Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Izar Myrrhe

Pages: [1] 2
1
Vous nous quittez déjà ? / Départ du forum
« le: mercredi 06 septembre 2023, 11:06:42 »
Bonjour,

J'espère que vous allez bien. Je me fends d'un message de départ juste pour vous dire que je signe mon départ du forum.

Les motifs sont pluriels : le manque de temps, d'énergie, un emploi du temps contraignant, des projets de vie énergivores, tout cela me pousse à faire des choix et donc à faire des renonciations. Dans cette situation, force est de constater que je ne ressens plus la moindre motivation à écrire ici avec vous depuis belle lurette, je suis tellement navré.

Bonne continuation à vous.  :)

2
Il se faisait tard, à l’aube d’un crépuscule qui jetait sur cette ville une noirceur ineffable, à une heure où la majorité des mortels roupillait d’un air paisible ou abîmait leur pathétique enveloppe corporelle dans un cocktail de produits alcooliques pulvérisant leurs entrailles éphémères. Loin de moi l’idée de condamner ceux et celles qui cèdent aux appels éthyliques mais le bon sens m’indiquait plutôt de préserver ma santé le cas échéant – cette extrapolation achevée, j’escaladais le portail dudit parc qui ouvrait vers un éventail de végétaux denses et variés qui donnaient à cette ville un cache-misère de jade, un exutoire peut-être à la pollution exubérante.

Je m’installais tranquillement sur un banc, l’œil vissé sur un étang où croassaient des grenouilles trop heureuses de réciter un cantique dont j’ignorais la teneur. Rien de glamour dans l’immédiat, je crains fort, mais on m’avait rapporté que cet endroit était le théâtre de transhumances à cette heure-ci, un vivier d’opportunités faciles pour me nourrir se présentait donc à mes yeux animés d’une lueur prédatrice. Ce n’était par ailleurs un secret pour personne dans le milieu de la pègre locale que j’étais pour ma part une saleté de vampire animé par une soif de sang qui ne se tarit jamais complètement ; immortel de mon état, j’étais également libre de voguer à toutes sortes de distractions futiles et repousser la cruelle loi de la nécessité quand bon me semblait. À quoi bon s’imposer discipline et rigueur existentiel lorsque vous naissez, au demeurant, béni par une jouvence éternelle et une capacité à jouir sans entraves des plaisirs simples de l’existence, on se le demande. Toutefois, je dus le reconnaître, cet état de fait m’empêchait de conserver mes affections sur la longueur… Odieuse tête à claques, à honnir de coups de poings je dirais même !, ma conduite avec mon entourage créait fréquemment une distance, interdisant à la fois toute chaleur palpable et toute possibilité d’échange véritable. Peut-être aurais-je dû faire preuve de plus de diplomatie avec mes congénères et rejoindre une confrérie vampirique, cela m’éviterait de la jouer cavalier seul dans cette ville pour me nourrir.

Soudain, un bruit retentit, une feuille qui se froisse sous le poids d’un pied par trop indélicat. Mes oreilles se dressent, je fulmine, voici une proie, j’affûte mes crocs, elle s’approche de ma position, je me lève de mon banc, je me rapproche, puis je bondis sur elle, avant de repérer quelque chose qui… clochait dans cet individu. D’abord, c’était une femme à deviner la taille de ses seins, mais une énergie peu commune animait son être, une énergie qui la classait aussitôt parmi les non-humains et peut-être parmi les non-mortels… Mais surtout, bon sang, elle était nue comme Eve ! Je m’arrêtais aussitôt avant de me fendre la gueule, quoi.

« Je savais que des originaux se réunissaient ici le soir venu, mais je n’aurais pas cru tomber sur quelqu’un comme toi. À qui ai-je l’honneur ? » demandai-je, sourire madré, plutôt matois tout bien considéré, la voix franchement cavalière alors que je regardais de la tête au pied mon interlocutrice qui était assez sexy dans son genre avec ses cornes qui excitaient déjà mon membre viril pour d’obscures raisons.

3
Dictature d'Ashnard / La diplomatie du lit. [PV : Griselda Nadjela]
« le: dimanche 17 juillet 2022, 15:26:15 »
La diplomatie du lit.




À la faveur d’un allez-sans-retour au sein de la merveilleuse et très hospitalière Dictature d’Ashnard où tout un chacun était, nul n’en doutait sérieusement, un esclave de S. M. l’Empereur qui coiffait accessoirement le rôle de Conjurateur, invoquant créatures maudites et décharnés avides de se nourrir de cœurs battants. Mes nouvelles capacités en tant que Marchemonde me permettaient de voguer librement d’une réalité alternative à une autre, avec pour seul aiguillon : mon intérêt essentiellement égoïste. Je n’allais pas déguiser ma venue au sein de cette contrée chaotique sous des oripeaux de bienfaisance ; parlons crûment, je me rendais ici pour me remplir les poches, très médiocrement.

Fut un temps, j’avais travaillé au compte de grands magiciens versés dans quelques arts obscurs qui attachent peu d’intérêt à la moralité ; ce fut notamment le cas d’Arthas qui m’embaucha en tant qu’Ordonnateur général de la Non-Vie – un genre de grand intendant muni de pouvoirs exceptionnels afin de maintenir l’obéissance des macchabées devenus outils de guerre – au cours de sa campagne contre les Elfes de Quel’Thalas. Cette expérience déterminante – et opportune – fut l’occasion pour moi de consolider des connaissances acquises et d’en faire main-basse sur de nouvelles à multiples reprises, si bien qu’à défaut d’atteindre l’excellence tant convoitée, je me rapprochais pas à pas, à grandes enjambées dirais-je !, de mes ambitions personnelles.

Les guerres – et généralement, celles qui occasionnent de fortes pertes en vies – retiennent immédiatement mon intérêt. Aussi, la nouvelle selon laquelle un ancien Duché d’Ashnard, devenu la propriété d’une princesse froide comme un tombeau et commandant à des essaims de créatures folkloriques, fit plus ou moins sécession de ladite Autocratie tombait à point nommé dans mon sinistre agenda. Me voici chômeur à longue durée et éloigné de ma réalité ordinaire, je me devais donc d’assigner un nouveau but à mon existence de vampire mégalomane qui, tel un sangsue, se nourrissait du chaos.

J’arpentais alors les contrées d’Elfenard et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ressemblaient davantage à des champs de cahutes délabrés… Les rares habitants de la région me paraissaient terrorisés et peu enclins à considérer leur avenir sous un œil favorable ; certains même ne juraient que par un nom…

Un nom qui en bien des bouches avait le goût d’une injure…

Griselda !

On me fit une succincte description de la dame en question ; celle d’une ancienne putain à la solde d’un Seigneur sans foi ni loi ayant fait valoir son droit de cuissage, devenue paria de son propre village, et qui, après avoir été chassée en raison de son catinisme décomplexé, jugea bon de méditer une vengeance exemplaire en infligeant des souffrances inouïes à tous ces culs-terreux dont les têtes vides fournissaient d’amples terreaux aux racontars et aux ragots. Ironiquement, son coup d’éclat accréditait la véracité des rumeurs malveillantes qui salissent son nom – et la majorité des hères que j’eusse rencontrés ne la décrivaient qu’au moyen d’injures – dans le même registre avilissant décrit ci-dessus – et de malédictions, tout en déplorant la mollesse des forces d’intervention ashnardiennes de la région. Vaines étaient, pour ainsi dire, leurs exhortations à combattre cette terrible nuisance que faisait peser « la Grande Catin » et « son serpent de mauvais goût ».

 Je ne jugerai pas cette femme sur sa façon de disposer de son corps, ni sur ses mœurs. Je m’en contre-foutais. Je m’intéressais seulement aux bienfaits d’une possible collaboration entre elle et moi. Sa situation m’intéressait énormément. Je caressais l’espoir de me rendre chez elle, dans son repère, dans sa tanière de louve tyrannique ; les villageois eurent beau jeu de me dissuader, d’évoquer la dangerosité du personnage, de tenter de me convaincre d’attendre les troupes, je n’en fis rien et poursuivis mon bonhomme de chemin après avoir pris congé de mes hôtes, un couple d’aubergistes armés jusqu’aux dents.

Mes pas me conduisirent donc à Alfenard, le lieu du crime. Minuscule territoire comparativement à la taille du Désert du Crépuscule, il demeure un maillon essentiel dans le commerce avec les peuples du sable brûlant, qui occupe une position névralgique dans l’accès aux landes. Par le biais d’une requête apparemment fondée, je parvenais à atteindre sans encombre le palais de cette reine des péripatéticiennes décriée par les soldats ashnardiens, les voyageurs de passage et les paysans des campagnes aux alentours, en réclamant audience.

Et je n’y fis aucun mystère de mes intentions : je voulais constituer un vivier de mages noirs ici dans cette principauté et pour cela, j’avais besoin et d’un titre de propriété immobilière (pour construire ma future académie) et de fonds pour recruter de jeunes talents. Au détour d’une conférence, S. M. Griselda Nadjela fut instruite de mon appréciable curriculum vitae, mon précieux pedigree, et, pour ainsi dire, convaincue de mes aptitudes, elle m’avait garanti le pactole requis en vue d’ériger une somptueuse académie au cœur de sa capitale. La bougresse se révélait bonne cliente et un délice pour les yeux ; je lui concédais une croupe généreuse, une bouche pulpeuse propice aux fantasmes les plus dingues et des seins à faire pâlir d’envie le plus frêle des eunuques – et il ne fallut que quelques jours pour que je parvienne à glisser mon corps d’Apollon dans la chambre réginale, mettant à l’épreuve la véhémence de la Reine au cours de l’acte. Je lui reconnaissais un rien de hargne pour les choses de l’amour, si bien que mon dos fut couvert de nouveaux stigmates, témoignages de nos heures passées à goûter aux plaisirs de la chair.

Ce soir, j’en émergeais tout juste, par ailleurs. Relevant la tête en dehors des draps, je régalais la Reine d’un de mes sourires espiègles. « Eh bien, ma foi. Je dois, Votre Majesté, finalement admettre que vos sujets ont raison », annonçai-je tout de go, d’une voix ceci dit évasive, en gratifiant ma partenaire d’une ample caresse sur ses fesses superbement moulées. Sans doute l’ardeur du climat, qui exaspérait ses désirs sensuels, émoussant chez cette monarque du stupre au tempérament glacial la délicatesse, la pudeur, la propreté qui préservent la femme ordinaire des habitudes et des contacts aussi torrides et licencieux. « Oui, oui, ils semblent se rapprocher de la vérité lorsqu’ils affirment que vous condamnerez à vous seule tous les bordels de votre Duché à la ruine », conclus-je en me mordant les lèvres de provocation, ponctuant ultimement mes propos d’une ample fessée sur la croupe réginale. Je me relevais alors de mon séant pour me rediriger vers une table où étaient disposés deux verres et une large coupe de vin. « Enfin, passons. Quelles sont les affaires du jour ? En quoi consistent vos projets géniaux afin d’assurer l’avenir de votre principauté ? » demandai-je en versant le précieux liquide vermeille dans les deux verres.

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Centre-ville de Seikusu / La lumière au bout du tunnel. [PV : ?]
« le: jeudi 02 juin 2022, 20:04:19 »
La lumière au bout du tunnel.







Aujourd’hui, un gros rat était étendu mort dans le couloir qui mène à ma cellule. Ou peut-être hier, je ne sais plus. C’est qu’en prison, on perd la valeur du temps. Tous les jours se ressemblent. L’aube et le crépuscule se confondent en une morne journée que rythment les rondes du personnel pénitencier. Il y avait entre eux et moi un gouffre gigantesque ; ils n’avaient ni recul, ni sens critique, ni conscience des choses. Quelques émotions convenues, je le concédais. Ils faisaient ce qu’on leur demandait de faire. C’est tout. Ils ont peu d’ambitions, les matons, sinon d’être de bons chiens de garde, de bons animaux domestiqués, d’avoir, en quittant leur boulot sous-payé, une petite vie de jouisseurs, déculpabilisés par leurs actions régulant l’ordre légal et moral de la société, assommés de divertissements et liquéfiés de confort.

Un maton, c’est un rat qui est déjà mort dans son âme.
Ils préféreront toujours suivre la première décharge venue.

Quand j’étais gosse, les prêtres pédophiles de mon orphelinat [de merde] disaient que « les murs n’allaient pas à Izar ». Aujourd’hui, c’est pareil, mais avec  le monde. En prison ou dehors, c’est pareil. Franchement, ça ne me va pas. Je crois que toute ma vie, j’ai été enfermé. Mais dehors, j’avais le contact facile. La liberté de partir, d’aller, de revenir. Là, il y a des limites, c’est peu de le dire. Je croyais que les contraintes aidaient. Mais là, c’en devient trop. Ils essaient de briser mes défenses mentales. Stylo en caoutchouc. Surveillance quasi permanente. Fouilles à corps. Peu de contacts. Pas de sport.
 
Si je survis à la peine capitale, c’est trente ans de prison qui m’attendent. Prolongeables indéfiniment. Ce sera dur. La détention, c’est pernicieux. Isolement social, sans un groupe, on n’est plus rien. Plus d’influence sur personne. Je suis entouré de connards de gardiens qui ne m’adressent que de faux sourires. Je les trouvais sympathiques les premiers jours. Ils sont devenus agaçants, puis insupportables. Confiné à un si petit territoire, avec toujours les mêmes personnes, l’agressivité augmente, c’est une règle de ma biologie, de ma race.

Je parle parfois aux gardiens, mais je me rends compte qu’ils ne m’écoutent pas. Ils sont payés pour faire semblant. Pour garder leurs distances. On dirait des figurants. Je m’étais dit qu’il y avait l’humour pour supporter ça. Il paraît que sur l’échafaud les bourreaux et les condamnés ne font qu’échanger des plaisanteries. Je croyais pouvoir en faire autant, comme dans les films, le héros cynique qui massacre en rigolant. Mais ça ne marche pas comme ça ! Pas du tout, bordel de merde. Toute ma vie est contrôlée ici. J’ai l’impression d’être un malade hautement dépendant, il faut tout demander, on ne me laisse rien faire tout seul. Mes promenades sont strictement surveillées. Mes courriers sont lus et censurés. Je n’ai aucune intimité – ou presque.

Certes, une psychologue vient me voir de temps en temps, mais que je ne peux malheureusement pas baiser. Baiser, c’est important et je n’ai pas de femmes à portée de main. Ici, je n’ai que ma main. Mais je ne veux pas me soulager de la sorte. Je suis trop fier pour cela.

Toutefois, en tissant des liens avec cette psy, j’étais parvenu à modestement améliorer ma situation. Pas de console de jeu, pas de prostituées pour l’instant, mais des livres dont certains contiennent des messages subliminaux cachés entre deux pages. Heureusement que je suis bon lecteur assidu, sinon, cela n’aurait pas fonctionné.

Au bout d’une semaine, les messages se font plus réguliers. Je reçois un petit courrier annonçant ma sortie prochaine ; on m’indique que je dois demander une permission pour pisser à 20h30 à un rouquin. Celui de la dernière avec Hase Aoi ? Je le reconnais tout de suite. Il ouvre ma cellule, puis me guide non pas aux chiottes, mais aux douches, avant de me laisser en plan. 

« Y’a quelqu’un ici ? Ou je suis seul au monde ? C’est quoi le projet, au juste ? » demandai-je d’une voix on ne peut plus perplexe, quoique striée par une impatience audible.

5
Voici une Imp qui a de la chance ! (Ou pas… ?)




« Je soussigné(e) Izar Myrrhe, déclare sur l’honneur l’exactitude des informations indiquées par mes soins et prends acte que toute fausse déclaration pourra faire l’objet d’une sanction judiciaire conformément à la réglementation en vigueur. Je reconnais que… »

Bordel. Qu’est-ce que je me faisais chier ici, à m’improviser, par l’invocation d’un droit de préemption, usufruitier d’un manoir désaffecté depuis, quoi, dix ans ? Au bas mot ? Mais telle était la souveraine volonté des chefs de mon clan qui projetait de renforcer notre influence dans cette région par le biais d’une subtile et astucieuse politique d’infiltration des cercles de ses élites décadentes – et je n’avais en aucune manière le droit de donner mon avis sur la question. Il n’y avait, hélas, chez les vampires aucune volonté de résoudre la contradiction entre tâches d’exécutions et tâches de directions, si bien qu’on aboutissait à des situations totalement ubuesques, insolites, comme celle qui vient de se produire. Vampire de sang-pur, car mon salopard de père en était déjà un, mon destin était déjà tracé depuis le moment de ma conception : je me prédestinais d’office à devenir un chef, un vrai de vrai, l’Alpha d’une meute de vampires.

Au surplus, les dents-longues disposent d’une supériorité essentielle à l’égard des dents-courtes. En l’état, j’étais réduit au rôle d’exécutant en raison de ma jeunesse, si bien que j’avais beau jouir d’un pedigree parmi les plus qualitatifs, mes supérieurs me traitaient comme une sorte de… « sbire haut-placé », assujetti - de jure –  à l’autorité des « dents-courtes » qui se prévalaient d’une ancienneté se chiffrant en plusieurs décennies, mais disposant d’une puissance bien largement supérieure - de facto. Les sociétés vampiriques fétichisant le charisme ou la force, je me retrouvais dans une position délicate où je me devais d’obéir à des grabataires incompétents qui étaient supposés me transmettre du savoir. Dans les faits, je campais plutôt le rôle de professeur informel du fait de mes affinités magiques.
Ce qui nous amène à la problématique suivante : qu’est-ce que je fichais ici ?

À laquelle je répondrai : CONTRADICTION !

Contradiction : Usufruitier travaillant au compte d’une dents-courtes, je recevais la tâche de remettre en ordre cet endroit, notamment par la constitution d’un cercle de nouveaux serviteurs dûment sélectionnés auxquels je devais distribuer mon sang, à condition que mes choix soient approuvés en amont. Les dents-longues disposent en principe du droit de vampiriser qui ils le désirent. On en déduit que cette entorse au règlement constitue une contradiction.

Contradiction : Un dents-longues disposant du droit de vampiriser celui ou celle qui lui plait, l’élu devient automatiquement son serf ou son vassal. Dans le cas présent, les nouveaux serviteurs en question ne m’appartiennent pas. Je ne suis qu’un géniteur. Ces derniers passent au régime de la fraternité, la froide fraternité.

Contradiction : Je suis une dents-longues. De quel droit une dents-courtes se permet-elle – de facto – de s’approprier, par le biais d’une fonction administrative – un véritable cache-misère ripolinant ce camouflet, cette tartufferie !, mon don, mon sang !

Contradiction : Pourquoi suis-je affecté à un front aussi ennuyeux et aussi éloigné, alors que mes nombreuses compétences en matière nécromantique m’orientent plutôt vers les grandes cités historiques ?

Et j’en passe et des meilleures.

Confortablement installé sur mon bureau, fumant doucement la pipe à narguilé que j’avais trouvé dans le grenier parmi les rares effets personnels qui avaient été laissés ici, je remplissais donc, en effet, une quantité mirobolante de documents administratifs. Une tâche qui convenait absolument à mes aptitudes et qu’un serviteur de bas étage n’aurait pu s’acquitter, de toute évidence !

Mais soudain, j’entendais, au niveau du rez-de-chaussée, un bruit suspect, particulier. Des petits pas malingres et futés s’efforçaient de se mouvoir dans une pénombre qu’éclairaient difficilement des kyrielles de lampes à huiles que j’avais disposées ci et là, de façon à indiquer que ce manoir était, à présent, occupé.

Je soupirais derechef. Ma patience, mise à rude épreuve, me rendait d’humeur massacrante. Aussi, afin de tromper l’ennui qui m’assaillait de toutes parts et qui contribuait à l’aigrissement de mon joli minois, et de façon à lier l’utile à l’agréable, j’en vins à élaborer une petite facétie : tandis que je sentais les pas s’approcher, monter les escaliers, alors que j’entendais les bruits de la respiration de l’intrus qui tentait de se livrer à quelques menues rapines, les petits pétons s’agitaient et se dirigeaient dangereusement de ma position… Je joignais subitement mes mains, mes doigts graciles entre eux, avant d’applaudir nonchalamment pendant quelques secondes. Je sifflais ensuite, le son produit résonna parmi les galeries de ce manoir maudit, annonciateur d’un vent de fraicheur généré par ma magie de glace qui se dispersait à tous les coins. Les candelâbres s’éteignaient, les bougies également.

« Honnêtement, si j’étais toi, je tournerais les talons et je partirai en espérant que le propriétaire des lieux m’ait oublié pour toujours. »

La lumière cédait définitivement à la pénombre. Je me levais de mon fauteuil en cuir, sourire taquin accroché aux lèvres, escomptant que cette personne se refuse à obéir à cette injonction. Au fond, pour se régaler de ce type de plaisanteries, je restais encore et toujours le Gavroche que je fus !

6
Arc I. Sur la piste de la Bête




Perdu au milieu d’un bosquet pittoresque, en face de moi se dressait une grande bête, hargneuse, verdâtre et solitaire, qui se nourrissait de notre gibier délicieux. Au-dessus des flammes brûlaient tendrement la chair de cette savoureuse venaison printanière ainsi que les fruits que nous avions récoltés au fil de notre cueillette. Nous étions assoiffés, affamés et nous désirions plus que tout être répus en prévision des nécessités de nos futures escapades dans cette toundra austère et, par nature, indomptable. En un mot, nous décidâmes de prendre des forces.

Je n’avais, en dehors des ululements nocturnes qui me parvenaient des hiboux, comme seul environnement sonore le bruit que produisait la fort délicate (sic) mastication de ma « partenaire », une grande orc robuste, un tantinet altière, mais dotée d’une impressionnante force physique qui achevait de la rendre attrayante à mes yeux. Quelques heures auparavant, je fis sa rencontre alors qu’elle hachait quelques rondins de bois afin de se préparer pour les exigences de l’hiver. Témoin de sa vigueur, mon premier réflexe fut de reculer de quelques pas, non pas par peur viscérale (quoique !), mais en raison de la menace que faisait courir sur ma vie une rencontre avec une femelle isolée en pleine nature, laquelle appartient à la race des Orcs. Si mes connaissances en la matière n’excédaient pas celui que daignait délivrer le manuel scolaire à destination des enfants au sujet des diverses races qui peuplaient ce monde, je savais que les femelles orcs étaient souvent la propriété d’un mâle dominant qui, quant à lui, prétendait diriger une horde. Si une horde avait élu domicile dans ce bosquet, si celle-ci s’ingéniait à infester les lieux afin de commettre de menues rapines et autres actes de destructions et de pillages, l’attitude la plus pragmatique aurait consisté à réaliser un recul stratégique temporaire afin d’apprécier la situation.

Il s’avérait que cette « femelle » n’était la propriété d’aucun mâle, à ce jour, et qu’elle vivait seule dans une complète liberté tant chérie : cela m’étonnait autant que j’en fus soulagé. Aussi surprenant que cela puisse paraître, elle communiquait dans une langue intelligible et compréhensible à mes oreilles pointues, me faisant part de ses interrogations au sujet de la raison de ma venue ici, auxquelles je répondis – à brûle-pourpoint – de la façon la plus franche qui soit. Manifestement plus agile que ses congénères en matière cérébrale, elle se révéla finalement réceptive à mes propos – et à la proposition que je lui fis, aux promesses de richesses qui nous attendaient. Ma nouvelle partenaire et moi, nous scellâmes ainsi une alliance opportune en échange d’un partage équivalent des gains espérés dans cette quête. Après quoi, nous fîmes les présentations ! Elle se nommait Mogak gra-Urog, je répondais au doux nom d’Izar Myrrhe.

Notons que cela me permit de faire d’une pierre trois coups : (i) cela me permettait de faire d’une ennemie potentielle dans ces bois une alliée relativement fiable, (ii) j’obtenais le concours d’une guide éprouvée et familière des lieux et (iii) sa force physique considérable fit d’elle une chasseresse remarquable et une garde de corps de première catégorie. En plus, elle se payait le luxe d’être on ne peut plus désirable pour une femme de sa race. Quelle chance ! La créature que nous devions abattre n’avait plus qu’à bien se tenir face à un tel duo de choc, n'est-ce pas ?
Soudain, je l’entendais, ma partenaire donc, s’acharner sur l’os d’une venaison. Elle grognait, s’ingéniait à dévorer la moelle de cet os. Je soufflais du nez ; je n’étais pas du tout un sainte nitouche et encore moins un adepte des bonnes manières à table ; à dire vrai, je préférais qu’elle garde un minimum de sauvagerie typique de ses semblables. C’était là la seule grande qualité des Orcs : leur opiniâtreté face aux obstacles rencontrés sur leur route. Ainsi que leur grande franchise.

« Ne t’étouffe pas surtout, Mogak. Reste en vie, lui dis-je d’une voix taquine. Il n’était peut-être pas sûr qu’elle saisisse les ressources de l’ironie, ceci dit. Au fait, si ce n’est pas trop  indiscret de ma part et quand t’auras fini de maltraiter ce morceau de viandes, tu me raconteras pourquoi tu as quitté ton clan ? » lui demandai-je, pris de curiosité devant cette créature singulière, alors que je lui tendais une nouvelle brochette préalablement salée et agrémentée d’une couche d’huile d’olive que des paysans m’avaient offerte.

7
Le parc et son sous-bois / La notion de l'autorité. [PV : Lucy Trend]
« le: jeudi 19 mai 2022, 11:15:53 »
La notion de l'autorité.





Minuit pile. Quartier de la Toussaint. Sous un réverbère.

J’attendais une certaine personne que j’avais aperçu lors d’une orgie clandestine que j’avais plus ou moins encadré du temps où je vivais des femmes, c’est-à-dire l’année dernière. Je campais alors le rôle de proxénète au compte d’un couard local que je fis très tôt abattre par l’un de mes nouveaux employeurs, Crap. J’ignorais quel était exactement le rôle de cette personne lors de ladite orgie, mais je savais qu’elle ne raffolait pas seulement des plaisirs simples de l’existence. En fait, elle - car oui, en effet, c’est une femme dotée, donc, d’une paire de seins et d’une entrejambe réconfortante ! - appréciait tout particulièrement les attentions accordées à ses pieds.

Oui, oui, ses pieds. Ni plus, ni mieux.
Et alors, on est en droit de se poser la question suivante : pourquoi je m’intéresse à cette folle qui fétichise ses pieds ?

Je la connaissais depuis un bon moment et je dois confesser que j’avais souvent besoin de retrouver la tendre compagnie de mes consoeurs… vampiriques. Elle s’appelait Lucy Trend et était en théorie mon aînée dans les hiérarchies formelles (ou informelles ?) qui segmentent notre race, bien que dans nos rapports nous n’avons jamais tenu cela en considération. J’étais même plutôt franchement dirigiste avec elle : il faut d’ailleurs rappeler que mon caractère étant difficile et que, par conséquent, mes fréquentations étaient à la juste mesure de ce dernier, si bien que je m’entourais très souvent de personnalités singulières. Dans le cas de Lucy Trend que je malmenais parfois par l’extrême brutalité de mes manières et qui s’en accomodaient avec dévouement et abnégation jusqu’à un certain point (bien que la bougresse prenait un plaisir coupable ! Ne nous mentons point !), nous avions coutume de nous séparer, puis de nous réconcilier après qu’un énième coit nous ait convaincu de nous donner mutuellement une chance supplémentaire. Malheureusement, maudits nous étions, si bien que cela ne durait qu’un temps durant.

Soudain, j’entendis un bruit. Elle devait sans doute être proche, car j’entendais des bruits de pas réguliers, des bruits de pieds nus dont les ongles tranchants effleuraient le parterre de fleurs soigneusement entretenu par les collectivités locales.

8
Le coin du chalant / Un brin d'immoralité.
« le: dimanche 15 mai 2022, 18:50:09 »
Un brin d'immoralité ?


Désireux de reprendre au moins une trame pour l’été, je vous propose une sélection de scénarios susceptibles de retenir votre intérêt.



Résumé synthétique du personnage :

Izar Myrrhe est un magicien d’origine humaine et elfique, maudit dès sa naissance par le don vampirique, ce qui lui confère un sang pur, ce qui fait de lui une dent longue. Très orgueilleux, étranger aux conventions sociétales qu’il traite comme des notions contingentes et nécessairement circonstancielles, s’il n’est pas dépourvu d’empathie cognitive, son principal trait de caractère réside dans son égoïsme assumé. Attention,  il ne se réclame en aucune manière de l'égoïsme brut, littéraire, celui du « solitaire », froid et calculateur, qui conduit à la fameuse guerre de tous contre tous.  En effet, son égoïsme n'a strictement rien à voir avec la solitude ou la haine de l'autre. Il suit un égoïsme associatif, libertin, coopératif, parfaitement stirnerien. Il perçoit le monde et les autres plutôt comme des instruments utiles pour servir ses intérêts. Des instruments dont il sera le plus souvent préférable de prendre soin : d'où le principe d'une association libre et pacifique, donc viable, entre égoïstes.

Il exclut généralement tout principe spirituel, s’il ne le subordonne pas au fait personnel. Ne comptez pas sur lui pour agir de manière désintéressée en vertu de tel ou tel principe religieux, puisqu’il n’en perçoit pas l’utilité. La majorité du temps, il ne considère autrui et autres entités “cosmiques” que par le bien qu'il s'en procure. Par extension, son rapport à l’autre est conditionné par les maîtres-mots suivants qui sont (1) récompense et châtiment, (2) reconnaissance et rancune, (3) services à payer et offenses à venger.



Issu des bas fonds de Quel’Thalas, il grandit dans l’ombre de ses semblables, cachant sa magie du sang et de la nuit, et vécut de fait un relatif état d’ostracisme social qui lui a permis de construire un rapport très critique face aux sociétés qu’il rencontre. Il est insensible aux grands idéaux altruistes ou aux valeurs collectivistes, sauf si les circonstances exigent qu’il fasse preuve d’un égoïsme associatif.

Addendum :  À ce titre, il a tenté de nouer (sans succès) une liaison avec Sylvanas Coursevent : délit de faciès. Je vous renvoie à cette excellente trame (encore en cours !).

Les trames :

Dans les souterrains : Au sein des contrées du Chaos resplendissent les forces maléfiques de l’Empire d’Ashnard, mais celui-ci doit lutter contre une insurrection dirigée par un groupe de rebelles attaché à l’idée de libérer leur patrie. Ami ou ennemi ? Faites votre choix ! Nous pouvons nous adapter.

Vous devez de l’argent ? : Quel malheur pour vous. Hélas, la Triade du Cramoisi vous propose un dernier marché avant de s’en prendre à votre famille, si vous êtes incapable de régler votre dette. Vous devez vous rendre au Royaume des Terranides et participer aux trafics esclavagistes qui s’y déroulent ; vous avez néanmoins l’occasion de briser vos chaînes et rejoindre les autorités trans-mondes afin de supprimer ce trafic.

Initiation : Vous avez désiré plus que tout l’acquisition du Baiser du Sang afin de devenir vous-même un vampire. Izar Myrrhe se propose de devenir votre Ancêtre. Survivrez-vous à la cérémonie ? (Possibilité de jouer cela en OS, si vous souhaitez rp une mise à mort)

L’Angoisse de la Bête : Par-delà les contrées du Chaos vit une bête immonde qui terrorise ses habitants. Les milices locales se révèlent vite débordées par cet adversaire insaisissable. C’est une tâche à résoudre à deux ?

Vieille rancune : vous avez gravement contrarié Izar Myrrhe et ce dernier brûle de se venger. Il désire vous infliger les pires atrocités : viols, tortures, humiliations, tabassage, brisage d’esprit. (Possibilité de jouer cela en OS, si vous souhaitez rp une mise à mort ou plusieurs victimes)

À vos claviers !




Merci de me contacter uniquement en messagerie privée et de ne pas poster ici !

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Le temple Shinto / Je me tournerai vers toi. [PV : Nanika]
« le: lundi 28 mars 2022, 21:57:02 »
Je n’avais qu’un seul nom en tête.

Nanika !

Qui était cette petite catin à la voix d’ange qui avait osé me dérober mon joli portefeuille en cuir carmin qui débordait un tantinet de la poche de mon pantalon en toile noire, alors qu’elle m’interpella en quête d’une estimation exacte de l’heure ? Nous discutâmes pendant quelques minutes, je devinais chez-elle un intérêt prononcé pour ma personne, je la vis presque s’émerveiller à la vue de mes canines proéminentes et de ma peau blafarde. Fut un temps, je l’aurais pris pour l’une de mes semblables ! Mais alors qu’elle fit mine de trébucher sur moi…

Cette petite harpie, qui fit pianoter ses doigts de fée sur mon entrejambe, en avait profité pour s’emparer de mon précieux portemonnaie avant de fuir à toute allure ! L’expression de son visage à la vue de mon bien en couleur écarlate était indescriptible ; elle me rappelait les descriptions dont les témoins dressaient de ma personne lorsque je n’étais tout simplement pas assez répu. L’esprit préoccupé par ce larcin coupable, je laissais libre court à ma colère, à mon indignation, passant outre mes interrogations initiales sur la nature exacte de cette fille bâtie comme une femme, mais qui renvoyait plutôt l’image d’une enfant. Je la coursais à travers le quartier traditionnel de Seikusu, bravant les dames en kimono, heurtant les prêtres Shinto, bousculant femmes, enfants, ouvriers, envoyant même dans le décor quelques touristes qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Dans ma vindicte, tous les moyens étaient bons, je me fichais éperdument, comme d’une guigne, des passants : je désirais, plus que tout, retrouver ce qui m’avait été indignement volé. Je suis certes une crapule, mais cela ne signifie en aucune manière que j’étais dépourvu d’éthique, hein.

En suivant les pas de Nanika qui se déplaçait à vive allure, comme si elle connaissait le moindre recoin de cette section de la ville. Elle me dirigeait jusqu’au Temple. Instinctivement, je crus flairer un piège, un guet-apens, une embuscade, si bien que mes sens, affutés par des siècles de ruses et de ressources ancestrales transmis par le sang, n’eurent de cesse de soumettre mon environnement à d’intenses prospections. Il n’en fut rien. J’entendais son rire cristallin, presque enfantin, mais seulement cela et rien que cela. À quoi jouait-elle exactement ? J’accélérais le pas. Elle redoublait d’agilité pour me mener par le bout du nez. Je maudissais mon impuissance, j’ignorais qu’elle puisse se montrer si vive et si espiègle.

Nanika ! Nanika ! QU’est-ce que tu fais, au juste ?

Toutefois, l’usage de ma force brute me permit d’atteindre rapidement l’étage supérieur où elle jugea sage de se réfugier, à travers une pièce dotée d’un élégant mobilier nippon. J’émergeais de la salle d’en face après avoir littéralement abattu un mur entier par la seule force de mon poing dans un bruit sourd.

Les yeux injectés de sang, les joues écarlates, les doigts peignés de sang, ma peau suintait d’un crachon alizarin, indicateur de mes efforts extrêmes et d’une consommation importante de mes réserves sanguines dûment accumulées au cours de ces dernières semaines afin de garantir et ma souplesse et ma puissance physique.

- Enfin ! Te voilà, petite harpie. Tu m’as donné du fil à retordre, mais tu es finie. Sois gentille et rends-moi ce qui m’appartient. Mon beau portefeuille. Je serai magnanime, si tu me le rends tout-de-suite.

Je m’approchais d’elle d’un pas félin, inéluctable, tel un prédateur qui ciblait un gibier appétissant, la fixant d'un oeil intense et réprouvé.

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Le temple Shinto / Bacchanale sanguinaire. [PV : Li Hua]
« le: dimanche 27 mars 2022, 22:47:56 »
Les chemins qui mènent à la fortune ne sont jamais loyaux. Je l’ai prouvé il y a quelques instants… avec cette histoire de pari dans des combats clandestins.

Approché par la famille Hua, on me proposait des facilités de s’enrichir dans le “milieu” (retenons ici l’expression qui désigne le caractère illicite de mes activités professionnelles) en échange d’une série de défaites suivie d’une victoire éclatante face à un combattant dont on souhaitait l’humiliation. Rien d’étonnant, une affaire routinière. Je suis coutumier de ce genre de pratiques assez peu regardantes sur la notion d'éthique combattante car elles me permettent de cultiver l’image d’un guerrier imprévisible et sur qui on ne peut se fier. Un véritable cobra qui fait languir les parieurs, inquiète ses adversaires et qui peut, à tout moment, enchaîner par de subtiles attaques perfides ou par la brutalité pure et dure, sauvage et indomptable.

Mon adversaire de ce jour était un Orc extrêmement corpulent. Après avoir encaissé l’intégralité de ses cognées trépassantes, je redoublais de vigueur et de dextérité pour tirer profit de la fatigue momentanée de cette bête fulminante afin de l’estourbir. Je cible son groin. Je le frappe. Je ne m’arrête plus. Les parieurs s’affolent ; bon nombre d’entre eux pariaient sur ma défaite inéluctable face à cette brute épaisse, je leur donnais tort, si bien que la majorité des gains revenait à la famille Hua et à leur cheffe, mademoiselle Li qui renvoyait l’image d’une de ces matrones asiatiques à l’allure vertueuse, mais aux vicieuses intentions, vicieuses intentions tout aussi fatales que sordides. En un mot, je la percevais comme une sorte d’archétype que j’avais déjà rencontré au moins plusieurs fois depuis ma fuite de cet orphelinat pourri, quoique Li Hua était sensiblement plus désirable que ces dernières.

Nous nous assignâmes elle et moi un lieu, isolé, pour conclure notre petite affaire. Après lui adressé mon intention de mener cet échange dans un temple, elle choisit un sanctuaire Shinto, je lui fis ensuite savoir que j’étais “intéressé” par une petite visite guidée et que je m’attendais à ce qu’elle porte un genre de kimono, pour plus de discrétion. Cela pouvait paraître présomptueux, fat, arrogant de ma part, mais je devinais que je lui plaisais. J’appartenais à cette race fougueuse de mâles très agressifs qu’elle devait apprécier, en tant que croqueuse d’hommes invétérée. Je l’aperçus au loin, en train de se trémousser, avec sa démarche qui m’évoquait un roulis de poupe. Je me mordais discrètement les lèvres. Elle m’offrirait de l’argent, peut-être irait-on plus loin qu’une simple relation utilitaire amenée à être remplacée par une autre, qui se distinguerait sous le rapport de la rentabilité.

- Bonsoir, madame Li Hua. Comme convenu, j’ai mis au tapis l’adversaire que vous m’aviez indiqué. J’attends ma récompense, peut-être un baiser de votre part, lui fis-je avec l’intention de la provoquer, le tout dans un trait d’esprit humoristique tout-à-fait classique.

Ce soir, j’avais choisi un grand manteau de cocher noir, gothique, fort bien cintré, qui valorisait mon port altier, la largeur de mes épaules carrées, la sveltesse de fleuret de mon bassin. Mes jambes étaient longues et s’offraient le luxe de bénéficier d’un certain nombre de centimètres avec mes bottines.

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Vous nous quittez déjà ? / El famoso ralentissement !
« le: mercredi 15 septembre 2021, 13:23:50 »
Bonjour, bonjour,

J'annonce que je suis aux prises avec de nombreuses difficultés avec les administrations ferroviaire, collégienne et universitaire qui ralentissent mon activité. De fait, je ne pourrais plus assurer mon rythme de croisière habituel.

Je présente mes excuses à tous mes partenaires de RP par rapport à la gêne occasionnée...

Cette rentrée est bordélique à souhait. Je gage que ma situation s'améliorera d'ici le début du mois d'Octobre !

À très bientôt, je serai toujours disponible sur discord pour échanger à l'occasion !  :-*

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Tandis que le Crépuscule tombait sur la métropole de Seikusu, je me rendis à l'une de ses boîtes branchées, dont je connaissais fort bien le propriétaire. Ah, l'avantage de notre milieu ! Le monde de la nuit nous est si familier que nous en maîtrisons les codes d'autant plus facilement que nous savons en tirer le meilleur parti. À la base, j'avais pour mission de seconder le corps des vigiles en charge de la gestion de la sécurité, moyennant le versement d'un salaire généreux. Mes services valent cher, tout le monde m'obéit, tout le monde respecte le règlement lorsque je suis présent. Un comble pour un criminel endurci et un ancien adolescent en mal de rébellion, mais que voulez-vous... Je raisonne en fonction de mes besoins.

À l'entrée de la discothèque apparut une grande rouquine, très séduisante, très saine d'apparence. L'exubérance de sa poitrine ferme et arrogante couplée à son visage de poupée lui donnait un rien de charme, auquel je n'étais pas insensible. Elle dégageait quelque chose qui m'obsédait. Ce n'était ni une odeur ni la couleur de ses cheveux, aussi beaux soient-ils. J'avais beau être une crapule, mon dilettantisme me poussait souvent à attacher beaucoup trop d'intérêt à la beauté et à tout ce qui me semble se  distinguer de la masse, du vulgaire, dont je fais pourtant partie intégrante. Lorsqu'elle ouvrit la bouche pour la première fois, je sentais qu'une âme forte, énergique et puissante animait ce corps formidablement bien bâti. J'appréciais les femmes de caractère, aussi me contentais-je de la soutenir du regard, avant d'afficher un sourire en demi-teinte, discret, mais révélateur.

Au fur et à mesure de la soirée, j'approchais cette amazone au regard de braise. Je lui annonçais mon intention de danser avec elle et d'interrompre mon tour de garde. J'ignore si elle en fut flattée, mais la donzelle accepta. C'était obligé, elle reconnaissait ma supériorité sur les masses, la puissance de ma volonté et ma froide beauté virile. Elle qui était splendide, peu d'hommes oseraient la courtiser, mais moi si. La jeune femme me révéla son prénom, Morgane. En retour, je lui donnais le mien. J'associais enfin un nom à son visage poupin.

Ma frustration grandit néanmoins lorsque nous fûmes obligés de nous séparer, tandis que la discothèque fermait ses portes. Ma déception fut telle que j'affichais une moue dégoutée, pleine de dédain. Irrité, je tournais les talons sans lui adresser une dernière salutation. J'aurais voulu qu'elle reste à mes côtés, qu'elle me fixe droit dans les yeux, qu'elle m'écoute dire des conneries, qu'elle en rit, et qu'elle me fasse des sourires. C'est tout con, hein. Mais j'étais anormalement sensible aux attentions de cette rouquine, ce qui procédait de l'exception, même pour un grand passionné tel que moi. Et quel connard ! Au lieu de m'emporter en la laissant planter derrière moi, j'aurais du lui proposer de la raccompagner, ou de lui payer un verre.

Rien du tout, merde ! Je devenais impulsif, pareil à un adolescent qui s'éveille à sa propre sensualité, stupide, irréfléchi, et irrésolu, tandis que je concevais le désir de la détenir. Lorsqu'elle s'éloigna de moi, je ressentais un fort sentiment de manque. Les ondes de bien-être que mon coeur charriaient diminuaient au fur et à mesure qu'elle disparaissait de mon champ de vision. Non, ça ne pouvait se terminer ainsi. Je voulais obtenir ce que je veux, son numéro de téléphone, un sourire sincère, bref, de la reconnaissance. Et elle, elle devait donner satisfaction à ce désir. C'était obligatoire.

J'entrepris alors de la suivre discrètement à travers les artères de cette métropole. Elle franchit l'entrée d'un petit parc où se réunissaient quelques prostituées et leurs clients, de temps à autre. Que fichait-elle ici ? Ce n'était pas une pute, manifestement. Au pire, si elle me grille, je prétexterai que j'attendais une femme de joie pour ma vidange nocturne.

Hélas, il n'y en a eu aucune qui m'offrirait un alibi. Peut-être me suis-je trompé de parc... ? Enfin, bordel. Je suis en train de suivre une jeune femme pour obtenir des informations privées, c'était effrayant à en mourir, et j'en étais réduit à élaborer des mensonges aussi cons.

Dans ma précipitation, je ne m'en rendis même pas compte, mais mon pied heurta la racine émergée d'un chêne, ce qui m'arracha un juron. Je m'arretais soudain, stupéfait. Mes ongles vampiriques rétractés, je guettais les réactions de la rouquine, située à quelques mètres seulement devant moi, et qui m'offrait une superbe vue sur sa croupe généreuse, sportive et ferme. Merci la vision nyctalope !

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– Réveille-toi, sale enculé, gueula une voix d'homme.

Un tir d'eau pressurisé me tira hors de mes songes, tandis que deux matons s'empressèrent de me remettre debout, après de sévères rebuffades de leur part.

Qu'est-ce que je foutais ici ? Un casse qui s'était mal terminé dans cette métropole puante. Aujourd'hui, j'étais au trou, après une énième altercation, d'abord avec mes adorables confrères prisonniers, puis avec les agents en charge de ce cloaque. Deux prisonniers seraient actuellement entre la vie et la mort, tandis qu'un autre aurait perdu définitivement la vision de son oeil droit. Tristesse... Le couinement d'une souris m'aurait davantage ému, je n'en avais strictement rien à foutre. Un traffic de portables prenait place dans les barreaux de cette prison ; je voulais rafler une part du business afin de préparer mon évasion ; et je ne supportais pas du tout que l'on essaie de me flouer. Qu'ils crèvent ces trois pouilleux.

Mon embarras gisait plutôt dans la débauche de violences dans laquelle j'avais été entraîné par la force des événements, alors que les matons tentèrent de me neutraliser. L'un d'eux clamait que je frappais dans le but de tuer. Il n'avait peut-être pas tort. En conséquence, on m'envoya en salle d'isolement, attaché à l'extrémité d'un piton qui supprimait ma magie. Merde.

Quatre jours d'isolement, sans manger, et presque sans boire, j'eus la désagréable impression de revivre les années d'or (sic) de mon enfance orpheline.

Le regard hagard, la moue dédaigneuse, je toisais froidement le personnel de ce centre pénitentiaire qui me traitait comme une belle merde. Au fond, j'accumulais une certaine expérience avec les forces de l'ordre, et je savais qu'il n'existait pas d'institution publique plus hypocrite que cette dernière... Derrière les grands mots et les sermons de repentance que l'on tenta de m'inoculer, je ne chasserai jamais de mon esprit la réplique — véridique, criante de vérité — d'un agent pénitentiaire : "Vous n'êtes que la lie de la terre".

 Haha ! Oui, pouilleux. Je fus obligé de me soumettre à une expertise psychologique afin de dresser mon portrait moral. Le médecin en charge de cette sale besogne me dévisageait, comme si j'étais une merde. Certainement une grosse merde. Mais je ne suis pas né une cuillère en argent dans la bouche, moi. Ma mère était une pute, troquant son intimité réconfortante contre quelques piécettes afin d'assurer sa subsistance, tandis que j'ai été abandonné à la naissance, maltraité durant mon enfance et violé pendant mon adolescence. Ouais et alors ? Qu'est-ce que ça peut te foutre ? En quoi ça va t'avancer dans ta vie de jouer au cafard voyeuriste ? Va chier. Les compassions hypocrites ne m'intéressent pas, tout comme ton aide, connard. Laissez-moi en paix avec votre jargon médical, et ne me touchez surtout pas.

Ma rage montait crescendo, tandis que les gardes me menaient vers une salle spéciale. Enfin, c'est ce qu'ils voulaient me faire croire. Mes pas lourds, à cause des chaînes qui liaient mes mollets, signalèrent ma venue ; je découvrais la présence d'une femme qui tenait lieu d'enseignante et conseillère d'orientation. On me la décrivait comme celle qui "condescendait" à modeler "la mauvaise argile" que j'étais. Non, je déconne. On se contenta de me rappeler à quel point j'étais une erreur, un paria, qui mériterait de disparaître. Pour changer.

J'ignorais ce qu'elle fichait là, mais bon sang, elle était très bonne, avec ses jolis vêtements qui valorisaient ses atouts et ses courbes indécentes. Qu'est-ce qu'elle fichait ici, bordel ! Il ne manquait plus qu'elle lève une pancarte "VIOLEZ-MOI", tant elle incitait la populace à lui faire du sale, je n'en faisais naturellement pas exception.

Salut, madame, fis-je, tandis que les esclaves du centre pénitentiaire transmirent à la professeur un document, une feuille, portant sur mon évaluation psychologique.

Je n'allais certainement pas embrayer et faire la causette avec elle aussi facilement, quoi. Pas mon genre de bavarder, d'ailleurs. L'un des gardes lui conseilla d'assigner quelques hommes à sa protection, bien que cela n'était pas prévu au programme.  Ils prirent soin de me présenter comme une bête sauvage, fourbe et indisciplinée, qui ne comprend que le langage de la violence. Ce n'était peut-être pas si faux, peut-être même qu'ils avaient raison : c'était une très mauvaise idée de me laisser seul avec une proie pareille. L'image qui se matérialisait dans mon esprit ne serait certainement pas mondaine, mais du bout de ses doigts fins et délicats, j'imaginais déjà cette instit' caresser ma crosse et branler le canon, pour le faire durcir et se tendre, avant de décharger dans sa bouche comme du foutre de plomb.

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Les terres sauvages / Les belles et la bête. [PV : Glannon/Olwen]
« le: jeudi 22 juillet 2021, 01:37:28 »
J'avais peut-être commis une faute majeure, mais soit. Ma propension à risquer ma vie afin de saisir le gros lot était aussi profondément inscrite que l’antipathie présente en chacune des personnes ayant échangé trois mots avec moi. J’étais un dur à cuir, un téméraire, le genre d’homme que les fins psychologues de comptoir assimilaient aux  psychopathes ou autres qualifications pseudo-savantes et un tantinet ennuyantes.

Le fait est que je possédais le magot. Le généreux magot.

Le fait est que je m’étais replié jusqu’ici, après une série d’accrochages meurtriers avec les forces de l’ordre, en utilisant ce cristal arraché à un magicien de piètre envergure et qui me transporta dans cet immense domaine forestier. À première vue, personne n’oserait me chercher là, au milieu de ce capharnaüm végétal, qui respirait la tranquilité, la sérénité, la douceur, et le calme. Autant de sentiments qui m’étaient habituellement étrangers.

Le fait est que j’étais surtout un homme gravement blessé. Je m’adossais alors à un arbre, tenant fermement d’une main le sac noir qui contenait cette liasse d’argent. Maudit fric ! Qu’est-ce que je ne pourrais faire sans toi ? Tu es ma porte de sortie dans ce monde sans issue pour les gens honnêtes qui triment sous l'œil des nantis, les mêmes qui se gaussent des pouilleux dont je fais partie, malgré moi et malgré mes revendications gentrificatrices. Hum ! Mes plaies m’arrachent un juron, les balles qui élirent domicile dans mon abdomen produisaient une douleur, une brûlure insoutenable.

Je n’avais rien pour m’anesthésier.

Aussi, je n’avais rien pour cautériser la plaie. En principe, mon prestigieux lignage devait me conférer un facteur de guérison qui favorise ma rémission ; de toute évidence, mes blessures étaient trop profondes pour que celui-ci se manifeste immédiatement.

Par contre, je pouvais, au prix d’un concerto d’hurlements, arracher quelques balles et résidus de balles qui broyaient bien des choses dans mon organisme. Je pesais les pour et les contre, souhaitant éviter un « trade-off » désavantageux. En criant, je risquais d’attirer l’attention sur moi, et un homme vulnérable attire d’autant plus vite l'œil sur lui. En revanche, en refusant d’arracher ces saloperies de mon corps, je condamnais ma guérison et devenais à terme une proie appétissante pour d’éventuels prédateurs. Bah, entre la peste et la lèpre, je devais faire un choix.

Je déchirais à l’aide de mon fidèle poignard un morceau du tissu de ma veste noire, laissant mon muscle pectoral droit à l’air libre, et je le plaçais dans ma bouche. Ainsi, je pourrais crier tout mon soûl, sans que nul ne m’entende.

Toutefois, j’entendis un bruissement de feuilles étrange, sentis une ou deux odeurs singulières, et vis deux silhouettes s’approcher de moi. Hélas, la perte de sang était telle que ma vision se troublait, et que je peinais à réellement distinguer ces deux individus, aux chevelures rouges comme le sang maudit qui s’écoulait des nombreuses coupures qui parsemaient mon corps.

« Vous, dégagez. Sinon, je vous tue. »

Je montrais mes crocs proéminents et mes ongles vampiriques, mes yeux injectés de sang qui criaient ma colère. Mon ton se voulait menaçant, mais mes souffrances en disaient long. Si je ressemblais à un animal blessé, mais aussi et surtout à un animal acculé, un tigre aux abois qui s’apprêtait à faire son baroud d’honneur, je restais capable de mes prouesses physiques ordinaires. J’allais peut-être mourir, assassiné par ces deux étranges individus, mais j’entendais, à défaut de fuir une confrontation inévitable, les emmener avec moi dans l’outre-tombe.

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Le coin du chalant / Une petite envie de mettre le pied à l'étrier ?
« le: mercredi 21 juillet 2021, 02:39:52 »
Hey !

Izar Myrrhe est d'abord et avant tout un paria, un vampire de race elfique avec un sale vécu qui lui a laissé plusieurs traumas. Ces traumas - abandon maternel, maltraitance infantile - fournissent un début d'explication sur sa nature. S'il peut tout-à-fait se comporter comme le pire des Vampires que je qualifierais de « bouillonnant », c'est-à-dire ceux qui se rapprochent le mieux d'une bête... Il se montrera également froid, cruel, glacial même, calculateur le cas échéant, dans certaines situations. Tout dépend de son alimentation, de sa faim, de son appétit, et aussi du comportement de sa partenaire.

Aussi, je propose plusieurs trames :

- Une séance de psy qui vire sous la couette... Une jeune femme consentirait-elle à jouer le rôle d'une psychologue ou d'une psychothérapeute afin de mettre le doigt sur le versant sombre de notre homme ?

- Une rencontre « hasardeuse » sur Internet, avec un joli jeune homme charmant à la clef, qui se révèle être... un sauvage.

- Une rencontre dans une ruelle sale, sous un réverbère, ou sous un pont vaguement éclairé... Au beau milieu de la nuit.

- Dans un cadre plus formel (dans un premier temps..., bien sûr), j'imaginais une rencontre avec une femme travaillant dans le monde militaro-scientifique et qui chercherait à percer les mystères de l'organisme d'Izar qui cumule les qualités et les défauts des vampires, des elfes et des hommes. Cela déboucherait sur une vague série d'expérimentations, plus ou moins douloureuses, qui achèveraient de rendre fou Izar.

Bien sûr ! J'écouterai attentivement vos idées.  :-*

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