Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Les contrées du Chaos / Soliloque de celui qui criait au loup [Azrïel]
« le: mercredi 21 janvier 2015, 06:23:19 »
"Au loup ! Au loup !"

Ton Roi t'avait raconté cette histoire, il y a longtemps. Quinze siècles, à peu près... Ca ne te rajeunit pas, n'est-ce pas, Avalon ? Il s'agissait de l'histoire d'un enfant qui s'ennuyait dans sa vie, et qui désirait apporter de l'attention sur lui. Alors il a décidé de s'occuper. Alors il criait au loup, tous les jours. Tous les jours, il criait à pleins poumons. "Au loup ! Au loup !" Alors la première fois, tous les villageois sortirent leurs armes. Les femmes et les enfants fuyaient, tandis que les hommes accouraient vers l'enfant. Et lui, l'enfant, les regardait avec un grand sourire. Il n'y avait pas de loup. Alors il recommença, fier de ce qu'il avait accompli. Chaque fois, les femmes et les enfants s'en allaient, et les hommes sortaient leurs fourches. Rapidement, de moins en moins de monde le crut. Un jour, un loup apparut. Alors le garçon, effrayé, commença à courir. Au loup ! Au loup ! Mais personne ne sortit.

Alors l'enfant mourut, déchiré par les crocs du loup.

Mais est-ce la seule version de cette histoire ? Laisse-moi te raconter une autre réalité à propos de ce garçon qui criait au loup. C'est une version que l'on connait moins, car la morale n'est pas la même. Tu le sais comme moi, cette première histoire a une morale assez sympathique. Il ne faut pas mentir, même quand c'est rigolo. La morale de la version que je vais te raconter maintenant est moins... gentille.

Il était une fois un jeune garçon dans un village. Seul et isolé, il s'ennuyait. Jamais il n'avait vu un autre villageois. On lui déposait ses repas devant la porte, on ne lui parlait pas. Seule une petite fille restait près de lui. Elle lui racontait les miracles du monde extérieur. Elle lui parlait de la nature, des humains, des animaux. Des loups, surtout. Ces féroces animaux, que l'homme craignait tant. Alors il eut une idée. Il voulait voir les villageois. Il avait alors concocté un plan. Il se mit à courir à travers le village. Au loup ! Au loup ! Mais personne ne sortit.

Chaque jour la petite fille venait le réconforter. Essaie encore, tu verras. Un jour tu les verras, un jour ils sortiront. Ils te reconnaitront. Ils ne te laisseront plus seul. Tu n'auras plus à souffrir. Alors chaque jour, de plus belle, il réessayait. Au loup ! Au loup ! Mais personne ne regardait. Personne ne le voyait. Il finit par désespérer. Il passa alors son temps juste avec la petite fille.

Un jour, un loup arriva dans le village. Son hurlement fit frissonner le petit garçon. Il alla tout de suite chercher refuge près de la petite fille. Tout ce qu'elle fit fut regarder le garçon avec un sourire triste. En lui disant juste "Désolée. Désolée de t'avoir menti." Alors le loup arriva derrière le garçon, qui se retourna. C'est alors, en voyant le loup, qu'il comprit.

Depuis le début, lui aussi était un loup. Et la petite fille aussi.

Moralité ? Peut-être que tu penses que ce que tu fais es juste, mais aux yeux des autres, ça ne l'est pas forcément. Même les grands méchants ont leurs raisons de faire le mal. Et peut-être bien qu'ils ont l'impression de faire quelque chose de bien.

En quoi ça te concerne, cette histoire, Avalon ? Tu vas bientôt le comprendre. Mais si on en revenait à ce que tu as à faire ?

On te l'a dit, n'est-ce pas ? Loki et Hel ont monté une armée à partir des âmes des damnés. Et cette armée est prête à détruire, ou envahir leur monde. Leur monde n'est pas le tien, Avalon. Pourquoi as-tu accepté ? Tous ces dieux sont des faux. Les vrais sont tous morts, ce ne sont que de pâles copies créées par une déesse qui ne fait même pas partie de ton univers à toi. Aphrodite, la déesse grecque. La seule survivante du carnage des dieux. Puis elle a créé ce monde, Terra, ainsi que tous les dieux de l'ancien monde. Ainsi que des nouveaux, présents pour son simple amusement... mais toi, tu es une créature authentique, venant du monde d'origine, la terre. Tu n'es pas l'une de ces copies créées par cette déesse en manque d'affection.

Alors pourquoi tu as accepté d'aller au front face à cette armée, quand un faux Odin t'a ordonné d'aller combattre ? Toi, seule contre toute cette armée ? Toi, seule contre Loki et Hel ? Toi, qui ne servais que le roi Arthur depuis tout ce temps ?

Pourquoi moi ? Pourquoi avais-je été celle désignée pour m'occuper de ça ? N'était-ce pas trop pour moi ? Tant de questions que je me pose, et qui resteront à jamais sans réponse. Il semblerait que même ceux qui m'ont accueillie ont fini par m'abandonner. Tous, tous m'ont trahi d'une manière ou d'une autre. Alors pourquoi m'asséner le coup de grâce maintenant ? Au final, la seule personne à qui j'ai été fidèle jusqu'au bout, et qui ne m'a pas trahie, est mon Roi. Depuis les ombres, je les vois se soulever. Petit à petit, ils montent. Ils apparaissent. Et je suis la seule présente sur les lieux. Je le vois bien, qu'ils sont trop nombreux pour moi. Même la Vierge Guerrière, la noble trainée, a ses limites.

Je pense ironiquement. Est-ce qu'il est temps, maintenant ? De léguer toutes mes possessions au premier sans-abri qui me passe par la tête ? De mourir au combat dignement, envoyée au casse-pipe par un dieu ? Alors si c'est le cas, je livrerai ce combat jusqu'à la fin de mes jours. Je me montrerai digne de mon Roi. Souviens-toi, exécute, oublie. J'oublierai peut-être à jamais, cette fois. Peut-être que mes souvenirs se perdront dans la nature avec tout le sang que j'aurai versé. Peut-être que ma vie s'échappera de mon corps, comme les larmes de désespoir que j'irai verser d'ici peu. Mais dans tous les cas, je partirai de ce monde digne. Et mon âme, je le sais, ne pourra pas être récupérée. J'en ai le sentiment -- je ne suis pas d'ici. Ce n'est pas un monde que je connais. J'ai passé mille cinq cent ans sur ma terre d'origine. J'ai eu le temps de la visiter entièrement. Et jamais je n'avais vu cet endroit.

Ah, si je pouvais au moins vivre ce dernier combat près de l'île qui m'a donnée son nom. Vivre pour mourir près d'Avalon. Retrouver tous ces pommiers, sous lesquels j'ai vécu avec mon Roi. Et tomber au combat près de lui, en dernier gage de loyauté... oui, je ne regrette que ça. Le fait que je vais sans doute mourir loin de la seule personne qui a mérité ma loyauté.

Ah, si seulement on pouvait retarder l'heure de ma mort. Mais je suis ici, face à mon destin inévitable, devant une armée de démons, revenus tout droit des pires cauchemars. Alors peut-être que la possibilité pour que l'un de ceux que je traque soit utilisé dans cette bataille... Alors je ne peux fuir. Je dois être sûre et certaine que jamais le sang de ces monstres qui m'ont trainée dans la boue ne continue à se propager.


Qui sait, Avalon ? Peut-être que tu ne seras pas seule dans ce grand combat. Les dieux sont de ton côté... pour le moment. Alors qui est le loup ? Est-ce Loki ? Hel ? L'un de ces monstres que tu traques ?

Ou bien toi, et les possibles renforts que tu pourrais éventuellement rencontrer ?

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Archives publiques / Nonary Game (Ca a même pas sa place en blabla !)
« le: vendredi 26 juillet 2013, 17:52:40 »
... Sans doute certains connaissent déjà le Nonary Game sous sa grande version, via les excellents jeux 999 : Nine Hours Nine Persons Nine Doors ou encore Zero Escape : Virtue's Last Reward.

Si vous le connaissez par le dernier, c'est tant mieux, c'est le mieux pour bien comprendre les règles de ce jeu IRC (jouable également sur toute chatbox ou MMO) que j'ai trouvé sur le webz et que je me suis décidé à traduire. Voilà voilà, ce ne sont que les règles du jeu. Je ne peux pas en donner énormément plus, je n'ai pas trouvé les dossiers des énigmes et tout ce beurdaile.

(Par ailleurs, sachez que c'est une base d'appui pour ma prochaine fiche, un peu à la Aperture Sex Laboratories dans le principe. Ce n'est qu'un exemple évidemment, c'est le Nonary Game qui m'a inspiré pour celle-ci.)

Bref, trève de bavardages, voici les règles. J'ai traduit au mieux que j'ai pu, si ça reste pas clair y'a ma boite à MP. Et si quelqu'un me demande pourquoi je poste ça... J'ai envie de dire que y'a pas de raison en particulier si ce n'est partager les règles de ce jeu que je trouve bien foutu et fidèle à l'univers de base tout en s'en détachant un peu.

... Et j'ai encore bavardé. Cette fois-ci c'est la bonne, voici les règles.

________________________________

(9 joueurs, ni plus ni moins.)

Le [Nonary Game] est un jeu qui tourne autour du chiffre [9]. Par conséquent, le but sera également un [9].

Avant tout, vous obtiendrez un chiffre compris entre 1 et 9. Vous ne connaîtrez pas l'identité des autres joueurs, vous connaîtrez uniquement leurs numéros.

Votre but est de franchir la [Porte 9], cachée dans les énigmes durant les tours. Vous aurez 9 chances de franchir la Porte 9. En d'autres termes, il y aura 9 [Turns], qui sont des phases de jeu où vous aurez des énigmes à résoudre. Vous pouvez les considérer comme des tours de jeu. Tous ceux qui n'auront pas trouvé la véritable nature de la Porte 9 seront [Eliminés]. Cette nature différera, selon les actions des autres joueurs. Bien sûr, vous n'aurez qu'une chance pour donner une proposition. Si la nature que vous proposez n'est pas la vraie nature de la Porte 9, alors vous serez éliminé également.

Cela peut paraître peu clair, ce qui explique la présence des énigmes. Une réponse correcte à une énigme vaut la connaissance de la véritable nature d'une des autres portes. Il y a 9 portes, toutes correspondant à une [Vertu]. La Vertu est l'assemblage de toutes les natures correspondant à chaque porte. Considérez une bonne réponse comme un moyen de franchir une porte. Ici se trouve la liste des Vertus  :

-Force
-Idéal
-Perfection
-Altruisme
-Regarder Devant
-Gloire
-Justice
-Vérité
-Connaissance
-Zéro

Comme vous pouvez le voir, il y a 10 Vertus pour 9 portes. Ce qui signifie que même à la fin de Turn 9, il y a toujours une possibilité de perdre. Même si vous avez rassemblé les 8 Vertus des Portes 1 à 8. C'est ici que le [Système de Trahison] apparaît. Le Système de Trahison donne un indice final à la fin du Turn 8 en guise de récompense, mais uniquement si deux conditions sont remplies  :

- Votre [Jauge de Confiance] doit être supérieure à 9.
- 5 Portes ou plus sont ouvertes.

Le Système de Trahison est en fait un système vicieux. Vous serez séparés en paires pour chaque tour – et une personne sera laissée seule. Lorsque les paires sont faites, vous aurez un choix à faire vis à vis de votre partenaire  : Allez-vous lui [Faire Confiance] ou le [trahir]  ? Lui faire confiance ajoutera deux points dans sa Jauge de Confiance. Cependant, le trahir retirera un point dans sa Jauge de Confiance. Votre choix reste secret jusqu'aux résultats du Turn, et personne ne saura quels joueurs formaient quelle paire. Ainsi, personne ne saura qui trahit et qui fait confiance à ses partenaires.

Souvenez-vous que l'objectif, afin d'avoir une grande récompense, est de mettre le plus de joueurs possible hors-jeu. Bien sûr, vous aurez un moyen d'effacer un joueur avant Turn 9. Si votre Jauge de Confiance atteint [Zéro], vous serez éliminé également. Tous les joueurs commencent avec [4] points dans leur Jauge de Confiance. Une immunité totale se trouve avec le joueur laissé seul, bien sûr. Puisqu'il a à résoudre son énigme seul, ce joueur aura un point dans sa Jauge de Confiance, sans rapport avec son succès ou son échec lors de l'élucidation de l'énigme.

Les résultats seront affichés comme «  Numéro [X] a été trahi  » ou «  Numéro [X] a bénéficié de la confiance  » ou encore «  Numéro [X] a été éliminé  ». Il ne regarde que vous de garder un oeil votre propre Jauge de Confiance, et peut-être voir les Jauges de Confiance des autres joueurs également si vous vous sentez assez talentueux.

Il ne tient maintenant qu'à vous de révéler la Vertu se cachant derrière les Portes, trouver la véritable Vertu de la Porte 9 et éliminer autant de joueurs que possible, tandis que votre Jauge de Confiance ne désemplit pas.




A partir d'ici se trouve une liste des possibles règles spéciales à ajouter au Nonary Game. Il peut y avoir plusieurs règles spéciales dans une partie. En d'autres termes, le Maître du Jeu peut décider de jouer avec autant de règles spéciales qu'il le souhaite. Vous pouvez tenter de dévoiler la vérité et savoir si oui ou non, le Maître du Jeu utilise ces règles en employant la phrase associée à la règle. Soyez prudent cependant  : la moindre erreur dans la découverte d'une règle vous élimine. Ce qui veut dire que si vous prononcez une de ces phrases et que le Maître du Jeu nie l'utilisation de la règle associée, alors vous êtes éliminé. (Bien sûr, le Maître du Jeu ne peut pas nier une règle si elle est utilisée.)

Pour plus de sûreté et pour éviter des révoltes de joueurs, le Maître du Jeu peut demander une personne extérieure au Nonary Game en tant que témoin : celui-ci saura quelles règles spéciales ont été utilisées et leurs détails si besoin est. Le [Témoin] ainsi choisi pourra intervenir uniquement pour confirmer les dires du Maître du Jeu ou au contraire dénoncer la vile tricherie du Maître du Jeu. Bien entendu, ce Témoin se doit d'être impartial.

Même si une règle est découverte, elle reste active tout le long de la partie.

[Pourquoi les gens se trahissent-ils? Ils pourraient tout aussi bien mourir...] Règle Anti-Trahison

Cette règle spéciale peut être jouée également, et personne ne le saura. Seul le Maître du Jeu (et le Témoin optionnel) sait si il utilise cette règle ou non. Elle consiste à éliminer automatiquement un joueur qui a trahi ses partenaires trois fois de suite et à retirer [2] points dans la Jauge de Confiance au lieu d'un seul si les partenaires se trahissent mutuellement. La [Règle Anti-Trahison] est aisée à découvrir, cependant la découvrir ne retire pas les effets de la règle.

[Certaines Vertus sont faites pour être suivies par certaines personnes seulement.] Règle d'Association

Cette règle spéciale peut être jouée également, et personne ne le saura. Seul le Maître du Jeu (et le Témoin optionnel) sait si il utilise cette règle ou non. Elle consiste à placer jusqu'à 8 Vertus à leurs Portes associées, ce qui rend la tâche de trouver quelle Porte correspond à quelle Vertu plus aisée. Chaque Vertu, en dehors de Zéro, a sa Porte associée  :
La Porte 1 est associée à la Justice.
La Porte 2 est associée à la Connaissance.
La Porte 3 est associée à la Force.
La Porte 4 est associée à Regarder Devant.
La Porte 5 est associée à l'Idéal.
La Porte 6 est associée à la Gloire.
La Porte 7 est associée à l'Altruisme.
La Porte 8 est associée à la Perfection.
La Porte 9 est associée à la Vérité.

En tant que joueur, vous avez accès à cette liste. Souvenez-vous cependant qu'il s'agit d'une règle spéciale, et que toute association ne veut PAS dire que le Nonary Game se joue avec la [Règle d'Association]. Il peut s'agit d'une simple coïncidence dans le choix des Portes du Maître du Jeu. Aussi, souvenez-vous que le Maître du Jeu est un enfoiré de traître tâché d'éliminer tous les joueurs et peut avoir associé les Portes avec leur Vertu sans utiliser la Règle d'Association et tenter de vous éliminer en vous faisant déclarer la Règle d'Association.

[Ma Porte n'est pas la vôtre. Partez devant, je vais chercher MA sortie.]
Règle du Doute

Cette règle spéciale peut être jouée également, et personne ne le saura. Seul le Maître du Jeu (et le Témoin optionnel) sait si il utilise cette règle ou non. Elle consiste à ajouter une dixième Porte, la Porte 0. Aussi, la Porte cherchée n'est plus la Porte 9. Le Maître du Jeu a une entière autorité sur quelle Porte sera utilisée en tant que Porte cherchée de la Porte 0 à la Porte 8. La Porte ainsi choisie sera associée avec la Vertu [Zéro].

Pour plus de traîtrise, la [Règle du Doute] peut être jouée avec la Porte 9. Cependant, cela ajoute un nouveau Turn, le [Turn Zero] où aucune énigme n'est posée, où la vraie nature d'une Porte que personne n'a ouvert est révélée et où le Système de Trahison compte double.

Le but dans la Règle du Doute n'est plus de trouver la véritable nature de la Porte 9  : il est de trouver quelle Porte est la véritable Porte. En bonus, si vous pouvez trouver la véritable nature de la Porte 9, vous pourrez choisir un joueur à [Poignarder] où à [Sauver]  : vous pouvez éliminer un joueur de votre choix, ou ressusciter un joueur éliminé avant la proclamation de la Règle du Doute.

[Zero est parmi nous. Le Créateur est l'un d'entre nous, mais qui...  ?] Règle Interne

Cette règle spéciale peut être jouée également, et personne ne le saura. Seul le Maître du Jeu (et le Témoin optionnel) sait si il utilise cette règle ou non. Elle consiste à placer le Maître du Jeu parmi les 9 joueurs. Une fois que la [Règle Interne] est découverte, tous les joueurs encore en jeu gagnent la récompense maximale si je Maître du Jeu est éliminé. Si le Maître du Jeu n'est pas éliminé au Turn 9 alors que la Règle Interne a été découverte, alors tout le monde est éliminé, même si la véritable nature de la Porte 9 est découverte par quelqu'un.

Si personne ne découvre la Règle Interne, les récompenses se verront baissées de moitié.

[On dirait bien que nos vies ne sont plus entre nos mains.]
Règle Ambidex

Cette règle spéciale peut être jouée également, et personne ne le saura. Seul le Maître du Jeu (et le Témoin optionnel) sait si il utilise cette règle ou non. Il s'agit de la règle la plus dangereuse et la plus facile à découvrir. Le Maître du Jeu change délibérément un choix de joueur par Turn. De Trahir à Faire Confiance, ou de Faire Confiance à Trahir. La [Règle Ambidex] doit être utilisée avec soin  : si la règle n'est pas découverte, alors elle est inutile. Le véritable but de la Règle Ambidex est de semer le doute dans les choix. Tromper le Maître du Jeu est une tâche difficile, mais les joueurs commenceront à craindre la Règle Ambidex et à changer leurs véritables intentions.

Pour plus de confusion, le Maître du Jeu peut également décider de sauter un tour de Règle Ambidex pour changer deux choix au prochain Turn. Cependant, le Maître du Jeu ne peut pas tenir plus de deux choix à changer. Prenons un exemple  : le Maître du Jeu décide d'attendre durant Turn 1, 2 et 3 afin de changer trois choix à Turn 4. Il ne pourra pas, et seulement deux choix seront changés à Turn 4.

[Sortir d'ici ne veut rien dire. La clé est parmi nous.] Règle d'Investigation

Cette règle spéciale peut être jouée également, et personne ne le saura. Seul le Maître du Jeu (et le Témoin optionnel) sait si il utilise cette règle ou non. Il s'agit là de la règle la plus traître de toutes. Lorsque la [Règle d'Investigation] est découverte, le but n'est plus de franchir la Porte 9. Vous devrez protéger votre [Identité] à tout prix, car il s'agit maintenant d'être le seul [Survivant]. Oubliez les énigmes, les Turns et la limite de 9 tours. Vous devrez découvrir la véritable identité des autre joueurs. Il y a beaucoup de manières : observez leurs mimiques et trouvez qui est qui, ou posez simplement des questions piège.

Si vous êtes découvert, vous êtes éliminé. Si vous échouez dans la déduction de l'identité de quelqu'un, vous êtes rayé de la carté également. Il n'y a pas de temps limite cette fois, donc vous n'avez pas à vous presser. Le Maître du Jeu peut continuer d'offrir des Turns, illimités également. Les énigmes seront faites par les joueurs eux-mêmes. Chaque bonne réponse à une énigme vaut un indice à propos de l'identité de quelqu'un. Le joueur dont l'identité est indiquée est choisi au hasard.

Le Maître du Jeu a également le droit de proclamer un [Turn de Vérité], qui est un Turn où les joueurs peuvent poser une question à un autre joueur. L'autre joueur ne peut répondre que par "oui" ou par "non" et ne peut pas mentir. Le nombre de Turns de Vérité sera à la guise du Maître du Jeu. Cependant, si un joueur réclame un Turn de Vérité, il sera éliminé. Aussi, les questions visant à confirmer l'identité d'un joueur ("Êtes-vous cette personne ?") sont considérées comme une tentative de déduction et peuvent mener à l'élimination si la réponse est "non".

Si personne ne découvre la Règle d'Investigation avant Turn 9, alors tous les joueurs sont éliminés. 

_____________________________________________

Le Maître du Jeu vous souhaite bonne chance afin d'arriver à trouver la Porte 9 et sa vraie nature.

(Note : Les Turns étaient nommés "Tours" dans la version anglaise, donc j'ai fait une trad' miroir.)

(Note 2 : "éliminé" est une traduction gentillette de "disposed of". To dispose of someone, c'est l'éliminer dans le sens le buter.)

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Vous nous quittez déjà ? / Absences de la noble trainée et autres.
« le: mercredi 17 juillet 2013, 11:05:23 »
Boum. Juste pour prévenir les gens que ça pourrait intéresser - assez peu, j'en conviens - que je serai absent à partir de demain, et ce pendant un mois. Retour prévu entre le 15 et le 19 Aout. Voilà voilà, ça concerne Lyan Rose, Avalon et Rider si j'ai fini sa fiche avant ce soir.

Petite image bonus pour... nan, la flemme.

4
Les alentours de la ville / Un cauchemar pour Narcisse [Dopplehime]
« le: mercredi 26 juin 2013, 01:48:52 »
Un miroir qui reflète une réalité inversée...

Tu en avais entendu parler parmi toutes les légendes urbaines que tu écoutais attentivement, à la terrasse du Dulce. Ce café plutôt propre sur lui au centre commercial, qui vendait du café on doit le dire pas dégueulasse. Un miroir qui refléterait une personne totalement différente de soi, l'exact contraire même. Un miroir dont le reflet est vivant... Et dont le reflet pourrait sortir du cadre. Tout cela te semblait trop détaillé pour être totalement inventé. Il fallait que tu fasses ta petite investigation sur ce miroir. Tu ne pouvais pas t'en empêcher, pas vrai ?

Non, là n'est pas le propos. Ce n'est pas de la curiosité ni rien. Premièrement, après réflexion c'est parce que c'est détaillé et incroyable que ça ne semble pas faux. Plus le mythe est détaillé et plus les peuples y croient. Combien d'âmes ai-je ramené vers d'autres horizons à cause de mythes trop pris au sérieux ? D'ailleurs, pourquoi suis-je en vie, puisque tout le monde me décrit comme un mythe ? Mais mon existence nous mène au second point. Si quelqu'un de ma nature venait à faire sortir un reflet de lui-même... Pour le peu que cette personne ait un bon fond, alors le reflet sera mauvais et sèmera le chaos ?

Je ne peux permettre une chose pareille d'arriver. C'est pourquoi j'ai mené mon enquête personnelle, en remontant les traces que j'ai pu. Il m'aura fallu écouter tout illuminé à travers Seikusu, en me faisant passer pour la fille d'un antiquaire. Spécialiste après spécialiste, qui m'ont mené vers d'autres et d'autres encore. J'ai fini par recueillir un témoin et obtenir un lieu.


Un manoir en hauteur, demeure de l'antiquaire. Si, tu sais. Celui dont tu as usurpé le nom de famille. Tu étais censée être la fille de cet antiquaire, d'ailleurs le premier qui t'a envoyé paître lorsque tu lui as demandé des informations. L'ironie ! Si tu n'étais pas restée si naïve au final, peut-être aurais-tu deviné que ton point de départ était en fait ta cible tout le long. Tu as gâché sept jours à rechercher ce miroir activement. Sept jours, lorsqu'on parle de toi, c'est trente-cinq cafés et sept cent fois le temps de regretter le roi Arthur.

Là n'est pas la question. Encore un petit effort, tu y es presque. Voilà une heure que tu essaies de grimper au deuxième étage de ce manoir en escaladant la paroi. Tu aurais pu t'envoler, simplement. Mais pourquoi faire simple lorsqu'on est une Valkyrie après tout ? Garde donc ta forme humaine, si cela t'amuse autant. Tu te compliques la vie de manière inutile. Tout ce que tu y gagneras est une perte de temps monumentale. Allez, tu y es presque. Encore quelques centimètres et tu auras atteint le rebord.

Le rebord... Nous y sommes. Voilà pourquoi j'ai gardé forme humaine tout ce temps. Si je devais reprendre ma forme de Valkyrie maintenant, je n'aurais pas pu conserver ce rouleau de scotch et mon couteau-papillon. Je dois maintenant couper le scotch silencieusement, pour l'appliquer sur la vitre, près de la poignée... Voilà. Trois morceaux de bande adhésive empilés les uns sur les autres. Il s'agit maintenant de casser la vitre. Je prends donc mon couteau papillon sans l'ouvrir et le commence à le taper contre la bande adhésive ainsi superposée.

Un coup. Deux coups. Au bout du troisième, la vitre cède dans un bruit discret, et il ne me reste plus qu'à retirer le scotch. Ensuite, passer ma main à l'intérieur et ouvrir la fenêtre en tournant la poignée... Voilà. Il ne me reste plus qu'à ouvrir en grand et entrer. C'est alors que je remarque le foyer de la cheminée éteinte.

Pourquoi rentrer par la cheminée et faire simple quand on peut se compliquer la vie ?


Grand dilemme de Valkyrie. A ton premier pas, tu laisses tes ailes ressortir de cette veste en cuir que tu portes lorsque tu dois cacher ton aspect mythique aux humains. Ont-ils une idée de l'énergie que cela te coûte ? Non, ils n'en ont aucune idée. Il ne te faut pas longtemps pour repérer le miroir. Il trône près d'un élégant bureau en chêne que tu te ferais un plaisir de brûler pour te venger de cet antiquaire... Mais tu n'es pas là pour ça.

Tu as peur de toi-même, et tu ne veux pas que quelqu'un aussi puissant ou plus puissant que toi ne sorte ce reflet de ce miroir. Par conséquent, tu dois le détruire. Alors qu'est-ce qui t'a pris de poser ta main à plat contre la glace qui ne te reflétait aucune apparence, un petit sourire sur les lèvres et une exclamation prononcée dans un soupir ?

- C'est dommage de devoir le briser... Il ne manque pas de beauté.

5
Le coin du chalant / La volonté des espèces ?
« le: lundi 24 juin 2013, 15:02:49 »
Voilà voilà, le tant attendu topic pour pouvoir jouer avec Avalon la noble trainée... ::)

*ahem* Oui, je sais. Je calme ma vanité.

Donc je prends un peu n'importe qui pour un peu tout, bla bla bla. Vous pouvez proposer des trames.

Juste une chose, je ne compte pas faire de hentai avec Avalon pour le moment. Voilà voilà.

Maintenant pour les trames prédéfinies... (Certaines sont en gris, c'est celles que je trouve tartes et pour lesquelles j'ai pas d'idées. Et en rouge, c'est la trame recommandée par l'artiste !)
__________________

Ouais, y'en a pas en fait. PSYYYYYCHED.

6
Prélude / Souviens-toi, exécute, oublie. [Valimercenarisée !]
« le: samedi 22 juin 2013, 23:03:40 »
[Nota Bene : cette fiche prend appui sur la mort d'Avalon. Par conséquent, les RP sont antérieurs à la fiche.]


Toi. Toi qui gis sur le sol, regarde le Ciel avant de mourir. C'est la dernière fois que tu le feras. Relève-toi une dernière fois. Ton ennemi n'est pas là, il est là-haut. Là où tes ailes ne peuvent te mener. Là où tes ailes ont brûlé. Ces deux étendues squelettiques qui flottent dans ton dos. Que te reste-t-il à faire, à part le suivre ? Toi, Avalon, l'hérétique. N'essaie pas de te rappeler de ton passé. Ce n'est pas nécessaire. Huit tics, neuf tacs, l'heure tourne lentement vers ta mort. Là où tu te tiens debout, les épaules baissées, la main à la hanche, ton sang perlant à tes lèvres. Tu n'abandonneras pas, pas vrai... Trop d'orgueil pour ça.

Non, je ne peux pas abandonner ici. Je dois me souvenir. Je suis Avalon, la Valkyrie hérétique. Celle qui n'aurait jamais dû naître, il y a mille six cent ans de cela. Après mille ans de poursuite, enfin il se tient devant moi. Comment pourrais-je retourner victorieuse sans sa tête ? Combien d'âmes ai-je mené vers le Valhalla, combien de glorieux guerriers ai-je escorté vers la terre promise ? Et pourtant, des divinisées Vierges Guerrières je suis celle qui s'est trainée dans la boue. Je suis poussière...

Et tu redeviendras poussière. Mais là n'est pas le moment, pas vrai ? Il vient vers toi. Il arbore ce sourire condescendant que tu as tant haï. Il ne prend même pas la peine de tirer son arme. Il se baisse vers toi, et te lève du sol en te prenant par la gorge. Retire donc cette expression de douleur de ton visage. Une Valkyrie, si souillée soit-elle, doit se tenir debout. Elle ne doit pas flotter quelques centimètres au dessus du sol, pendue par une main qui ne veut pas la mort mais le jeu.

Tu ne peux pas rester là à rien faire, je te connais depuis tout ce temps. Oui, tire ta lame et tente de le trancher. Il t'a lâché. C'est ton opportunité, tant qu'il recule. Charge-le. Tes pieds battent le sol avec force, et tu te rapproches de lui à une vitesse impressionnante pour un humain. Mais ni toi ni lui êtes humains. Il n'essaiera pas d'échapper au coup, il bloque ta lame avec deux doigts et t'envoie au sol d'un nouveau coup de pied. Ta lame dans sa main, qu'il te lance négligemment. Un spectacle pitoyable pour une Vierge Guerrière.

La Vierge Guerrière... pourquoi continuer à me nommer ainsi ? Je ne suis plus qu'une guerrière. Sans lieu ni temps où exister, sans ailes avec lesquelles voler, que suis-je sinon une disgrâce ? Neuf feuilles. Treize feuilles maintenant. Il arrive près de moi, non ? Je ne peux presque plus bouger... Pourquoi veut-on me tuer ? Pourquoi me hait-on ? Pourquoi suis-je née ? Inconnue à la Mort, pas plus connue à la Vie... Par conséquent, cette vie n'a aucun sens. Qu'en est-il de ce corps ? Ce corps est en lambeaux...

Mon corps qui avait pourtant été noble. Ce visage fin et cette peau claire, que sont-ils ? Un amas de chair tuméfiée, parsemée de sang. Je dois oublier le rouge qui s'est ajouté à ma chevelure blanche comme neige.

Oublier tout ce sang versé...

Je dois me souvenir.

Qu'étais-je, avant d'être cette disgrâce sanglante ?


Voilà, je crois qu'on y est. Souviens-toi. Rappelle-toi ce corps, qui t'avait épargnée jusqu'ici. Ce visage long et noble, cette peau douce et pâle. Ces yeux dorés qui reflétaient l'espoir et la fierté il y a encore quelques temps. Souviens-toi... Ce regard qui semblait si calme à l'époque, si distant. Où est-il maintenant ? Ne fixe pas le vide, fixe l'horizon, comme avant ! Rappelle-toi à quoi te servent ces ailes, couvertes d'une multitude de plumes argentées. Revois dans ta tête la première fois que ces ailes ne sont devenues qu'un amas d'os ternis. Souviens-toi du temps où ta longue chevelure bouclée et blanche comme neige virevoltait au vent, lorsque tu regardais à l'horizon, ta lame plantée dans le sol devant tes bras ouverts ! Souviens-toi de tes lèvres pulpeuses s'ouvrant et se refermant alors que tu prononçais ces mots.



Je me souviendrais de ces mots quand bien même je deviendrais amnésique. Même si je suis à la limite de me perdre, alors que cette lame se perd entre les mains de mon ennemi. Je dois me relever. Me relever, encore une fois. Encore et toujours. Peu importe s'il me traine dans la boue ou s'il me brise les jambes ; je me relèverai. J'ai un honneur à conserver -- Avalon.

Avalon, le nom que l'on m'a donné. Je dois combattre pour Avalon, ma terre natale. Vierge Guerrière je suis née, Guerrière je mourrai. Peu importe combien de fois j'ai été trainée au sol, je reste inconnue à la Mort. Et pas plus connue de la Vie. Alors, tant que je me bats... Je me battrai pour moi. Pour moi et pour cette terre. Avalon, la terre natale de la Valkyrie déchue. Celle qui n'aurait jamais dû exister. L'île d'Avalon. De qui suis-je née, de qui suis-je issue ? Qu'en sais-je ! Cette terre fut l'endroit où j'ai pu vivre. C'est l'endroit où j'ai vécu. Ce sera toujours l'endroit dont je connais chaque détail. Chaque noeud de chaque arbre, l'endroit où je me sens à l'aise. Cette île où je peux me réfugier au besoin... Peu importe où je suis.

Abbalon Hanzelrusha.

On m'a nommée après l'île sur laquelle je suis apparue. Que dois-je alors devenir, sinon cette île ? Je dois devenir la fierté de cette île, devenir tout sauf l'extérieur. Rester l'intérieur, et l'invoquer. Tant que je prie, je peux la revoir. Je peux revoir mon Roi. Je peux revoir la seule figure qui m'ait jamais accepté.

Je peux les revoir, tous...

Je peux les recréer.


Concentre-toi. Tu les revois, alors que la terre s'ouvre à tes pieds. Tes blessures s'ouvrent : c'est le prix à payer. Tu la ressens de nouveau, cette douleur dans ton dos. Cette plaie en croix, infligée il y a un bon millier d'années. Le dôme se forme. Un dôme où toutes les couleurs se réfractent en leur négatif. Bien vite lui est entraîné dans ce dôme qui gagne en ampleur. Sa surprise lorsqu'il se voit entouré d'arbres, ayant chacun une arme plantée dans le tronc ? Aucune.

Abbalon Hanzelrusha. Une réalité alternative, une réalité où l'île d'Avalon existe encore... non. L'île d'Avalon. Tu ne veux pas te perdre en toi-même, pas vrai ? Alors ne te perds pas en ces lieux où tu connais tout. Regarde autour de toi. Ne te perds pas en toi. Le vois-tu au loin, son étendard levé ? Ce n'est qu'une projection de ton esprit. Mais tu le vois. L’Exilé Royal, l'observateur silencieux qui te regarde avec affection.


Il n'est pas seul. Les survivants de ton esprit sont là également. Ils sont tous ici, ceux qui se sont exilés, ceux qui sont passés et ceux qui sont restés. Ils sont devant toi, autour de toi. Et lui, ton ennemi, les voit aussi. Il les voit et il ne comprend pas. Il reconnait ces figures légendaires, il reconnait quelques unes de ces armes plantées dans ces arbres. Parmi des armes banales se trouvent des reliques légendaires : ici se trouve le marteau du dieu Thor, ou plutôt une copie de Mjöllnir. Là-bas se trouve une lance carmin, traversant un arbre de part en part. La Gae Bolga, lance de Cúchulainn. Entre ces racines là-bas se trouve Curtana, la rapière d'Edouard le Confesseur... Presque coupé en deux, un arbre abrite la vouge de Saint-Charles, Ascalon...

Et dans tes deux mains se trouvent deux épées identiques, que ton ennemi reconnait directement tout en se demandant comment une telle chose est possible. Comment, sur moins d'un kilomètre de distance, trois armes strictement identiques peuvent-elles exister ? Son regard oscille entre toi et ton Roi.

Comment trois Excalibur peuvent-elles exister ?

Je n'ai plus à hésiter, n'est-ce pas. Je me dois de me battre comme je ne me suis jamais battue. Je suis sur mon terrain maintenant. La plaine est devenue forêt, et je connais l'endroit par coeur. Qu'il me crève les yeux, je saurai tout de même où je vais. J'ai vécu dans cette forêt assez longtemps pour m'y repérer quand bien même tous mes sens seraient abolis. Ces ailes qui ne sauraient voler se sont ouvertes une nouvelle fois. J'ai arraché le coeur de tes méprisables ancêtres et brisé leur arrogantes manières. Et tu es le dernier sur ma longue liste. Tu es mon but... Tâche de ne point décevoir la Vierge Guerrière.

Celle qui a toujours été de l'avant. Celle qui n'a jamais perdu espoir malgré avoir si souvent rampé. Cette Valkyrie que l'on dit si droite, et pourtant qui se sent si dépravée. Ainsi je suis, l'une de ces figures que l'on dit divines mais qui se sentent si faibles. Je n'ai aucun impact sur toute cette population, je suis rejetée. J'ai toujours été trahie, et seule une personne a daigné me tendre une main amicale. Je resterai loyale envers mon Roi, car il est le seul à m'avoir accepté comme un être et non pas comme un monstre ou une statue pour prier un dieu. Je resterai loyale envers lui car je ne peux le trahir. Je ne peux trahir personne, mais je peux leur mentir. Je peux les combattre. Je reste plus fière que quiconque. Il est hors de question que je laisse mon honneur sali.

C'est pourquoi je l'ai traqué... C'est pourquoi je ne peux pas perdre. Je ne peux pas m'arrêter en plein milieu de ma quête. Je dois le tuer lui, comme j'ai tué les autres... ! Je dois garder ma détermination qui a forgé mon caractère durant si longtemps... La dame de fer doit finir son travail.


Et ainsi tu t'élances, toi qui as totalement oublié ton passé. Une épée dans chaque main, alors que lui dégaine enfin son arme. Son bâton d'acier. La lame dans ta main droite s'abat sur sa tête comme une guillotine, prêt à le couper en deux. Dans une gerbe d'étincelles, il pare et dévie ta lame. Dans la foulée, il te faut peu de repos pour lâcher l'Excalibur dans ta main droite qui vient se ficher dans un arbre, près de la Gae Bolga. A tes pieds se trouve Curtana. Frappe donc, Avalon, frappe-donc. Et souviens-toi, regarde le Ciel avant de mourir. C'est la dernière fois que tu le feras. Tu vois le bâton arriver vers ton menton. Une parade suffira, pensais-tu. Ta vie commençait à défiler devant tes yeux, peu à peu. Ta fin ? Tu la sentais approcher. Mais tu ne pouvais te permettre d'abandonner. Ta vie allait et venait, alors que tu attrapais Curtana pour repousser cet ennemi.

Mes premiers souvenirs... Abandonnée. J'avais été abandonnée sur cette île reculée de toute chose. Tout ce que je savais de moi-même, c'est que j'étais née Valkyrie. A peine née, déjà rejetée, me disais-je. De mes omoplates naissaient deux petites étendues de plumes argentées. A quoi me servaient-elles ? Je ne pouvais pas voler avec d'aussi petites ailes. Où pouvais-je aller, sinon vers ce ruisseau ici ? Ou encore au pied de cet arbre-là ? Quel âge avais-je à l'époque ? C'était du temps où je comptais encore les années. Six ans ? Sept ans ? Seules deux ailes dépassaient d'une longue tenue de lin bleue, flottant bien plus bas que mes pieds.

Ne me demandez pas pourquoi -- je savais me servir d'une arme. Peu importe la taille, il m'était aussi instinctif de manier une branche solide que de respirer. Même les troncs d’arbustes arrachés me semblaient aussi légers qu'une de mes plumes. Je parvins à survivre comme je pus : une rivière me donnait l'eau dont j'avais besoin et je me nourrissais de plantes. Il m'arrivait de trouver un fruit de temps en temps : jour de fête alors, je me délectais du végétal avec joie.


Idiotie de ta part que de croire pouvoir atteindre celui-là avec une rapière. Un coup sec sur ton poignet te fait lâcher Curtana, alors que ta deuxième Excalibur s'envole à l'aide d'un deuxième coup sec, sur la garde de ton épée cette fois. Te voilà désarmée face à l'ennemi. Ce n'est pas un adversaire que tu peux vaincre avec des armes normales : et pourtant tu t'obstines à arracher chaque arme de chaque tronc, pour la voir se briser en mille morceaux sur ses parades. Les seuls coups qui portent sont ceux qui ne lui font quasiment rien : l'appui de ta botte sur sa cuisse pour sauter en arrière et récupérer une autre arme, sur un autre tronc.

Combien d'années se sont passées avant l'arrivée d'un humain sur la terre où j'ai grandi ? Je n'en sais rien. Je ne les ai pas comptées. Ce que j'en sais, c'est que mes ailes avaient conservé leur taille alors que j'avais grandi. J'avais entendu le bruit de l'acier sur le sol, un jour où je rêvais de pouvoir m'en aller. Je regardais le ciel et je levais ma main, comme si je voulais attraper le soleil. C'est là que j'ai entendu ces pas. Il s'approchait à une cadence irrégulière. Je m'étais relevée et je m'étais retournée, en regardant ce que je voyais pour la première fois : un humain. Il était vêtu de plaques de métal et de longs vêtements bleus. Je n'arrivais pas encore à reconnaître les visages : pour moi, il y en avait un aux cheveux blond platine qui prit la parole en me voyant.

-
Moi qui pensais que l'île d'Avalon était inhabitée, nous voici en compagnie d'un ange !

Je l'avais regardé de haut en bas. Il souriait et me regardait avec un sourire bienveillant. Mon Roi.


Lame après lame, tu usais toutes les armes que tu pouvais trouver dans une danse endiablée avec la forêt elle-même. Elles se brisaient toutes et semblaient s'évaporer. Ton regard tomba sur Ascalon, la vouge... tu la pris au vol et une nouvelle fois, l'abattis vers ton adversaire. Celui-ci, habitué aux armes de faible qualité, crut bon de tenter de l'arrêter avec la main gauche. Dans un craquement sonore, tu entendis ses doigts se briser sur le manche alors que la lame entaillait son épaule. Un bond en arrière pour esquiver le bâton, puis une parade, le fer contre le fer. Il n'y avait plus la même énergie dans ce coup. Tu avais lancé la vouge vers lui comme une lance et avait esquivé. Ce qu'il n'avait pas vu, c'est que tu en avais profité pour prendre la Gae Bolga.

- Je ne suis pas un ange.

J'avais répondu sèchement à cet homme qui me regardait avec un air rieur. Une couverture bien vite retirée, montrant mon enthousiasme à l'idée de rencontrer de nouvelles personnes. Combien de nuits avais-je attendu une telle opportunité ? Je me tenais là, avec ce vêtement qui m'arrivait désormais aux genoux, alors que cet homme était habillé de son armure. Lui était amusé par ma réaction un peu brusque, et s'était assis contre le tronc de l'arbre contre lequel j'étais endormie la nuit dernière encore. Toujours avec le sourire, cet homme m'avait posé une question. Une simple question.

-
Alors qu'es-tu, créature ailée ?

C'est une question qui m'avait laissée sans voix. Je ne pouvais répondre : moi-même je n'en savais rien. Sentant mon incapacité à répondre, il enchaîna sans perdre de temps.

-
Tu as au moins un nom, n'est-ce pas ?

J'avais secoué la tête. Je n'avais pas de nom. Je me demandais ce qu'était un nom d'ailleurs.

-
Non plus ? Ma foi, on doit toujours se présenter avant de demander à autrui son identité. Je suis le Roi Arthur... Enfin, je suppose que je ne peux plus être nommé "Roi" maintenant.

Si peu de nostalgie dans sa voix, comme si il allait retourner auprès des siens bientôt... Pour avoir exploré la forêt et l'île maintes et maintes fois, je sais qu'en sortir n'est pas si facile. J'avais remarqué bien assez tôt qu'il se tenait la hanche depuis le début de notre conversation, si on pouvait nommer ça une conversation. Qu'était-il arrivé à cette homme ? Qu'en sais-je. Une voix grave et rassurante, comme la voix d'un père que je n'aurais jamais eu, s'éleva comme une note de contrebasse.

-
Dis-moi, sais-tu quel est cet endroit ?

Sans attendre ma réponse, il continua à parler.

-
Cet endroit est nommé l'île d'Avalon. Elle n'est censée exister uniquement dans les légendes et elle est la demeure de la fée Morgane. C'est aussi ici que mon épée, Excalibur, aurait été forgée.

J'écoutais sans intervenir tandis qu'il me parlait de cette île. Dans sa bouche, cette île semblait être une sorte de paradis ou tout autre endroit où résider par la suite. Une utopie qui existerait, pour cette fois. Sa main droite avait un peu desserré son étreinte sur sa hanche gauche, révélant une partie du tissu imbibée de sang. La blessure semblait s'être refermée, cependant. Il me parlait justement de cet aspect de l'île : l'île qui favorise la cicatrisation des plaies.

-
Avalon...

J'avais fermé mes yeux. Un cliquetis m'indiquait que l'homme à côté de moi avait changé légèrement de position. Il devait sans doute s'être penché pour mieux entendre ce que je disais. Pour le peu de fois où j'allais parler.

-
C'est une belle manière d'appeler cette île. Avalon sonne doux à mes oreilles...

Il n'eut pas le temps de te voir tes grandes ailes blanches se déployer, non. Ce qui l'alerta fut le javelot rouge qui fonçait sur lui à toute allure depuis une certaine hauteur. Il parvint à le détourner de sa trajectoire, mais resta paralysé un moment. Un choc électrique venait de lui parcourir tout le corps. Gae Bolga, le javelot-foudre. Tout de suite derrière tu fonçais en piqué avec l'une des deux Excalibur que tu avais récupéré, et tu lui entaillais profondément le côté droit. Un liquide bleuâtre commença à suinter de sa plaie, alors que tu te posais derrière lui. Un regard de côté vers celui qui se tenait le flanc à une main.

Ta jambe partit toute seule rencontrer son avant-bras, ton talon s'écrasant avec un joli craquement contre bras gauche. Un bras inutilisable : tu jubilais intérieurement. Tu te permis même de prendre le temps de chercher la Gae Bolga pour ne pas rater ta cible cette fois. Tu mis un peu de temps à la trouver, mais sa vue te glaça le sang. Avec un sourire mauvais, tu voyais la lance arriver vers ton nombril dans une rotation dangereuse.

L'espoir ne meurt jamais, c'est un fait avéré. L'immortalité des Valkyries, elle, est bien plus théorique. Tente donc d'esquiver une lance pareille, tout en connaissant sa deuxième faculté. Tu ne peux pas, pas vrai ? C'est pour ça que ton aile gauche vient de s'éparpiller. Prie donc pour que tu ne finisses pas comme cette aile, déchirée par l'infinité de pointes sorties de la Gae Bolga au moment même où elle a touché ton sang.

La douleur, alors que cette lance me prend mon aile. La douleur qui me rappelle les entraînements à l'épée avec mon Roi. Cette rencontre entre deux lames, Les yeux de braise croisant les yeux dorés. Maelström d'acier, un éclair métallique, un bruit clair et une lame qui s'envole. Mes mains restent en position, comme si je n'avais pas senti mon épée partir. Je croisais le fer avec celui qui m'avait enfin donné un nom. Souviens-toi, exécute, oublie. Il me répétait ça souvent. C'était une manière de me dire que quand je suis en combat, je dois être en combat et pas ailleurs. Et lorsque je n'ai pas à combattre, je ne dois pas repenser aux champs de bataille.

-
Alors, Avalon ? Déjà fatiguée ?

Il m'appelait comme cette île si chère à ses yeux. Cela faisait déjà trois ans que le Roi Arthur était arrivé sur l'île d'Avalon. Il me tend la main, et les miennes me font mal. Néanmoins je tends ma main vers mon Roi, et il me relève. Je n'ai plus qu'à reprendre ma lame en main et recommencer cet entraînement, encore et toujours. Tout mon corps me lance, mais je dois continuer pour mon Roi. Il n'est plus en état de se battre sérieusement, il en était de ma responsabilité que de le protéger comme il m'avait protégé durant trois années déjà. Mes ailes commençaient à se développer. Disons que ces deux extrémités emplumées se fournissaient de plus en plus au niveau des plumes...

Une pause, enfin. Après quelques heures d'entraînement, nous sommes deux combattants épuisés qui s'affalent le long du même tronc, haletant et respirant la vie. Il plante Excalibur devant lui, et tente de reprendre son souffle. Je remarque tout de suite un petit sourire, bien inhabituel chez mon Roi.

-
Qu'il y a-t-il ?
- Rien, vraiment. Je me demandais juste pourquoi tu continues à m'appeler "Mon Roi" alors que je me suis exilé sur cette île à cause de cette blessure... et que je ne peux plus assumer la royauté dans mon état.

Pas besoin de réfléchir pour cette question. La réponse est évidente à mes yeux... Un roi doit être plus avare que n'importe qui. Il doit rire plus fort et s'énerver plus violemment. Il doit être l'exemple à l'extrême de toute chose, bonne et mauvaise. Le roi doit être ainsi, afin d'inspirer envie et admiration à ses suivants. Il doit allumer une flamme dans chacun de ces cœurs, afin qu'ils veuillent eux aussi devenir un être tel leur roi. Je veux devenir comme Arthur... Je veux devenir aussi noble que mon Roi.

Je ne veux plus être cette noble trainée qui n'a sa place en aucun lieu sauf là où elle fut lâchée. Mais pourtant...

-
Je ne sais pas. Une habitude, sans doute.

Je ne peux pas lui dire la vérité.


Te voyant bloquée en plein delirium à cause de la perte de ton aile gauche, il s'apprête à t'asséner le coup final. C'est sans compter l'assistance d'une partie d'Abbalon Hanzelrusha : la manifestation physique de celui qui t'a tant aidée à te relever de cette boue et qui est mort en vain, sur cette même terre. Un chevalier tout de plaques vêtu, à l'exception des articulations dont lesquelles dépasse un tissu de soie bleu et de sa tête, un regard de braise et des cheveux blond cendré.

Celui-là même qui vient de tirer une flèche assez puissante pour fendre l'arbre entre toi et ton ennemi en deux. Le Roi, ou du moins sa projection dans ton esprit. C'est suffisant pour que tu te relèves, non ? Souviens-toi pourquoi il est mort. Souviens-toi, exécute, oublie. Souviens-toi de la mort de ton Roi. Exécute ton ennemi. Oublie ta cause. C'est une dernière décision à faire. Tire donc une nouvelle fois tes armes, Valkyrie !

Paisiblement. C'est en paix que mon souverain est mort. Adossé à ce même tronc, toujours le même depuis cinq ans. Il avait juste fermé les yeux et s'était endormi. Il n'y a rien de plus ni de moins à la mort... si ce n'est une plume. Une simple plume que j'avais arraché de mon aile droite. Cette plume commençait à briller. Une lumière ardente s'en dégageait. Je savais alors ce que j'étais. Je l'avais compris à la mort de mon Roi. Ma vie devait consister à guider les vaillants guerriers vers le Valhalla...

Et j'ai failli à ma tâche. Moi, la dernière Valkyrie. Celle qui n'aurait jamais dû exister. De mon vrai nom Lenneth... J'ai failli à ma tâche. La vierge guerrière. Je les ai senties grandir dans mon dos, mes ailes. Je les ai senties devenir aussi grandes que moi, aussi larges que le feuillage d'un arbuste. Il était de mon devoir d'accompagner au moins l'un de ces preux guerriers au Valhalla... mon Roi. J'avais déployé mes ailes, et j'avais accompagné son âme. Lenneth.

Foutaises. Mon nom restera toujours Avalon, car c'est le nom que mon Roi m'a donné. Je me suis opposé à mes devoirs. La noble trainée, bien évidemment... Je n'ai fait qu'accompagner mon Roi, et j'étais repartie pour l'île. Pourquoi ne pouvais-je la trouver ? Pourquoi ?!


Tu agitais tes armes dans tous les sens, tentant furieusement de tailler ton ennemi en pièces. Les larmes aux yeux, les dents serrées, tu virevoltais comme tu pouvais avec une seule aile. Ascalon passait au-dessus de sa tête, Gae Bolga frôlait son torse, tu tentais de trancher avec Curtana... Ta furie monstrueuse et ta folie meurtrière te faisait perdre tout contrôle de toi. Car tu savais quel genre de souvenirs se trouvent derrière le dernier voyage du Roi Arthur vers un paradis qui ne lui était sans doute pas destiné.

L'ennemi rit à tes dépens, Avalon. Calme-toi, avant de devenir folle. A moins que tu ne le sois déjà ? Qu'est-ce que la folie pour toi, Avalon ? La folie est-elle ton dernier acte, celui de prendre la réplique de Mjöllnir que tu as eu le temps de prendre avant de retourner sur Terre ? La folie est-elle réellement le fait de t'électrocuter toute seule en abattant le marteau sur le bâton de ton ennemi, qui se brise en morceaux ?

La suite de mon histoire. C'est cette descente sur Terre, où ? Je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est que l'endroit semblait paisible au départ. Je pouvais m'y balader sans aucun problème. Mais on n'y parlait pas le dialecte de mon Roi. Je ne comprenais pas ce que me disaient ces humains qui agitaient un couteau devant moi. J'avais baissé ma garde. Voilà peut-être pourquoi cela m'est arrivé...

Avant que je comprenne ce qui se passait, on avait bloqué mes bras et mes jambes. J'avais beau me débattre, il m'était impossible de briser les chaînes qui me tenaient suspendue dans les airs, tirée par les bras et par les jambes. Nue. Nue ? Pourquoi étais-je nue ? Je ne le sus que lorsque je sentis la langue de feu dans mon dos. Ils voulaient me couper les ailes ! Ce que je ne concevais cependant pas, c'était ce qui s'approchait de mon intimité. C'est dur. Ca essaie de rentrer. Ca se force à entrer.

Je ne veux pas m'en rappeler. Sang. Douleur. Douleur. Douleur. Souillure. Retour à l'état de noble trainée. Colère.

Je ne veux pas m'en rappeler.

Abbalon Hanzelrusha.

C'est comme ça que ce don s'est éveillé. Je me souviens tous les revoir. Mon Roi, et ses chevaliers que je n'ai pas connu. Eux me voyaient nue et mutilée, entourée d'hommes apeurés. Les yeux vides, je contemplais le massacre. Et j'appris à me méfier, tandis que la plaie en croix cicatrisait dans mon dos.


Tu ne peux plus tenir, pas vrai ? La folie se lit dans tes yeux. Ne te souviens pas. Arrête-toi. Exécute juste, et oublie. Ne te perds pas, Avalon. Ne te perds pas dans tes propres méandres ! Toi qui as rejeté Mjöllnir, toi qui as repris Excalibur quand ton ennemi prenait la deuxième. Choc des deux lames, fureur destructrice dans tes yeux et peur dans les siens. Le dernier descendant de tous ceux qui t'ont souillée ce jour-là. Ceux qui n'étaient pas humains -- les monstres qui t'ont retiré ta pureté.

Un râle de douleur. Ton épée s'est enfoncée dans sa cuisse, tandis qu'il recule. Le flot de tes souvenirs se termine ici, pas vrai ? La traque des survivants, un à un. Puis de leur progéniture.

Non, elle ne se finit pas sur ce bain de sang. La véritable fin se trouve sur cette image mentale que j'ai dû garder tant d'années. Devoir me cacher des humains. Cacher mes ailes, ces ailes devenues squelettiques. Ces ailes incapables de voler. Souviens-toi, exécute, oublie. Mon credo était devenu ma raison de vivre, bien avant que je ne m'en rende compte. Souviens-toi. Exécute. Oublie. Encore une image mentale.


Je n'oublierai pas. C'est pourquoi j'ai dû garder cette apparence tout le temps où j'ai dû vivre avec les humains pour traquer les monstres. Cette image mentale, c'est la mienne. Qu'adviens-je alors ? Je ne suis rien. Souviens-toi, exécute. Tu n'oublieras jamais. Je ne suis que le reflet de ma propre personne, un pantin qui ne vit que pour la revanche.

Et cette revanche...


Et voilà que ton épée se fiche dans son coeur. Ni plus ni moins. Et voilà que ton épée se fiche dans ton coeur. Quoi de mieux pour finir sa vengeance qu'une mort simultanée ? Dans un dernier réflexe, il a pointé la deuxième Excalibur devant lui. Tu ne l'as pas vue. Tu t'es empalée dessus. Tu es fière de toi ? Tu vas mourir bêtement maintenant. Tu as eu ta revanche, soit. Cela devait-il te coûter la vie ?

Cela devait-il te coûter la vie, Avalon ? Toi, la Valkyrie déchue ? La noble trainée, la vierge guerrière devenue guerrière ? Non. Tu aurais pu vivre pour d'autres idéaux, et tu le sais aussi bien que moi. Alors pourquoi as-tu fait le choix d'en mourir ?

Et voilà qu'Abbalon Hanzelrusha s'estompe. Une nouvelle fois, la plaine se découvre. Ironie de la chose, tu te meurs à quelques kilomètres de l'endroit où l'île d'Avalon était auparavant. Ironie de la chose, tu meurs avec le dernier de ces monstres.

Ironie de la chose, celui qui t'a empalé et toi mourez ensemble, dans une dernière étreinte. Quoi de pire que de mourir dans les bras d'un de ceux que tu as haï de tout ton être durant mille ans ?

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