Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Voilà enfin que le printemps revient. Il était temps.

Assis sur le large canapé du bow window (ou fenêtre arquée) au premier étage de chez moi, à moitié adossé tout contre la fenêtre, je lis un peu, comme je le fais tous les matins, très tôt, tout en sirotant mon café.

Comme souvent, mon regard se perd parfois ailleurs et je débranche totalement, l’espace de quelques secondes à peine, pour regarder dehors. Ainsi je remarque aujourd’hui que, s’il fait bien beau, et déjà chaud pour la saison, un petit vent se lève toutefois. De nombreux pétales colorés qui volent ça et là attirent mon regard et, curieux, je les suis, alors que les voilà qui défilent par-dessus la petite clôture de bois qui sépare mon jardin de celui des Kazama, mes voisins.

Sur leur fil à linge sont étendus chemises blanches, pantalons et vestes de costumes en grand nombre. Il n’y a pas de doute à avoir, Monsieur Kazama est rentré. Non pas que j’en doutais vraiment, puisque je suis invité à me joindre à lui pour le dîner de ce soir, mais on ne sait jamais. En grand ténor du barreau qu’il est, il est un homme occupé et ainsi, il nous est déjà arrivé de devoir reporter de telles entrevues.

Voilà bien un an, peut-être deux, que le couple s’est installé dans la grande maison jouxtant la mienne et pourtant, je ne l’ai croisé, lui, que bien peu souvent. De ce que j’en savais, son travail était tel qu’il lui fallait se déplacer à l’étranger fréquemment.

Nous nous étions entrevus une ou deux fois dehors, en sortant de nos maisons au même moment, par le plus grand des hasards, puis avions fini par nous recroiser, tout aussi hasardeusement, dans le grand parc bordant notre quartier alors que lui allait courir, très tôt le matin, avant de partir travailler. Cela étant arrivé plus d’une fois en un court laps de temps, j’avais fini par me joindre à lui et m’étais ainsi mis à courir quotidiennement, au moins pendant quelques semaines.

Comme il était d’un naturel a priori calme et tranquille et qu’il ne m’apparut jamais non plus comme antipathique, j’eus très vite fini par sympathiser avec Monsieur Kazama, quand bien même je ne l’avais pas vu très souvent. Puisqu’il était de bonne famille et de très bonne éducation, il était très cultivé et cela aidait. Nous discutions d’à peu près tout et rien, d’Art, de littérature, comme d’économie.

Je notais toutefois ceci : quand bien même Monsieur Kazama était un homme intelligent et renseigné sur de très nombreux sujets, les nouveautés, les plaisirs contemporains et tout ce qui touchait aux modes d’aujourd’hui semblaient hors de son domaine d’expertise.

J’en avais conclu qu’il ne devait pas sortir beaucoup, trop accaparé qu’il était par ce travail qui occupait tout son temps. S’il connaissait un peu la littérature classique par exemple, il ne savait cependant rien des romans, ou bien des films et acteurs du moment. Si il avait reconnu en moi quelqu’un capable de lui tenir la conversation, j’étais toutefois certain que jamais, ô grand jamais, il n’avait lu le moindre de mes livres. Je n’étais pas non plus sûr que ceux-ci l’auraient intéressé, d’ailleurs.

Au moins avait-il eu la gentillesse, quand je le lui avais demandé, d’éclairer ma lanterne sur quelques points épineux touchant au système juridique. Comme à mon habitude, je me souhaitais précis et pointilleux lors de l’écriture de l’un de mes livres et, fort heureusement pour moi, Monsieur Kazama accepta de prendre sur son précieux temps pour éclaircir avec moi ces points sur lesquels je butais alors.

Il y a trois ou quatre mois, en plein milieu de l’hiver, mon avocat de voisin m’avait ainsi invité, pour la toute première fois, à partager un verre avec lui, à son domicile. Nous nous étions alors installés dans son luxueux bureau et avions discuté pendant des heures, autour d’un scotch hors de prix, qu’il s’était fait une joie de partager avec moi. Animé d’une passion sans bornes alors que je ne cessais de l’interroger sur son domaine, l’expert ne tarda pas à m’ensevelir sous un flot d’informations dans lequel je faillis me noyer.

Pour m’aider un peu, il me prêta quelques-uns de ses lires, un exemplaire récent du code pénal, que je me promettais de lui rendre lors du dîner de ce soir.

Me levant un instant de mon canapé, j’allais chercher le dit exemplaire et m’en allais vite le poser dans l’entrée, juste à côté de la porte, avant de l’oublier. Ceci fait, je remontais aussitôt pour reprendre ma place, pour me remettre à lire.

Encore une fois, une baisse d’attention vint vite me cueillir. Observant les vêtements de Monsieur Kazama qui pendaient au vent, sur le fil à linge, je me remémorais un peu.

C’est lors de cette toute première visite que Monsieur Kazama me présenta Tenshi, son épouse. Bien sûr, je n’eus vraiment l’occasion de passer du temps en sa compagnie, puisque son mari et moi discutions dans son bureau mais… alors que nous nous adressions la parole pour la première fois -alors qu’elle était jusqu’ici restée très discrète, quand bien même nous vivions côte à côte-, sa présence ne put que me marquer… comme au fer rouge, pour ainsi dire.

Comment vous l’expliquer…
Puisqu’il m’était déjà arrivé de la croiser, je savais pertinemment que Monsieur Kazama était marié à une véritable beauté. J’avais remarqué comme ses courbes étaient affolantes, vertigineuses même mais… la voir de près, l’entendre et lui parler, ne serait-ce qu’un tout petit peu, m’avait fait un effet bien différent ce soir là.

Pour ne rien vous cacher, je m’étais mis à bander, quand elle était entrée dans la pièce pour nous saluer et pour se présenter à moi. J’avais eu du mal à la regarder droit dans les yeux et, lorsqu’elle vint s’approcher de moi pour embrasser ma joue, mon sang n’avait fait qu’un tour. Nous avions partagé un regard après que, j’en suis sûr, elle m’avait surpris en train de mater ses larges fesses alors qu’elle sortait pour nous laisser et… je suis presque aussi certain qu’elle avait compris, à mes gestes nerveux, qu’elle m’avait donnée une érection.

Gêné qu’on puisse penser de moi que je convoite la femme d’un autre, je n’avais pas tenté de venir à sa rencontre en l’absence de son mari. Ainsi, hormis les quelques politesses habituelles, elle et moi ne nous étions pas non plus adressé la parole depuis.

Et pourtant, sans avoir d’idée derrière la tête (enfin pas trop, j’évitais), il m’était souvent venu l’envie d’aller à sa rencontre. Parce que, pour le peu que nous nous étions parlé déjà, la jeune femme, d’à peu près mon âge, m’avait semblé très douce et sympathique, mais aussi parce qu’en plus d’habiter à deux pas de chez moi, je m’étais souvent demandé si celle-ci ne se sentait pas trop seule.

Alors oui, celle-ci semblait commander à tout va et les livreurs s’accumulaient à sa porte pour lui livrer des colis, presque chaque jour mais, en y repensant… en repensant à son mari, qui ne semblait pas aimer tant que ça sortir et s’amuser (et ça, seulement quand il n’était pas absent, en plus), voilà qu’il m’était arrivé de penser à la belle Madame Kazama. Je songeais plusieurs fois à l’inviter prendre un café, ne serait-ce que pour discuter un peu… mais à chaque fois, de peur que mes intentions soient mal interprétées, je m’étais ravisé.

Au moins gardions nous contact de vue, nous saluant d’un geste timide de la main quand nous nous apercevions. Dehors, ou depuis nos fenêtres.

Oserais-je même l’avouer ? Discrète la plupart du temps, Tenshi Kazama l’est un peu moins, quand son mari n’est pas là.
Exit les lessives en intérieur, les costumes et les cravates : quand Monsieur Kazama n’est pas là, sa femme s’en donne à coeur joie.

Évidemment, puisque notre lotissement est entouré de bois, personne ne voit rien, ou presque et seule ma maison partage un vis-à-vis avec celle du couple, mais sait-elle au moins que je les vois pendre moi, ses nuisettes, ses strings et ses guêpières de dentelle, quand elle les suspend juste sous ma fenêtre ? Voilà des dessous bien affriolants que je vois pendre là des mois durant mais qui, étrangement, disparaissent quand Monsieur Kazama est dans les parages.

Je n’accuserai personne et me tairais évidemment sur tout cela mais, se pourrait-il que la jeune femme au foyer le fasse exprès, par ennui ?
Tout comme j’avais remarqué que ses beaux dessous disparaissaient de ses lessives quotidiennes quand son mari était de retour pour quelques jours, j’avais également remarqué comme la jeune femme semblait passer plus de temps de ce côté de la maison, celui faisant face à mes fenêtres, quand son homme était absent.

Je fis évidemment semblant de rien à chaque fois que je l’eus croisée dehors pour lui dire bonjour, mais combien de fois, quand Monsieur Kazama n’était pas là, avais-je pu voir la sulfureuse rouquine astiquer le parquet, seulement vêtue d’un t-shirt et d’un string ? Ou bien faire la cuisine, couverte d’un tablier pour seul vêtement ?

Je m’étais bien retenu d’acheter une paire de jumelles pour la mater ces derniers mois mais, quand bien même cela n’était pas bien, je m’avouais, en tant qu’homme, et faible pour cela, qu’il m’était arrivé de m’en mordre les doigts de ne pas l’avoir fait.

Incapable de me concentrer, je ferme mon livre, puis m’éloigne de cette maudite fenêtre.



Le soir venu.
Il est à peine dix-neuf heures et les lampadaires bordant l’allée de maisons s’allument à peine.

Les bras chargés d’une bouteille de scotch haut de gamme achetée pour l’occasion et d’un large bouquet de roses rouges, que j’avais payées le prix fort en fin d’après-midi, je passais le petit portail de chez moi et ne faisais que quelques mètres à peine dans une direction, pour enfin passer celui de Monsieur et Madame Kazama.

Je n’avais bien sûr pas oublié l’exemplaire du code pénal qu’il fallait que je rende à son propriétaire, mais avais dû me résoudre à le mettre dans une poche du veston qui recouvrait ma chemise sombre.

Terminant tranquillement ma cigarette, le sourire aux lèvres, j’écrasais mon mégot dans l’élégant cendrier d’extérieur trônant près de la porte de la maison, puis me décida à appuyer sur la sonnette sans plus tarder.

Craignant de sentir trop fort la cigarette, je sortais de mon veston un petit flacon de parfum, et m’en aspergeais un peu le cou et les poignets. Je n’y pensais pas sur le moment, mais Madame Kazama m’avait beaucoup complimenté à son sujet, cette fois où elle m’avait fait la bise, dans le bureau de son mari. Je ne sais plus ce qu’elle m’avait dit exactement… mais je suis sûr que c’était quelque chose comme « attirant », ou bien « sexy ».

Tout cela ne me revenait pas sur l’instant, mais cela me reviendrait sans doute plus tard : Tenshi aimait beaucoup cette odeur. Vraiment beaucoup.

2
One Shot / T’as vraiment de supers amies (PV Wisteria Monroe)
« le: lundi 07 novembre 2022, 15:45:55 »
Cela faisait quoi, dix jours, peut-être deux semaines que nous nous voyions tous les deux maintenant, Helen et moi ? À vrai dire, je ne saurais même pas dire comment les choses s’étaient faites pour que l’on en arrive là. On s’était rencontrés comme ça, par hasard, dans un café… on s’était plu visiblement et… voilà. Une chose en entraînant une autre, la belle aux soyeux cheveux châtains et moi, avions continué à nous voir et… depuis, c’était presque chaque jour.

Entreprenante, cet étonnant bout de femme n’avait clairement pas froid aux yeux et, il fallait bien le dire, j’aimais ça. C’est fou le bien que cela pouvait faire, de pouvoir s’extirper de son quotidien, comme ça, au creux des bras comme des reins d’une partenaire à l’écoute… et très friande d’expériences en tout genre.

On se retrouvait l’après-midi ou le soir, après le boulot ou pendant une pause. Dans un coin, juste comme ça, ou à l’hôtel… ou bien chez moi, comme le week-end dernier. Tout le week-end… Autant dire qu’elle était devenue une sorte de soupape pour moi, comme j’en étais sans doute une pour elle. Notre attrait était purement physique à la base… et elle l’était sans doute encore, seulement… c’est vrai qu’on s’entendait bien.

Mais aujourd’hui, histoire de changer un peu -et c’était elle qui l’avait proposé-, nous allions sortir, nous voir ailleurs, passer une bonne soirée et apprendre à nous connaître un peu plus qu’entre les plis de nos draps. Et… au final, ça n’avait pas été une mauvaise idée… du tout.

Un petit restaurant rien qu’à deux, une promenade au clair de lune… la soirée avait même été romantique. Bien sûr invité pour un dernier verre, nous avions fini par atterrir chez elle. C’était bien la première fois que ça arrivait, d’ailleurs. J’en découvrais un peu plus à son propos, sur ses passions…
Son appartement n’était pas très grand, mais plutôt cosy et très bien placé. Son salon était parfaitement exposé et comprenait de très nombreuses baies vitrées. Certaines nous offrant là sans doute l’une des meilleures vues de la ville… Ç’aurait été parfait s’il n’y avait pas tant de vis-à-vis. J’imaginais qu’elle devait tirer les rideaux souvent, sans quoi tout le monde la verrait…

Enfin bref. Nous avions tous les deux passé une très bonne soirée je crois, mais, vue la tournure que celle-ci prenait… je comprenais qu’elle était encore bien loin de se terminer. Et, comme à chaque fois que l’on se voyait, elle ne risquait que de devenir plus agréable encore.

Ça, je le compris après ce dernier verre, sur son canapé, lorsqu’Helen vint écarter mes jambes en grand pour se glisser à genoux entre elle, un air très gourmand luisant dans ses yeux. Le sourire aux lèvres je l’admirais, très impatient à l’idée de savoir ce qu’elle me réservait tandis qu’elle nouait ses longs cheveux.

« Oh ? Ok… ça me va… Ici ? »

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Le parc et son sous-bois / Vagues au lac (PV Vexanna)
« le: jeudi 27 octobre 2022, 20:31:19 »
   C’est agréable l’automne, calme. L’air est frais, mais pas encore froid. Les arbres se colorent, mais ne sont pas encore mis à nu par les quelques bourrasques qui agitent l’idyllique paysage qu’est le nôtre, quelque part, presque au centre de cet immense lac qui trône, presque au centre lui aussi, au sein du parc boisé de Seikusu.

Voilà un autre de ces jours durant lesquels je me permets de flâner un peu, préférant remettre à demain la somme considérable de travail qu’il me reste encore à fournir en vue d’une très prochaine publication. À vue d’œil, je dirais qu’il doit être un peu plus de midi… à vrai dire j’en sais rien. Et je m’en fiche, bien trop confortablement installé sur la petite barque de bois que j’avais louée pour la journée. Un de mes habituels carnets à la main, j’observe le ciel sans trop penser, allongé, à regarder le ciel encore assez clément pour que je m’autorise à rester ainsi encore un peu. Comme un enfant, je me prends à compter les nuages, à leur trouver des formes et des significations bien souvent idiotes, m’écartant de toute pensée rationnelle pour préférer m’accorder le droit de rêver un peu. Pas d’ordinateur cette fois, pas le moindre téléphone… pas la moindre sonnerie qui soit pour me déranger, donc. La cigarette au bec, je me laisse porter, ne guettant que très rarement par-dessus bord pour m’assurer de ne pas non plus dériver ou approcher terre trop tôt.

Dans la lune encore une fois, j’inspire et expire à intervalle régulier, préférant fuir, encore une fois, ce morne quotidien que tant d’autres -et je les plaint-, eux, éprouvent.

La tête appuyée sur un bord de ma petite embarcation, je dresse un temps mon carnet dans lequel je griffonne, esquissant quelques autres de ces formes qui ne veulent rien dire, ni rien représenter vraiment. Là encore, mes pensées ne me mènent nulle part, m’accordant un répit dont j’avais bien besoin.

Un grand soupir et je me redresse, avant que je ne me relève presque d’un bond alors qu’une sensation de choc ne vienne perturber cette bien trop savoureuse quiétude. La petite barque manque de chavirer sans que je ne comprenne pourquoi, me laissant dans la surprise la plus totale.

4
Le parc et son sous-bois / Danse sous les feuilles (PV Yolanda)
« le: lundi 15 août 2022, 18:59:26 »
Encore un autre de ces après-midi perdus, à laisser mes pensées osciller entre nostalgie et envie d’aventures qui ne viennent jamais.
C’est parfois étonnant la vie. Il y a des jours avec, des jours sans… Je réussi à me fourrer des situations impossibles lorsque j’ai envie de rien, mais je meurs aussi d’ennui les jours où je voudrais tout. Mon incommensurable curiosité comme mes extravagantes envies d’ailleurs ont cela qu’elles me laissent bien trop souvent sujet à l’ennui. C’est sans doute pour ça que je suis devenu auteur me direz-vous. Et ce ne serait pas tout à fait faux.

Aujourd’hui est un jour sans, un jour où, faute d’aventures, je n’ai que trop de temps à accorder à mes rêveries. Bon, j’ai l’air de me plaindre mais, c’est tout de même grâce à celles-ci que je vis. Plutôt confortablement, même.

À moitié allongé, avachi à l’ombre tout contre un arbre dans l’immense parc de la ville, je crayonne. J’écris, je rature, je chiffonne, je jette puis dessine… J’observe les gens qui passent, un peu à l’abri, à quelques mètres des sentiers tracés. Je me demande quelle vie vivent-ils, ce que chacun pourrait avoir d’intéressant à me raconter, à m’apprendre. Mais les gens sont ennuyants aujourd’hui. A priori. Je soupire, encore une fois, hésitant entre abandonner pour lire un livre et faire une sieste, là où personne ne viendra me déranger, pas même mon éditeur.
C’est mercredi et, forcément, les enfants sont de sortie. De tous âges, ils se baladent, courent, jouent et crient, profitent de leur éphémère insouciance en s’amusant de tout, mais surtout d’un rien. Mais, quand bien même leur innocence est plaisante à voir, il va sans dire que le bruit qu’ils font n’est pas de ceux qui m’aideront à piquer un somme. Pffff…

Ne sachant que faire, ni qui aller voir, ne serait-ce que pour passer un peu le temps agréablement, je reste légèrement passif et dans mes pensées. Je me redresse tout contre l’arbre, assis, mais tout en prenant garde à ne pas abîmer ma chemise blanche qui sort tout droit de la machine, puis je m’allume une clope, l’air rêveur encore une fois.
Ouais, il me faudra un endroit plus tranquille.

Ramassant mes affaires sans me presser, je décide de m’enfoncer un peu plus entre les arbres, dans les parties les plus boisées et difficilement accessibles du parc, celles qui bordent un petit ruisseau dont le bruit, lui, est agréable.

Mes affaires reposées contre un nouvel arbre, je me réinstalle comme il faut en trempant mes pieds dans l’eau. Entre tous ces buissons, je suis au moins persuadé que personne ne viendra troubler ma quiétude… Bien sûr, d’ici, je ne risquais apparemment pas de rencontrer qui que ce soit d’intéressant, dont les frasques pourraient en faire une muse potentielle…

Les pieds dans l’eau rafraîchissante du petit cours d’eau, je me laisse de nouveau aller, me laissant tomber vers l’arrière, la clope au bec. Un livre posé sur le torse, je regarde le ciel, espérant au moins trouver de l’intérêt dans la forme des nuages, comme un enfant.

5
Centre-ville de Seikusu / Ivres, pour ne pas dire bourrés. (PV Netsui)
« le: mardi 09 août 2022, 22:06:04 »
Comme chaque jour que dieu fait, la nuit tombe, ce soir, sur l’immense ville qu’est devenue Seikusu avec son industrie toujours plus florissante. Le soleil a fini par se coucher, un peu hâtivement pour une chaude nuit d’été, il faut l’avouer, pour que ses rayons se voient vite être remplacés par d’immenses et criardes illuminations faites de néons de toutes les couleurs… dans les quartiers les plus vivants la nuit, en tout cas, ceux que fréquentent les fêtards, ou bien celles et ceux en quête d’un peu de compagnie pour la nuit.
Étonnamment ce soir, j’étais à ranger dans la première catégorie.

Nan, fêtard n’était pas vraiment le mot, puisque je ne l’avais jamais vraiment été. Disons juste que j’étais sorti boire un verre. Avec mon éditeur comme d’habitude, mais également avec quelques-uns de ses employés qui comptaient bien profiter de cette fin de semaine pour se mettre complètement à l’envers. L’alcool coulait à flots et j’eus bien du mal à refuser chacune des nouvelles tournées que l’on voulait me servir. Les verres s’accumulaient, encore, encore et encore… Contrairement à eux, je n’avais pas spécialement envie de me retrouver complètement amorphe demain, ou bien de me réveiller je ne sais où, sans plus avoir le moindre souvenir de ma soirée. Aussi avais-je donc tenté à maintes reprises de m’éclipser, prétextant tout et rien à la fois, pour qu’on me permette enfin de partir. Oui, permettre était bien le mot… on aurait presque dit une prise d’otage.

Il est… une heure. Ou deux. J’ai enfin réussi à m’extirper de ce cinquième bar que nous avions écumé et, à vrai dire, je n’en sais plus rien de l’heure. Je vois un peu flou et je marche un peu de travers j’ai l’impression. Toutes ces lumières à l’extérieur me filent déjà mal au crâne tandis qu’enfin, me voilà prêt à rentrer… à pied. J’attendrais d’être un peu plus loin pour me trouver un taxi, par ici je ne les connais que trop bien, à profiter des clients un peu éméchés en leur faisant faire des tas de détours pour faire gonfler leur compteur… Quittons d’abord le monde de la nuit, des vices et arnaques en tout genre… je finirai bien par retrouver mon chemin en des coins un peu plus calmes.

J’alterne allées après allées pour me sortir de cet immense dédale coloré, pour enfin m’engager, après je ne sais combien de temps de marche encore, dans quelques rues un peu plus sombres et profitant d’une petite accalmie, seulement éclairées par les lampadaires de la ville et par quelques devantures de petits bars encore ouverts mais peu bruyants, à l’ambiance plus bon enfant, en un sens, où les gens devaient se retrouver plus pour partager ensemble que pour se saouler jusqu’à la mort. Quoique, il reste encore quelques néons, quelques bars à hôtesses encore sans doute, puisque j’esquive ça et là quelques filles qui s’empressent de venir à ma rencontre, histoire de venir me faire dépenser un max dans ces petites boîtes un peu louches pour lesquelles elles démarchent. Ouais, faut croire que je n’suis pas tant bourré que ça. Ou que je les connais trop bien… Quoiqu’il en soit, je n’me laisse pas avoir.

Le long de cette longue avenue, je marche donc, traînant un peu la patte alors que la fatigue me gagne doucement. Puis contre toute attente, je ralentis, quand j’ai l’impression que l’on me suit, que l’on m’appelle discrètement. Pourquoi m’arrêter ? Si ça se trouve, c’est encore une hôtesse… Franchement, j’en ai marre. J’ai juste envie d’aller dormir. Sentant les pas ralentir derrière moi, c’est donc ce que je m’empresse de faire savoir, tandis que je me retourne enfin.

« C’est bon, fichez-moi la paix… j’ai juste envie de rentrer dormir, là. »

6
Drôle de lieu, drôle de soirée.
Pour placer un peu le contexte, disons que mon dernier bouquin avait bien marché. Enfin, il semblerait, puisque ce soir, je ne dînais pas avec mon éditeur habituel comme on avait pu le faire quelques fois par le passé, mais avec le patron de cette immense maison d’éditions qui me représentait maintenant, en personne. Enfin, dîner était un bien grand mot, mais je n’avais jusque là aucune idée de la petite soirée festive qu’il m’avait concoctée, pour me remercier de toute cette thune qu’il avait pu brasser sur mon dos cette année.

On avait commencé tout ça de manière assez protocolaire, au sein d’leur boîte. Un petit cocktail banal, mais de rigueur dans ce genre d’occasion, où l’on m’avait encore poussé à faire un speech, moi qui détestais tant ça. On avait bu, discuté un peu et trinqué, puis, lorsque sonna l’heure pour tous de plier bagage, le directeur s’était empressé de me tirer par le bras, insistant pour que je l’accompagne, histoire que l’on parle de « l’avenir », lui et moi. J’l’avais écouté parler tout le trajet, dans cette fantastique mais quelque peu ostentatoire limousine qu’il avait dû louer exprès pour la soirée, alors qu’il n’avait pas perdu un seul instant pour continuer, seul, sa petite sauterie, se bâfrant et picolant tout ce qui pouvait bien traîner dans le mini-bar de notre luxueux carrosse. Il disait voir des choses en moi, et pour moi... et ces choses, il les voyait grandes. Ensemble, qu’il disait, nous allions nous faire des millions. Inutile de le préciser, vous l’aurez déjà compris, il était déjà bourré comme un coing alors que le véhicule se garait dans l’une de ces rues où il fait bon vivre la nuit à Seikusu, de celles qui puent avec indécence le luxe et la décadence, mais où il fait bon faire la fête, c’est sûr, dès lorsque l’on a un peu -sinon beaucoup- les moyens.

Le « Blue Unicorn ». Qu’est-ce que c’était que ça ?
Une entrée chic, des vigiles bien sapés, mais qui ne nous empêchèrent pas de passer, malgré l’état du bougre à qui j’emboîtais le pas, en échange de quelques gros billets qu’il agitait dans tous les sens. Ces néons, partout, avaient beau me brûler la rétine alors que la fatigue et la lassitude me gagnaient déjà, je suivais comme un con... au moins pour m’assurer que cet idiot ne fasse pas de connerie, ou un malaise, vu le rythme de vie qu’il devait se taper. On enchaînait donc les couloirs, longs et sinueux, labyrinthiques entre ces box seulement clos par quelques rideaux de perles clinquantes. On y croisait des femmes, encore et toujours plus, en nombre, vêtues de parures chics, mais dont les manières et les regards aguicheurs trahissaient bien leurs intentions tandis que, moi, j’en venais à comprendre celles de mon « partenaire de beuverie ». Putain, qu’est-ce qu’on foutait là ? Sérieux ?

Aussitôt nous étions-nous assis dans l’un de ces box « haute-gamme » qui nous avait visiblement été réservé, aussitôt avions-nous été rejoint un temps, par deux jeunes femmes au mœurs quelques peu légères et douteuses, qui, malgré leur apparente gentillesse, n’avaient de cesse de lorgner sur l’imposant portefeuille de l’autre bourrique, qui continuait de commander verre sur verre, s’enivrant comme jamais, sans jamais oublier de payer aux deux « ladies » leurs consommations. Toutes deux savaient y faire et lui était bien trop con, bien trop raide pour faire quoique ce soit. Il buvait leurs paroles comme il buvait son champagne hors de prix, c’est-à-dire sans compter, sans qu’aucune pensée véritable ne vienne parcourir son système nerveux pour atteindre son cerveau... si tant est qu’il en restait encore une part qui n’avait pas été noyée dans l’alcool.

Et moi je sirotais mon verre. Je hochais la tête de temps à autre, je faisais mine de rire tandis que l’autre exhibait sa récente fortune. Je soufflais intérieurement, tout cela était presque risible, quoiqu’un peu drôle à voir.

Vint enfin le moment tant attendu, où, après quelques fortunes dépensées, et que j’aurais bien honte de compter, l’homme s’était levé, posant ses doigts boudinés sur l’étrange catalogue qui était posé là, sur la table basse depuis tout ce temps, et que je n’avais même pas remarqué. Des photos de filles, plus ou moins habillées... par dizaines. Il regardait les deux autres, béat, en vociférant des « J’veux celle-là ! J’veux celle-là ! ». Les deux jeunes femmes s’étaient levées à leur tour et, le choix de monsieur fait, il semblait donc qu’il s’en était allé pour une charmante fin de soirée, en compagnie de non pas deux, mais trois jeunes femmes.

Tout seul, dans l’angle de l’immense canapé de cuir, je me pris à rire bêtement, en me demandant s’il allait seulement réussir à bander ou à ne pas leur vomir dessus. L’horreur ! Ceci dit... j’allais quand même pas attendre qu’il ait « fini », si ? Seul dans l’immense box, je me resservais donc une bonne flûte de champagne et m’affaissais dans le confortable cuir du canapé. Je m’allumais une cigarette, l’air faussement pensif. L’autre idiot avait laissé son épais larfeuille en plein milieu de la table. Jouant du pied, je l’ouvrais en m’amusant tout seul. J’savais bien qu’il avait du pognon, ça d’accord, mais franchement, qui donc se balade avec de telles sommes en liquide ?

7
Un ancien hangar, rénové pour devenir une sorte de cabinet d’artiste, fleuri de partout, couvert de plantes grimpantes ça et là. Un coin boudoir, quelques sofas disposés à quelques endroits de l’immense pièce si lumineuse tant elle comptait de fenêtres en hauteur, sans vis-à-vis... Un chevalet, quelques toiles, des carnets à croquis dans tous les coins, de la peinture à ne plus savoir qu’en faire... Voilà un lieu peu commun qui raviraient certains. Il n’y avait pas de doute à avoir, nous étions bien dans les quartiers un peu chics de la ville.

Que foutais-je là, au beau milieu de la matinée ? Je vous le donne en mille... et sans attendre : bientôt devait démarrer la publication de mon dernier recueil en date... et quel recueil ! Pour cette fois, je n’étais pas passé par mon éditeur habituel, mais plutôt par un tiers, plus enclin à publier quelques-uns de ces textes qu’on qualifiera de plus « osés ». Ouais. Ok, ce n’était pas le premier recueil de nouvelles érotiques que je publiais, mais... je ne sais pas, peut-être que celui-ci m’était plus personnel, puisque ponctué de poèmes et d’anecdotes tirées de mes propres expériences auprès de la gente féminine. Jamais je n’y faisais mention de mon nom, mais j’y contais toutefois tout un paquet de rencontres et de situations, les quelques rêves et fantasmes, les poésies que toutes celles-ci m’avaient inspiré.

Alors voilà. Mon nom est quelque peu connu maintenant mais, pour vendre davantage de ce genre de recueils, était venue à l’idée de ce nouvel éditeur de l’agrémenter d’un « petit quelque chose en plus ». Voilà l’idée : à l’image d’un carnet de voyage, chacune, ou presque, de ces nouvelles, se verrait être accompagnée d’une esquisse, d’un croquis évocateur, censé renforcer davantage l’idée d’érotisme qui se dégagerait de mon manuscrit à venir. Pas forcément contre l’idée, mais tout de même un peu curieux, j’avais quand même obtenu de l’éditeur en question d’avoir un droit de regard quant aux croquis qui seraient publiés. Certains de mes textes étaient assez évocateurs, mais d’autres étaient plus... subtils, et j’en avais fini par craindre que les mots puissent perdre de leur pouvoir d’évocation. Voilà donc la raison de ma présence ici, vous le comprendrez.

Ne désirant pas gêner le travail de l’illustratrice mise sur le coup, je m’étais fait attendre et ne m’étais décidé à venir qu’en milieu de matinée, alors que le travail serait déjà bien entamé. Je n’avais eu de détails sur rien, si ce n’est que je retrouverai mon illustratrice habituelle, que je ne manquais pas de saluer en entrant et que, celle dont l’on croquerait les formes aujourd’hui, serait tellement connue du public que les ventes de mon livre pourraient bien exploser... C’est que cet éditeur n’avait pas froid aux yeux, à m’avancer des trucs pareils.

Qu’importe, je m’étais donc pointé bien tranquillement et, sans un mot, après avoir croisée ma chère amie dessinatrice, m’étais installé dans un petit coin de l’immense pièce, dans un sofa confortable. La modèle n’était pas là. Peut-être étais-je arrivée sur son temps de pause. Ou bien était-elle en train d’enfiler quelque chose... ou de se dévêtir... je n’avais même pas posé la question. En attendant, je me remettais à feuilleter mon manuscrit. Qui sait, s’il me venait d’autres idées, peut-être pourrais-je convaincre mon éditeur d’ajouter quelques pages au livret...

La journée s’annonçant plutôt calme, je me détendais donc. Vêtu d’une simple chemise et d’un pantalon clair, bien cintré, comme d’habitude, on y voyait bien que je n’étais pas là pour un gala.

8
Encore une autre de ces journées passée à vagabonder, à faire sans vraiment faire à la fois, à tuer le temps simplement, dans l’espoir qu’une petite lueur viendrait scintiller, m’inspirer.

L’été est chaud, bien trop pour moi qui préfère bien souvent le confort de mon bureau aux sorties. La chaleur grimpait depuis des jours et, à en croire la météo, c’était parti pour durer. Même ventilateurs tout allumés, c’en était devenu insoutenable pour moi. Fuyant la grande ville et sa pollution ambiante, je m’étais ainsi décidé à rouler jusqu’au sud, au bord de la mer, là où au moins, cette chaleur écrasante avait sa raison d’être. Puis bon, c’était aussi l’occasion pour moi de passer saluer certains de ces oncles et tantes à qui je ne rendais pas souvent visite, prétextant toujours d’être trop occupé pour fuir ainsi les sempiternels rassemblements familiaux.
Cette fois, pas le choix, mon prétexte était tout trouvé pour justifier mon passage dans le coin, sans avoir pour autant à débourser quoique ce soit pour avoir un toit au-dessus de la tête.

Enfin, c’est ainsi que j’avais pensé mon coup à la base. Bien entendu, tout ne s’était pas tout à fait passé comme prévu. Moi qui pensais pouvoir me trouver là en petit comité, eh ben c’était raté ! D’autres oncles et tantes avaient justement débarqués ce même week-end. La maison était pleine à craquer. Bon, finalement c’était pas si mal. Un de mes jeunes cousins m’avait indiqué la plus splendide des criques du coin, connue de quelques initiés seulement. Il m’y avait emmené et m’avait laissé la tente qu’il prenait d’habitude en randonnée avec lui. L’adolescent avait atrocement envie de fuir toutes ces retrouvailles donc, même s’il me jalousait un peu, il me comprit tout à fait quand j’évoquais auprès de lui mon envie de me trouver un endroit au calme, joli si possible et où je ne dérangerai personne. Voilà qui était tout trouvé.

Ça faisait longtemps que je n’étais pas venu. J’en avais presque oublié comme cet endroit était formidable.

Me retrouvant enfin seul, j’avais pris le temps de m’installer. Oui, vous me connaissez, aussi débrouillard que je suis... j’avais galéré avec cette tente. Enfin, maintenant au moins, c’était fait ! J’étais à l’abri du vent, planté dans le sable fin qui me brûlait déjà les pieds, avec toute mes affaires sous la main. Ainsi, j’avais bouquiné un peu, dessiné aussi, avant que je ne puisse plus résister à l’appel de l’océan. Ouais, ça faisait vachement longtemps que je ne m’étais pas baigné, faut dire.

Du coup, j’étais parti faire trempette. Au moins une bonne heure, voire deux, tandis que les badauds allaient et venaient. J’étais sacrément étonné de voir le peu de monde qu’il y avait ici.

Un peu assommé avec toute cette énergie dépensée, voilà venu le moment de sortir un peu, histoire d’aller manger un morceau puis d’aller profiter du cadre, un truc comme ça. Vêtu de mon seul boxer trempé, je remonte doucement la plage, laissant le soleil faire son affaire tranquillement.
Je m’approche de ces cabines de bois qu’avaient dressées ici les habituées, qui s’étaient même débrouillé pour se mettre l’eau courante. Le pied ! Balançant mon boxer ailleurs pour qu’il puisse sécher lui aussi, j’en viens assez vite à repasser sous l’eau pour me débarrasser de tout ce sel et de tout ce sable.

Fixant la plage, droit devant moi, je me demande quand même pourquoi les gens d’ici n’avaient pas pensé à installer des portes ou des rideaux à ces cabines. Bon, ok, l’endroit était tranquille. Ou bien était-ce l’idée d’un groupe de nudistes ? La prochaine fois faudra que je pose la question. Pour le moment, on s‘en fout, non ?

Les yeux bien fermés, je tartine mes cheveux de ce shampoing que j’avais pris avec moi. Je me détends... complètement, et me tourne vers l’intérieur de la cabine. Mine de rien, ça fait du bien. Être ici, ne penser à rien.
Ne me focalisant que sur moi, dans cette petite cabine, je m’étire en silence, les jambes légèrement écartées. N’aimant pas attirer l’attention, jamais j’aurais fait un truc pareil d’habitude, mais là, étrangement je m’en foutais. Puis, encore une fois, il n’y avait personne. Rien à faire, que mon sexe pende jusqu’à mi-cuisses, je le laisse même se balancer fièrement de gauche à droite, en chantonnant bien tranquillement.

J’avais pas eu l’esprit aussi tranquille depuis longtemps.

9
Le Seikusu Palace et cinéma / Bombe & renforts (PV Kasui/Carolina)
« le: jeudi 30 décembre 2021, 22:27:45 »
Un grand soupir, las et quelque peu exaspéré. Il est 21h et la nuit gagne le centre-ville de Seikusu, qui se pare de ses néons plus criards que chatoyants. Nous sommes dans une grande tour, je ne saurai vraiment dire laquelle, ce n’en est qu’une parmi tant d’autres. Les limousines se garent, les garçons d’hôtel s’activent de leur mieux pour accueillir bon nombre de convives pleins aux as, ceux dont le visage ne m’inspire pas vraiment confiance, vous savez ? Pas forcément des gens dangereux, non, mais une bonne foule de faux-culs, quoi, de ceux qui sourient en montrant les dents, qui font semblant pour se garantir une image faussement impeccable.

Vous vous demandez ce que j’fous là ? Eh bah... moi aussi, figurez-vous.
Vous allez vite comprendre. À l’entrée, je termine ma clope, et on s’y met aussitôt.

Pourquoi ? Eh bien, ce n’est pas vraiment de mon plein gré, si vous voulez tout savoir. Nan, ce soir est un soir, LE soir, selon mon dernier éditeur en date. Beaucoup des grands pontes et « incroyables » mécènes de la ville se réunissent pour fêter ensemble la fin d’année, soirée prenant la forme d’un autre de ces galas de charité, en faveur de l’épanouissement si florissant de la culture en notre belle métropole. L’occasion de récompenser des artistes de tous types, engagés... plus ou moins... bref, vous l’aurez compris, une occasion à ne pas manquer si tant est que l’on veuille se faire un peu de pub.

C’était d’un barbant. D’autant plus que, si j’avais choisi un alias et ne donnait jamais, ô grand jamais mon véritable nom, si je ne faisais jamais d’apparition nulle part, vous vous doutez bien que c’était pas pour me pointer dans une soirée pareille où déjà, rien qu’aux portes, les paparazzis s’agglutinent. M’enfin, après quelques tours de passe-passe dont il avait le secret, j’avais encore fini par me laisser convaincre. Paraît-il que l’on voulait même me décerner un prix, pour mes dernières années, en effet très prolifiques. Pas sûr d’avoir besoin de cela pour mon égo, mais mon éditeur pensait qu’un prix pourrait jouer en ma faveur afin de distribuer mes bouquins ailleurs, par delà les mers. Histoire de toucher un public toujours plus large, tout ça tout ça...

Bon, j’écrase ma cigarette dans un coin et tend mon carton d’invitation au type en charge de l’accueil des « invités de marque ». J’entre, dépose ma veste sombre et me saisis bien vite d’une coupe de champagne. À droite, à gauche, j’évite et esquive cette foule de gens à qui je n’ai pas forcément envie de parler. Rien que leurs rires m’hérissent déjà les poils. Tous me dévisagent. Ça aussi c’est gênant. Je prends l’ascenseur, monte au penthouse où est organisée la fête et me perds vite dans un petit coin où j’aurais la paix, à quelques mètres de la scène. On me dévisage encore, c’est agaçant.

Bien sûr que je ne fais pas partie de leur monde, de leur cercle. Je n’achète pas mes costumes au rabais, mais n’affiche bien sûr pas leur aisance financière dans ma chemise de coton noire. Ni cravate, ni noeud papillon ni veste... ce n’était pas moi et je n’allais pas trop en faire non plus, si ? Mon pantalon, gris, est peut-être un peu large. Mais, pour ceux et celles qui commencent à me connaître un peu, vous savez très bien pourquoi. Vous m’imaginez, moi, monter sur l’estrade là en face, dans un pantalon moulant, armé d’un sexe au repos gonflé jusqu’à mi-cuisse ? Ce serait ridicule. Et... clairement, même si je n’en avais pas forcément l’intention, ce serait sûr que là, jamais, jamais jamais jamais, je ne ferai d’autre apparition en public.

Pfff...
Dans mon coin, je remue du pied près de l’estrade, tandis que les convives se rapprochent, s’ameutent autour de leur table et de leur caviar comme au cour d’un dîner spectacle. Je m’appuie sur une jambe, puis sur l’autre tandis que le discours d’ouverture me donne déjà l’envie de partir en courant. Bordel, demain, on va les renégocier, mes contrats. Il perd rien pour attendre.

Constatant au bout d’un temps que, chez les gens riches, fumer à l’intérieur n’est pas une gêne, je me décide à faire de même. Tripotant ma poche quelques instants, je me saisis vite de mon briquet pour m’en griller une.

J’ai toutefois l’étrange sensation d’être happé vers les coulisses.

10
Des derniers mois qui s’étaient écoulés, je n’avais pu tirer que bien trop peu de satisfaction. Me débattant comme un beau diable, je m’étais évertué à me lancer défi sur défi, convaincu qu’il me faudrait changer de registre pour m’attirer un public toujours plus large.

De mes derniers recueils de poèmes je m’étais alors inspiré. Fini la science-fiction, fini la philosophie et la pensée parfois trop pompeuse, j’en revenais à certains de mes principaux intérêts. À savoir : les femmes. Décrites avec amour, passion et beaucoup de délicatesse dans certains de mes ouvrages les plus... « olé olé », j’avais souhaité leur rendre un maigre mais humble hommage, en en faisant les figures fortes et principales de mon tout dernier roman d’aventures.

Prenant le parti de dépeindre un groupe de femmes, désignées à tort comme sorcières, que parce qu’elles forment un ensemble de jeunes femmes libres et indépendantes, se dressant fièrement contre les lois imposées par les hommes, je les avaient pétries de courage et de bien d’autres de ces qualités que je notais chez toutes ces femmes qui m’entourent. Combattives, aimantes, infatigables... Avec beaucoup d’amour, j’avais fait de mon mieux pour dresser le portrait de ces femmes qui font battre mon coeur, de celles que je reconnais comme étant celles à qui je dois tout. Tout de ma passion, tout de ma force... Amies, amantes, famille... elles ont été, sont et resteront mes muses, celles chez qui je décèle encore ne serait-ce qu’un peu de ces choses qui me donnent foi en l’humanité. Femmes, je vous aime. Tel est l’implicite message caché derrière ces lignes, tout au long des 800 pages de cet ouvrage.

Allez savoir pourquoi alors, celui-ci n’aura pas su trouver son public. Trois mois peut-être, que mon livre est sorti, mais les ventes peinent à décoller. Les retours sont bons, pour ceux et celles qui ont pris la peine de se laisser aller... mais il faut croire que cela prend difficilement. Ma lettre d’amour reste sans destinataire, inconnue, vouée à sombrer dans l’oubli.

Certes, ce n’était pas le premier de mes livres à passer inaperçu. C’était d’ailleurs pour cela que j’écrivais autant. Toutefois, il est à penser que celui-ci me tenait particulièrement à coeur, tant j’avais mis du coeur, un peu de mon âme, à donner vie à certains de ces personnages. Tout cela me minait un peu le moral et, depuis quelques semaines maintenant, j’avais mis un frein à mon activité, me laissant une pause alors que le doute me gagnait, me disant que peut-être, peut-être n’étais-je désormais plus capable de toucher mon lectorat...

À buller sans trop savoir comment me remettre de cet échec, je passais mes journées à rêvasser, à lire sans vraiment retrouver goût à la lecture, à écrire deux lignes pour tout raturer aussitôt... J’étais dans la tourmente. Jour après jour, nuit après nuit. Même dans mes rêves, je les voyaient, ces sorcières de mon coeur. Ou plutôt, celle. Il n’y en avait qu’une, étrangère à mon imagination. Une femme, grande, très grande, qui revenait chaque nuit me rendre visite, me couvant de toute sa chaleur comme pour m’apaiser, pour me dire que elle, elle m’avait entendue.

Bien trop grande pour moi, cette créature de mes rêves revêtait toutefois l’habit de la plus sécurisante et douce des amies. De ses cheveux de feu à ses yeux d’une profondeur infinie, nuit après nuit, elle s’offrait, plongeait en moi comme pour m’aider à trouver le repos. Nous allions chaque fois plus loin, à mesure que dans mes rêves nous faisions connaissance. Se découvrant d’abord de son chapeau, elle avait d’abord laissé mes mains onduler dans sa somptueuse crinière, rendant un sourire amical à chacun de mes gestes, jusqu’à ce que je pose mes doigts sur ses douces joues.

Et... peu à peu, mes nuits s’en trouvèrent plus calmes et reposantes. Tombé amoureux de cette rêverie, j’avais fini par prendre place sur ses genoux tel un enfant. Plus apaisé que jamais, chaque nuit désormais, je trônais là tout contre elle, à téter son gigantesque sein comme pour m’abreuver aux mamelles du divin. Tout n’était désormais plus que douceur. Nous devenions amants et je l’aimais. Je l’aimais pour le réconfort qu’elle m’apportait, je l’aimais pour être la gardienne de mon repos. Pourtant, jamais à mon réveil, je ne me rappelais de ses mots, de son corps... son visage me restait familier, mais disparaissait vite, le matin, dans l’épaisse brume de mes pensées.

Contrarié j’étais, mais au moins, j’avais fini par me reposer. Le stress m’avait quitté et, sans doute ne tarderais-je pas à me remettre en selle. Après tout, j’avais peut-être seulement besoin de cela, de repos.

Et, c’est par une nuit, comme toutes les autres ou presque, que tout finit par prendre un tout autre sens. Je ne saurais le dire avec pleine assurance, mais endormi, je crois qu’elle et moi faisions l’amour. Nus, l’un contre l’autre, nous nous unissions dans mes rêves dans un ballet devenu, plus qu’érotique, indécent. Je crois bien sentir sa peau tout contre la mienne encore... son souffle chaud. Mais... rien n’est réel. Je le sais. Tout s’arrête d’un coup lorsque j’ouvre subitement les yeux, réveillé en sursaut par cette main qui m’attrape. L’impression de tomber. Mon lit se creuse, comme si je m’y trouvais aspiré.

J’ai l’impression de chuter. Vous savez, comme cette sensation que nous avons tous, assez souvent la nuit. Sauf qu’ici je tombe. Vraiment.
Ma respiration est forte, courte. Comme si mon coeur allait s’arrêter à tout instant. Lentement mes yeux s’ouvrent, sur ce qui n’est pas, mais alors absolument pas, ma chambre.

Suis-je toujours en train de rêver ? D’un bonD, je me redresse, mes yeux virevoltant énergiquement tandis que je me trouve plus que déboussolé, perdu.

« Pfou... ouf... Qu’est-ce que... ? »

11
Les alentours de la ville / Trêve hivernale (PV Shikimurami Nagata)
« le: mardi 21 décembre 2021, 13:31:40 »
Il est dit qu’il est souvent mieux d’y réfléchir à deux fois et, je le confirme, à raison. Jamais un premier jet ne saurait être parfait et ainsi, l’étape de la réécriture s’avère primordiale... Alors pourquoi ? Pourquoi, bon sang, m’étais-je convaincu sur un coup de tête qu’explorer la montagne et la campagne en plein hiver serait de mise pour m’inspirer un peu, durant quelques congés qu’enfin je m’autorisais ?

Parti depuis deux semaines au volant de ma voiture, j’avais visité quelques villages ça et là, m’étais gelé jusqu’aux os à arpenter les forêts avoisinantes et là... j’étais perdu.

La neige avait gagné les arbres de leurs cimes jusqu’à leurs souches et il m’était devenu impossible de continuer par les grands axes tant la poudreuse s’était faite dense par ces routes que personne ne semblait emprunter. Il devait être 20h, quelque chose comme ça, et déjà la nuit était noire. Ma vieille citadine semblait peiner, refroidie comme je l’étais et le chauffage avait même fini par s’arrêter. Je devais avoir l’air bien malin, à claquer des dents en chantonnant cet air que j’arrivais à peine à déchiffrer depuis la radio.

Il neigeait tellement que je ne parvenais plus à distinguer clairement la route devant moi. Un virage en épingle au détour d’une forêt et je ralentissais. Puis... je ne suis pas sûr. Une femme, blafarde, à l’allure quasi spectrale, au beau milieu de la route. J’avais tenté de l’éviter et ma voiture s’était mise à glisser dans tous les sens avant que je ne termine enfoncé dans la neige.
J’avais eu bien du mal à sortir, mon poignet droit durement endolori, mais m’étais toutefois empressé d’accourir dans le froid pour vérifier que la jeune femme n’avait rien. Mais, étrangement, personne ne s’était montré. Ça faisait des heures que je roulais, dans la nuit totale, sous une tempête comme je n’en avais jamais vue, alors peut-être avais-je simplement tout imaginé ? Il était clair que j’avais besoin de repos.

De retour à ma voiture, j’avais fini par me sortir de tout ça pour enfin reprendre la route. Constatant rapidement qu’il m’était impossible de refermer le poing, j’avais ainsi continué avec ma seule main encore pleinement valide. Fort heureusement, il ne me fallut que quelques minutes à peine pour apercevoir de la lumière, émanant d’une grande demeure, perdue au milieu de nulle part. Ne pouvant me permettre de continuer tant que la tempête ne se serait pas calmée, j’avais dû me rendre à l’évidence, il allait me falloir demander un peu d’aide.

Après quelques minutes seulement, j’avais fini par me garer devant l’immense bâtisse à l’allure toute emprunte de traditions. Je comprenais par la pancarte qui trônait à l’extérieur qu’il s’agissait là d’une maison d’hôte. Ça tombait bien. Ce que je devinais toutefois être le parking semblait totalement vide... en même temps, à part moi, j’imagine que personne n’aurait trouvé bonne l’idée d’aller se perdre dans un coin pareil en plein milieu d’une tempête de neige. Ça semblait logique. Prenant mon sac sur le dos, je m’étais avancé jusqu’à la porte, éreinté et frigorifié. Couvert d’un simple pardessus un peu chaud, il ne fallait pas non plus s’étonner...

Et voici donc comment j’en étais arrivé jusqu’ici, à souffler chaudement dans mes mains pour me réchauffer comme je le pouvais.

De ma main gauche, j’atteins la sonnette. Une première fois puis, ma patience étant légèrement à bout -on se demandera pourquoi-, une seconde fois.
Gelé, je frissonne et tremble pour la énième fois. La situation me paraissant chaque seconde moins enviable, je pousse doucement la porte pour atteindre l’entrée au mobilier boisé.

Je toussote puis m’annonce enfin.

« Hum. Il y a quelqu’un ? Bonsoir ? J-je... J’aurais aimé louer une chambre jusqu’à... jusqu’à ce que la tempête se calme, j’imagine... »

Trempé jusqu’aux os par la neige fondue, je commence à croire qu’il y aura miracle si je n’attrape pas la crève.

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Le parc et son sous-bois / Les mercredis après-midi (PV Nadia)
« le: mercredi 15 décembre 2021, 13:58:35 »
Ces derniers temps, je n’suis plus si seul.
Nan, ça doit faire quoi, un mois ? Deux mois ? Ouais, un truc comme ça. Deux mois que mes nouveaux voisins ont emménagés dans la petite maison mitoyenne à la mienne et, pour ainsi dire, tout roule. Enfin je crois. Une jeune mère célibataire, à peine plus âgée que moi et sur laquelle j’ai peut-être des vues... et son fils. Il doit avoir 17 ou 18 ans, j’suis pas sûr d’avoir vraiment prêté attention quand sa mère m’en parlait, la première fois qu’elle est venue se présenter au pas de ma porte. Disons que mes pensées devaient être ailleurs.

Toujours est-il que, allez savoir pourquoi, j’avais très vite fini par céder et avais accepté de jouer les chaperons. C’était pas l’mauvais gars mais... sa mère semblait penser qu’il avait besoin de passer un peu de temps auprès d’autres hommes, histoire d’avoir une figure paternelle... je suppose. Sachant que j’avais dans l’idée de me faire bien voir par la maman... voilà, j’avais dit oui. J’avais dit oui et depuis, il ne se passait plus un jour ou presque sans qu’il ne vienne troubler mon habituelle quiétude. Il n’était pas méchant. Un peu... timide, un peu trop d’ailleurs, il avait découvert ma bibliothèque, mes livres -ceux que j’écris- et avait depuis décidé d’élire domicile pas loin de mon bureau, au moins chaque mercredi après les cours. Il potassait mes notes, mes recueils, mes romans, mais s’était surtout trouvé attiré par mes derniers en date. Ceux qui parlaient de cul. Illustrés et tout. Bah tiens, venant d’la part d’un ado, le contraire m’aurait étonné. Il lisait, lisait et relisait encore avant de me poser question sur question, espérant trouver auprès de moi le... coach, qu’il lui fallait. Vierge, il l’était... et allez savoir pourquoi, il comptait sur moi pour l’amener sur la voie du changement. Ben voyons.

Il me parlait de cette fille qui lui plaisait au lycée, qu’il ne savait pas comment aborder. Il s’emballait parfois en détails, me rabâchant sans cesse comme elle était « bonne » et comme il aimerait que sa première fois se fasse avec une telle créature de rêve. Il prenait dans mes carnets à croquis pour demander avis et conseils sur certaines positions, me faisant hausser les yeux à répétition alors qu’il se complaisait à décrire comment il aimerait la prendre, quel que soit l’heure et l’endroit. C’était amusant, en un sens. Mais ça avait aussi son côté bizarre. Quoiqu’il en soit, ça m’occupait un peu et... ça faisait une présence.

Voilà cependant quelques jours que je ne l’avais pas vu. Il devait sauter le pas et déclarer sa flamme, l’inviter à sortir au moins, comme je le lui avais conseillé. J’ignorais donc si ça avait marché... mais bon. Soit. Nous voilà de nouveau mercredi et, s’il est occupé, ou démoralisé comme jamais, il y a des chances pour que je puisse passer l’après-midi tranquille cette fois. Pas de questions à tout bout de champ, juste un peu de calme.

Il est 14h et je sors en vitesse de chez ma voisine, me rhabillant en hâte alors que son fils est supposé revenir des cours. Oui, après quelques semaines de flirts, des services rendus ça et là, accompagnés d’invitations à prendre un café à toute heure, j’avais enfin conclu. Un thé au beau milieu de la matinée puis... je ne vous fais pas un dessin.

Bref. Je rentre en vitesse et retourne à mes occupations, affalé au beau milieu de mon bureau à griffonner quelques trucs qui me trottent en tête depuis ce matin. Je souris bêtement et redessine de mémoire le magnifique postérieur de la jolie maman, sans oublier ce petit grain de beauté que je marque d’un point... hop.

Presque 15h. On frappe à la porte et mes rêveries s’interrompent d’un coup d’un seul.

« Deux secondes, j’arrive. »

Je soupire puis me lève pour aller ouvrir. Il est là, à la porte. Et vous savez quoi ? Il n’est pas seul.

« Hum... euh. Salut, entre, entre. »

Je me recule un peu en ouvrant grand la porte, sans prêter trop attention dans un premier temps, me redirigeant vers le salon.

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Le parc et son sous-bois / Buffet à volonté ? (PV Anastasya)
« le: dimanche 28 mars 2021, 22:19:13 »
Encore une autre de ces soirées gâchées, perdues assis à mon bureau, à passer plus de temps à réfléchir qu’à véritablement écrire. Il n’y a pas à dire, j’ai du mal en ce moment. Pas moyen que j’arrive à quoique ce soit, l’inspiration ne vient pas.
Bon, faut dire que rester enfermé des jours et des jours, ça n’a rien de bon pour personne. On ne sort pas, on ne parle pas, on n’voit personne... En clair, à quoi bon vouloir écrire à propos d’une vie que l’on ne vit pas ? À moitié avachi sur mon canapé, je me promettais que demain, j’irai commencer par foutre un pied dehors, histoire de changer d’air, quoi.

Pfffouuuah. Je bâille. J’ai l’intime conviction de n’avoir rien foutu, mais quand même, je bâille. Je reste là, allongé un moment, à scruter mon téléphone, à faire défiler les annonces et articles en tous genres, sans jamais me laisser intéresser par quoique ce soit...

Mon ventre grogne. C’est vrai qu’avec tout ça, j’m’étais pas non plus fait à bouffer. J’étais resté cloîtré, seulement obnubilé par cette page blanche qui jamais ne semblait vouloir se remplir d’elle-même.
Je me levais et entamais quelques pas vers ma cuisine, fouillais ça et là avant de me rendre compte que, bien sûr, puisque j’m’étais pas décidé à sortir de toute la semaine, ben il ne me restait plus rien à becter. Pas la moindre pâte. Rien. Un profond soupir et j’m’en retourne à mon canapé, m’y laissant tomber lourdement. Je retourne scroller de longues minutes durant avant de finir par m’essayer à une nouvelle application de livraison. Bah ouais, comme il y avait des réducs pour les nouveaux inscrits... Vous voyez, quoi.

Pas foutu de savoir c’que j’veux bouffer non plus...
Je finis par opter pour un truc un peu plus sophistiqué que d’habitude, bien cuisiné, bien noté... le genre de trucs que j’irais bouffer qu’au resto, mais que j’me permets de me commander en double -grâce aux réductions-, histoire que ça me fasse un peu de rab pour le lendemain. Mon ventre grogne encore... j’me décide à prendre le service de livraison maximum, histoire que ça arrive vite.
Le temps de prendre une douche, de se mettre un truc correct avant d’aller ouvrir la porte, d’allumer la télé... et hop. Une affaire de réglée.
Je valide le paiement sans trop faire gaffe, puis je laisse tomber mon téléphone sur les coussins.

J’me désape vite et traverse mon appartement jusqu’à atteindre la salle de bain. Un peu de musique, et tout est parfait. J’allume l’eau, attendant juste qu’elle se réchauffe assez, puis je passe sous ma douche à l’italienne.
Mes mains posées contre le mur devant lequel je me tiens, je me laisse enfin aller, me remettant à soupirer longuement. Je prends le temps de me laver, sans vraiment prêter attention à l’heure, me disant qu’j’ai une sonnette... ou qu’au pire, la porte est ouverte... Je prends mon temps et je laisse mes idées glisser ailleurs. Je repense à quelques-uns de mes voyages... ou plutôt, à quelques-unes de ces femmes que j’ai pu rencontrer ces derniers temps. Il ne m’en faut pas beaucoup plus pour mes esprits s’échauffent, pour que mes mains viennent se poser autour de cette espèce de 3ème avant-bras qui pend trop lourdement entre mes cuisses. Après tout, quel mal y a-t-il à se faire plaisir, même seul ?

Bandant comme un dingue, je finis quand même par m’arrêter, bien trop vite rattrapé par l’idée que d’ici quelques minutes, j’me tiendrais sûrement face à un pauv’ livreur qu’a rien demandé à personne. Un nouveau soupir de ma part et j’arrête l’eau.

« Aaah, putain... j’ai juste envie d’baiser... »

C’était p’têt ça mon problème, en fait.

Je sors de la douche, tendu comme pas possible et viens attraper mon peignoir, le posant à peine sur mes épaules alors que je quitte ma salle de bain.
J’attrape une clope sur un comptoir et l’allume au détour d’un couloir avant de repasser enfin vers l’entrée. Quelque chose me frappe d’emblée : la porte est ouverte.

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L'aéroport / Affaires de classe (PV Chloé Reynard)
« le: mercredi 13 janvier 2021, 22:24:24 »
11h59 - Aéroport Charles De Gaulle - Paris, France.

Trois heures et demies. Trois foutues heures et demies que je suis là, à faire les cent pas d’un terminal à un autre, ballotté d’un quai d’embarquement au suivant, sans certitude que mon avion décollera bien un jour. Ça fait déjà deux vols qu’on m’annule... J’dois bien avouer, on a déjà imaginé plus épique et romanesque en parlant de voyage.

Trois semaines à Paris, tout payé... ou presque, par la maison d’édition qui avait signée mes trois derniers bouquins. Une bande-dessinée érotique, mon premier essai en la matière, puis deux autres recueils de croquis et de pensées... des choses sans doute bien trop mégalos et personnelles pour que ça puisse intéresser quiconque. Dessiner quelques culs avait au moins un certain avantage, côté marketing. Les ventes avaient été plutôt bonnes, puis surtout, j’avais adoré bosser avec cette illustratrice. C’est elle qui m’avait hébergé, histoire qu’on bosse sur quelques nouvelles planches. J’avais eu besoin d’un peu de vacances, d’un peu d’ailleurs et... voir cette jeune femme s’affairer avait pas mal égayé mes journées.
Bref, une fois de plus, ça avait encore été très cliché. À croire que je ne suis bon qu’à ça, à confirmer tout cet imaginaire tordu censé coller à « la vie d’artiste ». Des cafés en terrasse, des musées... le Moulin Rouge, un peu de vin et quelques câlins bien sentis entre ses draps de satin...

Baaaaah. C’est pas avec le tumulte environnant que j’allais pouvoir re-songer gaiement à ces dernières nuits. Je m’étais éloigné un peu et étais sorti fumer dehors, après qu’on m’ait gentiment rappelé que, depuis 20 ans déjà, on n’peut plus fumer partout. Je grinçais des dents, soupirais et baillais alternativement. Ces moments de transit, c’était vraiment l’horreur... à l’opposé total de cette belle idée que l’on pourrait se faire de vacances détente. Et puis ce bruit...

J’avais un pantalon à pinces gris, bien taillé, de belles chaussures de cuir noir, toutes neuves... toujours élégant, mais à moitié seulement. Comme d’habitude. Mon non-goût pour le style et la mode, ou plutôt, avec mon style à moi, je me tenais là désormais, accoudé à un portique de sécurité, à attendre gentiment mon tour, ma chemise blanche mal fermée, les yeux mi-clos d’ennui et de fatigue...

12h14. L’interminable file d’attente qui avait démarré déjà très tôt ce matin... n’était toujours pas terminée. Je faisais un nouveau pas tous les quarts d’heure, le nez rivé dans un de mes carnets à croquis. Je n’entendais rien autour de moi ou plutôt, je faisais semblant de ne pas entendre tous ces râles, toutes ces nouvelles annonces, les cris stridents des enfants... jusqu’à entendre mon estomac. Lui au moins, il avait une bonne raison de s’faire entendre. J’étais parti bien trop tôt ce matin, de peur de louper cet avion qui n’est finalement jamais venu et n’avais donc rien mangé depuis. Puis bon, vous connaissez les prix pratiqués dans les aéroports... c’est même pas la peine d’y penser ! Nan, nan... j’attendrai... après tout, avec les nombreuses heures de vol qui nous séparent de Tokyo, j’imagine qu’on aura bien droit aux sempiternels plateaux repas... ça suffira amplement puis, ça n’me coûtera rien de plus. J’ai déjà claqué assez de pognon comme ça, juste pour faire la cour à notre bonne amie française. Au moins ça avait marché. Puis... je pouvais bien faire des efforts, après tout, j’avais passé presque un mois chez elle sans m’inquiéter du moindre loyer.
Bref. J’avais faim, j’étais crevé... et j’avais pas du tout, mais alors pas du tout du tout envie d’être là. Mon regard se perdit un instant en direction des quelques zones « VIP », de ces coins huppés que fréquentent les habitués fortunés qui se pavanent en riant bruyamment, alors qu’ils font une pause dans leur 4589ème tour du monde de l’année. Ça sentait la bisque de homard à plein nez. Mon ventre gargouillait de nouveau. Moi je soupirais.

Je rouvrais mon carnet de croquis (à une page non couverte d’esquisses d’attributs virils ou non) et y inscrivait quelques annotations, quand enfin, les raclements de gorge qui me parvenaient depuis derrière me firent comprendre que mon tour était venu. Youpi, on va bientôt embarquer ! Et comme ça on va pouvoir manger... ‘fin d’ici quelques heures, quoi. Ha ha ha.
Je n’écoutais pas vraiment c’que disait l’hôtesse en face de moi. Elle ne me quittait que peu du regard pendant que l’une de ses collègues murmurait, alors qu’elles me tendaient le billet que j’allais pouvoir récupérer.
Bien trop ennuyé et distrait, je ne suivais pas non plus ses instructions quand elle m’indiquait la direction qu’il me faudrait prendre pour monter (ENFIN) dans notre avion... Je me contentais donc seulement de suivre les gens devant moi, ‘fin ceux qui ne m’avaient pas bousculé pour être à bord avant moi.

Un coup d’œil jeté au loin sur le tarmac et j’en revenais à me demander comment on pouvait bien faire voler des engins aussi lourds et imposants. Cette simple idée relevait pour moi du fantasque. Ça me fit sourire.

Je quittais un bref instant mon air distrait pour regarder mon billet, histoire de savoir quelle allait être ma place dans l’avion. Je priais intérieurement pour me trouver à côté d’une fenêtre... que j’ai au moins autre chose à regarder que le couloir et les jolies gambettes des hôtesses...
Mes sourcils s’arquèrent un peu d’incompréhension. C’est drôle, j’avais l’impression que mon billet n’était pas tout à fait le même que celui que j’avais eu dans les mains plus tôt ce matin. Il était bel et bien à mon nom mais... plus de « classe éco », plus de numéro ni de placement.

Je m’arrêtais sur place, plus très loin de l’avion.

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Le coin du chalant / Insérez ici un jeu de mots avec muses et amuse.
« le: mercredi 13 janvier 2021, 20:56:11 »
Et bien le bonjour, le bonsoir... le... bref, COUCOU !

Prêt à embarquer pour de nombreuses et palpitantes aventures à travers tous mondes et royaumes connus, Bando, auteur pas connu mais intrépide n’en doutons pas, est donc à la recherche d’un(e) guide et de muses prêts à lui faire découvrir les joies d’une vie à 100 à l’heure.

Que vous soyez un fan bien obscur, tombé amoureux de la plume du jeune artiste, une belle pirate de l’air en mal de charme, d’ivresse, et à la recherche d’un nouveau compagnon de route... ou quoique ce soit entre les deux...
Pour peu que vous soyez plus inspiré que lui... Alors toutes vos propositions sont les bienvenues !!!

D’ici là, prenez bien soin d’vous  :-*

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