Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Zorro Wolfen

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1
Dictature d'Ashnard / Combats et café.
« le: mercredi 03 juin 2020, 16:34:24 »
Un beau ciel bleu sans nuage. Un vent léger qui fait ondoyer l’herbe doucement, rafraichissant le voyageur. Une musique légère dans la tête, une monture au pied allègre pour vous porter et une plaisante compagnie avec qui discuter. Voilà des conditions de voyage idéales, pour ne pas dire idylliques.

Hélas pour Zorro, aucune de ces conditions de rêve n’était présente en ce jour. Il marchait dans une plaine aride, son bagage sur le dos, sous un ciel couvert de nuages menaçants et dans un air étouffant, chaud et lourd, prémices à n’en pas douter d’un orage redoutable. Et les rares souffles d’air qui parcouraient la lande désolée, bien loin d’une agréable brise, n’étaient que sèches et brutales rafales de vent, chargées d’une poussière jaunâtre qui lui fouettait le visage et le moindre centimètre de peau non couvert.

Sa cape de voyage sur le dos malgré la chaleur assommante, une écharpe de lin remontée sur son nez pour se protéger tant bien que mal des éléments, il se hâtait en direction des bâtiments qu’il voyait au loin, espérant y arriver avant l’orage n’éclate.

Il y parvint, juste à temps. A peine avait-il refermé la porte de la première taverne du village qu’un roulement de tonnerre ébranla le monde, faisant trembler les vitres de l’établissement. Avec un soupir de soulagement, il commanda un repas et un lit pour la nuit au tenancier goblinoïde de l’auberge, grimaçant devant le maigre contenu de sa bourse. Il expédia son repas puis, épuisé par toute une journée de marche forcée, fila s’allonger dans le dortoir principal. Le lit était dur, la pièce surchargée, mais au moins était-il au sec. Il s’endormit comme une masse, plongeant dans une transe sans rêve.


**********~~○~~**********


Il se réveilla à l’aube, de bien meilleure humeur que la veille. L’orage passé avait nettoyé le monde, le laissant frais et brillant. Profitant du beau temps, Zorro déambula dans la ville au hasard, savourant le plaisir simple d’explorer un nouvel endroit. Depuis qu’il était sorti de Lenwë, l’école de magie où Yukka l’avait guidé et où il avait récupéré une partie de ses capacités, il arpentait le monde au gré de ses envies jusqu’à ce que ses pas le mènent au-delà des frontières de Nexus, dans l’Empire d’Ashnard.

Alors qu’il regardait la devanture d’un armurier, regrettant de ne pas avoir assez d’argent pour s’offrir quelque chose de mieux que les vieilles protections de cuir qu’il portaient actuellement, des éclats de voix attirèrent son attention.

- Oyez, oyez braves gens, hommes, femmes et êtres de tout poils, plumes, écailles crocs et griffes ! Dès demain débutera officiellement le Grand Tournoi annuel de l’Arène de Nebelheim ! Venez acquérir honneur et gloire, ainsi qu’une récompense royale en vous mesurant à de valeureux guerriers venus de tout Ashnard parmi lesquels le terrible Ülfric Briseur-d’âme, la Général Noirmanguer, le colossal Thôork et notre célébrité locale, l’invaincue, la belle, la redoutable Céleste, dite la Valkyrie d’Ashnard ! Compétition ouverte à tout les guerriers ou pauvres fous ! Frais d’inscriptions de 100 pièces seulement !

Alors que le héraut s’éloignait et que des discussions enthousiastes s’amorçaient autour de lui, le Loup Noir resta songeur. Il ne connaissait aucun des noms cités mais ne doutait pas qu’il s’agissait sans doute d’incroyables combattant. Et puis il n’était pas venu pour se battre. D’un autre côté … la récompense promise était alléchante, et cela serait une bonne mise à l’épreuve pour lui.
Un rictus figé sur ses lèvres, il se mit inconsciemment à compter les pièces qui lui restait. 97 … 98 … 99 … 100 …


**********~~○~~**********


- Mesdames et Messieurs, nobles et valeureux habitant du Grand Empire d’Ashnard, je vous souhaite la bienvenue pour l’ouverture officielle de la 15ème édition du Grand Tournoi de Nebelheim ! Et sans plus attendre, commençons tout de suite avec le premier combat. Venu tout droit des steppes glacées du Nord, je vous présente … Somni Dercete ! Et face lui, un vagabond venu dont ne sait où, Zorro Wolfen, dit Loup Noir !

Les grilles de sa cellule s’ouvrirent devant Zorro, qui pénétra dans l’arène en terre battue sous les acclamations de la foule, faisant remonter de vieux, très vieux souvenirs. Le sable, la foule en délire, l’excitation et l’adrénaline, le spectacle …

Clignant des yeux pour s’adapter à la soudaine luminosité, le mercenaire regarda autour de lui, s’appropriant l’espace où il allait combattre.
A quelques pas devant lui se tenait son adversaire. Immense, bien plus grand que lui, musculeux, il ne portait qu’un pagne grossier, exposant à l’air libre une épaisse toison brune, des pieds de taureau et une épaisse tête bovine. Entre ses mains larges comme des assiettes, le minotaure tenait un bec de corbin d’une taille monstrueuse.

- Je vais t’écraser moucheron ! T’aurais jamais dû venir ici. J’vais être gentil, abandonne tout de suite, et je ne te briserais que quelques os !

Sans répondre, Zorro se pencha en avant en une courbette moqueuse avant de gratifier son opposant d’un sourire narquois. La créature souffla rageusement, les mains crispées sur son arme.

- Que le combat commence !

Le dernier mot n’avait pas fini de résonner que le minotaure bondissait en avant, l’arme brandie au-dessus de sa tête. Esquissant un demi-pas sur le côté, le Loup esquiva l’attaque sans difficulté, la laissant passer à quelques centimètres de son corps, et flanqua une baffe magistrale à son adversaire avant de reculer, hors de portée de la contre-attaque.

Le combat continua sur le même rythme pendant quelques minutes, le mercenaire esquivant avec une facilité désinvolte les attaques de plus en plus enragées de son opposant, lui lançant après chaque assaut des piques outrancières qui résonnaient à travers l’arène, faisant rire la foule et aiguillonnant la colère de la créature. Oubliant toute contenance, toute lucidité, Somni se lança dans une série de mouvements dévastateurs, tentant d’écraser cette irritante sous-merde qui se foutait de sa gueule depuis le début !

C’était ce que Zorro attendait. Perçant au travers de la défense de son adversaire, faisant usage de son épée pour la première fois depuis le début de l’affrontement, il eu un geste d’une précision et d’une vitesse fulgurantes. Le bec de corbin du minotaure s’envola et s’écrasa plusieurs mètres plus loin alors que son propriétaire regardait stupidement ses pouces inertes, leur tendon sectionné par la lame de l’aventurier.

-Tu devrais abandonner et aller te faire soigner. Ta blessure est légère, mais si tu forces, tu ne pourras même plus attraper ta queue quand tu voudras te faire plaisir. Déjà que tu dois avoir du mal …

Avec un hurlement féroce, le Nordien chargea, la tête baissée, ses cornes accrochant un éclat de soleil. Cette fois, Zorro n’esquiva pas l’attaque. Solidement campé sur ses jambes, il saisit le taureau par les cornes et profita de son élan pour le renverser. Il y eu un crac retentissant quand l’épaule de la bête percuta le sol, disloquée, suivi d’un boom sonore lorsque Zorro abattit le pommeau de son épais sur son crâne épais. Avec un léger gémissement Somni Dercete roula sur le dos, inconscient.

Un silence de plomb s’installa sur l’arène. Silence que le voyageur rompit d’une voix amusée.

- Monsieur le juge, il me semble que mon adversaire est hors-service. On fait quoi, on attend quelques heures qu’il se réveille ou on passe à la suite des réjouissances ?

Ces mots tirèrent l’arène de la stupeur dans laquelle elle était. Un grondement sourd monta de la foule et s’accentua jusqu’à se muer en un tonnerre d’applaudissements et de hourras.

- Ce … Incroyable Mesdames et Messieurs. Voilà une superbe conclusion pour se premier combat de la journée ! Je déclare le Loup Noir vainqueur de la première manche, il est qualifié pour le prochain échange ! Passons maintenant au second combat …


**********~~○~~**********


Plusieurs jours passèrent ainsi. Zorro continuait de gagner chacun de ses combats, malgré la diversité de combattants. Il fut plusieurs fois mis en difficulté, ses adversaires étant loin d’être tous aussi simplistes que Somni. Il affronta des soldats et mercenaires vétérans, des experts en arts martiaux, des assassins retors et même quelques mages sournois. Ce furent ces derniers qui lui posèrent le plus de problèmes, leur magie imprévisible les rendant particulièrement redoutables, mais ses réflexes et sa très longue expérience lui permirent à chaque fois de s’en sortir. Pas une fois il n’usa de sa capacité spéciale.

Les paris, auxquels il participait allègrement, allaient bon train et lui permirent de gagner l’argent nécessaire pour se loger, se nourrir et, plus important, améliorer son équipement. Il fut rapidement donné pour favori, se partageant la tête d’affiche avec l’intrigante Valkyrie.
Lorsqu’il ne combattait pas, il se reposait et prenait soin de son matériel, ou alors il essayait d’assister aux matches de ses futurs adversaire, observant leur style, réfléchissant à des manières de triompher quand viendrait son tour.

Vint finalement le jour des avant-derniers combats. Zorro combattait en fin de journée, aussi en profita-t-il pour observer ses prochains adversaires. Le premier combat fut époustouflant. D’une intensité à couper le souffle, il se solda par l’éclatante victoire de la Valkyrie d’Ashnard. Le mercenaire l’avait déjà vu à l’œuvre, mais jamais encore d’aussi près et sa silhouette menue de poupée ne laissait en rien deviner la force diabolique qu’elle déployait au combat.

Le second affrontement fut un véritable déchainement de violence et s’acheva en apothéose par un inattendue double KO, les deux adversaires s’étant écharpés mutuellement jusqu’à tomber en même temps dans la terre battue gorgée de leur sang.
Arriva enfin son tour. Lorsque les grilles s’ouvrirent, il pénétra dans l’arène sous les vivats de la foule.

- Loup Noir ! Noirmanguer ! Loup Noir ! Noirmanguer !

Observant son adversaire, Zorro s’inclina devant elle, sans aucune trace d’ironie. Il avait eu l’occasion de la voir combattre et en avait conçu un profond respect. La Générale lui rendit son salut, inclinant sa tête blanche aux yeux dorés, ses ailes de chauve-souris battant dans son dos.

- Puisse tes dieux être avec toi aujourd’hui.
- Et que ta bravoure t’apporte la victoire.

Avant même que le présentateur n’annonce le début des hostilités, dans un parfait accord ils se ruèrent l’un vers l’autre, l’arme au clair. Le succube s’éleva soudain dans les airs, soulevant un nuage de poussière. Zorro se laissa glisser sous elle et se redressa d’un mouvement souple, tournant sur lui-même. Fracas des lames. Pluie d’étincelles.

Les deux combattants se séparèrent puis s’unirent de nouveau, tournant l’un autour de l’autre en un ballet mortel, elle volant dans les airs, lui ne touchant le sol que de brefs instants, le temps de bondir de nouveau.
Soudain un hurlement strident déchira l’atmosphère et le succube se posa lourdement au sol, une aile déchirée par la lame de Zorro. Ce dernier atterrit un peu plus loin, du sang coulant le long de son bras gauche, frappé par la queue de la créature.

Une sphère ténébreuse naquit dans la main de la démone, qu’elle projeta comme la foudre vers le mercenaire. Il l’évita de justesse mais fut fauché de plein fouet par la seconde sphère. Il s’écroula, sonné, et roula d’instinct sur le côté. Juste à temps ! La lame de son adversaire transperça le sol à l’endroit précis où son cœur se trouvait un instant plus tôt.

Le Loup Noir pivota sur une jambe, fauchant celle de Noirmanguer qui tomba à terre à son tour et il se jeta sur elle. Ils luttèrent au sol un moment, chacun cherchant à renverser l’autre et à se dégager. De sa queue elle lui fouetta le dos, il se protégea avec le fourreau de sa lame et répliqua par un coup de tête fort peu courtois en plein sur le nez du succube. Un globe violacé se forma sur sa poitrine, enfla et explosa, les projetant tout deux à une extrémité de l’arène. Lorsque la poussière retomba, Noirmanguer se tenait debout, les ailes en charpie, du sang coulant de son arcade sourcilière et de son nez éclaté, sa queue pendant lamentablement sur le sol. A l’opposé Zorro s’était aussi relevé, la lèvre fendue, le pantalon déchiré et le bras gauche tordu selon un angle inquiétant, du sang s’en écoulant et goutant dans la terre battue.

- Tu te bats bien. Si tout les soldats d’Ashnard combattaient comme toi, nous aurions déjà gagné la guerre.
- Tu te débrouilles pas mal non plus !

Ils s’élancèrent à nouveau l’un vers l’autre. Un rictus identique déforma leurs lèvres. Ils levèrent leur lame d’un même geste. Choc. Bruit assourdissant. L’air crépite. Une lame tourbillonne dans les airs, sans son manche, et se plante à la verticale dans le sol.

- Bien joué …

Noirmanguer s’effondra, une longue estafilade courant sur sa poitrine, remontant le long de son bras jusqu’à la poignée sectionnée de son épée. Plus loin Zorro resta debout, inchangé. Même son bras gauche ne semblait pas si mal en point. Seule sa lame portait la marque de leur dernier assaut, sa pointe brisée.

- Bien joué toi aussi.


**********~~○~~**********


Le lendemain, midi. Le soleil était haut dans le ciel. Protégé de sa morsure par l’ombre présente sous l’arène, Zorro attendait patiemment, parfaitement remis de ses blessures de la veille et heureux de savoir que les jours de Noirmanguer n’étaient pas en danger. Une ombre d’inquiétude voilait cependant son regard d’émeraude. Si Noirmanguer avait été une adversaire redoutable, alors qu’en serait-il de la Valkyrie, seconde finaliste et son prochain opposant ?

Un sourire plein d’expectatives tordit les lèvres du mercenaire. Il se leva, s’étira, s’approcha des grilles.

-Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs ! Bienvenue pour la grande finale de cette 15ème édition du Grand Tournoi de Nebelheim. Ils ont triomphé de tout leurs adversaires, vous offrant un spectacle digne de l’Empereur lui-même, et aujourd’hui ils vont s’affronter. Pour l’honneur ! Pour la gloire ! Et pour votre plus grand plaisir ! Messieurs Dames je vous prie, une ovation pour Céleste, la Valkyrie d’Ashnard et Zorro, le Loup Noir !

Les grilles s’ouvrirent pour la dernière fois et Zorro s’avança dans la lumière alors qu’à l’autre bout son adversaire en faisait autant.

Que la danse commence !

2
Les contrées du Chaos / Une question de calibre (Sarah)
« le: dimanche 26 avril 2020, 02:30:06 »
Le soleil était haut dans le ciel, dardant ses rayons implacables sur les Terres du Chaos, les noyant dans une désagréable chaleur, inhabituelle pour la saison. Heureusement un vent léger s’était levé, apportant avec lui une fraicheur miséricordieuse et les embruns salés venus de l’océan tout proche.

Les yeux fermés, Zorro leva le nez en l’air pour savourer cette brise bienfaitrice et humer ce parfum qu’il n’avait pas senti depuis longtemps. Des souvenirs à moitié oubliés, datant d’une autre vie, lui revenaient en mémoire, des images de vagues à perte de vue, d’immensités bleutées sillonnées par d’imposants navires, d’histoires de fantômes et de trésors maudits, des chants parlant d’amours d’aventures et de richesses …
A ses côtés son cheval s’ébroua, tirant le mercenaire de ses pensées. Il jeta un œil amusé à la monture, admirant sa robe noire qui luisait sous le soleil ardant. Il l’avait nommé Dwylidian, en l’honneur de son ancien compagnon, laissé dans l’autre monde. C’était une belle bête, rapide et endurante, dotée d’une vive intelligence, qu’il avait acquis récemment. Ou plus exactement qu’il avait gagné lors d’une course à laquelle il avait participé, dans le cadre d’un contrat. Un contrat qui s’était montré particulièrement lucratif, suffisamment en tout cas pour qu’il puisse enfin s’équiper dignement, laissant tomber les frusques défraîchies et usées jusqu’à la corde qu’il portait depuis son arrivée en ces lieux.

D’ores et déjà, entre autres choses, il s’était fait faire une armure de cuir et de métal, simple mais efficace et surtout qui lui allait comme un gant puis il avait longuement écumé les boutiques d’armuriers et forgerons de Nexus à la recherche d’une personne capable de lui fournir une arme digne de ce nom. En vain. Les unes après les autres, il avait rejeté toutes les lames qu’on lui avait proposé. Aucune de ces merveilles, ainsi que les nommaient leur vendeur, n’avait trouvée grâce à ses yeux : trop lourdes, trop fragiles, mal équilibrées, bien trop chères… Par dépit, il avait fini par se rabattre sur arme de moindre qualité, qui ne lui convenait guère mieux mais qui au moins valait son prix.
C’est alors qu’il avait entendu parler d’un artisan vivant dans un village en bord de mer, dans les contrées du Chaos. Un artisan qui, a en croire la rumeur, effectuait de véritables petits miracles et savait créer des armes capables non seulement de toucher depuis plus loin qu’un arc, mais aussi d’infliger bien plus de dégâts.

Zorro n’avait pas hésité bien longtemps. Quoique dubitatif, il voulait laisser sa chance à cet artisan. Et puis de toute manière, il ne trouverait pas son bonheur à Nexus, et cela faisait déjà quelques temps qu’il voulait visiter Ashnard et ses alentours. L’occasion était trop belle !

Quelques heures plus tard, le Loup pénétrait dans un petit village. Ici l’odeur de la mer était plus forte, imprégnant chaque bâtisse, chaque habitant de son emprunte particulière. Le bruit des vagues, leur lent va et vient envoûtant, résonnait à travers les ruelles, souligné à intervalle irrégulier par le cri des oiseaux marins ou les appels d’un boutiquier.
Suivant les indications d’un citoyen, un vieil homme au visage ridé et au teint buriné par des années passées sous le soleil de l’océan, Zorro se dirigea vers un bâtiment en bordure du village, à l’autre bout, après avoir réservé une chambre à l’auberge du coin et laissé Dwyl’ aux bons soins d’un garçons d’écurie.

Il poussa la porte, faisant discrètement résonner un petit carillon et pénétra dans les lieux.
Partout autour de lui, où que se posa son regard, exposés dans des vitrines ou sur les murs, se trouvaient des armes comme il n’en avait encore jamais vu. Des manches courts et courbes, prolongés par d’étranges assemblages de pièces métalliques et de tuyaux, le tout ouvragé avec une finesse incomparable et un art consommé. Dans son monde natal, le voyageur avait déjà vu des arbalètes de poing, des canons et même, quelques fois des couleuvrines, armes de prédilection du petit Peuple. Les armes ici exposées y ressemblaient étrangement, mais dans une version miniaturisée. Néanmoins si elles étaient aussi efficaces que les bâtons à feu, en dépit de leur taille, alors, en effet, il s’agissait là d’armes redoutables. Même si le mercenaire doutait qu’elles soient réellement à son goût.

Alors qu’il explorait la boutique, errant entre les vitrines, effleurant les créations du regard, une voix s’éleva. Sans surprise, il se tourna vers le fond de la boutique, derrière le comptoir où une jeune femme était apparue. Il se dirigea vers elle tout en la détaillant.
Plutôt jeune, elle ne devait pas avoir plus d’une trentaine d’années. Une silhouette attirante, mise en valeur par ses habits, de grands yeux en amandes couleur saphir et une crinière de cheveux de feu, la demoiselle devait sans doute susciter bien des passions. Alors qu’il s’en approchait, son parfum vint lui caresser les narines, une odeur douce, légère, celle de sa peau, habillé d’une légère touche de rose. De rose et aussi de métal. Et de poudre. Si son odorat ne trompait pas l’hybride, à n’en pas douter il se trouvait en présence de la personne qui confectionnait toutes ces armes. Ainsi l’artisan était donc une artisane.

Un discret sourire ourla ses lèvres alors qu’il s’inclinait en une révérence fantasque, saluant la jeune femme. Heureusement qu’il n’avait jamais prêté foi à ces idioties si chères à bien des mâles sur le talent et la place des femmes dans la société.

-Gente dame, je te salue. Je suis Zorro, Zorro Wolfen un … aventurier dirons-nous. Je suis à la recherche de quelque chose pour remplacer cette camelote, se présenta-t-il en désignant la poignée de l’épée qui dépassait de son épaule, et quelqu’un à Nexus m’a parlé de ton atelier. Et de ton talent.

Il lui sourit d’un air affable. En dépit des apparences, il ne cherchait pas à séduire la demoiselle, il se montrait simplement courtois. L’expérience lui avait appris qu’on ne perdait jamais rien à l’être, bien au contraire. Se retournant à moitié, il désigna la boutique d’un geste de la main avant de lui faire face de nouveau, ses yeux d’émeraude brillant de curiosité.

-Je dois néanmoins avouer que je ne m’attendais à pas à tout ça. Et que je ne comprends pas grand-chose à ton art ; la dernière fois que j’ai vu une arme semblable, c’était d’un nettement plus gros calibre. Du style pour abattre un mur. Pas le genre d’arme qu’on peut mettre dans sa poche en somme ! Ni à la portée de toutes les bourses, tant elles étaient compliquées à fabriquer. Si tu voulais bien m’expliquer, j’en serais honoré.

Il doutait toujours de vouloir posséder une telle arme, n’ayant pour référence que les canons évoqués, et commençait à douter aussi d’avoir assez pour s’en offrir, mais son intérêt, lui, était bien réel !

3
Ville-Etat de Nexus / Bienvenue à Loudpard, école de sorcellerie
« le: vendredi 19 avril 2019, 13:01:12 »
Nexus.
Cœur du continent du même nom. Centre économique et politique, lieu de résidence de la famille royale.
Cité-état tentaculaire d’une taille inconcevable où se mêle dans un chaos indescriptible tout ce que ce monde offre d’origines ethniques et sociales, où tout se vend, de la simple bague au palace, en passant par pléthores d’objets rares et d’êtres vivants.
Nexus, enfin.

Après plusieurs semaines de voyage à travers le continent, Zorro arrivait à son but.
Epuisé, affamé, il avançait tant bien que mal dans la foule de plus en plus dense qui se pressait autour de lui, véritable marée vivante qui ondulait entre les étals des innombrables commerces et autres bâtiments qui la dominaient. Une mer tourmentée où chaque boutique devenait un récif redoutable, chaque porche un nouveau courant et chaque place une brève accalmie au milieu de la tempête.

Perdu au milieu de ce magma bouillonnant, submergé par les odeurs émanant des corps en sueur et des épiceries ou des tavernes, le mercenaire tentait sans succès de se repérer, s’attirant un regard noir et méfiant de la part des passants qu’il bousculait ou des boutiquiers qu’il interrogeait.
Il faut dire que son aspect n’avait rien d’engageant. Malmené par plusieurs jours d’errance et de nuit au clair de lune, il était maculé d’une épaisse couche de poussière et dégageait un puissant fumet rance. La barbe épaisse qui lui mangeait le visage, ses vêtements et son armure usés jusqu’à la corde et l’épée ternie par l’usage qui dépassait de son épaule achevaient de lui donner l’apparence d’un vagabond ou pire, d’un truand de grands chemins. Le genre de personnage qui n’attire guère la sympathie.

Poussant un profond soupir de lassitude, le sang-mêlé pénétra dans une énième boutique, s’attirant un nouveau regard méfiant du marchand. Sur les étals surchargés s’étendaient divers accessoires de beauté, rasoirs, parfums, maquillages, ainsi qu’un large choix de vêtements en tout genre. Tâtant la bourse rebondie qu’il dissimulait, le rôdeur hésita. Il préférait économiser au maximum les deniers qu’il avait amassé, ne sachant ni combien de temps il devrait rester pour trouver une école de magie, ni combien dedans il devrait y rester, mais d’un autre côté, retrouver une apparence convenable serait indéniablement un atout de taille dans ses recherches …
Avec une grimace résignée, il se plongea dans les rayonnages d’habits, à la recherche de quelque chose dans ses moyens qui pourrait lui convenir.

Une poignée d’heure plus tard il ressortit de l’établissement de bains qu’il avait trouvé. La barbe taillée, le corps propre et légèrement parfumé, il avait troqué ses vieux habits pour un ensemble de cuir et de lin neuf dans les tons noirs et rouge, réhaussé de touches argentées, de nouvelles bottes sans fioriture mais solides et confortables, une cape de voyage qu’il portait sous le bras avec un petit paquetage d’objets utiles et une armure de cuir qu’il avait acheté d’occasion.

Le pas alerte, se sentant plus frais et plus léger – tout comme sa bourse – qu’à son arrivée, il se dirigeait vers une auberge relativement bon marché qu’un habitant, nettement plus affable devant sa nouvelle apparence, lui avait chaudement recommandé.

Alors que le soleil se couchait, teintant les nuages d’or et de pourpre, il arriva en vu du Cochon Dorée, un établissement modeste dans une ruelle proche d’une place où quelques heures plus tôt se tenait un marché composé essentiellement d’herboristeries et petits alchimistes.
Il poussa la porte de bois doré, faisant sonner un petit carillon. Quelques clients étaient attablés dans la salle chaudement éclairée, qui regardèrent le nouvel arrivant avant de reprendre leurs conversations. Avisant une table inoccupée dans un coin proche de l’entrée, non loin d’une autre table occupée par une femme apparemment seule, il s’y dirigea, adressant un signe au patron, un homme sec à la moustache fournie, salua d’un geste courtois sa voisine et s’installa à la dernière table de tel sorte à pouvoir embrasser toute la salle du regard sans être bloqué par le mur.

Un instant plus tard une serveuse s’approchait, une beauté blonde au visage marqué de cicatrices de petite vérole qui louvoyait entre les tables avec l’adresse que confère l’habitude. Zorro passa sa commande – pichet d’eau et ragoût avec du pain de seigle – et attendit qu’elle revienne avant de l’interroger alors qu’elle s’apprêtait à repartir.

- Excusez-moi damoiselle. Sauriez-vous où je pourrais trouver un logement pas trop cher, ou s’il reste une chambre ici ? Et sauriez-vous aussi où puis-je trouver un endroit qui enseigne la magie ? J’ai entendu dire qu’il y en avait dans la capitale mais j’avoue être quelque perdu …

La jeune femme marqua un temps d’arrêt, sans doute surprise par la courtoise inhabituelle du client, et répondit au sourire navré du mercenaire par un timide sourire en secouant la tête.

- Je vais me renseigner monsieur. Mais peut-être que monsieur Gérand pourra vous répondre mieux que moi …

Sur quoi elle s’éloigna, laissant l’hybride en tête à tête avec son repas.

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Le coin du chalant / A whole new world
« le: dimanche 27 janvier 2019, 15:25:59 »
[Parce c'est toujours mieux en musique un nouveau monde]

Mesdames et Messieurs, êtres non genrés ou à l'identité multiples, personnes et créatures de tout poils, plumes, écailles ou nu, je vous salue !
Et maintenant que j'ai votre attention, entrons dans le vif du sujet.

Mon p'tit mercenaire venant d'arriver sur Terra, il est un petit peu perdu et aurait bien besoin de quelqu'un pour le guider.
Actuellement il se trouve à l'Auberge du Repos Paysan, un établissement reconnu pour sa bonne cuisine et l'amabilité de son patron, situé dans un petit bourg quelque part entre Nexus même et Ashnard (à une bonne semaine de marche de l'Empire je dirais), donc voilà ce que je vous propose :


Trame One (fight !) :
    Pour une raison ou une autre, votre personnage se trouve dans la même auberge. Il/elle a pu arriver avant Zorro, et le voir pénétrer dans l'auberge avec sa tenue usée couverte de poussière, ou être arrivé après et le voir redescendre dans la même tenue, la poussière en moins.

Peut-être avez-vous besoin d'aide et voudriez vous payer ses services de combattant ? Ou alors l'aura de voyageur qu'il dégage vous attire et vous voulez en apprendre plus sur lui ? A moins que vous ne flairiez le pigeon et tentiez de l'escroquer ?


Trame Two :
   Petite ellipse, le mercenaire est arrivé au coeur de Nexus. Fatigué, il cherche un logement pas cher, avant de se mettre en quête d'une bibliothèque ou d'une école de magie. Dans ce but, il questionne les gens autour de lui.

L'aiderez-vous ou le plongerez-vous encore plus dans la me... ? Peut-être allez vous profiter de la foule pour lui faire les poches ?


Trame Three :
   Pour vivre, on a besoin d'argent. Du coup, sur la route pour Nexus,  Zorro s'est fait embauché par vous ou votre famille pour accomplir quelques menus tâches en échange d'un peu d'argent et/ou du gîte et du couvert.

Qu'allez-vous faire pendant qu'il effectue les tâches demandées et qu'il loge chez vous ? Ou pire, si vous êtes la cible d'un contrat qu'il a accepté ?


Trame Four :
   A vos plumes !



   Nombre de participants : un compte, pour commencer, voire juste un personnage
   Type de RPs acceptés : Libre. Social, combat, hot, un mélange des trois ... Peu importe. Juste une chose à savoir, Zorro est profondément opposé à l'idée même que l'on prive quelqu'un de sa liberté.
   Fréquence de réponse : A minima une fois par semaine, peut-être plus si mon emploi du temps (et l'inspiration >.<') me le permet.
   Disponibilité : Libre et archi-libre !

5
Prélude / Zorro est arrivé ! [Valikoyé]
« le: samedi 26 janvier 2019, 16:14:45 »
Identité : Zorro Wolfen
Âge : Une petite trentaine d’années en apparence. Dans les faits, c’est plus… complexe.
Sexe : Pendouillant
Race : Bâtard improbable d’un elfe et d’une lycanthrope.
Sexualité : Hétéro

Physique :


La porte de l’auberge s’ouvrit, laissant entrer un courant d’air glacial. Surpris et quelques peu dérangés par la soudaine fraîcheur, les rares clients présents à cette heure tournèrent la tête pour voir qui osait laisser l’hiver pénétrer dans l’établissement. Dans l’encadrement de la porte, à contre-jour de la blancheur se tenait une silhouette encapuchonnée.

Plutôt grande, solidement bâtie, elle était vêtue de ce qui ressemblait à une vieille, quoiqu’épaisse, cape de cuir brun, marbrée de tâches sombres et sérieusement usée sur les bords. L’inconnu referma la porte derrière lui, coupant cour aux assauts du froid, et s’avança dans la chaleur du feu qui crépitait joyeusement dans l’âtre. Il sembla jeter un regard circulaire à la pièce puis se dirigea vers le comptoir en louvoyant entre les tables qui se dressaient sur son chemin. Il avançait tranquillement, d’un pas souple et alerte, fluide, presque félin, sans faire de bruit. La démarche typique d’un aventurier ou d’un chasseur. Ou d’un assassin.

Arrivé devant le bar, il retira sa capuche, exposant ses traits à la chaude lumière des lampes à huile qui se consumaient lentement un peu plus haut. L’homme, puisque c’était indéniablement un homme, possédait une abondante crinière d’un noir d’encre aux légers reflets argentés qui lui balayait les épaules, rassemblée négligemment et attachée derrière la tête. Une barbe de plusieurs jours, d’un noir tout aussi profond, dissimulait en partie une mâchoire carrée et un menton plutôt avancé et encadrait une bouche rieuse aux lèvres fines et presque rouges. Un nez grec, fort et aux narines hautes trônait fièrement au milieu de ce visage aux hautes pommettes, lui donnant de fausses allures de faucon ou de loup. Surmontés de sourcils bien dessinés, de grands yeux d’une couleur surprenante illuminait le faciès de l’homme : dans ses iris ne dansaient pas moins de cinq nuances de vert concentriques différentes, parsemées de paillettes dorés qui reflétaient la lumière des lampes. Une impressionnante cicatrice, partant du milieu du front de l’homme et courant jusque sous sa pommette, tranchait violement avec son regard d’émeraude.

Rundil, le tenancier de l’auberge du Repos Paysan, un homme entre deux âges d’une bonhomie proverbiale et au crâne aussi chauve que sa barbe était drue, dévisagea le nouvel arrivant un moment tout en essuyant une imposante chopine, avant de prendre la parole de sa grosse voix apaisante.

- Que puis-je pour vous Monsieur ?
- Serait-il possible d’avoir une chambre s’il-vous-plaît ? Et un repas chaud ? Il fait un froid glacial dehors, ça vous pénètre jusqu’aux os …

L’homme avait une voix étonnement douce, riche et profonde à la fois. Il avait cependant parlé sans aucun accent et en butant légèrement sur certains mots, comme s’il maîtrisait encore mal le langage. Rundil décida qu’il l’aimait bien.

-Sûr mon ami, prenez place, je vous apporte ça tout de suite. Vous devez venir de loin.
-Vous n’avez pas idée … répondit l’homme avec un sourire.

Un instant plus tard l’homme dégustait un potage fumant au lard, installé à une table un peu isolée. Il avait retiré sa cape, dévoilant une vieille épée dans son fourreau qui pendait à une large ceinture de cuir robuste. Un pantalon en toile épaisse, de couleur brune, y était attaché, ainsi qu’une série de sacoches élimées. Ses pieds étaient chaussés de hautes bottes de couleur noir, en cuir elles aussi, ferrées aux talons et sur les pointes. Une chemise en laine épaisse, d’un noir délavé, surmontée d’un vieux plastron de cuir usé, couvrait son buste tandis que des mitaines de cuir, maintenant posées sur la table à côté de lui, protégeaient initialement ses mains du froid

Rundil revint à la table, apportant une chope d’un breuvage ambré et mousseux à souhait.

- Cadeau de la maison. Et voici la clé de votre chambre. Puis-je avoir votre nom ? C’est pour mon registre vous comprenez.
-Pas de souci je comprends, affirma l’étranger en avalant sa gorgée. Et merci pour la bière. On me nomme Zorro. Zorro Wolfen. Enfin parfois certain me donne d’autres noms, du style « crétin » mais en règle générale je préfère les ignorer.

L’aubergiste pouffa gentiment.

-Moi c’est Rundil. Et on évite en principe de m’appeler autrement. Sauf ma femme… Sur ce Zorro, je vous laisse à votre repas. S’il vous faut quelque chose, n’hésitez pas.
-Hmm, maintenant que vous le dites… Cela fait un moment que je voyage, et un certain … fumet s’est installé sur moi dirons-nous. Y aurait-il moyen de prendre un bain ?
-Il y a un baquet dans votre chambre. J’enverrai quelqu’un vous verser de l’eau chaude après votre repas.
-Mille mercis !

Un quart d’heure plus tard, Zorro pénétrait dans sa chambre. La pièce était petite mais lumineuse et le mobilier, simple, se composait d’un lit robuste, d’un coffre à ses pieds et, comme l’avait annoncé le tenancier, d’un baquet caché derrière un petit paravent.
Le voyageur posa son épée debout à côté de la tête du lit, tira une dague de sa botte qu’il dissimula sous l’oreiller puis se déchaussa avec un soupir de soulagement et s’installa sur le confortable matelas en attendant que l’eau de son bain arrive.

Il n’eut pas longtemps à attendre. A peine avait-il commencé à se détendre un peu que l’on frappa à la porte. Il se leva pour l’ouvrir et s’écarta afin de laisser entrer deux jeunes femmes chargées chacune d’un gros seau rempli d’une eau fumante. Très semblables l’une à l’autre, elles possédaient la même aura de calme sérénité que l’aubergiste et dégageaient ce charme un peu rustique mais indéniable qu’ont certaines jeunes paysannes, de celles avec qui les hommes aiment à s’imaginer croquer la pomme.

Courtois, Zorro leur proposa une aide qu’elles déclinèrent avec un charmant sourire avant de remplir le baquet et de s’en aller, non sans lui laisser une serviette auparavant et le saluer aimablement.
 L’aventurier contempla d’un air songeur la porte qui venait de se refermer sur les deux belles créatures pendant quelques instants puis secoua la tête, revenant à la réalité : l’eau ne resterait pas forcément chaude très longtemps, il fallait en profiter au plus vite !
Le plastron de son armure vola bientôt jusqu’au lit, rapidement rejoint par sa chemise, tandis que ses braies retombaient en tas informe à côté du matelas. Il fit le tour du paravent sur lequel était suspendu la serviette, piétinant le parquet de ses grands pieds, et pénétra dans l’eau chaude avec une grimace avant de se détendre.

Bon sang que cela faisait du bien ! La chaleur se glissait à l’intérieur de son corps, dénouant peu à peu des muscles sculptés par une longue vie de combats et de grand air et soulageait les cicatrices blanchâtres qui marquaient une peau bronzée, limité burinée même, en dépit de la saison. Ses longues jambes débordant de la baignoire trop petites, Zorro s’immergea totalement, ses cheveux détachés flottant au même rythme que la fine pilosité de son torse, puis, revenant à la surface, il ferma les yeux et se laissa aller …



Caractère :


Zorro est un combattant. Un guerrier. Ou plus exactement, il a dû le devenir. Après plus de trois cents années à devoir se battre à cause d’une malédiction du sang, devenir un guerrier n’était plus une option. C’était une question de survie. Or la volonté de vivre est peut-être la chose la plus puissante qui existe chez cet homme. Volonté de vivre malgré la tension d’une vigilance constante, de vivre en dépit du sang qu’il a sur les mains et qu’il n’a fait couler qu’à regret, de vivre malgré la perte de ses proches, morts dans le sang ou dans leur lit, ou simplement disparus.

Néanmoins, l’instinct de survie n’ai pas la seule chose qui a fait de lui un combattant. En effet, si le mercenaire n’aime pas tuer, il ne répugne absolument pas à se battre. Il ne s’agit pourtant pas d’un va-t-en-guerre, d’une grande gueule qui ne vit que pour distribuer des coups, bien loin de là, mais il n’était pas le dernier à plonger dans la mêlée lorsqu’une bagarre amicale se déclarait au sein de sa compagnie.

A vrai dire, il n’y a pas que le combat que le guerrier apprécie. De manière général, il aime la vie et ses plaisirs simples : un bon repas -il est d’ailleurs particulièrement gourmand, une discussion au coin du feu, regarder la forme que prennent les nuages par une douce journée de printemps, lire un livre qui le fasse voyager, toutes ses petites choses qui font que, malgré sa difficulté et les injustices, la vie vaut la peine d’être vécu. Et le sexe.

Oui, le sexe. Zorro aime à contempler les femmes, sentir l’enivrante odeur qu’elles dégagent lorsqu’elles passent à côté de lui, la chaleur de leur corps pressé contre le sien, la souplesse de leur poitrine, la douceur de leur peau … Mais il demeurera en tout instant courtois et ne tentera jamais rien contre une dame qui n’aurait pas clairement manifesté son accord. Il a par ailleurs du mal à leur parler crûment, combien même la demoiselle le lui réclame. Et les hommes ? Le mercenaire a déjà considéré la question, et a déjà essayé – chose qu’il avoue sans difficulté – mais l’expérience ne lui a pas plu. Il reconnaîtra volontiers qu’un mâle est beau ou séduisant et peut comprendre les personnes attirées par le sexe « fort », mais lui-même n’ai pas attiré le moins du monde. Peu importe de quel côté il se trouve.

Outre ceci, il a bien entendu des choses que l’hybride n’aiment pas, voire qu’il déteste. La première d’entre elles est sans conteste possible la pluie. Quelle horreur ! C’est froid, c’est mouillé, ça TE mouille, ça rend le sol boueux, les arbres glissants, ça te coule dans les yeux et réduit ta visibilité … Cette chose ignoble doit sans doute être une mauvaise farce des dieux !
En seconde position, on pourrait placer le fromage. Ou de manière tout ce qui a une odeur trop forte et un goût trop prononcé. C’est là le revers de la médaille d’avoir des sens fortement développé …
Paradoxalement, le mercenaire aime bien l’odeur des écuries ; le mélange de foin chaud, de poussière, de crottin et de musc animal lui évoque d’agréables souvenirs de chevauchées avec ses parents ou ses amis…

Enfin, s’il y a des choses qu’il n’aime pas, il y a en aussi qu’il hait. Et par-dessus tout, il hait les êtres qui tentent de porter atteinte à la liberté des autres. La sienne, avant tout, mais aussi celle des siens et de tout être pensant de manière générale. Farouchement épris de Liberté, il se battra toujours pour la préserver. C’en est au point où il supporte difficilement de voir un animal en cage – même s’il en comprend parfois la nécessité. C’en est aussi au point, de manière plus significative, où il a rejoint une rébellion visant à renverser un tyran. C’était peu de temps avant de se trouver sur Terra. La dernière fois où il avait vu ceux qu’il aimait. C’était il y a cent ans. C’était il y a une semaine …



Histoire :


- Vous croyez qu’il est mort ?
- Qu’est-ce qu’j’en sais moi, t’as qu’à aller voir !
- Quoi ?! Mais t’es pas bien dans ta tête !
- Moi, c’que j’voudrais savoir, c’est c’qu’il fout d’vant not’e grotte…
- Puis pourquoi il est tout nu ?

Les quatre enfants se regardèrent, perplexes.
Le matin même ils s’étaient levés, comme tous les jours, sans que rien ne laisse présager d’un évènement inhabituel. La journée s’était écoulée paisiblement puis, l’école finie et leurs corvées effectuées, ils s’étaient retrouvés au point de rendez-vous convenu, au pied d’un gros arbre tordu, à moitié fendu par la foudre, juste derrière le champ du père Jordiau.
Emeryc, le plus âgé des quatre, était arrivé le premier, comme souvent. Il avait rapidement été rejoint par Loris et sa petite sœur Maya. Enfin Ulfred était arrivé en courant, rouge de colère.

- D’solé, c’mon père qu’m’a retenu. M’a passé un savon cause que j’ai de mauvaises notes, et i’ dit que si j’continue com’ ça, bah j’s’rais privé d’sortie !

Leur petit groupe rassemblé, les enfants s’étaient mis en chemin, traversant les bois et faisant mille et un détours pour éviter d’être suivi. Ils étaient passés sous un vieux tronc d’arbre, avait franchi un ruisseau en se balançant par-dessus à l’aide d’une corde et sauté de pierre en pierre sur ses berges puis s’étaient enfoncés dans les bois pour parvenir à leur repère secret. Comme d’habitude, Emeryc s’était avancé en premier pour voir si la voie était libre. C’est là qu’il avait découvert le corps.

Étendu de tout son long, face contre terre, le corps baignait dans la lumière qui inondait la petite clairière, juste devant l’entrée de la grotte que les enfants considéraient comme leur repère secret.

- Bon, d’façon, y a pas trente six milles moyens d’tirer t’ça au clair. Faut l’s’couer pour voir si i’ bouge.
- Et s’il ne bouge pas ? s’inquiéta encore une fois le petit Loris.

Ulfred haussa les épaules en faisant la moue et s’accroupi à côté du corps.

- Hey m’sieur ! Qu’est-ce qu’tu’fous ici ? dit-il en tendant la main pour secouer l’inconnu.

A peine avait-il effleuré la peau de l’homme que celui-ci se retourna, se redressant à moitié, avec une brusque aspiration. Son visage, défiguré par une grosse cicatrice à l’œil, avait l’air totalement hagard, perdu, ses yeux verts passant d’un enfant à l’autre sans les voir, ses lèvres s’agitant sans qu’aucun son n’en sorte.

- Qu…Que … articula-t-il avec difficulté.

Puis ses yeux se révulsèrent et il resombra dans l’inconscience.

- Au moins, maintenant on sait qu’il est vivant, constata sobrement Emeric.


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Spoiler: Effondrement (cliquer pour montrer/cacher)

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Ce fut le contact de quelque chose de mou et humide, frais, qui le réveilla.
Zorro ouvrit les yeux en grognant, clignant à plusieurs reprises des paupières. Son corps tout entier était raide, perclus de douleurs. Il ne s’était pas senti aussi mal depuis … Sans doute depuis la première fois où il s’était téléporté, il y a bien des années en arrière. Foutre chiasse, qu’est-ce que c’était désagréable ! Il avait l’impression d’être un papi de quatre-dix balais ! Et le fait qu’il en ait réalité un peu plus du triple ne changeait rien à l’affaire …

Il se redressa avec difficulté, faisant glisser la couverture défraîchie qui le recouvrait, et sentit quelque chose tomber sur son ventre. Il pencha la tête pour regarder ce que c’était - une pointe de douleur lui traversa la nuque – et il reconnue un chiffon imbibé d’eau. C’était donc ça qui l’avait réveillé … La vision encore trouble, il regarda lentement autour de lui. Apparemment il se trouvait dans une espèce de grotte. Elle sentait l’humidité, la poussière et le sable et aussi comme une vague odeur de charcuterie et de fromage. Une bougie presque entièrement consumée éclairait chichement l’alcôve dans laquelle il se trouvait. Un peu plus loin, semblant provenir de l’extérieur de la grotte, il distinguait de légers murmures, mais ne parvenait pas encore à comprendre ce qui se disait. Tournant la tête, il continua d’observer son environnement. C’est alors qu’il s’aperçut qu’une petite fille l’observait également, ses immenses yeux violets brillant à la lumière de la bougie.

- Les garçoooooons ! Il est réveillééééé !

Zorro grimaça. Il reprenait peu à peu la maîtrise des ses sens et la gamine avait de la voix.
Au-dehors les murmures cessèrent. Un instant après, trois garçons entrèrent dans la grotte et s’approchèrent de lui. Le plus âgé, un grand échalas aux yeux noirs, s’agenouilla à côté de sa couche.

- Vous allez mieux monsieur ?

Zorro tenta de répondre mais seul un son rauque sortit de sa gorge. Essayant sans succès d’avaler sa salive, il fit une nouvelle tentative.

-B… A boire…, éructa-t-il, la gorge en feu.

Aussitôt la gamine lui apporta un pichet d’eau, qu’il se força à boire lentement tandis que l’échalas reprenait la parole.

- Moi, c’est Emeryc. Lui là, c’est Ulfred. C’est lui qui vous a transporté jusqu’au lit, dit-t-il en désignant un garçon à l’air solide à côté de lui. Et eux, ce sont Loris et Maya, ajouta-t-il en montrant le dernier garçon, qui se tenait un peu à distance, et la fille qui lui avait amené l’eau. On… on vous a trouvé devant notre grotte. Vous étiez allongé par terre, inconscient.

Il s’arrêta là, mais Zorro sentait qu’il avait une multitude de questions à lui poser. Il pouvait littéralement les voir se bousculer sur son visage. Il reposa le pichet vide et s’éclaircit la gorge.

- Mes amis m’appellent Zorro. Zorro Wolfen. Certains me nomment aussi Loup Noir. Excusez-moi les enfants, je me doute que vous avez une foultitude de questions à me poser, mais j’aimerais d’abord que vous me répondiez … Où sommes-nous ?
- Dans la forêt de Laradoise, proche de Hinion, dans la cité-état de Nexus …

Le Loup Noir cligna des yeux. Laradoise ? Hinion ? Nexus ? Il n’avait jamais entendu parler de ces endroits. Et s’il y avait une chose dont il pouvait se vanter, c’était bien de connaître absolument tous les lieux importants et la plupart des sans-importances des deux continents. Un horrible soupçon s’insinua en lui…

- Attendez… Où sommes-nous ?
- A Laradoise, proche de…
- Non non, pardon, je voulais dire… Dans quel monde nous trouvons-nous ?

Les enfants se regardèrent, l’air perdu et perplexe. Ce fut finalement Ulfred qui répondit.

- Bah on est sur Terra quoi …

Zorro gémit et se prit la tête entre les mains, en proie à une violente migraine.


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Spoiler: Naissance (cliquer pour montrer/cacher)


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- Nooon, c’est pas vrai ?
- Je vous assure que si.
- Laisse-le raconter ! Et après ?

Assis devant la grotte, Maya, Loris, Ulfred et Emeryc écoutaient avec passion l’histoire que Zorro leur racontait.

Cela faisait maintenant une petite semaine que le sang-mêlé était apparu, nu, faible et inconscient, devant le repère des enfants. Depuis, il avait récupéré la plus grande partie de ses forces et les enfants lui avaient apporté de quoi se vêtir et s’installer un peu plus confortablement. En échange de leur aide, Zorro leur racontait tout les jours une histoire différente, parfois inspirée de son vécu, parfois de vieilles légendes de son monde d’origine.

Pour une raison qu’il ignorait, les gosses semblaient être réticents à l’idée de l’emmener dans leur village, un peu comme s’ils le considéraient comme leur trésor secret et ne souhaitaient pas le partager avec d’autres. Bien qu’un peu dérangeante sur le principe, la situation lui convenait néanmoins : même si elle s’estompait peu à peu, il ressentait toujours une raideur dérangeante dans ses muscles suite à sa téléportation inter-univers. Mais surtout il se sentait encore perdu dans ce nouveau monde dont il ignorait tout ou presque. Pour combler ses lacunes, il posait régulièrement des questions aux enfants, qui lui répondaient volontiers.

Etonnamment, et malgré ce que son comportement un peu rustre pouvait laisser croire, ce fut Ulfred qui lui apprit le plus de choses, de la géographie du monde en passant par la faune et la flore, les aliments comestibles ou non, les différents climats qui régnaient sur les lieux et les peuples qui parcouraient ces terres et leur histoire.

D’Emeryc, dont le père était marchand, il apprit le fonctionnement économique en vigueur, la politique de Nexus et ses relations avec les autres pays – en particulier avec Ashnard qui se trouvait tout près. Le petit Loris, lui, était une source intarissable d’informations sur l’histoire de Terra, sa mythologie et ses légendes. Quant à Maya, elle connaissait tellement de rumeurs qu’elle aurait rendu jalouse bien des commères que Zorro connaissait, et parvenait toujours à ramener quelque chose à grignoter pendant les histoires. Peu à peu, grâce à eux, il s’appropriait ce nouveau monde.

Le temps s’écoula lentement tandis qu’il racontait son histoire – une histoire au sujet d’un garçon de la forêt qui doit partir dans une périlleuse aventure pour sauver le monde d’un mal terrible et au cours de laquelle il découvre être un des trois élus des Déesses. Les enfants, passionnés, le regardaient avec des yeux brillants, poussant des exclamations aux bons moments, public réceptif et attentif. Le soleil commençait à disparaître derrière les arbres quand Zorro s’interrompit.

- Et après !? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Il a retrouvé son amie d’enfance ? Il a réussi à la sauver ?
- Ca, je vous le dirai la prochaine fois, répondit le mercenaire avec un sourire. Le soleil se couche, vous devriez rentrer avant que vos parents ne s’inquiètent et vous punissent.
- Oooooh allez ! Dis-nous au moins s’il la retrouve !
- D’accord, d’accord. Oui, il la retrouve. Saine et sauve, elle le remercie d’être venu à son secours, mais lui explique qu’elle doit rester protéger le temple avant de lui indiquer la prochaine étape de son voyage. Et maintenant, filez !
- A demain Zorro !
- A demain les enfants.[

Un sourire léger aux lèvres, il les regarda disparaître entre les arbres. Il adorait ces gosses et s’estimait chanceux d’être tomber sur eux.

Quelques minutes après le départ des enfants, l’homme se leva en s’étirant longuement.
Au boulot ! Le soleil allait bientôt complètement disparaître, et il avait encore pas mal de travail à faire. Ôtant sa chemise, il entreprit une longue série d’exercices d’intensité variable. Ces exercices, que l’on appelait la Danse du Vent et du Fauve, consistaient en une suite ininterrompue de mouvements d’étirements et de musculation, liés entre eux par des mouvements extrêmement rapides ou, au contraire, terriblement lent. Enseignés par sa mère il y avait bien des années de cela, ils faisaient partie de la routine des Guerriers-éclairs et étaient parfait à la fois pour se renforcer, se muscler, s’assouplir et libérer l’esprit.

Son entraînement terminé, le guerrier se saisit de la hache posée à l’entrée de la grotte et se mit à courir au petit trot dans la forêt. Il avait repéré le soir précédent un arbre mort et comptait le débiter en partie afin de ramener du bois pour son feu. Une heure plus tard, alors que les premières étoiles prenaient possession du ciel, il revint à la clairière en trainant derrière lui un brancard sommaire chargé de bûches et de branchages secs. Il les assembla d’une main experte et très vite un joli feu flamba joyeusement, projetant sa chaude lumière aux alentours et réchauffant rapidement l’intérieur de la grotte. Zorro se rhabilla – il avait eu le temps de sécher pendant qu’il ramenait le bois – et y pénétra.

Depuis qu’il était arrivé, l’intérieur de la grotte avait bien changé. Pendant son temps libre, entre deux séances d’entrainements, il avait entrepris de l’aménager, au plus grand plaisir des enfants et notamment d’Ulfred, qui avait aussitôt demandé à l’aider pour la suite.
Là où avant ne se trouvait qu’une poussière jaunâtre dans laquelle avait été trainé un vieux coffre délabré et un tronc faisant office de banc, on pouvait maintenant voir une table et un vrai banc, de facture rustique mais solide. Le coffre avait été restauré et des étagères avaient étaient assemblées à l’aide des nombreux espaces dans la paroi rocheuse. L’alcôve dans laquelle Zorro s’était réveillé avec été munie d’un couchage, confectionné avec un mélange de mousse et d’herbes sèches tassés dans un vieux sac de toile, et un rideau avait même été installé. A la demande de Maya, des bougies à base de résine avaient été placées un peu partout.

Observant leur œuvre d’un œil satisfait, Zorro se dirigea vers la table. Il y prit la cruche d’eau encore à moitié pleine, attrapa les lapins qu’il avait préparé la veille et retourna vers le feu afin d’entamer son repas. Les flammes, vivaces, crépitaient doucement tandis que la graisse des lapins goûtait dessus, répandant un délicieux fumet aux alentours. Perdu dans ses pensées, en attendant que la viande soit prête, le Loup Noir s’amusait à dessiner dans la poussière à l’aide d’une branche. Il songeait à sa vie passée, à ceux qu’il avait laissé derrière lui. Allait-il les revoir un jour ? Etaient-ils seulement encore envie ?

Il songeait aussi à son avenir sur cette terre étrangère. Qu’allait-il bien pouvoir faire ? Dans l’idéal, il souhaitait se renseigner plus sur Terra, comprendre comment elle fonctionnait. Et si possible, en apprendre plus sur la magie dans ce monde. Au cours de la semaine écoulée, il avait tenté de se téléporter à plusieurs reprises. Il avait fini par y parvenir, mais c’était épuisant. Il avait l’impression d’être redevenu un débutant, comme il l’était après sa rencontre avec l’Esprit Sauvage qui lui avait donné ce pouvoir. Ou plus exactement qui l’avait activé. C’était particulièrement frustrant, mais il pensait que s’il en apprenait plus sur la magie de ce monde, il pourrait sans doute comprendre comment retrouver ses anciennes capacités. Après tout, il avait réussi à développer son talent une fois. Pourquoi pas deux ? Mais tout d’abord, il lui faudrait convaincre les enfants de le mener jusqu’à leur village. Là les habitant pourraient le renseigner sur les démarches à suivre.

La lune était haute dans le ciel quand Zorro alla se coucher. Il avait enterré les restes du premier lapin plus loin dans la forêt et avait rangé la viande séchée du second sur une étagère, soigneusement emballée dans de grandes feuilles.
S’éclairant à l’aide d’une bougie, plus par habitude que par nécessité, la lumière lunaire lui suffisant amplement, il pénétra dans l’alcôve, se dévêtit, souffla la bougie et s’emmitoufla rapidement sous les couvertures. Comme toujours il mit longtemps à s’endormir. Et comme souvent, son sommeil fut agité…


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Spoiler: Invasion (cliquer pour montrer/cacher)


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- Zorro ! Zorro vite ! Réveille-toi !

La voix paniquée de Maya tira brusquement le mercenaire de son cauchemar. S’habillant précipitamment, il déboula hors de l’alcôve.

- Qui y a-t-il ?!
- Des bandits ! A l’auberge ! Ils ont pris la famille de l’aubergiste puis tous les enfants en otages et menacent de les tuer et d’incendier le village si on fait pas ce qu’ils disent ! J’ai réussi à m’échapper mais ils ont l’air vraiment méchants !
- Combien ? Combien sont-ils Maya ?[
- Je… Je sais pas. Six ou sept ?
- Guide-moi !

Sortant en hâte de la grotte, il s’empara au passage d’un couteau et de la hache dont il s’était servi la veille et suivi la petite à travers la forêt. Rapidement cependant il la prit sur ses épaules et se remit à courir à un rythme bien plus soutenu, l’enfant lui indiquant la route en criant.
Ils arrivèrent bientôt en vue du village. Le mercenaire reposa l’enfant au sol et s’agenouilla devant elle.

- Où est l’auberge ?
- C’est le grand bâtiment là au centre. Celui avec le toit en pente que d’un côté.
- Maya, maintenant écoute-moi attentivement. Tu vas faire ce que je te dis. Tu vas retourner à la grotte et tu vas t’y cacher. Je te reviendrais de chercher. D’accord ?
- D’a…d’accord. Dit Zorro, tu vas les sauver hein ?

Il lui répondit par un sourire et se dirigea au trot vers le village.
Arrivé en vue de l’auberge, il s’arrêta et se dissimula dans l’ombre, observant la situation à travers une fenêtre. Comme l’avait dit Maya, les brigands étaient sept, mais il y avait toujours la possibilité que certains ne soient pas visibles. Ils semblaient armés d’un équipement hétéroclite, du style que l’on ramasse sur un champ de bataille. Des pillards donc. Peut-être même des déserteurs de l’une ou l’autre des armées qui s’affrontaient dans les parages.
A en juger par leur mine patibulaire, ils n’hésiteraient pas à mettre leurs menaces à exécution. Quant aux otages, ils avaient été rassemblés dans un coin de l’établissement, à l’opposé de la porte.

Après avoir soigneusement mémorisé la scène, le Loup Noir fit le tour du bâtiment à la recherche d’une autre issue par laquelle il aurait pu se faufiler pour prendre les truands à revers. Peine perdue. La seule entrée possible était l’entrée principale ! Le mercenaire grimaça. Tant pis pour la finesse ! Il allait falloir faire autrement…

A l’intérieur de l’auberge, Mark râlait. C’était d’ailleurs l’une de ses spécialités. Ca et les jeunes filles.

-  P’tain, qu’est-ce qu’i’ foutent les bouseux ! Sont lents ces connards !
- Ta gueule Mark, tu fais chier tout le monde…
- Toi ta gueule face de gland ! T’suçais encore ta mère qu’moi j’allais m’la taper tous les soirs ! Gratis en plus !
- Insulte encore une fois ma mère Mark et je te préviens …
- Ouais ouais, c’est ça… Pffff, j’en ai marre, j’vais pisser !
- Tu devrais pas Mark. On sait jamais.
- J’fais c’que j’veux, t’as compris ducon ? Pis c’pas une bande de merdeux com’ ça qu’va m’empêcher d’pisser !

Mark sortit de l’auberge en continuant de jurer comme un charretier. Un instant plus tard, on entendit un grand bruit et il revint dans l’auberge en un magnifique vol plané, cul par-dessus tête, le pantalon sur les chevilles. Il dérapa sur le parquet et s’immobilisa. Le visage en sang, une bosse de la taille d’un œuf naissait peu à peu sur son front. Il était complètement inconscient.

- Qu’est-ce que ?

Trois des bandits restants se précipitèrent au dehors, l’arme brandie. Rien. Une voix s’éleva alors, moqueuse, venant du fond de l’auberge.

- Tss tss tss. S’en prendre à des femmes et des enfants et uriner dans la rue. Vous êtes vraiment pitoyables les gars. Pire que des bêtes !

Tous les truands se retournèrent d’un bloc et se figèrent. Entre les otages et eux se tenait un homme, seul, appuyé nonchalamment sur une hache de bûcheron et qui les regardait de ses yeux verts avec un air à la fois dégoûté et vaguement ennuyé. Personne ne l’avait vu entrer.

- T’es qui toi ?
- Moi ? Personne en particulier. Mais vous pouvez m’appeler Loup Noir, si ce n’est pas trop compliqué pour vous. Vous en revanche, vous êtes les connards qui allez déguerpir d’ici en vitesse et avec la promesse de ne jamais revenir. C’est un conseil.
- Hahahaha ! Les gars, nous avons un plaisantin ici ! Tuez-le …

Dans un parfait ensemble les six malfrats s’élancèrent, sûr d’eux. C’était un exercice qu’ils avaient déjà effectué des dizaines de fois et qui avait toujours porté ses fruits. En plus, leur adversaire était seul, sans armure et sans autre arme que sa hache émoussée alors qu’eux portaient des armes et des armures ramassées sur les champs de bataille. Il n’avait aucune chance. A six contre un, ils allaient l’encercler, lui couper toute retraite, puis jouer un peu avec lui avant de le tuer. C’était extrêmement facile. Aussi furent-ils particulièrement surpris de la suite des évènements.

Ramassant sa hache, Zorro s’élança vers le brigand le plus à sa droite, anticipant la manœuvre d’encerclement. Arrivé à hauteur de son ennemi, sans ralentir sa course, il brandit la hache à hauteur d’épaule et l’abattit horizontalement. Le manche de l’outil percuta le crâne du hors-la-loi avec une telle force que le bois explosa. Le truand fit un salto arrière sous l’impact et retomba sur le dos, inerte, des esquilles plantées dans le front.
Le premier brigand n’était pas retombé que Zorro avait lâché sa hache, désormais inutile. Pivotant sur une jambe, il se saisit du couteau à sa ceinture et le lança dans le même mouvement. La lame traversa l’espace en sifflant et se planta dans le genou d’un second bandit qui se roula au sol en hurlant.
Un troisième truand chargeait le mercenaire accroupi, son épée levée au-dessus de sa tête. Il en asséna un coup oblique rageur, que Zorro esquiva de justesse en lui plongeant dans les jambes. Ils roulèrent tout les deux à terre, cherchant à prendre le dessus sur leur adversaire. Le sang-mêlé parvint à immobiliser le bandit sous lui et lui flanqua un violent coup à la mâchoire, la déboitant.
Sentant une attaque venir, il attrapa le couteau passé à la ceinture de Gueule-de-biais et frappa derrière lui, au jugé.
Il sentit sa lame s’enfoncer dans les entrailles d’un cinquième bandit. Il la remonta brutalement, déchirant la ceinture abdominale, et lui exécuter une rotation en fin de course, agrandissant la plaie. Le malfrat, les yeux exorbités, tomba lourdement au sol, ses entrailles se répandant autour de lui.
Zorro ramassa son épée et se releva, se dirigeant vers le dernier rescapé.
Celui-ci, terrifié, tremblant, recula.

- Je vous avais prévenu qu’il valait mieux partir en vitesse …

Le hors-la-loi laissa alors tomber son arme et s’enfuit sans demander son reste, abandonnant celui qui gémissait au sol en se tenant le genou.
Zorro se tourna alors vers les otages en s’accroupissant et leur parla d’une voix apaisante.

- Veuillez m’excuser pour cette scène … C’est la petite Maya qui m’envoie, elle m’a dit que vous aviez des problèmes.
- Attention Zorro !

Par pur réflexe, Zorro se releva à une vitesse inhumaine, tournoyant sur lui-même. Sa lame ripa contre celle de Gueule-de-biais en une pluie d’étincelle, déviant le coup mortel, et acheva sa course en taillant en travers dans la gorge du truand. Un geyser de sang explosa et le bandit tomba à la renverse, le liquide vital s’écoulant à gros bouillon de sa gorge tranchée.

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Zorro s’était levé tôt le lendemain. Après la fête donnée en son honneur, il avait eu loisir d’interroger les habitants, qui lui avaient recommandé d’aller voir au centre de Nexus. Là, il pourrait sans doute trouver les informations qu’il cherchait.
Après s’être équipé avec des vêtements donnés par les villageois et de l’équipement récupéré sur les bandits, dont il avait aussi récupéré les bourses, il avait fait ses adieux aux enfants et était parti. Il avait une longue route à faire.

Il était arrivé en fin d’après-midi dans un petit bourg où on lui avait chaudement recommandé l’auberge du Repos Paysan.

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Des coups discrets frappés à la porte le tirèrent de sa rêverie.

- Monsieur Wolfen ?
- Oui un instant, j’arrive !

Il sortit de la bassine d’eau – tiède maintenant – et noua rapidement la serviette autour de sa taille avant d’aller ouvrir.
Derrière la porte se tenait l’une des deux filles de l’aubergiste.

- Je viens vous prévenir que le repas du soir sera bientôt prêt. Et je voulais savoir, enfin mon Père voulait savoir, combien de temps vous comptiez rester ici.
- Oh, j’avoue que je ne sais pas vraiment, je n’y ai pas réfléchi, répondit Zorro en souriant. Je vous dirai ça plus tard. Et merci pour le repas, je descends dans une minute !




Autre :
Capacités spéciales :

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Spoiler:  Vitalité. (cliquer pour montrer/cacher)

Spoiler:  Malédiction du sang. (cliquer pour montrer/cacher)


Comment avez-vous connu le forum ? Via de loooooooongues recherches. Nan, sérieusement, j’ai fait le tour de plusieurs top-sites (et donc forums) avant de m’inscrire ^^’



Je reconnais blablabla. Quoi ? Faut l’écrire en entier ? Pfff…
Je reconnais avoir pris connaissance du contenu du topic sur le traitement automatisé des données personnelles qui est fait par l'hébergeur de LGJ.



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