rodrigue fut pris de court.
« Ho, heu, merde… Bug pris… »
C’était un coup dur, d’autant plus dur si la cellule s’était fait massacrer. La Tech-13, décidément, finissait par avoir le dernier mot, quoi qu’il arrive. Décourageant… Le goupil, cependant, se reprit. Il s’approcha de Leny, lui sourit, lui tendit la main.
« Enfin bon, toi t’es là. Et on est collègue, tu peux compter sur moi. Ravi de te rencontrer Leny. Ton pseudo était arrivé à mes oreilles, mais ça se limitait à ça. Viens, on va discuter dans un coin plus agréable. »
Le renard avait tendance à tourner légèrement la tête vers la droite, du fait du déséquilibre de sa vision à laquelle il n’était pas encore tout à fait habitué. Mais il avait beau être passé par des moments difficiles, on le sentait encore battant. C’était dans sa nature. Il commença à guider Ghost dans les couloirs.
« Je bossais beaucoup pour Mr Bug. Je lui filais des infos, tout ça. Mais tu dois le connaître mieux que moi. On s’est croisé qu’une seule fois, pour de vrai. Le reste du temps, on se parlait que par téléphone ou par messagerie. J’espère qu’ils vont pas le buter ces connards. Ça pue un peu pour la résistance en ce moment, faut pas se voiler la face. »
Après un dernier virage, l’entrée des salles de détente apparut. Des gardes en réglementaient l’entrée. Un détenu humain cherchait à négocier, mais apparemment, il n’avait pas été assez assidu aux ateliers, le voilà refoulé. Le renard et le lémurien se présentèrent.
« Tiens tiens, qu’avons-nous là ? La petite nouvelle ? fit un des gardes en consultant sa tablette. Il parait que tu t’es déjà chopée une sanction disciplinaire. T’as de la chance, on va oublier ça. Mais tiens-toi à carreau, ça vaut mieux, surtout si tu veux revenir ici. Les salles de détentes sont réservées à ceux qui bossent et qui savent se tenir. Les nouveaux y ont droit pendant trois jours. Allez, passez. »

Rodrigue était doublement surpris. D’abord, il avait pris Leny pour un garçon. Ensuite, normalement, avec une sanction disciplinaire, elle ‘n’aurait pas dû pouvoir entrer, surtout pas avec son étiquette de résistante. Il l’ignorait, elle aussi, mais il fallait y voir la patte de Bonpoint.
Les salles de détentes se répartissaient le long d’un corridor, de plusieurs en fait. C’était assez grand, occupait toute une aile de la prison. Il fallait bien quelque part où les détenus pouvaient souffler. Sinon, ils mouraient trop vite et n’étaient pas assez productifs. Les salles de détente, c’était un piège dans lequel on plongeait sans trop se faire prier. Ici, le décor était moins sinistre. Ici, on pouvait s’assoir dans des sièges moins inconfortables, jouer à des jeux vidéo, faire des parties de billards ou de cartes, on pouvait regarder la télé aussi. Tout en marchant dans le corridor, Rodrigue jeta un coup d’œil dans différentes salles bondées pour la plupart. Il en trouva une avec encore pas mal de place et y pénétra. Il porta son dévolu sur un canapé un peu raide. Plus loin, un groupe de détenu disputait une partie de billards. Une télé, en hauteur, diffusait TV H.
« Bon, si tu viens d’arriver, je vais t’expliquer les trucs que je sais pour trouver ses marques. Après, ben, je suis aussi nouveau. L’avantage, c’est que je vais pas t’assommer d’info. »
Il commença à donner quelques noms, des gens recommandables ou, au contraire, à éviter. Il aborda les quelques grandes règles de la prison à ne pas oublier, les horaires, le couvre-feu, les inspections, les ateliers… Il était en train de finir de parler du travail, lorsqu’il s’interrompit, le regard soudain attiré vers la télé.
« Ha, merde, j’y crois pas… » souffla-t-il, proprement estomaqué.

C’était un reportage sur l’inauguration du Magic Kingdom, qui avait eu lieu, hier soir. Il y avait eu toute une série de festivités, mais la plus mise en avant était un spectacle de magie mené par, selon les dires du présentateur canidé, un nouveau prodige. Il s’agissait ni plus ni moins de Timothée ! On voyait la souris, sur scène, faire étalage de ses pouvoirs d’une bien jolie manière. Il portait une tenue très similaire à celle qu’il avait lors de ses spectacles de rue. La foule était conquise. Le spectacle, uniquement résumé dans le reportage, était entrecoupé d’interview ayant eu lieu avant ou après. Forcément, on vit Diane Valentine, sans qui rien de tout ceci n’aurait eu lieu.
« Le Magic Kingdom ouvre une nouvelle air de culture et de loisir pour la classe modeste, déclarait-elle, dans son étincelante robe argent. Ce s’entre ne manquera pas de faire connaitre à ceux qui n’en ont en général pas les moyens toutes les belles chose de la vie ! Expositions, cinéma, jeux vidéo car c’est un art également, concert, le tout à des prix défiant toute concurrence ! La Tech-13, en charge de cette ville, se devait de faire ce geste, ce cadeau à nos concitoyens ! En outre, je suis particulièrement fier de l’adhésion au projet de plusieurs personnalités du quartier sud ! Le Petit Mage est probablement la plus emblématique de celle-ci. »
Peu après, petit interview de Timothée. On sentait le souriceau mal à l’aise devant tant de micro, tant d’attention. Mais ce qui choqua le plus Rodrigue, ce fut qu’il ne reconnu pas vraiment le regard de son ami. Il était de plus assez évident que Timothée répétait un texte appris par cœur, raison sans doute pour laquelle on passa vite à autre chose, autre chose qui ne manqua pas d’interpeler Leny…


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One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 4
« le: jeudi 18 octobre 2018, 16:15:36 »
Rodrigue, curieux de nature, avait bien du mal à ignorer la lettre de Daphnée. Il avait l’impression de la sentir en permanence, bien en place dans sa poche. L’ouvrir ? Ne pas l’ouvrir ? Si l’hybride araignée ne lui avait pas rendu un si fier service, sans doute n’aurait-il pas hésité longtemps. Mais là, il estimait raisonnable de délivrer une simple lettre pour avoir pu échappé aux gros bras de Bonpoint. Son collègue humain, lui, n’avait pas eut cette chance et, de ce qu’il avait appris, il se trouvait maintenant dans un sal état, cloué à un lit au moins pour une semaine. L’araignée avait ses secrets. Le goupil ne pouvait fourrer son nez partout. Bonpoint, ça avait été une mauvaise idée. Le vieux rat n’était pas tant affaibli que ça et Rodrigue était encore trop nouveau pour appréhender toutes les subtilités qui régissaient les relations entre groupes.
Tant pis, il trouverait autre chose. Il avait besoin de s’occuper l’esprit. L’action et la réflexion y aidait. Sinon, il se remettait à penser à Timothée… à Marty… à Bug aussi, Mr Bug à qui il était si heureux de rendre des services. Tout ça, c’était terminé maintenant. Il ne verrait plus les spectacles de Tim, il n’aiderait plus Bug, il ne se prendrait plus la tête avec Marty…

Une sonnerie stridente marqua la fin du service. Il lâcha la machine branlante dont il se servait pour enrouler des dizaines et des dizaines de rouleaux PQ. Il se redressa, les mains palpant son dos douloureux. Mauvaise position, mauvais matériel, l’atelier aurait rendu fou le moindre inspecteur du travail. Les normes, ça n’existait pas ici. Il prit la direction de la sortie, avec la bonne trentaine d’autres détenus qui constituaient l’équipe. À la file indienne, tous durent passer devant le détecteur de métaux. Il aurait été facile de voler des outils, dans ce genre d’atelier, la sécurité ne voulait évidemment pas que cela arrive. Certains se faisait fouiller également. Rodrigue y eut droit. Le garde trouva la lettre, l’examina un instant, la remit dans la poche du renard sans commentaire et lui fit signe d’avancer. Un coup de bol de pas être tombé sur un salaud. Le voilà hors de l’atelier. L’équipe se dispersait, chacun allant vaquer à ses occupations. Beaucoup prenaient la direction des salles de détentes, de loin le coin de la prison le plus agréable. Pour y pénétrer, il fallait soit être un nouveau arrivé depuis moins de trois jours, histoire d’y goûter, ou alors, il fallait bosser, histoire de le mériter. Rodrigue, prudent, regarda autour de lui, cherchant un Nitro ou un Fantin hostile, ou toute autre brute qu’aurait pu dépêcher Bonpoint. Il ne trouva qu’un jeune lémurien qui le fixait de ses yeux oranges.
« On se connait ? » demanda-t-il, aimable, mais réservé.
Leny n’avait pas eut beaucoup de mal à reconnaitre Rodrigue. Elle avait pu obtenir sa description. Un renard blanc, avec un certain charme, jeune, vif, mais marqué au visage. Il avait une irrégularité sur le pelage de sa joue droite et l’œil, de ce côté, restait mi-clos. Un stigmate de son interrogatoire par la police, il le garderait à vie.

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One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 4
« le: mercredi 17 octobre 2018, 22:47:59 »
« Ouais, Greyman, répéta Nitro. L’âme de la prison. À en croire tous les trafiques qu’il y a ici, mon petit doigt me dit que notre très cher directeur est probablement celui qui pourrait avoir le casier judiciaire le plus explosif, si bien sûr il se faisait choper. »
Il devint pensif, puis éclata de rire.
« Hé, Fantin, tu t’imagines voir débarquer un jour le directeur en tenue jaune ! Ce serait tellement fun ! Tu l’imagines, là, faire le singe, dans la case des punis ! »
Son rire devint un fou rire et l’air commença à lui manquer. Il se plia en deux, des images loufoques pleins la tête, des images que le directeur ne pouvait heureusement pas voir sans quoi il y aurait eu un écureuil de moins sur la surface de Mobius. Son compère commença à quitter le hall, il le suivit.
« Sinon, ben moi, j’y ai eu droit. Mais bon, j’imagine que t’as pas oublié. »
Par rapport à Fantin, qui était mine de rien l’un des plus vieux résidants de la prison, Nitro était encore un nouveau. Il n’en était qu’à sa troisième année d’incarcération. Son arrivée avait été haute en couleur puisque le personnel avait découvert, à son grand dam, que le méga utilisait la douleur à son avantage. Nitro avait fait griller deux colliers de suite, avait refusé cinq fois de se plier à l’ordre de faire l’animal et ça s’était fini devant le directeur. Personne ne s’expliquait vraiment comment il s’était débrouillé pour éviter l’exécution pure et simple et c’était l’une des rares choses que l’hybride gardait pour lui. En fait, il avait juste eut une chance de fou, William Greyman avait alors besoin d’un tueur pour liquider un membre du personnel suspecté d’être un espion. Nitro s’en était chargé. Du coup, second procès, sa peine de 20 ans avait été commuée en perpétuité, mais c’était toujours mieux que de finir écrasé sous la botte de Greyman. Qu’à cela ne tienne, la sécurité, qui n’était pas au courant de l’arrangement, gardait une dent contre l’écureuil et ce dernier entretenait par ses saut d’humeur les raisons de le détester.
« Mais à ton avis, Fantin, pourquoi Victor veut protéger cette Leny ? T’as une idée, toi ? »

* * *

Depuis peu, un infirmier était venu examiner l’homme avec les traces de fouet. Une civière avait suivi et le détenu était parti en direction de l’infirmerie. Cinq minutes plus tard, la montre de l’un des deux gardes sonna. Son collègue récupéra la boîte en carton et la jeta aux pieds de Leny.
« L’heure est passée. Tire-toi. »
Dans la boîte, il y avait sans surprise une tenue jaune. Elle était accompagnée par des sous-vêtements et des chaussons, le tout à la taille de l’hybride.


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One Shot / Re : Les Chroniques de Mobius, acte 4
« le: mercredi 17 octobre 2018, 09:44:47 »
La décharge électrique vint effectivement arracher un nouveau cri à Leny. Mais contrairement à ce qu’elle s’attendait, le type derrière sa vitre ne réitéra pas son ordre. Non, ce qu’il dit fut bien plus déplaisant à entendre.
« Félicitation Leny. Au lieu de devoir faire le singe une poignée de minutes devant nous, tu vas devoir le faire une heure entière au beau milieu du grand hall, à la vue de tous. Ce sera une bonne manière de te présenter à tes futurs collègues de cellule, n’est-ce pas ? La prochaine fois que tu reçois un ordre du personnel, réfléchis bien avant de jouer la rebelle. »
L’exécrable individu fit un signe de la main. La procédure continuait. Un garde s’approcha de Ghost, une sorte de pistolet au poing. Il appliqua l’embout pareille à la pointe d’une seringue sur l’épaule de l’hybride, enfonça légèrement ladite pointe dans la chair, puis pressa la gâchette. Il y eut comme un suintement d’air évacué par l’outil et Ghost ressentit un picotement désagréable. On venait de mettre en place son mouchard. Désormais, elle était devenu un point de plus sur la carte de la prison à disposition de la sécurité.
« Tu portes désormais le matricule M441DL. Ta place : cellule G128. Il y a beaucoup de règles à respecter. Il te suffit d’aller dans le grand hall pour pouvoir les consulter. Ho, mais j’oubliais, tu vas y passer un bon moment, ça tombe bien. » ricana la voix dans le microphone.
Un garde mit dans les mains de Leny une boîte en carton.
« Tes affaires, reprit l’homme derrière la vitre. Inutile d’ouvrir, la sanction va s’appliquer immédiatement. Au revoir M441DL, et bonnes singeries. »
Au fond de la pièce blanche, une porte renforcée s’ouvrit. Leny, toujours nue, sa boîte dans les mains, et encadrée de deux gardes, la franchit. Derrière, l’ultime sas. La porte se referma avec un déclique sec. Il y eut un bip strident. Le petit espace entre les deux portes, éclairé par une lumière jaune agressive, semblait bardée de caméras et de détecteurs divers. On put entendre ce matériel procéder au scanne du sas. La lumière vira au vert et une voix synthétique annona :
« M441DL entre. »
La seconde porte s’ouvrit.

Voilà Leny qui entrait dans la vaste zone des détenus, sa zone. Des couloirs et des voix partout, impossible de se repérer au début dans ce dédale à l’allure bien terne. Par contre, elle eut vite l’impression qu’ici, tout n’était pas réglé comme des horloges. Il se dégageait de l’endroit, des vas et vient des gens, une impression de désordre vaguement organisé, d’anarchie modérée. Tous les prisonniers portaient la tenue jaune vive. Un visage sur deux était hybride. Deux visages sur trois faisaient un peu flipper, voir beaucoup. Ce n’était pas un monde de tendre et même ceux qui de base étaient plus cool devaient s’adapter pour survivre. Bien sûr, des yeux se posèrent sur elle, la détaillant sans pudeur, alors que les deux gardes la conduisait dans le grand hall. Un des murs de ce dernier était couvert par un écran qui passait en boucle le règlement. Au centre du hall, un espace était délimité par un trait rouge, c’était la case des punis, case dans laquelle Leny dût entrer. Elle ne s’y trouvait pas seul. Un humain, torse nu, était allongé, presque inconscient, le dos strié de trainées rouges, trace d’un fouet cruel.
« Très bien, Leny, fit un des gardes en lui prenant sa boîte. Une heure. Et sois convaincante, conseil d’ami. L’administration te regarde. »
Outre les drônes qui bourdonnaient comme des mouches, il y avait ici des caméras. L’une d’elle venait de braquer Ghost. Le second garde préparait déjà son fusil électrique.
« Ho, et si tu l’as pas compris, à chaque refus, la sanction empire. Les coups que tu vas prendre aussi. Le fusil électrique, c’est parce qu’on est encore sympa. »

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