Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sujets - Milano

Pages: [1]
1
Les landes dévastées / La vie d'aventurier [Shad]
« le: mardi 15 janvier 2019, 11:15:03 »

J'avais bondi de ma chaise en tapant du poing sur la table. Mon regard imbu de colère s'abattait, implacable, sur le vieil homme qui ne sourcillait même pas. Les lèvres retroussées, je montrai les crocs et soufflait par le nez comme une bête enragée. Mais cette comédie ne le faisait pas broncher. On ne se voyait pas souvent, mais il ne me connaissait que trop bien. Mes artifices habituels n'avaient aucun impact sur lui.

"Arrête d'insister! Je suis pas un aventurier débile! Hors de question d'aller crapahuter dans des ruines à l'autre bout du continent!"

Le vieillard avait relevé le menton avec défi à la mention d'aventurier "débile". Lui-même avait été baroudeur pendant une grande partie de sa vie, et son père avant lui. J'en regrettais déjà mes paroles. Il n'avait pas besoin de hausser le ton ou de jouer des mains pour me flanquer la frousse. Ka'karis ou pas, mon grand-père avait toujours assez de ressources pour me mettre une bonne dérouillée. Il ne correspondait pas vraiment au profil du vieillard impressionnable dont je m'étais accoutumé en vivant au Japon. Je le voyais déjà me sauter au visage pour m'apprendre à tenir ma langue. Il fallait y réfléchir à deux fois avant d'emmerder le vieux Sibrand Shiranui, et j'avais clairement manqué de jugeote. Mais il ne bougea pas d'un pouce, et je compris alors que j'avais dû pâlir. J'avais pris conscience de mon erreur et il le lisait sur mon visage.

"Je sais bien, Milano. J'y serais allé à ta place si je m'en sentais capable. Maintenant tu t'assois et tu m'écoutes."

Son ton à la fois sec et amer ne me donnait pas envie d'en débattre davantage. A contrecœur, je me laissais retomber sur la chaise, redécouvrant l'inconfort des chaises en bois terranes et leur rudesse avec les postérieurs avachis. Je pris quelques secondes pour me ressaisir, essayant de me détacher de cette image d'adolescent boudeur. Ça semblait plus important pour lui que de simplement m'envoyer en exploration pour perpétuer les vieilles traditions familiales.

"Mon père utilisait deux ka'karis, Rhadamantis et Sisyphe, et c'est grâce à eux qu'il s'était fait une réputation. A ton avis, ça se passait comment? Tu crois qu'il les utilisait un jour sur deux? Qu'il n'avait aucune prise?"

Je pouvais déjà deviner où il voulait en venir. Si j'étais compatible avec l'intégralité des artefacts, leur pouvoir s'était partagé de manière chaotique jusqu'à ce qu'ils ne divisent leur temps sur vingt-quatre heures. Ça avait soulevé tout un tas de questions dont je n'avais pas cherché de réponses. Du genre, "pourquoi ont ils BESOIN d'être manifestes?". Pouvaient-ils se dégrader s'ils cessaient totalement d'influer sur leur hôte? J'étais dans le flou quant à leur nature même, après seize années de cohabitation forcée. Le patriarche poursuivait.

"Ces ruines sont réapparues récemment après un glissement de terrain et j'ai longtemps cru à une fausse piste. Je te demande pas d'embrasser la voie des tes aïeux, seulement de voir si tu peux trouver des réponses. Ils ont une volonté, et va savoir si un jour ils changeront d'avis sur leur façon de te 'partager'."

Touché. J'avais beau retourner la situation dans tous les sens, j'avais six ka'kari et Asmodéus n'en faisait déjà qu'à sa tête. Si les autres venaient à se déchainer, je deviendrais un véritable cataclysme ambulant. Je devais trouver mieux que ce status quo, et avoir une réelle emprise. Je posai mes coudes sur la table et joignai mes mains sous mon menton, pensif, et commençait à émettre mes conditions, les yeux dans le vague.

"Trouve-moi quelqu'un. Une, deux personnes grand max, dont je pourrai me débarrasser au besoin. Je connais pas assez Terra pour y aller seul. Et ne donne pas le vrai motif, invente une histoire de trésor perdu ou une connerie du genre. Je serai juste un autre mercenaire qui bosse pour toi."

Mon pragmatisme froid semblait l'amuser. Je ne faisais que mettre en place mon échiquier et préparer mon rôle, mais il y voyait autre chose: la fibre aventureuse dans mes gênes, peut-être, ou simplement une victoire personnelle à ce que j'accepte.

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J'avais suivi ses indications à la lettre, mais il m'avait fallu quelques jours pour que les ruines -quelques pans de murs dépassant de talus- soient enfin à portée de vue. Mon accoutrement était étrange, mi-terrien mi-terran. Je portais une cotte de maille sous mon T-shirt et je m'y habituais mal. Mon jean était surmonté de genouillères et engoncé dans des bottes de cuir souple. Autour de mon cou était noué un foulard bleu nuit, "en cas de fumées". Mon grand-père m'avait semblé trop préventif sur certains détails de ma tenue, mais je ne remettais pas son expertise en question. A ma ceinture pendaient une sacoche contenant quelques baumes et onguents, et une corde d'environ six mètres se terminant par un crochet.
J'étais confiant, cependant, sur l'idée que je n'aurais pas trop à l'utiliser. Le pouvoir d'Yggdrasil circulait en moi, et il s'agissait du ka'kari le plus à même de me sortir du pétrin vers lequel je me précipitais tête baissée.

2
Personnages prédéfinis / [LIBRE] Dieu des lapins intérimaire!
« le: lundi 19 novembre 2018, 00:57:42 »
Nom :Leapy (ou tout autre nom qui soit à la fois mignon et réducteur)

Lien avec le personnage/contexte : Dieu lapin remplaçant après le changement de fonction de Kyô.

Race : Dieu.

Sexe : Petit masculin.

Âge : 5 ans, mais c'est un lapin majeur et vacciné.

Caractère : Leapy se caractérise par trois choses: sa naïveté, sa bonté, et son manque total d'ambition. Il a récemment atteint un stade d'existence bien au-delà de sa condition primale et animale et est donc pourvu d'une intelligence hors du commun, mais ignore absolument tout du monde et découvre par lui-même la métacognition et la conscience de ses propres émotions. C'est donc un caractère vierge, quasi-infantile, mais tout de même prodigieux. Puisqu'il ignorait même l'idée d'avoir un but et qu'il a soudainement été doté d'un statut supérieur à celui d'un roi ou d'un maître, Leapy ne poursuit -au début de ses aventures du moins- aucun but qui lui permettrait d'élever sa condition.

Physique : Concrètement, Leapy est un lapin, qui se tient sur ses pattes arrières, qui porte des vêtements et sait parler. Ajoutez-y la présence que devrait avoir pour vous une divinité mineure, et le tour est joué. Libre à vous de peaufiner les habitudes vestimentaires, l'équipement etc. Leapy est un lapin.

Avatar proposé :


Autre :
- Leapy est un lapin, pourvu comme un lapin. Il n'est pas fait pour le RP hentai. Ce personnage est fait pour des RP de social/aventure à caractère purement humoristique.
- Ses pouvoirs ou éventuel style de combat ne sont pas définis et donc libres à toute interprétation. Leapy est un Dieu, vous pouvez par exemple viser quelque chose d'aussi extravagant et grandiose qu'absurde, comme la toute-puissante carrottomancie, par exemple. (Ce que j'imagine comme la création de carottes géantes dans un but offensif. C'est rigolo, si si!).
- Leapy connait Kyô par instinct et par essence, sans vraiment en prendre conscience, et ils ne se sont jamais rencontrés.
- Dieu tout nouveau tout beau, Leapy n'a encore aucune relation en Olympe au début de ses aventures, pas même avec Artémis avec qui il a dû parler une ou deux fois, à tout péter.

Niveau espéré du joueur : Une plume assez légère et une certaine maîtrise de la comédie, du grotesque, de l'absurde - ET - un minimum d'ancienneté de deux ans sur le forum (pour être familier à l'ambiance RP générale) - OU - une certaine connaissance de l'historique de son prédécesseur. (Voici donc quatre RP d'auto-promotion qui seraient utiles à la prise en main 1 2 3 4).

Mais encore?
Ma boîte MP reste ouverte pour plus de détails, évidemment.
La ligne directrice est donc qu'après que Kyô eut quitté sa fonction de Dieu des lapins, Artémis soit allée attraper le premier lapin venu et l'aurait divinisé par quelque obscur rituel pour en faire un nouveau Dieu, tout beau tout neuf. Dans l'idée où elle pourrait remplacer ce sale lâcheur par n'importe qui. Même un abruti de lapin. Son existence et son statut découlent donc à la fois d'une insulte et d'une forme de flemmardise de la Grande Chasseresse qui a autre chose à foutre que se préoccuper du gibier le plus craintif qui soit.

3
Le coin du chalant / Dansez, dansez dans ma paume...
« le: vendredi 05 octobre 2018, 02:41:49 »
Ce topic propose des trames pour mes comptes actuellement actifs. Je suis ouvert si vous avez des idées autres, qui seraient plus spécifiques vis-à-vis de vos persos.

Milano

- Vous êtes sur la piste d'un faussaire qui sévit à Seikusu et Milano s'avère mêlé à vos investigations.

- Vous faites dans l'activité criminelle, et l'arnaqueur est un atout dans votre combine. Libre à vous de vouloir le doubler.

- Vous êtes chasseur de trésors, et la recherche des ka'karis vous a mené à Milano. (Assez spécifique, à discuter)

- Seikusu est remplie de phénomènes paranormaux, mais c'est toujours impressionnant d'y assister. Et vous avez surpris Milano en pleine utilisation de ses pouvoirs.

Jessica

- Un soir, vous trouvez l'Hirondelle dans une ruelle, assise par terre et clope au bec. D'abord surpris par les trois types inconscients qui l'entourent, vous remarquez qu'elle est blessée.

- Vous avez entendu la jeune fille chanter, et vous vous faufilez en backstage après la représentation.

- Jessica sous Hirondelle est un spectacle assez étrange à voir. Vous vous inquiétez pour elle, ou vous voulez simplement en profiter?

- Jessica et vous avez un "ami commun" sur les réseau sociaux. Un individu qu'aucun de vous ne connait, mais qui vous a donné son adresse.

Axle

- Vous êtes un ESPer ou une créature mystique fraîchement arrivé à Seikusu, et vous vous rendez à l'agence.

- Vous venez participer à une course clandestine, et vous retrouvez à concourir face à Axle.

- Vous connaissez la vraie identité d'Axle, et c'est pour vous un motif suffisant pour lui rendre visite.

- Vous préparez un casse, et il se trouve qu'Axle a le profil pour faire partie de votre équipe.

- Un jeune blondinet arpente les quartiers chauds à la recherche de nouvelles "connaissances".

Besh Raël

- L'un de vos auteurs favoris donne une séance de dédicaces au centre commercial de Seikusu. Et il est bien plus séduisant que vous ne l'imaginiez!

- Depuis quelques jours, vous vous sentez incapable de refuser quoi que ce soit, et vous sentez comme une présence qui épie vos moindres faits et gestes. Logique, puisque le Démon vous a volé le mot "Non"!

- Chasseur de Démon ou exorciste, vous avez traqué notre pauvre Besh Raël jusque sur Terre. Manque de bol, faute d'être un guerrier, le monstre est fin d'esprit.

- Une rencontre impromptue, au fin fond des enfers?

One Shots

- Un diseur de bonne aventure vous interpelle dans la rue et vous prédit de sombres évènements à venir dans un futur proche. Et il fera un sorte que ses prophéties se réalisent coûte que coûte.

- Une expérience amusante: On fait un One Shot, vous jouez un de mes personnage, et je joue le votre. C'est de l'échangisme, oui.


A savoir que je ne prendrai pas une tonne de RP en même temps, pour réguler mon activité. Je me réserve le droit de dire "non" arbitrairement, mais toutes mes trames sont ouvertes à la discussion. Je suis plus
picky sur la qualité que le temps de réponse, étant moi-même un fier prince de procrastiland.

4
Le coin du chalant / [Personnages à récupérer] Cleanin' my closet
« le: mercredi 03 octobre 2018, 21:17:35 »
Bonjour à tous, après une certaine période d'inactivité sur le fo' et une petite traversée du désert, je décide de me séparer de quelques vieux personnages que je filerai au premier venu. Vous l'avez compris, c'est un topic où on peut répondre "first".

Ci-dessous les personnages que je cède, avec un descriptif:


- Larme, une expérience ratée sur les armes humaines, devenue justicière à Ashnard, et peintre à ses heures.

- Shino, un jeune loubard, magicien en herbe et tueur de zombies.

- Melancholy, premier fils d'Hadès, exilé et non reconnu. Annonciateur de catastrophes et yakuza.

- Tokito, jeune trap possédé par une succube qui prend un malin plaisir à le mettre dans des situations contraignantes.

- Nekros, un médecin fou et tueur en série qui a modifié son propre corps et souffre de nombreux troubles mentaux dont un délire identitaire.

-Hitomi, la version aboutie des expériences dont Larme faisait partie, ce qui en fait son "frère". Arme humaine en charge d'enquêter sur Seikusu.

N'hésitez pas à me MP ou à répondre à la suite de ce post si vous êtes intéressé. Les fiches sont, bien entendu, libres de réécriture une fois cédées.

5
Ville-Etat de Nexus / Les bibelots des uns sont les trésors des autres! [Alix]
« le: dimanche 09 septembre 2018, 16:47:16 »
Je m'étais trouvé un filon d'enfer. Un business que j'aurais dû exploiter bien plus tôt. Une vraie manière de changer le plomb en or.

Nexus, avenue des Douze Sous. Un nom qui correspondait bien au quartier populaire dans laquelle elle se situait, et qui avait probablement été choisi par des fonctionnaires de la haute, ceux qui ne voyaient en ces gens que des chiffres, de la main d’œuvre, tout au plus des pions sacrifiables à jeter contre les remparts d'Ashnard pour qu'ils n'aient pas à le faire eux-même. Mais je n'étais pas venu pour me faire acteur de la révolution grondante et cracher sur les riches, bien au contraire. Tel une sangsue, un parasite, une charogne, j'étais venu les dépouiller du peu qu'ils avaient. Et mon arme n'était nulle autre que leur espoir vacillant, l'appât du gain de ceux qui n'ont pas grand chose, et qui sont prêts à miser tout ce qu'ils ont. Comme si, "peu" et "rien", c'était la même chose. Un fatalisme qui leur coutait cher.

Ainsi, j'avais passé la dernière décade à écumer Nexus. Jour après jour, quartier après quartier, auberge après auberge. Je trimballais sur mon épaule un énorme sac de sport, rempli de babioles que j'avais apportées de la Terre. Et croyez-moi, un jeune homme avec un manteau à fermeture éclair, un jean et un sac de marque en fibre synthétique, c'est tout sauf anodin, dans la cité d'ivoire. Mais tout charlatan vous le dira, quand on monte une bonne arnaque, il faut savoir attirer l’œil du pigeon, et disparaître avant d'attirer celui de la garde.
Je m'étais donc installé à la taverne du Sanglier Salace, un rade de qualité douteuse qui justifiait son nom d'enseigne par le fait "qu'on y fait aussi d'la boustifaille, même si c'est assez rare que les gars du cru y z'ont les moyens de s'payer not' fameux rôti d'songlier". J'avais payé une chambre à l'étage avec une partie de mes gains des jours passés -la veille ayant été extrêmement rentable, imaginez vous disputer une partie de cartes avec un illusionniste-, et j'avais obtenu mon droit de faire tourner mon affaire dans l'arrière-cour de l'établissement pour la soirée, en échange d'une figurine Hello Kitty, que j'avais vendue comme un charme apportant la prospérité aux commerces. La mention "made in Taiwan" était un mantra qu'il était censé réciter régulièrement, et le tenancier avait tellement avalé mes couleuvres qu'il avait passé la soirée à la déclamer à chaque nouveau client qui entrait, en guise de salutations.

Mais ce soir, il n'était pas question de plumer quelques pigeons en trichant aux cartes. Déjà parce que c'est lassant, ensuite parce que les gens s'attendent d'emblée à de la triche, et cherchent eux-même à tricher. Ce soir, c'était un jeudi soir. Et avec un jour d'immortalité dans la semaine, on peut chercher à faire dans le grandiose, dans le spectaculaire, et prendre des risques stupides sans réelle crainte des conséquences.


"Alors messieurs, approchez, faîtes vos jeux! Lequel d'entre vous arrivera à mettre à mort mon champion, et remporter l'une des mystérieuses merveilles que j'apporte d'outre-monde?"

J'avais les gestes et l'intonation du chauffeur de salle, et ma voix contribuait à l'ambiance générale qui se dégageait de la clameur de mon public qui se faisait grandissant. Il était neuf heures du soir, j'avais commencé environ deux heures plus tôt, et je pensais continuer encore deux heures. Outre les prises de paris, mon champion avait déjà remporté huit combats d'affilée.
Ce champion, c'était un mâtin miteux que j'avais trouvé dans la rue, le matin même. Une bête assez maigre, au pelage noir, mais absent par endroits, là où l'animal s'était rongé jusqu'au sang pour calmer ses probables démangeaisons. Mais il tenait encore sur ses quatre pattes, le regard sombre, lâchant parfois quelques aboiements puissants et provocateurs, sans doute pour se montrer plus intimidant qu'il ne l'était vraiment.


"Mon cher Sanzam a déjà remporté pas moins de huit combats, huit! C'est l'épuisement qui le guette, profitez-en maintenant! Y aura-t-il une bête, un challenger assez BRAVE pour oser porter le coup fatal à ce monstre sanguinaire?"

Je suscitais la fierté mal placée, mais ça fonctionnait plutôt bien. La plupart desdits challengers étaient, comme Sanzam, des corniauds qu'ils avaient trouvé au hasard. Plus tôt, j'en avais vu deux s'éclipser une vingtaine de minutes, et ramener avec eux un clébard qui se débattait encore dans leurs bras pour le jeter dans cette arène improvisée. Ils avaient misé gros sur ce molosse bien en chair, mais l'animal boîteux et dont les yeux jaunis trahissaient un problème de foie avait fini en charpie comme les autres, non sans offrir un bon divertissement, cependant.
C'est que voyez-vous, mon champion était increvable. Parce qu'il était déjà crevé. Lorsque je l'avais ramassé dans cette ruelle, la faim semblait avoir déjà eu raison de lui. J'avais simplement relevé sa dépouille, et la faim persistante faisait le reste. Peu importait qu'il soit mordu ou griffé, Sanzam n'avait qu'un seul désir: assouvir son appétit de zombie, avec tout ce qu'on lui envoyait dans l'arène.

6
Les alentours de la ville / Fin de mois difficile. [Erwan]
« le: mardi 06 août 2013, 20:39:09 »
La tête enfouie dans mes oreillers, je glissais ma main hors des draps, à la recherche du réveil. Il n'y a rien de plus oppressant que les bips saccadés et stridents d'un réveil à sept heures du matin. Il fallait se motiver, et se lever. J'avais préparé mon coup toute la semaine.
On était vendredi matin, je me redressais enfin. Mes vêtements étaient préparés, pliés sur une chaise de bureau depuis la veille. Je quittai la chaleur de mon lit pour poser les pieds sur la moquette, la tête dans les mains, à essayer de me réveiller correctement. Je déambulais dans mon appartement avec des petits yeux, entièrement nu, les vêtements tenus contre ma poitrine. Une douche froide me remettrait d'aplomb. Et en effet, l'eau qui me descendit le long du corps me surprit, et me fit pousser un petit cri aigu comme je n'en poussais que le vendredi. Je me sentais bien plus en forme en sortant, nouant mes cheveux en une queue de cheval en sortant, fredonnant devant le miroir comme une adolescente. Je me suis toujours demandé si les mimiques féminines que j'avais prises sous cette apparence étaient le fait de l'habitude ou du pouvoir d'Asmodéus, mais je n'avais aucun moyen d'y répondre de toute façon.
Je ressortais de la salle de bain frais comme un gardon, vêtu d'une robe rouge et courte à volants et de bottines noires, ainsi qu'un tour de cou avec deux pompons blancs. Sur le comptoir de la cuisine était posé un sac à main marron clair, dans lequel j'avais mis mes faux papiers: aujourd'hui, je serai Akimine Michiru. Un café, je réarrangeais mes cheveux en un chignon plus élégant, et je sortais.

Mon objectif était un immeuble résidentiel plutôt grand, dont le propriétaire n'était autre qu'Akimine Heike, un homme sans grande envergure qui possédait tout simplement quelques immeubles en ville. Sa fille, Michiru, était en réalité âgée de douze ans. Mais ça, encore fallait-il le savoir.
A neuf heures du matin ,j'arrivais au bas de l'immeuble, saluait le concierge d'un sourire radieux et montait les étages. Putain, il m'avait fallu rôder autour de l'immeuble pendant une heure et quart avant de pouvoir connaître le digicode qui m'avait permis d'entrée. Au moins, maintenant que j'étais une femme, j'étais méconnaissable.

La marche à suivre était simple, et marchait vraiment bien: je faisais du porte à porte, me présentais comme étant la fille du propriétaire avec des yeux mielleux et un ton confiant, et paf. Je récupérais les loyers. Des enveloppes en cash que je n'avais qu'à glisser dans mon sac. C'était tellement facile! Et si drôle!
Quand on me donnait des chèques, malgré l'ordre, je les gardais. Avec la banque correspondante et la signature dessus, ces gens m'ouvraient leur compte en banque sans même s'en rendre compte. Une véritable mine d'or.

C'était décidé, je pousserais encore le vice. Le prochain qui m'ouvrirait, je m'inviterai pour un café.

7
Prélude / Tout le monde porte un masque... - { Validé }
« le: jeudi 31 janvier 2013, 22:59:19 »
Presque trois heures que j'étais là. Et je m'ennuyais tellement... La lumière était faible, les néons bourdonnaient, et l'un d'eux clignotait à intervalles réguliers. La pièce aurait pu être silencieuse, sans ça et le tic-tac de l'horloge. Je restais cloué sur ma chaise, à attendre. Devant moi, il y avait un gobelet rempli d'eau, posé sur la table. Je n'y avais pas touché, pourtant mes lèvres étaient sèches. Parce que mes mains, voyez-vous, elles étaient liées dans mon dos. Et les bracelets de fer autour de mes poignets étaient trop serrés, ça faisait un mal de chien. Je fatiguais un peu, mais j'avais pour habitude de ne jamais m'endormir dans les lieux publics. Dans ce monde, on ne peut éspérer survivre sans entretenir une pointe de paranoïa, pas vrai? Accorder sa confiance, c'est comme tendre la perche pour se faire battre.  Je n'avais rien d'autre à faire que de fixer mon reflet dans le miroir sans teint avec un air ennuyé, au cas où quelqu'un se trouverait de l'autre côté.

J'y voyais un jeune homme de 19 ans, assis à me regarder, l'air las, pour préserver les apparences. Il avait les cheveux noirs comme la nuit, des sourcils fins, et un sourire narquois. Mes yeux bruns ne quittaient pas cette image que le miroir me renvoyait, ces yeux qui semblaient rougeoyer à la lumière. Vêtu de son manteau noir à capuche, ses mains étaient liées dans son dos. Mais je me sentais pourtant si libre, comme si rien n'avait d'emprise sur moi. Je pouvais m'en aller si je le voulais. La vérité est une chose si abstraite, après tout. Captif, coincé dans cette salle d'interrogatoire, je ne me sentais pas piégé, au contraire.
Je mesure environ un mètre soixante quinze, je ne suis pas massif, je n'en impose pas par ma présence. C'est un avantage, d'avoir une apparence passe-partout, surtout pour quelqu'un comme moi. Je n'aime pas les bijoux, mais j'ai un tatouage entre les épaules, un ankh noir aux proportions stylisées. La société se codifie vous savez, quand vous sortez dans la rue, vous voyez souvent des gens, avec un haut noir et un jean. Je ne fais pas exception à la règle. Je ne suis personne, car je suis comme tout le monde. Je revêt le masque derrière lequel tout le monde se cache.

La porte s'ouvre, et une femme-flic se dirige vers la table d'un pas pressé. Selon moi, elle ressemblait surtout à une strip-teaseuse déguisée en flic, mais passons. Je la dévisageai de haut en bas, un sourire à demi moqueur sur les lèvres. Son air était rude, elle devait faire un peu trop de zèle.


"Tu sais pourquoi t'es là?"

Bien sûr que je le savais! La rhétorique n'est belle que lorsqu'elle est utilisée à bonne escient, inutile d'en faire des tonnes. Les gens sont idiots, ils s'enferment dans leurs rêves plutôt que changer la réalité. Ou alors ils s'uniformisent, en voulant être différent. Moi, j'étais différent. C'est pour ça que j'étais là. Je lui répondais, amusé:

"Je vous ai plu, mais comme vous avez pas osé me proposer un café, vous m'avez menotté devant un verre d'eau tiède?"


Elle ne cilla même pas. Et personnellement, je m'en fichais. Qu'on en finisse, et que je sorte. Mais elle ne comptait pas me laisser sortir, plaquant un épais dossier sur la table:

"Shiranui Milano, arrêté pour faux et usage de faux, usurpation d'identité, détournement de fonds, fraude et flagrant délit de vol à l'étalage. T'as quelque chose à ajouter?"

Je restais silencieux. On pouvait ajouter le vol à la tire, oui, mais je ne m'étais jamais fait prendre. A ses yeux, j'étais un délinquant qui se prenait pour un criminel de génie. Il faut dire que sans ce vol à l'étalage, je n'aurais jamais été percé à jour pour le reste. Je n'étais ni majeur, ni fils de député. Mais quoique je lui dise, c'était à elle de discerner le vrai du faux. Ce qui était vrai, c'est qu'elle était au creux de ma main, la clé de ma libération.
Elle savait qui j'étais, elle savait qu'elle ne pourrait pas m'envoyer en prison pour de bon, et elle savait que je n'avais pas demandé d'avocat parce que je n'en avais besoin.

Pour tout vous dire, je n'étais pas arrogant pour un sou, et je ne lui en voulais pas de vouloir me jeter en taule pour tous les crimes que j'ai pu commettre, et ce depuis que j'ai quinze ans. Mais je porte un masque, pour me protéger, et à la fois parce que j'aime me déguiser en tout ce que je ne suis pas. J'adore jouer à être tout le monde, j'adore être n'importe qui. Je suis un menteur, ce n'est pas mon plus grand défaut, mais mon plus beau talent. Je veux montrer au monde qu'on ne devient pas différent parce qu'on s'efforce de l'être, mais parce qu'on l'est déjà. Ce n'est ni de l'altruisme ni de l'hypocrisie. Je suis libre, alors je le fais, c'est tout. Je suis un poète, vous savez. Je ne parle pas de textes. Je ne parle pas de mesure, de rythme, de structure et de rimes, d'images ou d'épopées. Mes faits, mes gestes, mes paroles sont poésie. Tout exprime ma liberté, la beauté derrière les vérités que j'énonce, mais qui ne sont que des illusions éphémères. Tout se voile de mystère, si les yeux sont les fenêtres de l'âme, mes fausses expressions en seront les rideaux. Je ne laisse entrevoir que ce qui doit être vu.
Je suis libre, oui. Aucune cage ni aucune chaîne ne peut me retirer ce sentiment. Vous avez déjà eu la sensation que jamais rien n'aura d'emprise sur vous? C'est mon cas, et ça m'arrive souvent, cette impression de renaître à chaque bouffée d'air. C'est sans doute pour ça, que j'aime profiter des grands espaces, et admirer la mer s'étendre vers un horizon sans fin. Regarder un endroit, au loin, et se dire "si je veux, j'y vais". Faire ce que je veux, quand je veux, parce que je peux. Voilà la personne que je suis.

En principe, avec toutes ces charges contre moi, je devais être à l'ombre pour un moment. Et en effet, sans avocat et sans aucune défense, elle m'a envoyé en taule, en attendant le procès. J'y suis resté deux jours, et j'ai été libéré sous caution avant même qu'il n'y ait procès. Dix-huit millions de yen, quand même. Je savais déjà que maman me taperait sur les doigts quand elle rentrerait, à la fin du mois. Oh, elle était au courant, mais elle s'en foutait tant que je ne tuais personne et que je ne me faisais pas prendre. Je ne suis pas un assassin. Mais je me suis fait choper.

Oui, dix-huit millions. Et ce n'était pas de l'argent volé. J'ai jamais été un faussaire et un fraudeur pour l'argent. Mais je devrais peut-être commencer par le commencement, non?
Vous connaissez l'histoire du Chevalier des Ka'karis? C'est un conte qu'on raconte aux enfants, sur Terra, là où je suis né. Pour vous expliquer les grandes lignes, un jeune aventurier passe sa vie à courir après six artefacts magiques. Une fois cela fait, il trouve une ville souterraine, la cité perdue de Sion. Le conte explique que si le détenteur des ka'karis s’assoit sur le trône de Sion, il prend la tête d'une armée de colosses immortels. Dans l'histoire, le Chevalier s'en sert pour unifier tous les peuples, règne en bon roi indulgent et se marie avec l'héritière la plus belle et la plus riche de tout Terra.
Ce qui n'est pas précisé, c'est que les ka'karis ont une volonté propre. Et qu'une vie ne suffit pas à tous les rassembler. Encore moins trouver Sion dans la même existence. Oh, beaucoup de gens sur Terra vous diront que ce n'est qu'un mythe, une histoire qu'on raconte à nos enfants pour qu'ils s'endorment vite, et qu'on puisse tringler nos femmes sans être dérangés. Mais dans ma famille, l'histoire a été prise au sérieux depuis que mon arrière-arrière grand-père ait trouvé un ka'kari. Tout le monde n'est pas compatible aux ka'karis, mais à partir de là, les Shiranui ont voué leur existence à la recherche de ces orbes magiques. Et c'est mon grand-père, Sibrand, qui a trouvé le sixième. On avait pour habitude de vérifier à chaque nouvelle génération si un enfant était compatible à un ou plusieurs ka'karis. Mon arrière grand-père pouvait en utiliser deux, mon grand-père un seul, et ma mère, aucun. Elle m'a eu très tôt vous savez, elle fêtait à peine ses dix-huit ans quand je suis venu au monde, et elle n'a jamais parlé à quiconque de mon père. Mon grand-père me racontait souvent ses aventures passées, et me disait souvent que ce serait sans doute à moi de trouver Sion, pour que si un jour un de mes descendant pouvait utiliser les six, il puisse s'asseoir sur le trône. C'était un rituel familial, quand l'enfant avait dix ans, on essayait sur lui tous les ka'karis en possession de la famille.
Mais je n'avais que trois ans quand tout a changé.
Voyez-vous, ma mère avait refusé de prendre part à ça, elle ne voulait pas vouer sa vie à l'aventure ni à la recherche d'une chimère. Et elle ne voulait pas non plus que quelqu'un d'autre décide de mon destin. Ca ne posait pas de problèmes à mon grand-père, il voulait juste que l'héritage soit transmis pas forcément respecté.
Un jour, alors que j'étais âgé de trois ans donc, je jouais seul dans la salle où on avait disposé les ka'karis sur des piédestaux. Les Shiranui en étaient fiers, et on ne craignait pas les voleurs. Seulement voilà, comme tout enfant en bas-âge laissé deux minutes sans surveillances, j'ai fait n'importe quoi et ils sont tous tombés, sur moi, avec les piédestaux. J'étais coincé et je pleurais, blessé, surpris et terrifié: les orbes dont mon grand-père était si fier se liquéfiaient, et entraient en moi en pénétrant chaque pore de ma peau. Tous, sans exception. Alertés par mes cris, ils entrèrent juste à temps pour me voir assimiler le dernier kak'ari. Mon grand-père fut pris d'un enthousiasme qui sembla le rajeunir de vingt ans, mais ma mère prit une décision: elle voulait s'exiler, sur Terre, pour que je puisse suivre mon propre chemin. Elle décida que c'était notre "aventure", et mon grand-père ne s'y opposa pas.
J'ai donc grandi sur Terre, comme un humain normal. Le pouvoir des ka'karis étaient trop grands pour moi, et je ne les contrôlais pas. Mais du jour au lendemain, la situation s'améliora. C'est comme s'ils m'avaient partagé, j'usais d'un ka'kari par jour, et une journée par semaine, je n'en avais aucun. Ma vie devint normale, je devais juste me montrer parcimonieux et discret dans leur utilisation. Pendant ce temps-là, ma mère se faisait des connaissances, et très vite ils montèrent un groupe de métal symphonique, Chaotic Love, dont elle était la chanteuse. Oui, ma mère est bien Shiranui Haruka, l'équivalent japonais de Tarja Turunen. Elle part souvent en tournée, mais nous vivons maintenant dans un grand appartement à Seikusu. Quant à savoir si je vais partir à l'aventure, et retrouver Sion... Allez savoir, moi-même je n'en sais rien!
 
(Je liste ci-dessous la liste des ka'karis, et leurs pouvoirs.)


Yggdrasil, l'Arbre-monde, est mon pouvoir du lundi. Il me permet de manipuler l'environnement à ma guise, en influant sur les choses qui m'entourent. Je peux faire mouvoir les branches d'un arbre, créer un talus, torsader un immeuble... C'est comme plier la réalité des choses à ma volonté.
Rhadamantis, le Conquérant s'est extériorisé sous la forme d'un couteau à cran d'arrêt qui ne me quitte jamais, mais son réel pouvoir ne se révèle que le mardi. Il change de forme en fonction des circonstances et prendra toujours l'apparence la plus utile selon que la situation ou la force de mon adversaire l'exige. Il améliore également mes capacités martiales, me rendant capable de le manipuler.
Sisyphe, le Roi trompeur, me permet de matérialiser mon imaginaire sous la forme d'illusions, ou encore de créer des hallucinations directement dans le cerveau d'une personne ciblée. J'utilise Sisyphe le mercredi.
Samaël, maître de la Renaissance, se manifeste le jeudi: il me permet de rappeler les morts et de les faire m'obéir, comme un nécromancien de Terra. Tant que je suis sous l'influence de Samaël, je ne peux pas mourir et mes blessures guérissent presque instantanément.
Asmodéus, démon des Plaisirs, et un ka'kari sournois. Je n'ai aucun contrôle sur lui, et passe ma journée sous la forme d'une femme. Je lui soupçonne de pouvoir faire davantage, mais je n'en ai jamais eu la preuve. C'est mon pouvoir du vendredi.
Thot, patron des Magiciens m'accorde la capacité de percevoir le monde derrière le monde, de voir l'invisible et de communiquer avec les esprits. Grâce à lui, je suis capable de détecter la magie et de voyager librement entre la Terre et Terra par le biais de portails.

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