Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Akina Walker

Pages: [1]
1
Les alentours de la ville / Chargé de TD ou chargé de t'aider? [PV]
« le: lundi 28 juillet 2014, 14:14:49 »
Travaux dirigés de biométrie.

L'université était un endroit particulièrement festif que ce soit dans les jardins, les allées centrales, les couloirs ou les gradins d'un amphithéâtre. Le campus de Seikusu s'étalait de bout en bout : une ligne de tram et plusieurs arrêts de bus desservaient les quatre coins de sa superficie. Plusieurs facultés s'y disputaient la suprématie : Médecine, Droit, Sciences, Zoologie. Seules les Lettres ne s'étaient pas installées, priées de trouver d'insalubres bâtiments dans la cité voisine. On avait considéré, à juste titre, qu'un département littéraire ne serait pas rentable  au sein du nouveau complexe universitaire.

La Seikusu université fonctionnait sur base du modèle américain – ou presque, comme en témoignait la présence de nombreux étudiants étrangers. Beaucoup de Cercles Etudiants avaient la main mise sur l'ensemble de la vie étudiante, et certains américains avaient décidé de monter une équipe de football pour contre ces « foutus japonais et leur baseball ». Pour le moment, Akina évitait soigneusement toute confrérie : de la plus ringarde à la plus populaire. Les bizutages ne l'intéressaient pas et être coincée dans un carcan de règles pseudo-mystiques non plus. Son esprit scientifique lui interdisait toute fantaisie de ce genre. En revanche elle s'était impliquée, à raison de trois heures par semaine, à la bibliothèque afin d'aider au tri et aux inventaires. Le pécule suscité par cette modeste tâche n'était pas élevé, symbolique avant tout mais lui permettait de récupérer des livres d'occasion.

Toutefois, la faculté des Sciences lui plaisait. Et elle faisait claquer ses talons sur le carrelage des   couloirs du bâtiment principal pour se rendre au laboratoire S302 situé au sous-sol. Elle s'était vêtue d'un léger chandail blanc aux drapés féminins et d'un pantalon sombre qui moulait agréablement ses jambes fuselées. De passage dans les vestiaires,  elle s'habilla d'une blouse blanche bardée de son nom et de son numéro d'identification étudiant. Le matériel du labo s'avérait coûteux et parfois dangereux. Les étudiants avaient l'interdiction stricte d'accéder aux salles de manipulations sans la présence d'un professeur. Elle s'apprêtait à laisser ses affaires dans un casier lorsqu'une voix familière l'interpella :

« Akina ! Hey ! »

C'était Kenneth, le seul de ses ex qui avait osé rendre les coups de Jack Walker. Son dernier petit-ami, et l'ultime vestige de son passé relationnel. Il étudiait les biosciences, tout comme elle, et possédait un charme fou . Sa tignasse brune mal peignée, son sourire ravageur et sa barbe d'un ou deux jours le vieillissaient un brin. Son bras droit était marqué d'un tatouage complet japonais représentant des chiens-lion et des fleurs de cerisiers. Elle avait mis un terme à leur relation après la rixte violente avec son père.

« Kenneth ? Que se passe-t-il ? » Elle s'était contentée, avant ça, de le saluer d'un sourire.

« La vieille Okamura est malade, ils nous ont envoyé un autre chargé de TD il paraît. C'est le groupe 8 qui me l'a dit, ils l'ont eu ce matin. Il paraît AUSSI que c't'un type étrange. » déblatéra-t-il d'un éternel rictus moqueur en lui ouvrant galamment les portes du laboratoire.

Elle s'y engouffra d'un pas pressé, tout en lui donnant la réplique :

«Nous sommes tous un peu bizarres en labo, tu sais bien. Les inhalations des centaines de composants, peut-être ? »

Et elle le planta là après avoir secoué la tête. Il était inutile de s'attarder dans le périmètre de Kenneth ; les souvenirs étaient trop douloureux. Elle prit possession de la table de préparation du fond ayant à sa disposition des éprouvettes, un ordinateur portable, un microscope et divers outils scientifiques de base. Les rumeurs couraient qu'une bande de petits malins avait réussi à synthétiser de la drogue au cours d'un TD ; les commérages allaient bon train, aussi nombreux que les versions sur le sujet : une fois il s'agissait d'étudiants de deuxième année, l'autre fois d'étudiant de quatrième. Le produit fabriqué faisait désormais fureur dans les soirées estudiantines.

Un à un, les futurs scientifiques parvinrent à la salle et prenaient place en riant, bavardant, chahutant. Comme à son habitude, Akina Walker refusa d'être en binôme. Kenneth lui avait proposé comme à chaque cours et avait encaissé une énième fin de non-recevoir. C'était seule que la métisse manipulerait aujourd'hui, seule qu'elle prendrait ses notes, seule qu'elle réussirait, seule qu'elle échouerait.

Le coup de quatorze heures venait de sonner. Cinq, dix, quinze minutes plus tard : le remplaçant ne s'était toujours pas présenté générant une vague d'agitation dans les rangs de la quinzaine d'élèves. Quelques pétasses pouffaient au premier rang, d'autres s'activaient déjà sur leur téléphone portable. Pour sa part, Akina venait d'activer l'ordinateur et pianotait sur un logiciel de simulation biométrique.

« Akina ! » s'écria Kenneth depuis le deuxième rang. « Il y a une soirée chez Yamata ce soir, t'es présente ? »

Qui disait soirée, disait alcool à flot, sexe en profondeur, jeux dangereux. Tous les clichés imaginables se produisaient lors des fêtes nocturnes chez Yamata.

« Oui... » répondit-elle avant de diriger son regard vers l'entrée où le professeur était soudainement apparu, sans accuser le coup de son retard.

2
Le coin du chalant / Podcast
« le: jeudi 24 juillet 2014, 16:41:41 »




Live.




Une Nuit au Japon
ft. Clayton Evans.
Akina est dépêchée en catastrophe par le Daily Seikusu dans une caserne de pompiers. Accompagné de Sô, le cameraman, elle réalisera un reportage sur les interventions nocturnes des pompiers. L'équipe TV sera secondée par le pompier Clayton Evans.


Scoop ft. Nathan Joyce.
Lors d'une énième nuit alcoolisée, Jack Walker informe maladroitement Akina d'une base secrète abritée par le camp militaire américain de Seikusu. Dès lors, la journaliste en herbe infiltre le complexe afin de trouver des réponses


Backstage.


Pour toute demande de RP, je vous encourage à m'envoyer un MP, ou simplement à vous manifester à la suite de ce message pour que je vous contacte  ;D. Je suis ouverte à pas mal de trames à la condition suivante :

- Que ce soit sur Terre uniquement.


*Pas trop difficile la fille.

3
Le quartier de la Toussaint / Une nuit au Japon [PV]
« le: jeudi 24 juillet 2014, 11:27:23 »
«Quoi ? Une caserne de pompiers ? Mais.... ! »

«Shiori est notre reporter habituelle pour cette émission nocturne, mais elle a eu la bonne idée de se faire engrosser. Tu la remplaces. »

« J'ai des examens et.... » débuta Akina, décomptant déjà les tas de choses qui l'accaparaient ces derniers temps.

« Tu seras payée au même prix que d'habitude, hein. » la coupa sèchement le rédacteur-chef, sans aucune considération pour ses jérémiades d'étudiantes. « Et un conseil, ne tombe jamais en cloque bordel. T'as vu la merde dans laquelle ça me fout. C'est une chaîne nationale qui m'a commandé ce reportage ! Tu vas ptetre devenir une vedette. »

Un rire gras suivit cette prédiction ridicule.
Walker claqua la porte à sa sortie du bureau. Elle était d'humeur mauvaise.

L'américaine consacra  le reste de sa journée aux préparatifs du reportage. Il fallait attendre la pleine nuit afin d'entreprendre le tournage. Elle avait soigneusement vérifié ses accréditations et sa carte de presse. Bien que la caserne soit avertie de l'arrivée d'une équipe TV, elle n'était jamais trop prudente. Entre deux prises de notes, assise à la terrasse d'un café du centre-ville, elle avait reçu deux coups de téléphone. Le premier était du professeur Reuters qui lui offrit les dernières recommandations nécessaire au passage de son oral de nanotechnologie demain à 8h pétante. Le second provenait du Texas et au bout du fil pendait Marisol Vallera ; sa seule meilleure amie. Elle avait tout de suite été excitée à l'idée qu'Akina passe la nuit dans une caserne de....

« Pompiers ! » avait-elle rugi d'excitation dans l'appareil. « Oh mon Dieu ! Tu vas prendre ton pied alors ? »

Elles avaient participé ensemble au concours mondial de cheerleaders junior en représentant les Etats-Unis ce qui expliquait l'aspect bimbo et très pétasse de Marisol. S'abreuvant d'une timide gorgée de caféine, Miss Walker grimaça de mécontentement et rappela sèchement :

« Je dois tourner un reportage su-per chiant sur les interventions. Et pas la peine de t'exciter, je veux dire....tu as déjà vu un pompier japonais ? Niveau charisme on repassera. »

« Oula, attention ma chérie, deviendrais-tu aussi raciste que ton pauvre père ? » railla la texane.

Elle marquait un point douloureux. Pour toute réponse, l'étudiante claqua sa langue contre son palais en signe d'agacement. Sur son carnet de note, elle rajouta un point sur les consignes de sécurité tout en gardant son portable plaqué à l'oreille. Autour d'elle, les gens allaient et venaient, un couple attablé à côté s'efforçait de battre le record du monde d'apné en se roulant un patin monstrueux. Elle les avait observé avec un brin d'amertume, l'orgueil froissé en comprenant qu'elle n'aurait sûrement jamais droit au même bonheur.

« Et puis, ça ne m'intéresse pas....les hommes, tout ça. » soupira-t-elle, songeuse.

« Où est passée Akina Walker, la pom-pom girl qui faisait fantasmer une nation entière....est-ce que les extraterrestres ont abducté la meilleure pole-danseuse  de tout le pays ! Tu ne vas pas laisser ton père te faire finir vieille fille non ? »

Les souvenirs affluèrent à son esprit. Au cours d'une virée à Vegas, l'année passée – avant que son père ne lui interdise toute sortie du territoire sans son autorisation, elle avait remporté un concours de pole-danse dans un casino grandiloquent. Le premier prix trônait encore sur son chevet.

« Ahm...est-ce que....est-ce qu'on peut en reparler plus tard... » négocia-t-elle, mal à l'aise et franchement dépitée.

Après les échanges d'usage entre deux jeunes femmes qui s'adoraient, la reporter en herbe put souffler. Elle réclama l'addition – en japonais, et paya sans plus tarder.



Caserne 099, Quartier de la Toussaint, Seikusu, 23h02


« Euh.... on est en retard ? » s'enquit nerveusement Akina devant l'objectif de la caméra.

Sô lui fit signe que non. Le duo avait été accueilli au sein de l'établissement du feu et devait patienter que le Lieutenant daigne se présenter à eux. Elle avait un ordre pré-établi de personnes à interroger et il était prévu qu'elle accompagne les soldats du feu lors d'une intervention. Plantés devant les imposants camions et les véhicules de secours, ils se préparaient lentement à une nuit blanche. Le cameraman réglait sa machine en silence.

« Tu filmes mon meilleur profil j'espère ? Non parce que si je dois passer sur une chaîne nationale. Tu y crois ça ? »

Pour s'amuser à vérifier le zoom, il fit plusieurs gros plans sur le décolleté de sa collègue à son insu. Elle possédait une poitrine aux proportions louables mais terriblement étriquée dans son étroit débardeur. Il attendrait qu'elle soit retournée pour esquisser un panorama sur le cul bien moulé de Walker. Elle portait un mini-short en jeans afin de supporter l'effort durant une nuit que la météo avait annoncé caniculaire.

« Ouais, j'ai ton meilleur profil, » ricana-t-il.

« Attends...attends...filme l'entrée en arrière-plan, voilà. »

Le machiniste annonça à sa partenaire que la caméra tournait à présent et s'armant de son plus charmant sourire, Akina devisa professionnellement ou presque :

« Bienvenue dans Une nuit au Japon ! Ils sont souvent oubliés, et on pense trop souvent leurs actes héroïques pour acquis !  Nous vous ouvrons ce soir l'antre des plus grands héros du pays : les pompiers. Nous sommes dans la caserne 099 de Seikusu....connue malheureusement pour avoir le taux de perte le plus élevé du pays. »

Elle s'interrompit brusquement : « Non...non....on la refait. Je n'aurais pas dû dire ça peut-être. Attends, on la refait. »

Sô rembobina alors, habitué aux caprices d'Akina et surtout à son perfectionnisme accablant. De nouveau, il instaura le signe que l'appareil enregistrait et la demoiselle se relança :

« Bienvenue dans Une nuit au Japon ! Ils sont souvent... »

Il fallut quatre ou cinq prises et beaucoup de patience pour arriver à un résultat satisfaisant. Ayant trouvé un coin confortable entre deux camions, elle avait ensuite mis à profit le temps d'attente pour réviser son cours de nanotechnologie. Accroupie sur un marche-pied, le dos contre une portière, ses yeux noisettes parcouraient avec avidité les informations dispensées en amphithéâtre.

Une heure plus tard, le Lieutenant avait ramené leur futur guide pour la nuit. La rencontre percuta la journaliste un bref instant, la laissant pantoise devant le portrait occidental qui bardait la droite du vétéran. Sô alternait l'objectif entre la charmante présentatrice et les deux pompiers dont l'américain.

« Miss Walker, je vous présente Clayton Evans. Je l'ai chargé de vous intégrer à son service pour cette nuit. Il vous fera visiter la caserne et si une intervention se présente, vous devrez impérativement le suivre. Pour des raisons évidentes de sûreté, je vous demanderai d'écouter ses ordres et ses consignes si derechef une opération dangereuse arriverait. »

« Je...enchantée, je suis Akina Walker. » se reprit-elle soudainement, prête à tendre sa main avant de renoncer. « Et voici ahm....Sô, mon cameraman. »

Puis, elle accorda une attention relative au Lieutenant, avenante : « Merci de votre accueil. Enfin....ce serait bien qu'il y ait une intervention ce soir....non pas qu'on souhaite que.....quelque chose de grave arrive, non pas du tout mais...ce serait mieux. »

Sa maladresse colora ses joues d'une teinte rosée et elle leva les yeux au ciel comme pour l'implorer de lui venir en aide. Finalement, le commandant des pompiers annonça qu'il prenait congé et rappela aux journaliste qu'il serait disponible plus tard dans la soirée pour l'interview prévue avec sa personne.




4
Prélude / Akina S. Walker (Valitexasrangerisée !)
« le: jeudi 24 juillet 2014, 00:29:04 »


Akina Scarlett Walker, née un 1er Mars sur l'île de Diego Garcia,
base américaine de l'U.S Air Force
âgée de 22 ans.
Étudiante en Biosciences
Pigiste au Daily Seikusu, section Faits Divers
Adepte des petits boulots foireux.
Hétérosexuelle, peu expérimentée.



     Leçons de vie



Akina Walker conservait un carnet depuis ses seize ans. Un carnet dans lequel elle consignait méticuleusement le passage de chaque homme dans sa vie : comment il y était entré, comment il en était sorti. Et si les venues semblaient hétéroclites, les ruptures, elles, possédaient la même saveur :

- Ken Miyamoto, rencontré au lycée communal de Seikusu. Tabassé par papa au lendemain de mon anniversaire parce qu'il m'avait embrassé sur la bouche.

- Nigel O'Connell, élève étranger rencontré au bal de fin d'année. Rossé par papa deux mois après.

- Ryu Okamura, rencontré le premier jour à l'université des Sciences et Technologie de Seikusu.
Menacé d'un fusil à pompe par papa parce qu'il avait couché avec moi.


La liste s'allongeait ensuite, évoquant des noms qui avaient partagé le même destin. Les années passant, Akina avait renoncé à toute relation amoureuse et charnelle. Elle partageait son temps entre le laboratoire de l'université, les cours et ses nombreux petits boulots qui lui permettaient d'économiser envers et contre tout.  Elle avait décroché une modeste place de pigiste au Daily Sekusu : un quotidien local, à bas prix. Le rédacteur en chef l'avait chargé de couvrir médiatiquement les faits divers par le biais de reportage photos ou vidéos (qui étaient retransmis sur une antenne TV du coin). L'étudiante consacrait quelques nuits par semaine à tourner, monter et envoyer ses reportages ou rédiger des articles qui paraîtraient le lendemain. Malgré les maladresses imputées à son statut de débutante, Akina était une bosseuse et une véritable fonceuse. Les risques du métier n'étaient pas légions mais avaient le mérite d'exister. Au département de police, elle portait déjà la fâcheuse réputation d'emmerdeuse, sonnant à pas d'heure pour exiger une interview avec un enquêteur. Constamment suivie de son co-équipier, , cameraman chevronné, les habitants nocturnes de Seikusu la croisaient souvent micro en main, sourire éclatant aux lèvres et bottes de combats lacées aux pieds. Beaucoup la décrivaient comme une jeune fille très douce, altruiste et militante ; un brin perfectionniste sans doute.

Aussi, il n'était pas rare de la croiser en cours avec des cernes monstrueuses – qui loin de l'enlaidir ajoutaient un petit charme aventurier à son minois exotique. Chris Reuters, son professeur de micro et nanotechnologie, s'inquiétait à longueur de journée à propos de cette fatigue récurrente, cherchait à la mettre en garde contre les heures supplémentaires et lui offrait le café à chaque matinée d'examens. Il l'estimait bien trop têtue et indépendante pour la materner et dans tous les cas, il ambitionnait davantage qu'un simple rapport d'enseignant à élève. A l'université, le reste de ses relations se résumaient au vide intersidéral. En dépit des nombreux étrangers qui participaient régulièrement aux programmes d'échanges, elle était perçue comme une bâtarde aux yeux des autochtones : mi-japonaise, mi-américaine.




     La Mauvaise Fille.



« Bordel, AKINA ! » vociféra Jack Walker en ouvrant l'armoire de la salle de bain.

Une tonne de cosmétiques et de produits de soin venait de lui tomber sur la gueule. Il y en avait pour tous les goûts et surtout pour toutes les couleurs (de cheveux) : du brun foncé au châtain clair, les boîtes de colorations capillaires jonchaient le sol – certaines étaient vides. Walker avait toujours su que sa fille était bordélique, mais à ce point. Il ramassa rapidement les affaires et dans le doute, s'épargnant un tri fastidieux, il jeta la totalité à la poubelle. Les soins dermatologiques et le maquillage de jour suivirent lâchement tandis qu'il pestait à cors et à cris.

« Putain ma fille, t'as pas besoin de te tartiner la tronche avec tout ça comme les putes.  J'vais te brûler tout ça moi. »

Et du pied, il enfonçait le surplus de cosmétiques dans la corbeille trop petite. Il savait que cette crise de colère justifierait une énième confrontation avec sa progéniture. Et pourquoi tu as jeté mes affaires ? Non mais ça va pas ! Maman n'aurait jamais fait ça, elle ! Et à partir là, comme d'habitude, les choses auraient dégénéré. Le père cognerait sa fille à la figure pour clore la dispute. Les coups pleuvaient rarement, mais la marquaient durablement à chaque fois. Durant ces périodes, où son minois était gravé de violence, elle usait d'un maquillage plus prononcé pour cacher les hématomes et les plaies.

Il ne fut pas davantage apaisé après une inspection en règle dans la chambre de Miss Walker. Elle était adulte et devait mener sa vie comme elle l'entendait. Néanmoins, le paternel n'y consentait pas. Son attitude exécrable était un mal  visant au bien-être et à la sécurité de sa chair. Il arracha les vêtements de leurs armoires et déchira tout ce qu'il lui parut indécent. Jack passa près du mur où son ex-épouse avait pris l'habitude de mesurer leur fille : le dernier trait tracé à 1m67 du sol, pour ses dix-huit ans.

« C'est pas vrai CA ! Des strings ? Pourquoi t'aurais besoin de ça, t'es pas une salope... » s'énerva-t-il, les mains plongées dans un tiroir de sous-vêtements.

Il découvrit quelques photos où Akina posait radieuse : le regard fixé dans l'objectif. Akina dans son équipe de cheerleaders, Akina lors de ses séances photos de charmes énième gagne-pain, Akina lors d'une conférence sur la nanobiologie, Akina dans les coulisses d'un plateau télévisé.
Déchirés aussi tous ces clichés.




         A vrai dire.



« Pourquoi je suis née dans une base américaine abritant des ogives thermo-nucléaires ? »

Seika Walker, née Hattori, s'esclaffa de bon cœur en mirant l'air suspicieux de sa fille âgée d'à peine quatorze ans.

« Parce que ce jour-là, les officiers avaient préparé une fête et les soldats étaient autorisés à amener leur famille. J'étais enceinte de neuf mois, mais j'avais insisté pour venir. Tu sais à quel point l'armée, les camarades, c'est important pour ton père. Je n'allais pas le priver d'une bonne journée à cause d'un gros bedon ! Et puis, tu es venue entre le barbecue et la soirée dansante ce qui a donné deux fois plus de raisons à ton père de boire ! »

Sa mère s'employait toujours à lui parler en japonais tandis que son père s'efforçait de s'adresser à elle en anglais ce qui l'avait rendu bilingue au fil des ans. Elle n'était pas plus mauvaise dans une langue que dans l'autre et sa diction ne souffrait d'aucun accent. Toutefois, elle avait physiquement davantage retenu des Walker. Sa poitrine : yankee. Son tour de rein : façonné par l'oncle Sam en personne. Dans chaque commerce, on prenait la peine de converser avec elle dans la langue de Shakespeare avant de découvrir amèrement qu'elle avait du sang-mêlé.

Les registres nationaux avaient officiellement déclaré sa naissance à Seikusu au Japon. L'enregistrement de l'acte de naissance fut un véritable casse-tête. L'Etat fédéral américain avait pris sur lui de considérer la gamine née sur le sol américain, l'Etat japonais – lui, refusait tout compromis de ce genre concluant que la base de Diego Garcia était une île britannique louée par les Américains à l'Angleterre. Et qu'il valait mieux, dans de telles circonstances, établir la naissance effective sur le sol où l'enfant vécut.

Sa mère avait le don de tout arranger. Seulement, elle était partie au lendemain de son dix-huitième anniversaire sans un mot, ni une trace. Le surlendemain, Jack recevait un avis de divorce. Au départ, il répétait sans cesse que Seika reviendrait, qu'elle commettait une grave erreur. Puis il s'était mis à boire en énumérant des excuses bidons : qu'il ne l'avait pas trompé, que ce n'était qu'une salope partie avec un connard de niak. Ce furent ses mots, particulièrement durs et qu'Akina eût du mal à encaisser au cours des mois suivants.

Brûlés les souvenirs d'enfance. Supprimées les vidéos des excursions familiales. Jack Walker avait décidé de faire table rase sitôt le divorce prononcé à sa charge. La police avait même fait une descente pour enquêter sur une sordide affaire de violence conjugale. Akina avait tenté de se préserver en se tenant à l'écart de cette tempête familiale monstrueuse. Digérant mal d'avoir été abandonnée par sa mère, effrayée par la brutalité inédite de son père, elle tâchait de poursuivre son chemin.

Les choses avaient empiré l'année d'après. Quand son père avait été victime d'un accident sur la base où on l'avait affecté. Mis à la retraite prématurément suite aux handicaps suscités par l'incident, il vivait d'une maigre allocation ce qui avait obligé Akina à travailler afin de payer ses études, et tous les frais conséquents à la vie courante. Car les aides du gouvernement américain étaient flambées dans l'alcool et la sur-consommation.

Depuis quatre ans, les rares rencontres avec son père se résumaient toutes de la même manière :

« Pourquoi tu perds ton temps à la fac, gamine, hein ? Tu t'engages pas dans l'armée des bridés...putain, à quoi tu sers. »

« Lâche-moi papa. »

« QUOI ?! Comment tu me parles ?! »

Et elle se dépêchait de courir s'enfermer dans sa chambre dont la porte serait sauvagement assaillie par son père des minutes durant. Heureusement, la plupart du temps : Jack Walker hibernait longuement pour décuver ou sortait faire la tournée des bars. A côté, Akina se montrait persévérante et enchaînait les heures de travail et d'études.



     Particularités.



Akina a développé une passion pour l'espace et la recherche de vie extra-terrestre. Elle s'intéresse particulièrement au cas d'OVNI ou de Rencontre du troisième ou quatrième type. Férue de Sciences, elle a poussé la porte d'un tatoueur un jour pour se faire graver à même la peau les différentes constellations de la Voie Lactée.

Elle n'a pas son pareil pour changer de couleur de cheveux.

Attention à ce que vous direz sur les Etats-Unis en face d'elle. Texane de coeur, elle tient en haute estime l'héritage paternel.




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