Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Pages: [1]
1
One Shot / Les Chroniques de Mobius, acte 5
« le: mardi 23 octobre 2018, 20:25:30 »
– Je peux gérer ça. Est-ce que je t'ai déjà déçue ?… Non, cette fois là, ça compte pas. Professionnellement, je veux dire ! Ça m'affecte pas. Sérieusement. Je suis une machine, tu le sais. Zéro sentiment. Voilà. On fait ça. Salut.

Dany éloigna le téléphone de son oreille pour raccrocher. Mais ce fut inutile, car Diane Valentine l'avait fait avant lui. Depuis le temps qu'ils travaillaient ensemble, et malgré les agissements de sa fille, il bénéficiait encore d'une marge de manœuvre importante. Sans faire preuve de trop de naïveté, telle était sa certitude. Même si le show-biz était un monde de requins, et que l'administratrice avait les dents particulièrement longues, elle avait besoin d'hommes de confiance ; une nécessité renforcée par une certaine affinité personnelle. Bref, pour l'instant, le présentateur s'estimait couvert.

Le lémurien rangea son téléphone dans la poche de son veston. Puis il appuya sur le bouton d'un petit dispositif placé sur son bureau. Il y eut un petit clic d'interphone.

– C'est bon, tu me fais entrer le raton prodige. Oui, son assistant aussi, pourquoi pas.

Il relâcha la pression sur l'interrupteur, tapota vigoureusement le rebord de la table. C'était le matin, tôt – mais Dany était déjà levé depuis un bon moment, et ne paraissait pas du tout engourdi par l'heure. Son lieu de travail seulement deux étages en dessous de celui de sa patronne, mais y ressemblait peu. Le revêtement bois des murs et la moquette rouge donnaient une ambiance cabaret, à la fois chaleureuse et ancienne, pour ne pas dire démodée. Les larges vitres teintées ne laissaient passer qu'une lumière tamisée, chaude. Tout était néanmoins impeccable.

Une humaine ouvrit la porte, et laissa pénétrer dans la pièce le chat et le souriceau. Aussitôt, Dany se leva, et contourna son bureau pour les accueillir. Un costume pourpre simple sur les épaules, il avait un grand sourire aux lèvres.

– Bonjour ! Bonjour ! Timothée, quel plaisir de vous rencontrer ! Oh je sais, on s'est déjà vus, à la réception pour l'ouverture du Magic Kingdom. Mais c'était de loin ! Maintenant, on peut passer aux choses sérieuses.

Le lémurien serra la main de l'hybride – ou plutôt l'attrapa avant même que celui-ci puisse la tendre. On vit qu'il eut un instant d'hésitation pour Marty, et puis il le salua de la même manière, avec un regard vaguement interrogateur. Il n'était pas au courant de tout.

– Asseyez-vous, mettez-vous à l'aise.

Il leur montra les deux confortables petits fauteuil en forme d’œuf devant le bureau, et s'installa derrière. Par rapport aux autres son siège était très surélevé, et le faisait paraître plus grand qu'il ne l'était. Il sortit d'un tiroir un boîtier noir qui, une fois ouvert, révéla quelques très beaux cigares à la bague dorée. Lui-même ne consommait pas régulièrement, ce n'était que pour les invités.

– Vous fumez ? Vous devriez essayez ceux-là, ce sont les meilleurs. Un café ? Autre chose ?

Il claqua des doigts pour commander un café pour lui-même, et éventuellement pour ses invités ; son assistante sortit.

– Ah, on ne va pas faire semblant, cher Timothée ! Pas de ça avec moi. Je sais que la Tech-13, et Canal H… t'inspirent des sentiments partagés. Allez, pas d'euphémisme, même : tu ne travailles pas ici de gaîté de cœur. Je le sais, on m'a dit.

Son ton était sérieux, mais il gardait un aspect démonstratif – assez théâtral – qui le rendait un peu curieux. Il parlait quand même très bien. Il hocha la tête d'un air grave et écarta les bras. Il évitait soigneusement de braquer son regard orange sur Marty.

– Hey, sache que je n'ai pas décidé de te forcer la main. Si ça n'avait tenu qu'à moi, on t'aurait laissé faire ce que tu voulais. Mais maintenant qu'on en est là, mon job c'est que tout se passe bien entre Canal H et toi. Si tu as besoin de quoi que ce soit pour te sentir à l'aise, tu m'en parles, compris ? Ah, tu verras, y'a quelques avantages à être une super star.

Dany décocha un clin d’œil, et se remit à sourire. L'assistante revint pour servir le café.

2
One Shot / Les Chroniques de Mobius, acte 4
« le: dimanche 14 octobre 2018, 14:55:36 »
Le sanglier tapa du pied – ou plutôt du sabot. Être impressionnant, ça, il savait faire. Avec son mètre-cinquante, c'était un hybride plutôt grand, et surtout lourd. Dans son dos, on s'amusait à dire qu'il était aussi large que haut, et ce n'était d'ailleurs pas tout à fait faux. C'est qu'il y avait dans son corps trapu à peu près autant de gras que de muscles. Les quatre dents qui dépassaient de ses lèvres, les deux plus longues recourbées jusqu'à son groin, le rendaient aussi peu rassurant que possible.

– On s'en fiche de tes excuses. T'as joué, t'as perdu.

L'élocution du prisonnier contrastait avec la grossièreté qu'on aurait voulu lui prêter de prime abord. Sa voix quoique grave était claire et presque chantante. D'ailleurs, il n'avait rien de négligé : sa fourrure noire était rêche mais propre, et l'émail de ses défenses était ivoire. Bien sûr, son costume pénitentiaire jaune vif ne lui permettait pas non-plus de prétendre à un surplus d'élégance.

– Attend Fantin ! On peut s'arranger pas vrai ? Bonpoint, il est sur le déclin ! Le coup qu'on prépare…
– Nan, nan, nan, l'humain. Fallait pas mettre ton nez dans les affaires de Bonpoint. La prochaine fois tu t'en souviendras.

L'hybride – Fantin – menaçait un garçon, à peine plus grand que lui. Il l'avait immobilisé l'humain par une clé de bras. Le gamin était nu – ils l'avaient acculés dans des toilettes, à la sortie des douches. C'était un jeune qui avait essayé de la faire à l'envers à un des parrains de la prison : « Bonpoint ».

Bonpoint était un voyou avec un code de conduite rigide qui rendait possible de s'entendre avec lui, même quand on était pas du même univers. C'était un médiateur presque neutre entre les différentes factions. C'était un courtier, qui grâce à son vaste réseau de contact, était capable de faire entrer presque n'importe quoi. Mais surtout, c'était un véritable banquier. Les bons points, dont il tirait son nom, n'étaient autres que des unités monétaires qu'il distribuait, récoltait et qui étaient échangées entre les prisonniers. L'une des valeurs les plus sûres du moment.

Mais Bonpoint n'était pas tout puissant. S'il avait su se faire respecter et se rendre indispensable à l'économie de la prison, il avait peu d'hommes qui lui étaient directement fidèles. N'être lié à personne, ne pas chercher trop visiblement à étendre son influence, c'était aussi le prix de la neutralité. Alors pour régler ses comptes et limiter la concurrence, il avait recours a des primes semi-publiques. Un système qui avait fait ses preuves à l'extérieur, et qui fonctionnait presque aussi bien à l'intérieur. Les primes étaient généralement remplies par des opportunistes.

Fantin en était un de ceux-là : il irait toucher ses 300 bons points pour avoir cassé quelques membres d'un fauteur de troubles. Une tâche à laquelle il se serait plié pour beaucoup moins que ça, tant il détestait, viscéralement, les humains. Las de discuter, il durcit sa prise sur le garçon qui se débattait toujours.

– Mec, fais pas ça, le supplia le prisonnier.
– Bon Nitro, fit le sanglier. Si tu peux lui mettre son compte, qu'on en finisse. Après, on ira s'occuper de son pote, mh, le renard là, Rodrigue. Enfin, si on le choppe.

L'écureuil était une connaissance récente. Il l'avait approché quelques semaines seulement pendant une séance disciplinaire. Il se trimbalait avec une sacrée réputation, et pas grand monde n'osait l'approcher. Fantin n'avait pas froid aux yeux, et il savait que même un méga comme Nitro avait besoin d'un bon ami de temps en temps. Le sanglier était cordial et d'une conversation intéressante. Il n'était pas du genre pénible, il connaissait bien la prison et il avait toujours des bons plans. Comme celui-là.

3
One Shot / De la rouille et du sang [Mascotte]
« le: mercredi 24 mai 2017, 20:40:54 »
Un vent puissant secouait les vieilles plaques de tôle grise, faisant retentir dans tout le bâtiment une cacophonie métallique et irrégulière.

L'endroit était une usine désaffectée, quelque-part dans la Rust Belt, entre Détroit et Chicago. Il se trouvait au milieu d'une vaste zone industrielle que le premier choc pétrolier de 1973, et la crise économique qui s'en était suivie, avaient largement laissée à l'abandon. Depuis plus de quarante ans que toute activité avait cessé, tous les métaux de valeurs avaient été extirpés des infrastructures. Au début des années 90, un adolescent s'était électrocuté avec un câble tombé au sol et qui se trouvait, de manière surprenante, encore alimenté. Le périmètre avait alors été officiellement interdit d'accès par les autorités locales, comme en témoignaient les panneaux qui avaient été posés sur les grillages environnants.

Dans les faits néanmoins, personne ne se souciait de faire respecter cette interdiction. De toute façon qui, à part quelques amateurs obstinés d'urbex, aurait pu vouloir traîner dans un endroit aussi sinistre ? C'est la question que se posait le détective privé Malcolm Lee. Bien plus tôt dans la journée, on lui avait signalé que le véhicule qu'il suivait avait été repéré dans les parages. Il avait pénétré dans plusieurs autres bâtiments – tous dans un sale état – avant d'aboutir à celui-ci. Il s'était attendu à ne rien trouver non-plus dans celui-ci, mais des traces de pneus qui semblaient assez récentes avaient relancé son attention.

Il avait alors ouvert la grande porte coulissante du garage, qui lui était presque tombée dessus. Il avait découvert une large pièce rectangulaire, plantée de grandes poutres verticales en fer. Un observateur distrait n'aurait n'y aurait rien vu de particulier, mais lui était un professionnel. Il avait aussitôt repéré les gouttes de sang brunes, disséminées sur le sol en plusieurs endroits. Il s'était baissé. L'hémoglobine étalée était déjà sèche. Il y avait eu un affrontement – peut-être pire – ici, il y avait plusieurs jours sans doute. La seule chose à laquelle Lee songea c'est qu'arriver trop tard mettrait son client dans une mauvaise disposition, et c'était là un euphémisme. Il pouvait dire au revoir à sa prime.

***

Même lieu, plusieurs jours avant.

À cette heure, la pièce était aussi nue que lorsque Lee la découvrirait… ou presque. La lumière du jour filtrait par les vitres majoritairement brisées du toit, et par les trous des murs. Au centre, cependant, quelqu'un avait posé un petit être velu, aux traits animaux, mais vêtu comme un homme. La scène était rendue encore plus insolite par la chaîne aux mailles épaisses qui liait son pied à l'une des poutres métalliques, à la manière d'un prisonnier d'une geôle médiévale. Il s'était réveillé ici deux heures auparavant, seul et sans explication.

Le bruit du moteur d'un véhicule approchant devait être le premier élément notable depuis ce moment. La voiture, une banale citadine, s'arrêta en effet devant le local où il était enfermé. Un homme aux cheveux frisés courts, costume gris, franchit alors la porte coulissante. Il était particulièrement quelconque, une quarantaine d'années et une silhouette passe-partout, sans excès de poids ni musculature apparente. Il tenait dans sa main gauche une petite valise en cuir brun.

4
Dictature d'Ashnard / Fortuna caeca est [Sorcelienne]
« le: dimanche 06 avril 2014, 01:43:39 »
Beklfarblondzshet. Cela retentit dans son esprit pour la première fois depuis plusieurs jours. La première fois, c'est toujours comme un murmure. Il pourrait presque le confondre avec le souffle du vent. Le vent qui souffle sans faiblir, à plus de mille pieds au-dessus de la surface de Terra.

Beklfarblondzshet. L'appel est plus fort. L'intensité est celle d'un mot prononcé devant lui. Il traverse un nuage, en ressort légèrement humide. La vitesse et le battement de ses ailes ont tôt fait de le sécher. Il profite de la sensation. Il le sait : bientôt, il sera de retour au sol.

Beklfarblondzshet. Le son résonne, les syllabes de son nom rebondissent contre les parois de son crâne. Une sensation dérangeant persiste encore quelques secondes après que le silence ce soit de nouveau installé. Il pourrait se battre plus longtemps. Peut-être pourrait-il résister à quinze ou vingt convocations comme celle-là...

Beklfarblondzshet. L'étape suivante, où l'ouïe n'est plus le seul sens stimulé. Ce sont comme des crochets qui s'arriment à sa psyché, et le tirent dans des sens contraires. Il serait inutile et désagréable d'attendre plus longtemps. Le Messager est investi d'une mission, et il ne peut s'y dérober.

Beklfarblondzshet. Enfin, il lâche prise. Son être perd de sa substance, pâlit, puis s'évapore complètement. La pression invocatoire sur son corps se dissipe brusquement. Là où il se tenait quelques secondes plus tôt, il ne demeure plus qu'un morceau de ciel bleu.

Ses pieds touchent le bois d'un plancher qui craque légèrement. Il paraît les regarder. C'est le sol de prédilection des mages pour ce type d'exercice. Il est très facile d'y tracer des symboles ésotériques à la craie. D'ailleurs, il distingue encore les traces diffuses de ce qui devait être un pentacle. Pour lui, rien de tout cela. Il est de toute évidence chez un sorcier, et les sorciers savent qu'il ne fait pas partie des esprits agressifs. Ces démons qui, à peine invoqués, cherchent la moindre faille dans les protections établies... et qui, s'ils en trouvent, font systématiquement subir des sorts peu enviables à ceux ayant eu l'impudence de les déranger.

Pour invoquer le Messager, ces précautions n'étaient en effet pas nécessaires. Il était humain, ou du moins l'avait-il été. Évidemment, cela n'était pas gage de grand-chose, car il y avait bien des mortels, qui, en infamie, valaient les pires engeances d'en-bas. Cependant, le mal n'était pas inscrit dans sa nature comme elle l'était pour la plupart des êtres amenés à être convoqués. En sus, il n'y avait jusqu'ici eu que très peu d'incident à déplorer avec les ensorceleurs. Trop peu pour que la rumeur de sa dangerosité se répande. Bien sûr, il y avait toujours quelques mages plus prudents que les autres qui dressaient quelques cercles protecteurs, mais le plus souvent ils se rendaient vite compte que le Messager était coopératif.

Ce dernier relève ses yeux rouges. À quoi ressemblait l'homme (car c'en était un) devant lui ? Cela n'a pas vraiment d'importance. Pour Chirix, cela en a une, en réalité : s'il avait été bel homme, il aurait volontiers pu lui concéder un bien meilleur prix contre quelques faveurs d'une autre nature. La chose restait cependant toujours au choix de l'appelant... et la situation, cette fois là, était différente. Sitôt, le sorcier se montre factuel. Le Messager, qui aimait bien lorsque les gens s'engageaient, et surtout s’emmêlaient, dans des politesses compliquées, fronce le nez, et jette un regard autour de lui. De nombreuses fioles, vides ou remplies, occupent les étagères et les ateliers muraux. Il s'agit peut-être d'un alchimiste, pense-t-il. Puis les négociations commencèrent.

Ce qu'on lui demandait se révéla spécial, mais non pas pour ce qui était de la mission elle-même. Le mage lui fit comprendre que le paiement serait à la charge de la destinataire. Chirix, lui, lui fit comprendre qu'en conséquences –c'était bien naturel– ce serait plus cher. Le sorcier lui répéta que ce n'était pas lui qui réglait, de toute façon.

Après avoir confirmé l'identité de la receveuse, et réglé quelques détails, le Messager prit son vol par une fenêtre. Un petit paquet était rangé dans une sacoche en cuir qu'il portait en travers de la taille. Ce qu'il contenait... la curiosité l'aurait volontiers poussé à tenter de le découvrir en temps normal. Toutefois, lorsqu'il était le Messager, et tant que le colis n'était pas arrivé à destination, sa nature chaotique cédait la place à une rigueur professionnelle. C'était là son travail, la condition sine qua none qui expliquait que l'on faisait appel à lui. Il était fiable, et il prenait les choses très au sérieux.

Au détour d'un virage aérien, sa silhouette se drape d'ombres.

Ashnard : c'est le nom de la ville dont il est tout proche à présent. Ce n'est pas la ville où il est né, ni celle ou il a grandi, ni même celle où il a été formé. Il n'a pas de relation particulière avec la capitale de l'Empire. Au contraire, il n'a que rarement l'occasion de se présenter de ce côté du monde, sa connaissance, comme son origine profonde, étant plutôt le fait des magiciens formés à Nexus. Aussi ne connaît-il pas particulièrement bien la cité, et pire, il n'a pas vraiment envie de se faire remarquer. L'autorité en Ashnard était d'une toute autre nature que celle de sa rivale, et même lui ne voulait pas avoir de problème avec la garde impériale.

Au moment de passer les murailles, il met encore à profit les ombres, cette fois pour se camoufler. Enfin, le Messager s'infiltre dans une ruelle. Des longs filaments de matière noire s'enroulent autour de son corps. Elles lui créent une tenue sur mesure, qui n'est pourtant guère qu'une illusion. En quelques secondes, il possède le parfait attirail de l'étudiant en magie : robe, modeste chapeau pointu, sac de livres. Il prend même le soin d'ajouter de petits verres de vision, supposés corriger la myopie que développent ceux qui étudient trop tard le soir. Ses cheveux eux-même ont foncé, abandonnant leurs teintes chaudes pour un châtain plus terne, et se sont attachés en catogan à l'arrière de son crâne.

La densité de population est sans aucun doute la plus élevée de la région. Pour beaucoup de coursiers, retrouver un correspondant dans une telle masse d'individus est un calvaire qui nécessite parfois plusieurs jours de recherches. Chirix ne souffre heureusement pas de ce même type de problème. En quelques minutes, il se trouve à l'académie de magie. Il marche d'un pas détendu, salut de la tête un groupe d'élèves qui, de loin, paraissent le reconnaître, puis rajuste un chapeau chimérique qui manque de tomber pendant le mouvement.

La destinataire du paquet était dans un bâtiment, plus loin, dont il ne connaissait pas la fonction. Il savait en revanche parfaitement à quoi elle ressemblait, mais ignorait ce qu'elle était en train de faire, même s'il aurait pu trouver moyen de le savoir. Peut-être était-elle occupée, dans lequel cas il attendrait un peu avant de la presser. Il se dirigea en réfléchissant. D'abord, il lui remettrait le paquet, puis il exigerait le paiement. Non, ça n'irait pas, et si elle refusait de le payer ? Il était impossible pour lui d'appliquer les mêmes règles que d'habitude. Peut-être l'ordre contraire... sans doute ne se déciderait-il qu'au tout dernier moment.

5
Citer
À C. Alipes.
21 juin.

Lors que du jour sombrait la flamme :
En son logis une bonne dame,
Sachant y faire en maïeutique,
Reçu un visiteur mystique.

Le regard caché sous sa cape,
Il disait « Viens ! Que l'on s'escape,
Car vite l'obscurité choit
Et quelqu'un a besoin de toi. »

C'était une voix masculine,
Savoir impossible à sa mine.
La femme tirée par le bras,
Fut courageuse et déféra.

Leurs pas rapides les menèrent,
Jusque sous une falaise de pierres.
Avant ça la dame apeurée :
« Cela ne va pas s'effondrer ?

– Non docte vieille, aucune crainte,
Les doyens veillent sur la voie sainte.
Depuis déjà des millénaires.
Humaine ; tu n'es pas première ! »

Il manqua là de dire pourtant :
L'exploit ne tient qu'à peu de temps.
Enfin ils prennent le chemin,
Où logent des émaux carmins.

Ils émergent dans une forêt,
Entourée d'une ronceraie.
L'intérieur, plantes belles et fines,
Est préservé par les épines.

Assis dans les broussailles denses,
Un être à la peau de faïence,
Semble souffrir comme un martyr,
Son ventre paraissant saillir.

« C'est bien signe de gestation ! »
- fit la vieille sans précaution.
« La dimension est singulière...
C'est un gros môme pour la mère. »

Mais sans faillir toute la nuit,
De tout ses savoirs et produits,
La bonne dame aida l'étrange,
La manière méritant louanges.

Au matin ce fut un garçon,
Auquel la mère donna ce nom :
Beklfarblondzshet, l'enfant perdu.
Un instant après elle mourut.

De l'accoucheuse on n'entendit
Plus parler : nul ne la revit.
Le mystique, lui, prit le fils,
Puis le jeta dans les abysses.

Avec tous mes remerciements,
Emiliano Strenza
Citer
Rapport de l'inspecteur Ayumu « Le Français » Diallo concernant l'affaire du Tueur au papillon.
L'an mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf,
Le quinze janvier.

J'ai l'honneur de rendre compte de l'investigation de deux ans menée sur les événements survenus dans les nuits : du vingt-et-un juin mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept ; trois mars de cette même année ; quatorze juin mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit ; et dix-sept septembre de cette même année.

Les faits sont les suivants :
Á chacune des dates sus-mentionnées correspond un ou plusieurs meurtres et enlèvements commis dans un des quatre orphelinats de la périphérie de Tokyo. Nous déplorons respectivement trois morts ; deux morts ; quatre morts ; un mort et un disparu.
Citer
À l'attention de Sophomyn Gibroltin, professeur en magizoologie et démonologie.

   Je vous avoue volontiers que le débat que vous créez au sein de l'académie commence à lasser le personnel encadrant. Je sais que vous tenez à votre position mordicus, et que vous ne l’abandonneriez pas même devant la preuve évidente de votre tort. Cependant, vous êtes ici le seul enseignant qui pense une telle chose, et l'expression de votre opinion ridicule nuit à la réputation de notre établissement.

   Je vous affirme une nouvelle fois que les hybridations entre les pixies et les humains sont impossibles. Ce n'est même pas là seulement qu'une histoire d'échelle. Cela est démontré depuis quatre-cent ans maintenant : mais vous êtes imperméables, c'est de notoriété publique, aux arguments rationnels.

   À ce point de vue difficilement pardonnable s'ajoute différents problèmes que m'ont rapporté vos étudiants. Ils affirment que vous avez envoyé l'un d'entre-eux dans les plans inférieurs de façon à le lier à ceux-ci […] et ce dans le but d'être ensuite dans la capacité de l'invoquer comme n'importe quel démon. Malheureusement, il semblerait que l'infortuné ait servi de repas à un des locataires avant que vous soyez en mesure de le rappeler.

   La perte d'un ou plusieurs de vos élèves n'est pas un problème en soi, car chacun sait que la magie comporte son lot de risques et que nos candidats sont nombreux. En revanche, je doute que de telles expériences entrent dans le programme concerté avec vos collègues. Combiné à vos fantaisies de caractère et d'opinion, cela fait courir la rumeur que vous pourriez être dangereux pour la ville. Pire : que la magie en générale pourrait être dangereuse pour la ville. Toute vérité n'est pas bonne à dire.

   En conséquence et comme toute autre solution semble avoir échoué, je me vois dans l'obligation de vous demander d'abandonner séant la charge qui est la vôtre. Je ne peux laisser plus longtemps des marginaux comme vous enseigner. Il en va du sérieux de l'académie, et peut-être de sa survie.
Citer
Cher ami imaginaire,
Chirix est méchant avec moi. Il me fait des misères. L'autre jour, il a volé la gourmette de maman. La directrice de l'orphelinat dit que c'est une mauvaise graine, et qu'il ne vaut rien.
La nuit, il me fait peur. On dirait qu'il est comme à plusieurs endroits à la fois.
Il dit que lui aussi, il a un ami imaginaire, mais qui ne l'est pas vraiment. Je ne comprends rien.
Il ne peut pas être aussi bien que toi, de toute façon.
Citer
Rapport d'enquête de l'inspecteur Ayumu « Le Français » Diallo (suite).
Il existe plusieurs liens entre ces différents crimes, qui sont les suivants :
  • Tous les crimes ont eu lieu de nuit, dans des orphelinats de la périphérie de Tokyo.
  • Toutes les victimes sont des enfants mâles âgés d'entre huit à treize ans, excepté lors de la quatrième occurence.
  • Tous ont succombé à des plaies par arme blanche (lame d'une dizaine de centimètres), généralement portées d'estoc
  • Il n'y a ni témoin visuel, ni témoin auditif, excepté lors de la quatrième occurrence.
  • Un papillon découpé dans de la soie noire a été trouvé sur les lieux, excepté lors de la quatrième occurrence.
Citer
A Monsieur Gibroltin, docteuresse magizologie.
De la tour de Locmirail.

   Monsieur le mage, veillé agréer mes sentiments distinguer.

   Vous étier venu l'autre foi a mon auberge, est vous aviez bu un vert. Nous avion discuter, et vous m'avait dit que si j'avez un probleme, je pourrez vous demander.
   Rassurai vous je n'est pas de probleme. En revenche j'est une requette. Je me disais que si vous etes mage alor vous devez savoir.
   Je voudré écrire a mon frere qui est marin, mes c'est difficile de savoir ou il ait en se moment. Il change de porc souvent, est personne ne sais vraiment sur quelle bateau il ait. Au dernieres nouvelle il été sur un bateau a Nexus.
   Je ne suit jamais aller a Nexus, mes vous si. Il paré que ces grand. Est-ce que ces vrai ? Je suit content de rester a Locmirail. Ces une bonne ville pas chere, meme si il n'y a pas beaucou de monde.
   Mes en plus, la mer ait tres loin. Locmirail ait un village très isoler (comme je l'est dis mes vous le savé). Ces tres bien que vous vous soyez installer ici, meme si je ne voit pas tres bien ce que vous y fete. Car il ni a que vous ici, ait mon auberge que vous conaissez. Le coursié n'ira jamé jusque la cherchez mon frere.
   Meme si il y allé, j'est peur que le lettre se perde car la route ait longue. Je ne veut pas la donné a un voyageur non plu. Il ne son pas digne de confience.
   En fait, ces le testaman de notre père, alors ces important pour moi est pour lui (mon frere). Mon pere qui est mort la semaine derniere voulé que se soit lui qui ouvre un coffre. Je ne sait pas pourquoi, mes je suit honnete et je veut que se soit fais.
   Alors je me demandez si vous savez comment faire. Peut etre je pouré vous payé en tonneaux si vous devé faire de la magie. J'est ressu de l'hydromel ''Sylvania Deluxe''. Se n'est pas vraimen elfe mes ces tres bon qu'on meme. S'est se qu'on fe de mieu ici.

   Je vous salut et vous remerci (est aussi desoler pour se qui est arriver a votre tour).

Monsieur Pozos Junior de Chez Pozos.
Citer
Pozos.
Pas le temps de m'occuper de ta requête.
Sortilèges : localisation, téléportation, communication à distance. Trop laborieux. Pas les composantes en stock. Reconstruction de ma Tour prend toutes mes journées. Ai encore des gizka en liberté : courir après est très fatigant.
Possède néanmoins solution à te proposer. Connais quelqu'un qui te fera ça très bien : c'est son métier. Haute fiabilité.
Se fait payer en nature, en or ou en poèmes.
Une jeune sœur ? Un jeune frère ? Sinon l'or fera l'affaire. Oublie les poèmes.
L'appellerai pour toi.
Sincères,
   Gil.
PS : ne suis pas contre un tonneau de Sylvania.
Citer
Rapport d'enquête de l'inspecteur Ayumu « Le Français » Diallo (suite).
Actions entreprises :
Suite aux trois premiers crimes, la police de Tokyo a décidé de déployer un agent de police armé dans chaque orphelinat.
Résultats :
Un suspect est aperçu dans la nuit du dix-sept septembre mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit. Impossible de savoir de quelle façon il a pénétré dans l'orphelinat. Le policier de garde est tué après avoir tiré deux balles. L'une d'elle atteint vraisemblablement sa cible : des traces de sang au sol ont été relevées par la suite (elles ne correspondent à l'ADN d'aucun individu connu dans les fichiers de police). La directrice appelle le poste de police. Les agents sont sur les lieux dix minutes plus tard. Le policier de garde est la seule victime. Un jeune garçon manque à l'appel : Chirix Alipes, huit ans.
Citer
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(Confrère Coloveus.
La Silène est morte cette nuit, peu après avoir traversé les abysses des mondes.
C'était l'une des dernières à savoir le faire. Si j'étais de ceux dont l'ombre dort, je dirais qu'il s'agit d'une grande perte.
Mais nous savons que l'Ombre est éternelle. Lorsqu'une ombre quitte ce monde, c'est toujours pour laisser la place à une nouvelle.
La Silène nous a laissé un dernier présent : un garçon du monde gris, la Terre. La Terre est l'un des derniers lieux où naissent encore de grands tenebrosi.
Celui-ci est jeune, mais son pouvoir s'éveille vite. Son ombre lui parle déjà. Il est peut-être aussi prometteur que le garçon imaginaire. Pas aussi puissant, sans doute... mais différent, très différent dans ses obscurités.
Son ombre est étrange : espiègle et surtout instable, comme lui. Sa manière de s'engager dans les nébuleuses est singulière. À l'évidence, son sang n'est pas complètement celui d'un humain. Ignorions-nous qu'un tel être puisse développer des pouvoirs semblables aux nôtres ?
Coloveus, après avoir été le mien, tu mérites un disciple. Je te donne celui-ci.
Puisses-tu lui fournir un enseignement à la hauteur de ses capacités.)

Citer
Pour la demoiselle aux tulipes,
Dans sa loge de l'Opéra.

À Nexus.
Le neuf du troisième mois.

   Ma très chère sœur,

   Il faut de toute urgence que je te conte l'incroyable expérience qu'il m'a été donné de vivre hier.

   Comme il m'est d'habitude tous les premiers jours de la semaine, je m'appliquais aux exercices de voix que tu sais. Tu n'ignores point non-plus que lors de ces vocalises, il est de bon ton de varier les motifs syllabiques : c'est ce que je fais encore fréquemment,  car je mets toujours beaucoup d'application à entretenir la qualité de mon chant. Je laissais ainsi ma voix dériver vers les « belli, bello » et je décidais d'agrémenter ceux-ci de « for, far » plus graves, émergeant de mes entrailles. Enfin, c'est le son « blôd »...

   Je répète ces phrases plusieurs fois sur différentes tonalités, et, à l'exception de la beauté de mon timbre de voix (l'on se fait à tout, hélas, et je ne m'en émerveille guère plus si souvent), rien ne mérita qu'on le remarque. C'est alors qu'une poussière assassine, se logeant dans mon conduit nasal, me fit sèchement éternuer. Le phonème que je produis fut alors, je le crois, fort particulier. Je n'y pris cependant pas garde et continua mon étude, les yeux clos.

   Quelques secondes plus tard, je sentis soudain une pression sur le bout de mon nez. Surpris, j'ouvre d'un coup les paupières et furieux autant que surpris, je m'apprête à molester durement l'un de mes impudents assistants. La chose, avec du recul, aurait dû me paraître étrange, car aucun d'entre-eux n'auraient eu assez de cran pour faire cela. Tous ont beaucoup trop de respect pour ma personne (il me plaît de le penser), et surtout, sont bien trop lâches. Je crains que la jeunesse n'ait plus rien de l'audace que nous avions à leur âge. Pendant la brève seconde que mes yeux mirent à capter l'image devant eux, je n'eus toutefois pas le temps de me faire la réflexion.

   Mais que vois-je, en lieu et place de l'attendu visage insipide et triste d'un de mes auxiliaires ? C'est bien un jeune homme qui se tient devant moi. Mais ô ma sœur, si tu avais vu comme il était séduisant ! Quelle grâce, quelle finesse, il y avait dans le ciselage des seuls traits de sa face, son nez et ses lèvres étroites. Sa peau était immaculée, ses yeux rouges luisaient, vifs comme les braises. Sa chevelure, elle, était rosée et lisse, caressait ses épaules  et descendait presque jusqu'à sa taille. Il avait le charme de ces anges que l'on peint sur les murs. La taille fine, androgyne, cumulant toutes les beautés des deux sexes.

   Chose plus incroyable encore, et peut-être la crédibilité de mon récit te paraîtra contestable, mais je te demande de me croire... il avait les attributs de ces créatures célestes ! De minces masses de plumes blanches et chatoyantes, qui devaient faire en envergure l’entièreté de sa hauteur, et naissaient en haut de son dos. Une tiare dorée délicatement posée sur son chef lui faisait comme une auréole. Sa toge était légère et presque translucide, laissant deviner partout un épiderme glabre et sans défaut. J'ai senti son regard sur moi, il était doux et attentif à la fois. Plus que cela, il me parut être porteur de promesses que la morale réprouverait sûrement.

   L'étonnement aidant sans doute, le choc esthétique me fit perdre connaissance. Lorsque je fus réveillé, mes yeux se posèrent cette fois bel et bien sur un de mes assistants (hélas). Le divin étranger, lui, avait disparu.

   Je pourrais essayer de l'appeler de nouveau... néanmoins, je crois que tel n'est pas dans l'ordre des choses. Je bénie encore les dieux pour avoir offert à ma vue le plus beaux de leur messager. Même pour une fois seulement, et même si cela n'était en réalité peut-être qu'une ponctuelle erreur.

   Mille tendres douceurs,
   Ton frère.
Citer
Rapport d'enquête de l'inspecteur Ayumu « Le Français » Diallo (suite et fin).
Un des enfants déclare avoir vu une silhouette dans un habit noir ''se fondant dans les ténèbres''. Le suspect a laissé derrière lui une trace de sang. J'ai moi-même remonté la piste. Celle-ci menait au couloir du troisième étage. D'après les responsables de l'orphelinat, cet étage fait office de grenier, et ne sert qu'à entreposer du mobilier. Nous avons procédé à une fouille complète. Nous n'avons rien trouvé. La trace de sang s'arrêtait nette. Il n'y avait que des poutres baignées d'obscurité.
Malgré cet échec, nous restons confiants en notre capacité à interpeller cet individu dans les prochains mois, grâces aux nombreux relevés ayant été effectués.

Cordialement,
Inspecteur Ayumu Diallo.

« If I’m going to have a past, I prefer it to be multiple choice ! Ha ha ha ! »
– Joker

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