Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Vittorio Vulcano

Pages: [1]
1
One Shot / Les derniers remords avant l'oubli. [PV : Blair]
« le: dimanche 14 avril 2024, 11:37:20 »
Les derniers remords avant l'oubli




La Cité des Fleurs avait condamné son impétueux arriviste à l’exil, loin de sa généreuse enceinte bordée de végétaux chatoyants. Impitoyable, elle l’avait jeté dans les bras de l’ostracisme, la vocation de ceux et celles qui troublent la paix civile par leur ambition dévorante. Aux yeux du Néréide, armé de toute sa philosophie stoïcienne, cette sentence lourde ressemblait, finalement, à une épreuve, un moyen de mettre sa détermination au défi, de sortir des sentiers battus pour retrouver sa place originelle : le pinacle.  Assurément, ce n’était pas la modestie qui l’étouffait. Malgré son échec cinglant, quoique ce dernier contenait les ferments de la sagesse, il caressait toujours l’espoir d’espérer de nouvelles et grandioses espérances.

À cette fin, il devait réunir de nouveaux alliés. Rare étaient ces derniers. Qui voudrait s’associer de nouveau avec le grand-bandit financier qu’il était devenu ? Personne. Sauf une seule. Une lointaine connaissance versée dans les arts sombres, si l’on devait se fier aux ragots académiques, systématiquement reléguée parmi les infréquentables voire les parias de l’institution scolaire. Cette personne avait un nom : Blair. Entre elle et lui, c’était comme la lune et le soleil ; ils étaient si différents qu’ils n’avaient jamais trouvé de moment opportun pour interagir en dehors des conversations mondaines, même lors des réunions – ou lors des travaux dirigés. Cependant, Vittorio pouvait se prévaloir d’une chose : il s’était totalement contrefiché des racontars mesquins autour de cette magicienne, puisqu’il abominait les harcèlements collectifs et la douce connerie des lycéens. Il était de bon aloi d’envisager une réhabilitation de Blair. Contrairement à la plupart de ses vieilles connaissances aussi hypocrites que lâches, elle avait, répondu à cet appel et démontré une certaine forme de loyauté. C’était un point positif et si elle se montrait efficace, elle recevrait un salaire mirobolant et une partie de ses savoirs dans la discipline qu’elle souhaitait approfondir… À condition, toutefois, qu’il retrouve ses avoirs gelés dans sa demeure, là-bas, dans la cité intra-muros. Sans cela, il lui serait difficile de la récompenser, puisqu’il était, pour l’heure, là, dans l’immédiat, un parfait va-nu-pieds.

Pour fixer les conditions de leur future collaboration fructueuse, il avait choisi comme cadre de rencontre l’Arbre de l’Unidor, édifice végétal fort de ses vingt mètres de hauteur et de sa réputation de divinité réincarnée dont l’autel recevait les offrandes des dernières populations chamanistes du coin, et un moment précis de la journée : le crépuscule. Tous ces détails ne procédaient évidemment pas du fruit du hasard.

Ainsi, Vittorio attendit sa camarade d’école, assis sur une longue chaise bâtie à partir de la chair délicate du chêne blanc, face à une table circulaire taillée dans une branche de Saule pleureur, aux teintes savoureusement citronnées. Pour la damoiselle, un joli fauteuil à bascule, qu’il ouvragea grâce à l’heureuse contribution d’un puissant bubinga.

2
One Shot / La fraîcheur dans le regard. [PV]
« le: samedi 13 avril 2024, 01:34:39 »
La fraîcheur dans le regard


Les Bourgeons de la Civilisation, aussi connus sous l’expression idiomatique iazzaronienne « bósgoli de la civiltà », est un programme de colonisation impérial censé faire du sous-continent awiyokien la nouvelle chasse-gardée de l’Empire. À cette fin, l’Empire de la Glorieuse Sémurie n’hésite pas à mettre systématiquement les territoires conquis par l’astuce rouée ou la violence du glaive en coupe réglée.

Dans ce contexte, étape phare de sa fabuleuse aventure, émerge Vittorio Vulcano. Notre beau Sire à la toison dorée en quête de l’éternelle opportunité, à l’affût du fameux « kairos » qu’il pourchasse à l’envi pour le meilleur et pour le pire, cette fois-ci, ne se situe pas vraiment au cœur de l’action (pour cette fois-ci exclusivement !). À son grand désarroi. La formule faisait florès : il se rêvait conquérant ; il se réveille aujourd’hui tête pensante de cette armature bureaucratique ennuyante, un système logistique administrant les ressources nécessaires à l’alimentation de la machine coloniale, bien à l’abri derrière les tables opératoires. Toutefois, il sut tirer un bon parti des circonstances. Les avantages de cette situation, pour notre Demi-Dieu intégré à la vie civile, furent les suivants : il avait acquis la maîtrise de son temps libre pour poursuivre ses arcanolâtries privées, gagné des sommes d’argent exorbitantes et obtenu une première expérience en tant que gouverneur de la Reggia de la Chesaltan, unité administrative d’une superficie égale à 5 455 leghe ou 16 216 miglia, ce qui représentait ~ 30 000 m² et abritait une population indigène égale à 8 000 000 d’habitants, dont l’essor démographique était facilité par le souci du Sire Vittorio de construire de nouvelles infrastructures sanitaires et de fixer un nouveau cadre fiscal plus favorable à la production agricole et surtout un nouveau système cadastral inspiré de ce qui se faisait de mieux dans notre lointain Vieux-Monde. Mais faisons fi de ces considérations purement administratives et urbanistes, allons droit au but.

La construction de Chalquénésia picturée ci-dessus, nouvelle capitale flambant neuve de la Reggia de la Chesaltan, mobilisait le recrutement d’une caste de dignitaires issus de l’ancien régime indigène awiyok, peu importe leur souche – humaine ou elfique, capables de faire office de fonctionnaires dévoués, compétents et soumis. À cet égard, la mise en œuvre de la stratégie d’embauche du Néréide nécessitait des voies détournées ; c’est ainsi qu’il entreprit l’extradition d’une prestigieuse princesse indigène, chassée de sa tribu d’origine car elle fuyait un mariage inique avec un cacique local sans doute lâche et gras, en planifiant et son évasion et son transfert de l’autre côté de la frontière, loin des sacrifices humains. La rencontre était fixée au sommet du Palais de Lazara, somptueux édifice synthétisant l’architecture awiyok et la quintessence de l’art barocco iazzaronien. Le cynique Vittorio se dressait au pinacle de cette pyramide toisant la femelle indigène ; lorsqu’il l’aperçut enfin, marchant d’un pas timide, presque craintif, escortée par cet automate, un sourire affubla la bouche lippue du blanc colonisateur qui prononça les mots suivants dans la langue de la belle inconnue. « Beauté, je te prie d’approcher. Voici ta nouvelle demeure. Je t’offre un nouveau roi et une nouvelle loi. » Et muni de cette assurance indéfectible, il descendit les marches de l’immense escalier, avant de saisir cette magnifique créature à la sublime carnation chocolatée par sa main.

3
Le coin du chalant / Erratum.
« le: samedi 13 avril 2024, 01:31:57 »
Erratum.

4
One Shot / Il était une fois au Pays des Merveilles. [PV : Naya Herstal]
« le: jeudi 11 avril 2024, 20:06:09 »
Il était une fois au Pays des Merveilles


Tandis que la rosée du crépuscule cédait, cahin-caha, sa place à la noirceur de la nuit, le blond Vittorio se rendit au Chasteau des Herstal, famille nombreuse de la petite-aristocratie sémurienne. En effet, leur fille aînée, la lumineuse Naya, lui donna de l’éclat dans l’œil à l’issue d’un bal masqué. Formule polie et ô combien courtoise pour signifier que notre damoiseau néréide envisageait purement et simplement d’initier avec elle quelque rituel amoureux au sein même de sa forteresse, à l’insu de ses parents. Le modus operandi de notre jeune étudiant assoiffé de plaisirs et désireux de goûter aux charmes de la belle cloîtrée dans son fief fut d’une simplicité proverbiale : lui faire ardemment la cour, lui chanter la sérénade pendant des jours et des jours par l’envoi de lettres cachetées, prétexter un départ – larmoyant – pour la lointaine Cité des Fleurs, puis se raviser à la dernière minute et lui réclamer le gîte et le couvert au moment précis où elle ne pouvait que lui dire « oui ! » et encore « oui ! », précisément car ses parents se situaient, à cette heure-ci, à cent verstes de leur castel ancestral. Et, entre nous, nous savions fort bien que cette jeune femme, soumise à ce cadre étouffant, jamais sortie de son cocon et rétive à l’idée de prendre son destin en main, n’aurait jamais pu donner suite à cette… réunion en présence de ses aristocrates de parents. Il fallut donc lui forcer, à peine, la main, la jeter dans les bras de l’urgence et, ainsi, introduire une pincée d’imprévu et de changement dans son quotidien monocorde, monochrome et monotone.

Face à cette porte en fer forgée certainement hors de prix, il frappa du loquet une fois, puis deux. Face à l’œil-de-bœuf, notre bellâtre à-la-prunelle-perçante avait jeté son dévolu sur un complet classique pour retrouver l’heureuse compagnie de sa dame : un manteau de fourrure blanche appartenant autrefois à la toison d’un Smilodon septentrional ; un veston ocre, surmonté d’un élégant jabot serti d’une émeraude chatoyant, dessinant fort habilement son poitrail athlétique ; en dessous, tel un horizon de volupté ultérieure, ses fameux beaux muscles pectoraux tout droit sortis d’un rêve de pucelle. Notre homme avait le chic de valoriser, par sa vêture, ce qu’il avait de mieux en dehors de sa matière grise de jeune universitaire un brin grisé par cette entrevue nocturne – et, par trop, ivre de ses talents, en beau mégalomane pris d’hubris qu’il était. « Naya ! Naya ! Je suis arrivé ! Je t’en prie, viens m’ouvrir ! Comme il me tarde de te revoir !... » s’écria joyeusement notre joli prince aussi délié de langue que d’esprit, tenant, par la jointure du pouce et de l’index de sa main gauche, la plus délicieuse et la plus âcre des liqueurs écarlates : du bon vin iazzaronien aux douces notes fruitées et niellé d’un soupçon d’épices sagres. Il était inconcevable de se présenter au palier de Sa Seigneurie les mains vides et les bras ballants ; il était de bon aloi de dévoiler le meilleur des crûs à cette occasion exceptionnelle. Au surplus, il sera si plaisant de jouer avec les papilles de la donzelle – et la faire bondir de fougue.

5
Les terres sauvages / Les Bacchanales des deux divins. [PV : Seryana]
« le: vendredi 06 octobre 2023, 23:40:46 »
Quand paraissait au lointain l’aube aux doigts roses, lorsqu’une fidèle – fort peu vêtue au demeurant ! –  lui apprit aux portes de son sanctuaire que Seryana passerait le reste de sa journée dans ses offices privés, une moue de frustration monta aux grosses lèvres pulpeuses du Demi-Dieu.

« Mais non, vous ne pouvez pas entrer, messire ! s’exclamait une blondinette dont la toge légère laissait deviner les fins tétons qui s’érigeaient du haut de son généreux balcon. La déesse se repose ! Vous allez la fâcher… »

Vittorio arquait un sourcil face à cette réponse. Qu’on lui refusât l’accès aux quartiers sonnait comme un camouflet insupportable. Cette maudite règle ne lui convenait pas ; il manifesta ostensiblement son mécontentement en poussant un ultime soupir ; fichtre du sacrilège de la transgression, il obtiendra cette maudite audience avec cette divinité aux mœurs intrépides.

Ainsi, aux prémices du petit matin où blanchissait la campagne se promenait un damoiseau, attiré par la prospérité dorée du Domaine de la Déesse Seryana. Divinité dite « de proximité » en raison de sa politique de cohabitation avec les mortels, elle passait pour une créature bienveillante et dotée d’une personnalité magnétique. On lui prêtait, d’après les rumeurs et quelques racontars plus ou moins bienveillants, qu’elle s’était attirée une foule de fidèles par sa générosité d’une part et par la nature licencieuse de ses enseignements d’autre part ; on disait d’elle qu’elle présidait toutes sortes d’orgies en passant par les fameuses bacchanales. Gardons à l’esprit que Vittorio était beaucoup trop exclusif. Ce n’était pas un damoiseau d’un caractère facile ; il appartenait à la maudite espèce des jeunes gens doués de dons exceptionnels, exigeants et de tempéraments orageux. Il se montrerait par trop fier pour envisager sérieusement l’idée de participer aux parties fines d’une divinité un peu trop libérale par ses mœurs. S’il devait conter fleurette à la splendide Seryana, ce serait à la faveur d’une rencontre en huis-clos, loin des regards indiscrets, dans une exclusivité mutuelle. Ce désir, qui germait dans l’esprit du Néréide plusieurs jours durant comme les ferments d’une belle plante, poussa ce dernier à entreprendre l’impérieuse investigation au sein même du lieu où s’érigea la puissance de l’auguste souveraine de passion. Ses terres, son domaine, puis son temple, enfin son intimité floréale nichée près d’une cascade où coule une onde pure et scintillante.

Les pas altiers de Vittorio le conduisirent ici dans ce réduit de sainteté aquatique, où baignait une déesse d’une beauté à couper le souffle, dont la longue chevelure tressée et nouée baisait l’eau, serpentant à sa surface. L’arrogant Vittorio se dépouilla de ses vêtements, qu’il jugea vains, superflus, afin de revêtir la plus belle de ses tenues : sa nudité mâle que son obélisque, véritable membre turgescent et tout veineux, magnifiait l’allure conquérante. Depuis le sommet de cette chute d’eau vertigineuse, le Demi-Dieu titanide toisait sa très bonne sœur divine, toute accorte, belle à mourir d’un baiser fatal qu’il lui volerait volontiers !, les lignes ciselées de sa musculature saillante réverbérant les rayons lumineux du soleil éternel ; l’ombre de sa silhouette arrogante se découpant sur la roche, tandis qu’il se tint debout, statue hellène d’un prestance remarquable et image d’Epinal d’un Dieu authentique.

« Je te trouve enfin, ô Seryana à la longue tresse », disait-il la voix tonnante, portante, comme une douce et brève musique qui entrait dans l’oreille de la déesse de la passion pour initier un rituel de séduction. Ni de passion, ni de séduction, Vittorio n’en était dépourvu. Déjà ses prunelles mordorées scrutaient attentivement les courbes de la souveraine ainsi interpellée, tandis qu’un large sourire lippu trônait au milieu de son visage. « Offre moi le plaisir de te rejoindre dans tes eaux. » Et cette parole sonnait autant comme une injonction qu’une supplication.

6
Les terres sauvages / Le ruisseau des espoirs. [PV. Nandil]
« le: mardi 26 septembre 2023, 22:41:43 »
Ce soir, la forêt de Cendrylle accueillait un envahisseur plus qu’inopportun : Vittorio Vulcano.

Le célèbre magicien agromancien passé maître dans l’art de faire pousser les problèmes comme des champignons vénéneux, avant de les résoudre comme on arracherait les mauvaises herbes, se rendit au lieu susdit afin de vérifier le mythe qui y planait. Précisons que l’explication pouvait paraître inconséquente. Pourquoi troubler la tranquillité de la sorcière résidante ? Pourquoi s’échiner à parcourir cinq à six lieues hors de son manoir à cette fin ? Pourquoi s’être, au préalable, porté volontaire pour cette mission de reconnaissance ? D’après les racontars, les risques étaient colossaux. Monstrueux même. D’aucuns, parmi les habitants du village mitoyen au bosquet, serinaient à qui mieux-mieux aux voyageurs passant là que la sorcière était une créature méchante et vicieuse, d’allure même vaguement humanoïde. Tout ceci, cela procédait de la célèbre image d’Epinal de la menace chimérique, l’entité menaçant l’ordre civilisationnel, la bête chaotique qui exporte l’anarchie dans le schème social local. Bref, il émanait des rumeurs autour de cette forêt enchantée un curieux parfum de classicisme littéraire, à la manière des contes et des fabliaux de la vieille époque. Cela n’était pas sans déplaire au Titanide qui, toutefois, s’amourachait plutôt des romans de chevalerie, des vaudevilles, des drames bourgeois ou, dans un tout autre genre, des récits aventuriers ou des récits de campagne.

Dans le cas de figure ici présent, s’il s’agissait d’une campagne à mener rondement, Vittorio assumerait plutôt le rôle de l’avant-garde à lui tout seul. Avec toute sa modestie proverbiale, il entreprendrait, cavalier solitaire, la conquête d’une terre lointaine, d’un microcosme soumis à la tyrannie d’une seule. Afin d’identifier la figure légendaire qui logeait dans ce trou de verdure oublié depuis des temps presque immémoriaux, le mode opératoire du Demi-Dieu fut d’une simplicité aussi proverbiale que sa modestie : il s’était plus ou moins bâti un système de balises incrustées dans les plus grands arbres de la forêt afin de retrouver son chemin ; il avait inspiré à la faune locale le désir, latent, de le servir si besoin, par de brèves incantations ; surtout, il sema des graines de lactence dans les talus chargés d’humus qui s’érigeaient par endroits afin de s’attirer les bonnes grâces des renards, des chouettes et des taupes indigènes, chargés de recueillir les précieuses informations au sujet de cette… dénommée Nandil. Bien que l’art de la discussion avec la gent animale ne soit pas le versant principal des compétences de Vittorio, il en sut assez pour que ses préjugés sur la créature mentionnée ci-dessus soient à présent mâtinés d’incertitude.
C’était suspicieux, étrange même.

Près d’un cours d’eau où s’écoulait une onde pure, Vittorio, pris d’un doute, préparait son campement. Il érigea une tente, un abri de fortune ouvragé dans le plus fin des bois séquoia, doté de la facture la mieux découpée. En son sein, une petit feu, assez modeste, qui avait le mérite d’éclairer la nuit sombre qui se profilait sous l’astre lunaire. En ce début de soirée, il songeait à une foultitude d’hypothèses. L’une d’elles le séduisit plus que toutes les autres ; cette Nandil serait peut-être une dryade. Une déesse incomprise de tous, rejetée, isolée, mais potentiellement attirée – peut-être – par l’agréable odeur de chocolat fondant qui émanait de sa casserole, toute crépitante sous les braises du feu de camp.

7
Vous nous quittez déjà ? / Trêve hivernale.
« le: jeudi 10 août 2023, 19:48:35 »
Chers amis, chers camarades,

Je serai officiellement en congés estivaux du 12 août au 26 août. Motif : je pars en vacances dans une contrée plus fraîche.

Après cette date, je devrai renouer avec mon rythme habituel.  ;)

Au plaisir de vous retrouver tous en pleine forme. Gardez la pêche vous aussi, mais n'avalez pas le noyau !

8
One Shot / Lueur. [PV. Mel lynn]
« le: lundi 19 juin 2023, 12:10:31 »
Au crépuscule de l'ombre naissante, dans les confins tourmentés du royaume des elfes de la nuit, une sinistre brume envahissait lentement l'air vicié. Tel un souffle funeste, les ténèbres se métamorphosaient en des volutes d'un gaz malfaisant, arme insidieuse du régime oppresseur d'Ashnard. Les vents capricieux en portaient la répugnante essence, dérobant à la délicate Mel'Iynn les parfums floraux qui naguère caressaient ses narines. Alors que la lueur de la lune éclipsée déclinait, une inquiétante lueur pourpre se dessinait dans l'obscurité grandissante. Les premières gouttes de pluie s'abattaient, mêlées aux traînées malveillantes, et la scène se transformait en une danse macabre. Les perles d'eau glissaient sur la pâleur diaphane de la magnifique rescapée, effleurant sa peau satinée comme autant de caresses trahies. Du haut de son éminence rocheuse, Vittorio, Demi-Dieu de son état, observait la demoiselle, prêt à intervenir. Son regard se faisait dur, résolu, tandis que son être tout entier se drapait d'une aura de détermination farouche à la vue de ce sacrilège. Les tambours de guerre résonnaient dans les ténèbres, étourdissant les murmures silencieux de la forêt.

Puis vint le silence, celui qui précède le chaos. Les obus empoisonnés furent lâchés, traçant une trajectoire mortifère dans le ciel nocturne, semblables à des flèches déviant de leur trajectoire divine. Leur chute était accompagnée de sifflements démoniaques, stridences déchirant les cieux. Tel un ballet de larmes enflammées, les projectiles maléfiques éclataient à proximité de la survivante. Une brume toxique s'élevait, imprégnant l'atmosphère d'une douleur sourde et asphyxiante. Des lueurs fuligineuses brillaient dans l'obscurité, s'enroulant autour des frêles silhouettes des arbres et des feuilles agonisantes, les nimbant d'une aura mortuaire. La vision se troublait, le monde se voilait d'un voile d'horreur, altérant la réalité pour la plonger dans une effroyable distorsion.

Vittorio ne quittait pas l’itinéraire de la rescapée. Que vit-il ? Son corps altier se mouvait avec une grâce féline, échappant aux ravages de l'oppression. Dans l'adversité, sans doute elle trouvait la force de s’insuffler l'espoir nécessaire, refusant de plier devant la tyrannie convoitrice des cristaux, désireuse de parfaire l’outrage en capturant la rescapée. Tandis que les flammes de la rébellion brûlaient en elle, l’héritier de Nérée songeait qu’il vit sans doute s'élever tel un phénix des cendres de la tragédie une héroïne, à n’en point douter. Elle, elle fendait l'air vicié avec une détermination farouche, résolue à affronter les ténèbres, mais elle ne saurait être seule dans cette lutte inégale.



En effet, au milieu des volutes toxiques qui empoisonnaient l'air, une présence mystique se manifestait, se frayant un chemin à travers les brumes oppressantes. Vittorio Vulcano, Demi-Dieu Néréide, fit son apparition avec l’assurance qu’on lui connaissait, émanant une aura puissante et vivifiante qui transformait le paysage en une symphonie de verdure restaurée.

Ses pas résonnaient avec une légèreté surnaturelle, tandis que ses prunelles mordorées, semblables à des joyaux étincelants, scrutaient les alentours d'un regard empreint d’une immense colère contenue. Ses cheveux d'un blond mielleux flottaient au gré des vents capricieux, évoquant les vagues tumultueuses de l'océan. Sa présence magnétique irradiait une énergie enchanteresse, nourrissant chaque brin d'herbe, chaque fleur fanée, leur insufflant une vitalité retrouvée.

Là où ses pieds touchaient le sol, l'herbe se redressait, verdoie, comme si elle se ralliait à sa cause, à son essence divine. Les bourgeons timides s'ouvraient avec une urgence nouvelle, embrassant les rayons de lune et les gouttes de pluie comme des cadeaux bienveillants. Les arbres s'étiraient vers lui, tendant leurs branches vers ce demi-dieu des profondeurs, cherchant à recevoir sa bénédiction terrestre. Son sourire, fixe, semblait illuminer le monde autour de lui, dissipant les ténèbres qui persistaient. Vittorio Vulcano était ici le messager de la nature, l'incarnation vivante de la magie agromancienne et terrienne. Les murmures de la végétation murmuraient son nom, portant l'écho de son pouvoir bienfaisant à travers la terre meurtrie.

Alors que Mel'Iynn le découvrait dans toute sa colère, un élan d'espoir pouvait bien inonder son être. Dans le halo de lumière qui l'entourait, Vittorio Vulcano allumait une flamme de justice au cœur de cette nuit criminelle, la plus sombre. Sa présence annonçait l’intervention de forces supérieures, où des puissances inouïes se rassembleraient pour combattre l'oppression et restaurer l'équilibre brisé.

Vittorio Vulcano se mouvait devant Mel'Iynn, son regard bienveillant reflétant la détermination et la compassion. Dans ses mains, il tenait une arme forgée par les forces mêmes de la nature, une création qui incarnerait la résistance et l'espoir face à l'oppression, un instrument de mort qui représentait une fusion harmonieuse entre la magie agromancienne et l'artisanat divin. Son apparence extérieure était celle d'un arc élégant, sculpté dans un bois d'une beauté exceptionnelle. Chaque courbe révélait l'expertise d'un artisan divin, combinant la fluidité de l'eau et la solidité de la terre. Les motifs gravés à la surface semblaient représenter une forêt en éveil, les feuilles et les racines entrelacées formant un symbole de résilience. L'arc était accompagné d'un carquois, d’une série de flèches, chacune dotée de propriétés magiques spéciales. Les pointes brillaient d'une lueur éthérée, leur surface semblable à des feuilles d'argent, enchantées pour accroître la puissance de frappe. Leur empennage était constitué de plumes d'oiseaux rares, conférant une précision inégalée lorsqu'elles fendraient les airs…

Mais ce n'était pas tout. Vittorio enveloppa Mel'Iynn d'une protection enchantée pour l'aider à résister au gaz toxique et aux attaques insidieuses de l'oppression. Un manteau d'énergie lumineuse se forma autour d'elle, vibrant d'une lueur apaisante. Ce bouclier magique serait son plus sûr allié contre les effets nocifs du gaz, lui permettant de continuer à lutter avec force, grâce et détermination.

Le demi-dieu plaça délicatement l'arc et les flèches entre les mains de Mel'Iynn, ses gestes empreints d'une solennité vive et sacrée. Il lui offrait bien plus qu'une arme et une protection, il lui transmettait l'espoir, la force et la confiance nécessaires pour affronter les épreuves à venir et se faire justice. Dans ce geste, il affirmait son engagement à ses côtés, sa volonté de combattre l'injustice et de rétablir l'équilibre.

Vittorio fixa intensément Mel'Iynn, ses prunelles mordorées irradiant d'une détermination inébranlable. Il prit une profonde inspiration avant de prononcer d'une voix grave et puissante :

"Empare-toi de cet arc, brûle de ton courage, Mel'Iynn, car c'est dans les flammes de notre résistance que l'oppression sera consumée, que justice sera faite."

Ensemble, ils étaient prêts à défier la dictature d'Ashnard, à lui faire goûter le breuvage putride de la défaite et à restaurer l'espoir en ces lieux violés. Dans cette union sacrée entre un Demi-Dieu et une Elfe de la nuit, une nouvelle légende allait peut-être prendre forme, témoignant de la résistance et de la victoire de ceux qui osent se lever contre l'oppression dictatoriale ?

Mais soudain, le sol trembla sous les pas lourds des golems ashnardiens, créatures abominables, massives et imposantes faites de pierre et d'acier. Leur présence était intimidante, leurs mouvements lents mais assurés, comme s'ils étaient animés par une volonté implacable. Les golems avançaient en formation, émettant des grondements sourds et des craquements métalliques, annonçant leur inexorable progression. Leurs corps étaient taillés dans la roche, chaque muscle sculpté avec précision, leurs membres puissants évoquant une force colossale. Des runes sombres et mystérieuses étaient gravées sur leur surface, leur conférant une aura à la fois énigmatique et menaçante. Leurs yeux, des gemmes étincelantes d'un rouge sinistre, brillaient d'une lueur malveillante, témoins silencieux de leur allégeance à la tyrannie.

Les golems avançaient avec une détermination implacable, leurs pas ébranlant le sol, créant des ondes de choc dans l'air. La terre tremblait à leur passage, les arbres se courbaient sous leur puissance, les derniers oiseaux s'envolaient dans une cacophonie de battements d'ailes effrayés. Leur présence était oppressante, leur stature imposante écrasant tout sur leur passage. Alors que les golems ashnardiens approchaient, le vent semblait s'engourdir, les feuilles se figeaient dans les arbres, la nature elle-même retenait son souffle. C'était comme si le monde retenait son souffle, conscient de l'inéluctable confrontation qui allait avoir lieu. La scène était empreinte d'une tension palpable, l'atmosphère chargée d'électricité.

Le regard de Vittorio, empli d'une concentration intense, dardait une oeillade défiante sur les golems ashnardiens, colosses de pierre et de métal qui se rapprochaient inexorablement. Puis, avec une lenteur calculée, le Néréide leva les bras vers le ciel, ses doigts s'étendant comme les branches d'un arbre majestueux. Une lueur verdoyante se matérialisa autour de lui, une aura de vie et de croissance qui semblait imprégner l'air. Les particules magiques dansaient dans l'atmosphère, tissant une trame mystique entre le Demi-Dieu et la nature environnante. Les secondes s'écoulèrent, prolongeant l'attente, tandis que les golems se rapprochaient dangereusement. Vittorio, immobile comme une statue vivante, semblait fusionner avec l'environnement, devenant lui-même une manifestation de la magie de la Terre. La tension montait crescendo, comme un crescendo dans une symphonie épique.

Puis, d'un geste brusque et précis, Vittorio abaissa ses bras, sa voix résonnant dans les échos de la nature. Un murmure s'éleva d'abord, un murmure de croissance et de puissance, puis se transforma en un chant mélodieux, une symphonie végétale qui se déployait dans l'air…




La terre trembla alors.

Un golem colossal s'avançait, éclipsant les autres par sa taille imposante.

Ses membres de pierre s'étiraient vers le ciel, comme des colonnes monumentales, tandis que sa masse massive projetait une ombre menaçante sur le champ de bataille. Chaque mouvement était calculé, dégageant une force implacable et une aura d'invincibilité.

Mais ce qui captivait le regard, c'était ses yeux. Tels des joyaux subtilisés au Royaume de Mel Lynn, ils brillaient d'une lueur cristalline, émettant des reflets hypnotisants. Ces gemmes magiques semblaient emprisonner l'éclat de la lune, créant un contraste saisissant avec le corps de pierre du golem.

À chaque pas, les yeux du golem s'illuminaient, comme s'ils captaient la lumière ambiante et la retransmettaient en un éclat aveuglant. Ils renvoyaient des éclairs d'énergie, comme si les cristaux eux-mêmes avaient emmagasiné la puissance des étoiles. Leur éclat semblait indiquer que ce golem était plus qu'une simple création de pierre et de métal, qu'il renfermait une essence mystérieuse, une conscience propre.

Les yeux de ce golem de cristal étaient en réalité une fenêtre sur une autre réalité, une facette envoûtante du pouvoir ashnardien. Ils reflétaient la dureté de la roche et la clarté du savoir interdit. Tous ceux qui les regardaient étaient captivés, hypnotisés par leur éclat magique, sentant l'appel irrésistible de leur pouvoir énigmatique.

Ces yeux étaient des trésors volés, conféraient au golem une aura de mystère et de danger. Ils semblaient porter en eux les secrets anciens, les connaissances interdites et les promesses de destruction. Face à ce colosse d'acier et de cristal, il était clair que la bataille atteignait des proportions épiques, un affrontement entre les forces de la nature et la magie profane des hommes. Les yeux du golem de cristal, éblouissants et captivants, témoignaient de la fusion entre la puissance brute et la beauté dérobée. Ils incarnaient la fascination et le danger, une vision à la fois ensorcelante et inquiétante.  Ces gemmes volées au Royaume de Mel Lynn devenaient désormais des instruments redoutables entre les mains des oppresseurs ashnardiens, une preuve supplémentaire de leur volonté de soumettre la survivante.

“Je serai ton bouclier, Mel lynn. Forge ta victoire et brise cette créature de verre ! Fonce sur elle !” s’exclama le Demi-Dieu d’une voix sanglée.

Les vibrations magiques parcoururent la terre, agitant le sol sous les pieds des golems ashnardiens. Soudain, des fissures se formèrent, libérant un essaim de racines et de lianes vigoureuses. Telles des serpents de verdure animés par une volonté vengeresse, elles s'élevèrent de la terre, enchevêtrant les jambes des golems avec une rapidité déconcertante. Les lianes, d'un vert éclatant, s'enroulèrent autour des membres des statues animées, les enserrant dans une étreinte végétale implacable. Chaque mouvement de ces créatures maudites était contrecarré par ces lianes puissantes, les immobilisant progressivement. Les racines fouillaient les crevasses de la croûte terrestre, s'agrippant fermement et formant un réseau de nature indomptable.

Les golems, auparavant inébranlables, étaient désormais pris au piège de cette emprise végétale. Leur mouvement était restreint, leurs attaques rendues impuissantes face à la force croissante des lianes qui les contraignaient, offrant une ouverture à la splendide guerrière pour neutraliser le golem de crystal.

9
One Shot / L'éclat du Vol, une collaboration inattendue. [PV. Nevanthi]
« le: mercredi 24 mai 2023, 18:58:55 »


Le Chantemerle, un théâtre abandonné qui se dressait telle une ombre silencieuse au cœur de la cité endormie, comme un vestige oublié d'une époque révolue.

Ses murs majestueux, jadis revêtus d'un éclat éblouissant, témoignaient désormais de la déchéance inéluctable du temps. Les colonnes, qui se dressaient fièrement telles des gardiennes immuables, étaient maintenant ébréchées et envahies par les lianes de l'oubli. Ses portes autrefois accueillantes, ornées de sculptures délicates, semblaient maintenant grinçantes et mornes, leurs charnières usées par les années d'abandon. Au-dessus d'elles, une marquise en bois vermoulu, autrefois fièrement peinte, évoquait le souvenir d'une splendeur passée.

À l'intérieur, son foyer autrefois animé était désormais enveloppé d'une obscurité oppressante. Les lustres majestueux, dont les cristaux brillaient jadis de mille feux, étaient désormais recouverts d'un épais voile de poussière. Ses sièges en velours défraîchis, témoins muets des émotions intenses qui s'y étaient déployées, semblaient s'affaisser sous le poids des souvenirs. Son rideau de scène, maintenant en lambeaux, semblait vouloir masquer la détresse qui imprégnait ces lieux, ses couleurs fanées rappelant la gloire passée des représentations qui l'avaient jadis animé. Les loges, autrefois réservées à la haute société, étaient maintenant des alcôves sombres et vides, leurs miroirs brisés reflétant l'âme troublée du théâtre.

C'était un lieu où les murmures du passé semblaient encore flotter dans l'air, où les échos des applaudissements autrefois enthousiastes semblaient résonner dans les couloirs silencieux. Les esprits des acteurs et des spectateurs d'autrefois semblaient hanter chaque recoin, attendant patiemment que le rideau se lève à nouveau.  Le Chantemerle était cependant devenu bien plus qu'un simple bâtiment en ruines. Il était le témoin mélancolique d'une époque révolue, un rappel poignant de la grandeur éphémère de l'art et de la fragilité de la renommée. Dans cette enceinte désolée, une tragédie silencieuse se jouait, où les passions s'étaient éteintes et où bien des rêves étaient tombés dans l'oubli.

Et c’était ici que Vittorio Vulcano apparut tel un éclat de lumière au seuil de la porte de cet ainsi lieu consacré aux représentations artistiques. Sa présence irradiante se détachait avec une grâce presque surnaturelle dans cet environnement décrépit. Sa chevelure blonde, telle une couronne solaire, encadrait un visage aux traits angéliques, où les yeux d'un bleu vif reflétaient la lueur d'un savoir profond. Vêtu d'une tenue à la fois sobre, élégante et pratique, le Néréide exhalait une aura de puissance et de raffinement. Sa silhouette fière était enveloppée dans un long manteau d'un bleu profond, orné de broderies délicates rappelant les motifs de la nature. Le tissu fluide caressait son corps athlétique, soulignant sa prestance innée. Sous son manteau, il arborait une chemise immaculée d'un blanc éclatant, dont le col était orné d'une broche discrète, taillée dans une pierre précieuse d'un vert profond, semblable à une émeraude rare. Les manches longues, finement ajustées, laissaient entrevoir des mains agiles et délicates, dotées de doigts qui semblaient danser avec l'énergie de la magie.

Sa taille était ceinte d'une ceinture en cuir finement ciselée, marquée par des motifs mystiques. Accrochée à cette ceinture, une pochette en cuir contenait des fioles et des objets magiques, prêts à être utilisés dans ses recherches et ses sortilèges. Un pantalon ajusté, d'un noir profond, mettait en valeur la musculature souple de ses jambes, tandis que des bottes en cuir sombre soulignaient la fluidité de ses mouvements. Chaque pas de Vittorio était empreint d'une étrange célérité naturelle, d'une assurance qui révélait son héritage divin. Sa peau veloutée et dorée semblait irradier une lueur chaleureuse, rappelant les rayons d'un soleil bienveillant dans ce lieu dévolu aux ténèbres. Son allure, à la fois noble et mystérieuse, ne cessait de troubler le regard de ceux qui croisaient son chemin.

Vittorio Vulcano était venu au théâtre abandonné dans l'espoir de trouver Nevanthi, une voleuse aguerrie avec laquelle il avait décidé de collaborer pour régler une sombre affaire de plantes dérobées. Leur rendez-vous était fixé dans une loge autrefois réservée aux spectateurs privilégiés, mais aujourd'hui envahie par les toiles d'araignées et l'atmosphère de négligence. Pour marquer cette rencontre et témoigner de son respect envers la princesse déchue, Vittorio avait apporté avec lui une bouteille de vin d'une rareté exquise, qu’il positionna sur une petite table en bois bubinga. Les flacons de verre délicatement ciselés renfermaient un liquide rubis étincelant, dont les arômes enivrants promettaient un plaisir sensoriel enivrant. Chaque goutte de ce nectar était le symbole d'une communion entre deux destins entrelacés dans une quête commune… Le choix de cette bouteille de vin était bien plus qu'un simple geste de courtoisie. C'était un symbole de partage et d'espoir, une offrande pour sceller leur alliance et ouvrir les portes d'une nouvelle voie vers l'accomplissement. Dans cette loge autrefois prestigieuse, où le temps avait effacé toute trace de faste, la bouteille de vin représentait une lueur d'espoir et de renaissance.

"Mademoiselle Nevanthi, enchanté de vous rencontrer enfin. Le destin nous a réunis dans ce théâtre abandonné. Prête à écrire notre propre intrigue ?"

Lorsqu’il aperçut à la commissure de la porte se faufiler une silhouette féminine, ainsi parla-t-il, la voix feutrée certes, mais concise, laconique, comme dictée par des impératifs pragmatiques. “Un verre vous attend, par ailleurs.”

10
One Shot / La passion dévorante. [Octavia & Giovanni]
« le: mardi 18 avril 2023, 14:27:02 »
Ville de Castello

Clara joue Octavia Montfort
Vittorio joue Giovanni Borghese



Voici Castello.

Cette ville avait été, semble-t-il, façonnée par les mains des anges. La perfection de la nature se mêlait à l'art de l'architecture baroque, fastueuse et rutilante. La rivière qui serpentait gracieusement entre ses berges verdoyantes ajoutait une touche de charme supplémentaire à ce paysage citadin tout en finesse. Les bâtiments, beaux et majestueux, qui se dressaient sur les berges de cette azurée étaient des chefs-d'œuvre des artisanats aristocratiques. Leurs façades, d'un style sobre et raffiné, étaient ornées de sculptures et de motifs élaborés, suscitant une impression d'élégance, de finesse et de grandeur, tandis que leurs couleurs chatoyantes, leurs jeux d'ombre et de lumière produisaient un effet saisissant, qui attirait l'œil et éveillait l'imagination. On pourrait presque se figurer que chaque bâtiment était une pièce de théâtre en soi ! Chaque détail, chaque courbe et chaque ornement étaient soigneusement pensés pour créer une impression de majesté et de grandeur. Les balcons de fer forgé, les colonnes élancées, les frontons décoratifs, tout était conçu pour embellir et glorifier la ville… La beauté de l'architecture baroque de Castello était si enivrante qu'on avait l'impression d'être transporté dans un autre temps, à une époque lointaine où les villes rivalisaient de beauté et de grandeur pour magnifier leur richesse et leur pouvoir. Les bâtiments semblaient être des poèmes en pierre, des chants d'amour éternels à la ville qui les avait vus naître.

Ses rues et ses ruelles étaient vivantes. Elles étaient animées par l'activité des saltimbanques et des voyageurs qui s'y croisaient, échangeant leurs histoires et leurs marchandises. Les bateaux amarrés sur les berges de la rivière apportaient leur lot de curiosités et de rêves d'ailleurs. Mais c'est au-delà de la ville que se révélait toute la splendeur de Castello. Les montagnes majestueuses qui l'entouraient s'étendaient à perte de vue, offrant un spectacle grandiose et imposant. Les forêts verdoyantes et les champs de fleurs sauvages qui les recouvraient étaient comme une caresse pour l'âme, offrant un répit bienvenu à qui souhaitait s'y aventurer. L'atmosphère générale de Castello était empreinte de quiétude et de sérénité, invitant le voyageur à se perdre dans la contemplation de cette beauté naturelle et architecturale. On pouvait même se figurer les habitants de la ville, heureux de vivre dans cet écrin de verdure, se promenant le long de la rivière, bercés par le murmure de l'eau et le souffle des montagnes.

Ainsi, Castello était une ville à nulle autre pareille, où la nature et l'architecture s'épousaient en une harmonie parfaite, offrant aux âmes sensibles un havre de paix et de beauté. Dans cette ville d'une beauté tendre et diaphane, il était aisé de s’apercevoir que la classe sociale qui y habitait était avant tout celle de la noblesse provinciale. Les bâtiments majestueux et les palais baroques qui se dressaient sur les hauteurs de la rivière qui la traversaient étaient les témoins d'une époque révolue, où la noblesse régnait en maître sur les villes et les campagnes. Les rues, rigoureusement pavées, et les places élégantes étaient le théâtre de la vie quotidienne de cette classe sociale privilégiée. Les aristocrates et les bourgeois s’y pavanaient dans les artères castelliennes, vêtus de leurs habits les plus somptueux et arborant leurs bijoux les plus précieux. Les conversations dans les salons étaient empreintes de savoir-vivre et de raffinement, les soirées ponctuées de bals et de fêtes grandioses… Cependant, avisons nous de préciser que la noblesse de Castello n'était pas qu'une classe de privilégiés oisifs. Ils formaient également une caste de mécènes et de bienfaiteurs de la ville, qui finançaient la construction de bâtiments publics, d'hôpitaux et d'églises. Ils étaient également connus pour leur engagement dans les arts et les lettres, soutenant les artistes et les écrivains qui contribuaient à la gloire de leur ville. En un mot bref, les Castelliens favorisaient un entre-soi, un microcosme dévolu à l’élite sociale du Royaume, celle de la noblesse et de la bourgeoisie, une société à la fois raffinée et généreuse, qui évoluait dans un monde dévolue à la beauté et à la grandeur, où l'art et la culture constituaient un couple de valeurs essentielles.

Aussi, dans le quartier “Via Veneto”, une limousine d’un noir encré avançait avec lenteur dans la rue pavée, crissant sous ses pneus épais. Son allure imposante et majestueuse attirait tous les regards, ses vitres teintées dissimulant les occupants de la voiture, laissant place à l'imagination des passants curieux. Le véhicule se gara devant un hôtel particulier en pierre, dont la façade ornée de sculptures et de balcons en fer forgé était le symbole de l'élégance et du raffinement. La vue de ce bâtiment marquait indubitablement les esprits. Situé sur une rue pavée bordée d'arbres, il se caractérisait entre autre par la gracieuseté et la finesse de ses colombages, typique de l'architecture médiévale, ce qui produisit un contraste saisissant avec l’architecture locale environnante, typique de la renaissance. En effet, les colombages étaient en bois d’ébène et délimitaient les fenêtres et les portes, offrant une structure harmonieuse et équilibrée à ce splendide édifice ; la porte d'entrée en bois massif était surmontée d'un arc de pierre taillé à la main, orné de sculptures détaillées représentant des animaux fantastiques. Les fenêtres en bois, grandes et élégantes, avec des volets en métal ouvragé, ajoutaient une note de sophistication rustique à cette symphonie des styles.

Les portes du véhicule s'ouvraient alors, révélant les pieds chaussés de bottines noires et vernies du damoiseau sortant de la voiture. Le conducteur descendait à son tour, ajustant sa casquette sur sa tête. La limousine se dressait alors fièrement, reflétant les rayons du soleil sur sa carrosserie lisse et brillante : nous pouvions aisément distinguer les contours précis de ses phares et de sa calandre chromée, ainsi que les reflets chatoyants des vitres. Le silence qui enveloppait cette scène digne des plus beaux tableaux impressionnistes n'était troublé que par le bruit léger des pas sur le trottoir, le tintement des clefs que le conducteur sortait pour ouvrir la porte de l'hôtel particulier, le grincement des pneus de la limousine qui reprenait aussitôt après sa route, puis cette annonce, par un réceptionniste, qui tomba comme un couperet :

“Monsieur Borghese, vous voici. Recevez nos salutations les plus distinguées. Madame Monfort vous attend dans sa chambre.”

Sans mot dire, l’éphèbe opina du chef. Il s'avançait d'un pas assuré sur le trottoir pavé, la démarche roide, fière, la jambe altière, décidée, une vive lueur d'excitation dans les yeux. Son élégante silhouette était mise en valeur par son costume sur mesure, d'un noir profond, qui soulignait les lignes ciselées de son corps athlétique. Il portait en outre un élégant complet en (véritable) fourrure auburn qu’on s’imaginait volontiers hors de prix pour le commun des Castelliens, ajoutant une touche de faste provoquante à son allure de fringant damoiseau fortuné.

Arrivé devant l'hôtel particulier aux colombages imposants, il marqua un temps d'arrêt, observant les alentours avec attention. Deux damoiselles en robe levèrent la tête et l’aperçurent, deux jolies jeunes femmes blondes, d’un blond vaguement roussi, dont les mèches enflammées donnaient l’effet d’une couronne embrasée. Un sourire satisfait étira ses lèvres, puis il poursuivit son chemin. Lorsqu'il remarqua l'élégante entrée en bois sculpté, ornée de poignées en laiton scintillantes, enfin, il s’arrêta. Et d'un geste décidé, il poussa la porte et entra dans le hall majestueux, où la lumière tamisée valorisait les fresques murales et les dorures des boiseries, le regard scrutant chaque détail avec curiosité. Laissant derrière lui la fraîcheur de l'extérieur, Giovanni s'avança vers l'accueil avec un sourire charmeur, prêt à retrouver sa matrone - pardon, sa madone.

11
Les contrées du Chaos / Les Secrets de la Couronne. [PV : Wilwarin]
« le: mardi 11 avril 2023, 21:30:22 »
La forêt s'étendait à perte de vue, un océan de verdure et de silence baigné dans la brume du matin. Les arbres qui jonchaient le Reinaume étaient hauts et majestueux, leurs branches se rejoignant en un dôme verdoyant qui abritait tout ce qui vivait sous son ombre. Mais cette forêt n'était pas seulement une simple étendue de nature luxuriante, elle était sous l'influence d'une reine légendaire, Wilwarin. Les trouvères et les skaldates racontaient à qui mieux-mieux que la forêt avait grandi sous sa volonté, que chaque arbre avait été planté par sa main et chaque feuille avait été soufflée par son souffle. Les plus anciens murmuraient que la reine avait établi un pacte avec la forêt elle-même, lui accordant une vie éternelle et une croissance constante en échange de son pouvoir et de sa protection. Et la forêt répondait à l'appel de sa reine avec une beauté sauvage et envoûtante. Même en temps de guerre total, les ruisseaux brillaient, scintillaient sous la lumière du soleil, les oiseaux gazouillaient, chantaient des mélodies mystiques et les animaux s'épanouissaient dans une harmonie sans fin. Même en temps de guerre total, les sentiers qui traversaient la forêt semblaient tout droit sortis d'un conte de fées, s'enfonçant dans un labyrinthe de verdure où les rayons du soleil ne pouvaient pénétrer. Wilwarin elle-même était rarement vue, mais sa présence se faisait sentir partout, surtout en temps de guerre total. Certains disaient qu'elle prenait la forme d'un faon argenté, d'autres qu'elle était capable de se fondre dans la forêt elle-même, de disparaître dans les racines des arbres ou de se faufiler entre les branches, afin de susurrer ses conseils à ses combattants. Une chose était cependant certaine : la forêt était le joyau de sa couronne elfique, un reinaume sauvage où elle régnait en maîtresse absolue, en autocrate toute-puissante. Et ceux qui osaient entrer dans ses limites devaient se rappeler que la forêt avait une âme, une conscience, et que cette reine elfique serait sa gardienne.

Vittorio, dont la fibre de magicien et chercheur avait été on ne peut plus stimulée, se montra plus pragmatique. Il voulut étudier ce phénomène afin d’en percer les mystères, les mécanismes.

En effet, la forêt en question présentait un écosystème dense et florissant, dont la croissance et le développement étaient selon toute vraisemblance régis par une combinaison de facteurs environnementaux et de forces mystiques. Selon les légendes locales, certes, la forêt serait sous l'influence de la reine Wilwarin, une entité magique puissante capable de contrôler la croissance et l'évolution de la forêt à sa guise, maïs cette influence mystique était un amendement, un intrant qui aurait tout juste contribué à la création et au maintien de l'écosystème unique qui caractérise cette forêt, permettant aux arbres de croître plus hauts et plus forts, aux ruisseaux sylvains de scintiller plus intensément, et aux animaux d'épanouir leur nature profonde en harmonie avec leur environnement. Toutefois, il convenait de comprendre la logique interne à ce phénomène et pour cela, il fallait se rapprocher de la source de ce pouvoir : Wilwarin elle-même.

Quoiqu’il advienne, il devait rencontrer cette femme. Son intérêt avait été piqué. C’était clair. Pour cela, il devait retenir son attention, trouver un moyen de la faire sortir hors de sa tour d’ivoire boisée. Ainsi, Vittorio avait préparé le sol avec soin, apportant les nutriments nécessaires pour qu’une plante singulière puisse croître en toute sérénité. Il avait pris gare de la protéger de la lumière directe du soleil, en lui offrant un environnement humide et à l'abri des regards. Et alors que le soleil de midi tombait doucement sur la forêt, Vittorio libèra sa puissante magie agromancienne ; il étendit ses bras vers le ciel, fermant les yeux pour mieux se concentrer. Il visualisa la fleur de Lune de Chandra, imaginant ses pétales délicates s'ouvrant lentement sous l'effet de sa magie. Il inspira profondément, sentant l'énergie magique affluer en lui comme une marée montante. Puis, il ouvrit les yeux et vit l'incroyable spectacle qui se déroulait devant lui : la tige de la plante se mit à briller doucement, comme si elle était parcourue d'une lumière intérieure. Les pétales commencèrent à s'ouvrir lentement, révélant une fleur d'un bleu profond, presque noir. Et alors que Vittorio continuait à canaliser son énergie vers la plante afin de l’alimenter, cette dernière se mit à émettre une lueur étrange, illuminant tout son environnement.

C'était un spectacle à couper le souffle, et le Néréide ne pouvait s'empêcher de se sentir émerveillé devant la beauté de la nature et la puissance de sa propre magie. Il savait que cette fleur avait un potentiel immense, et que sa puissance ne manquerait pas d'attirer l'attention de l'autocrate corrompue, laquelle s’apercevra très tôt des opportunités associées à sa possession. Aussitôt dit, aussitôt fait, il cueillit la fleur délicatement, en prenant soin de ne pas l'abîmer, et la rangea dans une petite boîte de bois flotté qu'il avait préparée à cet effet. Puis, il se mit en route, prêt à affronter les dangers de la guerre que la méchante souveraine livrait à ses adversaires et lui présenter son offre.

12
Dans le petit bosquet où Vittorio, à dos de son cheval, se trouvait alors, quelques mois seulement après son exil dicté par les Tribunaux de la Citta dei Fiori, avait éclaté une violente dispute parmi les mages forestiers chargés d’enquêter sur la disparition des Gardiennes de l’Oeil, dont il s’était joint aux efforts. Cette violente dispute menaçait de tourner en brutale altercation et fut même ponctuée d’injures odieuses et haineuses. L’origine de cette rixe ? Une simple réflexion donnée à brûle-pourpoint par l’un des novices que comptait leur équipe au sujet du motif exact du “Massacre des Gardiennes de l’Oeil” et ses conséquences d’une part pour la biosphère locale et d’autre part pour la vie religieuse des contrées attenantes.

La plupart des gens n’ont qu’une imagination émoussée, songea le Néréide qui se préserva de participer à cette foire d’empoigne, aussi absurde que ce véritable génocide elfique. Ce qui ne les touche pas directement, en leur enfonçant comme un coin aigu en plein cerveau, n’arrive guère à les intéresser outre mesure ; mais si devant leurs yeux, à portée immédiate de leur sensibilité, se produisait quelque chose, même de peu d’importance, aussitôt bouillonne en eux une passion démesurée... Nous connaissions l’auteur de cette tragédie, un Seigneur et sa clique de soudards avinés ; nous savions à peu près que l’élimination de la Sororité censée protéger cet artefact susciterait des calamités pour le commun ; mais la priorité était de disserter sur le mobile guidant les actes de cet irresponsable, de se quereller dans les décomptes macabres et de s’écharper mutuellement dans une cacophonie d’invectives. Vittorio soupira ostensiblement, peut-être que, par la démonstration de son ennui, ces pies cesseraient de croasser... Mais non ! Les voilà qui compensent, dans une certaine mesure, leur indifférence coutumière par une véhémence déplacée et exagérée… Il suffit. Vittorio en eut assez. Après avoir soupiré une ultime fois, notre homme tourna ses éperons vers un agréable trou de verdure, émaillé, ci-et-là, d’une bruyère rosée aussi surprenante qu’inattendue dans ce microcosme forestier où érables et cormiers poussaient à l’envi. En effet, là, il crut apercevoir une petite silhouette humanoïde, discrète, maligne et agile, qui ne souhaitait nullement se mêler parmi ces hommes grossiers. « Vittorio, que faites-vous ? Où allez-vous ? » demanda une voix qui émergeait de cette cohue verbale. Mais jamais il ne répondit à cette question. Décision était prise d’enquêter seul, sans l’aide de ces associés qui ne comprenaient du substantif « associés » que les lettres et non l’esprit.

Au fil son enquête solitaire, les heures se succédèrent. Pour seule piste, il n’eut que des traces de pieds féminins, traces de pieds féminins qui s’achevèrent près d’une clairière traversée par une rivière scintillant du plus bel azur céruléen, sans aucune impureté. Là, il put faire une halte, signalant à sa monture qu’elle avait, après tout, le droit d’étancher sa soif. La tentation de se dénuder et goûter aux plaisirs d’un bon bain frais et vivifiant effleura l’esprit du Néréide, mais un autre désir le tenaillait, celui de découvrir cette mystérieuse jeune femme dont il avait croisé l’ombre quelques heures plus tôt. S’il ne pouvait attirer sa confiance dans l’immédiat, tâche d’ailleurs assez compliquée dans la mesure où il l’avait plus ou moins suivie à la façon d’un chasseur pistant sa proie, il userait d’une autre méthode. Les bois de ce petit coin de jade ne recelaient d’aucune bête dangereuse, certes. Il éparpilla donc, à la façon désinvolte d’un paysan désireux de cultiver le sol de sa tenure, quelques semences, quelques noyaux fruitiers. Le plant d’une grenadille sortit de ce terreau noirci, saturé d’humus par la magie agromancienne, offrant à qui voulait la récolter une paire de fruits passionnés et goûteux. Vittorio arborait un sourire en demi-teinte. « As-tu faim, noble inconnue ? Tu peux t’approcher. » Sa voix, blanche et amène, résonnait à travers les branches des vénérables cormiers et leurs troncs décharnés, les roseaux éparpillés, les buissons fourbus et les impétueuses fougères qui parsemaient cet endroit, non pas comme une injonction mais comme une simple prière.

13
Le coin du chalant / [Fermé] [3/3] Finito
« le: mercredi 12 octobre 2022, 22:54:00 »
Bonjour,


EDIT : Je suis souple, je peux écrire court ou long, je m’adapte aux attentes de mes partenaires à condition que ces derniers fassent de même. Par contre, je ne suis pas particulièrement fan de l’idée de proposer des trames archétypes à l’image des quêtes qu’on peut trouver dans le premier RPG venu, comme Skyrim par exemple. En revanche, je voudrais vous proposer des trames ficelées dès le départ, mais mon expérience - je ne suis pas si vieux que cela néanmoins ! - m’indique à chaque fois que mes partenaires peinent à y trouver leur compte.

Je sais néanmoins que mes RPs doivent se dérouler en premier lieu dans de grands espaces sauvages, en plein air ou en pleine mer, domaine où se complaît tout particulièrement Vittorio qui souhaite dans un premier temps se ressourcer après ses démêlés avec la justice.

Edit 2 : J'ai également mes propres tabous comme les viols et notamment les viols groupés, les chantages à des fins sexuelles ou les pratiques extrêmes coprophiles.

Edit 3 : Mon pseudonyme discord (Vittorio2745).

Edit 4 : Sauf si je suis prévenu, je prévois à présent d'abandonner tout RP qui n'a reçu aucune réponse de la part de mon/ma partenaire dans les six mois consécutifs à sa dernière réponse.

À vos claviers !

14
Prélude / La dolce vita ! [Vanéalidé !]
« le: mercredi 12 octobre 2022, 15:01:10 »
Nom : Vulcano
Prénom : Vittorio
Race : Humain/Néréide (Demi-Dieu)
Sexe : Homme
Orientation sexuelle : Hétéro
Age : 25 étés

Description physique : Un mètre soixante-quinze de musculature sèche et saillante que consolide des épaules puissantes ; une chevelure dorée qui cascade jusqu’à ses oreilles ; des sourcils fins et fort bien taillés ; de grands yeux ambrés, scrutateurs, vifs, comme animés d’une énergie surnaturelle et inquisitrice ; un nez aquilin, à la pointe prononcée qui illustre la minutie du bellâtre italique ; une bouche charnue, généreuse, pulpeuse, d’un rose de chair attendrissante qui invite aux baisers passionnés ou à toute autre chose dans un registre plus coquin, et, pour finir, un menton assez fort qui souligne sa volonté sur le plan strictement anatomique ; nul besoin d'ajouter autre chose. Le damoiseau affectionne tout particulièrement les tenues élégantes composées généralement de chemises cintrées, pardessus bruns en guise de manteau, préalablement fourrés avec la toison d'un animal potentiellement mythique, ou de pantalons en toiles qui valorisent ses longues jambes effilées et sportives.

Description morale : L’allure élégante et dynamique de Vittorio ne trompera personne sur ce point : c’est un bellâtre jusqu’à la moelle ! Un unique mobile sous-jacent guide la majorité de ses pensées : l’argent, le luxe, et le plaisir d’accroître les fonds de ses cassettes à une vitesse exponentielle. Malin, élitiste et conquérant, il demeure conditionné par le discours dominant de son époque selon lequel, “les plus puissants disposent systématiquement des plus faibles”. Cela ne signifie aucunement qu’il respecte quiconque lui paraît plus puissant ou plus instruit. Bien au contraire, il est souvent jaloux du succès d’autrui, s’il ne peut tirer un gain de ce succès.
Terriblement vaniteux, il se plaît à se décrire lui-même comme le détenteur d’une intelligence froide, calculatrice et désarmante ! À l’aube de sa jeunesse, Vittorio aurait pénétré tous les secrets qu’on cherchait à lui dissimuler, et saisi, sans nécessairement tous les comprendre, les ressorts hypocrites et les ficelles ténues des mondanités hypocrites.
Toutefois, en dépit de ses apparats de magicien beau et cérébral, l’Italique est continuellement animé d’une passion brûlante et dévorante : celle de la chair, de la séduction, de la passion en tous sens… A contrario, Vittorio exècre l'amour car cette émotion permet à une femme d'exercer un pouvoir sur l’homme. S’il condamne ses sentiments car il est incapable de les comprendre, il n'hésite pas à se faire pion des fantasmes féminins. En pur rationaliste, il pousse le vice jusqu’à analyser les moindres mouvements de sa partenaire lors de sa première fois.
N’allons pas croire que rien n'est fait sans plaisir ni sans désespoir par le métisse. L’hédonisme et le stupre l’envahit chaque jour : le plaisir de la supériorité, de convaincre, celui d’exercer une domination directe ou indirecte - peu importe !, mais surtout celui de jouir, de sa chair et de son machiavélisme. Le plaisir de s’écouter parler, également. La Raison est en elle au service de la Passion. La question que l’on peut se poser est la suivante : est-il le produit d’un environnement toxique ou doit-on y discerner ici l’influence de sa filiation sanguine avec la race des Néréides ?


Compétences :

Maîtrise de l'Élément Terre (licence mention “remarquable” acquise à l’Académie des sciences indigènes d’Alanalta, dans la Vice-Royauté de l’Elysium méridionale) :

Détention d’un capital d’expérience (niveau intermédiaire +) en terraformation, spécialité “revitalisation des sols”.

Maîtrise des arts incantatoires en Magie dite Améliorative (Diplôme obtenu avec mention “excellent” à l’Université d’Humagnola) :

Détention d’un capital d’expérience (niveau Adepte +) en amélioration des compétences individuelles de l’allié ou des alliés, cela inclut (i) l’accroissement de la quantité ou la vitesse de récupération de magie de la cible, (ii) l’accroissement de ses compétences physiques et (iii) l’administration de soins élémentaires et semi-complexes.

Diplôme d’expert en comptabilité (Maîtrise obtenue avec mention “excellent” à l’Université d’Humagnola) :
Compréhension intuitive des chiffres et des équations ;
Esprit cartésien ;
Sens affûté de l’organisation.


Histoire :

Naissance en haute-mer, vers les Argéades, d’un père aristocrate qui choisit une Néréide pour maîtresse sur son navire, après avoir échoué sur un domaine insulaire tenu par une royauté matriarcale et matrilinéaire.

Enceinte, sa mère fut contrainte par ses pairs à rejeter l’hybride au risque d’être bannie et traitée en paria jusqu’à son dernier souffle. Nullement inspirée, elle lui offrit le nom du navire au sein duquel elle conçut l’enfant avant de confier ce dernier à un Capitaine du nom d’Isham al-Malek. Père de substitution qui s’avéra très tendre et compréhensif, il se battit pour que les talents naturels de son “protégé” puissent être sublimés par une éducation conforme à son rang. Isham périt malheureusement de la main d’un mutin lors d’une rébellion sur son navire. Vittorio n’avait que huit ans et il ne put lui révéler qu’un seul fragment de son identité réelle : son noble patronyme, Vezzano.

Traité en demi-serf par l’ensemble de l’équipage, qui le craignait autant qu’il le détestait, on lui assignait la tâche de réaliser les calculs comptables. Le nouveau capitaine, Ali Kamplo, le considérait comme une banale machine à calculer. Vittorio profite d’une escale pour se réfugier dans un hospice pour indigents. La précocité de son intelligence et sa capacité à lire lui permirent d’être pris en main par une modeste corporation de magiciens itinérants qui lui transmirent quelques rudiments de magie améliorative qui lui seront très utiles pour la suite de sa jeunesse. La corporation disparaît finalement deux ans plus tard, après une série de répressions par la Confédération citoyenne d’Alaxa. Livré à lui-même, le jeune homme fut ensuite balloté d’une famille à une autre jusqu’à ses treize ans. Devenu majeur conformément aux lois d’Alaxa, il quitte le dernier foyer où il créchait et mène des recherches pendant plus de six mois parmi les services de référencement patronymiques en travaillant en tant qu’apprenti-comptable dans un économat situé à proximité. Il jette son dévolu sur plusieurs cités portuaires où il mène d’intenses recherches ; l’identité de son père fut révélée à la lumière du jour.

Son père se nommait Augusto Politien Vezzano. Obèse, rongé par la goutte, les calculs rénaux et soumis à l’autorité de son épouse, il tente de ménager la chèvre et le chou et monnaye la damnatio memoriae de son fils âgé de quatorze ans contre l’acquisition d’une rente mensuelle jusqu’à ses vingt-et-un ans. Dégoûté par la pusillanimité de son paternel véritable, Vittorio conçoit en revanche une haine farouche à l’endroit de sa belle-mère, qu’il soupçonne à juste titre d’exercer une sorte d’empire sur lui, et sur ses demi-frères qui n’éprouvent que mépris pour sa personne.
Il se choisira pour nom de famille “Vulcano”, tiré d’un Dieu lointain dont le jeune Vittorio louait l’habileté en matière d’artisanat. Les rentes acquises étant très élevées, Vittorio, au mépris des conseils de ses collègues magistrats et comptables, préfère investir ces sommes d’argent dans sa formation intellectuelle. Il suit régulièrement des cours matinaux et du soir et se révèle être un élève assidu, travailleur, curieux, mais déjà, les traits de sa personnalité s’affermissent : on le juge buté. Il doit néanmoins une bonne part de ses réussites scolaires à ses relations sexuelles régulières avec la femme du directeur de l’établissement, qui lui procure ouvrages et contacts prestigieux parmi l’intelligentsia alaxane. Sur recommandation, il intègre l’Université d’Humagnola dans le cadre d’un double-cursus combinant étude de la magie améliorative et terrienne et étude en tant qu’expert-comptable en vue d’assurer ses responsabilités en tant qu’Administrateur colonial. À l’âge de vingt-et-un-an, il valide ses diplômes, mais doit s’embarquer pour le Nouveau Monde afin de compléter sa formation en matière de magie terrienne.

Il se rêvait conquérant d’une terre indigène qu’il étudierait de fond en comble ; il se réveillait Intendant d’un corps expéditionnaire dont la principale activité consistait à extorquer des pierres précieuses aux populations locales, car l’Académie des Sciences Indigènes d’Alanalta est aux prises avec une série de scandales impliquant son propriétaire qui la ferme en conséquence. Agacé par la stupidité, les petits larcins de ses congénères, le manque d’esprit d’entreprise et la médiocrité des hommes du commun avec lesquels il doit cohabiter, Vittorio présente sa lettre de démission et vit parmi les populations locales pendant deux ans. Surnommé “le Crotale” par l’ensemble des habitants du village qui l’héberge en raison de son astuce, il ne doit sa survie et leur tolérance qu’à l’action d’un cacique du nom de Akanetenoch, versé dans les arts chamaniques, qui voit dans ce jeune blanc un intermédiaire efficace entre sa personne et sa famille et les autorités coloniales. Les bons comptes faisant de bons amis, les deux hommes tirent profit de la convergence de leurs intérêts et mènent ensemble un commerce très rentable.

Trois ans plus tard, à l’ouverture de l’Académie des Sciences Indigènes d’Alanalta, Vittorio passe ses examens en candidat libre, réalise son mémoire, puis s’arroge un diplôme. Si ses connaissances en la matière le prédisposaient à devenir propriétaire terrien dans le Nouveau Monde, le système encomendiale érigé par les aristocraties indigènes et italiques complique le recrutement d’une main d'œuvre taillable et corvéable à souhait. En outre, il apprend de la part d’un matelot qui faisait régulièrement la navette entre Alaxa et le Nouveau Monde que des luttes politiques déchirent le pays. Le chaos étant une échelle, le jeune Vittorio se résout à revenir dans le pays de ses ancêtres. L’accueil qu’on lui réserve est glacial ! Les parvenus du Nouveau Monde ont mauvaise presse et Vittorio et son joli faciès agacent son milieu d’origine, autant que les rumeurs infamantes à son sujet : on le soupçonne de véhiculer des maladies infectieuses du fait de son exposition aux populaces nahuatl, d’avoir découvert le versant sombre de sa magie améliorative, de se livrer à des rituels abominables. Rumeurs infondées, le bellâtre, tout bien considéré, prend parti pour une fuite en avant, et quitte le pays.

Quatre mois plus tard, on le découvrira expert-comptable dans le ministère du trésor public de la Citta dei Fiori, puis Inspecteur des Finances. À cette occasion, il nouera des rapports très rapprochés avec la femme d’un ministre. Accusé d’avoir établi des montages fiscaux extrêmement complexes au profit de ce dernier, il subit contrôles bancaires sur contrôles bancaires et son “protecteur”, accablé, décide de se suicider. L’affaire prend des proportions plus qu’héliogabaliques et Vittorio reçoit du Tribunal de la Città dei Fiori une peine égale à quinze années de détention. Sa peine sera néanmoins commuée en une exclusion absolue de la Ville pendant dix ans, après que l’un des juges chargés d’examiner son dossier ait été corrompu.


Objectif(s) : Profit, femmes et pérennité !

Autre ->

Magicien talentueux, Vittorio maîtrise la capacité de voyager d'un univers à un autre. Il sera néanmoins principalement présent sur Terra !

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