Prison Eternum / The Great Escape [Pt. 1] ''A Living Hell'' [Samantha MacFarlane]
« le: mercredi 16 septembre 2015, 11:15:50 »Une force poussa Marius, qui heurta un mur en grognant, mais ne dit rien, sachant très bien ce que le moindre signe de protestation engendrerait. Aucune réaction de la part des gardes, si ce n’est de se recevoir des tirs tranquillisants. De toute manière, Gorgoroth l’avait déjà oublié. Le massif prisonnier orc s’avança le long du couloir bordant les cellules. Faisant plus de deux mètres de haut, l’Orc était une véritable montagne de muscles, une force de la Nature, dont les raisons de son incarcération n’étaient pas connues. Cependant, et ça, Marius avait fini par le savoir, dans Eternum, il n’y avait pas d’enfants de chœur. Gorgoroth avait sûrement été arrêté par des Nexusiens, et, plutôt que de perdre du temps en l’enfermant dans des cellules ordinaires, les autorités avaient décidé de l’envoyer ici, dans cette prison éternelle, ce bourbier souterrain s’étalant dans les profondeurs de la terre.
On disait que, jadis, Eternum avait été un royaume nain qui avait été abandonné quand, en creusant trop profondément, les nains étaient tombés sur un nid de dévoreurs et de putréfacteurs. La mine avait été abandonnée pendant des décennies avant que le gouvernement tekhan ne la rachète, puis n’en cède l’usufruit à une société pénitentiaire qui en avait fait la structure pénitentiaire inviolable qu’elle était maintenant. Marius ignorait si c’était vrai, c’était juste une rumeur qui circulait dans la prison, comme tant d’autres rumeurs... Ce qu’il avait appris, en revanche, c’est que les prisonniers n’avaient aucun droit ici, et qu’il ne fallait espérer aucun espoir de réhabilitation. Eternum était un mouroir, et, si les prisonniers travaillaient tous les jours dans les mines ou dans les usines, c’était souvent pour produire des biens qui, de toute manière, allaient finir à la caisse.
*C’est un purgatoire, destiné à nous faire comprendre que la société ne veut rien de nous, mais que la peine de mort aurait été trop douce pour notre supplice...*
Un endroit qui était une négation des droits de l’Homme, et de tous ces apports juridiques construits au fil des siècles, ainsi qu’une vitrine pour la société responsable d’Eternum. C’était aussi un excellent moyen de faire craquer des prisonniers... Encore plus quand ils étaient des hommes. Même si Eternum était une prison internationale, elle était gérée par des Tekhanes, et les préjugés sociaux refaisaient surface... Ce qui, concrètement, signifiait que, si les gardes pouvaient baiser des prisonnières, en ce qui concernait les prisonniers, ils étaient torturés.
Les ailes de détention se composaient d’une série de cellules au plafond translucide. Il n’y avait ainsi aucune intimité, et les étages se composaient ainsi en deux niveaux : le niveau inférieur, comprenant les cellules, et le niveau supérieur, abritant les locaux de surveillance, avec toutes les vitres permettant de voir les cellules, et des écrans multiples. On pouvait ainsi verrouiller hermétiquement chaque cellule et répandre à l’intérieur un gaz pour endormir les prisonniers la nuit, s’assurant ainsi qu’ils ne chercheraient pas à se faire la malle.
Peu à peu, Marius avait compris qu’Eternum était un monde coupé de Terra. On n’y voyait jamais le jour, et, sans aucune montre ni horloge, il était impossible de savoir le temps qui passe. On dormait quand la sonnerie résonnait, et on se réveillait de la même manière, vivant ainsi perpétuellement une sorte d’endoctrinement psychologique terrible. Dès lors, est-ce qu’on les envoyait dormir à une période correspondant à la nuit, ou en plein jour ? C’était à en devenir fou, car il était impossible de savoir quand on était, quelle jour on était...
Marius s’avança pour rejoindre l’un des mess, se situant au milieu de plusieurs ailes de détention. Il alla s’asseoir à côté de l’un de ses rares amis au sein de cette prison, Jorge. Cet homme se trouvait déjà depuis des éons quand Marius était arrivé, et, sans que Marius ne comprenne trop comment, ils avaient fini par sympathiser. Tout en s’installant à sa table, après avoir récupéré sa nourriture, il put voir que Gorgoroth était en train de fusiller du regard un nain, Surin, entouré d’autres nains. Surin avait gagné ce nom en tuant un autre prisonnier dans les mines, avec un surin improvisé. Surin était un ancien baron du crime nain de Nexus, qui avait commis bon nombre d’atrocités dans les bas-fonds, avant d’être capturé par la Milice urbaine.
« Ils vont bientôt se rentrer dans le lard, ceux-là..., nota Jorge.
- Ça m’en a tout l’air...
- T’as intérêt à te tenir à carreau, Marius, toi et ta belle gueule... »
L’homme haussa les épaules, tout en voyant plusieurs filles. La prison était bien évidemment mixte, mais croire que les femmes étaient le sexe faible dans cette prison serait une grave erreur... Et, pour s’en rendre compte, il suffisait de voir toutes les tarées psychotiques qui étaient dans cette prison, et qui, réellement, régnaient sur cette dernière.
Des tarées comme Samantha McFarlane...