Dictature d'Ashnard / Un premier contrat [PV Semille]
« le: jeudi 12 avril 2018, 14:21:19 »Quelques heures plus tôt, Terria se rendait comme à l'habitude dans l'un de ses endroits privilégiés pour appâter un bourgeois ou un homme de la noblesse. Ce soir là, c'était le pub Le cochon volant qu'elle avait choisie. Pourquoi ce choix? Parce que la devanture de l'édifice ne portait pas les traces et autres cicatrices que les devantures mal soignées affichaient. De plus, son affiche avait été peinte d'une couleur qui reflétait l'or, symbole de son statut et de la clientèle qu'elle recevait. Le lettrage, de bois ouvragé, témoignait de l'expertise de son artisan et de l'étendu de la valeur de l'établissement. Ses deux grandes portes jumelles portaient la même attention que l'affiche. Ornée de gravures particulière, elle séparaient deux mondes bien distincts; celui de la rue et celui des riches.
Poussée, la barrière de bois massif cédait et Terria pénétrait dans cette voûte aux trésors. Elle jeta un regard rapide, mais précis afin d'obtenir immédiatement l'information qu'elle recherchait. Le pub était remplit de plusieurs types de clientèle, des groupes d'hommes, des couples amateurs, des couples inventés pour une nuit et son public cible; des âmes seules. Comment elle le savait? Elle pouvait le deviner à leur choix de place, mais aussi au regard que ceux-ci renvoyait. Leur attention n'était pas fixée vers une autre personne, c'était un regard qui cherchait à s'échapper de la solitude. Il fallait croire que la grosseur de la bourse d'une personne n'était pas liée à son bonheur.
Mais c'est elle qui allait pouvoir lui permettre de rejoindre ce bonheur cette nuit était d'avis Terria.
Dans cette attaque, tout était pensé. Terria avait donné volume à ses cheveux et choisie l'une de ses robes les plus provocatrice. Elle voulait renvoyer le bon message le plus clairement possible afin de faire rêver ses clients potentiels aux plaisirs de la luxure. Il ne fallait pas croire ici qu'il était son métier, seulement que c'était le parfait moyen de développer son réseau de contact et de négocier, car sa profession demeurait femme d'affaire.
L'un des profil recherchés siégeait au bar. Les deux verres vides qui traînaient à côté de lui révélaient son désespoir et son niveau de réceptivité. Bien que l'homme ne répondait pas aux standard de beauté, celui-ci dégageait la forte odeur de la richesse. De par son chapeau de cuir finement brodé déposé sur le comptoir, de son veston de coton bleu impérial ainsi que tous les accessoires forgés en or qui le recouvrait. Ses épaulettes et ses médailles racontaient ses prouesses et son rang.
Un militaire! Un corps toujours en santé et fort. Dommage que le ciel ne t'ai pas gratifié d'un soupçon de la divinité de la beauté.
Approchant d'un pas rassurée sa proie, Terria vint glisser sa main dans le dos du soldat d'Ashnard pour attirer son attention et apporter un premier point de contact. Surpris, l'homme se retourna maladroitement. Fort d'expérience, il ne pouvait contrer parfaitement l'alcool et son effet sur le corps. Terria détectait un ralentissement propre à la consommation de ce venin populaire.
- « Bonjour chéri. » Glissa-t-elle en murmure près de son oreille.
La surprise de l'homme se prolongeait alors qu'il dévisageait sa nouvelle voisine. Passant en revue l'offre de la tête à la poitrine où il s'arrêta, sa civilité et son rang le ramena à la conversation.
- « Bon. Bonjour. » répondit-il timidement.
L'incompréhension que renvoyait son regard en disait long sur sa confiance. À quelque moments discrets, celui-ci avait jeté quelques coups d’œil autour, mine de chercher un responsable ou de s'assurer de la véridicité de la situation. Mais en vain, il avait continué à fixer Terria, non pas d'un façon inconfortable, mais comme délivrance.
La conversation avait suivit son cours tel que prévu. L'homme lui avait donné son nom et un bref aperçu de ce qu'il faisait dans la vie. Paulin était le type de soldat à ne pas se poser trop de question. C'était possiblement ce qui avait causé sa perte ce soir, plus tard.
S'échappant de la proximité des autres, les deux amants d'un soir s'étaient réfugiés chez Paulin. Il habitait un luxueux appartement dans le quartier des riches. En l'écoutant parler, Terria se demandait comment il avait pu accéder à cette richesse. Non pas que Paulin était un imposteur, mais plutôt que son réel rang n'était pas normalement récompensé de la sorte. Elle déduisit donc que Paulin avait dû avoir certaines connexions lui aussi ou encore exécuté une tâche extraordinaire pour s'être enrichit de la sorte. La seule chose est que cette activité n'avait manifestement pas été reconnue par l'État, car ses épaules auraient été davantage garnies.
Cela ne dérangeait pas Terria, car elle-même comprenait que la fin justifiait les moyens. Aussi, avait-elle profité de celui-ci pour ajouter quelques accessoires de plus à sa collection. Le comportement de Paulin parlait davantage à la maison. C'était un homme dédié à son travail et à ses envies. Leur relation passionnel lui apprit que Paulin était plutôt du type soumis, ce qu'elle ne dédaignait pas tout haut. Renvoyant peu à peu la cruauté de son expérience passée, elle fit grimper Paulin au septième ciel avant que celui-ci rejoigne les cieux.
Un peu après leurs ébats, Terria coulait l'eau chaude de la baignoire afin de profiter encore d'un bon moment avec sa nouvelle source de revenu lorsqu'elle entendit un cri sourd. Alors qu'elle revenait dans la chambre principale, elle vit une silhouette féminine se relever sur le lit. Terria pensa immédiatement à un vampire, mais la queue lui renvoyait vite fait une information contraire.
- « Une Terranide ? » fit Terria curieuse devant la créature.
La terranide portait une armure seule. Ses mains et son corps semblait être ses seules armes. La satisfaction que dégageait la nouvelle invitée de l'histoire envers le cadavre frais répondit à la prochaine question de Terria.
- « Beau travail. Vous êtes libres pour un boulot? »