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Les contrées du Chaos / Les Ruines de Gilead [Lie Matoï]
« le: lundi 18 juillet 2016, 10:35:54 »
*Louée sois-tu, ô ma Déesse…*

Sa prière terminée, Silke se releva, délaissant le solitaire autel juché au croisement des deux sentiers, et releva la tête. Malgré le vent qui faisait virevolter ses longs cheveux roux, le froid ne venait pas étreindre le corps de la femme, un corps particulièrement nu, puisque protégé uniquement par quelques bouts d’armure. On aurait presque pu considérer qu’elle était nue, ce qui était, soit le signe d’une profonde folie, soit d’une confiance excessive, soit de son appartenance à cette troupe légendaire, la Horde des Amazones.

La Horde était l’héritage de temps anciens, un peuple non sédentarisé composé exclusivement de femmes. Des femmes au lourd passif, des guerrières impitoyables connues et réputées pour leur efficacité guerrière. Elles avaient pour coutume de se battre avec des armures très légères, voire inexistantes, maximisant toutes leurs capacités sur leur agilité et leur vitesse légendaire. Silke, elle, était une pure Amazone, une femme qui avait juré de ne coucher qu’avec un homme qui saurait la vaincre au combat. Elle était connue comme étant la « Red Sonja », mais, avant toute autre chose, elle restait une Amazone.

Et il y avait bien longtemps que la Sonja n’avait pas rejoint sa Horde. Comme souvent, les Amazones guerrières avaient pour habitude de s’éloigner de la Horde, afin de répandre la renommée des Amazones, mais aussi amasser des ressources, des artefacts et des armes, afin de gonfler l’arsenal de la Horde. Silke était ainsi partie dans une quête qui était en train de se compliquer depuis des semaines, depuis qu’elle avait appris qu’il existait, sur Terra, une organisation criminelle redoutable, la Monarchie de la Rose. Cette organisation était si puissante qu’elle disposait d’une véritable armée, et sévissait d’un bout à l’autre de la planète, disposant de multiples ramifications et soutiens. Or, l’un de ces soutiens était la plus vieille amie de Silke, l’Amazone Raven. Silke traquait cette femme, qui avait trahi la Horde, pour la ramener devant le Conseil, afin qu’elle soit jugée pour ses exactions. Raven était une redoutable guerrière, mais aussi, et surtout, une meneuse de troupes. Elle sévissait dans les multiples royaumes et régions autonomes des Contrées du Chaos, où elle avait amassé une armée composée de femmes, et rasait villages et campagnes avec ses troupes. Silke avait déjà eu l’occasion de l’affronter avec l’aide d’un Incube, le démon Vaelh, mais Raven lui avait échappé*.

Silke était sur sa trace, et se dirigeait vers un endroit légendaire pour les Amazones, un endroit où Raven espérait obtenir un artefact d’une puissance légendaire : l’arc d’Artémis. On disait que l’arc de la Déesse-mère ne manquait jamais sa cible, et perforait n’importe quelle armure ou protection. Raven avait tenté d’accomplir le vieux rêve des Amazones, en recréant un nouvel État pour elles, et ainsi mettre fin à leur exil. En effet, il fallait savoir que, originellement, les Amazones n’avaient pas été une horde. Elles formaient un peuple insulaire, vivant sur l’île magique de Themiscyra. Las, ces guerrières avaient été attaquées par de multiples Royaumes barbares il y a des éons de cela, et, depuis lors, les Amazones s’étaient dispersées dans le monde. La plupart d’entre elles avaient fini asservies dans les Royaumes barbares, le principal étant celui de l’Hyrkanie. Privées de liberté, délestées de leur honneur et de leur statut de guerrières, les Amazones n’avaient cependant pas oublié leur foi, et, après des siècles de servitude, au nom d’Artémis, elles s’étaient révoltées. Depuis lors, la Horde des Amazones s’était constituée, jurant de venir en aide à toutes les femmes exploitées dans le monde, mais aussi pour retrouver Themiscyra, et y refonder une nouvelle nation amazone.

Raven, elle, avait voulu précipiter les choses, en créant, non pas une nouvelle Themiscyra, mais une nouvelle Hyrkanie. Ses plans avaient été déjoués par Silke, et Raven avait perdu l’essentiel de ses troupes, mais pas sa combativité, et, avec ses ultimes forces, elle était partie vers les terres barbares, situées dans des steppes montagneuses et glaciales, à la recherche du temple amazone fondé dans les montagnes de l’ancienne Hyrkanie, et où la légende disait que l’arc d’Artémis avait été enterré par les Amazones, afin d’empêcher les barbares hyrkaniens de le voler.

Silke avait donc beaucoup de raisons de poursuivre Raven, mais la principale émanait surtout du fait que Raven était son amie d’enfance, une camarade avec laquelle elle s’était beaucoup entraînée. Raven avait malheureusement vécu des évènements tragiques, à savoir la perte de leur enfant, et avait, peu à peu, sombré dans la folie, jusqu’à s’associer avec des puissances redoutables, comme la Monarchie. Silke avait pu réaliser ça lors de son dernier affrontement contre elle, et elle savait que c’était la Monarchie qui lui avait indiqué où trouver l’Arc.

Tout en songeant aux évènements de ces dernières semaines, Silke, qui portait, le long de son corps, un épais manteau de fourrure, avançait le long d’un sentier menant à un village. Il neigeait, et la journée se terminait. Elle venait de traverser une forêt, et se demandait si elle avait réussi à doubler Raven ou non…

*Ne te fais pas d’illusions, elle a plusieurs jours d’avance devant toi…*

En tout cas, elle n’avait pas attaqué ce village. La région était peuplée d’aventuriers. Les Barbares étaient depuis longtemps partis, et l’endroit recélait, dans les grottes et les anciens temples barbares, de leurs multiples trésors. Hélas, il recélait aussi de monstres redoutables. Il y a de cela une quinzaine d’années, la région était protégée par les pistoleros de la Nouvelle-Canaan, mais ce royaume avait disparu à son tour. Dès lors, les monstres étaient légion, et les guildes et les aventuriers étaient assurés de trouver, auprès des villages locaux, des quêtes et des aventures.

Autrement dit, Sonja risquait de passer inaperçue, et la femme avait besoin de consulter les cartes de la région, afin de se repérer.

Elle s’avança donc, et rejoignit l’auberge du village…




* : Cf. RP « Traque ».

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Les contrées du Chaos / La Conspiration [Stuart L. Sue]
« le: mercredi 30 mars 2016, 01:58:54 »
« Écartez-vous ! »

Le Platinum Guard repoussa sèchement Abajai, et les Marcheurs s’avancèrent, quittant le jardin de la superbe maison pour rentrer dans le hall d’entrée du manoir d’Abajai. Le riche négociant heurta un meuble, et tenta à nouveau de s’interposer, mais il ne pouvait rien faire. Les soldats avaient un mandat d’arrêt, signé par l’un des proches Conseillers de l’Empereur, et contresigné par l’Empereur lui-même. Un mandat d’arrêt à l’encontre de sa fille, Serberia. On l’accusait d’avoir fait sauter une mine, et d’avoir tué des dizaines d’Ouvriers ! Abajai se refusait à y croire, mais les gardes n’avaient guère envie de discuter.

Abajai était un riche Négociant de Vapeur, qui vivait dans les beaux quartiers du Mecanicae, le cœur de l’Empire, une immense cité flottante. Il négociait surtout avec Nexus, et, à ce titre, Abajai avait ses entrées auprès de la Cour royale, et était proche des Ivory. Ce n’était donc pas n’importe qui, et une perquisition dans sa demeure, doublée d’une recherche pour sa fille, allait largement mettre à mal sa réputation. Cependant, il était trop perturbé par la recherche de sa fille pour songer à ce que ses amis et camarades du Flying Club diraient en apprenant, dans les journaux, que la fille d’Abajai, « La Vierge de Fer » ;, était recherchée pour haute trahison.

Serberia avait combattu des monstres dans une mine il y a quelques semaines. Cependant, la mine avait explosé, et elle avait failli être tuée. Elle avait fait un rapport précis, en expliquant qu’elle avait affronté des monstres inconnus jusqu’à présent, et qu’un mineur avait explosé dans un dortoir. Cependant, son rapport avait visiblement disparu, et Abajai, confus, tentait en vain de retenir les gardes. Ils étaient venus nombreux, et, déjà, dans la rue, un attroupement se formait. Le manoir d’Abajai était connu, il y organisait régulièrement des soirées mondaines.

« Cette accusation est totalement ridicule ! Je la conteste !
 -  Le mandat d’arrêt porte également sur votre nom, marchand.
 -  Q-Quoi ? Vous... Vous osez m’accuser de trahison, moi ? Mais... C’est grotesque !
 -  Si ça l’est, vous serez innocenté lors du procès qui se tiendra pour vous et votre fille. »

Un Marcheur attrapa Abajai, et lui mit de lourdes menottes autour du poignet. Outré, Abajai tentait en vain de se défendre, tandis que les Marcheurs montaient à l’étage. Le hall d’entrée était circulaire, avec un superbe double escalier séparé par une porte menant dans les profondeurs de la maison. L’escalier menait aux parties privatives, et les Marcheurs s’y rendirent. Une perquisition en bonne et due forme aurait lieu pour rechercher des preuves.

Les Marcheurs s’avancèrent dans le couloir, impressionnants et épais, leurs lourdes bottes résonnant sur le sol. On accusait Serberia et Abajai de faire partie d’une conspiration visant à préparer un attentat contre l’Empereur. La bombe utilisée dans les mines aurait servi de prototype. Ils défonçaient les portes à coups de pied, se rapprochant de la pièce où était Serberia.

Une ultime porte s’ouvrit, et le Marcheur qui l’avait ouvert écarquilla les yeux en voyant une terrasse, dont la porte-fenêtres était ouverte... Avec Serberia.

« Vous ! Ne bougez plus, vous... »

Serberia le visa, et tira à l’aide de son fusil, balançant une charge énergétique qui frappa le Marcheur, l’envoyant heurter violemment le mur en face. De la fumée s’échappa de son armure. La Vaporéenne savait que le tir ne l’aurait pas tué, juste sonné, ce qui lui laissa le temps de se retourner, d’enjamber le parapet, et de sauter... Dans le vide. Le manoir d’Abajai était sur le rebord de la cité volante, mais, alors que la femme semblait tomber dans le vide, elle tendit la main vers l’épais mur qui délimitait la cité volante, et lança un filin argenté. Son grappin s’y fixa, et elle s’en servit pour voler dans les airs, avant de le rétracter, et de se laisser tomber sur une plateforme située en contrebas, qui abritait un square avec des arbres, les branches amortissant sa chute.

Depuis le balcon qu’elle venait de quitter, deux Marcheurs lui tirèrent en vain dessus, car Serberia fila le long du square, courant rapidement. Elle rejoignit ainsi une grande rue, débarquantr au milieu de citoyens surpris. Une fontaine se trouvait au milieu de cette grande rue pavée, avec, au fond, la rue qui montait par un escalier sur la gauche, et, sur la droite, une autre rue. Serberia vit alors des Marcheurs descendre rapidement, et serra les lèvres, tandis que, pendant ce temps, des Ailes-d’acier se rapprochaient, pour boucler le quartier.

Sans attendre plus longtemps, Serberia fila dans une ruelle, et se mit à courir rapidement, jusqu’à trouver une porte qu’elle ouvrit rapidement.

Elle venait de débarquer, par l’arrière-porte, dans un atelier vaporéen...

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Les contrées du Chaos / The Art Of War [Yumi Naritaki]
« le: lundi 13 juillet 2015, 02:03:48 »
« Les Ethérites, voilà la raison de cette obstination... Des cristaux permettant de téléporter rapidement de grandes quantités de troupes d’un point à un autre. Un système bien plus efficace que nos orbes de téléportation, les miroirs magiques de nos mages, ou les sorts de transplanage. Autant de techniques de déplacement instantanée qui tiennent compte de beaucoup trop de critères pour être efficaces pour déplacer des armées. »

Les explications de la femme roulaient depuis le haut-pont du Sibraund, le navire-amiral de la flotte s’avançant le long des eaux. Une impressionnante flotte, comprenant quantité de navires de guerre et de bâtiments armés. Des galères militaires avec, en leur sein, des navires marchands remplis à ras bord de victuailles, de vivres, de vin, et de provisions. Ashnard n’avait jamais été très douée pour les guerres maritimes, mais, depuis la guerre avec Nexus, les Ashnardiens faisaient des progrès. Ils avaient construit d’énormes ports le long de leurs côtés, et avaient peu à peu réussi à bâtir quantité de navires de guerre. Cette flotte comprenait des centaines de navires, et voguait vers une cible bien précise, une vaste et grande île : Vylbrand.

Une île indépendante, située dans la mer de Rhotano, à des centaines de miles des côtes ashnardiennes. Sa puissance reposait sur des cristaux particuliers, comme le Solsticium de l’Empire de Vapeur. Ici, il s’agissait des Ethérites, et, comme pour Vapeur, Vylbrand disposait d’une technologie avancée. C’était un peuple insulaire, disposant d’une solide flotte, et leur capitale, Limsa-Lominsa, était une sorte de cité flottante se dressant au-dessus de l’eau. Ashnard avait déjà tenté d’envahir Vylbrand, à trois reprises.

La première fois, les cartes de navigation impériales étaient mauvaises, et la moitié de la flotte avait péri dans une forte tempête, et en affrontant des monstres marins terrifiants, comme des Krakens ou des Mégalodons. Le reste de la flotte s’était fait décimer au bout de quelques batailles.

La deuxième fois, la nouvelle flotte avait obtenu de meilleures cartes, mais avait combattu le Maelstrom, une solide flotte d’élite. La bataille avait surtout été navale, et les Ashnardiens manquaient d’expérience pour ce genre de combats. Ils avaient donc été vaincus, et n’avaient pu que s’enfuir, avec la même frustration qu’auparavant.

La troisième invasion n’avait eu lieu que bien plus tard, car, entre-temps, Ashnard était entré en guerre contre Nexus. Pour cette troisième invasion, Ashnard avait divisé sa flotte en deux, envoyant une partie affronter le Maelstrom, tandis que l’autre avait contourné cette flotte pour rejoindre Vylbrand. Les Ashnardiens avaient pu accoster le long des plages du Noscea, et avaient commencé à mener la guerre sur leur terrain favori : le sol.  Cette troisième invasion avait été la plus efficace, car ils avaient pu construire des camps, et assiéger des cités, avant que l’invasion ne se retourne contre eux. En effet, leur flotte avait été coincée entre les forces vylbrandes au sol et les navires du Maelstorm, qui avaient coupé toute ligne de ravitaillement. Après plusieurs mois de sièges, les Ashnardiens avaient fini par capituler.

« Nous étions mal préparés à chaque fois... Mais, cette fois, le Conseil Impérial a pris conscience des enjeux de Vylbrand... Outre leurs cristaux, sa position stratégique nous intéresse. Elle est éloignée des terres, et, depuis l’île, nous pourrons former un avant-poste militaire pour assiéger un autre versant de Nexus, en attaquant ses colonies maritimes. »

Le Conseil Impérial n’avait en tête que le conflit opposant l’Empire à Nexus, et toutes leurs stratégies étaient polarisées sur cette question. Pour autant, Knaël devait bien reconnaître que, cette fois, le Conseil Impérial avait envoyé l’artillerie lourde... Ils avaient compris la dangerosité du Maelstrom, et des dragons accompagnaient cette fois la flotte. Knaël, elle, ne faisait toutefois pas partie de cette force de frappe.

Cette armée était menée par une femme assez particulière, une militaire autant qu’une diplomate, la noble Sorasa E’Heena. Sur le pont-supérieur, elle s’entretenait avec une femme à la peau rouge qui l’accompagnait, Samara, une Archimage d’Ashnard. En réalité, cette quatrième flotte ne venait pas pour faire la guerre... Du moins, pas au début. Sorasa voulait négocier avec les insulaires, et avait donc demandé à ce que des pourparlers aient lieu, dans le but d’éviter un nouveau conflit.

« Reste à espérer qu’ils auront envie de négocier...
 -  La dernière fois, nous avons posé le pied sur leur île. C’est dans leur intérêt de négocier. »

Knaël restait silencieuse. Le Champion d’Ashnard avait certes consenti à les suivre, mais ce n’était pas pour cette guerre... Ses recherches l’avaient amené à comprendre que les Ashnardiens n’étaient pas les seuls à convoiter les forces magiques de Vylbrand. D’autres puissances les recherchaient aussi... Des forces nettement plus dangereuses que l’Empire d’Ashnard, et qui expliquaient la présence de la femme.

Tout ce qu’elle avait à faire, c’était trouver un moyen de rejoindre Vylbrand.

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Les contrées du Chaos / Fury & Rage [Charis Tradent]
« le: dimanche 09 novembre 2014, 14:16:44 »
« Ils ont été dévastés... Je sens une puissance phénoménale. L’homme que nous traquons. »

Les mots du Nécromancien sonnaient avec glas. Ils étaient arrivés trop tard. Le village montagnard était en ruines. Tout avait été brisé, et les cadavres gisaient sur le sol, prostrés, bisés, pulvérisés. La main du mage se posa à nouveau sur le sol, et il ferma les yeux, murmurant une étrange mélopée. Zachiam avait pour habitude de dire qu’il fallait écouter les morts, car, quand ces derniers se mettaient à parler, leurs mots étaient terribles, beaucoup plus forts que ceux des vivants. Ils étaient mots récemment, et les empreintes étaient donc fraîches. Knaël, qui accompagnait l’homme, n’avait rien à dire. La nécromancie était toujours une discipline que la Nephalem n’avait pas spécialement comprise, mais elle reconnaissait volontiers les compétences de l’homme. Leurs mains se touchèrent, et elle vit alors des fantômes et des spectres, baignant dans les mémoires spectacles résiduelles qui flottaient dans ce lieu de carnage, des souvenirs éphémères que la magie arrivait à produire.

Des enfants hurlaient, fuyaient. Les flammes brûlaient.

« Dans les grottes, dans les grottes !
 -  Fuyez, fuyez ! »

Hurlements, souffrances, pleurs. Les hommes se battaient, les femmes croisaient le fer, et les autres, les civils, fuyaient. Ils étaient venus par la porte principale, et attaquaient en force. Une masse s’abattit sur le bouclier d’un guerrier, frappant si fort qu’il en eut le bras brisé, puis une main le saisit à la gorge, et l’envoya s’aplatir sur le sol, brisant ses vertèbres. Elle vit un archer lancer une flèche. Elle atteignit l’épaule d’un des Barbares. Ils étaient colossaux, massifs, mais même eux semblaient être petits en comparaison de leur chef. Un véritable géant. Plusieurs centaines de kilos de muscles. Il attrapa un ennemi par le torse, le soulevant, et l’envoya se balancer à travers une masure, puis frappa violemment sur le sol avec son poing droit, déclenchant une attaque magique de Terre.


Cette attaque était assurément à l’origine de la profonde fissure parcourant le village d’un bout à l’autre. Les souvenirs des morts n’étaient pas totalement fidèles à la réalité. Zachiam lui avait expliqué qu’il fallait s’en méfier, car ces visions étaient empreintes de subjectivité. Les guerriers avaient eux l’impression d’être attaqués par des colosses immortels contre qui les flèches se brisaient et les épées ne faisaient rien. Ils étaient forts, oui, mais pas invincible. Les ennemis n’avaient même pas pris la peine d’enterrer les cadavres, permettant ainsi de laisser derrière eux les animaux sauvages, qui viendraient se repaître de cette chair fraîche, retardant ainsi les éventuels survivants lancés à leur poursuite. Parmi les cadavres, certains appartenaient cependant aux envahisseurs, et Knaël avait reconnu les symboles bleuâtres sur leur torse. Ils appartenaient au clan qu’elle traquait avec Zachiam depuis maintenant plusieurs semaines.

Le clan de Baram. Baram était un Barbare colossal, massif, doté de pouvoirs magiques, notamment la possibilité d’utiliser la Terre depuis son poing droit. Même pour un Barbare, il était gigantesque, à tel point que Knaël se demandait s’il n’était pas un demi-géant. Baram laissait derrière lui un chemin tracé de cadavres et de pillages en tout genre. Elle le traquait dans ces montagnes dangereuses. Une vaste chaîne de montagnes s’étalant sur plusieurs milliers de kilomètres. On trouvait de tout et n’importe quoi : des cités naines abritant des mines, que ces cités soient vides ou encore en activité, des villages humains, et, dans les parties les plus sauvages des chaînes, plusieurs clans barbares. De ce que Knaël savait, ils étaient souvent embauchés par les nains pour les protéger, ce qui expliquait leur présence dans des endroits aussi sauvages.

Baram travaillait pour le compte d’une mystérieuse organisation terroriste que Knaël traquait avec la bénédiction de l’Empire d’Ashnard et de l’Ordre Immaculé, la Monarchie de la Rose. Ce mouvement dépassait les simples frontières de l’Empire, comme en témoignait sa présence ici. Baram était en train de massacrer les clans, sans que Knaël ne comprenne trop pourquoi.

« Les civils se sont réfugiés dans des cavernes... »

Elle s’avança à la sortie du petit village, et vit des traces de pas, des traces que la neige n’avait pas encore totalement recouverte.

« C’est par là-bas qu’il faut aller. »

Le duo retourna vers leurs chevaux.

« Pourquoi s’en prendre aux clans, s’il veut trouver de nouvelles troupes ?
 -  D’après ce que j’ai compris, ces clans vénèrent des divinités... Je pense que ce clan-ci a dû refuser de s’allier à lui. Il a du laisser des survivants pour qu’ils aillent transmettre le message... Vos dieux sont morts. Continuez à croire en des idoles mortes, et vous subirez le même sort. Quelque chose comme ça. »

Les Barbares étaient bien connus pour agir selon la loi du plus fort. C’est de cette manière que les Ashnardiens arrivaient à les soumettre, en allant défier leurs champions, et en les terrassant. Le lieu de culte de ce village avait par exemple été totalement dévalisé.

« Ils ont aussi tué les enfants... Les bébés qui n’ont pas eu le temps de fuir. »

Knaël serra les dents à l’annonce de cette nouvelle.

Ce type était un monstre.

5
Les contrées du Chaos / Traque [Vaelh]
« le: jeudi 09 octobre 2014, 02:57:34 »
Ils n’avaient eu aucune chance.

Elles avaient attaqué en pleine nuit, comme à leur habitude, en chargeant depuis la forêt. À force, Silke connaissait leur stratégie. Des guerrières s’étaient infiltrées par-delà les remparts en bois entourant ce petit village, et avaient neutralisé quelques sentinelles, puis avaient ouvert l’entrée du village. Elles s’étaient ensuite rendues vers la caserne militaire locale, et avaient égorgé les autres sentinelles encore réveillées. C’était un petit village paisible, situé sous la juridiction d’un puissant fort se trouvant hors de l’épaisse forêt dans lequel ce village forestier se trouvait. Il n’y avait que des bûcherons, des chasseurs, et quelques fermiers venant de proches hameaux pour y vendre leurs biens. Silke s’était rendue dans le village, trop tard, pour y voir les cadavres, les bâtiments en feu. Comme d’habitude, elles avaient capturé beaucoup de personnes, généralement les femmes et les enfants. Les hommes ne méritaient pas qu’on s’abaisse à les capturer, et, comme d’habitude, Silke était arrivée un peu trop tard... Mais toujours plus tôt que l’armée du seigneur local.

L’Amazone avait chassé les quelques goules et autres créatures nécrophages ayant envahi le village dévasté pour se repaître des cadavres gisant sur le sol, et elle était en train de remonter la piste de leurs chevaux quand elle avait entendu des bruits venant de l’entrée du village. Prudente, la femme à la chevelure de feu s’était rapprochée, et avait vu des cavaliers en armures, qui poussaient des cris catastrophés devant ce spectacle de désolation. La région était sous l’administration d’un baron, et ce baron devait avoir une armée à son service, et, comme Silke le supposa fort justement, il ne devait pas trop aimer des envahisseurs sur ses terres, venant, non pas pour piller ou pour voler comme de simples bandits, mais pour massacrer, asservir, et détruire.

*Ces hommes ne peuvent rien faire contre Raven et sa troupe, ce sont des sédentaires...*

Silke était à la recherche d’un survivant dans le village détruit. Elle s’était rendue dans l’auberge, mais n’avait rien trouvé... Rien d’autre que des tables brisées et des cadavres. Cependant, il y avait bien un survivant dans ce village, et, alors que les troupes du baron commençaient à prendre position, et à se dire qu’il faudrait peut-être demander des renforts, car il était désormais clair qu’ils n’étaient pas attaqués par de simples bandits, l’Amazone s’approchait de l’église. Raven ne croyait pas en l’Ordre Immaculé, et avait une vision très extrême du culte des Amazones, voyant tous les autres cultes comme des blasphèmes. L’église avait donc été violée. Les objets saints à l’intérieur, comme la croix de l’Homme-Dieu, avaient été brisés, et les membres de l’église, le prêtre et ses clercs, avaient été scarifiés, et crucifiés contre les colonnes en marbre de la nef, le corps à l’envers.

*Quelle horreur... Raven, ma sœur, il faut que je te stoppe...* soupira mentalement Silke.

La dernière fois, Silke avait perdu, mais l’Amazone ne perdait pas espoir. D’une manière ou d’une autre, Raven paierait pour ses crimes. La belle femme à la peau partiellement nue sortit de l’église, qui se trouvait sur une petite colline, et retourna au sein du village, se dirigeant vers la sortie Nord, celle par laquelle Raven et ses troupes étaient parties, utilisant des chariots pour transporter leurs prisonniers. Les chariots les ralentissaient, mais Silke était raisonnable. Elle ne pouvait pas non plus retourner se jeter dans la gueule du loup... Peut-être pouvait-elle demander l’aide de ces sédentaires ?

*Non, on ne peut pas leur faire confiance... Ils me prendraient pour leur ennemie, et ils ont dû être bercés par les contes qu’on raconte sur mon peuple.*

La réputation des Amazones précédait largement ces dernières, ce qui était autant une bénédiction qu’une malédiction, car elle les limitait dans leurs options vis-à-vis des autres, qui étaient toujours terrorisés en les voyant. Un bon moyen d’obtenir un tribut, mais peu utile pour avoir des alliés.

Estimant qu’elle n’avait plus rien à faire ici, qu’il était trop tard, Silke se dirigea vers son cheval, afin de poursuivre les Amazones. Ses sens restaient toutefois aux aguets, si jamais elle pouvait entendre quelqu’un se mettre à parler, afin de l’appeler à l’aide. Il y avait tellement de débris, de gravats, qu’il lui était impossible de tout fouiller avant que les troupes du baron n’arrivent à sa position.

6
L'Enfer / La rançon du pouvoir [Pride]
« le: samedi 05 juillet 2014, 02:06:39 »
« Je n’ai pas confiance en lui » martela-t-elle.

Knaël hocha lentement la tête, sans rien ajouter. Les deux femmes s’avançaient le long d’un couloir sombre, très sombre, éclairé faiblement par des interstices et des failles dans la roche, des ouvertures sur l’extérieur permettant de voir un ciel rouge, volcanique, un ciel qui semblait chargé de nuages lourds et ensanglantés s’étirant à l’horizon. Elles s’avançaient dans cette grotte. Deux femmes. La première, Knaël, connaissait bien cet endroit. C’était le domaine de son père, une vaste principauté infernale qui se répandait sur quelques milliers de kilomètres, et abritaient des centaines de milliers de démons. La femme qui l’accompagnait, la seconde, était originaire d’Ashnard, où elle y officiait comme Interrogatrice Impériale, un titre désignant un bourreau. Chrysalis était aussi belle que terrible. Elle avait été capturée par les Formiens pendant de longs mois, et conservait un héritage de ce séjour au sein de la Fourmilière : son corps pouvait générer des insectes, et elle se battait ainsi.

Les deux femmes venaient de traverser un discret Portail qui les avait menés ici, en s’enfonçant dans les profondeurs d’une tour en ruines nichée dans les hauteurs d’un massif montagneux des Contrées du Chaos. Knaël avait réveillé le Portail à l’aide d’un artefact magique, et s’était ainsi retrouvé en Enfer, dans les terres de son père. Knaël avait besoin des informations de ce dernier, et c’était pour ça qu’elle se rendait sur place.

Son père, Allocen, était un être massif, un Prince infernal, qui se trouvait en ce moment dans son palais, une immense structure qui était nichée au milieu de vastes montagnes infernales rocailleuses et escarpées. Le palais s’enfonçait dans les profondeurs d’une montagne, et était composé d’immenses couloirs, afin de permettre au Prince infernal, un démon massif, de s’avancer sans peine. Allocen était un démon terriblement puissant, ainsi qu’il convenait à un Prince, et disposait de nombreuses Légions concentrées autour des créatures morts-vivantes : zombies, squelettes, Liches, nécromanciens, Dracoliches... Sans parler de ces forteresses aériennes, les fameuses Tours Aériennes. Il s’agissait de structures flottant dans les airs, qui larguaient continuellement des troupes, ainsi que des jets de napalm, et qui flottaient dans la Principauté d’Allocen, massacrant les envahisseurs.

En s’avançant hors de la grotte, Knaël longea les plaines infernales de la région. Contrairement à bon nombre de décors infernaux, il ne s’agissait pas d’un vaste désert rouge, mais d’une succession de canyons et de gorges, où elle sentait, ici et là, la mort... Des cadavres étaient pulvérisés sur le sol, et des harpies étaient en train de les déchiqueter. Certains cadavres avaient été empaillés contre les murs, ou crucifiés à des croix inversées. Ici et là, il y avait des bouillies de cadavres, un mélange immonde et écœurant de chair ensanglantée et de pièces d’armures pulvérisées, l’ensemble formant un étonnant mélange, à la limite de l’insoutenable.

« Je crois que mon père a du repousser récemment un assaut...
 -  C’est... Charmant. J’en mouillerais presque. »

La Nephalem haussa les sourcils, sans rien dire. Il lui suffisait de freiner les yeux et d’humer l’air pour sentir les traces de la bataille qui avait fait rage ici. Elle en avait un frisson d’excitation remontant le long de son échine... Que n’aurait-elle pas donné pour se battre ici, elle aussi ? Knaël avait beau descendre des anges, elle avait aussi des origines démoniaques, et un amour sans fin pour le combat. Knaël reprit sa marche, suivant le chemin, jusqu’à ce que le mur extérieur du palais d’Allocen arrive. Un épais mur, haut de plusieurs mètres, avec des patrouilles de soldats-squelettes devant, des Draugr redoutables. Des sentinelles se trouvaient en hauteur.

Chrysalis n’avait pas confiance en Allocen, parce qu’elle n’avait pas confiance envers les Princes infernaux. Knaël la comprenait, car les Princes étaient souvent arrogants et impétueux, ce qui, concrètement, se traduisait par une certaine propension à manipuler les autres. La Nephalem s’avançait, et les gardes, en la reconnaissant, s’écartèrent poliment. Knaël s’avança dans la cour d’entrée du palais, où deux rangées de gibets pendaient à droite et à gauche, avec des cadavres à l’intérieur, et, sur le sol, des piques plantées dans le sol, avec des crânes empaillées dessus.

« Charmant..., commenta Chrysalis.
 -  Oui, ça ne vaut pas la beauté des cités angéliques », reconnut Knaël avec un léger sourire.

C’était le moins qu’on puisse dire, et, avant que Knaël ne puisse rajouter quoi que ce soit, une silhouette se dressa devant elles.

« Tiens, tiens, résonna une voix sarcastique, Knaël la Nephalem. C’est une joie sincère de vous revoir ici. »

L’homme qui venait de parler s’appelait Totec, et était le chambellan d’Allocen. Sur Terre, il avait été un servant d’un Dieu égyptien infernal, Seth, et avait organisé des sacrifices rituels pour Seth, en maîtrisant la nécromancie, et en soutenant une révolte contre le clergé d’Horus, majoritaire dans la région d’où il venait. Totec avait commis de nombreuses exactions, et, en conséquence, s’était retrouvé en Enfer, où il continuait à mener ses expériences magiques sur la nécromancie et la mort dans son laboratoire, dans les profondeurs d’Allocen. C’était un homme répugnant, mais il était également très puissant, maîtrisant la nécromancie et bien des sorts obscurs.

« J’aimerais voir mon père, répliqua Knaël, guère impressionnée.
 -  Je me doute bien que ce n’était pas le paysage qui vous avait attiré ici. »

Totec ne l’aimait pas, et Knaël s’en moquait bien. En fait, Totec n’aimait pas grand-monde, et Knaël avait plusieurs fois suggéré à Allocen de le bannir en le tuant. Totec n’était pas fiable, mais, quand Allocen avait entendu ça, il s’était contenté de dire à sa fille que, s’il devait tuer tous les hommes n’étant pas faibles, il finirait seul sur son mont, dans une cabane, à se masturber la queue avec ses doigts. On était en Enfer, après tout.

« Le Prince Allocen a reçu une visite... Spéciale.
 -  Ah ?
 -  Une femme est venue il y a une heure pour le voir. »

Totec n’allait pas en dire plus, mais il était peu probable qu’il s’agisse de Khyri, sa chère sœur renégate.

Connaissant son père, il devait probablement être en train de se taper cette inconnue. Knaël s’avança, et pénétra dans le palais, Totec la laissant parler, son visage restant indéchiffrable.

7
Dictature d'Ashnard / Le véritable ennemi [Raegan]
« le: lundi 16 juin 2014, 01:13:56 »
« Non... Non, pitié, noon, je... HAAAA !! »

Le malheureux paysan leva les mains en signe de prière devant l’immense monstre. Pesant plus de 250 kilos, Baram le dominait de toute sa hauteur, et leva son pied, puis l’abattit sur le visage de l’homme en rigolant, lui écrasant la tête. Les os de sa boîte crânienne perforèrent son cerveau, et Baram continua à donner des coups de pied, massacrant sa tête, ne laissant plus qu’une infâme bouillie de sang.

« Huéhuéhué... » rigola le Barbare.

L’être colossal regarda autour de lui. Le petit village de montagne était complètement ravagé. Les femmes hurlaient en tentant de fuir, avant de se faire violer et égorger. Sur la place centrale du village, Baram vit deux de ses hommes en train de violer une femme, l’un d’eux lui labourant le cul, et l’autre enfonçant son sexe dans sa bouche. D’une main, il tirait sur ses cheveux, et, de l’autre, il tenait le bébé de la femme, une petite créature rondelette qui pleurait, comme pour menacer la mère de famille. Baram aurait pu en capturer certains pour les vendre, ou s’en servir comme esclaves dans son clan, comme maçons et comme prostituées pour fournir à ses hommes de futurs barbares, mais il avait ses ordres. Baram esquissa un sourire. Son second était en train d’attaquer des hommes. Masyaf était une brute, son petit-frère. Masyaf avait attaché les hommes à une série de poteaux, et il les tuait en les frappant, les boxant généreusement. En s’approchant, Baram vit les dents de l’un des hommes sauter. Il le frappa ensuite, avec ses gants cloutés, dans le ventre. L’homme gémit, vomissant du sang.

Baram continua à s’avancer. L’église avait été dévastée, et d’autres barbares regroupaient les cadavres le long des murs, les empalant, ou se mettant à les dépecer afin de pouvoir les manger. Baram était satisfait. Ce nouveau raid était très réussi, un pillage magnifique, et le sang coulait dans les rues, faisant rougeoyer la neige. Kromell, le meilleur guerrier de la Horde, se rapprocha alors. Il avait raccourci bien des corps avec ses deux énormes épées. Comme les autres barbares, il était un tas de muscles sur pattes, sauvage et cruel.

« Conformément à vos instructions, Seigneur Baram, nous avons laissé plusieurs survivants rejoindre la ville. »

Baram hocha la tête. Les survivants alerteraient les autres. Plusieurs villageois s’étaient enfuis, et Kromell et les siens les avaient traqués. Ils chevauchaient de redoutables ours ou des wyverns. Ils avaient bien des chevaux, mais certains de ces barbares étaient trop lourds pour de simples équidés. Kromell les avait donc poursuivis avec plusieurs barbares, les fauchant à l’aide d’arcs et de leurs lames, faisant encore couler le sang. C’était un véritable carnage là-bas.

Et la partie ne faisait que commencer.





Lagarde

Lagarde était une cité ashnardienne surréaliste. La première fois que Silke la vit, elle n’en crut pas ses yeux. Knaël, qui en avait déjà entendu parler, mais qui ne l’avait encore jamais vu, fut également estomaquée. Cette cité se dressait au sommet d’une immense montagne, sur un vaste plateau, et, en la voyant, on ne pouvait s’empêcher de se demander comment la cité faisait pour ne pas tomber. Cette cité flottante était accessible depuis des chemins côtiers filant jusqu’à des grottes où un complexe systèmes d’escaliers et de monte-charges permettaient de rejoindre la ville, juchée en hauteur. Lagarde était une impressionnante structure ashnardienne, située le long du périmètre extérieur de l’Empire, près des Contrées du Chaos. C’était l’une des plus importantes villes dans tout un secteur s’étalant sur des centaines et des centaines de kilomètres.

Lagarde était le centre d’un vaste comté appartenant à une femme, une magicienne qui était aussi belle que redoutable, Rayla. Incestueuse, couchant volontiers avec ses filles, elle était connue pour son arrogance sur sa beauté, et vivait dans le château de Lagarde, qu’on appelait « Eyrié ». Les Eyrié étaient un impressionnant château au cœur de la ville, et c’était bien par là que Knaël et Silke se rendaient.

« Je n’ai jamais vu cité aussi impressionnante, confia Silke à Knaël.
 -  C’est une belle ville, concéda Knaël. Mais nous ne sommes pas venues ici que pour visiter. »

Les deux belles femmes attiraient bien des regards. Il était connu que Rayla complexait sur sa beauté, ce qui était d’autant plus troublant que la femme était d’une terrifiante beauté. Elle capturait toutes les femmes plus belles qu’elle, afin de leur prendre leur virginité. Rayla se réservait sur ses serfs le droit de leur ôter leur virginité, et ceux qui avaient la chance de l’engrosser, ou de finir en cloque par ses soins, vivaient alors dans son luxueux château. Les gardes de Rayla, reconnaissables dans leurs lourdes armures ashnardiennes, étaient omniprésents, renversant les individus trop lents, en frappant d’autres. Knaël et Silka étaient venues pour une prime, et, quand des gardes voulaient les retenir, Knaël leur brandissait le document impérial, ou se contentait juste de décliner son identité. Le Centurion d’Argent, Fléau de Phalanx... Les gardes s’écartaient respectueusement, et elle reprenait sa route.

Les Eyrié étaient dressés à l’origine d’un lac, qui s’écoulait en cascades le long de Lagarde Hill, la montagne de Lagarde. Elles se rendirent à l’une des grandes cours du palais, la Cour de l’Eau, un endroit saisissant de beauté, avec une végétation épaisse, des fontaines. Rayla était là, en hauteur, tenant son bâton magique dans sa main, accompagnée par l’une de ses filles, Carmen, qui portait l’enfant de Rayla, et qui défendait cette dernière, prête à mourir pour sa mère.

« Soldats, mercenaires, je vous remercie d’avoir répondu à notre appel ! » s’exclama Rayla.

Récemment, Rayla avait mis la tête à prix d’un individu. Cet individu était un puissant Barbare, un colosse redoutable qui était en train de faire des massacres dans les frontières du vaste comté de Rayla, massacrant des villages sans défense, attaquant des garnisons. Il s’appelait Baram, et il était la cible de Knaël et Silke, car les deux étaient convaincues que cet homme, ce Baram, était proche de Raven, la Némésis de Silke... Et donc proche de la Rose.

Il y avait de nombreuses personnes dans cette cour, venant de tous les endroits à la fois, tandis que Rayla, éblouissante dans sa tenue, une beauté fatale typiquement ashnardienne, parlait.

8
Territoire de Tekhos / La bataille de Thanos [Commando Sheeva]
« le: jeudi 12 juin 2014, 01:27:40 »

Thanos

Jadis, Thanos avait été une ville fleurissante. Ses magnifiques tours dominaient sans peine l’impressionnant complexe industriel qui avait fait la fortune de Thanos, et qui tirait son énergie de l’immense fleuve coupant Thanos en deux, un fleuve si grand que quelques îlots avaient fleuri ici et là. Thanos était une grande ville, qui avait abrité des dizaines de millions d’âmes avant la grande catastrophe. Cette histoire, Katarina la connaissait, mais elle ne se lassait pas de l’attendre, encore et encore, lisant les informations défilant sur sa tablette tactile. Comme d’habitude, sa mission bénéficiait de recherches approfondies sur la zone de la mission, et elle bénéficierait du soutien de toute une équipe pour une mission de grande ouverture. La Novaquienne n’avait pas peur. Les Gen-7 coulaient dans ses veines, une version améliorée et puissante, réservée seulement à certains spécimens, à certaines personnes dont l’organisme était suffisamment fort pour supporter la présence de nanomachines renforcés. La Novaquienne n’était pas offusquée par cela. Les nanomachines étaient le futur de l’humanité, transformant l’espèce humaine en une espèce surhumaine. Sur ce point, nul n’égalait Novac, et c’était là toute la puissance de l’Archipel. Avec les nanomachines, les scientifiques et les ingénieurs amélioraient sensiblement leurs capacités cognitives, en stimulant davantage leurs zones mémorielles. Pour Katarina, c’était surtout ses capacités de régénération qui étaient améliorées.

Thanos faisait actuellement l’objet d’une massive attaque formienne. Toute une Ruche y avait éclos, avec une multitude de nids, et toute la partie gauche de Thanos était contaminée par les Formiens. Thanos était structurée autour de la rive. La partie gauche abritait globalement les sièges sociaux, les gratte-ciel, et était sous contrôle formien. Les Tekhanes venaient d’arriver, sur la rive droite, et étaient en train de repousser des incursions formiennes dans leur zone, visant, non seulement à les repousser, mais aussi à utiliser les îlots comme position stratégique pour pouvoir reprendre Thanos. Les Tekhanes pouvaient bien sûr toujours utiliser l’arme nucléaire, mais elles recherchaient une cible très précise.

« Nous approchons de la zone... Je vais devoir vous larguer depuis les hauteurs, ça castagne sévère en-dessous. »

Katarina hocha lentement la tête, et observa ensuite le schéma tactique sur sa tablette, résumant globalement la situation :



Elle regarda ensuite d’autres fichiers, et revit une image satellite... Celle qui avait convaincu Tekhos de déployer autant de troupes que possible. On y voyait le visage d’une femme, avec un corps violet en chitine, et des pattes sortant de son dos. Katarina frissonna en la rencontrant. C’était la Traîtresse, celle qui, aux yeux des Tekhanes, incarnait la cible suprême. L’une des femmes les plus recherchées par l’État tekhan, avec une énorme prime sur sa tête.

Sarah Kerrigan. La Reine des Lames. Il n’y avait qu’elle pour contourner ainsi les lignes défensives tekhanes, et lancer un assaut massif. Que recherchait-elle ? Il n’y avait plus rien à Thanos. Les Tekhanes avaient depuis longtemps reconstruit leurs usines, grâce à l’aide des réfugiés thanains. Le vaisseau furtif novaquien filait à plusieurs kilomètres au-dessus du ciel. Il était temps pour elle d’atterrir. Elle se releva, et enfila une combinaison de survie, puis descendit dans une sorte de petit puits qui servirait à l’extraire. Une trappe se referma au-dessus d’elle, un décompte s’afficha, tandis que la trappe la retournait, la tête vers le bas. Le compte à rebours finit par afficher « 0 », et Katarina fut propulsée dans le vide, s’envolant au milieu des nuages. Elle tomba comme une flèche, sentant le vent résonner autour d’elle. Peu à peu, elle aperçut la cime des toits, et constata que la bataille faisait rage dans le ciel. Avions de chasse et hélicoptères affrontaient des Mutalisks et autres Formiens, les avions défiant les Formiens aériens, tandis que les hélicoptères soutenaient les troupes au sol.

Alors qu’elle se rapprochait, Katarina ouvrit son parachute, et se laissa descendre, filant vers une usine désaffectée, assez reculée des combats. Katarina se laissa tomber dans un entrepôt envahi par la végétation, et retira son masque de survie.

*Bon... Il est temps de passer aux choses sérieuses.*

Sa cible n’était pas Kerrigan. Il y avait plusieurs problèmes dans le siège de Thanos. Les Novaquiennes avaient remarqué que les détecteurs de sécurité ne s’étaient pas allumés à temps, et les Novaquiennes n’arrivaient pas à s’expliquer la présence de la Reine des Lames ici, ni pourquoi elle avait déployé une telle force.

Que se passait-il ? Katarina était ici pour se renseigner, mais elle savait aussi que, en cas de problème, elle devra aider les Tekhanes.

Elle s’avança lentement, sortant de l’entrepôt désaffecté.

9
Prélude / The Monarchy Of Roses [Valimuté(e)s]
« le: dimanche 01 juin 2014, 16:16:39 »
À PROPOS DE SANCTUARY ET DES NÉPHALEMS

Les Néphalems désignent une aberration de la nature, des métèques qui font souvent l’objet de mépris, et ont du mal à se sentir à leur place. Ils sont un croisement entre les anges et d’autres espèces, comme des humains... Ou, pour les pires d’entre eux, des démons. Ces monstres sont méprisés par leurs congénères démoniaques ou angéliques, et n’ont pas forcément une vie très longue, car les Princes infernaux et les puissants démons voient en eux une menace. Un individu réunissant à la fois les caractéristiques des anges et des démons constitue en en effet une menace sérieuse, car il a théoriquement un pouvoir nettement supérieur à ces derniers.

Sanctuary, elle, était un havre de paix, conçu pour rapprocher Anges et Démons. Une utopie, un rêve d’idéalistes, qui s’est brisé, et dont il ne reste plus que des souvenirs, des ruines... Et des mensonges. Des mensonges tournant notamment autour d’un puissant artefact ancestral, la Pierre-Monde.

Ces deux éléments étant au cœur de la fiche, il me semblait nécessaire d’en faire un bref résumé liminaire. Des informations plus complètes peuvent se retrouver dans ce complément de script. Pour les plus motivés d’entre vous, et pour une compréhension encore plus globale de la fiche, je vous invite aussi à consulter cet autre complément de script, la Guerre Civile et la fuite du Roi Cramoisi s’ancrant également dans la présente fiche.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture. Rassurez-vous, ça se lit vite.






« L’Empereur ? Sérieusement ? J’arrive pas à y croire ! » s’exclama-t-il.

Ce n’était pourtant pas si surprenant que ça... Mais je pouvais comprendre la surprendre qu’il y avait à savoir que j’allais rencontrer aujourd’hui même l’Empereur en personne.

« Précisément ! C’est pour ça que j’ai besoin de savoir si tu as enfin terminé de réparer mon armure !
 -  Ah, ça... Tu sais dans quel état elle était ? Vraiment, Knaël, c’est un petit bijou que je te donne, mais, quand je vois l’état dans lequel tu...
 -  Je sais parfaitement dans quel état elle était, j’étais dedans, figure-toi !
 -  Hun... C’est pas faux. Bon, je te l’ai réparé, j’en ai fait des nuits blanches, mais ça, tu t’en fiches, hein ? Les femmes sont si cruelles avec moi... »

Lui ? Lui, c’est Severin, un simple forgeron ashnardien qui avait quelques gènes démoniaques dans le corps. Des gènes plutôt faibles, en réalité. Il travaillait au sein de la capitale, et sa petite affaire marchait bien. Il réparait des armures auprès de personnes influentes, confectionnait des épées, et travaillait avec des enchanteurs et des collègues de confiance. Accessoirement, il était aussi un amant occasionnel, assurément bisexuel... Et, malgré ses plaintes incessantes, très doué.

Moi ? Mon nom est Knaël, mais on me connaît sous certains surnoms : « Le Centurion d’Argent » est le plus connu... Même si je pense que, maintenant, après mon exploit, on m’appellera aussi « La Tueuse de Titans ». Je m’appelle Knaël, je suis une Néphalem qui existe depuis plus de trois siècles, a couché avec des hommes et des femmes, et je m’apprête à rencontrer l’Empereur d’Ashnard dans quelques heures pour accomplir une quête que mes deux parents souhaitent me voir accomplir, et pour laquelle j’ai réuni une équipe très spéciale.

Mon nom est Knaël, et ceci est mon histoire.



Citer
LA GESTE DE KNAËL
 – I –
Le véritable ennemi


« Il y a bien une chose de ta mère dont tu as hérité, Knaël... Le don de toujours me déranger en galante compagnie.
 -  En un sens, je suis heureuse de constater que tu n’as pas changé depuis des siècles.
 - Hey, tu sais, tant que mon service trois-pièces fonctionne, c’est tout ce que je demande ! »

Le Prince infernal Allocen s’avançait d’un pas ample, à travers les couloirs massifs du château infernal dans lequel il avait élu son siège, et ce depuis des millénaires. Sa puissance était réputée au sein de l’Enfer, et il était connu pour avoir toujours trois ou quatre succubes avec lui, et pour avoir transformé sa salle de trône en un lupanar dédié à la luxure. Quand sa fille bien-aimée Knaël était venue le voir, Allocen avait du s’arracher à leur charmante compagnie, en comprenant que Knaël ne souhaitait pas participer. Il était cruel qu’il n’ait jamais eu l’occasion de coucher avec sa propre fille, mais sa mère le lui avait interdit... Et elle n’était pas le genre de femme dont on pouvait aller contre son avis.

« Tu désirais me voir, Père. Pour quelle raison ? »

Il ne répondit pas immédiatement, continuant sa marche. Son palais était immense, comme on pouvait s’y attendre de la part d’un Prince infernal, et il grimpa des escaliers aux marches énormes. Parfois, il croisait quelques-uns de ses serviteurs, qui essayaient de s’écarter rapidement... Il repoussait de la main ceux qui étaient trop lents, leur ordonnant de décarrer fissa. Allocen marchait vite, avec ses hautes jambes, et Knaël s’y était habituée, le suivant rapidement. Ils arrivèrent ainsi à un énorme balcon, traversant sa chambre, où d’autres démones étaient allongées dans son lit, se prélassant mutuellement en l’attendant. Knaël regarda ces succubes en sentant le désir perler en elle... Juste un moment.

Ils arrivèrent ensuite sur la terrasse, contemplant devant eux une vallée grisâtre sinistre. L’Enfer n’avait jamais été particulièrement beau, et, ici, le rouge volcanique habituel des plaines infernales laissait place à un gris cendré. D’énormes montagnes semblables à des rochers immenses se dressaient devant le Palais, comme si on approchait d’un terrible désert rocailleux. Le ciel était recouvert en permanence d’une masse de nuages gris.

« Khyri, ta demi-sœur, lève une armée contre moi. »

Knaël n’était pas surprise. Khyri était plus vieille qu’elle, mais elle n’avait jamais accepté sa présence. La Bâtarde angélique faisait tâche au sein de la famille, et ce d’autant plus qu’Allocen avait préféré Knaël à Khyri. La mère de Khyri était une puissante Matriarche succube, qui rêvait de prendre la place d’Allocen. Elle lui était inférieure, et les succubes qui habitaient le palais d’Allocen avaient été formées par cette femme. Une raison supplémentaire de se méfier d’elles, mais Allocen avait toujours raisonner d’abord avec sa queue, et ensuite avec son cerveau. Khyri avait déjà essayé de le renverser à plusieurs reprises, et, à chaque fois, il lui pardonnait. Allocen était trop bon envers ses filles. La puissance d’Allocen reposait énormément sur les nécromanciens, les Draugr, et les morts-vivants. Khyri avait ses propres mages, et elle-même était une puissante nécromancienne.

« Ne me dis pas que tu m’as appelé pour cette histoire, Père...
 -  Un père doit-il forcément avoir une raison pour demander à voir ses enfants ? »

La Nephalem n’était pas dupe. Elle connaissait suffisamment son père comme ça.

« Dis-moi exactement ce qui te tracasse concernant Khyri. »

Allocen se pinça les lèvres.

« C’est... C’est difficile à expliquer, Knaël, mais je pense que Khyri s’est alliée avec plus fort qu’elle... Avec des individus particulièrement dangereux.
 -  Comment ça ? demanda Knaël, ignorant si son père était sérieux ou non.
 -  J’ai envoyé mes hommes attaquer l’un de ses sanctuaires, et ce qu’ils ont trouvé... »

Allocen se tut à nouveau. Une telle hésitation ne lui ressemblait vraiment pas, et la Nephalem fronça les sourcils. Il retourna alors dans sa chambre, et revint sur le balcon, portant entre ses mains énormes un coffret, qui avait l’air ridiculement petit. Il lui demanda de l’ouvrir. Knaël le regarda, hésitant un peu, et l’ouvrit.

À l’intérieur, il y avait une rose :



« C’est la Monarchie des Roses, Knaël. »



Severin avait du refaire une nouvelle armure. Je n’étais pas surprise. Il savait que j’avais toujours été une fonceuse, et, tandis qu’il savourait mon paiement en se reposant sur son lit, je m’observais, le corps nu, devant le miroir. Mon armure était à côté de moi, en pièces détachées. Physiquement, j’avais beaucoup hérité de la prestance de ma mère. J’avais cette mère lueur de détermination dans mes yeux bleus, ce même corps finement sculpté par la guerre et par un entraînement physique intensif. J’avais d’élégants cheveux bruns, des cheveux mi-longs, que j’entretenais pour qu’ils ne dépassent pas une certaine distance. Je n’étais pas coquette, c’était un fait, et je n’en avais pas besoin. Quand on descendait, comme moi, d’une Archange et d’un Prince infernal, on pouvait s’attendre à être relativement belle. Ce critère m’importait : je descendais partiellement des démons, ne l’oubliez pas.

Un trait caractéristique de ma personne était ces deux espèces de bandes noires verticales qui filaient à hauteur de mes yeux. Des peintures tribales, que je refaisais tout le temps, en souvenir de mon séjour chez les Amazones. Elles n’avaient aucun pouvoir magique particulier, mais c’était un cadeau des Amazones, et un cadeau comme ça ne se refusait pas. Peut-être vous raconterais-je aussi cette histoire, si j’en ai le temps.

Lentement, je remettais mon armure. Je n’avais jamais été du genre à être sentimentale envers les objets, mais il fallait bien admettre que cette armure m’allait bien. Les pièces de l’ancienne avaient été bien trop endommagées pour en faire quelque chose, et je les remettais donc lentement, commençant le haut. J’avais l’habitude, à force, et je la remettais presque de manière mécanique, tandis que Severin me dévisageait du regard, louchant sur mes fesses, ce sublime cul qui le faisait rêver, et qui était encore légèrement rougi suite à son passage... Je vous avais dit qu’il avait des gènes démoniaques, après tout. Je terminais par mes gants, et m’observais ensuite dans le miroir.

« Il ne te manque plus que ton épée, me dit-il.
 -  Exact », dis-je avec un léger sourire.

J’allais l’attraper. Elle aussi, il avait du la reconstituer intégralement, usant de tout sons avoir, ainsi que de celui des enchanteurs et des autres forgerons l’accompagnant. Je contemplais le tranchant de la lame, cet acier valyrien extrêmement rare. Je n’avais pas fait que payer physiquement cette commande, j’avais aussi avancé mon propre salaire. Le Centurion d’Argent avait un compte en banque bien garni. Il ne me restait plus que mon casque, que j’observais entre mes mains. Le protocole me revenait en tête. Il avait une forme légèrement arrondie à l’avant, ainsi que des plaques rétractiles, pouvant ainsi intégralement me protéger.

« On a encore du temps avant que ton carrosse arrive pour t’emmener au Palais... Il n’empêche... L’Empereur en personne. On dit que ce vieux saligaud a un harem rempli de princesses venant des quatre coins de l’Empire. Tu me diras ce qu’il en est ?
 -  Tu es jaloux ?
 -  Qui ça, moi ? Allons, allons... Curieux, plutôt. »

Je me retournais lentement vers lui. Severin s’était légèrement redressé, nu comme un ver, les draps de son lit recouvrant partiellement son corps.

« Allez, Knaël, dis-le moi... Tout ce que j’ai, ce sont des rumeurs, et, vu que j’ai passé les cinq dernières semaines à rafistoler intégralement ton équipement, je mérite bien de le savoir, non ? Comment tu l’as vaincu. Est-ce que tu te rends seulement compte du prodige que... ?! »

Il ne termina pas sa phrase, voyant dans mon regard, que, oui, évidemment, je m’en rendais compte. De toute manière, il ne sera, ni le premier, ni le dernier, à qui je raconterais cette histoire. Prenant mon souffle, je m’élançais donc à nouveau.



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LA GESTE DE SILKE
 – I –
Ruines et chaos


L’odeur de la mort et de la souffrance. Des villages en cendres. Le feu brûlant haut dans le firmament. L’Amazone pinça ses lèvres en comprenant qu’elle était arrivée trop tard.

« Par la Déesse... »

Silke s’avança le long du sentier, et vit les premières traces du massacre. Un chariot renversé sur la route, les cadavres de toute une famille gisant sur le sol... Ou presque. Silke continua à s’avancer, jusqu’à rejoindre la porte d’entrée du village. Il était protégé par un mur en bois, et la porte avait été défoncée. Un cadavre pendait en hauteur, un homme émasculé aux yeux crevés. Son cadavre pendait mollement, et l’intérieur du village était tout aussi sinistre. Silke s’avança un peu, et vit, dans la grand-place, les restes d’un sinistre bûcher où on avait crucifié des hommes. Le prêtre de l’église et ses clercs. On avait enfoncé des couteaux dans leur chair, formant une profonde croix, avant de les tuer. Toutes les maisons avaient été pillées, fracturées. Il y avait des corps partout, et un incendie avait ravagé une partie du village.

L’Amazone sentait que ce massacre était récent. Avec un peu de chance, il restait peut-être un survivant. Elle descendit de son cheval, et s’avança le long des chemins massacrés. Certains hommes avaient été empalés, des corps gisaient sur le sol. Elle se rapprocha de l’église du village, et vit qu’elle était en feu. Un feu terrible. On avait fermé les portes par l’extérieur, et Silke frémit, n’osant pas s’approcher. Elle imaginait les hurlements des malheureux piégés à l’intérieur de l’église, essayant vainement de se libérer. Silke ferma les yeux, détournant le visage, et se dirigea vers l’auberge. La milice du village s’y était réunie pour essayer vainement de se défendre. Leurs cadavres massacrés gisaient sur le sol, égorgés, mutilés. Des corps pendaient à l’entrée de l’auberge, et d’autres avaient été également empalés.

Elle pénétra à l’intérieur de l’auberge, et vit un ensemble de corps massacrés et mutilés. Il y avait des traînées de sang partout, des membres découpés, et cette affreuse odeur de chair en putréfaction. La belle rousse se pinça les lèvres, et entendit des gémissements. Elle se rapprocha d’une table renversée, et l’écarta. Une vieille femme gisait dans son sang, et leva la tête vers la femme.

« Que t’est-il arrivé, femme ? »

La femme éternua, crachant son sang, et porta son regard vers Silke. Il n’y avait plus rien à faire pour elle, elle avait perdu trop de sang.

« Elles... Elles ne nous ont laissé aucune chance... Les Amazones... Elles ont détruit ce village... Tué tous les hommes, les bébés, les vieillards... Les femmes... Kof ! Kof ! Elles ont eu... Le choix... Si on peut appeler ça... Les suivre, ou mourir. »

Silke hocha lentement la tête. Ce récit confirmait ce qu’elle avait entendu dans les autres villages.

« Elles... Elles sont parties...
 -  Depuis combien de temps ?
 -  Quelques heures... »

L’Amazone acquiesça à nouveau. Elle était proche. Elle tendit sa gourde vers la femme, mais la vieille la rejeta.

« Je t’en prie... J’ai si mal, accorde-moi le repos... »

Silke laissa planer quelques secondes, puis acquiesça à sa demande, et sortit son épée.

« Que la Déesse veille sur ton âme dans l’autre monde. »

La femme sortit ensuite de l’auberge, et retourna vers son cheval, puis l’enfourcha. Le temps pressait. Elle devait mettre fin à cette folie. Elle était en train de rattraper Raven, et elle ferait payer à cette traîtresse d’avoir défié les ordres de leur Reine. Tandis qu’elle traversait le village, elle ne fut pas insensible au sinistre tatouage géant qui ornait le mur du manoir du seigneur, qui avait été écartelé devant le manoir, en compagnie de toute sa famille. On avait fait une peinture avec du sang. La peinture dégoulinait, mais le motif pictural était aisément reconnaissable.

Une rose.



Je me sentais bien mieux maintenant. Mon corps avait pleinement cicatrisé, et je me tenais hors de la forge de Severin quand le chariot s’approcha. C’était un carrosse extrêmement élégant, beau et bien habillé, porté par quatre étalons impressionnants. Il était accompagné par des cavaliers de la Garde Impériale, brandissant fièrement leurs étendards, forçant les badauds à s’écarter. On leur avait dit qu’on me trouverait ici, dans l’un des faubourgs de la ville, le long d’une grande place avec une statue impériale au centre. Au-dessus des toits des masures, les tours arrogantes du Palais Impérial se dressaient, et je les avais observés tout en attendant le chariot arriver.

« Faites place ! » hurlèrent les gardes impériaux en écartant les badauds.

Certains m’avaient reconnu, et le murmuraient entre eux, tandis que la rumeur enflait. Le Centurion d’Argent à la lame valyrienne... Les humains avaient toujours eu besoin d’un héros, d’un symbole, de quelqu’un qui les motiverait à aller de l’avant. L’Empire ne manquait pas de symboles, de courageux guerriers dont le nom était d’ores et déjà inscrit dans le panthéon de la mémoire collective. Moi-même, j’avais loué et apprécié la puissance de Tadeus Severus Palathéus. Un héros de guerre, qui avait durablement marqué l’Empire. Je me disais que mon héritage serait un peu similaire au sien.

Le chariot s’arrêta devant moi, et la porte s’ouvrit. Je grimpais lentement, m’asseyant en face du seul homme qui se tenait à l’intérieur. Le conseiller impérial Emhyr Var Emreis se tenait face à moi. Il me sourit, et je le saluai, tandis que le chariot repartait.

« Vous l’avez donc fait... Ah, je ne saurais dire ce qui m’impressionne le plus chez vous : votre talent inestimable, ou votre folie.
 -  Vous savez ce qu’on dit : l’un ne va pas sans l’autre. »

Emhyr esquissa un léger sourire. Celui qu’on appelait « La Flamme Blanche » était avachi sur le dossier en cuir du chariot, et me regarda.

« Vous voulez connaître l’histoire, n’est-ce pas ? lui demandais-je, anticipant sa question.
 -  Il nous faut traverser toute la ville pour rejoindre le Palais, et je dois bien admettre que ce récit me fascine... Je n’ai pas encore eu votre version. »

J’hochais lentement la tête. Je regardais brièvement les devantures se succéder par la fenêtre du chariot, replongeant dans les souvenirs. Le sable, le vent m’arrachant la figure, mes muscles en train d’être broyés par une pression incommensurable... Je tournais ma tête vers lui, et, à nouveau, je racontais le récit.



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LA GESTE D’IRANAËL
 – I –
Aux confins de la Réalité


C’était une planète où il n’y avait pas de vie, pas d’atmosphère. Une planète dans les confins d’une galaxie qui se trouvait elle-même en bordure de l’univers. Un endroit qui n’avait même pas encore été souillé parles Formiens, un endroit qui n’avait jamais connu aucun vaisseau spatial galactique... Et qui était pourtant le seuil d’une guerre redoutable entre une solide section de la Milice angélique et d’indescriptibles monstres tentaculaires qui pullulaient le long de ce caillou vide... Ou presque vide. Ce système solaire disparaîtrait totalement dans quelques mois, car son étoile, très vieille, avait explosé. Le paysage était déchiré par une terrifiante supernovae qui, inexorablement, se rapprochait de cette planète. Il était prévisible que Yog-Sothoth profite de l’explosion de cette étoile pour revenir dans la Réalité, et, outre le spectacle féérique de la supernovae en train d’exploser, les yeux d’Iranaël se portaient aussi sur un énorme tentacule jaunâtre qui semblait découper l’espace, un tentacule transparent, mais qui annonçait la proximité du Grand Ancien, en train de fracturer les limites de la Réalité pour rejoindre cette dimension.

« Empêchez l’Invocation de se poursuivre ! hurla Iranaël. Il ne faut pas que ce monstre s’échappe !
 -  Ces saloperies sont nombreuses, Iranaël ! »

L’homme qui s’adressait à elle était un Ange de confiance, le redoutable et massif Narïm, dont le corps avait été englué parles tentacules d’un de ces monstres, avant que son aura lumineuse ne le fasse exploser. Pour avancer dans une région où il n’y avait pas d’atmosphère, les anges usaient de leur puissante magie, une aura dorée les recouvrant. C’était une bataille sans nom, une guerre qui faisait rage entre les Anges et des créatures plus effrayantes que les démons encore... Les résidus de la malveillance des Grands Anciens.

Quand une étoile entamait le processus naturel qui conduisait à son explosion, elle libérait dans l’espace ses propres composants chimiques et physiques, des éléments qui retournaient ensuite à la Vie, continuant à perpétuer ce grand cycle de Vie et de Mort qui, selon l’Ange du Jugement, avait toujours défini l’Univers. Malheureusement, ce système solaire se trouvait près de l’endroit où, il y a des centaines de millénaires, Yog-Sothoth avait été banni. Les éléments de cette étoile étaient imprégnés de l’influence du Grand Ancien, et avaient donné naissance à ces monstres tentacules aux visages multiples hérissés de rangées de dents triangulaires. Les résidus de Yog-Sothoth pratiquaient un culte païen, barbare, afin de réveiller ce monstre. Le Conseil des Archanges avait immédiatement envoyé la Milice agir, et Iranaël, l’Ange du Jugement, une Ange qui se battait à l’aide d’une épée magique, Justicia, faisait partie du corps expéditionnaire mené par l’Archange Michel.

Iranaël fondit vers d’énormes montagnes, d’où les créatures attaquaient. Elle envoya un rayon magique, une lumière lumineuse qui explosa contre la surface de la montagne, soufflant une dizaine de monstres, et continua à s’avancer, en formation serrée, accompagnée par plusieurs anges, afin de porter l’estocade vers un cône d’énergie magique malfaisante. Le cône filait dans l’espace, créant une brèche dimensionnelle, qui était responsable de l’apparition en filigrane de ce tentacule cosmique qui flottait dans l’espace. Narïm suivait Iranaël, et la voix était ouverte par le redoutable Ange de la Bravoure, Azriël, qui enchaînait les morts. Les monstres bondissaient sur lui, essayant, comme ils l’avaient fait avec Narïm, de l’envelopper sous leurs tentacules pour le broyer, mais sans aucun succès. Il n’avait qu’à se concentrer par les exploser. De son côté, Iranaël laissait à Justicia et à ses terrifiantes runes magiques le temps de se charger. Une fois Justicia chargée, l’attaque magique qui s’en dégagerait serait suffisante pour détruire ce sceau magique. Les monstres étaient innombrables. Ils s’étaient reproduits à une vitesse terrifiante, rappelant aux Anges à quel point les Grands Anciens pouvaient encore être dangereux, et venant dangereusement corroborer les thèses concernant un rapprochement entre ces anciens tyrans et les Formiens.

« Forcez le passage ! »

Des monstres supplémentaires fauchèrent alors Narïm, qui poussa un hurlement en tombant sur plusieurs centaines de mètres. Son corps heurta une paroi, glissant contre cette dernière, les tentacules et les bouches édentées égratignant son armure. Iranaël n’avait pas le temps de s’en occuper, et laissa le soin à Yzual de soutenir Narïm. L’Ange du Jugement fonçait tout droit vers le cercle, sentant Justicia rugir dans la paume de sa main.

« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !! » hurla-t-elle rageusement.

Elle brandit son épée, et la balança alors, comme un javelot. Elle se mit à flamboyer, devenant alors aussi lumineuse qu’un rayon de soleil, transperçant les monstres, et s’écrasa au milieu du sceau magique, avant de provoquer une terrifiante et éblouissante explosion.

Une explosion qui fut entièrement suffisante pour repousser les prétentions du Grand Ancien.



La cité impériale bénéficiait d’une organisation urbaine qui était à la hauteur d’un Empire centralisateur et militaire. La ville était un immense cercle bâti dans un désert peuplé de monstres qui se réveillaient la nuit, formant un rempart naturel supplémentaire contre les éventuels envahisseurs. Je savais que la ville était centrée autour du Palais Impérial, et qu’il y avait en réalité deux villes : les faubourgs, et le Palais. Un énorme lac entourait le Palais Impérial, un lac qui, sous le règne de l’Empereur Fou, avait été gorgé de sang et de cadavres mutilés. Le Palais était au centre de la ville, relié à cette dernière par de longs ponts en bois faisant office de corps de gardes reliés entre eux. C’était une construction très impressionnante, et, quant à la ville en elle-même, chacun de ces ponts était desservi par un long boulevard reliant le Palais au mur extérieur.

Vue du ciel, la ville se présentait ainsi comme une sorte de cercle découpé par huit rayons qui filaient vers un second cercle. Le cœur économique de la ville s’organisait le long de ces boulevards, où on y trouvait le cœur d’Ashnard, à savoir le siège des grandes guildes, les centres commerciaux les plus prisés. Le prix du mètre carré y était le plus élevé. J’avais personnellement visité bien des fois ces boulevards, y faisant volontiers ma touriste. Les boulevards étaient plutôt grands, confortables, et, même si on y ressentait une force présence militaire, il était aussi agréable de voir que les boulevards étaient bien entretenus, et qu’il n’y avait aucune présence de graffitis ou de tags contre les murs. On voyait constamment des drapeaux ashnardiens flotter le long des miradors et des tours de guet internes. J’avais toujours reconnu à la discipline son importance dans une société en état de guerre. Paradoxalement, c’était ce qui manquait aux Nexusiens. La discipline était un excellent cache-misères social.

« C’est un récit... Impressionnant, m’avoua le Conseiller, m’arrachant à ma contemplation des rues pavées.
 -  J’ai fait ce que je devais faire, rétorquais-je, modeste. Mais ce fut effectivement le combat le plus difficile de toute ma vie.
 -  Un combat qui vous fera certainement entrer dans le panthéon, me confirma-t-il. Honnêtement, après avoir fait ça, rencontrer l’Empereur, ce devrait être une formalité, non ? »

Silencieusement, je l’observais, sans rien dire pendant quelques secondes, avant de sourire lentement.

« En toute honnêteté, je pense qu’affronter l’Empereur et le Palais Impérial est, à bien des égards, encore plus effrayant que de défier le légendaire Phalanx. »

Et je ne plaisantais qu’à moitié en le disant.



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LA GESTE DE KNAËL
 – II –
Rivalité entre sœurs


« Père ! J’ai pris note de ton invitation à la reddition ! Ton messager fut CLAIR sur ce point ! J’espère que ma réponse le sera tout autant ! »

On pouvait tout dire ce qu’on voulait sur Khyri, mais la sœur aînée de Knaël avait toujours eu un talent certain pour le mélodrame. Quand Knaël la vit, avec toute cette armée, un sourire amusé parcourut ses lèvres, le frisson de la guerre s’emparant de son corps, faisant trembler ses poings. Jamais les armées ashnardiennes ou nexusiennes ne pouvaient atteindre aussi rapidement un tel degré de sauvagerie chronique et barbare. On ne pouvait vivre ça qu’en Enfer, et c’était pour ça que Knaël aimait tant les guerres entre les Princes infernaux... Parce que ça avait de la gueule ! Khyri avait toujours eu un talent inné pour la mise en scène.

Elle était en train de le prouver. Dans sa main, elle tenait la tête décapitée de l’émissaire d’Allocen, et balança cette dernière sur le sol de la plaine cendrée, tandis que ses Dracoliches rugissaient dans le ciel orangé, les cadavres des Tours Aériennes d’Allocen flottant dans le vide. Elles avaient courageusement affaibli les légions de Khyri, mais sans parvenir à les repousser éternellement. Elle-même avait avancé ses propres Tours Aériennes, et Knaël devait bien admettre que son armée était impressionnante. Elle avait vu les choses en grand : outre ses légions de Draugr et ses Dracoliches, elle disposait aussi d’énormes trolls infernaux, et, surtout, de redoutables Nécromanciens, des mages sinistres qui la soutenaient, et qui constituaient le cœur de son ost.

Knaël ne pouvait qu’être impressionnée par les forces de sa sœur, par la motivation de cette dernière, et était en même temps agacée, car elle avait la sérieuse impression que tout ceci n’était qu’une machination d’Allocen, pour mettre à nouveau ses sœurs en rivalité, et ainsi les voir s’affronter ensemble, pour qu’elles continuent à progresser. Chez les démons, l’amour était rarement reconnu à sa juste valeur, les démons préférant s’affronter entre eux dans des combats meurtriers et sanglants. C’était leur meilleure manière de se montrer qu’ils s’aimaient, sans doute. La lame magique de Khyri vibrait entre ses mains, et ses hordes chargèrent les troupes d’Allocen, dans un combat terrifiant. Les Dracoliches s’affrontaient dans le ciel, et les Tours Aériennes d’Allocen venaient en renfort. Khyri n’avait aucune chance de gagner, mais, à chacun de ses assauts, elle continuait à se rapprocher inexorablement du Palais d’Allocen, tout en réunissant à chaque fois des troupes démoniaques supplémentaires, soit des alliés en plus.

Les combats pouvaient durer des jours et des jours tant il y avait de démons, et ce d’autant plus que les Nécromanciens des deux camps ressuscitaient à chaque fois ceux qui étaient tués. Le champ de bataille était une immense charcuterie, une mêlée générale, et les Tours Aériennes faisaient des ravages, balançant un déluge de feu depuis leurs multitudes de fenêtres. De véritables rivières d’un feu incandescent et mortel s’abattaient sur des centaines de mètres. C’était un spectacle aussi effrayant que saisissant, mais Knaël n’avait pas le temps de l’admirer. La Néphalem, traditionnellement, se battait avec deux lames recourbées, chacune des lames étant jumelle de l’autre, et pouvant se rejoindre pour former une longue arme complète, très difficile à manier, car elle était une arme à double tranchant... Au sens littéral du terme. Knaël disposait aussi d’autres armes, notamment d’un grappin, qu’elle utilisait pour rejoindre de grandes distances, ainsi que de dagues et d’armes et de jet dissimulées ici et là dans son armure. Elle fondait sur les Draugrs avec une efficacité terrifiante, sa cible étant un Nécromancien. Le mage noir essaya de se défendre, envoyant sur elle des sorts magiques, mais elle les esquivait habilement. La créature se protégeait ensuite en frappant le sol avec son bâton, invoquant des zombies et reconstituant d’autres Draugr, tout en continuant à frapper le sol, créant des zébrures verdâtres autour de lui, que Knaël esquivait. Rapide et mortelle, précise et vive, elle finit par sortir son grappin, et l’envoya. La croix angélique perça le bouclier magique protégeant le Nécromancien, atteignit son bâton, et elle tracta son grappin. Privé de son bâton, un mage n’était plus rien. Knaël s’élança alors, attrapa le bâton au vol, puis, en voyant que le mage commençait à vouloir le récupérer, le lui renvoya.

« Cadeau, crevure ! »

Le bâton fusa comme une lance, et se planta dans la poitrine du mage, le transperçant. Knaël bondit ensuite en hauteur, un saut prodigieux, rendu possible grâce à ses bottes magiques, et elle planta les lames dans le corps du monstre, le clouant sur le sol. Entendant alors du bruit dans son dos, Knaël se retourna, et redressa ses lames. Les deux lames se heurtèrent à l’énorme épée de Khyri.

« Tu es bien têtue, Knaël ! Toujours à lécher les bottes d’Allocen, Sang-Mêlé ?
 -  Et toi ? Toujours à te prostituer pour satisfaire ton complexe œdipien ?
 -  Va te faire foutre ! »

L’amour entre frangines. Tellement beau. Khyri tendit sa main, et envoya des éclairs magiques que Knaël para avec ses lames, les croisant devant elle. Elle courut ensuite vers sa cible, et les lames s’entrechoquèrent à nouveau. Knaël la frappa au ventre avec son pied, mais Khyri contre-attaqua en envoyant une onde de choc depuis sa main libre, qui atteignit Knaël à l’estomac. Cette dernière s’écrasa sur le sol, fit une roulade en arrière, et se remit ainsi sur pied, se heurtant à nouveau à la solide lame de Khyri. C’était une puissante épée.

Dans le ciel, plusieurs des Dracoliches de Khyri se mirent à s’effondrer. Depuis des montagnes adjacentes, des milliers d’archers et de balistes balançaient autant de flèches et de traits mortels, ciblant les énormes trolls et ces sinistres dragons. L’armée d’Allocen tenait bon.

« Ton armée est en déroute, Khyri ! »

La démone grogna.

« Avec qui t’es-tu alliée, Khyri ?
 -  Ah ! C’est pour ça que tu es venue ici... Tu es toujours aussi naïve, ma chère sœur.
 -  Demi-sœur, rectifia Knaël.
 -  Ta naïveté te vient de ta mère, chérie. Nous nous reverrons, Knaël, et, cette fois, je ne serais pas aussi gentille. »

Khyri disparut alors, laissant Knaël avec une myriade de questions sans réponse.



À chaque fois que votre caravane croisait des militaires, ces derniers s’arrêtaient, se mettant au garde-à-vous en effectuant le salut militaire. La discipline et le patriotisme... Des valeurs fermement ancrées dans cet Empire guerrier et militaire. Les patrouilles impériales marchaient ensuite le long des trottoirs, et je regardais le paysage défiler... Jusqu’à approcher du harem Warren. Un sourire évasif éclaira mon visage. Lors de mon rétablissement, j’avais passé plus de nuits que nécessaires là-dedans. Tout le monde me voulait. Le légendaire Centurion d’Argent, et bientôt Championne d’Ashnard... Mon nom était associé à plus de récompenses et de distinctions militaires que je ne pouvais le dire, mais c’était bien pour connaître la femme qui avait vaincu Phalanx le Colosse que la vampire Warren m’avait offert la grâce de sa chair.

Des rétablissements comme ça, si je le pouvais, j’en voudrais bien sans arrêt.



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LA GESTE DE KATARINA
 – I –
Une cargaison inattendue


Le port de Tekhos Metropolis avait sans aucun doute connu des jours meilleurs, plus profitables d’un point de vue économique. Quand la police traquait des trafiquants de drogues, il ne fallait pas non plus s’attendre à faire des affaires. La bataille faisait rage devant le Cruiset Ship, un énorme paquebot transportant officiellement des bananes, des citrons, et du soja venant des îles. Officiellement, en tout cas... Officieusement, il y avait de la drogue, des armes, et des produits de contrebande. La police menait une solide opération, mais les ennemis étaient nombreux, et tenaces. Ils mitraillaient les policières en tenue moulante et en armure cybernétique, et ces dernières répliquaient avec leurs armes. Les morts jonchaient les quais, et des tireurs d’élite postés depuis des grues métalliques avaient déjà abattu plusieurs policières. C’était une intense fusillade, à laquelle Katarina participait discrètement. Elle n’appartenait pas à la police, mais aux services secrets. Cependant, ce n’était pas pour autant qu’on ne pouvait pas se donner un coup de main entre collègues, surtout quand, comme Katarina, on avait déjà eu pas mal de policières dans son lit.

Elle avançait le long des entrepôts, où la bataille se prolongeait également. Le Cruiset appartenait à la ToxBranco Inc., une entreprise spécialisée dans l’import/export, qui détenait également plusieurs entrepôts à Tekhos Metropolis. Elle avait abattu les tireurs d’élite depuis une ruelle, en récupérant un fusil à lunettes très précis. La police avançait, et des renforts arrivaient, face à une défense qui était plus solide que prévue. Des chars urbains se rapprochaient, leurs tourelles lasers massacrant ceux qui étaient en face d’eux. Ils avaient été conçus pour pacifier les ghettos quand ces derniers s’enflammaient. Pour Katarina, outre les mercenaires soutenant le Cruiset, ToxBranco avait certainement fait appel à des gangs de rues, et des renforts arrivaient dans des voitures et des motos, étant accueillis parles chars urbains, offrant aux policières une couverture suffisante.

« Okay, Katarina, crépita une voix dans son oreillette, l’entrepôt est juste devant toi. La cargaison spéciale devrait y être. »

Elle s’avança, mais vit alors plusieurs tueurs sortir. Katarina s’abrita derrière un abri, et fit feu. Cinq minutes de fusillade plus tard, elle termina la partie en tirant sur une grenade qu’un adversaire venait de lancer. La grenade explosa en plein vol, et elle ne tint pas compte des hurlements de douleur de l’homme, qui venait de perdre un bras et deux jambes, et se répandait en sang sur le sol. L’agente en combinaison de cuir préféra s’avancer, et alla à l’intérieur de l’entrepôt. Il y avait deux camions vides, et plusieurs conteneurs. Deux hommes étaient à l’intérieur, mais levèrent les mains en la voyant. Ils déguerpirent rapidement, et elle se rapprocha des conteneurs présents dans l’entrepôt. Elle en remarqua alors un qui la surprit. Dehors, on pouvait toujours entendre les coups de feu. La bataille continuait à faire rage.

Il y avait un conteneur avec une sorte de peinture bizarre dessus. Une rose... Katarina se rapprocha, nerveuse, et tira sur le loquet de l’épais cadenas. Elle entendit des bruits sourds à l’intérieur, et, se mettant dans un coin, ouvrit rapidement cette dernière.

« Merde... » soupira-t-elle.

Il y avait des femmes à l’intérieur. Une trentaine. Avec des enfants et même des bébés qui pleuraient.

« Y a quoi là-dedans ?!
 -  Des femmes… »

Elles parlaient toutes, mais leur langue était incompréhensible. Katarina entendit alors du bruit dehors, et se dépêcha de sortir... Pour voir devant elle un singulier spectacle. Face aux truands ordinaires, des ninjas cybernétiques venaient de débarquer.

« Merde ! répéta Katarina.
 -  J’attends toujours votre rapport !
 -  Hem… Vous pouvez attendre cinq minutes ? Je crois que je risque d’être un peu occupée... »



J’ai été élevée par les anges, vous savez. Ma mère a quitté Allocen en étant enceinte de ce dernier, et, si je n’avais vraiment réussi à comprendre ce qu’il y avait entre eux, elle m’avait avec elle, et on m’a éduqué. Je suppose que j’aurais du être une jeune fille modèle et sage, une bonne petite angelotte qui sourirait poliment face aux compliments qu’on lui faisait, mais, quand on a les gènes d’un Prince démoniaque dans le sang, et qu’on a comme marraine Iranaël... Les Anges sont tellement innocents et purs (c’est ce qu’ils disent, mais je préfère me dire que ce sont juste des idiots) qu’ils ignorent à quel point ils sont beaux, et, pardonnez-moi de l’expression, bandants. Être avec eux, c’est éprouvant pour ça. Oh, je ne dirais pas que je n’ai rien hérité d’eux. La conscience du Bien et du Mal, le libre-arbitre, et toutes ces conneries, c’est ancré en moi. Je suis pas une mauvaise fille, je suis même une femme d’honneur, très valeureuse, et tout, et tout... Sans mes origines partiellement démoniaques, qui en ont toujours fait flipper plus d’un, j’aurais probablement rejoint la Milice, en compagnie de Yehaël, d’Azriël, et de tous ces types contre lesquels je m’étais entraînée pendant l’enfance. Cependant, les Nephalems ont mauvaise presse dans les Cieux, et, concrètement, je passais mon temps à voyager entre le Royaume des Anges et le reste de ce monde.

Pour quelqu’un comme moi, le Paradis devient vite bien chiant. J’aimais me battre, et j’ai toujours aimé ça. On peut dire que j’ai ça dans le sang. Le frisson de la bataille, l’excitation qu’il y a à trancher des carotides et à sentir le sang exploser sur soi. Ça, c’est mon héritage démoniaque. Je n’aime pas la mort, mais j’aime me battre... Et j’aime baiser. Vous voyez Allocen ? Il baise comme un ogre affamé la plupart de la journée, et on entend les hurlements de ses succubes. Il s’est tapé toutes ses filles, sauf moi, et je pense que c’est pour ça que ma mère n’a jamais pu vraiment l’aimer. Ma mère m’a encouragé à me battre, mais aussi à réfréner mes pulsions, car, plus je me bats, et plus j’ai tendance à devenir agressive. Elle a canalisé ma rage et ma soif de combat en m’enseignant la stratégie, les tactiques de combat, et en m’expliquant qu’un vrai guerrier était celui qui savait réfléchir, analyser rapidement le jeu de ses adversaires, trouver des failles et en profiter.

Je suis une synthèse entre les Anges et les Démons. Je suis une Néphalem. Et ce chariot me conduisait vers mon destin, se rapprochant du Lac, et du pont menant au Palais Impérial.



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LA GESTE DE SERBERIA
 – I –
Du mouvement dans les mines


« Ils sont juste derrière nous !
 -  Fuyez, fuyez !! »

Les mineurs étaient effrayés, ce qu’on pouvait comprendre. On entendait les monstres hurler, et les cadavres commençaient à décorer les mines sombres. Les mineurs fuyaient, traqués par de redoutables créatures souterraines qui filaient le long des murs et du plafond à l’aide de leurs énormes griffes. Des Licker remontaient de la mine, et les ouvriers, comprenant bien qu’il n’était pas dans leur intérêt de continuer à chercher du Solsticium, fuyaient rapidement. Ils rejoignaient les gardes vaporéens, qui avaient pris possession plus en hauteur, afin de pouvoir progressivement avancer... Mais Serberia, « La Vierge de Fer », ne l’entendait pas. Avec son visage angélique, Serberia était aisément reconnaissable. Elle se moquait bien des ordres. Des Ouvriers étaient attaqués, et elle ne comptait pas les laisser mourir en attendant des ordres qui, de toute manière, leur dirait d’avancer.

Elle entendit des hurlements, et un mineur apparut devant elle, un Licker derrière lui. Serberia réagit plutôt vite, et redressa son arme, pointant sa carabine vers le monstre, et tira. Ses munitions en Solsticium noire atteignirent la tête du monstre, qui poussa un couinement. Sa longue lange n’avait pas réussi à atteindre la jambe du mineur effrayé, mais ce dernier, surpris par le détonations, trébucha, et heurta les jambières de Serberia.

« Restez derrière moi ! » intima-t-elle.

Serberia fit feu à nouveau, atteignant un autre Licker. Il en venait toute une tripotée, et elle continua à tirer, les affaiblissant. Malheureusement, les monstres se rapprochaient, et le mineur, horrifié, se mit à ramper. Il s’était fait dessus, et avait probablement vu plusieurs de ses amis mourir. Serberia dégaina son épée en voyant une langue fondre sur elle, et sa lame trancha le bout de la langue du monstre, qui couina. Elle s’avança alors.

« PROTECTIO !! » hurla-t-elle.

Immédiatement, l’Aria déclencha autour d’elle un bouclier, qui lui fut utile, car les griffes d’un Licker l’atteignirent dans le dos, alors qu’elle avait démembré l’un d’entre eux. Serrant les dents, Serberia se retourna, et pointa sa carabine à bout portant, ouvrant le feu sur la boîte crânienne du monstre, l’explosant sauvagement. La Vaporéenne était terriblement efficace au combat, ce qui expliquait pourquoi elle gagnait autant de respect au sein des autres Marcheurs. Elle savait qu’il y avait quelque chose d’anormal dans cette attaque. En soi, il arrivait parfois que des monstres attaquent les mines. Pour déterrer le précieux Solsticium, les Vaporéens devaient creuser de profondes galeries, ce qui, naturellement, amenait parfois à rencontrer quelques autochtones peu coopératifs. Les Marcheurs servaient généralement à ça : pacifier le terrain. Quand on faisait sauter des murs pour dégager des accès, ça réveillait des monstres, mais, là, il n’y avait rien eu de tel. Les Lickers, des monstres que Serberia avait déjà eu l’occasion d’affronter, avaient débarqué de n’importe où à la fois, fondant sur les mineurs. Ils avaient eu le temps de sonner l’alarme. Serberia tentait de rejoindre le dortoir avancé, là où la première alarme avait sonné. La lame de Serberia se gorgeait de sang, et rien ne semblait pouvoir arrêter la jeune Vaporéenne.

Elle repoussa ainsi les Lickers, et se retourna vers le mineur. Une scène de cauchemar avait lieu sous ses yeux. Des langues pendaient ici et là. Il avait vu cette femme affronter des monstres plus épais qu’elle, les repoussant avec le pied, esquivant leurs griffes, alternant entre sa carabine et son épée. Son armure était couverte de sang, et il reconnut en elle « La Vierge de Fer ».

« Où est votre dortoir ? »

L’homme claqua des dents, essayant de retrouver son calme, et finit par remuer sa bouche, prononçant des sons, désignant une zone en contrebas. Serberia le remercia, et lui indiqua d’aller voir les autres. Les renforts ne devraient pas tarder à arriver, et Serberia était normalement censée les attendre... Mais la tentation était trop forte pour la soldate. Elle était impulsive, énergique, et se mit à descendre le chemin en pente. Son cœur remuait lentement dans sa poitrine. Serberia sentait que quelque chose de gros avait eu lieu, et, alors qu’elle approchait du dortoir, elle perçut l’odeur de la mort... L’odeur des corps en putréfaction. Elle approcha de la porte d’entrée du dortoir, et entendit également des murmures.

Il y avait une vingtaine de morts, baignant dans leur sang, certains étant en pièces détachées, leurs intestins pendouillant sur le sol. Plusieurs Lickers étaient en train de les manger, mais, outre ce spectacle qui aurait pu donner envie à la jeune Vaporéenne de vomir, il y avait aussi autre chose. Quelque chose d’impensable. Un homme était là... Un mineur, torse nu, portant un simple pantalon rapiécé en guise de vêtements. Il tournait le dos de la Vaporéenne, mais, quand Serberia se rapprocha, ses mains sur son fusil, les Lickers se redressèrent en grondant.

« Mon... Monsieur ? »

Il avait la tête en bas, et murmurait rapidement, ses épaules se soulevant et s’abaissant lentement. Qu’est-ce que tout cela voulait dire ? Pourquoi les Lickers ne l’attaquaient pas ? Ces monstres étaient incontrôlables ! Ils ne pouvaient pas obéir à de simples hommes ! Pourquoi ne l’attaquaient-ils pas ? Serberia remarqua alors des écoulements entre les jambes de l’homme, et vit, sur le sol, des traces de sang... Beaucoup de sang. L’homme jeta alors un rasoir sur le sol, puis se retourna. La Vaporéenne frissonna de dégoût. L’homme s’était ouvert le ventre, il s’était scarifié avec le rasoir, et, sur son torse, Serberia voyait une immense rose.

« Mais que... ?!
 -  Il vous aime » mumura l’homme avec un sourire épanoui.

Ses yeux s’illuminèrent alors, devenant d’un vert incandescent... Il explosa alors, et la déflagration souffla Serberia, qui heurta violemment le mur.



« J’ai toujours aimé cette vue, vous savez... Ce lac est magnifique. Vous connaissez la légende, je suppose ? On dit que ce lac était le seul oasis poussant dans ce désert sinistre, avant que nos ancêtres n’aient eu l’idée d’y fonder un château. »

Le chariot s’avançait le long d’un impressionnant pont en bois et en pierre au-dessus du lac. C’était une vue impressionnant, je devais bien le reconnaître. Mais le Palais l’était encore plus. Plus on se rapprochait, et plus j’étais saisie par la hauteur vertigineuse des tours du Palais. Une myriade de bâtiments et de tours, tournant autour du Donjon Impérial, une immense tour qui semblait vouloir dominer le ciel. On l’apercevait à une centaine de kilomètres à la ronde, depuis les montagnes et les rocs qui délimitaient le cœur de l’Empire, enserrant ce désert. Dans le ciel, je pouvais voir des démons en train de voler, patrouillant autour du palais. Parfois, on voyait les dragons impériaux, d’immenses créatures redoutables. Et, ensuite, je regardais à nouveau le Donjon Impérial. L’heure approchait. Ce moment où je serais face au Maître de l’Empire, où je traverserais la salle de réunion du Conseil pour m’enfoncer plus profondément encore, dans le saint des saints : les quartiers personnels de l’Empereur.

L’heure de la confrontation approchait. Même Emhyr, d’habitude si loquace, si prompt à raconter des anecdotes sur le Palais Impérial, était étonnamment silencieux. Tout au plus continuait-il à me complimenter sur ma victoire contre Phalanx, et j’aimais à me dire qu’il était sincère. Cependant... Et bien, vous savez ce que c’est. Commencez à faire confiance aux politiciens, et vous aviez toutes les chances de finir droit dans le mur. Surtout quand il s’appelait Emhyr, quand on connaissait son influence, et qu’il appartenait à l’une des plus vieilles familles d’Ashnard, une famille qui avait fait partie des familles pionnières, celles qui avaient conduit les colons et les pionniers pour fonder Ashnard. Il était un homme puissant, et que ce soit lui qui vienne me chercher était un signe très clair. Emhyr était un homme qu’il valait mieux avoir dans son camp.

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