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« le: mardi 06 avril 2010, 19:24:32 »
Le Manoir Mc Kinley est de ces grandes bâtisses, anciennes mais nobles, qui semblent perdues dans une froideur improbable, sans vie. Pourtant entretenu, il donne l'impression d'être figé dans une époque révolue. Il est caché à la vue des passants par de hautes grilles ouvragées terminées par des pointes fatales, aux haies taillées avec une impeccable rigueur, et où serpente une longue et large allée de pavés gris. Au devant du petit « château », la silhouette caractéristique du jeune homme se dessina et se posta devant l’entrée imposante qui lui faisait face. Un regard à gauche puis à droite et voilà que Monsieur Hawk trouva l’interphone qui accompagnait ce genre de demeure. D’un doigt légèrement anxieux, il pressa l’interrupteur… Après une, deux, trois sonneries… Une voix s’éleva depuis le haut-parleur qui l’interrogeait sur la raison de sa venue… Une voix de femme… Mais pas celle de l’insupportable capricieuse. Quelque peu surpris de se trouver face à une autre interlocutrice, il balbutia quelques mots…
« J’ai…j’ai rendez vous avec .. Miss Mc Kinley pour un Tp."
Oui, il avait cédé, comment aurait-il pu résister à cette adorable moue et à ces suppliques de petite fille ? Oui, il avait accepté…Peut-être encore déboussolé de la situation qui s’était produite aux laboratoires quelques heures plus tôt, il avait acquiescé à l’ensemble des dires de la petite peste sans broncher. Et contre toute attente, une appréhension certaine le saisissait maintenant qu’il devait à nouveau se confronter à elle. En aucun cas, le jeune monsieur Hawk n’aurait pu imaginer pareille fortune….
Mais voilà qu’une femme s’avançait, une apparition, celle d’une domestique à la figure peinturlurée et aux manières faussement aimables.
« Vous êtes Monsieur Hawk ? »
L’étonnement lui arracha un léger éclat de voix. Il se redressa, avec un léger empressement, vérifia d’un coup d’œil son apparence et s’inclina légèrement. Vaincu dans sa dignité par la frayeur de cette surprise, il gratifia l’humble servante d’un parfait dédain, la remerciant à demi-mot. Son sac en bandoulière, élégant dans sa distance vis-à-vis des autres, il gagna rapidement la distance qui la séparait de la domestique qui le conduisit jusqu’à l’entrée principale de la demeure.
Sur le chemin, il détaillait le paysage qui s’offrait à lui, les jardins parfaitement agencés, ces couleurs délicates et agréables et même la haute bâtisse lui paraissait moins froide… Puis il arriva finalement aux lourdes portes en chêne.
« Mademoiselle El… Je veux dire Mademoiselle Mc Kinley est-elle là ? Pouvez vous me conduire jusqu’à elle… »
« Bien entendu, Monsieur… Je vous conduis jusqu’à elle. Mademoiselle Mc Kinley n’invite pas souvent des amis, je suis contente de lui voir qu’elle s’en est tout de même fait.
Mais bon…Entrons… »