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One Shot / Le Treizième Elu et autres histoires d'Avalonia [PV]
« le: jeudi 19 janvier 2017, 11:13:55 »

AVALONIA

Pays frontalier de la florissante Nexus dont il est séparé par la grande chaîne de montagne des Arklands, Avalonia est une terre paisible et verdoyante connue pour abriter de nombreuses castes elfiques qui se mêlent en un peuple étonnamment homogène depuis des millénaires malgré les rancœurs qui secouent encore certains clans à travers Terra. Lande d'asile où chacun est le bienvenu tant qu'il oublie sa belliquosité et sa haine, Avalonia est un magnifique lieu de passage aux paysages bucoliques dans lesquels il n'est pas rare de voir des guerriers endurcis déposer les armes pour profiter d'une vie simple et tranquille. "Fraternité, Respect et Unité" sont tant les maîtres-mots de la philosophie avalonienne que la devise royale et dépeignent parfaitement l'état d'esprit des habitants qui entretiennent les champs et font tourner le commerce, offrant ainsi à Avalonia d'excellentes relations avec ses voisins divers.

Territoire perclus de légendes ancestrales et jonchés d'anciennes ruines (dont on prétend que beaucoup sont encore à découvrir), Avalonia respecte aussi grandement les traditions et les mythes, ne bridant aucune religion et poussant volontiers à la découverte de celle d'autrui.
Le pivot des croyances "natives" avaloniennes s'articulent autour d'éléments concrets et propres au royaume, et surtout autour de la très réelle
Lame-Etoile dont on dit qu'elle vient du ciel lui-même et choisi le héros qui sauvera Avalonia de tous les périls qui la guettent. 12 élus se sont ainsi succédés à la poignée de l'arme pour se dresser entre Avalonia, ses secrets antiques et le Mal qui voulait s'en emparer, composant ainsi la légende bien propre à ce pays si mystique par nature et par politique.

Depuis le 3ème "Elu de l'Etoile", il est de coutume pour la famille royale de Gloire-Etoile de marier la princesse héritière à celui qui brandira la lame sacrée.
Seulement voilà : il y 15 ans, alors qu'Avalonia était envahie par de terrifiants
Trolls-de-roche, aucun héros ne fut élu et la lignée royale fut contrainte de repousser l'adversaire par ses propres moyens. Si l'armée parvint à s'acquitter de sa tâche et à mettre fin à l'invasion dans le sang et la sueur, la jeune princesse Elyssandra se promit, une fois arrivée à l'âge adulte, de passer outre la légende de l'élu pour assurer la sécurité du royaume.

Aujourd'hui au pouvoir après le décès tout à fait naturel de ses parents, la princesse Elyssandra Gloire-Etoile est reconnue comme une souveraine battante, fière et indépendante qui ne se laisse ni impressionner ni marcher sur les pieds en plus d'être l'une des beautés les plus resplendissantes d'Avalonia.

Toujours convaincue que la légende de l'élu de l'épée est obsolète (d'autant plus qu'elle a organisé une armée efficace et compétente dès son accession au pouvoir pour parer à toute éventualité), Elyssandra est prête à abandonner la vieille tradition. Ainsi, pour respecter les légendes dont elle est de par son statut royal la gardienne légitime avant de s'en débarrasser pour quelque chose de plus moderne, elle organise le premier -et dernier- tournoi de sélection de l'histoire du pays elfique : les prétendants (et plus à sa main qu'à la lame) de tous horizons sont inviter à tenter leur chance pendant 7 jours de festivités afin d'arracher Lame-Etoile à son socle.

Au soir du septième jour et au grand soulagement d'Elyssandra qui n'a aucun désir de se lier à un mâle prétentieux et sûr de lui, nul n'est encore parvenu à brandir l'épée sacrée...







Si les tentatives d'arracher Lame-Etoile à son socle rituel avaient été une source de stress pour Elyssandra, elle devait toutefois reconnaître que les combats qui avaient secoué les prétendants l'avaient grandement divertie. Bretteuse accomplie elle-même, la souveraine d'Avalonia avait apprécié les passes d'armes à leur juste valeur et s'était même retrouvée à soutenir quelques concurrents pour la qualité de leur art du combat -mais n'en avait absolument pas fait étalage, par souci d'impartialité et pour s'éviter un prétendant qui aurait vu là une ouverture avec la bien séduisante princesse. Durant les 7 jours de joute et de fête, Elyssandra avait pu se repaître de spectacles intéressants qui la sortaient de la monotonie des affaires royales et se félicitait de son idée de tournoi.

Bien sûr, les Anciens avaient vu la manœuvre arriver de loin. Si aucun élu n'était désigné au terme des affrontements, Elyssandra pourrait écarte la tradition séculaire pour choisir son époux sans s'en remettre au jugement des dieux qui désignaient le prince à venir par le truchement de la lame sacrée. Ils avaient protesté, arguant qu'Avalonia avait besoin d'un héros pour survivre à ses ennemis... Mais l'armée royale avait fait des merveilles depuis sa réorganisation et repoussé bien assez de menaces pour qu'Elyssandra puisse appuyer ses arguments : le trône pouvait se défendre lui-même et était donc en droit de choisir celui qui lui donnerait son prochain héritier. Bon an mal an, le tournoi avait donc été mis en place. Et Elyssandra avait craint d'y voir émerger tout de même un héros, auquel les traditions et légendes l'auraient forcée à s'offrir.
Et quand on voyait les candidats qui s'étaient présentés, pour la plupart des brutes sans style, manières ou charme, on pouvait aisément comprendre les appréhension de la belle souveraine.

Fort heureusement, nul n'avait brillé à l'épreuve reine. Lame-Etoile avait résisté aux assauts des muscles les plus saillants et narguait les prétendants avec insolence. Et en ce dernier jour, avant la dernière heure, Elyssandra était tranquille : l'ultime candidat tirait depuis de longues secondes sur la poignée de l'arme comme un forcené sans plus la faire frémir que les autres. Le regardant depuis son estrade surélevé, la souveraine faisait tout son possible pour ne pas sourire de satisfaction face à ce spectacle. C'était fait ! Personne ne pourrait plus lui dicter son destin, et surtout pas une épée obsolète qui n'avait pas daigné être brandie lorsque l'on avait eu cruellement besoin de ses pouvoirs une quinzaine d'années auparavant.

A côté d'elle, sa conseillère
Opale se leva de son fauteuil pour annoncer solennellement la fin de l'essai du dernier candidat. Celui-çi pesta, grogna mais obtempéra. Dans la foule agglutinée là, quelques rumeurs s'élevèrent. Ici, on regrettait de ne pas avoir assisté à la naissance d'un nouveau héros. D'autres s'en réjouissaient -il aurait s'agit du 13ème élu, ce qui aurait été un mauvais signe. Les paris s'achevaient, on annonçait le feu d'artifice qui serait tiré un peu plus tard et finalement Elyssandra prit la parole en descendant de son estrade et en venant se tenir à côté du socle de Lame-Etoile. On amplifia magiquement sa voix pour qu'elle puisse être entendue partout autour de la place qui s'était construite autour de la lame sacrée quand la capitale s'était étendue, au fil des siècles.

"Filles et fils d'Avalonia ! Honorables convives et touristes ! Ainsi prend fin le Grand Tournoi de la Lame qui, malheureusement, ne voit émerger nul vainqueur, nul héros ! Lame-Etoile se montrant muette et le trône ne pouvant rester sans héritier, je vous annonce que je choisirai de ma propre volonté votre prochain prince !"

Elle laissa les auditeurs s'agiter après son annonce. On l'acclama ici et là, bien que quelques personnes protestèrent. Elyssandra laissa faire, puis leva les bras pour réclamer silence et attention avant de reprendre.

"Néanmoins, le jour n'est pas encore achevé ! Comme depuis toujours et ce jusqu'à la fin des temps, chacun est libre de tenter sa chance à l'épée. Néanmoins, à minuit passé, le potentiel élu ne sera plus automatiquement promis à la princesse régnante ! Mais, bien sûr, tout Avalonia l'acclamera pour ce qu'il est : LE HÉROS DE NOS LÉGENDES, DÉFENSEUR D'AVALONIA !"

A ces mots, la joie fusa de partout et les premiers pétards claquèrent. L'orchestre qui annonçait les hymnes des pays et maisons nobles qui entraient en lice délivra les premières notes des festivités du soir qui tombait, tandis qu'Elyssandra se retirait et que les gardes ouvraient les barricades pour laisser accéder le tout-venant à l'épée. Tout le monde avait toujours eu le droit de tenter sa chance à Lame-Etoile, comme l'avait dit la souveraine. Vous pouviez être un simple pélerin de passage qui aurait voulu se frotter à la légende comme un paysan né en Avalonia prit d'envies d'héroïsme, peu importait : le socle était à tout le monde, bien que les natifs du pays n'y faisaient plus tellement attention. Les étrangers étaient bien plus nombreux à tenter, mais les tentatives avortées du tournoi par de grands chevaliers renommés avaient refroidies les ardeurs et peu de monde se présenta pour tenter sa chance. Lorsque ce fut le cas, c'était dans une indifférence générale relative : la fête qui s'amorçait était une perspective bien plus séduisante qu'un essai qui serait "forcément" raté.

Dans l'esprit de la souveraine, la partie était gagnée. Elle rejoignit son estrade et Opale avec qui elle échangea un sourire complice et entendu avant que l'un de ses ministres ne vienne la trouver pour lui parler d'une quelconque affaire interne au gouvernement.
Ainsi, l'épée esseulée continuait de luire faiblement sous les premiers rayons de la lune qui se levait. Une fois que le soleil aurait prit la place de l'astre nocturne dans le ciel, l'une des plus fondamentale tradition d'Avalonia serait enfin oubliée. Un grand moment se préparait donc...


...Et Elyssandra n'imaginait pas à quel point cela allait être vrai.

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One Shot / Infestation - Le destin de Fort Elizabeth
« le: mardi 29 novembre 2016, 23:55:13 »
Fort Elizabeth, première ligne de la zone de quarantaine formienne
   - Il y a 43h.


Bouteilles de bière à la main, Velma sifflotait joyeusement en avançant dans le couloir des dortoirs. Son tour de repos venait à peine de débuter, lui laissant 24h de tranquillité -à moins d'une alerte, bien sûr- qu'elle pouvait passer comme elle l'entendait. Et pour une fois, ça coïncidait avec les horaires de Jessy. Aaaah, Jessy. Une petite nouvelle de la section technique du fort, qui s'occupait de récurer les armures de combat et d'entretenir les engins de terrain. Une novice bien gaulée, qui avait besoin d'être rassurée parce qu'elle avait encore du mal à se faire à l'idée d'être stationnée aussi près du météore formien. Un cauchemar d'affectation quand on venait à peine de faire ses classes, assurément. Velma se félicitait déjà d'avoir proposé son épaule à la jeune femme, ce qui lui avait donné un accès rapide à ses cuisses à tout le reste.

Quand elles s'étaient organisé leur petite sauterie privée, moins de deux heures auparavant, Jessy avait expliqué à Velma qu'elle ne se sentait pas bien. Un peu nauséeuse, l'estomac lourd. "Sûrement le rata infect de la cafet'", avait rétorqué la soldate. Jessy avait acquiescé sans grande conviction et Velma ne s'en était pas plus soucié. Un cacheton, une rasade de bière et hop ! La mécano serait vite d'attaque.
Visiblement, elles n'étaient pas les seules à s'être prévu un petit cinq à sept coquin. En passant devant les portes de quelques chambrées, Velma s'était réjouie d'entendre les cris et les gémissements qui filtraient. On s'amusait bien ce soir, à Fort Elizabeth. Et fort. Certaines camarades criaient bizarrement. Velma s'arrêta devant la porte de Jessy et tendit l'oreille vers le corridor, aux aguets. Elle entendait jouir, mais il lui semblait entendre la douleur. Et en soldate vétérante, elle savait la reconnaître. Ou alors son esprit lui jouait un tour ? Elle était fatiguée, après tout... Sa garde avait été longue. L'envie lui prit d'aller toquer à une porte mais celle de Jessy s'ouvrit et elle n'y pensa plus.

La mécano était là, devant elle. Et apparemment, plus très malade ! Un sein hors du débardeur, la belle était assez en sueur pour que le tissu blanc lui colle à la peau. Son teint était un peu livide, ses yeux cernés et... oh. Entre les cuisses, un gode vibrant était profondément enfoncé et remuait péniblement. Velma aurait dû s'amuser de la vue, s'en exciter même. Et pourtant, quelque chose l'en empêcha. Son instinct peut-être, qui lui criait qu'il se passait ici quelque chose de pas clair. Quant à Jessy, elle ne bougeait pas et respirait bruyamment.

- Jess chérie, tu... tu vas bien ?

Un cri d'horreur fit sursauter la soldate, qui en lâcha ses bouteilles de bière. Elles se fracassèrent sur le sol et éclaboussèrent ses rangers et les pieds nus de Jess, qui fit un pas ou deux sur les tessons. Velma n'y prêta aucune attention, trop occupée à scruter le couloir alors que sa main s'était automatiquement posée sur le flingue qui gisait contre sa cuisse. La tekhane en arma le chien et dégaina tandis qu'une des portes s'ouvrait, laissant passer une camarade couverte de sang. La femme voulu filer dans le couloir mais une furie fonça sur elle depuis l'intérieur de la chambre, la mordant si violemment à la gorge qu'une large gerbe de sang vint éclabousser la paroi la plus proche.

- Putain de merde !

Velma n'eut pas le temps de tirer. Poussant un cri inhumain, Jessy se rappela à son bon souvenir et la soldate n'eut que le temps de faire volte-face pour la voir lui fondre dessus en lui attrapant les épaules et la poussant de tout son poids contre le mur. Le dos musclé de la militaire percuta durement le boîtier d'alarme et la douleur l'empêcha de se défendre contre l'assaut de Jessy qui lui arracha la joue.
Alors que la sirène se déclenchait dans tout Fort Victoria, Velma poussa un hurlement profond qui résonna longuement dans le couloir...





Section Communication de l'armée régulière, Tekhos
   - Il y a moins de 10h.


Sur l'image de mauvaise qualité qui s'affichait sur l'écran de la salle de contrôle, la gradée semblait un peu lasse. La fatigue se lisait sur ses traits et au côté un peu débraillé de sa tenue -tout à fait excusable pour un rapport anodin.
Elle se massa la nuque en soupirant après avoir rapporté des faits sans grand intérêt, puis évoqua le sujet de filles sujettes à ce qu'elle appela en grinçant des dents "une crise de nymphomanie aïgue et spontanée". Plusieurs mécanos avaient presque agressés quelques camarades en se plaignant de bouffées de chaleurs. Et elles s'étaient montré violentes en cas de refus, si bien que leurs officiers avaient dû les faire maîtriser avant de les placer en quarantaine à l'infirmerie du fort.


"[...] La section médicale me rapporte que les soldates concernées sont un peu plus calmes, pour le moment. Je crois que leur...leur frénésie sexuelle s'est calmée. Nous cherchons des explications autres qu'un contact formien, puisque nous n'avons pas croisé de créatures depuis deux bonnes semaines déjà. Il est possible que l'agitation vienne des températures en hausse dans cette partie de la zone de quarantaine alliées aux émanations d'une de nos cuves de carburant, qui a été endommagée suite à une mauvaise manoeuvre lors d'un chargement, il y a deux jours." Elle poussa un nouveau soupir las. "Enfin. Certains cas sont moins graves que d'autres et quelques filles ont été autorisées à regagner leurs chambres. C'est au moins ça. Je laisse la situation sous observation pendant les 48 prochaines heures, et je demanderai l'appui du QG selon l'évolution de la situation. Vous trouverez un rapport médical plus approfondi avec l'enregistrement du doc-"

Dans le fond de l'écran, une lumière rouge se mit à pulser et une sirène d'alerte couvra tous les autres bruits. On vit la femme se lever d'un bond, la caméra captant l'instant où elle se saisissait du holster de son arme réglementaire pour le passer à la ceinture avant qu'elle ne quitte la pièce. Une fraction de seconde plus tard, le message annonçant la fin de transmission clignotait.
D'un clic de souris Askandy Belldandra, générale en charge de la section de communication pour l'armée de Tekhos, coupa l'enregistrement et laissa le pc afficher son écran de veille, soit une représentation 3D du logo des forces militaires.
Elle croisa les mains derrière le dos et posa son regard sur ses officiers.

- Vous allez envoyer une unité m'éclaircir cette merde
, lâcha-t-elle tout de go.

Quelques hochements de tête approbateurs et ce fut tout. Rien d'étonnant à ça : envoyer une escouade aussi près de la ligne de front contre les formiens, c'était risquer de les envoyer à la mort avant même qu'elle n'atteigne son but. Personne ne voulait envoyer ses soldates au hachoir si facilement et surtout avec si peu de précisions, pour ne pas se prendre le savon de leur -presque certain- échec à ramener les informations désirées. Askandy continua néanmoins son exposé ; elle imposerait son choix si nécéssaire à la fin.

- Depuis l'envoi de ce message, plus aucune communication n'a été possible avec Fort Elizabeth. Il faut s'assurer de son sort et ce quel qu'il soit. Si cette station est tombée, nous avons une faille cruciale dans notre système de défense et nous devons impérativement prendre des mesures.
- Une attaque ennemie, générale ? hasarda l'une des officiers.
- C'est plus compliqué que cela. Nos avant-postes sont truffés de capteurs et autres systèmes de détection. Biométrie, rayons X, mouvement, chaleur, son... Je vous passe la panoplie complète, mais les forts de première lignes sont équipés de façon à ne pas se laisser surprendre par des attaques furtives. Les détections sont immédiatement signalées au fort et au central de comm' où nous nous trouvons actuellement pour que nous puissions réagir le plus efficacement possible. Or, aucune intrusion n'a été rapportée et l'équipement est en parfait état de marche. Nous ignorons donc ce qui a déclenché l'alarme intérieure et coupé les communications.
- C'est peut-être... enfin...une erreur humaine ? Un incendie, et le commandant posté là qui aurait oublié de faire son rapport par la suite le temps de gérer les dégâts ?

Askandy afficha un léger sourire en coin. Proprement glaçant, à vrai dire. Sa façon à elle de fusiller du regard un interlocuteur et de lui faire baisser les yeux. Cela ne manqua pas et l'officier s'intéressa soudain au bois de la table autour de laquelle toutes se retrouvaient à cet instant, pendant que Belldandra se fendit d'une explication.

- Le commandant de Fort Elizabeth, c'est Jesta O'Reilly. Un officier plus décoré que vous toutes ici, qui a affronté les formiens dès les premiers jours du conflit. Son compteur de missions en territoire hostile est l'un des plus hauts de l'armée. Vous voulez savoir qui est Jesta O'Reilly ? Une soldate qui, alors qu'on lui a proposé un poste de bureaucrate bien à l'abri dans la capitale en remerciement de son dévouement, a préféré réclamer une mutation sur la ligne de front. Voilà qui est Jesta O'Reilly. Tout sauf une minette dépassée par les événements impromptus et les situations de crise.

La générale serra les poings dans un crissement de cuir. Son explication rendait la situation encore plus surprenante, plus dure à accepter. Comment quelqu'un du calibre d'O'Reilly avait pu laisser une situation dégénérer jusqu'à ce que l'armée doive considérer Fort Elizabeth comme perdu pour la cause ? Ce qui s'était passé là-bas devait absolument être élucidé. Un nouveau type de formien absolument indétectable ? Une mutinerie ? Un "simple" accident ?

- J'ai une unité pour cette mission, générale.

Toutes les têtes se tournèrent vers la voix qui venait de s'exprimer. Dans son fauteuil, Flavia Bennington savourait son petit effet. Askandy détailla la blonde au cache-oeil. Un officier nouvellement promue, qui avait les dents longues et assez de tripes pour foncer tête baissée dans la mêlée. Une femme expérimentée et solide dont l'unité était spécialisée dans les missions de reconnaissance. Des éclaireurs hors-paire, disait-on. Efficaces, malgré leur petite tendance à trop aimer la pyrotechnie lors des combats.
Autour de Bennington, les autres militaires se détendirent un peu. Ce n'étaient pas à elles que revenait la gamelle pleine de merde et elles s'en montraient tout à fait satisfaites. En plus, Flavia était considérée comme une pétasse arriviste... un échec la remettrait à sa place pour de bon.

- Mais, avec votre permission, j'ai une demande.

Askandy plissa les yeux, mais l'invita à parler en hochant la tête à son attention.

- Je veux qu'on m'autorise à inclure à cette mission un Devastator que je choisirais moi-même.

Quelques râclements de gorge autour de la table. Un ricanement même, que personne ne prit la peine de relever. La général déposa son regard d'acier dans l'oeil unique de son officier, la jaugeant en silence le temps d'un instant qui parut s'éterniser. Flavia ne cilla pas, soutenant le défi de sa prunelle claire.
Un ange passa avant que la voix d'Askandy ne vienne enfin rompre le silence pesant qui s'était installé.

- Accordé.

Les autres officiers s'agitèrent sans oser montrer plus avant leur agacement, comme elles turent par lâcheté leurs protestations. Aucune n'avait osé se proposer avant Bennington et maintenant il était trop tard pour ça. Belldandra fit rompre la petite assemblée et attendit que les autres soient parties pour apostropher la volontaire en privé.

- Que les choses soient claires entre nous, Bennington. Dans une quinzaine d'heures, je devrais expliquer à la Grande Sénatrice en personne pourquoi un fort de la première ligne en zone de quarantaine ne répond plus, comme je devrais lui expliquer que j'ai perdu un de ses plus grands héros de guerre. Je veux des réponses convaincantes à lui fournir, sinon je vous jure que je ferai en sorte que vous finissiez votre carrière à récurer les chiottes de l'académie.
- A vos ordres, mon général.





Intérieur du transport de troupe blindé de l'unité Hellcats
   - En ce moment.


Flavia achevait de sangler sa combinaison, maintenant que son exposé de la mission était posé et ses troupes briefées. Cinq femmes en plus d'elle, parfaitement rôdées au combat contre les formiens. A l'intérieur du véhicule lourdement renforcé, le Hammer, l'ambiance était relativement bon enfant. Les soldates s'envoyaient quelques vannes en vérifiant leurs armes et en achevant de préparer leurs tenues et paquetage. La situation pourtant potentiellement critique ne semblait pas les émouvoir mais Flavia n'en faisait pas grand-cas : elle savait que ses girls seraient prêtes à agir le moment venu. De plus, elles se sentaient concernées. Fort Elizabeth et Jesta O'Reilly étaient des légendes militaires qui avaient bercé leurs classes à l'académie et aujourd'hui elles pourraient découvrir les deux ; une chance et un honneur, à n'en pas douter. Gare aux formiens si ils avaient attaqué ces monuments !

Ce qui était un peu plus préoccupant -et encore- c'était la présence de l'impressionnante forme armurée qui reposait sagement dans un coin du Hammer, comme un vieux robot déglingué qui attendait qu'on le switch sur On. C'était là en fait un Marines mâle, le fameux membre des Devastators qui avait été réclamé par Bennington. De la chair à canon derrière une armure archaïque... Une hérésie au vue des standards de l'armée tekhane. Pour autant, ces survivants avaient leur intérêt. L'expérience, l'ignorance de la peur, la "domestication" et l'efficacité d'armes qu'on ne trouvait plus dans les rangs matriarcaux actuels.
Il n'en restait plus beaucoup. L'armée les éclusait au mieux pour s'en débarrasser mais certains coriaces subsistaient. Comme celui dont Bennington caressait pensivement l'arête du casque. Si elle avait demandé son intégration, ce n'était absolument pas innocent.
Elle ne dit ni ne fit rien de plus et s'éloigna pour rejoindre le pilote à l'avant du Hammer, ses doigts glissant sur l'épaulière fatiguée du Marines.

*

*           *

Mercurius tourna un peu la tête pour regarder Bennington s'éloigner, puis ses optiques firent le point sur les différents membres des Hellcats. De nouveaux compagnons d'arme, qui ne l'aimaient sûrement pas. Bah. Il n'en avait rien à faire. Ses frères Devastators avaient été les seuls camarades valables qu'il n'ait jamais eu, mais les formiens les avaient réduit à rien. Eux et les manipulations politiques d'un gouvernement qui avait trouvé ses propres créatures finalement trop encombrantes. Qu'on lui donne l'occasion de combattre à nouveau était une aubaine. Si il faisait ses preuves grâce à Flavia, peut-être l'autoriserait-on à intégrer de nouveau le service actif ? Mercurius se raccrochait à cet espoir pour se sortir de la vie misérable qu'il subissait depuis qu'on l'avait écarté du front.

Pour tout masculiniste qu'il était, le Devastator avait toutefois un respect certain pour les soldates des premières lignes comme O'Reilly et ses sbires. Tenir face à ces saloperies spatiales depuis si longtemps était un exploit appréciable au-delà des considérations sexuelles et sociales et Mercurius s'estimait lui aussi chanceux de rencontrer de si bons militaires.
Pensif, l'homme étreignit la poignée de l'épée-tronçonneuse qui battait contre sa cuisse. Artefact brutal et rassurant, tout comme le bolter qu'il portait également. Il avait eu le droit de prendre, par précaution, un armement un peu plus lourd mais qui devrait rester dans le Hammer si son utilité n'était pas avérée.

Tranquillisé par la présence de ces armes, Mercurius retourna à sa veille silencieuse et écouta les conversations qui s'échangeaient dans le blindé.
Quelques minutes plus tard, ce dernier s'arrêtait et déployait antennes et radars. On entendit Flavia passer des appels radio qui restèrent sans réponse, et la commandante finit par quitter le cockpit du Hammer pour attraper son fusil. D'un coup, l'atmosphère s’appesantit tout le monde se prépara comme un seul homme.

- Allez, mes cailles, enfilez votre tenue de bal ! Pas de musique dans la salle des fêtes, on va aller voir si des emmerdeurs n'ont pas gâché la boum. Le Hammer reste ici sous camouflage, vous allez me muscler ces culs flasques en marchant jusqu'au Fort. En selle, les artistes.  Mercurius, en tête de file !

Le soldat armuré se leva sans rien dire et dépassa ses camarades pour se diriger vers les portes du véhicule qui s'ouvrirent, dévoilant le désert de la zone de quarantaine formienne. Il fit quelques pas à l'extérieur, faisant tourner les détecteurs intégrés à son armure pour repérer toute menace immédiate éventuelle puis fit signe aux autres que tout était clean. Bennington sorti donc, suivie des quatre autres.

De la roche à perte de vue. Au niveau de la ligne d'horizon, on pouvait apercevoir un bâtiment puissant qui surmontait une haute muraille qui s'étendait loin au-delà de la vue. La délimitation de la zone de quarantaine autour de la Ruche, no man's land où la loi du plus fort régnait plus intensément que les lois de Tekhos. Ces terres désolées avaient été gorgées de sang durant les premières années de l'invasion spatiale et les tekhanes stationnées là payaient presque chaque semaine leur tribut aux horreurs de la guerre.
Comme un veilleur silencieux mais inflexible, Fort Elizabeth et ses ailes s'imposaient comme un bastion de l'ordre et de la sauvegarde du matriarcat. De hauts miradors puissamment armés, des portes et des murs pensés pour résister à des tirs de missiles, des chiennes de guerre équipées pour livrer le plus éprouvant des conflits. La prétention de Tekhos à défendre ses positions et ses enfants, coûte que coûte.

Une citadelle imprenable qui, d'aussi loin, semblait figée dans le temps et prise dans un pesant silence de mort.
En formation serrée, les Hellcats et leur Devastator engagèrent la route vers Fort Elizabeth et ses mystères.


3
One Shot / Escapade royale [pv]
« le: mercredi 12 octobre 2016, 22:31:16 »


*

- Ne faites donc pas si mauvais minois. Le prince Cael est un excellent parti, princesse. C'est un homme parfaitement éduqué, d'un goût certain. Il jouit d'une excellente réputation et, qui plus est, est fort joli garçon.
- Oui, Naan, je n'en doute pas...

Accoudée à la partie vitrée de la portière de son calèche, la princesse Opale Gloire-Etoile laissait reposer son fin menton sur le dos de sa main, le regard flânant sur la route ensoleillée de cette magnifique journée d'automne. La contrée de Melynas, en cette saison, était tout simplement magnifique. Tout y semblait calme et serein, comme si la folie du monde n'existait plus dans cette bande territoriale neutre entre la patrie elfique d'Opale, Syl-Helsaïnn, et le royaume de Paravel vers lequel elle se dirigeait à bonne allure. Un trajet long mais tranquille qui la séparait de la première rencontre avec son futur mari, le prince Cael. Un homme sûrement aussi bien que le dépeignait avec enthousiame Naan, la servante personnelle d'Opale. Peut-être l'homme idéal... Mais surtout, pour la divine princesse, l'homme que la politique et les choix de son père lui avaient imposé.
Cet état de fait la minait et même le somptueux paysage de Melynas qui défilait au fil des kilomètres parcourus ne parvenait pas à lui rendre son beau sourire.

Opale n'était pas d'accord avec la destinée qu'on lui imposait, mais Opale n'était pas une rebelle dans l'âme pour autant. Fille unique de la lignée royale de Gloire-Etoile, elle avait été éduquée de façon à devenir la plus noble des épouses qu'on pouvait imaginer. Aussi belle que racée, cette elfe pour qui des hommes abandonnaient foi et logis n'était pourtant pas froide ou inaccessible. Le peuple aimait son caractère jovial et généreux, comme il aimait à dire que sa princesse était la plus belle chose qui existait à travers Terra. Une étoile divine incarnée dans la chair, le désir charnel sous sa forme la plus gourmande. Oui, Opale était belle. A s'en damner. Elle le savait mais se refusait à en jouer. Les hommes -et les femmes- ne présentaient aucun intérêt pour elle. Trop facilement, ils préféraient voir le contenant sans prêter une quelconque importance au contenu. Et Opale se sentait plus objet que femme, elle qui ne rêvait que de l'amour pur et sincère dont on abreuvait les contes que sa vieille nourrice lui racontait.
Le mariage imposé avec le prince Cael, aussi charmant que ce dernier pouvait être, était donc une terrible souffrance. Une insulte qui la blessait. "Il s'agit de raison d'état", avait argué son père. "Tu n'auras guère de mal à lui plaire et tout ira bien !", avait enchérit sa mère.

L'attelage s'arrêta et le capitaine de l'escorte vint taper à la portière de la calèche. Comme beaucoup, il peina à s'adresser à sa princesse directement dans les yeux. Inévitablement, les regards se perdaient sur les affriolantes profondeurs de son décollété. Ce n'était pas un vice que d'en porter, malgré son imposante poitrine et l'effet que la chose donnait à ses seins : pour Opale, c'était un test préliminaire. Peu réussissaient à le passer haut la main.
Le capitaine signifia que le petit convoi s'arrêtait un temps pour nourrir les chevaux et les rafraîchir. Naan s'en égaya et descendit pour aller préparer à sa princesse une petite collation (ce qui serait parfait pour aller flirter discrètement avec l'un des gardes), tandis qu'Opale ne semblait que peu se soucier de l'arrêt. Au moins lui faisait-il gagner quelques minutes de pseudo liberté.

Ses beaux yeux se perdirent dans les bois environnants. Il serait s'y facile, de mettre fin à cette agonie ! Même si elle avait toutes les chances de finir rattraper, ce serait un beau pied-de-nez à ceux qui prétendaient la contrôler. Ce serait si facile, oui...
...
...et si ?

Ses lèvres pulpeuses se réhaussèrent d'un sourire et elle quitta à son tour la calèche, relevant sa robe pour que le bas ne traîne pas à terre. Opale embrassa l'endroit des yeux et vit que les gardes étaient tous autour de la petite tablée que préparait Naan, aidée de son prétendant. Rassemblés ? Parfait ! Il ne manquait qu'une personne, dont elle se mit en quête aussi tôt pour la trouver à rôder non lon -probablement à s'assurer que le convoi n'était pas suivi et que l'endroit était sûr.
Il s'agissait de sa garde du corps. Une de ses rares amies sincères, en plus d'une personne fiable. La pauvre avait enduré quelques colères du roi pour avoir laissé Opale l'entraîner dans ses frasques de jeunesse. Jamais elle ne l'avait laissé tomber pourtant. Aussi régulière que le soleil qui succédait à la lune, la guerrière lui revenait invariablement. C'était cela qui lui avait valu le surnom affectueux par lequel Opale l'apostropha en lui adressant sa moue la plus enfantine.
Ce qui n'était jamais très bon.

- Dis, mon Hirondelle, tu me suivras où que j'aille ?

Un sourire tendre plus tard et elle lui soufflait d'autres mots à l'oreille.

- Car je veux m'en aller sans plus attendre...

Puis elle se tourna vers le groupe. De ses lèvres s'échappèrent quelques mots d'elfique alors que ses doigts graciles traçaient dans l'air quelques symboles lumineux en direction du groupe. Quelques gardes relevèrent la tête par l'étrange manège de la princesse, intrigués, une fraction de seconde avant que le sort ne soit terminé. Une exclamation s'éleva de la bouche d'Opale et un claquement sec retentit dans une explosion de lumière qui sembla durer quelques courts instants. Quand la luminosité revint à la normale, Naan et les gardes étaient figés sur place et présentaient des visages pétrifiés dans d'amusantes expressions de surprise.
Opale ne perdit pas de temps (enfin, un peu, pour s'amuser des traits de certains) et attrapa les rênes du premier cheval venu. N'hésitant pas à relever entièrement sa robe pour grimper en selle, la princesse se tourna ensuite vers l'Hirondelle et lui tendit la main.

- Viens, dit-elle simplement avant de lancer l'animal au galop, riant aux éclats de cette liberté fraîchement acquise.

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Prélude / Bride of Tekhos [Valimenstrué... ée... é...et puis merde !]
« le: vendredi 26 février 2016, 12:21:52 »
IDENTITÉ



   
♠ Nom & Prénom : Hegeria Moriarty
   ♠ Sexe : Masculin. Si si.
   ♠ Race & Âge : Humaine naturalisée tekhane, 256 ans.
   ♠ Métier : Prétendument oisive | Mécène
   ♠ Orientation sexuelle : Homosexuelle.
   ♠ Expérience sexuelle : Immense.


PHYSIQUE



- Vous allez encore être en retard, maîtresse Hegeria.

Debout à côté du lit monumental qui ornait la chambre, Amalia gardait sa main droite derrière le dos. La gauche, elle, tenait un plateau d'argent sur lequel reposait une flûte d'un excellent champagne dont les bulles pétillaient paresseusement. En bonne gouvernante, la rouquine se tenait prête à aider l'une des maîtresses de maison qui pour le moment ravageait les étagères de son dressing-room en se plaignant soit des association de couleurs soit de ne pas avoir les chaussures qui accompagneraient parfaitement la tenue qu'elle avait choisi avant de se raviser. Ce petit manège, quasi-systématique lorsque Hegeria devait sortir dans d'importantes soirées afin d'y accompagner Jenny (ou parfois simplement la représenter quand les activités du sénat ne lui laissaient pas le loisir d'avoir du temps libre), amusait beaucoup la jolie Amalia. Cela lui permettait toujours de détailler à loisir le corps sculptural de sa maîtresse, qui sortait d'ailleurs tout à fait nue de la pièce où s'entassaient ses montagnes de vêtements. Lady Moriarty vint attraper la flûte, libérant ainsi la bonne de sa tâche et tandis qu'Hegeria buvait en pestant, sa gouvernante l'admirait en silence en se mordillant la lèvre, regrettant de ne pas avoir elle aussi un grand cru sur les papilles pour accompagner le spectacle.

Un mètre soixante-dix de luxure sous forme humaine. De loin, la silhouette de la compagne de la grande sénatrice de Tekhos donnait le ton et attirait immanquablement les regards. Amalia avait du mal à dire ce qu'on embrassait en premier lieu : étaient-ce ces seins opulents et fermes dont le galbe charnel défiait âge et gravité lors des oscillations, des mouvements de buste ? On pensait à de la chirurgie -on y pensait toujours. Et pourtant, celles qui avaient la chance de mettre la main sur ces chairs tendues et moelleuses découvraient un toucher tout à fait naturel, qui expliquait les mouvements des deux beaux fruits dans les hauts un peu larges ou encore l'écrasement dans les paumes qui parvenaient à obtenir le luxe de se poser là. Amalia adorait surtout les tétons de sa maîtresse, qui se dressaient au moindre prétexte sur ses jolies aréoles brunâtres.

Les yeux se posaient aussi sur les hanches d'Hegeria avec délice. Larges, accueillantes. Parfaites lorsqu'elles roulaient au fil des pas félins et provocateurs qui avaient sculptés cette chute de reins démoniaque. Ce cul bombé et arrogant, qui trouvait tout son intérêt à être souligné par un string, Hegeria en était fière et savait parfaitement le mettre en valeur. Dans ses vêtements bien sûr mais également dans ses attitudes et autres perpétuelles provocations sensuelles. Une putain aux lignes insolentes, au ventre plat dont les abdominaux étaient délicieusement soulignés par un trait issu des efforts quotidien d'Hegeria pour plaire à sa précieuse Jenny, qui n'aimait les ventres sans relief.
Celui d'Hegeria annonçait étonnamment autre chose qu'un sexe, qu'il fut féminin ou masculin : en effet, elle ne possédait là qu'une sorte de tatouage qu'Amalia ne s'expliquait pas mais qui pour autant ne l'enlaidissait pas. Et qui devait avoir son intérêt, si on considérait les hurlements de plaisir et les gémissements de Jenny... Quelle chance avait la Grande Sénatrice, décidément !

- La robe noire.

Amalia revint à la réalité et s'aperçut que son regard était planté sur les cuisses fuselées d'Hegeria. Elle releva rapidement la tête et découvrit d'abord l'éternel sourire insolent de sa maîtresse qui avait étiré doucement ses lèvres pulpeuses serties d'un léger gloss, puis les émeraudes à l'éclat scintillant qui lui servait d'yeux. Si Hegeria était belle ? Absolument. Des traits fins et délicats associés à un regard de braise, un visage charmant au nez juste un peu relevé... Le tout cerné par les mèches volages de sa chevelure courte. A tomber !
La gouvernante bafouilla un mot d'excuse et fila dans la garde-robe afin d'en ramener le vêtement demandé.
Sa maîtresse variait les styles (du tout au tout parfois, ce qui avait de quoi surprendre) mais appréciait de temps à autre les choses simples comme la robe d'un noir de jais qu'elle l'aidait à enfiler et fermer. Fendue des deux côtés, elle dévoilait les jambes d'Hegeria s'ouvrait profondément sur sa poitrine... Cela plairait à Jenny, bien qu'il s'agissait là de tissu simple. Hegeria ne détestait pas le vinyl et le latex, qui composaient pour beaucoup ses vêtements comme c'était le cas pour sa femme, mais elle appréciait contraster avec cette dernière et la surprendre. Et la paire de talons aiguilles qu'elle se choisit dans la foulée, qui la perchait de quelques centimètres de plus et qui allait accentuer le balancement sulfureux de sa croupe, saurait l'excuser de la présence du tissu. Une provocation en soi, qu'il faudrait punir.

Hegeria sourit pour elle-même à cette pensée, jetant un boa blanc sur ses épaules. Il lui tardait de retrouver la femme qu'elle aimait, lâchée sans elle dans l'arène aux fauves qu'était une soirée mondaine tekhane de haute volée.
Quelques minutes plus tard, la belle avait déposé son délicieux cul dans la limousine noire qui quittait la demeure conjuguale pour s'enfoncer vers le coeur de Tekhos.


PERSONNALITÉ


Ce soir encore, il allait falloir montrer à Tekhos tout entier combien Jenny était bien entourée ; expliquer sans dire un mot pourquoi la femme la plus puissante de Tekhos avait choisi de s'unir à celle qui était une parfaite inconnue aux yeux du monde plutôt qu'à une femme "de son standing". Les premières fois avaient été les plus délectables, les plus jouissives. Quand la Grande Sénatrice l'avait introduite dans son monde social, Hegeria savait qu'on l'attendrait au tournant pour la bouffer tout cru. Les hautes sphères sociales comptaient leur lot de vipères, de prédatrices impitoyables. Souriantes à l'endroit, elles n'attendaient que le premier faux-pas de Jenny Moriarty pour la lapider, la déchirer. Alors bien sûr, on avait rapidement pensé que sa compagne serait une faille à exploiter et on s'était jeté sur elle comme des vautours sur une carcasse délaissée par les lions.
Et Hegeria s'était beaucoup amusée.

Elle avait longuement discuté avec Jenny avant tout ça, réduisant son discours final à une seule phrase qu'elle lui avait même envoyé en texto le soir de leur première sortie officielle : "Laisse les venir et fais moi confiance". Et Jenny l'avait écoutée, parce que Jenny savait que sa femme avait un esprit riche et particulièrement aiguisé. Un verbe plus aiguisé qu'un scalpel, une volonté qu'on ne pouvait pas plier, une langue superbement agile (et pour ça, la belle Sénatrice en savait quelque chose !) et une réactivité orale diabolique. Hegeria Moriarty n'avait rien d'un gibier mais se plaçait sans mal au niveau des prédateurs les plus vicieux, semblable à un reptile pernicieux et efficace. Comme un cobra, la belle hypnotisait, endormait et frappait violemment. Elle enfonçait ses crochets gorgés de venin et se délectait de l'agonie. Mauvaise ? Non. Pas systématiquement, loin de là. Simplement peu déterminée à se laisser marcher dessus, quitte à être implacable dès les premières secondes. Hegeria était une dominante plus qu'assumée, à la ville comme dans les draps. Il fallait que ça se sache.

Se résumait-elle simplement à cela ? Jenny entre tous savait bien que non. Sa femme était une personne aimable et charmante lorsqu'elle s'en donnait la peine, ce qui contrastait souvent avec son air affiché de salope sophistiqué et matérialiste. Attentive et patiente, Hegeria savait parfaitement écouter et s'adapter tant à ses interlocuteurs qu'aux situations rencontrées. La clé du succès résidait d'après elle en une certaine flexibilité qui lui avait valu de lier quelques relations lui permettant de soutenir Jenny.
L'un de ses buts principaux était bien celui-là : servir la cause de sa femme, la porter haut et s'assurer qu'elle ne chute pas, qu'on ne la poignarde pas dans le dos. Pour beaucoup, Hegeria n'était qu'une bourgeoise dépensière aux manières lubriques et ostentatoires (c'était surtout sur cet aspect qu'on l'attaquait) mais cette image biaisée lui permettait d'attaquer à son tour, à surprendre. Jenny comptait sur elle et Hegeria le savait parfaitement. Elle se devait d'être forte pour elle et le temps avait fait de la sulfureuse brune un roc inébranlable qui ne s'écroulerait pas de si tôt.

Rien ne comptait plus que Jenny pour Hegeria. Ses passions sexuelles, ses vices et ses envies, elle les lui dédiait souvent bien que le couple ne cachait aucunement ses amours libertines. Parfois, l'une d'elle rentrait et découvrait l'autre en bonne compagnie... Ce qui ne procurait qu'un frisson d'excitation supplémentaire dans l'affaire. L'amour qui les liait était sincère, d'une certaine façon pur. Elles consituaient un couple solide, pouvant faire face à tout.
Et pourtant, Hegeria lui cachait des choses. Certaines activités dédiées à la gloire de Jenny, à aider son travail. Dans l'ombre, les mains dans le sang si il le fallait. Elle s'était constitué un petit réseau qu'elle manipulait avec des précautions infinies pour qu'on ne remonte pas jusqu'à elle, usant pour ceci de sa redoutable intelligence et des ressources parallèles qu'elle avait constitué avec patience au fil du temps. Tekhos savait sa Grande Sénatrice bien appuyée et protégée mais ignorait -comme elle- que la vérité était encore plus redoutable... Et qu'Hegeria la conserverait longtemps dans le secret le plus absolu.


HISTOIRE

Tout cela avait débuté loin de Tekhos et bien des années avant la naissance de Jenny. Elle connaissait l'histoire, bien qu'elle n'y avait que difficilement cru les premiers temps. Repenser à ses questions dubitatives amusait Hegeria encore aujourd'hui quand ces souvenirs lui revenaient à l'esprit pour une raison quelconque. Parfois, elle se replongeait dans toute l'histoire et remontait le cours de sa vie. Et celle-çi n'avait rien de très ordinaire...

♠ Chapitre I - Le garçon

Lucian Mercurius III vit le jour quelque part dans un petit comté administré par Ashnard quelques 156 années avant notre ère. Second dans l'ordre de succession, ce garçon au caractère froid et tranché se révéla bien vite avoir des crocs prêts à déchirer le monde. Dès qu'il fut en mesure de saisir même vaguement les premiers intérêts politiques à devenir seul héritier de son père, Lucian mit tout en oeuvre pour se débarasser de son frère aîné. Les lois impériales ne l'en empêchaient nullement et les parents des garçonnets, pensant qu'il s'agissait là d'une saine rivalité qui forgerait les caractères de leurs enfants, les encouragèrent en les faisant former de façon tout à fait différente. Si Richard (l'aîné, donc) reçu un entraînement particulièrement complet à l'épée, à Lucian revint la fastidieuse étude des arts magiques dans laquelle il se plongea avec application. Physiquement plus faible que son frère, il ne pouvait espérer le défaire dans une lutte armée et estimait qu'un sort ou deux suffirait bien à lui faire son affaire une fois le temps venu.

Ainsi se passa l'enfance de Lucian. Le plus clair de son temps enfermé dans la tour du château familial qui lui était dédiée, il sortait peu et apprenait beaucoup. Ses seuls compagnons étaient les mages et sorciers qui lui servaient de précepteurs, qui complétaient les connaissances des ouvrages magiques que sa mère lui obtenait parfois à grands frais. Avant qu'il ne s'en rende compte, Lucian avait développé une faim dévorante pour l'étude des sujets approchant de près ou de loin la magie. Chaque point le passionnait, chaque arcane trouvait chez lui une attention particulière. Il se penchait sur les runes, les transmissions orales, les variations autour du combat, l'élaboration de potions et autres enchantements...

Sans jamais s'arrêter, Lucian se coupa du monde peu à peu. Sa peau, ne prenant jamais le soleil, prit une teinte d'albâtre. Sa chevelure se décolora en réponse à l'air saturé d'effluves gonflées magiquement qui hantaient sa tour depuis son laboratoire. Le jeune homme s'amaigrit drastiquement et la beauté qu'il aurait pu développer à l'arrivée de la puberté en vint à s'évanouir peu-à-peu à tel point qu'il en effraya sa mère, seule personne qui l'avait jusque là supporté.

Cruelle, elle en vint à le railler durement après avoir fichu en l'air une bonne partie de sa bibliothèque. Elle ne comptait plus reconnaître cet être presque spectral et inconnu comme son fils, s'apprêtant à mettre en avant le beau Richard.
Ce qu'elle ignorait, c'était qu'elle représentait pour Lucian une sorte d'idéal féminin. Et le sorcier ne comptait assurément pas laisser passer l'humiliation qui venait de lui brûler le coeur...

♠ Chapitre II - Un festin pour les corbeaux

Avec les années d'isolement, les gens avaient presque oublié l'existence de Lucian. Sa mère ne l'approvisionnait plus en grimoires et parchemins, ayant même fini par arrêter de payer des précepteurs du jour au lendemain. En tant qu'Ashnardienne de souche, elle estimait que cette petite torture était bien méritée. Après tout, son cadet avait perdu tout cachet et intérêt à ses yeux, d'autant que la mère incestueuse avait jeté son dévolu sur Richard depuis un moment. Le laideron malingre ne pouvait que la révulser, sans compter que la compétition fraternelle n'avait plus cours : elle avait choisi de mettre en avant l'un de ses fils et avait poussé son mari à en faire autant. Ainsi, Richard assurait d'ors et déjà officiellement la succession du comté, visant même l'intégration à la cour impériale. Un joli programme que Lucian allait mettre en péril en revenant.

Ce qu'il fit sans prévenir. Usant de sorts et de potions, il recouvra une forme éclatante et un aspect convenable mais décida de conserver la couleur particulière de ses cheveux et du grain de sa peau comme une sorte de carte de visite. Enfui de sa tour (le terme étant bien relatif, il n'y résidait que parce qu'il le voulait bien et pouvait de toute façon la quitter avec aisance en lançant une téléportation), Lucian avait prit le temps de se refaire une garde-robe et de découvrir la chaleur des cuisses d'une femme avant de revenir au château lors d'une soirée bien précise : celle du banquet qui devait introniser Richard comte à la place de son père, personnage vieillisant et de toute façon empoisonné à petit feu par sa femme qui s'amusait à hâter la succession de son fils adoré.
Lucian avait longuement médité son plan et l'oubli dans lequel il avait été plongé lui avait permit de mettre tout à exécution sans accroc.

Autant dire qu'il fit sensation, ce soir là en rentrant dans la salle où se déroulait la cérémonie. Nombre de notables étaient présents au moment où Richard s'apprêtait à signer les documents lui faisant remplacer son père. Au passage de Lucian, les portes de la grande salle s'ouvrirent à la volée et laissèrent passer sa silhouette désormais empreinte de majesté. Elégant et séduisant, le magicien avança dans la rangée centrale en conquérant, reconnu à rebours par sa mère qui semblait ne pas croire la transformation. Son second fils était si agréable à l'oeil, si puissant, si... excitant... Richard paraissait même faire pâle figure. Instantanément sur la défensive, il dégaina son épée et en menaçant Lucian, qu'il reconnu publiquement. Ce que le sorcier attendait !

Sur un ordre de Richard, les gardes se jetèrent sur Lucian pour l'abattre. Ils ne firent pas le poids face à ses pouvoirs, se retrouvant écrasés contre les murs de pierre ou sur le sol pour y finir en une flaque carmin. Ces morts brutales secouèrent l'assemblée présente qui tenta bien de s'enfuir, rapidement coupée dans son élan par les talents de Lucian qui verrouilla toutes les issues d'un mouvement de main. L'aîné, sûr de ses talents de bretteur, saisit ce flottement pour charger son frère... Qui le tua en faisant s'animer les épées des gardes tués précédemment. Epinglé par l'acier des gens sensés le défendre, Richard laissa la voie libre à Lucian qui put s'emparer de la succession légitime comme de sa mère, qu'il viola sans vergogne sur le cadavre de son propre fils après qu'elle eut tranché la gorge du père pour montrer à Lucian son allégeance.

Une scène digne d'Ashnard, sans point douter ! La mère incestueuse montée de force par l'enfant qu'elle avait délaissé, le tout sur le corps encore chaud du second fils tué par son frère avant que le père ne meurt à son tour... Sous les yeux d'une assistance médusée, qui n'avait pu quitter la salle. Sous la menace d'un Lucian flamboyant de puissance, les invités de la soirée furent contraints de se livrer à la plus débridées des orgies pendant que le nouveau comte Mercurius ordonnait aux gardes restants du château de couper la tête de Richard et de leur père pour les empaler sur les murailles en guise d'avertissement. Leurs corps furent livrés aux corbeaux dans la cour même. En récompense de leur diligence, les gardes reçurent lady Mercurius elle-même, la noble dame livrée à la soldatesque comme la plus négligeable des putains afin d'y être souillée sans relâche.

Cela ne cessa pas pour autant. La nuit terrible continua conformément au plan de Lucian qui, aidé des gardes, sacrifia les convives lors d'un rituel particulièrement sanglant de magie noire. Lui qui avait vécu reclus avait eu le temps d'étudier nombres d'arts magiques et ce dans tous les domaines, aussi convoquer un démon fut presque une formalité. Ivre de pouvoir et de gloire, le vainqueur de la joute familiale parvint à faire jaillir de l'Enfer une entité sensée lui conférer davantage de puissance. Sûr de son fait, Lucian tenta de contraindre la diablesse ainsi apparue à l'obéissance.
Ce fut là l'erreur la plus sérieuse qu'il ne commit jamais.

♠ Chapitre III - Sinful bitch

La diablesse joua un moment le jeu, faisant croire à Lucian qu'il la dominait totalement par la puissance de ses sorts. L'homme s'en gaussa et entreprit une profonde refonte de la région dont il avait prit le contrôle grâce à son crime fratricide. Exposant la démone comme un trophée servile, il se livra aux pires exactions sur les villageois, paysans et nobles de moindre importance que lui tout en humiliant la fille des enfers qu'il croyait tenir fermement en laisse. Le manège dura près de deux ans, jusqu'à que ce que la prétendue captive ne décide de changer les règles du jeu.

Se libérant sans mal des liens magiques que Lucian avait tissé en pensant qu'ils étaient les meilleurs possibles, elle se retourna contre lui et ils livrèrent une terrible bataille magique qui ravagea une partie de la région, l'homme se dévoilant à la démone comme un sorcier plus puissant qu'elle ne l'avait elle-même estimé. Elle remporta néanmoins le combat et mit à genoux Lucian, qu'elle condamna à un sort terrible. Le transformant en une femme au corps destiné à attiser toutes les envies de luxure et de vice, la diablesse l'humilia avant de l'entraîner vers les plus profonds cercles infernaux pour le punir d'une façon étonnante.

Lucian, qui perdit alors son identité au profit du seul sobriquet d'"Hellwhore", avait défié la mauvaise entité et accumulé les erreurs sans le savoir, comme elle le lui expliqua. Plusieurs familles dévastées par les manigances de l'héritier des Mercurius étaient liées à des démons supérieurs qui ne pouvaient laisser passer l'outrage. De plus, la propre mère de Lucian était à moitié démoniaque (certes, ça n'en faisait qu'un déchet dans les Enfers, mais tous les prétextes étaient alors bon à prendre) et cela avait été faire affront aux démons dans leur ensemble que de lui réserver le sort qui avait été le sien. Insulte ultime, Lucian avait cherché à se placer plus haut qu'il ne l'aurait mérité en domptant une démonde de haut-rang sans en avoir les compétences réelles. Tout s'était donc retourné contre lui jusqu'à cette terrible issue, son châtiment ne lui étant dévoilé qu'une fois à la bordure du premier des cercles infernaux.

"Tu n'as qu'une chose à accomplir, petite pute. Rejoins moi au centre des Enfers après en avoir traversé tous les cercles. Si tu parviens jusqu'à moi, je te renverrai sur Terra."

Il était évident que la chose ne serait pas aisée, mais Lucian n'avait pas encore idée d'à quel point il était en fait à côté de la plaque. Alors que la diablesse fit apparaitre à son cou un collier, elle lui expliqua que cela lui permettrait de survivre à tout ce qui pourrait lui arriver dans le Très-Bas. Et aussi que ce collier le -enfin la, dorénavant- désignait comme une Hellwhore, une putain infernale qui allait attirer absolument tout ce qui était capable de la baiser tout en lui ôtant ses pouvoirs magiques. La traversée des Enfers, lui promit la diablesse, ne serait en fait qu'un viol perpétuel... Et elle disparu là-dessus dans un claquement sec et un dégagement de fumée, laissant planer dans l'air la fin d'un rire sardonique qui résonna longtemps dans les oreilles de l'Hellwhore.

Lucian ne se laissa pas abattre, pas au début du moins. Résolu à sortir des Enfers, il se mit en branle tout en découvrant son nouveau corps de femme et entreprit la traversée des territoires de soufre, s'aperçevant bien vite du pouvoir d'attraction que le collier possédait en tombant dans les pattes d'une armée de gobelins maléfiques qui lui firent découvrir les horreurs du viol. De là, la vie d'Hellwhore devint un calvaire perpétuel. Humiliations, sexe forcé, pratiques immorales dont on ne pouvait parfois même pas imaginer qu'elles existaient seulement.
Celle qui était autrefois un fier et puissant sorcier humain se retrouva traîné plus bas que terre, tiré dans une spirale poisseuse de violences et de tortures qui ne lui apportaient jamais le plaisir. La belle détermination du début laissa vite place à une dépression qui poussa nombre de fois l'Hellwhore au suicide. Pendaison, empoisonnement, chutes de hauteurs folles, plongeon dans des lacs de magma bouillonnant et autres éventrements... L'immortalité conférée par le collier la ramena systématiquement à la vie, ce qui fut d'ailleurs un atout pour certains de ses tortionnaires qui lui infligeaient les plus odieux sévices pour aller jusqu'à la tuer et souiller son cadavre avant qu'elle ne revienne et qu'ils puissent recommencer.

L'histoire aurait pu s'arrêter là, laissant l'Hellwhore finir comme une souillon infernale à disposition des choses les plus diverses et perverses qui croisaient sa route. La conclusion était bien partie pour ressembler à cela en vérité, jusqu'à ce que Lucian sorte de son état d'esprit défaitiste par la colère. La diablesse devait payer, et payer cher ! Personne ne lui ferait régler l'addition à sa place et elle ne pourrait lui rendre la monnaie de sa pièce qu'en retournant sur Terra après avoir récupérer ses pouvoirs. Bien sûr, la traversée serait encore longue. Il lui restait deux cercles à franchir, mais l'Hellwhore était habitée par une résolution nouvelle et flamboyante, sans compter que depuis ses premiers pas en Enfer, il n'y avait pas un sévice qu'elle n'eut pas déjà enduré. Préparée, elle l'était. Habituée, aussi. Ses bourreaux avaient parfois été des démons supérieurs qu'elle avait écouté patiemment parler, observé agir entre deux saillies brutales. Les armes pour achever sa quête, l'Hellwhore les avait en main. En plus d'une éducation ashnardienne, la pire de toute.

Résolue et prête à toute, l'Hellwhore se mit non plus à subir mais à proposer. A séduire, jouer, échouer au début et apprendre toujours. Accumulant de l'expérience à vitesse grand V, la plus honteuse des souillons présente en Enfer redressa la tête et se forgea un caractère plus trempé que celui de "Lucian", affinant ses jeux de mensonge et de manipulation, faisant de son corps sa meilleure arme pour parvenir à ses fins. Elle se mit à agir en femme pour acquérir plus d'impact, apprit à serrer les dents pour passer les pires périodes afin de faire croire que rien ne l'atteignait plus, joua sur les vices déjà endurés pour affûter ses capacités de réponse lors des ébats, prenant même parfois le contrôle. Au fur et à mesure d'efforts acharnés qui modelèrent son caractère et sa moralité pour lui donner de nouvelles armes, l'Hellwhore acquit une sorte de respect de la part de ceux-là même qui la rabaissaient perpétuellement. Les démons les plus bas de l'échelle hésitaient à s'approcher d'elle de peur de s'attirer les foudres des diables supérieurs dont on disait qu'ils la considéraient comme leur préférée. Certains diablotins se mirent sous ses ordres pour plaire à d'autres entités, d'autres lui enseignèrent les formules pour les convoquer et les soumettre totalement.
Dès lors, parvenir à son but ressembla presque à une promenade de santé.

La Diablesse qui l'avait condamnée à l'errance fut surprise de la revoir, mais plus encore de découvrir que son assurance était sans commune mesure avec celle de l'époque où l'Hellwhore était un homme qui avait osé pensé pouvoir la dominer elle. Forte de son expérience maintes fois affûtée, "Lucian" s'était présentée à elle comme une personne nouvelle. Son arrogance d'antan avait été transformée en sagesse, son esprit malade avait donné naissance à une intelligence raffinée, son expérience des sévices l'avait rendue méfiante et prudente, ses multiples et improbables rencontres lui avaient apprit les faux-semblants et la parole acérée, la manipulation mielleuse. Et l'expérience sexuelle engrangée, sans commune mesure après plus d'une centaine d'année passée à souffrir de libidos ardentes et déviantes, firent jouir plus violemment que jamais la démone entre les cuisses de l'Hellwhore. A tel point qu'après une série d'orgasmes, elle accepta de lui rendre sa liberté et lui promit de la prendre sous son aile.

L'Hellwhore fut libérée de son collier et retrouva ses pouvoirs magiques, mais pas son corps d'origine. Lucian, considérait-elle, était de toute façon mort depuis longtemps. Ce fut la Diablesse qui lui donna un nouveau prénom, en lui faisant "don" de celui qu'elle prenait elle-même lorsqu'elle se mêlait au monde des hommes. Et ainsi naquit Hegeria, unique Hellwhore à parvenir à s'extirper des Enfers en allant au bout de son châtiment.
Comme une sorte de récompense, la Diablesse fit cadeau à Hegeria d'un sexe masculin parfaitement fonctionnel et nourri par magie, qui se symbolisa par le tatouage runique qui se présentait en lieu et place du sexe féminin dont elle avait été dotée jusque là. Ni tout à fait homme ni tout à fait femme, Hegeria fut renvoyée sur Terra forte d'une expérience que peu pouvaient dorénavant lui disputer et ce dans d'innombrables domaines.

♠ Chapitre IV - Liberté, liberté chérie

Le monde avait changé, pour Hegeria. Le comté de sa famille avait été depuis des lustres récupéré par une lignée rivale et profondément réformé, les Mercurius enterrés depuis longtemps. Ashnard ne l'intéressait pas plus que ces vieilles histoires : les terres impériales n'étaient jamais qu'un avant-goût des Enfers qui brûlaient sous ses fondations et après plus de 200 ans passés à respirer du soufre, la belle avait envie d'autre chose. Nexus lui paru presque comme une option acceptable, tout en considérant qu'elle s'y ennuierait peut-être.

La vérité, c'était qu'Hegeria ne savait pas quoi faire de sa liberté si chèrement gagnée. Elle n'avait pas d'envie particulière, de famille à retrouver ou de lignée à restaurer, d'ennemis à combattre. Oh, bien sûr, elle aurait pu vouloir conquérir un territoire. "Lucian" méritait bien de récupérer un domaine à lui, pour le principe. Cela manquait simplement d'intérêt. Après avoir oeuvré au coeur des Enfers même, affronté et manipulé diables et démons, que pouvait vous offrir le monde des humains ? Ne sachant pas quoi faire d'autre, Hegeria parti à l'aventure à travers Terra jusqu'à découvrir Tekhos et ce monde si différent de ce qu'elle connaissait. Comme une enfant, elle fut émerveillée de ces gigantesques tours de verre, de ces prouesses technologiques qu'elle ne comprenait absolument pas et qui remisaient la magie au rang d'antiquité amusante. Au final et étrangement, ce monde lui fit peur. Elle ne se sentait pas encore capable de s'y insérer pour s'y faire une nouvelle identité et fit marche arrière, s'installant dans une petite région sans histoire qui bordait la frontière avec le territoire tekhan. Là, Hegeria entreprit de revoir les bases de sa magie. Il fallait bien qu'elle trouve de quoi s'occuper, après tout... Et ses dons lui manquaient.

L'étude magique lui donna envie de redevenir seigneur terrien, de faire briller à nouveau un nom. Se mettre finalement à la recherche de son éphémère gloire d'antant semblait à Hegeria être une occupation acceptable, mais elle n'en eu pas vraiment le temps. Non pas qu'on l'arrêta dans l'oeuf ou qu'on intrigua contre elle, non... Simplement, un matin, on frappa à sa porte.
Les jeunes femmes se présentèrent comme étant des recruteuses pour la Faith Academy de Tekhos, un organisme à la recherche de talents particuliers qui l'avait repérée et voulait lui proposer d'intégrer cette étrange école. Hegeria considéra la question. Pourquoi pas, après tout ? C'était une bonne façon de mettre un pied en Tekhos, apprenant sur ce singulier matriarcat ce qu'il y avait à savoir. Disparaître, se dit-elle, elle pourrait toujours le faire après coup. Elle accepta donc et on lui signifia une formalité d'usage, soit un entretien particulier avec la directrice de la Faith Academy qui mettait un point d'honneur à recevoir chaque aspirant.
Hegeria, qui n'avait certainement rien à craindre d'une femme quelconque, accepta sans hésiter.

Et si invoquer la Diablesse avait été la plus grosse des erreurs de sa vie, elle ignorait que ce premier rendez-vous resterait plus tard dans son esprit comme la plus belle chose qui pouvait alors lui arriver.

♠ Chapitre V - Jenny

L'entretien fut anodin, formel. Un détail pensait Hegeria que ce rendez-vous d'admission, bien qu'il la plaça face à une femme qu'elle ne pouvait que trouver délicieuse. La première depuis sa sortie des Enfers à retenir son attention de par son physique et ses manières, par sa présence et le charme qu'elle dégageait. Amusée, la sorcière se laissa porter par la discussion et passa un moment réellement agréable qui avait dérivé un peu malgré elles deux sur davantage que les simples discours et questions habituelles quant à l'intégration au sein de la Faith Academy. Les deux femmes en vinrent à plaisanter ensemble, à nouer rapidement connaissance. Jenny Moriarty plu à Hegeria avant même que celle-çi ne le réalise vraiment, emportée par cette rencontre tranquille et aimable qui changeait peu-à-peu sa vie.

Ayant sympathisé, il s'avéra rapidement que les deux femmes trouvaient toujours un prétexte pour se voir. Cela fut d'abord mit sur le compte de l'intégration à l'académie, avant que cela ne serve plus à rien. Hegeria finissait toujours par retrouver Jenny pour échanger autour d'un café, Jenny lui proposait une sortie anodine pour discuter, les deux convenaient de se retrouver hors académie pour passer du temps ensemble... les mois passèrent ainsi, rapprochant les femmes jusqu'à ce qu'elles se retrouvent à être tout bonnement inséparables, Hegeria finissant même par confier à Jenny son histoire rocambolesque après leur première nuit passée ensemble, qui scella pour de bon les fondations très solides de la relation qu'elles faisaient croître à force d'intérêt mutuel, de confessions et de sexe fiévreux.
Quand Hegeria réalisa que Jenny était devenue tout simplement indispensable à sa vie, que sa présence constituait un manque qu'elle ne surmontait que grâce à l'idée qu'elle la retrouverait vite, elle comprit qu'elle était tombée amoureuse. L'idée l'effraya d'abord un peu, avant qu'elle n'apprenne de Jenny que le sentiment était partagé.

Dès lors, Hegeria et Jenny formèrent un couple terrible. Plus solide que le meilleur acier, les amoureuses en finirent par s'unir dans le mariage après une merveilleuse déclaration de Jenny, qui mit les petits plats dans les grands lorsqu'elle lui fit sa demande. Hegeria fondit en larmes (ce qu'elle interdisait formellement à sa compagne de répéter à quiconque) et accepta sans hésiter. L'avenir, dorénavant, se déciderait à deux. Et si celui de la sorcière n'était pas encore défini, celui que sa femme s'était choisi allait l'occuper un long moment.
Hegeria Moriarty allait faire en sorte que sa compagne puisse s'appuyer pleinement sur elle pour accéder au poste de Grande Sénatrice et y rester longtemps, mettant ses aptitudes les plus variées au service de l'ascension de celle qui constituait le coeur précieux de l'ensemble de sa vie.

♠ Chapitre V - A game of thrones

Elle ne fit jamais que se contenter de conseils et de soutien. Hegeria accompagna Jenny sur tous les fronts, mettant son expérience infernale en jeu afin de contrer les manœuvres des adversaires politiques de sa femme qui se retrouvèrent à affronter forte partie. Par ses mots et les attraits de son corps, la sorcière acheva de convaincre les plus sceptiques des sénatrices ou renforça des liens déjà établis avec Jenny. Elle manipula depuis l'ombre, menaça et en vint à agir quand cela fut nécessaire. Pour les ambitions de sa femme, Hegeria se montra prête à tout et surtout dotée d'une facilité à jouer avec les codes et les mœurs qui fit des ravages -mais jamais en plein jour, ses calculs mettant à l'abri la délicieuse borgne de dommages collatéraux, si bien que son image ne fut jamais entachée et qu'elle-même ne semblait pas soupçonner la queue d'un doute.

Il ne fallait pour autant pas tricher. Jenny voulait acquérir ce poste à la sueur de son front et Hegeria respectait cette volonté farouche qui lui plaisait tant, ne faisant finalement qu'aider sa femme plus que de tronquer son jeu en faussant les cartes qu'elle constituait avec peine mais sans jamais baisser les bras. Pour Jenny, Hegeria s'assura d'être le plus infaillible des soutiens, brillant en société comme dans l'intimité. Les alliances de poids qu'en vint à conclure la sénatrice furent encouragée par sa femme et parfois même étayées par elle, pour le plaisir comme pour l'assurance de la victoire finale.

Hegeria savait bien qu'il fallait voir plus loin. Jenny réussirait -de ça, elle n'avait jamais douté- mais s'exposerait à la haine et à l'adversité, qui à Tekhos risqueraient de prendre des proportions folles. Publiquement, la sorcière ne pouvait risquer de dévoiler ses pouvoirs en protégeant sa femme. Et officieusement, c'était tout aussi compliqué.  A qui faire confiance pour la protection de son aimée ? Comment recruter la perle rare si elle venait tout de même à la découvrir et comment l'entretenir ? Les fonds à disposition d'Hegeria, bien qu'importants, étaient contrôlés par Jenny qui finirait par trouver suspects des mouvements trop injustifiés, même en considérant qu'Hegeria avait parfois des fièvres dépensières. Alors, dans l'ombre toujours, la sorcière en vint à conclure ses propres alliances en se tournant vers une femme d'influence et de moyens, acquise à la cause Moriarty... la redoutable mais délicieuse Miranda Forge, un requin aussi dangereux qu'elle pouvait l'être elle-même.

L'accord entre elles fut conclu dans le secret le plus absolu. Forge récupérait un allié de poids (personne n'ignorait plus qu'avoir le soutien d'Hégéria, c'était avoir l'intérêt de la personnalité devenue entre-temps la femme la plus puissante de Tekhos et que cela ouvrait des portes inimaginables) tandis qu'Hegeria avait dès à présent accès à de nouvelles ressources fournies de façon ultra confidentielles par Miranda.
Au jeu du qui-baise-qui, les deux femmes s'étaient toujours répondues du tac-au-tac, qui ce faisait apprécier Miranda à Hegeria. Là, ça ne changeait pas tant... Mais les implications étaient plus étendues et les fauves qu'elles étaient risqueraient de finir par s'entre-déchirer au moindre faux pas de l'autre. Toutefois, cela pimentait également l'affaire. Et rien n'était plus délicieuse que cette épice là...

De l'entente entre la sorcière et la femme d'affaire naquit le projet d'Hegeria, qu'elle ne gérerait jamais ouvertement. Tout un commando d'élite, formé et équipé de façon à assurer la défense de la Grande Sénatrice contre toute forme de danger sans qu'elle n'en ai jamais connaissance. Rien, dès lors, ne menacerait plus Jenny Moriarty. Hegeria, pour elle, était prête à mettre en danger leur mariage en entretenant son secret et son alliance, comme à mettre Tekhos à feu et à sang pour s'assurer de son bonheur et de sa survie dans l'adversité.
Telle était la ferveur de son amour pour sa compagne.

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AUTRES

• Hegeria est donc une puissante sorcière aux pouvoirs très étendus et aux connaissances l'étant encore plus. Capable de verser dans à peu près tous les arts connus avec plus ou moins de bonheur pour certains, elle peut être redoutable et déchaîner des forces destructrices avec une relative facilité.

• De par son passé, elle est liée à divers démons. Pour certains, elle peut les invoquer et les contrôler sans mal. Des démons peuvent la connaître, puisqu'elle a passé presque 200 ans à errer dans les Enfers en tant que putain.

• Son réseau d'influence au sein de Tekhos est assez étendu, la belle ayant réussi à nouer et entretenir les bonnes connexions.

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